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Evolution des techniques culturales

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Academic year: 2021

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Submitted on 2 Jun 2020

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Evolution des techniques culturales

Gwendal Monnier

To cite this version:

Gwendal Monnier. Evolution des techniques culturales. Cahier des Ingénieurs Agronomes, 1965, pp.31-32. �hal-02732253�

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nie

Evolution des

techniques culturales

N OS camarades Cl. Monnier (1938) et P. Jaclot (1943) ont bien voulu nous faire part dans nos numéros 193 et 195 des réflexions que leur suggéraient des articles parus dans l'importante revue anglaise « Fermer and Stockbreeder n. Pour compléter le circuit nous avons demandé à notre camarade G. Monnier de bien vouloir faire la philosophie de la question.

Voici son intéressante contribution.

Parmi les raisons qui font hésiter agronomes et prati- ciens à recommander ou à adopter des systèmes de cul- ture ou des techniques nouvelles, on trouve en bonne place la crainte, confuse ou consciente, de compromettre la fertilité du sol et d'amoindrir ainsi son capital.

Il est vrai que dans la mesure où le progrès des moyens techniques et les exigences économiques conduisent à modifier de façon mal déterminée, un système qui parais- sait propre à entretenir le sol en bon état de production, cela devient, comme le soulignait récemment 01 Cl.

Monnier « une sorte de pari que de chercher à concilier le profit à court terme et l'entretien du capital foncier à long terme ».

En fait, certains de ces paris semblent avoir été ga- gnés ; dans le même temps, et parfois corrollairement, Ion a été conduit à reconsidérer le caractère impératif de certaines règles d'action concernant le maintien en état des sols. Il est alors devenu tentant, de trancher systématiquement en faveur du » mouvement » sans trop s'attartder à peser les risques encourus.

La difficulté principale se situe d'ailleurs au niveau de l'évaluation de ces risques. Celle-ci suppose, au préala- ble, la connaissance des différents effets du nouveau traitement appliqué au sol et de leurs interactions. Dans de nombreux cas, nous ne sommes pas encore parvenus à mener à bien une telle analyse Aussi se borne-t-on souvent à contrôler a posteriori » le nouveau système.

Pour cela, on peut d'abord examiner les variations dans le temps des rendements d'une culture donnée. Cette méthode globale présente au moins deux graves inconvé- nients.

— En premier lieu, comme les rendements sont in- fluencés de facon souvent décisive par des facteurs in- contrôlés tels que les conditions climatiques de l'année, l'examen de leur évolution risque de ne fournir d'indica- tions significatives qu'à long terme ; il peut alors être trop tard pour chercher à remédier à une situation défa- vorable.

— De plus, même lorsqu'on a perçu une variation des rendements cette méthode ne permet pas d'en dégager les causes précises. On ne peut donc pas choisir les moyens techniques de l'inverser si elle est négative ni de l'accentuer si, au contralre, elle est positive.

On est ainsi conduit à rechercher les causes de cette évolution. Au cours de cette analyse, le niveau humique dans le sol apparaît comme un élément fondamental. li commande, en effet, dans une large mesure, les proprié- tés physiques du sol qui, au fur et à mesure que l'on do- mine mieux les problèmes de fertilisation minérale, pren- nent une importance grandissante.

(1) Cahier des Ingénieurs Agronomes, n. 193, 1965.

par Gérard MONNIER, Ingénieur Agronome (1948), Laboratoire des Sols, I.N.R.A.

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De plus, le niveau humique d'un sol dépend principale- ment de l'assolement, des rendements, et ainsi, directe- ment ou non, de tous les éléments qui définissent une agriculture. Il paraît donc tout désigné pour permettre d'apprécier l'évolution du sol quelle qu'en soit la cause.

Malheureusement, il est difficile de procéder par son intermédiaire à des contrôles à court ou moyen terme.

Par exemple, l'apparition d'un déficit moyen annuel de 300 kg d'humuR à l'hectare, à la suite d'un changement d'assolement, n'entraîne au bout de 10 ans qu'une baisse de 1 %,3 environ du taux de matière organique dosée dans la couche arable. Il est peu probable qu'une telle baisse apparaisse significative, compte tenu des nom- breuses erreurs qui entachent son appréciation ; pour- tant, ses conséquences peuvent être très sensibles sur la résistance de la structure du sol à la dégradation par exemple. Il devient alors préférable de contrôler direc- tement cette stabilité structurale considérée, en plus de son importance propre, comme une caractéristique très sensible du niveau humique du sol et de ses variations On est ainsi entraîné par la nature même du problème à approfondir l'analyse et à la compléter. Ce travail prend certes du temos, mais, dans la mesure où on élargit son objet, il peut fournir des renseignements sur des problè- mes bien différents de celui qui a été tout particulière- ment à son origine.

