• Aucun résultat trouvé

Phosphoroscope spectrophotographique destiné à la mesure des durées de vie des luminescences retardées de faible intensité

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Phosphoroscope spectrophotographique destiné à la mesure des durées de vie des luminescences retardées de faible intensité"

Copied!
8
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: jpa-00242856

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00242856

Submitted on 1 Jan 1968

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Phosphoroscope spectrophotographique destiné à la mesure des durées de vie des luminescences retardées de

faible intensité

Yvan Rousset, Francois Dupuy, Robert Lochet

To cite this version:

Yvan Rousset, Francois Dupuy, Robert Lochet. Phosphoroscope spectrophotographique destiné à la mesure des durées de vie des luminescences retardées de faible intensité. Revue de Physique Appliquée, Société française de physique / EDP, 1968, 3 (3), pp.250-256. �10.1051/rphysap:0196800303025000�.

�jpa-00242856�

(2)

PHOSPHOROSCOPE

SPECTROPHOTOGRAPHIQUE

DESTINÉ

A LA MESURE DES

DURÉES

DE VIE DES LUMINESCENCES

RETARDÉES

DE FAIBLE

INTENSITÉ

Par MM. YVAN ROUSSET, FRANÇOIS DUPUY et ROBERT LOCHET,

Équipe associée au C.N.R.S., I6, Laboratoire d’Optique Moléculaire de la Faculté des Sciences de Bordeaux.

(Reçu le 24 juin 1968.)

Résumé. 2014 L’emploi d’un spectrographe de grande luminosité s’impose dans l’étude des luminescences des cristaux moléculaires purs ou dopés, formées de différents spectres de faible

intensité. Le disque unique d’un phosphoroscope à vitesse variable découpe à la fois une exci-

tation d’intensité constante et monochromatisée, et la luminescence. Si E désigne l’éclairement reçu par la plaque photographique, on montre qu’à la condition de choisir convenablement la vitesse n de rotation du disque, la décroissance de log E/n en fonction de 1/n est linéaire et permet de remonter au taux de déclin.

Comme application, on détermine la durée de vie de l’exciton triplet dans la benzophénone (03C4 ~ 1,8 10-4 s) et l’anthracène (03C4 ~ 2,4 10-4 s) cristallisés à 77 °K.

Abstract. 2014 The use of a spectrograph of great luminosity is necessary for studies of luminescence formed from different spectra of weak intensity emitted by pure or doped molecular crystals. A single disc of a phosphoroscope rotating at variable speed cuts the constant and monochromatic excitation beam and the emitted luminescence. E being the light received by the photographic plate, we show, if the proper choice of disc rotation n is made, that the decrease of log E/n as a function of 1/n is linear and allows the calculation of the rate of the decrease of the luminescence.

As an application, we give the triplet exciton lifetime of crystallized benzophenone (03C4 ~ 1.8 10-4 s) and anthracene (03C4 ~ 2.4 10-4 s) at 77 °K.

Introduction. - L’excitation par éclairs brefs et la détection

photoélectrique

en liaison avec un oscillo- graphe constituent un procédé très rapide de mesure

du taux de déclin de la

phosphorescence 03B2

(émis-

sion T - S) dans le cas des solutions rigidifiées à

basse température. La durée de vie étant supérieure

à 10-3 s, on peut utiliser les éclairs de stroboscopes

de type commercial dont la largeur à mi-hauteur ne

dépasse pas 2 ps. A l’aide de filtres

optiques

et de monochromateurs, on élimine dans le faisceau lumi-

nescent l’excitation et la fluorescence

(S*

~ S), et on

n’est pas gêné par les queues de ces deux émissions qui

peuvent ne pas être négligeables

quelques

millièmes

de seconde après le maximum de l’excitation [1].

