A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
A BDELLATIF Z EGGAR
Nombre de Lefschetz basique pour un feuilletage riemannien
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 6
esérie, tome 1, n
o1 (1992), p. 105-131
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1992_6_1_1_105_0>
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- 105 2014
Nombre de Lefschetz basique pour
un
feuilletage riemannien
ABDELLATIF
ZEGGAR(1)
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse Série 6, Vol. I, n° 1, 1992
RÉSUMÉ. - En adaptant les techniques de Toledo
[To]
on établit uneformule intégrale donnant le nombre de Lefschetz basique pour un
endomorphisme géométrique d’un complexe transversalement elliptique associé à une application préservant un feuilletage riemannien sur une
variété compacte.
ABSTRACT,. - By adapting the techniques of Toledo
[To]
we establishan intégral formula giving the basic Lefschetz number for a geometric endomorphism of transversally elliptic complex, associated to a map
preserving a Riemannian foliation on a compact manifold.
0. Introduction
Un
difféomorphisme f
d’une m-variétécompacte
M induit pourchaque
i =
0,
... , dim M unisomorphisme HZ (, f )
au niveau dechaque
espace vecto- riel decohomologie
à coefficientscomplexes Hz(M) qui
est de dimensionfinie. Le nombre
L( f)
=(où Tr HZ ( f )
est la trace deHZ( f ))
estappelé
le nombre deLefschetz
def
. La conditionL( f)
= 0 estune condition nécessaire pour que la transformation
f
soit sanspoint
fixe.Atiyah
et Bott[AB]
ont montré que ce nombrepeut
être calculé à l’aide d’invariants(tels
que latrace, l’indice,... )
de certainsopérateurs elliptiques
définis sur M. La structure différentiable de la variété est
exploitée
de fa-çon
capitale
mais il estpossible
d’étendre ces résultats à certains espacessinguliers.
C’estl’objet
de ce travail.(1) U.R.A. au CNRS 751, Université de Valenciennes, Le Mont-Houy, 59326 Valen-
ciennes Cedex
(France)
Nous commençons d’abord par établir une formule de Lefschetz invariante par l’action d’un groupe de Lie
compact
sur une variétécompacte
connexe;ensuite nous
appliquons
le résultat obtenu pour donner une formuleintégrale
calculant le nombre de
Lefschetz basique
d’unendomorphisme géométrique
T d’un
complexe
transversalementelliptique
à unfeuilletage
riemannienminimalisable
(M, 0).
Nous obtenons enquelque
sorte une formule deLefschetz sur
l’espace
des adhérences des feuillesqui
est un espacesingulier.
Goresky
etMacpherson
ont démontré un résultatanalogue
sur un espacesingulier
muni d’une stratification mais avec des méthodes différentes. Celles que nous utilisons sontinspirées
destechniques
de Toledo[To].
Le casparticulier
del’endomorphisme
identité ducomplexe
SZ*(~l/~’)
des formesbasiques complexes,
nous apermis
d’introduire la classe d’Eulerbasique qui généralise
la notionclassique
de classe d’Euler.Dans la section 1 nous
rappellons
la définition d’unfeuilletage
rieman-nien et le théorème de strucutre de Molino ainsi que la notion de F-fibré
hermitien,
de sectionbasique
etd’opérateur
différentielbasique
transversa- lementelliptique.
Nous résumons d’autrepart
les résultats sur ladécompo-
sition de
Hodge
pour de telsopérateurs
décrite dans[Ek] qui permet
dejustifier
la définition du nombre de Lefschetzbasique.
Dans la section 2nous
adaptons
lestechniques
de Toledo pour obtenir une formuleintégrale
donnant le nombre de Lefschetz invariant sous l’action d’un groupe de Lie
compact.
Ces résultats sontappliqués
dans leparagraphe
3 pour établir notre résultatprincipal,
c’est-à-dire une formuleintégrale permettant
de calculer le nombre de Lefchetzbasique
d’unendomorphisme géométrique
d’un
complexe
transversalementelliptique
à unfeuilletage
riemannien.Toutes les structures considérées seront de classe C°° .
1.
