• Aucun résultat trouvé

Léon-Louis Damour : témoignage

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Léon-Louis Damour : témoignage"

Copied!
11
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: hal-02810490

https://hal.inrae.fr/hal-02810490

Submitted on 6 Jun 2020

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Léon-Louis Damour : témoignage

Léon-Louis Damour, Denis Poupardin, Claire Mousset-Déclas

To cite this version:

Léon-Louis Damour, Denis Poupardin, Claire Mousset-Déclas. Léon-Louis Damour : témoignage.

Archorales : les métiers de la recherche, témoignages, 15, Editions INRA, 2012, Archorales, 2-7380- 1305-8. �hal-02810490�

(2)

Léon-Louis Damour

Je suis Charentais maritime d’origine, né à Cramchaban dans le Marais poitevin en 1931. Mes parents étaient propriétaires exploitants d’une exploitation de 40 ha en polyculture-élevage (céréales et lait) dont une partie était en terre de marais, valorisée par la prairie et la culture des haricots “la mojette du marais”. Après l’école primaire, j’ai connu le régime du pensionnat dans un collège ; avec mon frère cadet, j’ai passé le plus clair de mes vacances à aider mes parents et grands-parents aux travaux des champs. Le métier d’agriculteur, qui était alors en forte évolution, m’intéressait. J’aurais aimé prendre la suite mais mes parents ont difficilement vécu le passage du cheval au tracteur et m’en ont dissuadé.

J’ai suivi un cursus scolaire classique ; après le bac et un an de chimie agricole à la faculté de Poitiers, j’ai pour- suivi mes études professionnelles à Paris dans le cadre de l’Institut technique des pratiques agricoles (ITPA).

Depuis, cette école a été transférée au Vaudreuil et s’appelle l’École supérieure d’ingénieurs des techniques et pratiques agricoles (ESIPTA). Le contenu et la forme de l’enseignement, où théorie et pratique sont dévelop- pées de façon équilibrée et complémentaire, m’ont bien convenu. J’ai apprécié entre autres, les cours percutants de zootechnie d’un certain Monsieur Jacques Poly. Des copains étudiants, fils d’exploitants agricoles du Bassin parisien, m’ont fait découvrir le format des grandes exploitations, qui me paraissait démesuré par rapport à la taille de celles de mon village. Ma dernière année de formation dans ce cycle s’est déroulée dans une grande ferme du Pays de Caux, chez monsieur Bernard Lavoine, éleveur et sélectionneur réputé de bovins de race nor- mande mais aussi producteur de céréales, betteraves et lin à fibres. Ce fut une année très formatrice, tant sur le plan technique qu’humain.

Propos recueillis par D. Poupardin au Magneraud le 14 juin 1996 puis complétés par C. Mousset-Déclas le 13 juin 2010

En quelle année avez-vous commencé à travailler ? Après les études et 27 mois de service militaire dont 12 en Algérie, s’est posée la question de l’emploi. Ayant une atti- rance particulière pour la mer et la navigation, mon souhait était de trouver un emploi qui me permette de vivre près de l’océan. C’est pour cette raison que je me suis dirigé vers La Rochelle, ville maritime voisine. Lors d’un rendez-vous obtenu avec le directeur des services agricoles de Charente- Maritime, plusieurs types d’activités m’ont été proposés.

C’est finalement vers une problématique particulière, celle de la mise en valeur agronomique des Marais de l’Ouest, que mon choix s’est porté.

J’ai donc commencé à travailler en 1959 à la Direction des services agricoles (DSA) de La Rochelle, en qualité de conseiller marais et responsable du laboratoire d’analyse des sols. À cette époque, la vulgarisation agricole était essentiel- lement assurée par les services décentralisés du ministère de l’Agriculture et par les instituteurs/enseignants agricoles.

Au niveau départemental, il y avait la DSA avec le directeur et les ingénieurs des différentes disciplines, et dans chaque

petite région un foyer de progrès avec un ingénieur des tra- vaux et des conseillers.

Quelle était la situation du marais à cette époque ? Pour situer la démarche du dévelop- pement agricole du marais dans son contexte, il faut considérer que dans ces années 1950, la modernisation de l’agriculture bat son plein. C’est l’époque du développement des sta- bulations libres, de la mécanisation des travaux du sol, du désherbage chimique, de la fertilisation minérale, de la sélection, de l’insémination arti- ficielle des bovins et de tout le cortège des éléments de la modernité qui contribuent à l’évolution rapide des exploitations agricoles.

Les Marais de l’Ouest couvrent une surface voisine de 300 000 ha.

Sauf indication du ©

les photos font partie de la collection de Léon-Louis Damour.

(3)

Une enquête réalisée par la DSA de Charente-Maritime, évaluant la progression de l’économie agricole du départe- ment fait ressortir un revenu net par hectare qui passe de l’indice 162 en 1952 à l’indice 190 en 1962.

Sur les terres hautes, c'est-à-dire en dehors des surfaces inondables des vallées et des marais côtiers, la modernisa- tion de l’agriculture est rapidement adoptée dans les exploi- tations de polyculture-élevage où elle apporte une diminu- tion sensible de la pénibilité du métier d’agriculteur et une amélioration de la rentabilité.

