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Autrefois, aujourd'hui : le peintre Hodler

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LA TlilBüXE DE GESÈTE I>U 12 DÉCEMBRE 1906

Feuilleton de la Tribune de Genève

LA “ R E G I»

PAR 55

Marion Crawford

Traduction

P ie r r e LUGUET

— Il est encore à Rome. Comment je Je sais ? J 'a i interrogé les facteurs, puis les sous-chefs de gare, ceux qui ont des casquettes rouges, puis la femme qui weml les journaux et des cigares sur le quai, puis l ’homme qui perce des billets & l'entrée d 'u n e salle d ’attente. « Avez- Vous vu un monsieur, comme ceci et comme cela avec un domestique, comme ceci et cela, et beaucoup de bagages ? Je suis son garde-chasse du rivage romain et il m ’a dit de me trouver ici à son dé part, pour lu i donner une certaine ré ­ ponse. »

„ E t je répétais la même chose à l ’un et à l ’autre, pleurnichant pour m ontrer q u ’il s’agissait de quelque chose de très (important. La plupart secouaient la tête

et riaient de moi. Enfin, j ’ai trouvé un porteur qui m ’a entendu et qui m ’a de­ mandé si le monsieur était comme ceci et comme cola. E t je lu i ai dit oui : q u ’il était comme ceci et comme cela et que son domestique était comme ceci et comme cela, et le monsieur était fort ri­ che.

E t le facteur a dit :

c Voyez quelle combinaison ! C’est lo signor qui a fait apporter tous ses baga­ ges cet après-midi, pour q u ’ils soient pe­ sés. Mais ils n ’ont pas été pesés, car il est revenu un q u art d ’heure après, il a pris certaines petites choses q u ’il a fait m ettre dans une voiture, et le gros est resté à la consigne, s

Alors, j ’ai pris quatre sous et je les ai montrés au facteur qui m ’a conduit à un certain hangar et qui m ’a montré les ba­ gages, ceux de l'hom m e que nous cher' chons, m arqués F. C. J ’ai fait semblant de paraître joyeux et j ’ai donné à l ’hom­ me cinq sous au lieu de quatre. E t il a été très content. C’est la vérité. E t c’est pourquoi je dis : c II est encore à Rome. »

— Je vous le disais, m urm ura Kal- mon.

— Excusez-moi ; mais que dites-vous au jeune m aître ? demanda Ercole de son air soupçonneux.

— Que vous découvririez-sûrem ent la vérité.

— J ’ai découvert beaucoup de choses, répondit le gardien, sombre. - .

Sa voix était devenue rauque, comme si parler autant l ’eût enroué déjà.

-— I l a pris sa valise pour passer la n u it à Rome, d it Kalmon, pensif. Il a l ’intention de p artir demain, peut-être par le prem ier train. Si nous ne le pre­ nons pas d’ici au jour, nous ne le pren­ drons pas du tout, du moins à Rome.

— C’est vrai, dit Ercole. Mais Rome est grande et il est tard.

v n

I l pleuvait encore lorsque les trois hommes q uittèrent la villa et la n u it était noire, car la jeune lune avait déjà disparu derrière l ’horizon. Le vent hur­ lait autour de San Pietro de Monterio et de l ’Académie espagnole, et soufflait à travers les branches des platanes, arra chant par touffes les feuilles mouillées. I l frappait à la face Ercole, assis à côté du cocher, la tête baissée, son chapeau mou rabattu su r les yeux, et la pluie faisait des cascades le long de sa rude moustache.

Kalmon et Marcello s ’étaient enfoncés le plus q u ’ils pouvaient sous la capote et avaient relevé le tablier de cuir.

— D y a un anim al qui nous suit, dit

le cocher à Ercole, au moment où ils tournaient un coin de rue. ■. ... .

— C’est mon chien, répondit le garde- chasse.

— Il fait autant de b ru it q u ’un veau, rem arqua l ’homme, tournant la tête pour écouter à travers l ’ouragan.

— Ce n ’est pas un veaUj grogna E r­ cole. C’est mon chien. E t si vous voulez que ce soit le loup-garou, ce sera le loup-

garou. _

Lo cocher je ta à son compagnon un regard de malaise, car le loup-garou est une des terreu rs des Romains. Mais il ne p u t pas voir les traits du campagnard dans les ténèbres, et hâta l ’allure de ses chevaux, car il n ’aim ait pas ce galop clapotant derrière sa voiture, sn r ce che­ min désert, sous la pluie et dans la n u it sombre.

— Où allons-nous ? demanda-t-il en approchant de la place d'où part, à droi­ te, la via Garibaldi pour, conduire à la villa Luciauo-Manara.

Mais Kalmon savait où se trouvait la voiture, m ieux même que Marcello, à qui cependant la route était familière en tout temps.

— Il nous faut rem ettre ce message d’abord, d it le professeur. Nous a rri­

vons au tournant. '

— A Santa-Cecilia ! cria Marcello au cocher, en avançant sa tête sous la pluie. Je vous dirai alors où iî faut aller.