Quelques notations, rappels
et définitionsSoient M une variété
compacte
connexe orientée munie d’unfeuilletage
~défini par un recouvrement ouvert de
M,
une variété T de dimension q(appelée
variététransverse)
et des submersions :Ui ~i
T à fibres connexescompatibles
dans le sens suivant : pouri, j
E I telsque Ui~Uj ~ 0,
il existeun
difféomorphisme 03B3ij
de l’ouvert r1Uj)
sur l’ouvertfi(Ui
nUj)
telque fi
=03B3ij o fj ; les
feuilles de la restriction de :Fà Ui
sont les fibres de. On
désignera
par T:F le fibrétangent
à 0 et v~’ =TM/TJF
son fibrénormal ; X(M)
et sont les modules des sectionsrespectivement
de TMet T~’ sur l’anneau
C°°(M)
des fonctions de classe C°° sur M.Une forme différentielle
complexe
a sur M est ditebasique
si pour tout X dans0393(F),
la dérivée de LieLxo:
et leproduit
intérieuriX03B1
sont nuls.Les formes
basiques constituent
unesous-algèbre
différentielle~* (M/~’)
del’algèbre
des formes différentiellescomplexes
surM; la cohomologie
de
(S~*(M/~’), d)
estappelée
lacohomologie basique
de M et est notéeUn
champ
de vecteurs Y sur M est ditfeuilleté
si~X, Y~
Epour tout X~ dans
r(.~’) ;
c’est-à-dire Y est unautomorphisme infinitésimal
de 0. On vérifie aisément que Y est feuilleté si et seulement si le groupe à un
paramètre engendré
par Yrespecte
~’.L’espace F(0)
est un idéal del’algèbre
deschamps
feuilletésx(M, ~)
etl’algèbre
de Liequotient
est
appelée l’algèbre
de Lie deschamps basiques.
La classed’équivalence
dans
x(M/0)
d’unchamp
feuilleté Y Ex(M, 0)
sera notéeYb.
On dira
qu’un q-uple (Y 1, ...
dechamps
feuilletés définit un pa- rallélisme transverse pour ~’ si leq-uple (Yb
, ..., Yb )
deschamps basiques
associés est de rang q en tout
point (et
donc trivialise le fibréï/.F).
Si un telparallélisme existe,
on dit que ~’ est transversalementparallélisable (T.P.
en
abrégé).
Dans le casparticulier
où le sous-espace vectoriel deengendré
par(Yb
, ... est unesous-algèbre
de Lie~,
on dit que ~" estun
~-, feuilletage
de Lie. Unparallélisme
transversepermet
de munir le fibré normal d’unfeuilletage
T. P. d’une structure riemanienne invariante lelong
des feuilles.
De manière
générale
on diraque F
est riemannien s’ilpeut
être définipar des submersions locales
UiT
au-dessus d’une variété riemannienne T telles que lesdifféomorphismes
de transitiony2~
sont des isométries locales de T. Pour un telfeuilletage,
est muni d’unemétrique
riemannienne invariante lelong
des feuillesqu’on
pourracompléter
en unemétrique
riemannienne sur M dont on dira
qu’elle
estquasi-fibrée.
Pour étudier lastructure de ce
feuilletage,
onpeut
supposer,quitte
à passer à un revêtement à deuxfeuillets, qu’il
est transversalementorienté, c’est-à-dire,
v.~ estorienté. Soit alors
Md
leSo(q)-fibré principal
desrepères
orthonormés directs de On a le théorème de structure dû à P. Molino[Mo].
.THÉORÈME
1.1. - Soit ~ unfeuilletage
riemannien transversalement orienté de codimension q sur une variétecompacte
connexe M. .Si 0 est
T.P.,
alorsi~
les adhérences desfeuilles
de .~ sont lesfibres
d’unefibration
locale-ment triviale F - W
appelée fibration basique
de ~’ ;.
ii)
il eziste unealgèbre
de LieG
et unG-feuilletage
de Lie(F,
àfeuilles
denses tel que lefeuilletage
induit surchaque fibre
de ~r estisomorphe
à(F, ~p~
;le groupe structural de la
fibration basique
est un sous-groupe du groupeDif£(F,
desdifféomorphismes
de Fqui respectent ~’p
.Si ~ n’est pas nécessairement
T.P.,
alorsiv)
il se relève en unfeuilletage
T.P. de mêmedimension, F#
surMf
invariant par l’action de
SO(q) .
1.2. F-fibrés hermitiens
Rappelons qu’une
connexion sur un fibré vectorielcomplexe
Eau-dessusde M est une
application
C-linéaire ~:0393(E) ~Hom(TM, E)
vérifiantLe
morphisme d’espaces
vectorielsqui
à unchamp
de vecteurs X sur Massocie l’élément
V x
deEnd(r(E))
défini par :n’est pas un
morphisme d’algèbres
de Lie engénéral;
ceci est mesuré par la courbure R de Vqui
est uneapplication
bilinéaire altérnéedéfinie par :
Une connexion V sur E est dite
basique (cf. [KT])
si sa courbure R vérifieUn
fibré
vectorielcompleze
E sur M muni d’une connexionbasique
~sera
appelé
un une section s de Evérifiant
sera dite
basique.