Contrairement à la valorisation croissante des terres hautes, celle des terres de marais reste stagnante. L’élevage y est toujours extensif sur une prairie naturelle qui n’autorise qu’une production d’herbe saisonnière et aléatoire. Malgré cela, pour les éleveurs, le marais conserve un certain attrait car la mise au marais des animaux soulage la charge en cheptel au siège de l’exploitation (situé sur les terres hautes) et les fossés font office de clôture et d’abreuvoir. Dès que possible au printemps, les éleveurs y emmènent les ani- maux non productifs - jeunes, vaches taries et vaches de réforme - “on s’en débarrasse en les emmenant en vacances au marais” jusqu’en début d’hiver, quand l’excès d’eau oblige à les ramener sur les terres hautes. La résultante de cette pratique est que, la production d’herbe étant très sai- sonnière, les animaux au pâturage prennent du poids au printemps mais le plus souvent le perdent pendant l’été et l’automne si on ne leur apporte pas un affourragement complémentaire.

Paradoxalement et suite à la surenchère dont ils ont été l’objet dans les systèmes extensifs d’antan, ces prés marais sont généralement classés en première catégorie cadastrale.

Ils supportent de ce fait de lourdes charges foncières et d’assainissement qui se répercutent sur des tarifs élevés de location : 600 litres de lait et plus à l’hectare.

Avec la modernisation, dans le monde agricole, la voie du gain par le travail se double progressivement de celle de la gestion et de l’investissement. Les systèmes d’exploitation se spécialisent, l’élevage régresse au profit de la céréalicul- ture et les comptes de gestion mettent en évidence l’impact

réduit voire négatif du marais extensif sur les résultats fi- nanciers de l’exploitation. Le marais intéresse de moins en moins les éleveurs. C’est la déprise.

Que se passe-t-il alors pour le marais ?

Face à cette situation, certains agriculteurs tentent d’appli- quer dans le marais les techniques culturales qui donnent satisfaction dans les terres hautes. Cette transposition se solde par un échec dans la plupart des cas par insuffisance de maîtrise de l’eau et du sol.

Pouvez-vous développer cette absence de maîtrise de l’eau et du sol ?

La maîtrise de l’eau dans le marais est un souci permanent.

Depuis les premiers travaux d’assèchement réalisés au XIIIe siècle, l’homme n’a cessé d’œuvrer pour maîtriser l’eau sur ces nouveaux espaces gagnés sur la mer. Tous ces ou- vrages - digues, canaux, écluses, complétés et modernisés au cours des siècles - supposent un entretien permanent.

Suite à l’interruption de cet entretien lors de la Deuxième Guerre mondiale, de grands travaux de remise en état et de modernisation du dispositif ont été réalisés par l’État (ser- vices décentralisés du Génie rural) et par les propriétaires de marais organisés en syndicats de défense contre les eaux.

Ces travaux se sont déroulés pendant trois décennies et ont permis une amélioration sensible de la gestion globale de l’eau. Mais à l’échelle de la parcelle, le problème de l’excès d’eau n’a pas été résolu pour autant. En effet, les boues de curage des fossés épandues en périphérie donnent à chaque parcelle un profil en cuvette, ce qui fait que ces sols argileux et compacts retiennent pendant plusieurs mois les eaux de pluie hivernale formant une nappe qui ne s’épuise que par évaporation. Habituée à cet excès d’eau prolongé, la flore de la prairie naturelle, ne pouvant enfoncer ses racines dans un sol asphyxié et compacté, les installe en surface ; ce qui explique qu’après la phase d’excès d’eau et faute de réserve, la période de pousse d’herbe est courte et la prairie vire rapidement à l’état de paillasson impro- ductif. Si cette situation était acceptable pour des systèmes d’élevage extensifs d’avant-guerre, elle ne l’est plus dans le contexte économique et technique d’intensification des années 1960, 1970 et 1980.

Aux XVIIIe et XIXe siècles, les nouvelles terres conquises et assainies sont convoitées pour leur richesse agronomique.

Plus de la moitié des nouveaux marais est consacrée à la culture des céréales. Le labour de ces sols très argileux - appelé “le bri” - ne peut se réaliser qu’en phase sèche, ce qui explique la nécessité d’attelages de 5 à 6 paires de bœufs comme le relatent les images de l’époque. Au fil des ans, l’appauvrissement superficiel des sols lié à la faible pro- fondeur des labours successifs, les séquences rémanentes d’excès d’eau, l’évolution des clauses de contrat de fermage et surtout la forte réduction des forces vives lors des conflits régionaux et nationaux, ont conduit à une forte réduction des surfaces cultivées au profit de la prairie naturelle.

Les tentatives de mise en culture du marais dans les années 1950 et 1960 se heurtent en plus à l’insécurité hydraulique La prairie naturelle à l’état de paillasson en été.

(4)

et au manque de puissance du matériel disponible à cette époque. La puissance courante des tracteurs est inférieure à 50 chevaux alors que le double de cette puissance est nécessaire pour travailler correctement ces sols en phase sèche. L’objectif le plus fréquent de ces interventions est l’installation d’une prairie temporaire à base de ray-grass ou de fétuque. La préparation imparfaite du sol est aggravée par la salinité du milieu et des conditions hydriques défavo- rables qui conduisent souvent à des résultats décevants et décourageants.