— Santa-Cecilia, répondit l ’homme en écho.

Ercole grommela quelque chose d ’in in ­ telligible, à quoi son compagnon ne fit pas attention, et la voiture continua sa course sous l ’avalanche et su r les pavés pointus. E lle faisait un tel b ru it q u ’on n ’entendait plus le galop du chien. Les réverbères étaient un peu plus nom­ breux à présent, et les ténèbres moins épaisses que sous les platane*,

— A droite ! dit Ercole au.m om ent où on atteignait l ’arrière-façade de Santa- Cecilia, via Anicia.

— A droite ! cria une seconde plus ta rd Marcello dos profondeurs de la ca­ pote.

— Vous paraissez connaître le chemin, d it le cocher à Ercole. Pourquoi ne me donnez-vous pas l ’adresse de suite ? On n ’en parlerait plti3.

— Je connais la maison, mais n i le nom de la rue ni le numéro.

— Je comprends. Votre chien aussi connaît-il la maison ?

Ercole ne répondit pas à cette ques­ tion. Il trouvait le cocher indiscret et re­ g rettait d ’avoir laissé voir q u ’il savait où allait son m aître. Marcello donna l ’in d i­ cation définitive, et la voiture s ’arrêta devant une petite porte encastrée dans un m ur, dans un passage étroit, où les m urailles étaient hautes et les ouvertures peu nombreuses. Celle-ci était l ’entrée

d’arrière du jardin de la petite maison du Trastévère. .

Marcello descendit, ouvrit la porte avec la clef q u ’il portait et entra. Il pleuvait fort, et il disparut dans les té ­ nèbres, ferm ant la porte derrière lui. La serrure était presque neuve, avec un ressort qui renvoya bruyam m ent le pêne dans la gâche. ,L a voiture s’était arrêtée avec la porte du jard in à sa gauche, c ’est-à-dire du côté où Ercole 4 tait assis. Nino, le chien, émergea de l\«rrière, la langue pendante, et rouge-sang dans la faible lu eu r des lanternes ; il leva la tête et l ’appuya su r la roue d ’avant, pour je te r un coup d ’œ il sur son m aître. Satisfait, il se coucha immédiatement s u r les pierres mouillées, le museau dans la direction de la porte.

D eux ou trois m inutes passèrent ainsi, dans u n silence complet. Les chevaux baissaient tristem ent la tête sous l ’a­ verse, mais ne frappaient pas le pavé du sabot, et ne s ’ébrouaient pas, car pour des chevaux de fiacre, c’étaient de bons chevaux, et ils n ’étaient pas fatigués.

Tout à coup, Nino se m it à gronder sans bouger. Le grondem ent menaçant d ’un chien qui peut tuer. Ercole, d ’un bruit presque pareil, lu i imposa silence. Il n ’y avait pas de raison pour que Nino grognât contre Marcello. Mais il se leva lentem ent su r son tra in de derrière, comme s ’il eût été prêt à sauter contre la

porte, e t son poil rude se hérissa su r son dos..

Alors Ercole enteudit distinctem ent la gâche claquer comme elle l'a v a it fait lors de l ’entrée de Marcello. Lo chiea m it son museau contre la fente de

la

porte fermée ot la flaira du haut en bas, puis le long de la pierre du seuil.

Pour Ercole, il était clair q u ’une per­ sonne, à l ’intérieur, avait e n tr’ouvert

1a

porte sans bruit, puis l ’avait referm ée brusquem ent, en entendant le chien e t en voyant la voiture. Cette personne avait voulu voir s’il se trouvait quel­ q u ’un au dehors, sans se m ontrer elle- même, ou peut-être avait voulu soitie sans être aperçue des habitants de la maison.

Kalmon, penché en arrière sous la

ca­

pote, n ’avait pas entendu le b ru it du lo­ quet, ni fait attention au grondement da Nino. I l était naturel q u ’un monstre pa­ reil grondât pour pas grand’chose, spé­ cialement par cotte n uit de tempête, e t quand les lanternes d e là voiture jetaien t d’étranges lueurs alentour. ■

Mais il y avait des raisons pour q u ’E r- cole ne descendit pas du siège et n ’aver­ tit pas le docteur de ce qui venait de se

passer. .

(A suivre).

LA FABRIQUE DES CHOCOLATS ET CACAOS OU LEMAN

a Phonneur d’inform er sa clientèle que le tirage de la

doivent être retournés le 14 courant au plus tard.

aura lieu le 15 courant, Les talons des tickets

4250

SOCIETE DES HOTELS D’EVIAN

(H A U T E -S

A

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OIE)

SOCIÉTÉ ANOYME AU CAPITAL DE FR. 2,700,000

S I È G E S O C I A L A P A R I S

Emprunt 4 % de Fr. 3,000,000

décidé par délibération du Conseil d’Administration

du 4 décembre 1906, en verlu de l’article 22 des statuts

Cet emprunt, divisé en 6000 obligations au porteur, de Fr. 500.—, a pour but de fournir à la Société des Hôtels d'Evian les ressources nécessaires pour la construction d’un nouvel hôtel sur los terrains dominant la ville d’Evian.