L’ensemble des sections
basiques
de E est un module surl’anneau des fonctions
basiques
sur(M, .~’~.
On considère maintenant
(E,
et(F,
deux F-fibrés sur M etE --~ F un
morphisme
de fibrés vectoriels induisant l’identité sur M.On dira que ~p est un
morphisme
de siIl est clair que les
morphismes
de F-fibrés de(E,VE)
dans(F,VF)
s’identifient naturellement aux sections
basiques
du F-fibré(L(E, F) ; V)
où V est la connexion
basique
définie parpour tout X E
x(M), p
Er(L(E, F))
et s Er(E).
Soit E un fibre vectoriel
complexe
sur M muni d’une connexionbasique
V et d’une
métrique
hermitienne notée( 1 ) ;
alors V induit d’une manière naturelle une structure de F-fibré sur le fibré vectorielcomplexe S(E)
sur M
ayant
pour fibre en unpoint x
~ Ml’espace
vectoriel des formessésquilinéaires
sur la fibreEx.
On dit que E est un
F-fibré
hermitien si lamétrique
hermitienne( ( )
est
basique
en tant que section du1= -fibré S(E).
Par
exemple
si ~’ est unfeuilletage riemannien,
la structure riemannienne et la connexion de Levi-Cevita transverses(cf. [Mo])
sur le fibre normal induisent d’une manière naturelle unemétrique
hermitienne et uneconnexion
basique
sur lecomplexifié
de pourlesquelles
est un F-fibré hermitien.
1.3.
Opérateurs
transversalementelliptiques
Considèrons deux F-fibrés E et F sur
(M, ~’)
et notons par.~’sE
lepréfaisceau
sur Mqui
à tout ouvert U C M associel’espace
des sections
basiques
du :F-fibréEu.
Un
opérateur basique
d’ordre m de E dans F est unmorphisme
depréfaisceaux
d :: .~’’s~
---~.~’sF
noté toutsimplement
d :I‘(E/~’~
-I‘(F/~’)
tel que sur tout ouvert U de M
distingué
pour ~’ et trivialisant E et F de manièrefeuilletée, du
s’ecrit sous la formeoù pour tout k =
0,...,
m,Pk
est unpolynôme homogène
dedegré k
en~/~y1,
..., ~/~yq
dont les coefficients sont des fonctionsbasiques
sur U àvaleurs dans
l’espace
des matricescomplexes
àrang(F) lignes
etrang(E) colonnes ;
; yl , ... , yq étant les coordonnées transverses à ~’ sur U(voir ~Ek~
pour
plus
dedétails).
Soit d un
opérateur basique
d’ordre m de E dansF ;
pour unpoint a;
E Met un covecteur
basique ~~
E on définit lesymbole principal
de d en~~
comme étantl’application
linéairecr~(~.c) : : E~
--~F~
définie pour toutEx
paroù
du
est la restriction de d à unvoisinage
ouvert U de xdistingué
pour~ et trivialisant E et F
(toujours
de manièrefeuilletée),
~p est une fonctionbasique
sur U vérifiantp(z)
= 0 etdcp(x)
_~~
et s est un élément de tel ques(x)
= On montre sanspeine
que nedépend
pas du choix de
U,
cp et s et que si~~
= matrice depar
rapport
auxrepères
locaux sur U estégale
àP~ (~~, ... , ~~ ) ..
On dit
que d
est transversalementelliptique,
si est un isomor-phisme
pour tout~~
non nul dans(v~~’)*. Lorsque
E = F et d d’ordrepair,
on dira que d est
fortement
transversalementelliptique
si pour tout~~
nonnul dans est défini
positif.
Si ~’ est le
feuilletage
parpoints,
la notiond’opérateur
différentiel ba-sique
transversalementelliptique
coïncide avec celled’opérateur
différentielelliptique
au sens usuel.1.4.
