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ANNEE : 2020 THESE N° : 14/19 CSVS
THESE
En vue de l’obtention du
DOCTORAT
Plantes Aromatiques et Médicinales et Dérivés :
Etat des lieux et Stratégie d’amélioration
Cas expérimental : Stabilité de l’Huile Essentielle
deThymus satureioides
Présentée et soutenue publiquement le 17 / 07 / 2020
PARM. Imad-eddine ELKACIMI
Jury
Pr Yahia CHERRAH Président Faculté de Médecine et de Pharmacie - Université Mohammed V- Rabat
Pr Mohamed HASSAR Invité Faculté de Médecine et de Pharmacie - Université Mohammed V- Rabat
Pr Katim ALAOUI Directeur
Faculté de Médecine et de Pharmacie - Université Mohammed V- Rabat
Pr Touria ZAIR Rapporteur
Faculté des Sciences- Université Moulay Ismail- Meknès
Pr Mohammed OULAD BOUYAHYA IDRISSI Rapporteur
Faculté de Médecine et de Pharmacie - Université Mohammed V- Rabat
Pr Sanaa MAKRAM Rapporteur Faculté de Médecine et de Pharmacie - Université Mohammed V- Rabat
Pr Amina ZELLOU Invité
Faculté de Médecine et de Pharmacie - Université Mohammed V- Rabat
Centre d’Etudes Doctorales des Sciences de la Vie et de la Santé Formation Doctorale : Sciences du Médicament
ROYAUME DU MAROC
UNIVERSITE MOHAMMED V DE RABAT FACULTE DE MEDECINE ET DE
PHARMACIE - RABAT-
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Titre : Plantes Aromatiques et Médicinales et Dérivés : Etat des lieux et Stratégie d’amélioration. Cas expérimental : Stabilité de l’Huile Essentielle de Thymus satureioides
Auteur : M. Imad-eddine ELKACIMI RESUME
Le secteur national des plantes aromatiques et médicinales pâtit de nombreux
dysfonctionnements faisant obstacle à son développement. Il revient ainsi aux professionnels de fédérer leurs forces pour le structurer et l’optimiser. Cette thèse se propose de participer à ce vaste chantier en apportant propositions structurelles et éléments d’assurance qualité et standardisation à travers ses principales composantes. Le cas pratique de la stabilité des extraits de Thymus saturoides, plante de la biodiversité marocaine, omniprésente en médecine traditionnelle dans notre pays.
La première partie, consacrée à la revue bibliographique, élabore l’état des lieux des plantes médicinales et produits de santé à base de plantes médicinales synthétisant leur situation actuelle à l’échelle nationale. Puis, faisant suite à la partie Méthodologie présentant essentiellement les procédures adoptées, sont présentés dans la partie Résultats les réponses aux questions et problèmes soulevés dans l’état des lieux selon les trois axes :
*Axe (A) porté sur la stratégie d’amélioration et de développement du secteur des plantes médicinales et leurs dérivés, récapitulatif de lignes d’orientation stratégique traitant des questions de Sécurité, Efficacité, Qualité et Ecologie.
*Axe (B) rapportant les procédures techniques adoptées et développées pour l’application de certains points pertinents de la stratégie indiquée.
*Axe (C) relatif à l’étude de variation de la concentration du thymol et du carvacrol dans l’huile essentielle du thym saturéioide au cours de vieillissement en temps accéléré d’une durée de 6 mois. Elle apporte d’importantes réponses à la question de la stabilité de l’huile essentielle dans le temps et l’espace, élément clé de l’assurance qualité, soit d’importantes baisses des concentrations initiales des principaux composants de l’huile essentielle au cours des 6 mois de la durée de l’étude de stabilité, soit plus de 13 % pour le thymol et 25 % pour le carvacrol, attribuées à l’instabilité de ces substances sous l’effet des facteurs climatiques et environnementaux et au mode de conservation exempt de conservateurs ni de technique sous vide ou sous azote. Des perspectives s’inscrivent au terme de ce travail quant à la culture et la récolte des plantes médicinales, leurs distribution, commercialisation et valorisation à travers notamment la fabrication des produits de santé à base de plantes médicinales.
MOTS CLES
Plantes aromatiques et médicinales, Etat des lieux, Stratégie d’amélioration, Huile essentielle, Stabilité, Thymus satureioides, Thymol, Carvacrol
3 Title
Aromatic & Medicinal Plants and Derivatives : Inventory of fixtures and Improvement Strategy. Experimental Case: Stability of Thymus Satureioides Essential Oil.
Author: M. Imad-eddine ELKACIMI. ABSTRACT
The national sector of aromatic and medicinal plants is suffering from malfunctions hindering its development. It is up to the professionals to unite their forces to structure and optimize it. This thesis intends to participate in this vast project by providing structural proposals and elements of quality assurance and standardization through its main components. The practical case of the stability of extracts of Thymus saturoides , plant of Moroccan biodiversity,
ubiquitous in traditional medicine in our country.
The first part, devoted to the bibliographic review, elaborates the inventory of medicinal plants and health products based on medicinal plants synthesizing their current situation on a national scale. Then, following the Methodology section essentially presenting the adopted procedures, the Results section presents the answers to the questions and problems raised in the inventory according to the three axes:
* Axis (A) focused on the strategy of improvement and development of the sector of
medicinal plants and their derivatives, summary of strategic guidelines dealing with questions of Safety, Efficiency, Quality and Ecology. * Axis (B) reporting the technical procedures adopted and developed for the application of certain relevant points of the indicated strategy. * Ax (C) relating to the study of the variation of the concentration of thymol and carvacrol in the essential oil of thymus satureioides during aging in accelerated time lasting 6 months. It provides important answers to the question of the stability of the essential oil in time and space, a key element of quality assurance, i.e. significant drops in the initial concentrations of the main components of the essential oil in during the 6 months of the duration of the stability study, i.e. more than 13 % for thymol and 25 % for carvacrol, attributed to the instability of these substances under the effect of climatic and environmental factors and to the mode of conservation free of preservatives or vacuum or nitrogen technology. Perspectives are registered at the end of this work as for culture and the harvest of medicinal plants, their distribution, marketing and promotion through in particular the manufacture of health products based on medicinal plants.
KEYWORDS
Medicinal plants, Inventory of places, Improvement strategy, Stability, Essential oil, Thymus satureoides, Thymol, Carvacrol.