Une difficulté se présente, et le monochromateur devient inopérant si l’on veut étudier une émission

retardée de même composition spectrale que la fluo-

rescence directe, mais d’intensité beaucoup plus faible

que celle-ci (phosphorescence oc des colorants, fluo-

rescence retardée due à l’annihilation de l’énergie

électronique

de deux triplets dans le cas des cristaux

ou des solutions rigidifiées). La loi de décroissance

avec le temps de la fluorescence directe suit pratique-

ment celle de l’éclair, et la queue de cette émission

quasi instantanée

qui

n’est plus éliminée par le mono-

chromateur peut être plus intense que certaines fluo-

rescences retardées. Il en est couramment ainsi dans l’étude de la luminescence des cristaux moléculaires,

purs ou dopés,

qu’il

s’agisse des fluorescences retardées

ou des phosphorescences T ~ S des molécules du cristal ou des impuretés. Il faut donc supprimer la

queue de l’éclair d’excitation et utiliser un obturateur

mécanique

pour découper le faisceau incident : ce sera

le disque

unique

d’un phosphoroscope type Becquerel

dont les deux séries de secteurs modulent respecti-

vement le faisceau excitateur et le faisceau luminescent.

Avec la plupart des cristaux, surtout

lorsqu’ils

sont dopés, il existe plusieurs émissions retardées dont les spectres peuvent chevaucher; il faut donc en faire

l’analyse spectrale et pour chacune des émissions isoler

au moyen d’un monochromateur une bande étroite

qui sera reçue par le photomultiplicateur; dans de

nombreux cas, on est alors à la limite de la sensibilité de la détection

photoélectrique.

Nous avons adopté en définitive la détection photo- graphique et en faisant précéder notre spectrographe

d’un phosphoroscope à vitesse réglable jusqu’à

6 000 t/mn, nous avons pu déterminer la durée de

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:0196800303025000

(3)

251

vie des émissions retardées de très nombreux cristaux purs ou dopés, lorsque cette durée de vie n’était pas inférieure à 10-4 s.

Si la technique photographique est plus longue

que la détection photoélectrique, elle a le double

avantage :

1) D’être encore utilisable avec des émissions d’in- tensités trop faibles pour être mesurées avec un

photomultiplicateur;

2) De permettre la mesure simultanée, dans les

mêmes conditions d’excitation, des durées de vie des différentes émissions, et pour chacune d’elles d’opérer

sur les différentes bandes spectrales qu’on leur attribue.

Principe de montage. - Pour la mesure de la durée de vie, nous verrons qu’il est fondamental que l’inten- sité de la source excitatrice ne varie pas et que l’on

puisse opérer avec différentes vitesses de rotation du

phosphoroscope. Il faut donc renoncer aux arcs au mercure haute pression

qui,

modulés à l’alternance du secteur, ne sont efficaces que si le

disque

du phospho-

roscope est entraîné par un moteur synchrone. Nous

avons adopté un arc court au xénon (XBO 450 W).

Un miroir ellipsoïdal en forme une image sur la

fente Fi d’un monochromateur à prisme de quartz

( fcg. 1). Le rayonnement infrarouge est absorbé par l’eau distillée et dégazée d’une cuve hermétique de

5 cm d’épaisseur à faces de silice. Cette cuve et son

contenu sont refroidis par une circulation d’eau froide.

Au moyen d’un diaphragme de grand pouvoir déflec-

teur D, on limite rigoureusement l’ouverture utile du faisceau admis dans le monochromateur à celle du miroir collimateur du monochromateur.

Le monochromateur est du type à déviation

constante de 1800 (Trégor de Jobin et Yvon). Les objectifs sont des miroirs

sphériques

de distance

focale 420 mm. Le prisme en silice fondue a une

hauteur de 9 cm et les faces atteignent 15 cm de longueur. En définitive, l’ouverture utile du mono-

chromateur atteint f/3,2.