Quelle est l’origine du domaine de Saint-Laurent ? À la sortie de la Deuxième Guerre mondiale, une ligne bud- gétaire dédiée aux Marais de l’Ouest a été ouverte sur le budget national pour la remise en état du dispositif hydrau- lique des 300 000 ha de marais concernés. Ces grands travaux se sont étalés sur plusieurs plans et au début des années 1960, la Cour des comptes s’est rendue sur place pour évaluer l’impact de ces investissements sur le dévelop- pement de l’agriculture. Force était alors de constater que cet impact était réduit et en tout cas très en dessous des espérances. Face à ce constat, en comparaison des résul- tats obtenus par la Compagnie d’aménagement du Bas- Rhône-Languedoc et suite à la poussée des responsables agricoles charentais, une décision a été rapidement prise au ministère de l’Agriculture de lancer “une expérimentation durable pour définir les possibilités et les conditions d’une mise en valeur agricole des Marais de l’Ouest” (extrait d’une note du ministère adressée à la DSA de Charente-Maritime).

Dans les jours qui suivirent, un crédit a été alloué par ce même ministère au Conseil général de Charente-Maritime pour le financement d’un espace expérimental approprié.

En 1964, une exploitation de marais a été acquise et mise à disposition de l’INRA. C’est le domaine de Saint-Laurent- de-la-Prée.

Comment avez-vous été amené à travailler à Saint-Laurent-de-la-Prée ?

Ayant intégré le corps des ingénieurs d’agronomie suite à un concours interne, on m’a proposé une mise à disposition de l’INRA que j’ai acceptée. J’étais alors chargé de prépa- rer avec ces nouveaux partenaires dont Jean Rebischung, directeur du Service d’expérimentation et d’information de l’INRA (SEI) et ses collaborateurs, Bernard Jeannin, André Hentgen - un projet d’étude et d’expérimentation et d’assu- rer la direction des opérations. Déjà en 1963, dans le cadre de la Section d’application de la recherche à la vulgarisa- tion (SARV) et en partenariat avec l’Institut technique des céréales et des fourrages (ITCF), j’avais réalisé une enquête sur l’emploi et le niveau de production des prairies natu- relles des marais charentais. Cette approche faisait ressortir une production moyenne de 1,5 tonne de matière sèche par ha et un chargement moyen de 0,6 UGB 1 par ha.

En 1964, la SARV, dirigée par R. Gessat, a été remplacée par le SEI. Ce service était dirigé par Jean Rebischung et son siège était situé au CNRA de Versailles. C’est donc avec la casquette INRA-SEI que j’ai démarré l’opération Saint- Laurent. Notre arrivée dans cette exploitation a suscité des interrogations et même de la méfiance, en particulier de la part du maire de la commune : “Que vont-ils faire dans cette ferme ?” Le fils du fermier, Roland Porcher, était le seul sur place car le contrat de vente stipulait l’obligation de son embauche par l’INRA. D’autres recrutements de techniciens et d’ouvriers agricoles ont suivi durant les cinq premières années. En 1969, l’effectif était de 5 techniciens, 7 ouvriers agricoles et 1 agent administratif.

Dans un premier temps, la tâche consistait à aménager pro- gressivement cette ferme de 75 ha dont 50 en marais pour en faire un outil apte à satisfaire aux exigences de la mission de recherche-développement attribuée à cette implanta- tion. L’unité de travaux fonciers (UTF) de l’INRA est interve- nue sous la direction de Georges Puyaubert. Les bâtiments

d’habitation du fermier ont été démolis et un logement 1 UGB : unité de gros bovins.

Comment améliorer cette prairie envahie par les joncs, 1963.

Travailler les sols argileux du marais en phase sèche.

Jean Rebischung inaugure le premier bâtiment du domaine de Saint-Laurent-de-la-Prée, 1965.

(5)

neuf, un bureau et un petit labo ont été construits en un temps record. Saint-Laurent se trouvant au cœur du pays du beurre “Charentes-Poitou”, l’option lait était incontour- nable. Les élus régionaux ne manquaient pas de souligner leur souhait en participant financièrement à la construction d’une stabulation libre avec salle de traite pour 60 vaches laitières ainsi qu’à l’achat d’un début de troupeau laitier de race Frisonne. Cette orientation n’était pas adéquate avec notre projet mais elle a été quand même acceptée car le bâtiment était polyvalent et le problème du moment était de savoir comment améliorer les productions des sols de marais. Les travaux de voirie et de reprofilage des fossés du marais ont terminé cette première phase d’aménagement de la ferme expérimentale de Saint-Laurent.

Comment avez-vous géré le démarrage des expérimentations ?

Parallèlement à ces aménagements, une double démarche de diagnostic régional et d’expérimentation locale a été entreprise.

Le diagnostic régional était basé sur l’inventaire des types de prairies avec le suivi de leur évolution floristique en regard des différents modes d’utilisation et sur une caractérisation des différents sols de marais en vue d’une cartographie. Les deux techniciens du domaine - Étienne Lafont et Bernard Lesage - intervenaient sur le terrain sous la couverture scientifique de Michel Kerguelen pour la flore et de Jacques Concaret, Willie Hutter et Guy Laporte pour les sols. La connaissance de cette diversité des milieux et de leurs modes de valorisation nous sera très utile pour orienter les recherches et relativiser les résultats expérimentaux obtenus.