Décomposition
deHodge basique
Si
(M, F)
est T.P. de fibrationbasique x
: M - W et E un F-fibré
hermitien,
pourchaque
w E W on note parEw l’espace
vectorieldes sections
basiques
du F-fibré hermitien et par E l’uniondisjointe w~W Ew
. Il a été démontré dans que :i)
E est un fibre hermitien sur W(appelé fibré
utile associé àE), ü)
On a unisomorphisme
naturel deC~(W)-modules 03A8E
desur
r(E)
défini parde
plus
la mesurecanonique
sur M induit une mesure sur Wqui permet
de définir unproduit
scalaire surr(E)
pourlequel W E
est unisomorphisme d’espaces préhilbertiens,
iii)
pour toutopérateur basique
est un
opérateur
différentiel de E dans F. Deplus, d
estelliptique
sid est transversalement
elliptique.
Si
(M, 0)
est unfeuilletage
riemannien transversalementorienté,
on notetoujours
p : :M~
- M leSO(q)-fibré principal
desrepères
orthonormés directs de et~~
lefeuilletage
T.P. surM#
relevé de F dont la fibrationbasique
est notéeM#
~ W. Si E est un F-fibré hermitien sur M etE#
le fibré surM~ image réciproque
deEpar
p, on a(cf. [Ek]) :
iv) E~
est à la fois un hermitien et unSO(q)-fibré,
v)
l’actionde SO(q)
sur le fibréjE~
-~M~
induit une action sur lefibré utile
E~
--~ W et en fait unSO(q)-fibré
vectoriel muni d’unemétrique
hermitienneSO(q)-invariante,
vi)
l’anneau s’identifie à l’anneau des fonctions de classe C°’°qui
sont constantes sur les orbites deSO(q)
sur W et leest
isomorphe
auxdes éléments
SO(q)-invariants respectivement
de/~’# )
et rvii) Si
d : : --~ est unopérateur basique
transversale- mentelliptique,
alors il existe unopérateur basique SO(q)-invariant
df
: -~ tel quel’opérateur
différentieldf
estelliptique
dans la "direction transverse" aux orbites deSO (q)
sur Wet le
diagramme
,où les flèches verticales sont des
isomorphismes,
est commutatif. Ona le théorème suivant.
THÉORÈME .
Le sous-espaceKer(d)
est de dimensionfinie
et on a unedécomposition orthogonale
:Voir
[Ek]
pour la démonstration de ces résultats.1.5. Nombre de Lefschetz
basique
Soit
(Ei)ozN
une suite de r-fibrés hermitiens surM;
supposons donné pourchaque
i =0,
..., N
- 1 unopérateur basique
d’ordre mNous supposerons que les
di
sont tels quedi+1di
=0
; cequi signifie
que la suited’espaces
vectoriels etd’applications
linéaires(r(EZ/~)
définitsur la somme directe de ces espaces une structure
d’espace
différentielgradué (S, d)
dont lacohomologie
sera notéeH * ( ~ )
.Pour tout x ~ M et pour tout
03BEx
E lessymboles principaux
, _ . _,_ _ , _,_
des
di
vérifient(03BEx)
o = 0. Si pour tout 0 la suited’appli-
cations linéaires
est
exacte,
on dira que(~, d)
est uncomplexe
transversalementelliptique
d’ordre m sur
(M, ~).
Remarquons qu’un complexe
transversalementelliptique
avec N = 1n’est rien d’autre
qu’un opérateur
transversalementelliptique.
Un des
exemples importants
decomplexes
transversalementelliptiques
d’ordre un est le
complexe {~* (M/~~ , d~
des formesbasiques
surM, qui
est formé par les F-fibrés hermitiens
Ei
=complexifiés
des fibrésdes i-covecteurs transverses à F.
Si
(~, d)
_ est uncomplexe
transversalementellip- tique
d’ordre m sur(M, F) alors
pour tout i =0,...,
N lelaplacien
est un
opérateur basique
d’ordre 2mauto-adjoint
vérifiant :i) 02
est fortement transversalementelliptique
et donc est dedimension
finie ;
ü) l’application canonique Ker (i)
--~ est unisomorphisme
etpar suite est de dimension finie
(cf.
théorème1.4).
On
peut
donc donner la définition suivante.DÉFINITION .
Onappelle
nombre deLefschetz basique
d’un endomor-phisme
T =(Ti)0iN
del’espace différentiel gradué (~, d)
le nombre com-plexe
donné par lâformule
où Tr
désigne
la trace del’application
linéaire induite par Tsur la
cohomologie Hz (~~
.Lorsque
T est l’identité I de(~, d),
on aqui
n’est rien d’autre que lacaractéristique
d’Euler-Poincaré(ou l’indice)
de(S, d) ; dans
le casparticulier
où N =1, (~*, d)
est formé d’un seulopérateur
transversalement
elliptique do :
-~ et on ac’est l ’indice de
l’opérateur do.