C’est immédiatement contre la fente de sortie F2

du monochromateur (fig. 2) que se trouve le plan du

disque

du phosphoroscope. La fente F2 se trouve au voisinage du centre de courbure du miroir sphé-

rique

MSE; on obtient sur la poudre cristalline une

bonne image de F2 en vraie grandeur après que, grâce

à un miroir plan MPE, le faisceau ait été dévié vers le bas.

Les rayons émis par cette poudre, excitation diffusée

et luminescence recueillis par le miroir

MPo,

vont,

après traversée de l’objectif L, former une image de

l’échantillon sur le

disque.

Après traversée du

disque,

les rayons lumineux sont repris par un miroir plan et

un objectif pour former l’image définitive sur la fente du spectrographe. C’est par rotation de l’ensemble

prisme-miroir plan du monochromateur que l’on règle

la longueur d’onde excitatrice. Comme le faisceau excitateur ne rencontre que des miroirs, son réglage

(4)

FTG. 2.

n’a pas à être modifié

quand

on change de radiation

excitatrice, depuis l’ultraviolet jusqu’au rouge.

Le cryostat est simplement constitué par un vase Dewar. L’azote

liquide

est surmonté d’une couche

d’azote gazeux, sec, froid et dense qui déborde conti- nuellement et évite la formation de givre sur l’échan-

tillon et sur le trajet des faisceaux lumineux. En plon- geant presque entièrement dans l’azote

liquide

le cylindre d’aluminium

qui

supporte la poudre cristal- line, la température de l’échantillon se fixe au voisi- nage de 77 OK. En abaissant le dewar, une nouvelle température

d’équilibre

s’établit, d’autant plus élevée

que la longueur émergente du cylindre est plus grande.

Pour accentuer l’effet sur la température du dépla-

cement du niveau de l’azote liquide, on peut donner

au support d’échantillon une forme conique, la pointe dirigée vers le bas.

Le spectrographe est très lumineux : son objectif

catadioptrique

est ouvert à f/0,65 avec une distance

focale de 35 mm. Son

principe

et sa description ont

fait l’objet de publications antérieures [2] et [3].

Rappelons ici que, malgré les dimensions réduites du châssis

photographique,

on peut obtenir 8 spectres

sur une même pellicule circulaire de 18 mm de

diamètre; cette performance est importante pour la suite des mesures photométriques.

Les durées de fermeture de la fente du monochro-

mateur (faisceau excitateur) et de l’image de la fente

du spectrographe (faisceau luminescent)

qui

s’ajoutent

au temps mort entre la fin de l’excitation et le début de l’observation doivent être aussi courtes que pos-

sible,

lorsqu’on

étudie des luminescences dont la durée de vie est voisine de 10-4 s; on doit donc opérer avec

de grandes vitesses de l’obturateur; on utilise des

disques de grands diamètres (320 mm) animés de grandes vitesses de rotation, jusqu’à 6 000 tjmn. Ces disques parfaitement équilibrés découpés dans une

feuille d’aluminium très mince (1 mm) sont soigneu-

sement calés et centrés sur l’arbre d’un puissant

moteur (1/6 ch) à courant continu dont la vitesse

est stabilisée pour toute valeur choisie à l’avance

comprise entre 6 et 6 000 t/mn. Nous avons utilisé le

varistor de la Compagnie Hugonnot.

L’asservissement est obtenu par une alimentation du moteur en courant redressé : une tension de

consigne correspondant à la vitesse de rotation désirée

et affichée à l’aide d’un potentiomètre est opposée à

la tension délivrée par une dynamo tachymétrique

(5)

253

calée sur l’arbre du moteur. L’écart entre ces deux tensions est considérablement amplifié. Le signal obtenu, après une mise en forme convenable, posi-

tionne la phase d’une impulsion de manière à modifier dans le sens voulu la durée, d’une fraction de seconde, pendant

laquelle

le redresseur (Thyristor) est conduc-

teur. La stabilité de la vitesse de rotation est voisine de 0,25 %.

