Déclaration SNES au Conseil Supérieur de l’Education du 11 avril 2012
En ce dernier CSE de la mandature, le Ministère persiste et signe : pas de Ministre en séance, un ordre du jour pléthorique, et 570 pages de rapport à lire en deux jours ouvrés.
Beaucoup a déjà été dit ce matin. Notre déclaration sera courte.
Le SNES soutient la demande de la FCPE de retrait de l'ordre du jour du rapport sur la décentralisation.
La circulaire de rentrée entérine le gouffre entre la réalité du terrain et la communication du Ministère.
Les maîtres mots pour la rentrée scolaire prochaine demeurent la « personnalisation des parcours » et la « responsabilisation des acteurs, des élèves et de leurs familles », dans un cadre budgétaire de plus en plus contraint.
Le SNES dénonce la référence à des « intelligences multiples » qui s’inscrivent dans le cadre d’une théorie des dons et des talents « naturels » des élèves que l’on croyait appartenir au passé. Si certains n'y voient pas assez de socle, le SNES en voit trop et s'inquiète.
Sans surprise, on apprend que les 3 ème prépa-pro se substituent aux 3èmes à DP6 alors qu’aucun bilan de la pseudo expérimentation de ces classes n’a été présenté au CSE.
Sans surprise, on apprend que l’évaluation nationale en fin de 5 ème est généralisée l’an prochain sans que l’expérimentation menée cette année n’ait donné lieu à un quelconque bilan officiel.
Sans surprise, les internats d’excellence continuent de servir de vitrine pour mieux masquer le démantèlement en cours de l’éducation prioritaire avec le programme ECLAIR qui voue les établissements à une déréglementation tous azimuts qui fait éclater tous les cadres nationaux pour les élèves et les personnels.
Sans surprise après les annonces du ministre, figure la globalisation et l’annualisation des horaires de LV dans 10 % des collèges. Cette mesure n’a fait l’objet d’aucune discussion au sein de cette assemblée. Une fois de plus, le CSE est contourné et le droit à l’expérimentation instrumentalisé pour mettre en place des mesures, fortement contestables, que ni les personnels ni les parents d’élèves ne revendiquent. Le SNES demande solennellement au ministère de renoncer à cette prétendue expérimentation.
Au lycée, on ne peut que s'inquiéter de la proposition d'expérimentation d'un enseignement d'exploration mi-économique et social mi-éco-gestion, qui, s'il permet de gérer au mieux les ressources enseignantes à l'aide d'un programme écrit localement, n'aidera pas les élèves à se faire une idée de ces enseignements nouveaux, et dont on sait bien que la sociologie sera la grande perdante. A qui l'approche socio-économique fait-elle donc peur ?
Le SNES dénonce par ailleurs l’instrumentalisation de chiffres fantaisistes par le ministère.
En ce qui concerne les postes à profil ECLAIR, sans préjuger d’un bilan plus complet, nous sommes en mesure de dire, aujourd’hui, qu’il y a eu un bug à l’occasion de la consultation, sur i-prof, des postes proposés. Bon nombre de collègues se sont retrouvés, bien malgré eux, candidats sur des postes ECLAIR après avoir simplement consulté sur i-prof un ou plusieurs de ces postes 1 ! Sur la seule académie d’Amiens par exemple, ces candidats involontaires représentent plus du quart du nombre total de candidats enregistrés par l’administration.
De même, les chiffres publiés via les plates formes d'appui aux décrocheurs ont été dénoncés par les déchiffreurs la semaine dernière.
1