In térêt a n n u el a Fr. 20.— nets de tous impôts français, présents ou futurs, payables par semestre. le 30 juin et le 31 décembre de chaque année.

Rem boursem ent au pair, en 25 ans, de 1910 à 1935, par tirages suivant le tableau d'amortissement qui sera imprimé sur les titres.

: Toutefois, la Société des Hôtels d'Evian s’est réservé le droit d’anticiper le rembour­ sement total ou partiel du présent Emprunt à partir du 31 décembre 1917 et moyennant un avertissement préalable do six mois.

! Les tirages au sort se feront chaque année avant le 30 juin, et les titres sortis seront ;remboursés le 31 décembre suivant. Les coupons et obligations appeléos au remboursement seront payables à Genève, Lausanne et Paris; les paiements s'effectueront à Genève et ■Lausanne, en monnaie suisse ou française, au choix des porteurs.

* La Société des Hôtels d'E vian prend à sa oharge tous les impôts français, présents fou futurs, auxquels cet emprunt pourra être soumis.

! G ara n tie. La Société s’engage, pour toute la durée du présent Emprunt, à ne {contracter aucun nouvol emprunt de rang égal ou primant celui-ci, sans le consentement Jdes représentants des obligataires, ainsi qu’il résulte de la délibération du Conseil d’Admi- inistration du 4 décembre 1906.

I Cet engagement sera stipulé dans le texte des obligations.

j La Société anonyme des Eaux Minérales d ’ Evian-les-Bains a, d’antre part, pris ^'engagement d’assurer l’achèvement et la mise en exploitation du Royal Hôtel — pour le jcas où les prévisions de dépenses actuelles viendraient à être dépassées — soit en sousori- ,vant ou faisant souscrire l’augmentation de capital-aotions nécessaire, soit par toute autre [mesure financière à arrêter d’un commun accord avec les réprésentants des obligataires.

Cet engagement écarte les difficultés que pourrait rencontrer lai Société des Hôtels (tf 'Evian si le capital actuel n’était pas suffisant pour mettre en exploitation le Royal Hôtel. • La souscription sera ouverte

à

Genève, Lausanne et Paris, HT8286

le 19 d é c e m b re 1906

PRIX D'ÉMISSION : Fr. 4 8 0 PAR OBLIGATION

Jouissance du 1er janvier 1907

Payable comme suit :

j

e n s o u s c r iv a n t le 14 ja n v ie r Fr. 8 0 .— » 4 0 0 .—

Fr. 4 8 0 .

-I«n francs suisses, contre la livraison des certificats provisoires.

> Toutefois, les souscripteurs auront la faculté de différer le paiement du second ^versement jusqu’au le r avril 1907 au plus tard, en ajoutant à la sumine à verser les

intérêts calculés il raison de 4 0/0 l ’an, du 15 janvier au jour du paiement.

; Si los demandes dépassent le nombre de titres

à

émettre, les souscriptions seront 'soumises à réduction.

Il sera délivré, contre paiement intégral des obligations obtenues à la répartition, des certificats provisoires an porteur qui seront échangés ultérieurement contre les titres

définitifs au porteur. *

Les formalités seront remplies pour l’admission dos obligations à la Bourse de Genève. La souscription sera ouverte auprès des maisons et établissements soussignés :

A GENÈVE

MM. Henfsch

&

Cie.

Lenoir, Poulin & Cie.

Lombard, Odier & Cie.

Lullin

&

Cie.

Paccard & Cie.

Ern. Pictet & Cie.

Union Financière de Genève,

banque de Dépôts et de Crédit.

MM.

Bonna

&

Cie.

Chauvet, Haim & Cie.

A. Chenevière & Cie.

Darier & Cie.

Galopin, Forget & Cie.

A LAUSANNE

MM. Chavannes

&

Cie.

Morel-Marcel, Gunther & Cie.

A PARIS

Banque de l’Union Parisienne.

MM. de Neuflize

&

Cie.

COTE OFFICIELLE

d e la BOURSE DE GENÈVE

Les

a b on n em en ts nouveaux, a in si qu e le s r e ­

n o u v ellem e n ts pour 19<>7

sont reçus dès ce jour à

l’A dm in isIration de ((La T ribune d e G en èv e» ,

6 , rue B artholoni, G enève, e t

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c u r s a le s : 1, rue d e s A llem an d s

(angle de la rue de la Monnaie),

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CONDITIONS D’ABONNEMENTS :

Ville : Un an, Fr. 1 2.-; Six mois, Fr. 7.-; Trois mois, Fr. K.~

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2136

lies a n im a u x p a rle n t-ils ?