4 ناونعلا :اهتاقتشمو ةيبطلاو ةيرطعلا تاتابنلا .نيسحتلا ةيجيتارتساو ةلاحلا درج ةلاحلا "سديويروتس سوميت" عون نم رتعزلا ةتبنل ةيساسلأا تيزلل يبيكرتلا رارقتسلإا :ةيبيرجتلا يمساقلا نيدلا دامع ديسلا :فلؤملا
صخلم
إف ، اذل .هومن قيعت يتلا تلالاتخلاا نم ديدعلا نم ةيبطلاو ةيرطعلا تاتابنلل ينطولا عاطقلا يناعي كورتم رملأا ن ت للاخ نم عورشملا اذه يف ةكراشملا ةحورطلأا هتاه حرتقت .هنيسحتو هتلكيهل مهتاردق ديحوت يف نيينهملل تاحرتقم ميدق ملاو ةدوجلا نامض رصانعو ةيلكيه تسلإا" ةلأسمل تصصخ ةيبيرجتلا ةساردلا.ةيسيئرلا هتانوكم ربع ةرياع "يبيكرتلا رارق "رتعزلا ةتبن تاصلختسمل سديويروتس سوميت ،يبرغملا يجولويبلا عونتلا ةتبن ، " معتسا رثكلأاو يديلقتلا بطلا يف لاا . اندلابب رج مسري ،ةيفارغويلببلا ةعجارملل صصخملا ،لولأا ءزجلا لا ةيحصلا تاجتنملاو ةيبطلا تاتابنلل اد نم ةقتشم يجهنملل صصخملا ءزجلل اعابت، كلاذ دعب.ينطولا ىوتسملا ىلع يلاحلا اهعضو اصخلم ، ةيبطلا تاتابنلا ضرعي يذلاو ة ملا لكاشملاو ةلئسلأا ىلع ةبوجلأا ميدقت "جئاتنلا"ب صاخلا ءزجلاب ةمث ، يساسأ لكشب ةدمتعملا تاءارجلإا ةحورط يف : ةثلاثلا رواحملل اقفو "ةلاحلا درج" ب صاخلا ءزجلا تلا طوطخلا صخلي ،اهتاقتشمو ةيبطلا تاتابنلا عاطق ريوطتو نيسحت ةيجيتارتسإب قلعتملا :)أ(روحملا ةيهيجو * ..ايجولوكيلإاو ةدوجلا،ةيلاعفلا،ةملاسلا اياضق جلاعت يتلا ةيجيتارتسلإا ءارجلإا نمضتي يذلاو :)ب(روحملا رتسلإاب ةلصلا تاذ طاقنلا ضعب قيبطتل ةروطملاو ةدمتعملا ةينقتلا تا ةيجيتا * . اهيلإ راشملا "رتعزلل يساسلأا تيزلا يف لوركافراكلاو لوميثلا زيكرت يف نيابتلا ةساردب قلعتملا :)س(روحملا يت سديويروتس سوم * ىلع ةدتمملا "عيرسلا مداقتلا" ةرتف للاخ 6 محت ةساردلا هتاه .رهشأ ةلأسمل ةمهم تاباجإ ل يبيكرتلارارقسلاا تيزلل تازيكرتلا يف ريبك ضافخنا اهيف جتنتسي، ةذوجلا نامضل يسيئر رصنع، ناكملاو نامزلا يف ةيساسلأا تانوكملل ةيلولأا ىلع ةدتمملا ةساردلا ةدم للاخ ةيساسلأا تيزلل ةيسيئرلا 6 ىلع ديزت ةبسنب، رهشا 31 . \ و لوميثلل . 52 . \ كافراكلل . لور لاخلا نيزختلا ةقيرطل اذكو ةيئيبلاو ةيخانملا لماوعلا ريثأت تحت داوملا هذه رارقتسإ مدع ىلإ كلاذ ىزعيو داوملا نم ةي .نيجورتينلا تحت و ءاوهلا غيرفت :ياتينقتل ةرياغملاو ةظفاحلا ق زيزعتو اهقيوست ،اهعيزوت ،ةيبطلا تاتابنلا ينجو ةعارز صخت لمعلا اذه دعب ام تاعلطت ب للاخ نم اهتمي ضع خلأاب اهنم ركذن تاءارجلإا ص .ةيبطلا تاتابنلا نم ةقتشملا ةيحصلا تاجتنملا عينصت : ةيحاتفملا تاملكلا ، يبيكرتلا رارقتسلإا، ةيساسلأا تيزلا، نيسحتلا ةيجيتارتسإ، ةلاحلا درج، ةيبطلاو ةيرطعلا تاتابنلا سديويروتس سوميت . لوركافراك ، لوميث،5
DEDICACES
A MON REGRETTE CHER PAPA ABDELAATI ELKACIMI
Je dédie cet événement marquant de ma vie à votre mémoire espérant que vous appréciez ce geste comme preuve de reconnaissance de la part d’un fils qui a toujours cherché à vous
rendre hommage pour tout ce que vous aviez fait pour lui.
Vous étiez le seul à me soutenir, à m’encourager, à m’éduquer et surtout à croire en mes capacités depuis mon très jeune âge.
Je vous dois ce que je suis et je ferai toujours de mon mieux pour rester votre fierté et ne jamais vous décevoir.
Que Dieu vous accorde la paix éternelle et que vous reposiez dans son paradis.
A MA FEMME ZINEB
Source de mon soutien moral et psychique, je te dédie ce travail en reconnaissance de tout ce que t’avais fait pour moi.
A MA FILLE TOUDA
Trésor le plus précieux de son papa, ce dernier te dédie ce travail pour tes 6 ans d’existence pour te dire que tu seras pour toujours le soleil de ma vie.
Je t’adore ma petite et je te souhaite tout le bonheur du monde.
A MON FILS ANIR
L’ange amazigh (ANIR) de son papa et de toute la famille. Ta naissance récente a grandement illuminé ma vie familiale et professionnelle. Je te dédie ce travail en témoignage de ma
profonde affection par cet événement (ta naissance). Et comme ta sœur, je te souhaite tout le bonheur du monde.
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REMERCIEMENTS
DIEU MERCI
Je remercie Dieu de m’avoir donné la volonté, la patience et les forces pour accomplir ce travail.
Je tiens à exprimer mes plus vifs remerciements à ma Directrice de thèse, Pr Katim ALAOUI, Responsable de l’Equipe de Recherche de Toxicité et Pharmacodynamie des Plantes Aromatiques et Médicinales ERTP.PAM, Laboratoire de Pharmacologie et Toxicologie, FMPR, pour avoir accepté d’encadrer ce travail. Elle s’y est grandement impliquée par ses directives, ses remarques et suggestions, mais aussi par ses encouragements dans les moments clés de son élaboration. Ses nombreuses relectures et corrections de cette thèse ont été très appréciables. Je tiens à la remercier aussi pour le degré d’autonomie qu’elle m’a accordé tout au long de l’étude à la fois dans la production scientifique et le développement du sujet. Je lui en suis très reconnaissant car elle m’a permis d’affirmer ma personnalité.
Je suis également profondément reconnaissant au Pr Yahia CHERRAH, Chef du Laboratoire de Pharmacologie et Toxicologie, FMPR, pour la bienveillance et la sympathie avec laquelle il m’a accueilli au sein du Laboratoire ainsi que pour le soutien moral et professionnel. Je lui exprime ma gratitude pour m’avoir ouvert la voie vers la réalisation de ce travail. Sur le plan scientifique, ses apports correctifs visant à la fois le fond et la forme de la thèse constituaient un bien précieux pour le développement de cette dernière. Qu’il trouve ici mes remerciements les plus chaleureuses.
Je suis très honoré de remercier de leur efforts les Rapporteurs de mon Jury de thèse, je remercie ainsi Pr Touria ZAIR, Faculté des Sciences de Meknès, Pr Mohammed OULAD BOUYAHYA IDRISSI et Pr Sanaa MAKRAM, FMPR ; je tiens à les assurer de ma profonde reconnaissance pour avoir accepté d’évaluer cette thèse à sa juste valeur et pour leurs remarques sûrement pertinentes qui contribueront au perfectionnement du présent travail. Qu’il me soit permis de leur exprimer mon estime et profond respect.
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Mes sincères remerciements vont également au Pr Amina ZELLOU, ERTP.PAM, Laboratoire de Pharmacologie et Toxicologie, FMPR, pour ses précieux conseils pratiques, surtout au cours de la phase de distillation ainsi que pour ses actions correctives au cours de la phase de rédaction de la présente thèse.