Le dispositif expérimental mis en place sur le domaine avait pour objectif de connaître les possibilités de drainage et les potentiels de production fourragère et de cultures de vente de cette terre de marais.

En effet, la prairie naturelle assainie avec un simple réseau de rigoles superficielles et fertilisée à plusieurs niveaux montre une capacité de production intéressante liée à une évolution rapide de la flore. La production fourragère est

triplée mais reste néanmoins saisonnière. Pour combler le trou d’été, les essais d’implantation et de conduite de prai- ries temporaires ont mis en évidence les aléas d’installation et la relation de la pérennité des prairies avec le choix des variétés. Les prairies de marais améliorées produisent davan- tage d’herbe, ce qui pose le problème de la récolte avec le minimum de pertes en quantité et en qualité nutritive, d’où des essais de différentes chaînes de récolte du foin. À cette époque l’énergie ne coûtait pas cher, ce qui permettait la mise en œuvre de la chaîne “Nicolas”, où la manutention du foin en vrac est entièrement mécanisée et le séchage assuré par ventilation d’air réchauffé.

Compte tenu de ces résultats, l’intensification fourragère du marais semble mieux s’intégrer dans un système à pâturage dominant que dans un système fondé sur la récolte mécanique.

Sur des parcelles aménagées en ados pour le drainage, la conduite de collections de plantes susceptibles de pousser dans ce type de sol précédait l’étude de différentes rota- tions où les cultures annuelles étaient plus ou moins repré- sentées par rapport aux cultures fourragères pluriannuelles.

L’objectif était double : assurer la rentabilité de l’exploitation agricole par les cultures de vente (céréales, oléagineux, pro- téagineux) et combler le déficit fourrager estival de la prairie naturelle. Dans un deuxième temps, en 1967, le premier drainage enterré dans les Marais de l’Ouest a été réalisé sur un casier expérimental avec différentes variantes. Le suivi de la réponse du dispositif aux séquences pluvieuses, l’évolu- tion physico-chimique du sol et les résultats culturaux ont permis de conclure que le drainage enterré était possible dans le marais.

Le domaine de Saint-Laurent-de-la-Prée pouvait-il également se prêter à d’autres protocoles expérimentaux ?

Le domaine de Saint-Laurent-de-la-Prée est situé près de l’embouchure de la Charente dans une région touristique où une forte population estivale vit et consomme. Jean Rebischung ayant l’habitude de passer une partie de ses vacances estivales dans cette région a constaté que l’origine des fruits et légumes vendus sur la côte était souvent très éloignée du point de vente et nous a proposé de consacrer une partie des terres hautes du domaine à l’étude du com- portement de cultures légumières et florales ainsi qu’à la conduite de pépinières d’arbustes et d’arbres d’ornement.

Le casier expérimental, drainage enterré.

Parcelles expérimentales.

(6)

Comment faisiez-vous face à cette diversité d’expérimentations ?

Ce large programme sollicitait fortement toutes les forces vives du domaine et il ne pouvait être correctement réa- lisé que grâce à l’investissement des responsables des dif- férentes disciplines du SEI et aux partenaires qui ont pris part à ces actions. Chaque technicien du domaine était chargé de conduire son expérimentation sous tutelle scientifique : Joseph Garreau avec Jean Menessier pour les cultures, Étienne Lafont avec Bernard Jeannin pour les prairies et l’élevage, Bernard Lesage avec Jacques Concaret et Guy Laporte pour les sols et le drainage, Yvon Turpaud avec Jacques Peyrière pour les légumes et les fleurs. Pierre Camus, chef de culture, et Guy Martineau, responsable de l’atelier, organisaient le travail et assuraient la maintenance des moyens. Sans oublier Henry Médion pour la climato- logie ainsi que Jeanne Boutiller, Annie Gachinat et Nicole Doirat au secteur administratif.

Dans ce contexte, mon rôle était classiquement celui d’un directeur de domaine : animer une équipe, assurer l’inter- face avec les partenaires, gérer les moyens et aussi instaurer et conserver le meilleur équilibre possible entre recherche et développement. Nous étions à l’époque de la révolu- tion fourragère. Les moyens mécaniques mis à disposition des agriculteurs montaient en puissance, la génétique et la chimie progressaient. La situation des exploitations évo- luait rapidement. C’est pourquoi, tout en concentrant nos moyens sur l’expérimentation intra muros, nous mainte- nions des relations solides avec les acteurs du développe- ment - GEDA, SUAD, ITCF, CETA, Institut de l’élevage, ... - et restions au contact d’un réseau d’exploitants du marais dont nous considérions les démarches pertinentes.