M. E rnest Tissot, dans un récent ar­ ticle de la Bibliothèque universelle, n ’hé­ site pas à répondre affirmativement à cette question. « Lorsque nous disons que le chat miaule, que le cliien aboie, nous commettons une e rre u r pour peu que nous prétendions insinuer que le chat ne saurait traduire ses impressions que par des miaulem ents, le chien des abois, q u ’en un mot lé3 bêtes de cette planète n ’ont à la disposition de leu r m entalité que de brèves onomatopées, c ’est à peu près cùmme si nous affir­ mions que les babies ne pourront jam ais parler que l ’anglais ou les bambini l ’ita­ lien ».

La psychologie des anim aux a pro­ gressé à pas de géants e t les observa­ tions sur le langage des bêtes tien­ nent du prodige. Les cris des anim aux servent-ils seulem ent à exprim er leurs émotions ou échangent-ils entre eux des renseignem ents et des im pressions? Il semble bien que la seconde hypothèse soit la bonne. Il suffit d ’observer pour cela les manifestations de votre chien quand il entend au loin les aboiements de ses congénères. Les chiens usent en­ tre eux d ’un langage fort clair, fait de mimique, de jappem ents et de susurre­ m ents obtenus en soufflant parles narines avec douceur. Déjà au XVIII® siècle, Dupont de Némours affirmait quo le chat possède une langue dans laquelle se trouvent les mêmes voyelles que pro­ nonce le chien et de plus les six con­ sonnes, m , », g , h , v, f. Il en résulte pour lu i un plus grand nombre de mots.

La preuve que certains cris ont une signification spéciale pour nos amis à quatre pattes est facile à fournir. Sui­ vant le cri que vous im iterez pour réveiller l ’anim al, votre chien inspec­ tera d ’un œ il inquiet la pièce où il se trouve, ou il vous répondra avec douceur. C’est que vous aurez prononcé sans le savoir un mot de terreu r ou d ’amour.

On sait la tentative du professeur Gar- n cr su r le langage des singes. Il s ’est installé dans une cage placée dans la jungle. «Immobile derrière ses barreaux verts, vêtu de drap couleur tronc d ’ar­ bre, la barbe hirsute, les cheveux fous, aussi retombés que possible,d’apparence, à l ’état sauvage, il a vu à l ’entour de sa cage protectrice rôder les fauves et glis­ ser les serpents; il a vu surtout ses amis, les singes, vivre de leu r vie normale. »

Il a déjà appris d ’eux le cri relatif à la boisson, celui qui concerne les alim ents solides, l ’appel de guerre, l ’invitation à l ’amour, le qui vive d ’alarme, l ’onoma­ topée qui ramène le calme dans les es­ prits. Il continue ses observations avec des appareils enregistreurs préparés par Edison qui s ’est passionné pour ces re­ cherches.

Les oiseaux parlent aussi. Les beaux chants des pinsons ou des rossignols ne sont pas instinctifs chez eux : c’est le ré­ sultat de l ’éducation, des enseignements de leurs père et mère. Le chant dos oi­ seaux est inculqué par l ’im itation, com­ me un enfant apprend de ses parents l ’anglais ou le français. Do petits pinsons placés dans une volière isolée n ’ont ja ­ mais su les airs qui constituent le réper­ toire de leurs parents. De jeunes loriots élevés par des alouettes se sont mis à grisoller comme elles. Des expériences semblables ont été tentées su r des bou­ vreuils, des rossignols, des rouges- queues et ont toujours donné des résul­ tats analogues. Pour im iter leurs pa­ rents, certains oiseaux so livrent à des exercices difficiles, e t un observateur a

vu tomber raide m ort de son bâton un chasnorhinchus q u i; s ’évertuait à un exercice de virtusité difficile. , Nous connaissons anal les anim aux qui vivent près de nous. « L ’anim al reste quantité négligeable: gibier pour le chasseur, marchandise pour l ’éleveur, machine pour le paysan et le dresseur, il n ’est pour le civilisé q u ’une fourrure ou q u ’un bibelot. » :

Ils nous réservent cependant bien des surprises.

Les abeilles out un langage : le cri de la reine plonge ses sujettes dans une ter­ re u r respectueuse. Le sphinx atropos connaît ce cri et il en profite pour entrer dans les ruches et se gaver de miel. Les exemples d ’im itation par esprit de ruse ou par esprit de malice sont nombreux.

Ces études sont étayêes m aintenant su r une moisson énorme d ’observations. On peut prévoir le jour où les espèces supérieures auront trouvé le moyen de m ettre l ’intelligence humaine en rapport direct avec l ’intelligence animale. Cer­ tains indices perm ettent d ’espérer que ces temps sont moins éloignés que nous ne le supposerions.