Le Pr Mohammed HASSAR, Professeur Emérite de Pharmacologie, premier pharmacologue marocain, me fait l’immense honneur d’examiner ma thèse et siéger dans mon Jury, les mots me manquent pour l’en remercier.
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Répartition géographique des principales Plantes Aromatiques et Médicinales
cultivées au Maroc ………. 29
Tableau 2 : Répartition géographique des principales Plantes Aromatiques et Médicinales spontanées au Maroc……… 30
Tableau 3 : Le cycle « PLAN-DO-CHECK-ACT » ou Roue de DEMING ……….. 60
Tableau 4 : Représentation des conditions d’injection ……….. 68
Tableau 5 : Représentation des conditions de séparation ……….. 68
Tableau 6 : Représentation des résultats de l’analyse quantitative (à t = 6 mois après vieillissement sous : t = 40 °C et HR = 75 %) de carvacrol et du thymol par rapport à la composition initiale (100 %) des mêmes substances de l’huile essentielle de thym saturéioide (HE / TS)……….. 162
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LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Photo du spécimen Thymus satureioïdes de l’Herbier National de l’Institut
Scientifique, Rabat……… 48
Figure 2 : Montage d’hydro-distillation « Clavenger »………... 99
Figure 3 : Branchement du système de refroidissement au circuit local d’eau……… 100
Figure 4 : Photo prise sur les lieux de la matière première végétale de travail - M.P.V.T« Thym » ……… 102
Figure 5 : Description schématisée des étapes de séparation liquide- liquide à l’ampoule à décanter………... 104
Figure 6 : Model d’alambic artisanal de type « alquitara »……….. 113
Figure 7 : Exemple de Système de séparation des phases utilisé ……… 114
Figure 8 : Schéma du principe de fonctionnement du couplage CPG/SM (IE) …..…….... 128
Figure 9 : une illustration schématique d’une µseringue……..……… 129
Figure 10 : Illustration schématique d’un système d’injection « split » ………. 130
Figure 11 : Illustration schématique d’un système d’injection « splitless » ………... 131
Figure 12 : Colonne remplie ………... 134
Figure 13 : Coupe transversale d’une colonne remplie……… 134
Figure 14 : Colonne capillaire……….. 134
Figure 15 : Coupe longitudinale d’une colonne capillaire ……….. 135
Figure 16 : Phase stationnaire dérivée du diméthyl polysiloxane……….... 136
Figure 17 : Représentation de l’équation pour une série de composés homologues …….. 137
Figure 18 : Représentation de l’équation pour une série de composés différents ……….. 138
Figure 19 : Image représentative d’un four à colonne ………. 138
Figure 20 : Schéma de la structure d’un spectromètre de masse : exemple d'un spectromètre de masse à secteur magnétique associé à une source d'ionisation d'impact électronique………... 140
Figure 21 : Représentation schématique de l’ionisation par impact électronique ………... 142
Figure 22: Image d’un quadripôle constitué de quatre barres portées à des potentiels continus et alternatifs……….. 144
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Figure 23 : Schéma d’un multiplicateur d’électrons………. 146 Figure 24 : Analyse CPG initialedes différentes composantes de l’huile essentielle de thym
saturéioide à t = 0 ………160 Figure 25 : Analyse CPG finale des différentes composantes de l’huile essentielle de thym
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LISTE DES ABREVIATIONS
ET ACRONYMES
A.C.P : Afrique, Caraïbes et Pacifique
ADEPAM : Association Marocaine pour le Développement des Plantes Aromatiques et Médicinales
AFNOR : Association Française de Normalisation AMM : Autorisation de Mise sur le Marché
A.N.P.M.A : Agence Nationale des Plantes Aromatiques et Médicinales
APCI : Atmospheric Pressure Chemical Ionisation (anglais) soit, Ionisation Chimique à Pression Atmosphérique (français)
BCH : Bureau Communal d’Hygiène Bio : Biologique
BMH : Bureau Municipal d’Hygiène B.O : Bulletin Officiel
BPAR : Bonnes pratiques agricoles et les bonnes pratiques de récolte relatives aux plantes médicinales (en anglais; GACP: Guidelines for Good Agricultural and Wild Collection Practice of Medicinal and Aromatic Plants)
C.A.P.M : Centre antipoison du Maroc
CNRST : Centre National pour la Recherche Scientifique et Technique COBRA : Chimie organique, Bio-organique. Réactivité et Analyse CPG : Chromatographie en Phase Gazeuse
CPG-SM : Chromatographie en Phase Gazeuse couplée à la Spectrométrie de Masse DADAP : Denrées Alimentaires Destinées à une Alimentation Particulière
DCE : Détecteur à Capture d'Electrons DCT : Détecteur à Conductivité Thermique DIF : Détecteur à Ionisation de Flamme
ERTP.PAM : Equipe de Recherche de Toxicité et Pharmacodynamie des Plantes Aromatiques et Médicinales
FAB : Fast Atom Bombardement (anglais) soit Ionisation par Bombardement d’Atomes Rapides (français)
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FAO : Food and Agriculture Organization of the United Nations dont le sigle français est OAA : Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture.
FEM : Fond pour l’Environnement Mondial
FEPAM : Fédération Marocaine des Plantes Aromatiques et Médicinales FINNOV : Francophonie Innovation ou Réseau Francophone d’Innovation FMPR : Faculté de Médecine et de la Pharmacie de Rabat
FSOT : Fused Silica Open Tubular (anglais)
GACP : Guidelines for Good Agricultural and Wild Collection Practice of Medicinal and Aromatic Plants
GIZ : Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit
HCEFLCD : Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification HE : Huile Essentielle
HE/T : Huile Essentielle de Thym
H.E/T.S : Huile Essentielle de Thym saturéioide HR : Humidité Relative
IAA : Industrie Agro-alimentaire
IAV : Institut Agronomique et Vétérinaire
ICH : Conseil international d'harmonisation des exigences techniques pour l'enregistrement des médicaments à usage humain (CIH)- en anglais : International Council for Harmonisation of Technical Requirements for Pharmaceuticals for Human Use
IMIST : Institut Marocain de l’Information Scientifique et Technique I.N.P.M.A : Institut Nationale des Plantes Aromatiques et Médicinales INRA : Institut National de la Recherche Agronomique
INSA : Institut National des Sciences Appliquées
ISO : International Standards Organization ou International Organization for Standardization (anglais): Organisation Internationale de Normalisation (français)
LNCM : Laboratoire National de Contrôle des Médicaments LPTR : Laboratoire de Pharmacologie et Toxicologie de Rabat LSIMS : Liquide Secondary Ion Mass Spectrometry (anglais) m/z : Masse sur Charge
m : Masse
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M+ : Ion Moléculaire
MALDI : Matrix-Assisted Laser Desorption Ionisation (anglais) soit Ionisation par Désorption Laser (français)
Na Cl : Chlorure de Sodium NF : Norme Française N.M : Normes Marocaines
NOR : Norme
OMS : Organisation Mondiale de la Santé don’t le sigle anglais est WHO : World Health Organization)
ONSSA : Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires PM : Plantes Médicinales
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement PV : Procès Verbal
QQOQCCP : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Combien ? Pourquoi ? REPAM : Réseau des Plantes Aromatiques et Médicinales du Maroc SM : Spectrométrie de Masse
SOMAPAM : Société Marocaine des Plantes Aromatiques et Médicinales TS : Technical Specifications (englais)
UATRS : division des Unités d’Appui Technique à la Recherche Scientifique V.R : Volume de Rétention
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LISTE DES ANNEXES
ANNEXE 1 : Rapport de travail pratique relatif à la procédure d’extraction d’huile essentielle par hydro-distillation académique - Variante : Ecologique – de thym sous forme d’herbe ……… 185 ANNEXE 2 : Rapport de travail pratique relatif à la procédure d’extraction d’huile essentielle