Nous avons jusqu'ici envisagé les cas où l'introduction de systèmes culturaux nouveaux pouvait entraîner des modifications lentes de certaines propriétés du sol. Il existe aussi des problèmes immédiats à propos de tech- niques inédites dont la mise en œuvre a des conséquen- ces qui se manifestent au cours même de l'année cultu- rale où elles sont appliquées

Pour fixer !es idées, nous prendrons l'exemple des désherbants chimiques dont l'emploi tend à se générali- ser pour un nombre de plus en plus élevé de cultures.

Cette nouvelle situation conduit à remettre en question, entre autres, deux opérations fondamentales de travail du sol : le labour et le binage.

En ce qui concerne le labour, les nombreuses tentati- ves faites dans le passé pour le supprimer, avaient dû être abandonnées en raison de l'envahissement du ter- rain par les mauvaises herbes. Il n'est donc pas surpre- nant que la mise au point de techniques permettant la destruction par voie chimique des plantes adventices, fasse naître un regain d'intérêt pour la suppression du labour. C'est ainsi qu'on parle aujourd'hui de « labour chimique »

Le terme même, s'il a été choisi pour frapper les es- prits, implique que l'opération qu'il recouvre, à savoir l'ap- plication d'un désherbant approprié, remplisse effecti- vement les diverses fonctions du labour ou plutôt des labours Juger le « labour chimique » nécessite donc la connaissance préalable de toutes les conséquences, favo- rables ou non, du labour traditionnel. Ce n'est d'ailleurs pas le moindre mérite de la confrontation que le progrès nous impose avec cette technique, que de nous contrain- dre à cette analyse Nous lui devons, rassemblées sous forme d'un procès. les observations et réflexions de Jaclot dans un précédent numéro des Cahiers (2).

De plus, cette technique de désherbage nous fournit un moyen précieux d'étude du labour traditionnel en nous permettant de mieux contrôler un facteur de première importance . le salissement des terres.

Sans préjuger des conclusions auxquelles aboutiront les travaux déjà entrepris ou en passe de l'être, nous pouvons raisonnablement penser avec Jaclot qu'elles se- ront diverses et nuancées.

Les unes porteront sur le labour classique et permet- tront, lorsqu'il restera difficilement remplaçable, de mieux l'adapter au but poursuivi en tenant compte des nouvelles conditions culturales. Certains griefs qui lui sont faits sont en effet davantage imputables aux modali- tés du labour (date, profondeur, vitesse, forme du ver- soir, réglages divers) qu'à son principe même Par exem- ple, la baisse du taux d'humus apparaît plus comme la conséquence d'un approfondissement inconsidéré de la couche labourée que comme celle du travail du sol en lui-même.

Quant au <- labour chimique », en préciser les limites permettra de l'utiliser à bon escient et d'améliorer les conditions de son emploi.

Il en est de même pour les opérations de binage tant que leur effet était double (destruction des mauvaises herbes et ameublissement de l'interligne), on n'était pas vraiment contraint de juger l'intérêt du deuxième puisque le premier les rendait, en tout état de cause, indispensa- bles. Pour la même raison, on s'attachait peu, à tort peut-être, à analyser les effets défavorables de l'opération sur le sol ou sur les cultures, et à les relier soit au prin- cipe même du binage soit à ses modalités (état du sol, nature de la culture, date et nombre des passages, forme des pièces travaillantes, etc.), fixées dans le but d'as- surer le meilleur désherbage possible. Cet objectif étant désormais atteint grâce aux désherbants, ces différents problèmes qui pouvaient à la rigueur passer pour secon- daires, prennent une importance majeure_ C'est en les résolvant qu'on pourra savoir dans quelle mesure et dans quelles conditions il est utile de continuer à biner, Ce travail est, en effet, un complément indispensable des essais culturaux et un préalable à l'éventuelle extension des résultats qu'ils fournissent.

Ces différents exemples soulignent le fait que l'on ne peut définir une technique culturale par les buts théori- ques qui lui sont assignés. Il est nécessaire d'examiner toutes les conséquences que son application entraîne effectivement, à court, moyen, et long terme, et qui, di- sons-le à nouveau, dépendent parfois plus étroitement de la façon dont la technique est mise en œuvre que de son principe même.

Dans les conditions de stabilité technique qui préva- laient autrefois, la connaissance de ces différents élé- ments pouvait être acquise peu à peu par l'accumulation de données recueillies accidentellement. Désormais, la mise à jour doit être constamment renouvelée, donc effec- tuée beaucoup plus rapidement Elle doit aussi être plus approfondie pour permettre des jugements moins glo- baux, plus circonstanciés.

Dans ces conditions, l'observation du sol, pratiquée de façon systématique par les chercheurs, mais aussi par les praticiens eux-mêmes, devient indispensable. Complé- tée par des études de laboratoire qu'elle aide par ail- leurs à orienter, cette attitude contribuera à l'établisse- ment de bases pour les paris dont nous parlions plus haut, et à une harmonisation dans l'emploi des techniques classiques et nouvelles.

(2) Cahier des Ingénieurs Agronomes, no 195, 1965.

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