CONFEDERATION SUISSE

Chronique fédéral»

<Corretp. particulière de la

Tribune)

Berno, 10 décembre. Initiative législative, référendums obliga­

toires et patali et patata

On peut être un fort honnête homme et ne rien comprendre du tout à la nécessité de l’initiative législative, du référendum obli­ gatoire, à l’union intime de cos deux ques­ tions, union que voulait démontrer la majo­ rité de la commission du Conseil national, ni aux plus ou moins savants mouvements de marché en avantet du recul de cette com­ mission dont le télégraphe vous a instruits déjà.

Dans le débat que ces questions ont sou­ levé ce soir au Conseil national, M.' de Mou­ ron, l’élégant avocat conservateur vaudois au langage non m o in B élégant que toute la personne, a affirmé, d’un air quelque peu narquois, qu’il lui était impossible de voir le lien nécessaire que l ’o n prétendait établir entre le reforendum obligatoire et l'initiative législative. Et l’on fut bientôt obligé de con- vonir qu’il n’y en avait a t i o u n .

Mais si M. de Meuroi), qui est un homme fort intelligent, n’avait pria la peine, au nom de la minorité de la commission, de faire cette démonstration, los gens d’intelli­ gence moyenne, du gros tas, comme vous et moi, auraient continué à cheroher comment on pouvait établir une relation certaino, ab­ solue entro l’initiative législative et lo réfé­ rendum obligatoire et à force d’aller à la dé­ couverte do la petite bête, ils auraient sans doute fini par la trouver. Car quand on la cliorohe, on la trouvo toujours. Et l'initia­ tive législative serait devenue synonyme de référendum obligatoire.

Nous restons donc on présence pour lo moment de la seule initiative législative. C’est amplement suffisant. Il n’est rien moins que démontré, en effet, quo nous qui sommes le peuple et à qui tant de choses sont permises, qui pouvons modifier quand il nous plaît, la Constitution et démolir au fur et à mesure l’œuvre patiemment élaborée par notre parlement, ayons encore besoin de faire de toutes pièces des lois.

Notre démocratie n’est déjà point si mal armée qu'il faille chercher des raffinements à son pouvoir.

On ferait beaucoup mieux de planter là l’initiative législative, lo referondum obliga­ toire — vous voyez d’ici comme ce serait amusant, le référendum obligatoire — et de s’occuper de reformes plus urgentes. Par exemple on pourrait, ainsi que j ’en ai tou­ ché deux mots l’autre jour, songer, mais là, sincèrement, à mettre un peu de branle-bas dans notre Conseil fédéral, pour »n taire une

machine appropriée aux conditions éconorai quos et politiques modernes de la Suisse.

Il faudrait augmenter le nombre des con­ seillers fédéraux, ce qui ne déplairait point à ceux qui briguent l’emploi, car il s’en trouve.

A défaut d’augmentation du nombre des conseillers fédéraux, on pourrait aussi créer des sortes de sous-secrétariats d’Etat, en ayant soin toutofois de ne leur point donner un caractère d’inamovibilité. Inamovibilité et immobilité sont presque synonymes.

A u t r e f o i s , a u j o u r d ’ h u i : l e p e i n t r e H o d l e r . — Du Winterthurer Tagblatt :

On peut admirer actuellement, à Zurich, depuis une semaine, une exposition des œu­ vres de Hodler, dont on n’a ja-nais vu de pareille dans la Suisse orientale pour ce qui est du nombre et do l’ensemble. Cette expo­ sition est non seulement imposante par le nombre, la puissance, la valeur artistique et la diversité des tableaux; il y a plus : elle montre, fait rare, l'artiste danB los phases successives de son développement. Des por­ traits sombres do 1880, où le Ile lier actuel est presque méconnaissable, aux tons clairs de la «Femme assise » (1885), ou aux teintes étbôrées de la «Jeune fille à l'œillet» (1803), pour passer ensuite à d’immenses panneaux décoratifs, à la ravissante tête de jeune fille intitulée «Dans lo jardin» (1901) ot aux pay­ sages, il y a tout un long oheinin, l’effort vers le plus simple, un effort considérable à réaliser la poésie de la nature.

Les panneaux de l’Exposition nationale de Genève ont revu le jour après dix ans d’ou­ bli, ot soudain, après quo l'artiste eut été consacré, ils sont vendus à des prix prosque terrifiants. Ces guerriers rouges, lors d'une vente aux enchères, après qu'on les eût re­ tirés du pavillon des arts, furent cédés peur 90 et 130 francs ! Et encore avec peine. Au­ jourd’hui, il faudrait ajouter deux zéro à ces chiffres. La grande figure de la bataille de Mariguan a même acquis une valeur de 25,000 francs !