par entrainement à la vapeur d’eau à l’aide de l’alambic de type « Alquitara » - Variante : Ecologique – de thym sous forme d’herbe ……….. 190 ANNEXE 3 : Rapport de travail pratique relatif à la procédure d’extraction d’huile essentielle par hydro-distillation traditionnelle à l’aide de l’alambic de type « Alquitara » - Variante : Ecologique – de thym sous forme d’herbe ……… 194 ANNEXE 4 : Eléments de renseignements indicatifs sur le spécimen et son environnement ……… 198 ANNEXE 5 : Article 1 : « Etude de variation de la concentration du thymol et du carvacrol dans l’huile essentielle de thym saturéioide au cours de vieillissement ».De son titre original en anglais :“Variation of concentrations of thymol and carvacrol in the essential oil of Thymus satureioides during aging”……….. 200 ANNEXE 6 : Article 2 : « Influence technologique des différentes méthodes d’extraction sur la concentration initiale du thymol dans l’huile essentielle de thym satureioide ».De son titre original en anglais :“The technological influence of
the different methods of extraction on the initial concentration of thymol in the essential oil of thyme (Thymus satureoides) ………. 207
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TABLE DES MATIERES
RESUME ...2
LISTE DES TABLEAUX ...8
LISTE DES FIGURES ...9
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES ... 11
LISTE DES ANNEXES ... 14
TABLE DES MATIERES ... 15
INTRODUCTION ... 18
I. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ... 23
A. Etat des lieux au Maroc. ... 25
1. Culture et recolte ... 26
1.1. Culture ... 26
1.2. Récolte (cueillette) ... 28
2. Traitement, Transformation Et Contrôle ... 32
2.1. Traitement et Transformation ... 32
2.2. Contrôle ... 35
3. Commercialisation ... 38
4. Utilisation et phytovigilance. ... 40
5. Recherche et développement ... 42
B. Thym saturéioide « Thymus satureioides ». ... 47
1. la plante ... 47
2. L’huile essentielle (HE)... 49
II. MATERIEL ET METHODES ... 51
A. Matériel et méthodes – Etude technique (A) ... 53
B. Matériel et méthodes – Etude technico-pratique (B) ... 56
16
1. L’approvisionnement en matière première de travail : ... 64
2. Identification du spécimen : ... 65
3. Extraction de l’huile essentielle de la partie aérienne fleurie du Thym saturéioide : ... 65
4. Caractérisation chimique initiale de l’extrait d’huile essentielle H.E/T.S obtenu : 67 5. Caractérisation chimique finale (en post – vieillissement) de l’extrait d’huile essentielle H.E/T.S. ... 69
6. Comparaison des aires individuelles de chacune des substances séparément (thymol et carvacrol), à t = 0 et à t = 6 mois et calcul du pourcentage d’écart. ... 69
III. RESULTATS ... 71
A. Stratégie d’amélioration et de développement du secteur des plantes médicinales au Maroc. ... 73
1. Culture Et Récolte ... 73
1.1. Culture ... 73
1.2. Récolte (cueillette) ... 76
2. Traitement, transformation et contrôle. ... 80
3. Commercialisation ... 84
4. Utilisation et phytovigilance. ... 84
5. Recherche et développement. ... 86
B. Procédures d’application (Etude technico-pratique). ... 89
1. Procédures d’extraction du thym (au nombre de trois) .. ... 90
2. Procédures analytique de la chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse CPG – SM / Cas des huiles essentielles ………. 122
3. Procédures d’habilitation analytique (habilitation du personnel à l’analyse) au sein d’un laboratoire de contrôle de produits de santé d’origine naturelle (P.S.O.N), notamment les produits de santé à base de plantes médicinales (PS.b.PM) ………. 149
17
C. Etude de variation de la concentration du thymol et du carvacrol de l’huile essentielle de thym saturéioide au cours de vieillissement en temps accéléré d’une durée de 6 mois.
... 159
1. Etape de récolte : ... 159
2. Etape d’identification : ... 159
3. Etape d’extraction. ... 159
4. Etape d’analyse initiale : caractérisation chimique initiale (à t=0) de l’huile essentielle H.E/T.S. ... 159
5. Etape d’analyse finale : caractérisation chimique finale (en post – vieillissement) de l’extrait d’huile essentielle H.E/T.S. ... 160
6. Calcul des pourcentages individuels et des écarts : ... 161
IV. DISCUSSION. ... 163
A. Discussion – Etude technique (A)... 164
B. Discussion – Etude technico-pratique (B) ... 165
C. Discussion – Etude expérimentale (C) ... 165
V. CONCLUSION ... 167
A. Conclusion spécifique à l’étude expérimentale ... 168
B. Conclusion générale. ... 168
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ... 177
18
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Fondements de la présente étude
La question des plantes médicinales (PM) et des produits dérivés ou produits de santé à base de plantes médicinales reste encore la grande question de santé qui se pose actuellement à l’échelle nationale.
En effet, plusieurs dangers d’ordre sanitaire sont encourus par les consommateurs des PM et leurs dérivés, avec quelques notifications à l’appui :
65 % de marocains consomment des plantes médicinales et leurs dérivés, pour la plupart sans aucune surveillance médicale et sans aucune garantie de sécurité [1]. En 2012, 12 décès ont été enregistrés et 230 cas d’intoxications aux plantes
médicinales recensés par le centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc [2]. De 1980 à 2008, le Centre Antipoison marocain « CAPM » a collecté 4287 cas
d’intoxications par les plantes, ce qui représente 5,1 % de tous les cas d’intoxications durant la même période, en dehors des piqûres et envenimations scorpioniques (PES) [3].
En l’occurrence, ce fléau de santé d’ordre national a été, jusqu’alors, peu traité malgré
l’importance du marché et la diversité des praticiens et des intervenants dans le domaine, ce qui impose aux professionnels de fédérer leurs forces pour faire face à cette situation critique.
C’est dans ce cadre de force de proposition que s’inscrit la présente étude.
But et Objectifs de l’étude
La présente étude est développée dans un souci majeur de participer modestement mais activement à ce chantier ouvert relatif au développement du secteur des plantes médicinales et leurs dérivés au niveau national en présentant notre propre point de vue tout en répondant à quelques questions d’actualité à ce propos. Notre objectif principal serait donc de proposer notre point de vue relatif à la stratégie de développement et d’amélioration du secteur dument inscrit dans le cadre d’harmonisation générale de la filière des PAM au Maroc.
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A ce titre, des objectifs opérationnels précis ont été fixés, à savoir :
Elaborer un état des lieux récent des plantes médicinales et leurs dérivés à l’échelle nationale permettant de se situer et se positionner sur les plans notamment organisationnel, structurel, technique, pratique, éthique…etc. et aux niveaux notamment culture, récolte, traitement, transformation, fabrication, contrôle, commercialisation, utilisation, suivi, recherche et développement;
Développer par la suite un plan stratégique d’amélioration et de développement du secteur en se basant sur les éléments de conclusion du point qui précède ;
Soutenir les points précédents par des études pratiques choisis pour l’application de certains points relevés dans le plan stratégique (quelques procédures techniques concrètes suivies d’une étude expérimentale soulevant la question de stabilité des huiles essentielles). Au titre de cette dernière étude (l’étude expérimentale) qui constitue l’objectif spécifique de la présente recherche, nous avons opté pour l’étude de la variation de concentration de deux principes actifs majoritaires de l’huile essentiel de thym saturéoide au cours de vieillissement en temps accéléré ; à savoir : le thymol et le carvacrol.