Les agriculteurs du marais suivaient-ils vos conseils ? Pendant les 10 premières années, nos dispositifs expérimen- taux sur les fourrages et les cultures ont été très visités et de nombreuses réunions ont été organisées mais les résultats obtenus étaient dans un contexte différent de celui d’une exploitation agricole normale : sols, surfaces, moyens mis en œuvre… Pour faciliter le passage du “possible” dans une

parcelle expérimentale au “faisable” dans une exploitation, un test en grandeur nature était nécessaire. À cette fin, douze exploitants désireux d’intensifier la production de leur marais acceptèrent un suivi technique, économique et environnemental (qualité des eaux de drainage) de leur démarche pendant 5 ans par l’INRA, la Chambre d’agricul- ture et le Parc régional.

Yvon Turpaud, Pierre Allemand et Pierre Augé de l’INRA d’Antibes examinent un arbuste poussant en milieu salé.

Expérimentation sur les chaînes de récolte des fourrages. Bernard Jeannin et Pierre Camus à la pesée.

Etienne Lafon évalue la production d’une prairie pâturée.

(7)

Pendant cette période, deux ingénieurs vinrent renforcer l’équipe en place. Claude Chevallier prit en charge le sec- teur “gestion de l’eau et environnement” et Yves Pons fut responsable du chapitre “agronomie”.

Les résultats à l’issue de cette démarche étaient d’un grand intérêt, tant du point de vue connaissances que dévelop- pement. Ils soulignaient, entre autres, la forte variabilité des performances du drainage et des potentialités des sols.

Après une approche plus précise, nous étions en mesure de proposer des modes d’amélioration, en particulier pour le dessalage et le dessodage (l’élimination du sodium indési- rable sur le complexe absorbant du sol) par un amendement de gypse. Une classification des sols a été proposée avec les règles d’interventions culturales adaptées à chaque classe.

Finalement une méthode de diagnostic et un zonage de l’aptitude au drainage ont été mis à disposition des acteurs : agriculteurs et aménageurs.

À partir de ce moment, les opérations de drainage enterré, subventionnées par les DDA et soutenues par les respon- sables professionnels, se sont développées rapidement.

À l’initiative des Chambres d’agriculture, un deuxième réseau de 47 fermes de référence à dominante élevage a été mis en place dans les marais de quatre départements : Charente- Maritime, Deux-Sèvres, Vendée et Loire-Atlantique. Le suivi plus léger de ces situations a permis de cibler les améliora- tions possibles et surtout d’évaluer les contraintes liées aux structures et à la non maîtrise de l’eau. La nécessité de res- sources fourragères complémentaires à l’utilisation extensive de la prairie naturelle a aussi été soulignée.

Après le développement du drainage, comment ont évolué vos travaux ?

En 1979, suite au décès de Jean Rebischung, le SEI a été remplacé par le SAD : département de recherche sur les systèmes agraires et le développement. Le domaine de Saint-Laurent-de-la-Prée a alors été rattaché à l’unité SAD INA-PG 2 sous la direction scientifique de Michel Sébillotte.

Un nouveau partenariat a commencé avec François Papy, Alain Capillon, Alain Havet, Geneviève David et de nom- breux étudiants qui venaient réaliser des mémoires sur la problématique des marais. Alain Capillon nous a formés à la méthode du diagnostic et de la typologie des exploitations.

Les thèmes herbe-élevage et gestion de l’eau deviennent dominants. Dans un périmètre expérimental récemment aménagé en bordure de mer (Marais de Hiers-Brouage), le suivi des cultures a été complété par celui de la qualité des eaux de drainage. L’achat par l’INRA de 75 ha de prairies naturelles jouxtant le domaine de Saint-Laurent a permis d’aborder le thème de la conduite d’un troupeau bovin en extensif raisonné. Les bovins viande étant les plus adaptés à la valorisation des surfaces fourragères du marais, les vaches laitières ont été remplacées par des mères allaitantes. Le troupeau était conduit au pâturage en deux lots, l’un semi extensif et l’autre en extensif ; ce qui a permis à partir des résultats techniques de conduite, de chargement et de pro- duction - de situer la dimension économique et les aides nécessaires à ce type de production.

Parallèlement à cette expérimentation, une typologie d’ex- ploitations a été orientée sur le repérage de systèmes suscep-

2 INA-PG : Institut national agronomique Paris-Grignon.

Sols de marais drainés.

(8)

tibles de valoriser au mieux la prairie naturelle et 6 élevages en viande bovine ont été suivis pendant 5 ans. À l’extérieur, en collaboration avec l’IFREMER, une approche de la gestion de l’eau a été réalisée à plusieurs échelles dans le marais.

Ces approches environnementales se sont avérées très utiles car face au développement brutal des îlots de drainage, les conchyliculteurs qui interviennent en aval du marais mettent en cause la qualité des eaux de drainage devant la baisse inexpliquée de leur production. Pour calmer le conflit, les pouvoirs publics organisent une série de réunions avec la participation de l’IFREMER et de l’INRA, ce qui aboutit à la signature d’un protocole agriculture-ostréiculture fondé sur la cogestion des ouvrages de sortie à la mer. De leur côté, les chasseurs et écologistes réagissent également à la dis- parition des fossés et des prairies humides que provoque le drainage enterré. Des cartes des Zones naturelles d’intérêt écologique floristique et faunistique (ZNIEFF) et des Zones de protection spéciale (ZPS) sont publiées par les services en- vironnementaux. Après les violents affrontements qui s’en suivent entre agriculteurs et écologistes, les protagonistes acceptent de s’asseoir à la même table où de vifs débats se déroulent. Finalement un accord est trouvé, les dossiers de projet d’aménagement devront obtenir l’accord des pou- voirs publics, des associations et des maîtres d’œuvre. Au début des années 1990, nos études concernant l’impact du drainage sur l’augmentation significative de la réserve en eau utile des sols de marais ont permis aux utilisateurs de marais drainés de bénéficier des surprimes d’irrigation au même titre que ceux des terres hautes irriguées.