C’est en 1896, Hodler vivait alors précai­ rement, que la Contodôration et la Yille de Genève lui achetèrent chacune uu tableau. I.e pointre était dans une noire misère. Aussi fut-il heureux d’obtenir pour ses « Guerriers rouges » quelques centaines de francs et se considéra-t il presque capitaliste quand les billots do la Confédération arrivèrent ; il alla eu cravate blanche ; pantalons neufs très lar- geB et à carreaux; gauts glacés, les premiers qu’il portait, chercher sa manne déposés à la Banque cantonalo, à Lausanne. Il habitait alors à l’étage supérieur d’uné maison delà Grand'Rue, dans uno chambrette où le veut et les intemperies avaient accès par toutes leB fissures. Quant à sou lit, o’était la purto d’uno armoire qu’il décrochait tous los soirs pour la poser sur deux tabourets avec quel­ ques vieux habits commo matelas et duvet. Le Neues Tagblatt de "VVinterthour rappello à ce propos un ancien article de sou corres­ pondant gonevois, intitulé * Plus haut en­ core », et qu'on lira aveo quelque stupeur aujourd'hui:

•Dans la cité de Genève, là où de vieilles et étroites maisons élèvent leurs toits éohevolés au-dessus de la ville moderne, le chemin con­ duit dans le voisinage de l'Hôtel de Ville de­ vant uue porte sans cachet quelconque, à la droite do laquelle se trouve un modeste cafe de temporanoe. L’intorieur est plus que sim­ ple ; escaliers tournants, portes et piliers moisis ; en haut, une lumière douteuse.NouB montons, mais toujours pas l'atelier que nous cherchons. Nous arrivons enfin à uue pancarte qui nous renseigne. Ce n'est point l’adresse ronflante de l’artiste qui de quel­ ques coups de plume, ouvro toutes les bour­ ses ; il n’y a ni émail, ni étain, ni de noms ronflants tels que : diplômé de i’aoadémie de X,; plus haute récompense à l’exposition de Y.; ou membro correspondant do la Société de Z. Non, l'adresse est simplement crayon­ née sur uue palette dessinée directement sur le mur nu, avec, en-dt-ssous, d’une ecriture presque anxieuse: «Plus haut encore.»

Encore trois paliora en colimaçons et les visiteurs sont reçus par Hodler. L’atelier est petit, do pauvre apparence, mais partout on découvre dos études intéressantes. La ville sur le port, la ville et les hauteurs environ­ nantes est superbe. C'est un vrai milieu d’artiste. Ce dernier, lui-même, est do taille moyenne, longue barbe, moustaohe hérissée, uu nez eu trompette, diraiont los dames. Sos yeux sont grands, intelligents, sincères et quelquefois ou y lit uue expression d’ai­ greur.

Quant aux études, petits tableaux, esquis­ ses, ou sent que l'inscription timide do l'es­ calier : «Plus haut encore », signifie aussi quelque chose dans ce miliou. Plus baut en­ core, c’est la lutte pour arriver au but, à l’idéal à la poésie, pour lesquels Hodler com­ bat sans trêve.

Nous nous séparons avec regret do l’ate­ lier dn n* 35 de la Graud’Bue, où les pin­ ceaux, contents d’un tel maître, semblent danser dans une statuette cassée de Vénus, où le divan modeste est recouvert d’uno étoffe aux tbns passés et où dans la pous­ sière gisent les perles de l’art. On sent par­ tout la lutte, la pauvreté, l'enduranco, uno vie de privations dures, et le looteur coin prendra peut-être la préférence marquée du peintre pour certains sujets...»

Maigre son premier ot maigre succès, Hodler dut lutter encore longtemps pour trouver dos adhérents. Il y est parvenu. De l'étranger arrivèrent distinctions sur distinc­ tions.Ce n’est plus dans la chambrette de la Grand’Rue quo nous le trouvons. Il a un in­ térieur plus que confortable et les bourses se délient comme il l’entend. Mais l'homme est resté le même. C’est pourquoi, dans son

fauteuil, il se rappellera sans aigreur du

temps où il s ’endormait s u r la porte d ’une

armoire. Il sourira en se souvenant deB la t­

tes d’antan et son succès qni vient après dix ans couronner l’œuvre commencée à l’expo­ sition nationale de Zurich en 1896.

B E R N E . — B é t a i l . — Lo bureau cen­ tral de statistique bornois que dirige avec compétence M. Milhlemann, publie un intéres­ sant faseioulo de 109 pages consacré aux ré­ sultait' du recensement fédéral du bétail du 20 avtv. 1906 dans le canton do Berne. Les résultats très complets sont comparés aux recensements antérieurs depuis 1808 et sont précédés d’une intéressante notice sur la façon dont le recensomont a été organisé et exécuté; (Berne, librairie F ra n cke. jErÿeônisse der eidg. Viekxahlung des Kantons Bern.

Z U R I C H . — L e c r i m e d ’ A lt i k o n .—

D’après le Tagblatt de St-Gall, le gouverne­ ment français a accordé l’extradition de Wolgemut, soldat de la Légion étrangère, qui a avoué être l'auteur du crime d’Al­ tikon.