Principes du développement de l’étude
Il a été décidé de prime abord d’arrêter et fixer les principes stratégiques de fonctionnement et de démarches à suivre au cours de toute la durée du projet de recherche. Constituant l’âme de l’étude, ces principes, déterminant aussi la philosophie et la politique décisionnelle générale d’action à mener dans le temps et l’espace, sont exprimés à travers les caractères suivants :
La globalité
Il s’agit de mettre en place une vision globale de l’étude en la traitant sur tous les volets et à tous les niveaux de la thématique Plantes médicinales PM et produits de santé à base des plantes médicinales PSBPM.L’essence même de cette globalité est supportée, principalement, par les approches suivantes :
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La pluridisciplinarité : en faisant intervenir toutes les disciplines qui abordent l’objet d’étude, notamment la botanique, l’ingénierie et la technologie dont la biotechnologie, biologie, microbiologie, chimie, biochimie, physique, médecine, pharmacologie, pharmacognosie.
L’approche multisectorielle : En touchant tous les secteurs qui œuvrent dans le domaine des PM/PSBPM, notamment l’agriculture (culture, récolte…), l’industrie (agroalimentaire, pharmaceutique, cosmétique…), la santé (prescription de phytothérapie et aromathérapie, diététique, prévention, traitement…), l’assurance qualité (contrôle, analyse…), voire d’autres secteurs.
L’approche polyphasique : En respectant les différentes phases de développement du sujet suivant la logique de succession des faits, et ce, depuis la culture, la récolte, passant par la transformation (primaire), la fabrication, le conditionnement et la distribution jusqu’ au niveau du suivi et de la vigilance (phytovigilance).
L’unification des efforts et l’harmonisation professionnelle
Travailler de sorte à unifier tous les intervenants du secteur autour d’un consensus professionnel d’envergure nationale qui leur assurera leur place respective dans un contexte régulé, réglementé et harmonieux et qui leur permettra une fluidité et une souplesse d’interactivité claire et transparente, ce qui facilitera le développement durable du secteur et la prospérité des métiers qui s’y exercent.
L’éthique
Il est primordial de mener chaque action dans le respect total de la réglementation en vigueur et des recommandations locales à commencer par « la Charte de Doctorat », ainsi que le respect des personnes et organismes intervenant dans le secteur. Il a été décidé de plus au cours de la présente thèse, de créer et de développer certains points de vue d’ordre éthique concernant chacune des étapes principales ou chacune des activités majeures, afin de développer un aspect relatif à l’éthique du secteur.
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Totale autonomie
Prendre beaucoup d’écart vis-à-vis de toute influence qu’elle soit d’ordre technique, pratique ou réglementaire ou qu’elle soit d’origine interne ou externe, sera la devise de la présente étude. Seules les normes internationales (ISO, AFNOR….) ainsi queles pharmacopées reconnues à l’échelle internationale seront notre source normative et non pas stratégique, en attendant l’élaboration de nos propres normes en la matière.
Les démarches seront donc développées selon les règles de la logique et de la raison scientifique appliquées sur fond de l’existant national.
La trilogie
Il s’agit d’une étude à trois logiques de développement :
Etude bibliographique ;
Etude et développement technique ; Etude et développement pratique.
23
I
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Dans cette partie, sont relatées les données issues d’une synthèse approfondie et rationnelle des différentes recherches effectuées à travers la littérature scientifique et technique relative aux plantes aromatiques et médicinales du Maroc. Ces données sont organisées en deux différentes parties :
Une partie générale : traitant de la question des plantes médicinales du Maroc, de façon générale et au sens de fournir une sorte de version propre d’état des lieux ;
Une partie spécifique : exclusivement consacrée à l’espèce Thymus et sa variété endémique Thymus satureioides, en particulier à son huile essentielle.
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A. Etat des lieux au Maroc.
Un état des lieux sur les plantes médicinales et leurs dérivés est élaboré par synthèse de résultats obtenus suite à l’étude et l’analyse des données d’actualitésur tous les niveaux d’intervention (culture, récolte, transformation, contrôle, distribution, vente, recherche, suivi...) et tous les volets d’intérêt (acteurs/intervenants, activités, référentiels, contraintes...).
Il s’agit surtout de données officielles relevant de l’existant législatif, réglementaire, administratif, scientifique, technique et pratique, notamment les textes réglementaires,
les recommandations scientifiques et professionnelles usuelles ainsi que les publications officielles des organismes ou administrations de tutelle tels que - le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification – HCEFLCD, - Institut National des Plantes Médicinales et Aromatiques – I.N.P.M.A, aujourd’hui réorganisé en Agence Nationale des Plantes Aromatiques et Médicinales A.N.P.M.A, - le Ministère de l’Agriculture , - le Ministère de l’Intérieur (Direction des Affaires Rurales), le Ministère de la Santé (Centre Antipoison du Maroc - C.A.P.M) et autres intervenants.
L’état des lieux est illustré ci-dessous suivant la logique de succession des activités, selon les cinq principaux axes suivants :
Axe I : Culture et récolte ;
Axe II : Traitement, transformation et contrôle ;
Axe III : Commercialisation ;
Axe IV : Utilisation et phytovigilance ;
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1. Culture et récolte
1.1. Culture
Acteur(s) / Activité(s) / Nature de l’exploitation / Milieu / Autorité(s) Compétente(s)
La culture des plantes médicinales au Maroc concerne environ une trentaine d’espèces (Tableau 1), enregistrant à peine 2 % de la production générale de la biomasse [4].
La culture se fait à travers toute une chaine d’activités avec en premier lieu, la préparation de l’espace ou du milieu de culture, suivie par les activités de culture proprement dites, telle que le semis, la plantation, la multiplication (le bouturage, le marcottage…etc.), l’irrigation/l’arrosage, la fertilisation, le traitement biologique ou chimique (herbicides, insecticides…etc.).
Les acteurs concernés sont composés, en majorité, des paysans ou petits et moyens agriculteurs locaux travaillant dans des exploitations paysannes traditionnelles et dans un degré moindre, des agriculteurs modernes spécialisés qui gèrent des exploitations agricoles modernes sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime.
Il y a lieu de noter les éléments de faiblesse suivants :
La majorité de la main d’œuvre est peu (ou pas) instruite et/ou habilitée aux taches de la culture des plantes médicinales (PM) conformément aux normes requises ;
Les terrains de paysans consacrés à la culture des PM sont, en majorité, de petites superficies, ce qui rend difficile leur gestion optimale ;
Etant des terrains privés, cela rend difficile, la possibilité de leur éventuelle intégration ou de leur fédération en unités plus grandes ;
De plus, il faut noter le fait que l’agriculture marocaine en général, réserve très peu, de terrains pour la culture des PM, par rapport aux autres types de cultures agricoles. Les activités de culture des PM mentionnées, ne sont soumises à aucune règle
professionnelle de normalisation, d’optimisation ou de rationalisation et surtout à aucune politique de contrôle, de vérification, d’inspection ou de suivi.
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Référentiels(Textes législatifs et réglementaires, Exigences administratives, Recommandations professionnelles (techniques, pratiques, éthiques), Publications
scientifiques de référence.)