Dans ce
qui
suit nous allons nous intéresser aux nombres de Lefschetz de certainsendomorphismes particuliers
ditsgéométriques, qu’on
définitde la manière suivante : on se donne
f
et oùf
: M --> Mest une
application qui respecte 0
et telle quepour
toutpoint x
dansM la différentielle induit un
isomorphisme
: --~qui préserve
les orientations et pour tout i =0,
...N, f* Ei
--~Ez
est unmorphisme
de F-fibrésqui
induit l’identité sur labase ; puis
on définit pourchaque
i =0,
... ,N
unendomorphisme Tz
de par :V s E E M. Si la famille T = vérifie
diTi
=Ti+1di
pour tout i =
0,
... ,N,
on dira que T est unendomorphisme géométrique
de
(e, d);
pour un telendomorphisme, l’application f
induit uneapplication MU
-->Mf qui
à unrepère
orthonormé direct z~ en x E M associe lerepère
orthonormé directf
=f
o en E M oùdésigne
l’orthonormalisation de Schmidt. On vérifie que : :
i) f ~
est uneapplication
de classe C°°qui respecte
lefeuilletage 0f
etqui
induit uneapplication
de classe C°’°/ :
W -W ;
;ü)
lesmorphismes
induisent d’une manière naturelle desmorphismes
tels que les sont des
morphismes
de0f-fibrés ;
deplus
ces deuxfamilles de
morphismes
définissent desendomorphismes géométriques T ~
etT ~
pour lescomplexes respectifs :
qui
sont tels que lepremier
estelliptique
dans la "direction horizon- tale"transverse
à et le second estelliptique
dans la direction transverse aux orbites deSO(q)
sur W.Le
complexe (~, d)
s’identifie ausous-complexe
des élé-ments invariants du
SO(q)-complexe d#)
sur W formé par lesSO(q)-
fibrés
Ei#
et lesopérateurs
différentiels invariantsdfl, c’est-à-dire,
commu-tant avec l’action de
SO(q).
On est donc amené à étudier le nombre de Lefschetz invariant sur une G-variété.2. Nombre de Lefschetz invariant sur une G-variété
Soit G un groupe de Lie
compact agissant
à droite d’une manière diffé- rentiable sur une variété Wcompacte
connexe orientée de dimension k. On munit W d’unemétrique
riemannienneG-invariante ;
la forme volume wassociée est alors G-invariante.
DÉFINITION
2.1.2014 Une structure deG-fibré,
sur un,fibré
vectoriel com-plexe
03C0E : E ~W,
est la donnée d’une action à droite de G sur E telle que pour tout g EG,
on a :i)
ii )
pour tout x EW,
g est unisomorphisme
linéaire deE~
surSi E est un G-fibré sur
W,
l’action de G sur E induit une action de G surr(E)
de la manière suivante : pour g E G et s EF(E),
on définit s . g Er(E)
par : .
Les sections s E
F(E) qui
vérifient s.g = s,V g
E G sont dites invariantes.Leur ensemble est un sous-espace vectoriel de
r(E)
notér G (E).
Considérons un
opérateur
différentiel d :F(E)
-~r(F)
d’un G-fibré Edans un G-fibré F sur W.
DÉFINITION
2.2.2014 On dit quel’opérateur
d est G-invariant sig.d
=d. g
pour tout g E G .
Un tel
opérateur
envoie les sections invariantes de E dans les sections invariantes de F et induit donc unopérateur dG
--~rG(F).
Dans toute la suite de ce
paragraphe, chaque
G-fibré E sera muni d’unemétrique
hermitienne G-invariantenotée ( ~ ), l’espace
vectorielr(E)
seraalors muni de la structure
préhilbertienne
définie par leproduit
scalaire G-invariant défini pour
a, Q
Er(E)
parTHÉORÈME
2.3~Ek~.
- Si d :r(E)
--~ est unopérateur elliptique
G-invariant
agissant
sur les sections d’unG-fibré
hermitien E surW,
J alorsl’opérateur dG
: --; induit par d est tel que :i~
KerdG
est de dimensionfinie ; ii)
on a ladécomposition orthogonale :
:Soit maintenant
(~, d)
= - uncomplexe
d’opérateurs
différentiels G-invariants(supposés d’ordre
1 poursimplifier l’exposé)
entre G-fibrés hermitiens sur W.DÉFINITION
2.4. - On dira que(~, d)
esi transversalementelliptique
sipour tout covecteur
~~
ET~ W
non nul et transverse(c ’est-à-dire
=0,
V A
E g) la
suite dessymboles
est ezacte.