Principe de la mesure des durées de vie. - Le

disque

est percé de deux séries de secteurs que tra-

versent l’une le faisceau excitateur, l’autre le faisceau luminescent.

L’équilibrage

du

disque

impose un

nombre pair de secteurs.

La figure 3 représente un disque percé de 4 secteurs

FIG.3.

d’excitation et 4 secteurs d’observation d’angles au

centre sensiblement égaux et voisins de 03C0/4.

En prenant pour origine des temps le début de

l’excitation, nous désignerons par te la durée de

l’excitation, par tl le début de l’observation et par t2 la fin de l’observation. Ces durées sont reliées aux

angles au centre correspondants pris en radians par :

où N est le nombre de tours par seconde.

Supposons d’abord infiniment étroits les faisceaux excitateur et luminescent. Nous caractérisons le fais-

ceau excitateur par son intensité constante I,. Dé-

composons

chaque

éclair de

durée te

en éclair élé-

mentaire de durée dO caractérisé par leur date 0

FIG. 4.

comptée à partir du début de l’excitation ( fig. 4).

Chacun de ces éclairs d’énergie

Io

dO porte dans l’état excité le même nombre de molécules, si l’on admet que le nombre des molécules dans l’état triplet n’est qu’une faible fraction du nombre de molécules dans l’état fondamental. On peut donc poser qu’en se

désactivant avec une durée de vie T, ces molécules envoient entre les instants tl et t2 un flux dO propor- tionnel à :

et pour l’ensemble des éclairs élémentaires émis entre

l’origine

des temps et la fin de

l’excitation te :

Posons t1

=

te(1

+ oc), le

produit

rxte représente

le temps mort entre la fin de l’excitation et le début de l’observation. Si, comme il est courant, les angles

d’ouverture de l’excitation et de l’observation sont

pris égaux, c’est-à-dire si t’) - t, = te, il vient :

On peut alors écrire que l’excitation restant constante, le flux moyen par seconde (ou encore l’énergie E reçue par la

plaque photographique

par unité de temps) est

donné par :

L’éclairement reçu par la plaque

photographique

est donc lié très simplement

à te

et à oc, et donc pour

un

disque

déterminé à la vitesse de rotation du disque.

Nous allons maintenant justifier la valeur 0,2 que

nous avons adoptée pour ce. Dans

l’hypothèse

des

sections infiniment petites pour les faisceaux excitateur

et luminescent, la détermination de oc se réduirait à la mesure d’un angle au centre, que l’on pourrait prendre aussi petit que l’on voudrait de façon à augmenter l’éclairement E dans le cas des lumi-

nescences de très courte durée de vie. Mais la largeur

finie de l’ordre du millimètre des faisceaux excitateur

et luminescent se traduit par une erreur systématique

dans l’évaluation de oc; cette erreur étant indépen-

dante de la vitesse de rotation, on ne peut la diminuer

(6)

en valeur relative qu’en augmentant (x, c’est-à-dire le retard tl - te; corrélativement, on ne reçoit sur le spectrographe

qu’une

fraction de plus en plus faible

du flux luminescent. Si l’on veut limiter à 10 %

l’erreur systématique sur oc, compte tenu des largeurs

des faisceaux, il faut que la longueur de l’arc BC

soit au moins égale à 13 mm, ce

qui,

avec un secteur

voisin de 03C0/4, entraîne la valeur 0,20 pour a.

Nous avons tracé une série de courbes représenta-

tives de Log

(EtefT) == f( tefT)

pour des valeurs dif- férentes de oc. Au-delà du maximum, la décroissance

est quasi rectiligne avec la pente a (fig. 5). Si l’on se

fixe

tefT,

c’est-à-dire pour T déterminé, une vitesse de

FIG.5.

rotation constante (par exemple :

te/T

= 2), l’or- donnée, donc le flux lumineux reçu par le spectro-

graphe, est d’autant plus faible que ce est plus grand.