Le référencement réglementaire, administratif, technique et pratique relatif à la culture des PM au niveau national, reste quasi inexistant, à moins de compter quelques rares textes généraux d’agriculture (pas de spécificité) notamment l’arrêté du ministre de l’agriculture et de la pêche maritime n°374-13 du 24 rabie I 1434 (7 février 2013) modifiant l’arrêté du ministre de l’agriculture, du développement rural et des eaux et forêts n° 1577-02 du rejeb 1423 (16 septembre 2002) fixant la liste des genres et espèces des variétés protégeables, les éléments sur lesquels porte le droit de l’obtenteur pour chaque genre et espèce ainsi que la durée de protection pour chaque espèce.
Cet arrêté déclare la protection, parmi d’autres, de quelques espèces de plantes médicinales telles que : le safran, le laurier, le géranium, le rosier, le chrysanthème ou encore l’arganier. D’autre part, nous constatons qu’aucune exigence administrative (surtout pour le cas des zones privées) et aucune recommandation professionnelle nationale officielle n’est connue à ce jour en matière de la culture des PM au niveau national, d’autant plus que les publications scientifiques nationales portées sur cette culture spécifique sont très rares.
Considérant que l’existant ci-dessus mentionné en matière de référencement de la culture des PM, ne comprend que les points faibles du système, nous ne pouvons que reproduire ses éléments :
Absence de textes législatifs/réglementaires spécifiques à la culture des PM ; Manque de recommandations nationales officielles pour la culture des PM ; Absence d’exigence d’ordre administratif pour la culture des PM ;
Manque de publications nationales scientifiques suffisantes et systématiques relatives à la culture des PM sur le territoire national.
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1.2. Récolte (cueillette)
Acteur(s) / Activité(s) / Nature de l’exploitation / Milieu / Autorité(s) Compétente(s)
Les récoltes et cueillettes des PM sur le territoire marocain sont effectuées, habituellement, par la main d’œuvre locale suivant les trois principales options procédurales suivantes [5] [6] :
Pour les plantes spontanées poussant dans le domaine forestier de l’Etat :
Le Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification HCEFLCD gère le domaine à travers ses directions régionales, en procédant, selon le cas, à la règle des appels d’offre ou des marchés directs.
Seuls les acteurs officiels reconnus en tant que tels par HCEFLCD, ont le droit de déposer la demande d’exploitation des PM relevant de ce domaine. Ces derniers sollicitent en général la main d’œuvre locale dont les cueilleurs saisonniers et paysans locaux ;
Pour les plantes spontanées ou semi spontanées poussant sur des terrains soumis sous régime collectif relevant des collectivités ethniques locales :
Ce sont les collectivités locales concernées qui gèrent le domaine selon les mêmes procédures, décrites au point précédent ;
Pour les plantes spontanées ou semi spontanées poussant sur des terrains privés dits « Melk » ainsi que pour les plantes de culture.
Ce sont les propriétaires qui s’en chargent sans aucune contrainte administrative à moins que leur exercice dans le domaine de l’agriculture ne soit soumis aux règles générales du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime entant qu’autorité de tutelle.
Il est à noter aussi que les plantes médicinales spontanées représentent à peu près 90 % de la production nationale, alors que seulement 10 % de la production est issue des plantes médicinales cultivées [6].
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Nous présentons ci-dessous la répartition géographique des principales plantes aromatiques et médicinales au Maroc au tableau 1 (cultivées [4]) et tableau 2 (spontanées [7]).
Tableau 1
Répartition géographique des principales Plantes Aromatiques et Médicinales Cultivées au Maroc [4]
Selon le rapport final – 2008- conjoint émanant du HCEFLCDet de l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International :United States Agency for International
Développent ou USAID,relatif à : « La STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR DES
PLANTES AROMATIQUES ET MEDICINALES AU MAROC » ; édité le 23/09/2009.
ESPECES PRINCIPALES REGIONS
Lavande Khémisset- Oulmes
Menthe Toutes les régions du Maroc Verveine Haouz
Henné Ouarzazate _ Errachidia Rosier Ouarzazate – Khémisset
Iris Marrakech
Coriandre Gharb – Loukous – Tadla – Tafilalt – Al Houceima – Beni Mellal – Casablanca – Chefchaoun – Essaouira – Fes – Figuig – Khenifra – Marrakech – Meknes – Nador – Oujda – Settat - Sidi Kacem – Taounate – Tétouan.
Piment Doukkala – Haouz – Moulouya – Tadla – Tafilalt – Al Hoceima – Beni Mellal – Casablanca – Chichaoua – Marrakech – Mekhnès – Nador – Settat – Sidi Kacem.
Persil Tadla – Tafilalet – Al Houceima – Essaouira – Fès – Meknes – Nador – Oujda – Sidi Kacem – Tetouan
Safran Taroudant
Ail Chefchaouen – Meknes – Oujda – Tetouan
Fenugrec Gharb – Chefchaouen – Safi – Settat – Sidi Kacem – Taounate Anis Chefchaouen – El Hajeb – Taounate
Nigelle Chefchaouen – Essaouira –
Cumin Tafilalet – Chichaoua – Essaouira – Figuig Basilic Agadir
Origan Chefchaouen – Taounate
Thym Tafilalet – Marrakech – Taounate Carthame
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Oranger Khemisset
Jasmin Khemisset
Caroubier Chefchaouen – Marrakech – Nador – Sidi Kacem – Taounate Menthe Pouliot Taounate
Sauge Tétouan
Absinthe Guelmim – Khenifra – Nador – Taounate Carvi El Hajeb – Ifrane
Sésame Haouz – Tadla – Beni Mellal – Fès
Céleri Tadla – Tafilalet – Al Houceima – Meknes – Nador – Oujda – Tétouan
Fenouil Tadla – Tafilalet – Casablanca – Chichaoua – Essaouira – Meknes – Taounate.
Tableau 2
Répartition géographique des principales Plantes Aromatiques et Médicinales spontanées au Maroc [7]
ESPECES PRINCIPALES REGIONS Thym
(Thymus satureioides)
Agadir, Azilal, Marrakech
Romarin
(Rosmarinus officinalis L.)
Oujda, Taza, Boulmane , Khenifra
Caroubier (Ceratonia silica)
Azilal, Beni Mellal , Taza, Khenifra, Sefrou
Lichen (Cetraria islandica L .)
Beni Mellal, Khenifra, Ifrane, Taounate
Armoise (Artemisia herba alba
Asso)
Agadir, Errachidia, Ouarzazate, Oujda
Laurier sauce (Laurus nobilis)
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Référentiels(Textes législatifs et réglementaires, Exigences administratives, Recommandations professionnelles (techniques, pratiques, éthiques), Publications
scientifiques de référence.)
Aucune recommandation professionnelle officielle n’est connue à ce jour, à moins de compter quelques initiatives très restreintes d’une ou de plusieurs institution(s) travaillant dans le secteur sans pour autant être validé par l’ensemble des professionnels à l’exemple du :
« GUIDE DES BONNES PRATIQUES DE COLLECTE DES PLANTES AROMATIQUES ET MEDICINALES DU MAROC » GBPC.
Ouvrage paru en mai 2014 dans le cadre du projet PAM « Intégration de la biodiversité dans les chaînes de valeurs des plantes aromatiques et médicinales méditerranéennes du Maroc » Avec le concours financier de :
- Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification ; - Programme des Nations Unies pour le Développement ;
- Fonds pour l’Environnement Mondial ; - Agence de l’Oriental ;
- Coopération Allemande au Développement GIZ (Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit).