Les
opérateurs
: - induits par lesdi
formentun
sous-complexe dG)
de(~, d)
dont lacohomologie
sera notéeet sera
appelée
lacohomologie
G-invariante de(~, d).
Pour lesopérateurs laplaciens
on a les
propriétés
suivantes.i) OZ
est unopérateur
différentielpositif, auto-adjoint
etG-invariant.
ü) ~i
est fortement transversalementelliptique, c’est-à-dire,
lesymbole
de
~Z
en un covecteur transverse~x
ET~ W
est un automor-phisme
définipositif
de la fibreiii)
Si est une base del’algèbre
deLie g
de G et sipour
tout ~ = 1, ...., dim G, L A, :
:r(Ei)
-r(Ei)
estl’opérateur
différentiel d’ordre 1 défini par :
alors
est un
opérateur
différentielpositif, auto-adjoint, G-invariant,
nul surl’espace
fortementelliptique
dans les directionstangentes
aux orbites de G sur
W
et est tel quel’opérateur Di
=0394i
+Qi
estfortement
elliptique.
iv)
Enprenant
les moyennes sur le groupe G des éléments d’une base orthonormée de vecteurs propres deDi
on obtient unsystème
degénérateurs
pourrG(E2)
dont onpeut
extraire une base orthonorméeavec une suite de réels
positifs
ou nuls vérifiantCette
décomposition spectrale
de nouspermet
de définir unopérateur intégral
par :
Notons
Ki
=G2, Hi
lapro jection orthogonale
de sur Keret pi la
projection orthogonale
der(EZ)
sur0393G(Ei) qui
n’est rien d’autre que leprojecteur
défini par :On a alors le lemme 2.5.
LEMME 2.5
et donc
Démonstration
D’autre
part
Ce
qui
prouvequ’on
a biendiGi
=Gi+ldi
surrG(Ei).
ii)
Soit s Er G(Ei);
on aiii)
On a pour tout s Er(Ei)
d’après (i) ;
d’oùd’aprés
Dans la
suite,
si E et F sont des fibrés hermitiens sur W et d unopérateur
différentiel de E dans
F,
on notera :2014 F~
le fibré E* ® sur Wproduit
tensoriel du dual de Eavec le
complexifié
du fibré des k-covecteurs de W.F le fibré ® sur W x W
produit
tensoriel externe deE avec F et ~r2 étant la
première
et la deuxièmeprojection
deW x Wsur
W).
.- *
l’isomorphisme
de fibrés vectoriels défini de E surE’
par(u~
étantl’image
de uz parl’isomorphisme
naturel de E surE*).
- tr le
morphisme
de fibrés vectoriels défini deE ® E~
dans~~ C
par
2014 ~ : r(F~)
-->r(E’) l’opérateur
différentiel défini par la relationpour tout s E
r(E)
et tout t Er(F’).
La densité de dans
I‘(Ei
®EZ+1 ) permet
de définir desopérateurs
par ®
t~
=dis
® t etbi(s
®t~
= s ®dit
pour tout s E et toutt E
I‘(Ei+1 ).
Pour s E et x E
W,
on aoù hi
est la section C°° deEi Ei
donnée paret
ki
est la section C°° deEi-1 E’i
définie sur l’ouvertpar : O O
Les sections
hi
etki
sontrespectivement
les noyaux de Schwartz desopérateurs intégraux HZ
et le lien entre ces noyaux est donné par les relationsqui
sont vérifiées pour toutcouple (x, y)
E W x W tel que x~ G(y) (cf.
lemme 2.8).
Considérons maintenant des
champs Xl , ... Xl
et des 1-formes~1, ... , ~t
sur W tels que pour toute
1-forme ~
EnI (W)
on ait :(on
les construit sanspeine
à l’aide d’unsystème
de coordonnées locales et d’unepartition
de l’unité surW).
LEMME 2.6
[To].2014
Pour toute section a deE2_1 ® Ei
au-dessus d’unouvert V C W x
W,
, on asur
0-1 (~),
0 : W ---~ W x W étantl’application diagonale.