On vérifie que l’on a intérêt à diminuer le plus pos- sible 03B1, mais nous avons vu que l’on ne pouvait pas descendre au-dessous de 0,20, si l’on fixe à moins de 10 % la limite de l’erreur relative sur ce paramètre.

Si maintenant on trace la courbe Log (Ete) en

fonction de te, on retrouve une décroissance linéaire,

mais en valeur absolue la pente est égale à 03B1/03C4.

Avec le disque que nous avons utilisé, oc = 0,20,

le temps d’excitation en secondes se déduit de la vitesse de rotation n t/mn, par la relation :

Finalement, on tracera le graphique

loglo

E/n en

fonction de 1/n et si p est la valeur absolue de la pente de la partie rectiligne, il vient en définitive :

Il n’y a aucune ambiguïté si les points expérimen-

taux

loglo

E/n, 1/n se placent sur une droite de pente

négative. Mais ce n’est pas le cas pour certains d’entre

eux au voisinage du maximum de la courbe

théorique

de la figure 5, soit parce que la vitesse de rotation du

disque

est trop rapide, soit parce que la durée de vie est relativement longue; c’est-à-dire si

tefT

est

inférieur à 3. On peut en déduire immédiatement une

valeur approchée de la durée de vie et adopter pour la vitesse du disque des valeurs correspondant à la partie rectiligne de la courbe.

Soit no l’abscisse du maximum. L’étude de la fonc- tion Log

(Etel T)

= Log

[e-,",,/"(1

-

e-te/03C4)2]

montre

que le maximum s’obtient pour tefT = Log 2(1 +03B1)/03B1,

soit pour

te/’r

= 2,5 si oc = 0,20, ou enfin en intro-

duisant la vitesse de rotation n en t/mn :

Remarque. - Si l’on veut tenir compte de la

périodicité T du phénomène en admettant que l’ex- tinction de la luminescence n’est pas complète avant

une nouvelle excitation, ou plutôt que l’on observe

pendant le temps t2 - tl’ non seulement la lumi-

nescence produite par l’éclair précédent, mais éga-

lement celle

qui

était produite par les éclairs aux

dates T, 2 T, 3 T avant le dernier, on doit alors écrire

au lieu de la relation (1) :

Comme la période T est légèrement supérieure

à 2te (en effet, T = te + ate + t2 - tl), le facteur correctif e-T/03C4 n’atteint 10 % que si

te/03C4 1;

or

nous avons vu que l’on doit toujours opérer avec des

vitesses telles que le rapport

te/03C4

soit supérieur à 2,5.

On peut donc dans tous les cas négliger l’effet des éclairs antérieurs.

Application : luminescence de la benzophénone cristallisée à 77 OK. - Nous disposons de benzo- phénone

qui

ne présente plus, à l’état cristallisé, la phosphorescence verte (spécifique d’une impureté,

tant par sa durée de vie que par la

fréquence

de la

bande

(0,0)

et sa structure vibrationnelle).

La luminescence du cristal est bleue, nous en avons

étudié la composition spectrale et le taux de déclin

à la température de 77 OK. Les échantillons étudiés à l’état de poudre étaient prélevés en différents points

(7)

255

de la colonne soumise à la fusion de zones après

environ 60 passages.

Avec le montage que l’on vient de décrire, pour

une vitesse de rotation du disque de 2 000 tjmn et la

fente du spectrographe étant ouverte à 100 03BC, on

obtient un bon spectre en moins de 3 mn de pose. Sui-

vant l’échantillon utilisé, on obtient le spectre I ou le spectre II (fig. 6). Le spectre I, analogue à celui obtenu

Fie. 6.