Se référant lui-même à des référentiels déjà existants depuis 2003 à savoir :
Organisation Mondiale de la Santé (WHO : World Health Organization), 2003. Directives OMS sur les bonnes pratiques agricoles et les bonnes pratiques de récolte (BPAR) relatives aux plantes médicinales. Document de l’OMS, Genève, Suisse. Europam, 2006. Guidelines for Good Agricultural and Wild Collection Practice
(GACP) of Medicinal and Aromatic Plants. Brussels, April, 2006; EUROPAM GACP Working Copy no. 7.3.
FAO:Food and Agriculture Organization (Ben Heron), 2010. Trainer’s Manual on Good Agricultural and Collection Practices (GACP) for Medicinal Plants. Edited by Satyabrata Maiti. Boriavi, Anand, Gujarat, India.
Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et Fond pour l’Environnement Mondial (FEM), 2012. Guide pour une collecte durable des plantes aromatiques et médicinales spontanées et les opérations post-récolte, cas du Liban.
32
2. Traitement, Transformation Et Contrôle
2.1. Traitement et Transformation
Acteur(s) / Activité(s) / Nature de l’exploitation / Milieu / Autorité(s) Compétente(s)
Le champ d’activité est très vaste, prenant départ depuis la fin de la phase de la récolte ou de cueillette des PM jusqu’au produit fini de santé à base de PM, à l’issue du traitement et de la transformation des PM ;
Cela concerne aussi différents secteurs industriels, pour ne citer que l’industrie : - agro-alimentaire ;
- pharmaceutique ;
- parapharmaceutique (ex produits d’hygiène corporelle) ; - de cosmétiques et parfumeries ;
- des produits biocides : désinfectants locaux et des phytosanitaires ; - des produits vétérinaires.
On distingue trois principaux groupements d’activités :
Le traitement des PM notamment les activités de séchage et de distillation qui se fait en grande partie sur les lieux ou sites de collecte (Cas du traitement artisanal, tel que chez les particuliers, les associations, les coopératives.). Il se fait aussi dans les zones particulières réservées au niveau des sites industriels spécialisés.
la transformation des PM qui reste encore partagée entre deux formes co-existantes, la forme artisanale (au niveau de quelques coopératives, associations ou particuliers) et la forme industrielle (au niveau des industriels spécialisés dans le domaine).
La transformation élaborée ou la fabrication des produits de santé à base de plantes médicinales ou PS.b.PM, dont l’exigence en qualité est très élevée. Cette activité est presque monopolisée par des sociétés internationales installées sur le territoire national à moins de compter une ou deux firmes marocaines qui s’affichent dans cette liste.
D’autre part, on notera les éléments majeurs de contraintes qui, à nos yeux, nuisent au bon fonctionnement du secteur dans son volet consacré au traitement, à la transformation et à la fabrication proprement dite, tels :
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L’aspect artisanal encore majoritaire qui marque la production nationale des PM avec tout ce que cela peut engendrer en terme de pertes, de détériorations, d’anomalies et de défauts affectant la biomasse et ses dérivés ainsi que son environnement. Le plus marquant ici, est que le patrimoine naturel alimente plus les herboristes ou « Aachabas », ceux-ci achètent chez les intermédiaires qui collectent dans les souks. Il existe une sorte de confusion et d’ambigüité marquante, en termes de définition et
d’activité, entre ce qui relève du « traitement après récolte » et les autres notions : - la transformation et – la fabrication ;
Le manque de cadre organisationnel technique pouvant encadrer le secteur à l’échelle nationale, ce qui explique le désordre qui règne dans le secteur ;
Le manque de traçabilité ascendante et/ou descendante des matières et des produits dérivés, également un désordre au sein du secteur qui pousse même des entreprises locales à importer la matière végétale. « C’est une aberration ! Puisque c’est la même matière végétale qui existe au Maroc, que ces sociétés exigent une certaine traçabilité qu’elles n’ont pas forcément en se ravitaillant localement » [8];
Le manque d’un contrôle qualité rigoureux et systématique des PM et dérivés, faute de registre Qualité national officiel et de moyens alloués à cette tache ;
Référentiels(Textes législatifs et réglementaires, Exigences administratives, Recommandations professionnelles (techniques, pratiques, éthiques), Publications
scientifiques de référence.)
Sur le plan législatif et réglementaire, tous les textes régissant le secteur industriel d’une façon générale, sont aussi applicables dans le présent cas de figure.
A noter aussi, et dans le seul cas des médicaments à base de plantes ; l’application du Dahir n° 1-06-151 du 30 chaoual 1427 (22 novembre 2006) portant promulgation de la loi n° 17-04 portant code du médicament et de la pharmacie.
Les seules exigences administratives connues à ce jour et qui sont applicables aux produits PS.b.PM issus de la transformation et/ou fabriqués à partir des PM sont les suivants :
Pour les médicaments à base de PM, une autorisation de mise sur le marché est exigée, un dossier d’AMM classique doit être déposé ;
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Pour les compléments alimentaires (CA), les denrées alimentaires destinées à une alimentation particulière (DADAP) ainsi que les produits cosmétiques (PC), seul le droit d’enregistrement est en vigueur.
Quant aux recommandations professionnelles d’actualité, seule l’industrie pharmaceutique dispose d’un « Guide de Bonnes Pratiques de Fabrication » et de la Pharmacopée européenne (dernière édition) pour les monographies.
Certes, il s’agit de documents étrangers, français (pour le guide) et européen (pour la pharmacopée) mais applicables, puisque recommandés, par l’industrie et l’administration
pharmaceutique marocaine.
D’autre part et d’après les données qui précédent, on peut constater les manquements suivants :
Absence de textes législatifs/réglementaires spécifiques régissant les activités de traitement et de transformation des PM ainsi que les procédés de fabrication des PS.b.PM au niveau national, surtout pour les secteurs autres que pharmaceutique. En dehors du médicament, aucune exigence d’importance qualitative n’est applicable,
à nos jours pour les PM et PS.b.PM surtout en ce qui concerne le marché traditionnel, à moins de noter le contrôle des C.A (compléments alimentaires) et des P.C (produits cosmétiques) qui se fait uniquement sur étude de dossier ;
Absence totale d’un cadre interprofessionnel relatif aux recommandations techniques et pratiques (ex : guides pratiques, procédés, procédures de travail, protocoles…etc.), pour l’exercice des activités de traitement et de transformation des PM ainsi que les procédés de fabrication des PS.b.PM au niveau national, surtout pour les secteurs autres que pharmaceutiques ;
Absence de référentiels officiels nationaux surtout pour les secteurs non pharmaceutiques ;
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2.2. CONTRÔLE
Acteur(s) / Activité(s) / Nature de l’exploitation / Milieu / Autorité(s) Compétente(s)
A nos jours, le contrôle concerne surtout, les secteurs et les industries légales et organisés, en ciblant des catégories précises, à l’exemple des produits d’importation ou destinés à l’export, suivant un programme de ciblage et d’échantillonnage propre à chaque organisme ou des produits pharmaceutiques, dans le cas de l’industrie pharmaceutique.
On note toutefois qu’un champ de travail relativement large reste encore en dehors de tout contrôle ou surveillance. Il s’agit :
Du marché traditionnel parallèle ;
Des autres secteurs et industries de production des produits de santé à base de .PM, en dehors du secteur pharmaceutique.