Soient
(~, d~
= unG-complexe
transversalementellip- tique
sur W et T = une familled’applications linéaires
telles que
diTi
=Ti+1di
pour tout i =0, 1,
..., N,
alors la familled’applications
linéairesdéfinies par : :
forment un
endomorphisme TG
:(~G, dG)
-~(~~, dG)
del’espace
différentielgradué (~G, dG)
=(rG(Ei),
et on a donc pourchaque
i =0, 1,
..., N unendomorphisme
~ ~
de
l’espace
vectoriel de dimension finie.S~(~).
Onpeut
donc donner la définition suivante.DÉFINITION
2.7. - Onappelle
nombre deLefschetz
G-invariant de T le nombreRemarquons
quelorsque
T est l’identité I de(~, d)
est la
caractéristique
d’Euler-Poincaré ducomplexe
différentiel(~G, dG)
etsi en
plus
N =1, (~, d)
est formé d’un seulopérateur
G-invariantdo
deI‘ ( Eo )
dansr(El)
induisant unopérateur
de Fredholm(cf. [At])
on a
qui
n’est autre que l’indice del’opérateur
Dorénavant on s’intéressera au cas où
l’endomorphisme
T estgéomé- trique,
c’est-à-dire défini de la manière suivante : on se donne uneapplica-
tion de classe C°°
et une famille de
morphismes
de fibrés vectorielsinduisant l’identité sur
W, puis
on définit lesTi
par : :Pour un tel
endomorphisme,
nous avons le lemme 2.8.LEMME 2.8. - Pour tout
couple
E W x W tel que~ G(y),
on a
où I
désigne l’endomorphisme
identité. .Démonstration. - Soit U un
voisinage
G-saturé de y ne contenant pas et soit s une séction deEi
àsupport
dansU;
on a(cf.
lemme2.5)
donc
soit
Ceci étant vrai pour toute section s à
support
dansU ;
on aSi
C( f G) désigne
l’ensemble despoints
de coïncidence def
avecG,
c’est-à-dire l’ensemble des
points
x E W tels que x est unpoint
de coïncidencede f
avec un élément de G : :on a le théorème 2.9.
THÉORÈME
2.9.2014 Il eziste uneforme différentielle
telle que se
prolonge
en uneforme globale 03A6
Evérifiant
Démonstration. - Pour tout
couple (z y~
E W x W tel que~ G(y) ,
nous avons
(cf.
lemme2.8) :
Or
l’expression
entre crochets dans cette dernièresommation,
estégale
à(cf.
lemme2.7) ;
donc sur W -C( f, G)
on aEt en
posant
on a bien
En effet
COROLLAIRE 2.10.- Si
l’application f
nepossède
pas depoint
decoïncidence avec
G,
alorsLG(T)
= 0 .3. Ret our aux
feuilletages
Soit 7 un
feuilletage
riemannien transversalement orienté de dimension p et de codimension q sur une variété Mcompacte
connexe orientée de dimension p + q. On supposera que M est munie d’unemétrique
riemannienne
quasi-fibrée
pourlaquelle
toutes les feuilles de 7 sont des sous-variétés
minimales ;
une tellemétrique
existe si et seulement si0
(cf. [Ma]).
Lefeuilletage
~’ sera orienté de tellefaçon
que les orientations de 1= et de v7 induisent l’orientation considérée sur M. Ondésignera
parv E la forme volume
basique
de .~’ et par x~ E la formecaractéristique
de Fqui
est donnée par = *v où * : -est
l’opérateur
deHodge
associé à lamétrique
riemannienne sur M. Il estdémontré dans
[Ru]
que la condition de minimalité pour les feuilles de 7 estéquivalente
àSi p : :
Af~
--~ M est leSO(q)-fibré principal
desrepères
orthonormés directs de v7 et lefeuilletage
relevé de .~qui
est T. P. de codimension q + n surAf~ (n
=q(q - 1)/2
étant la dimension deSO(q))
dont la fibrationbasique
est notée 1r --~W ; la
structure riemannienne surv7’
définitune
métrique
riemannienneSO(q)-invariante
surW ;
deplus
si edésigne
la forme différentielle
basique
et fermée surM~
induisant la forme volumebasique
surchaque
fibre de 03C0(cf. [Ek],
onpeut
supposer que W est orientée de tellefaçon
que si cv est la forme volume deW, la
forme ~*(w)
/~ e et laforme volume
basique 03BD#
deF#
définissent la même orientation transverse pour~~ ;
dans ces conditions si la fibration 1r --~ W est orientée par la forme Ap*(x,~),
les orientationsproduit
locales définies surM~
par les fibrations orientées p et 03C0 seront les mêmes.