Quel a été votre rôle dans ce conflit ?

Les ingénieurs responsables des thèmes de recherche au do- maine - Yves Pons pour l’agronomie, Claude Chevallier pour la gestion de l’eau et moi-même - ont été systématique- ment invités à participer aux nombreux débats organisés,

en particulier en Charente-Maritime entre les agriculteurs éleveurs et partisans d’un niveau d’eau élevé dans les fossés, les céréaliers qui veulent maintenir un niveau bas dans les îlots drainés, les conchyliculteurs qui redoutent la dégrada- tion de la qualité des eaux en aval du secteur agricole et les écologistes qui déplorent la réduction des surfaces humides.

Dans ces discussions passionnées, notre rôle a été d’appor- ter, dans toute la mesure du possible, des informations objectives et constructives. C’est dans ces situations que l’on apprécie de porter la casquette INRA et de se sentir indépendant, hors des influences locales. En dehors de ces réunions officielles, c’est dans le cadre d’une association, le Centre permanent d’initiation à l’environnement (CPIE) qu’avec des amis écologistes, je pense avoir assuré un rôle d’interface efficace entre les plus radicaux des deux bords.

Que proposiez-vous comme équilibre ?

Au-delà des affrontements vis-à-vis des travaux d’aména- gement, l’unanimité s’est faite sur la nécessité de trouver des sources de financement pour assurer la pérennité de la prairie naturelle dont l’utilisation extensive ne peut être éco- nomiquement rentable. Une pression commune de la pro- fession agricole et des associations sur les pouvoirs publics va aboutir à l’application de l’article 19 de la directive euro- péenne 797 de 1985. Seule la démarche Opération groupée d’aménagement foncier (OGAF) permettait le versement de subventions à des agriculteurs en contrepartie de l’accepta- tion de pratiques préservant les caractéristiques écologiques du milieu. Une OGAF “Environnement” à titre expérimen- tal a été alors acceptée pour 5 ans de 1990 à 1994 dans les marais nord de Rochefort. L’INRA de Saint-Laurent était chargé d’en assurer l’étude préalable, la mise au point et le suivi. L’expérience a donné satisfaction, les éleveurs ont adhéré à la démarche et d’autres OGAF ont rapidement vu le jour dans d’autres bassins de marais.

Les “claires” des ostréiculteurs en aval des marais agricoles.

(9)

En 1993, année de mon départ en retraite, les cours des cultures de vente avec les primes PAC permettaient aux agri- culteurs de tirer un revenu honorable de leur activité et les mécanismes compensatoires des OGAF-Environnement, aux éleveurs de subsister.

Cette même année 1993 voit le lancement par le directeur régional de l’Agriculture d’une opération pilote de Plan de développement durable (PDD) dans le Marais poitevin. J’ai été chargé de l’animation, ce qui était pour moi une occa- sion d’appliquer synthétiquement l’ensemble des éléments abordés jusqu’alors. Une vingtaine d’exploitants du marais étaient partants pour cette démarche en contrepartie d’une petite aide financière. L’approche a été menée pen- dant trois ans conjointement par les agents des Chambres d’agriculture et des DDA des trois départements concernés : Charente-Maritime, Deux-Sèvres et Vendée, ainsi que le Parc régional du Marais poitevin. Ce véritable travail de groupe comportait trois phases : un diagnostic socio-économique du territoire élaboré à partir de la rencontre des principaux décideurs et acteurs locaux, un audit agro-environnemental de chaque exploitation pour faire ressortir leurs atouts et leurs faiblesses, ainsi qu’un scénario individuel d’évolution vers une agriculture plus durable.

Trois enseignements peuvent être tirés, en dehors des as- pects technico-financiers : la volonté d’évoluer dans le sens d’une agriculture durable existait mais les marges, diversi- fiées selon les exploitations, étaient globalement réduites ; dans ce milieu particulier du marais, les possibilités d’évolu- tion individuelles dépendaient étroitement du collectif (eau) et donc d’une volonté politique des responsables ; et enfin, des intervenants porteurs de concepts théoriques divergents pouvaient, par l’analyse objective de cas concrets, converger vers un accord d’évaluation et de proposition.

En dehors de cette activité de recherche-développement, quels étaient les autres aspects

de votre fonction de directeur de domaine ? La responsabilité d’un domaine, c’est d’abord celle d’une équipe de travail, équipe qui a évolué de 3 à 25 personnes en quelques années. Cette responsabilité est synonyme d’un souci permanent de gestion, d’organisation et d’animation.

J’ai beaucoup apprécié la bonne ambiance du groupe, due à la qualité des personnes ainsi qu’à une forte adhésion au projet et à une perception partagée du rôle de chacun.