U n a r t i s t e d o u t e u x . — Au pritemps de 1905, un faiseur de dupes était en tournée en Suisse. Se donnant pour 1e peintre Hans Beat Wioland, bien connu, habitant à Mu­ nich, il vendait des aquarelles de valeur dé­ risoire ; le truc réussit à Berne, Bàle, Coire, Zurioh et autres lieux. Une personne frus­ trée de Zurich porta plainte, et l’ou réussit à arrêter l’individu dont le nom est Guillau­ me Wollmann, Badois. Il vient d’être con­ damné par les tribuuaux munichois à cinq mois de prison pour huit escroqueries com­ mises à Zurich. Les acquéreurs de Berne et Bâle ne semblent pas avoir déposé de plain­ te, oraigaant sans doute le côté comique de leur situation.

SV IX T -G A I.L . — R e s p o n s a b ilité d e c h e m in s d e 1er. — Un jour de l’été dernier, la voiture de M. Mettler-Speoker était arrêté près de la passerelle de chemin do fer du Schützengarton, à St-Gall. Le pas­ sage d’un train fit prendre le mors aux dents aux chevaux. Trois personnes se trouvaient à ce moment sur le véhicule, uue dame Ai­ der et sa fille, ainsi que le cocher. Le^ mal­ heur voulut qu’à cet endroit il y eût uue tranchée sur la voie destinée à recevoir les tuyaux delacanalisation pour les fils télépho­ nique. Los chevaux épouvantés se précipitè­ rent dans ce trou. Les femmes furent bles­ sées plus ou moins dangereusement, la mère surtout. L’une des bêtes dut être abattue im­ médiatement. Quant à la seconde qui avait réussi à franchir l’obstacle, elle partit sans le char, fi'ancbissaut l ’espace qui sépare le parc du Schützengarton du Casino. Un instituteur M. Haxsig, fut piétiné. La bête ne put être arrêtee qu’à la fontaine |du Lüinmlisbrunnen. L’animal abattu représentait uue valeur de 2700 francs. Los C. P. F. viennent d’être condamnés à payer aux plaignants par les tribnnaux de district de St-Gall 5 .600 fr. de dommages-intérêts sur 6000 qu’ils récla­ maient.

L U C E R N E . — N o t r e j e u n e s s e . — Un certain nombre d’écoliers do lirions, après une leçon où ils s'étaient conduits en vrais peaux-rouges, non contents d’un des leurs qui s’était tenu tranquille, décidèrent do l’attendre près de la forino du Sonnenberg en-dessus de Kriens pour le corriger d’impor­ tance. Cot acto courageux fut cependant évité grâce à la présence d’un maître qui accompa­ gna le jeune homme jusquo chez lui. Arrivé à la maison,l’écolier s’occupa à quelque travail devantson domicile, en compagnie de camara­ des, lorsque l’autre bandefit irruption etatta- qua ces paisibles enfants aveedes bâtons.L'un ues attaqués eut la lèvre supérieure fendue d’un coup de trique ot lo cerveau lésé. Il tomba sans connaissance et ne s’en remettra sans doute jamais complètement. Quant aux problématiques héros, au nombre d'une tren­ taine, plainto a été déposée contre eux.

F R I B O U R G . — D é c è s . — Nous avons annoncé la mort du professeur Reiuhardt. Il est mort au moment où il venait d’enrichir la science des prémices d’une œuvre consi­ dérable, menée à bien on collaboration avec M. le Dr Steffens, profossour de paléographie à l'Université. Il y a pou de temps, en effet, que ces deux savants ont fait paraître lo pre­ mier volume de la collection dos rapports dos nonces du Saint-Siègo en Suisse, depuis le Concile de Trente. Lo premier volume est consacré à la nonciature do Bonhomini.

M. Reinhardt ôtait chargé d’écrire l’intro- duotion de cet ouvrage qui dovait à elle seule fairo la matière d’un volume. La mort est venue le surprendre au moment où il y met­ tait la dernière main.

Le savant historien préparait on outre une grande biographie du cardinal Schinner.

V A U D . — A c c i d e n t . — Un terrible accident a consterné la population de Bé­ guins, samedi, vers cinq heures de l ’après- midi. Un enfant do 12 ans était descendu sous la scierie de M. Schacher, pour pren­ dre de la sciure, quand une transmission lui saisit le sao qu'il allait remplir ; on un clin d’œil, le malheureux, pris dans les cour­ roies, fut déshabillé ot eut un bras arraché qu’on retrouva dans les vêtoments.

Lo spectacle de ce corps mutilé était si horrible que deux ouvriers accourus à ses oris se sont trouvés mal. Le malheureux a ôté conduit à l ’infirmerie, où il paraît sup­ porter patiemment son affreuse situation.

C’est le fils do M. Schacher, frère du pro­ priétaire de la scierie.

E T R A N G E R

FR A N C E

Iron t-ils à Cauossa ?