à 20 OK sans phosphoroscope par D. S. McClure et

P. L. Hanst [4], est identique à celui de l’émission de la benzophénone en solution solide dans l’E.P.A. ou

dans le cyclohexane à 77 OK. Les bandes du spectre II peuvent se déduire de celles du spectre I par un dépla-

cement de 1 000 cm-1 vers les grandes longueurs

d’onde.

Mesures. - Avec les échantillons donnant le spectre I, si l’on fait l’étude de l’intensité des bandes

en fonction de la vitesse de rotation du

disque,

on

obtient les courbes de la figure 7. Ces courbes relatives à chacune des deux bandes 22 425 et 24110 cm-1 suggèrent pour cette émission deux processus de durées de vie différentes :

03C4I = 1,8 10-4s et ïi= 1,2 X 10-3 s.

Les ordonnées à l’origine, extrapolées pour ra infini,

sont proportionnelles à TI 10 et

03C4’I I’0

(voir relation (2) ),

I, et

sont les flux que l’on recevrait par seconde

en l’absence de phosphoroscope. Comme ici :

FIG. 7.

on en déduit

I’ - 2

0’ c’est-à-dire que l’intensité de la composante lente représente moins de 1 % de

l’intensité totale de l’émission.

En opérant sur un échantillon qui donne le spec-

tre II, on augmente la vitesse sur les clichés obtenus

aux grandes vitesses, le spectre I vient s’ajouter au

spectre II. On peut alors, grâce au spectrographe,

faire simultanément l’étude de la bande 24110 cm-1 du spectre I et celle des bandes 21 475 et 23 125 cm-’

du spectre II (fig. 8). De la partie rectiligne des

courbes relatives aux bandes du spectre II, on déduit

FIG. 8.

une durée de vie moyenne ïjj = 2,6 X 10-3 s.

Remarquons que

l’abscisse 1,

0 avec n0 =1000 tlmn du maximum de la courbe conduit à la même valeur pour la durée de vie. Sur le même cliché donc, on a

retrouvé pour la bande 24 110 cm-1 la durée de vie

(TI = 1,5 X 10-4 s) de la composante rapide du

spectre I. A partir des ordonnées à l’origine des droites, on déduit de la même façon que

précédem-

ment qu’en l’absence de phosphoroscope le spectre 1

(8)

est 20 fois plus intense que le spectre II. Ce résultat

explique que, dans ces conditions, on comprend

qu’il

soit très difficile d’observer nettement les bandes du spectre II à côté de celles du spectre I. L’intensité du spectre II est très variable d’un échantillon à

l’autre; et en

particulier,

si l’on utilise certaines parties

monocristallines de l’extrémité de la colonne, le spectre II a disparu. Mais si ces échantillons sont

fondus et brusquement refroidis dans l’azote

liquide,

le spectre II apparaît avec une forte intensité. Nous

en avons déduit que cette émission était liée à la

formation, dans le réseau cristallin, de défauts dont le nombre par unité de volume dépend des cir-

constances de la solidification [5]. C’est donc de la décroissance du spectre I que l’on peut déduire la durée de vie r = 1,8 X 10’4 s pour l’exciton triplet

de la benz-ophénone cristallisée à 77 OK.

Cas de l’anthracène cristallisé. - Nous avons opéré

sur un anthracène cristallisé pur,

qui

ne présente plus,

au phosphoroscope, à température ordinaire l’émis- sion verte S* - S du naphtacène impureté.

Quelles que soient les températures

(300

OK ou

77 °K) et les excitations utilisées (U.V. ou jaune),

nous avons toujours opéré sur les bandes bleues carac-

téristiques

d’une transition S* ~ S de l’anthracène,

identiques

à celles de la fluorescence directe du cristal d’anthracène à la même température.

Mesures. - A 300 OK, avec une bande d’excitation centrée sur 380 m03BC. ( fig. 9), nous trouvons que la luminescence a une durée de vie de 0,75 ms. Ce

résultat est en parfait accord avec celui que nous avions obtenu pour l’émission du naphtacène dissous

dans l’anthracène, dans l’hypothèse l’énergie élec- tronique reste piégée avant de remonter dans la bande de l’exciton singulet [6].