Les volets administratifs et financiers n’étaient pas les plus exaltants. Sur le plan budgétaire, grâce à des prévisions pru- dentes et à la souplesse du système, les contrats de recettes/

dépenses ont été globalement respectés. Le point noir en ce qui concernait le personnel tenait dans la séance annuelle de répartition des quelques possibilités d’avancement entre tous les agents du centre INRA Poitou-Charentes. Après des discussions interminables entre responsables d’unités et représentants syndicaux et du personnel, la répartition rete- nue ne correspondait pas à une véritable prise en compte des mérites et des responsabilités de chacun. J’ai participé également pendant un an, au titre de représentant des do- maines, au Comité technique paritaire (CTP) national où j’ai

découvert un degré supplémentaire en matière de stratégie de discussion entre la direction générale et les représentants syndicaux.

Je fais une parenthèse sur mon cas. Étant moi-même fonc- tionnaire (ingénieur d’agronomie à la DDA de La Rochelle), j’ai été d’abord mis à la disposition de l’INRA. Cette situation a été pénalisante pour moi car mon employeur n’était pas mon payeur et mes évaluations n’étaient pas suffisamment prises en considération, ce qui fait que mon avancement en a souffert. J’ai été ensuite détaché, ce qui était plus confor- table, avant d’être enfin intégré IR2 à l’INRA SAD en 1984.

L’activité de recherche-développement suppose toute une série de démarches à différents niveaux. Les Marais de l’Ouest étaient notre territoire d’activités et les nécessaires relations avec les responsables professionnels, administratifs et élus se traduisaient par une fréquence de déplacements et de réunions par moment difficiles à supporter. Sans parler des réunions techniques et de l’accueil des nombreux visi- teurs de nos expérimentations. Deux fois par an, les conseil- lers des quatre départements concernés par le marais se ras- semblaient à Saint-Laurent pour échanger sur les situations et problèmes des différents secteurs.

Au niveau national, le domaine devait également être re- présenté lors du conseil scientifique du SAD, notre dépar- tement de recherche. Les réunions décentralisées annuelles des directeurs de domaine étaient très appréciées car elles étaient l’occasion de connaître d’autres implantations et surtout d’échanger et de tisser des liens entre responsables qui ont des préoccupations similaires sur des thèmes et des milieux différents.

Mon regretté chef de département Bertrand Vissac m’a re- proché de n’avoir pas suffisamment publié. Dans le partage des missions d’une démarche de recherche-développement, c’est à l’encadrement scientifique dont nous avons si favo- rablement bénéficié que j’attribue en priorité ce rôle. Les activités de gestion, organisation et promotion au service du développement régional ont été mes priorités.

Vous êtes-vous inspiré de ce qui se réalisait à l’étranger ?

La spécificité de notre démarche sur la valorisation agricole des zones humides m’a effectivement amené à participer à des colloques internationaux, à recevoir des chercheurs étrangers et à me rendre en mission dans des pays où ce même type de problème se posait. Les échanges à l’occa- sion de ces séjours à l’étranger ont été très enrichissants, que ce soit avec des chercheurs de pays aux savoir-faire avancés comme ceux d’Europe du Nord ou d’autres moins dévelop- pés comme les pays de l’Est ou ceux d’Amérique du Sud.

Une collaboration suivie s’est établie dès le début avec les chercheurs hollandais de Wageningen. J’ai eu l’occasion de participer avec l’un d’eux, J.W. Van Horn, à une mission d’ex- pertise-conseil pour la mise en valeur des Marais de Leziria dans la vallée maritime du Tage au Portugal. Nos points de vue sur le projet étaient concordants. Ma démarche s’est terminée par un compte rendu au ministère des Affaires étrangères via mon département de recherche, alors que

(10)

celle de mon collègue Van Horn a été suivie de la venue de spécialistes hollandais qui ont étudié et réalisé le projet.

Depuis mon départ à la retraite en 1993, les activités du do- maine de Saint-Laurent-de-la-Prée ont surtout porté sur le suivi et la valorisation des OGAF dans différents marais ainsi que sur la participation à la sauvegarde de la race bovine Maraichine, cette vache qui fournissait lait et traction aux paysans maraîchins du siècle passé. Actuellement dans le cadre du département SAD qui, depuis le décès de Bertrand Vissac, son maître à penser, est devenu “Science pour l’ac- tion et le développement”, le programme du domaine de Saint-Laurent sous la direction d’Eric Kernèis a une priorité environnementale. Le domaine est en expérimentation “sys- tème” pour mesurer les résultats environnementaux d’une certaine autonomie ainsi que les conséquences écono- miques. L’objectif régional est de promouvoir des systèmes d’exploitation qui valorisent et produisent de la biodiversité et ainsi d’obtenir des territoires performants du point de vue environnemental.

Aviez-vous des activités sociales à l’INRA ?

Depuis plus de 30 ans j’adhère à l’ADAS (Association pour le développement des activités sociales de l’INRA), où j’ai assumé des responsabilités en qualité d’administrateur de 1972 à 2003 et responsable de la commission retraités de 1996 à 2003.