(D e notre correspondant)

Paris, le 10 décembre 1906. H est impossible de méconnaître l ’ha­ bileté de la tactiaue adoptée x>ar le

Saint-Siège dans sa lu tte contre le gouverne­ ment français. Son attitude passive est des plus redoutables. M. B riand se voit placé aujourd’h u i en présence de cette alternative : ou bien se borner à consta­ te r une fois la contravention à la loi su r les réunions publiques par tous les curéa de France et en rester là, ou bien répéter ces contraventions à chaque messe dite et se résoudre à poursuivre effectivement devant les tribunaux. Dans le prem ier cas c ’est une nouvelle abdication et un aveu d ’impuissance ; dans le second c ’est vouloir apporter soi-même aux membres du clergé les palmes du m artyre. C’est bien là-dessus que compte le Vatican car en même temps les prêtres se verraient poursuivis par la justice, expulsés de leurs sém inaires, privés des biens de l ’Eglise mis sous séquestre, obligés de renoncer à la décoration des églises pour les m ariages et les ensevelissements, obligés de ne pas laisser les reliques de­ venir la proie du séquestre selon l ’ordre formel du pape.

D est clair que M. B riand s ’est laissé acculer dans une impasse. Sa diplomatie et sa souplesse ont échoué. Il a eu à faire à plus fort que lu i et, bien que bon lu t­ teur, il ploie sur ses genoux. Pour obte­ n ir quelques succès vis-à-vis du Vatican, il faut décidément avoir été un peu de la maison et en connaître les détours com­ me les connaissait M. Combes, car. bien que sa m anière rude et sans formes fût antipathique, il faut bien convenir au­ jourd’hui que, seul, il a réussi et a pu faire appliquer contre les congrégations une loi destinée à arrêter les empiète­ m ents du cléricalism e. '

Malgré les détestables conditions dans lesquelles nous approchons de l ’échéan­ ce prévue pour la séparation, il ne sem­ ble pas que des troubles sérieux soient

à

craindre ou, s ’il s’en produit, q u ’ils dé­ passent ceux pour les inventaires. Mais prêtres et fidèles opposeront une résis­ tance passive telle que si le gouverne­ ment veut vraim ent appliquer la loi,

il

va se trouver en présence de difficultés presque insurmontables. Pour le moment, M. Briand s ’est décidé à prendre sa grosse voix. Mais il est trop tard pour menacer. S’il veut aller ju sq u ’au bout comme il l ’annonce, il faudra employer la force et même une bonne partie de l ’armée française contre des gens qui ne se défendront pas, mais qui protesteront par le u r simple présence et par leur im­

mobilité. ■ jk

Si, dans l ’intervalle, des troubles

sa

produisaient au Maroc assez sérieux pour obliger à un débarquement qui pourrait être le commencement d’une véritable campagne, que fera le gouvernement? Se croira-t-il assez fort pour mener de front une expédition m ilitaire importante et m aintenir son autorité à l ’intérieur dans des circonstances difficiles? Ou bien re­ noncera-t-il à l ’une ou l ’autre des deux actions ? S’il lu i faut faire face aux diffi­ cultés à la fois an dehors et au dedans, il lu i faudra tendre tous les ressorts et, après avoir ouï un Conseil de la défense nationale, s’appuyer peut-être su r une commission extraordinaire de la Cham­ bre qui aurait le caractère d ’un comité de salut public.

H ier dimanche, passant devant l ’église de la Madeleine à l ’heure do la grande messe, nous avons eu la curiosité d ’y en trer. L ’église était remplie comme nous ne l ’avons jam ais vu et los hommes étaient fort nombreux, se tenant debout jusque sous le péristyle, l ’affluence étant- trop considérable à l ’intérieur. I l paraît qu’il en a été de même daus toutes les autres églises de P aris. Les curés ont solennellement annoncé du haut de la chaire q u ’ils continueraient le culte dans les églises après le 12 décembre, mais eu s ’abstenant pour le moment de toute formalité. Ce « pour le moment » doit être noté, car chaque mot a sa valeur tombant des lèvres d ’un ecclésiastique romain, surtout alors q u ’il a été dicté par la curie. Ce « pour le moment » si­ gnifie san«s doute q u ’on attend encore des concessions de la part de M. Briand et l ’on peut dire do tout le gouverne­ ment, puisqu’il s’agit de

'

l ’amener

à

insérer dans la loi les quelques mots assurant la suprématie à la hiérarchie romaine.

I / a c c I « l e n t d e l a « m a l l e « le B o m b a y ». — Nous avons d it q u ’u n gravé accident était arrivé au tra in de luxe n° 11, d it t malle de Bombay », au moment où il passait à toute vitesse ea gare de Chàteauneuf-du-Rhône.

M. Roberts H anna et sa femme, Mme M arry Hanna, néo Galloway, furent très grièvem ent blessés. M. H anna eu t uu bras coupé et le ventre ouvert. Le c u it chevelu de Mme Hanna fut entièrem ent enlevé. Des 84 voyageurs q u ’emmenait la < malle de Bombay >, une vingtaine furent légèrem ent blessés.

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