A 77 OK, avec la même excitation, de l’étude de la décroissance de l’émission on déduit deux durées de vie T = 1,2 X 10-4 s et T’ = 5,5 X 10-4 s. L’extra- polation des droites log (Eln) = f(ljn) montre que l’intensité de l’émission de longue durée de vie repré-

sente seulement 3 % de l’intensité totale. Si l’on pose que cette émission S* - S ne provient que de l’an- nihilation des excitons triplets [7], on en déduit pour cet exciton une durée de vie TT N 2,4 X 10-4 s.

On retrouve d’ailleurs cette même durée de vie

avec l’anthracène cristallisé à 77 °K à partir d’une

bande excitatrice centrée sur 5 800 A

(qui

coïncide

avec un maximum d’absorption « interdite » T - S

[8] ).

A cette émission de courte durée de vie succède une

FIG. 9.

émission dont la durée de vie atteint la milliseconde.

A 300 oK, et toujours l’excitation jaune, on n’ob-

serve plus à travers le

phosphoroscope

que la seconde

émission, car à la température ordinaire la durée de vie de l’exciton

triplet

est devenue trop courte.

Si l’on fixe à 6 000 tjmn la vitesse de rotation du

phosphoroscope, la luminescence excitée par l’U.V.

est environ 80 fois plus intense à température ordinaire qu’à basse température. Par contre, avec l’excitation

jaune, si l’on se limite à l’étude des émissions de longue

durée de vie, les intensités ne varient pas avec la

température, mais elles sont environ 1 000 fois plus

faibles que celles obtenues à 77 OK avec l’exci- tation U.V.

BIBLIOGRAPHIE [1] MARTINEZ (A.), J. Physique, 1963, 24, 117 A.

[2] LOCHET (R.) et CLASTRE (J.), Rev. Optique, 1950, 29, 273.

[3] LOCHET (R.) et ROUSSET (Y.), J. Physique, 1963, 24, 286.

[4] McCLURE (D. S.) et HANST (P. L.), J. Chem. Physics, 1955, 23, 1772.

[5] ROUSSET (Y.), C. R. Acad. Sc., 1968, 266, 1600.

[6] ROUSSET (Y.), C. R. Acad. Sc., 1964, 258, 4687.

[7] ROUSSET (Y.), C. R. Acad. Sc., 1965, 260, 6834.

[8] AVAKIAN (P.), ABRAMSON (E.), KEPLER (R. G.) et

CARIS (J. C.), J. Chem. Physics, 1963, 39, 1127.

Références

Documents relatifs

retire ensuite complètement par son manche en ébo- nite; le système se trouve alors chargé et

développée jusqu’ici [1, 2, 3, 4] présente l’intérêt de s’affranchir des difficultés résultant des coïncidences fortuites et permet, par rapport à la

dans le cas d’une excitation par rayonnement nu- cléaire, les spectres de fluorescence des gaz rares uti- lisés dans les compteurs à scintillations, il est

Le transfert est dit par relaxation croisée, lorsqu’à la fin du transfert, les électrons de l’ion donneur se trouvent non pas sur le niveau fondamental mais sur un

Je branche l’appareil en série
 avec le dipôle dont je souhaite
 mesurer l'intensité électrique
 et je mets le circuit sous tension 3. - J'ai besoin d’ouvrir le

① Compléter le dessin en y ajoutant les fils conducteurs, afin que le câblage réalisé corresponde exactement au schéma du montage. Faire vérifier votre schéma

Mesure des durées de vie des premiers niveaux excités du molybdène

La deuxième zone d’ombre concerne le point suivant. Si l’inégalité mondiale des niveaux de vie doit poursuivre sa diminution, il faudra empêcher les inégalités nationales de