En tant qu’amateur de navigation à voile et Saint-Laurent se trouvant à proximité de la mer, j’ai proposé à l’ADAS d’amé- nager un camping dans une petite parcelle semi boisée du domaine. Avec le financement de l’ADAS et grâce aux

travaux d’infrastructure réalisés par les agents du domaine, ainsi qu’à Germaine Garreau qui a bien voulu en assurer l’accueil, la gestion et l’entretien, le camping a été rapide- ment ouvert aux agents de l’INRA. Ce dispositif, complété par plusieurs dériveurs mis à la disposition par une école de voile voisine ainsi qu’un court de tennis réalisé en copro- priété avec la commune, a permis à de nombreux agents de l’INRA, dans le cadre de l’ADAS, de s’initier aux plaisirs de la voile et de passer des séjours agréables près de la mer dans des conditions financières à la portée de tous. Cette fré- quentation estivale du camping de Saint-Laurent a été pour beaucoup de campeurs l’occasion de visiter le domaine et d’échanger avec les collègues locaux honorés de pouvoir présenter leurs travaux.

Si, au niveau ingénieur, les occasions de rencontres entre unités ou centres sont fréquentes, pour les agents de base elles le sont beaucoup moins. Une possibilité leur est offerte par la participation aux “adayades”, ces rencontres spor- tives et culturelles organisées par l’ADAS tous les quatre ans dans différents centres INRA. Ces activités intra ou inter unités sont de nature à renforcer les liens entre les parti- cipants. Dans le cas d’une petite équipe comme celle de Saint-Laurent où la majorité des personnels participe, ces activités sociales (théâtre, danses folkloriques…) favorisent une bonne ambiance qui se répercute favorablement sur le comportement au travail.

À l’occasion de mon départ en retraite, les manifestations de sympathie de mes proches, amis, collègues et parte- naires m’ont beaucoup touché. Je l’ai été tout particuliè- rement lorsque Jacques Poly m’a remis la médaille de che- valier de la légion d’honneur, une décoration qui honore toute une équipe dont je me considère comme le porte- Vaches Maraichine.

(11)

flambeau. À ce propos, je reviens sur un thème que j’ai déjà plusieurs fois abordé en qualité de responsable de la commission retraités de l’ADAS, à savoir qu’à l’INRA les dé- parts en retraite à la sauvette sont trop fréquents et qu’en tant qu’employeur, l’INRA devrait davantage manifester sa reconnaissance vis-à-vis des partants surtout quand il s’agit d’agents qui ont passé de nombreuses années à participer à la construction et à la réputation de ce grand Institut.

Quels souvenirs gardez-vous après 17 ans de retraite ?

Le jour de ma retraite, j’ai tourné la page du domaine de Saint-Laurent-de-la-Prée mais pas celle de mes collègues avec lesquels je garde toujours le contact. Étant Charentais maritime, je prends plaisir à rencontrer la plupart des agri- culteurs et autres acteurs locaux qui ont participé à notre

démarche et je suis avec intérêt l’évolution des modes de valorisation de ce territoire. Je reste également intéressé par les évènements qui concernent l’INRA. J’apprécie de pou- voir lire les bulletins d’information de l’INRA et de l’ADAS.

De ces 30 années d’activité à l’INRA, je garde le souvenir d’une carrière enrichissante et passionnante. Le parcours n’a pas toujours été celui d’un long fleuve tranquille mais les vagues sont demeurées négociables. Les résultats obte- nus et appréciés sont le fruit du travail complémentaire de deux apports, l’un technique et l’autre scientifique, qui se sont développés dans un climat de liberté d’action et de confiance réciproque.

J’ai été impressionné par le savoir et le savoir-faire des per- sonnes que j’ai côtoyées et auprès desquelles j’ai beaucoup appris. Au-delà de ces compétences et capacités, c’est la qualité des comportements humains qui reste la mieux gra- vée dans ma mémoire.

items

Charente-Maritime Marais poitevin

domaine de Saint-Laurent-de-la- Prée environnement territoire

aménagement fourrage

valorisation du territoire

protection environnementale

drainage zones humides SEI

DSA troupeau laitier praires naturelle/permanente pépinières

culture légumière dispositif expérimental dessalage/dessodage

IFREMER OGAF SAD

Jean Rebischung

Références

Documents relatifs

interface avec le patient : (i) information donnée au patient sur le niveau glycémique actuel et sa tendance, le dernier bolus d’insuline délivré, le statut de la mesure continue

recherche elle-méme dans la mesure où elle rassemhlerait beaucoup de gens dans un effort de connaissance qui, au lieu de nous diviser, pourrait nous rendre attenti

Mathématiques Devoir n°1:. les complexes et les

Question posée uniquement aux personnes qui avaient prévu de passer leurs vacances à l’étranger, soit 22% de

Le prix d’achat d’un article est de 300€ HT, le commerçant souhaite réaliser une marge brute de 100€ par

« Contrat d’entretien » désigne ici un contrat entre l’organisme de maintenance et le responsable de la gestion du maintien de la navigabilité de

- on prend en compte les impédances de H 2 dans le calcul de H 1 : on voit alors le montage comme un seul quadripôle (un seul filtre) et non une mise en cascade.. Cela est facile

3 C‘est peu avant de retourner à Toulouse qu’Alice Desclaux et Bernard Faliu ont décidé de créer une association qui éveillerait des travaux futurs et qui maintiendrait les