Considèrons maintenant une
application
de classeCOO, f
: M --~ Mqui respecte
lefeuilletage F,
un F-fibré hermitien E sur M et unmorphisme
deF-fibrés 03C6
f*
E ~E le
fibréf*E
étant muni de la structure de F-fibré hermitienimage réciproque
parf
de celle de E. On note Tl’endomorphisme
de
I‘(E/~) qui
à une sectionbasique s
de E associe la sectionbasique T(s)
de E définie par
Si ~" est T. P. de fibration
basique
M -~ W alors on a lediagramme
commutatif
W étant
l’application
Coo induite parf
et~ : : f E --~ ~
lemorphisme
de fibrés vectoriels défini parSi ~ n’est pas nécessairement
T. P.,
on suppose quef
: M --~ M est uneapplication
telle que pour tout z E Ml’application
: -induite par
dfz
est unisomorphisme qui préserve
les orientations. Dans ce casf
se relève en uneapplication
:M#
-M# qui respecte
etqui
induit une
application
de classe COOf
W -~W le morphisme
cp induitun
morphisme
de:F- fi brés
vectorielsde la manière suivante : pour un élément
(zz
dans la fibre de au-dessus d’unrepère
transverse E en unpoint x
EM,
on pose
PROPOSITION 3.1. -
L’endomorphisme fi~
dedéfini
commeci-dessus à
partir
de et depréserve
les sectionsbasiques SO(q)-
invariantes
(même
siff
n’est paséquivariante).
Démonstration. Si s est un élément de on
peut
écrireoù a est une
application
deM’ dans
E vérifiant :E
E~
,cx(zx ~ g~
= , b x E M , z~ E g ESO(q~ .
.On a donc :
Or nous avons
Il existe donc un élément go E
SO(q)
tel qued’où
et par suite
T~ (s)
est invariante. 0Dans ce cas,
l’endomorphisme
défini comme dans la section2,
n’est rien d’autre que la restriction de
TU
àl’espace
des sections invariantes.On a donc le
diagramme
commutatif :Considérons maintenant un
complexe
transversalementelliptique
avec un
endomorphisme géométrique
T = défini à l’aide del’application f
et d’une famille demorphismes de
:F-fibrés(induisant
l’identité sur
M)
Dans ce cas les
applications
linéairesforment un
endomorphisme Tf
duSO(q)-complexe
transversalementellip-
tique
,, , / /-, -,
tel que le
diagramme (dont
les Sèches verticales sont desisomorphismes)
commute ;
d’où laproposition
3.3.Notons
C f
l’ensemble despoints
z E M tels que x et, f (x ) appartiennent
à une même adhérence de feuille de
.~’ ;
on vérifie aisément queC f
n’estautre que le
compact p~ 7r’~ , SO(q~~
de M.THÉORÈME
3.4. - Il existe une(q-1~-forme basique
surM-C f
telle qued’I! se
prolonge
en uneforme différentielle globale
03A6 Evérifiant
De
plus
nedépend
que de la classe de ~ dansDémonstration. - Il existe
(cf.
théorème 2.9 etproposition 3.3)
desformes différentielles 03A8 E
(w-c(I,SO(q)))
et 03A6 E tellesque
Posons
(où ~ désigne l’intégration
suivant la fibre et e la forme fermée surM~
induisant la forme volume
basique
surchaque
adhérence de feuille de Alors sur M -C’y,
on a d’unepart,
et,
d’autrepart,
Une
conséquence
immédiate de ce théorème est le corollaire 3.5.COROLLAIRE 3.5.- Si
f
nefize (globalement)
aucune adhérence defeuille
de .~’ alors = 0.Dans le cas
particulier
del’endomorphisme
identité ducomplexe
diffé-rentiel
d)
des formesbasiques
surM,
nous avons une classe decohomologie basique ~~~
dans vérifiantDe
plus ~~~
coïncide avec la classe d’Euler de M si ~ est lefeuilletage
par
points.
Cecijustifie
donc la définition 3.6.DÉFINITION
3.6. - La classe~~~
de associée par le théorème3.3 à
l’endomorphisme
identité ducompleze
desformes basiques
surM,
sera
appelée
classe d’Eulerbasique
de(M, .~’)
.Ce travail m’a été
proposé
par A. El Kacimi. Tout lelong
de sonélaboration il n’a cessé de me
guider
et meprodiguer
conseil. Je l’en remercie.- 131 2014 Références
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