Les principaux acteurs du contrôle des PM et leurs dérivés sont :
L’ONSSA ou « Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires », relevant du Ministère de l’Agriculture, chargé de contrôler, entre autres, les produits végétaux et d’origine végétale surtout à l’import ou à l’export.
Le laboratoire national de contrôle des médicaments et l’inspection de la pharmacie, relevant de la Direction du Médicament et de la Pharmacie, Ministère de la Santé, se consacre, particulièrement, au contrôle des produits pharmaceutiques entre autres ceux à base de PM dans les limites du secteur pharmaceutique ;
Les bureaux municipaux ou communaux d’hygiène (BMH) ou (BCH), relevant du Ministère de l’Intérieur, ont pour mission de surveiller et contrôler les produits de consommation et d’hygiène d’une façon générale, et ce, dans la limite de l’étendue territoriale relevant de leur compétence.
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Les principaux autorités de tutelle sont au nombre de trois :
Le Ministère de la santé : Pour ce qui relève du LNCM/Inspection de la pharmacie et le CAPM ;
Le Ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime : Comme autorité de tutelle de l’ONSSA ;
Le Ministère de l’Intérieur (gouverneurs et walis) : Comme autorité de surveillance, dans le cas des bureaux municipaux ou communaux d’hygiène (BMH) ou (BCH).
Cependant, ces différents acteurs ne peuvent assumer totalement le contrôle et la vigilance des PM et leurs dérivés sur l’ensemble du territoire national, pour les raisons suivantes :
L’immensité du marché laisse passer sans contrôle et sans surveillance, la majorité des produits à travers les voies et les marges qui échappent à ces différents acteurs ;
Manque de programme de travail unifiant tous les intervenants dans le domaine et qui pourrait les englober, les intégrer et surtout les encadrer, ce qui a pour conséquence la déperdition des efforts individuels et unilatéraux dans une multitude de points, de faits, de situations ou d’événements non traitées, mal traitées ou insuffisamment traitées.
RéférentielsTextes législatifs et réglementaires, Exigences administratives, Recommandations professionnelles (techniques, pratiques, éthiques), Publications
scientifiques de référence.
Les activités de contrôle des PM et leursdérivés, sont réglementés par des règles en vigueur et encadrées par des recommandations professionnelles usuelles, édictées par différents référentiels nationaux, notamment:
Les textes législatifs et réglementaires
Dahir n° 1-09-20 du 18 février 2009 portant promulgation de la loi n°25 – 08 portant création de l’office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires « ONSSA » ; chargé de contrôle et de suivi des produits et denrées alimentaires ;
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Décret n° 2-72-273 du 24 avril 1974, portant création du Laboratoire National de Contrôle des Médicaments « LNCM », chargé du contrôle analytique des produits pharmaceutiques ;
Décret Royal n° 257-66 du 16 septembre 1966 portant réglementation de l’inspection de la pharmacie ;
Dahir n° 1-06-151 du 30 chaoual 1427 (22 novembre 2006) portant promulgation de la loi n° 17-04 portant code du médicament et de la pharmacie, dont le titre III est consacré à l’inspection de la pharmacie.
Les recommandations professionnelles (techniques, pratiques)
Pour le secteur pharmaceutique :
Système d’assurance et de contrôle qualité interne aux établissements pharmaceutiques de fabrication et de distribution, et ce, dans le cadre des « Bonnes Pratiques de Fabrication ». Il s’agit d’un important système qui permet un autocontrôle systématique au sein même des entreprises pharmaceutiques, ce qui facilite la surveillance et le contrôle général du secteur ;
Les critères de qualité portées par les dossiers d’Autorisation de Mise sur le Marché, notamment les parties pharmaceutique et pharmaco-toxicologique ;
Pour les autres secteurs :
Les normes marocaines « NM » relatives à quelques PS.b.PM ;
Les documents scientifiques internationaux dits de référence, recommandées notamment, sur le territoire national :
« Bonnes Pratiques de Fabrication »
Ministère des affaires sociales et de la santé – Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.
Décision du 4 décembre 2013 relative aux bonnes pratiques de fabrication (Journal officiel de la République française du 7 janvier 2014, texte n°2 sur 82) NOR : AFSM 1300211 S ;
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Pharmacopée européenne (dernière édition) pour les monographies ; Les normes internationales relatives aux PM et dérivés ;
Les normes ISO relatives à la gestion qualité et la gestion sécurité des produits, notamment ;
- la famille des normes iso 9000 dont :
. Iso 9001 : 2015 qui établit les exigences relatives à un système de management de la qualité ;
. Iso 9000 :2015 qui couvre les notions fondamentales et la terminologie ; . Iso 9004 :2009 qui montre comment augmenter l’efficience et l’efficacité d’un système de management de la qualité ;
. Iso 19011 : 2011 qui établit les lignes directrices pour les audits internes et externes des systèmes de management de la qualité ;
- la norme iso 22000 relative au Management de la sécurité des denrées alimentaires ; - la norme Iso/TS 22002-1 (PAS 220) portée sur le programme pré requis pour la sécurité
des denrées alimentaires ;
- la norme iso 31000 relative au Management du risque.
3. Commercialisation
Acteur(s) / Activité(s) / Nature de l’exploitation / Le milieu / Autorité(s) Compétente(s)
Le champ d’activité relevant de ce volet concerne principalement les activités de distribution et de vente desPM et leurs dérivés au gros ou au détail, que ça soit en interne ou pour l’export à l’étranger.
La vente ou la distribution au gros se fait principalement par les sociétés et entreprises spécialisées (gros producteurs, grossistes-répartiteurs et exportateurs), notamment les coopératives et associations spécialisées.
Les points de vente et de distribution au détail des PM et leurs dérivés, sont constitués généralement, par les pharmacies, les magasins spécialisés, les herboristes, les attaras, les achaabas,…etc. Le secteur privé prédomine avec en tête, les différentes sociétés nationales spécialisées dans la distribution et l’exportation des PM et produits de santé à base de PM.
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Quant au marché intérieur, il est en majorité traditionnel et non réglementé ;
Le commerce et la distribution des PM et leurs dérivés se fait sur deux marchés parallèles mais contradictoires, en l’occurrence :
Le marché organisé officiel, qui, et malgré ses faiblesses, reste, néanmoins, soumis aux règles nationales de commerce. Il s’agit ici, surtout, du cas de l’export et dans une moindre importance, du commerce légal des PM et leurs dérivés sur le marché marocain intérieur ;
Le marché traditionnel parallèle : Généralement, non soumis à aucune règle puisqu’il n’est pas contrôlé et ne fait l’objet d’aucun suivi. C’est le cas de vente aux et/ou des « achaaba(s) », « attara(s) », dit(s) « traditionnels » à la fois dans les périmètres urbains et ruraux ou au niveau des souks traditionnels. C’est bien évidemment, ce marché là, qui représente un risque pour la santé des consommateurs ainsi que pour celle de l’économie nationale. Il est à noter qu’une partie très large d’acteurs travaillant dans le domaine des PM et dérivés, de manière dite « traditionnelle » échappe encore et toujours à tout contrôle professionnel ou administratif. Cette majeure partie de main d’œuvre manque souvent de compétences et d’habilités requises pour cet exercice professionnel.
Référentiels (Textes législatifs et réglementaires, Exigences administratives, Recommandations professionnelles (techniques, pratiques, éthiques), Publications
scientifiques de référence.
En dehors des textes généraux régissant les actes de distribution, de commerce et d’exportation au Maroc, sont applicables aux PM et leurs dérivés, les règles spécifiques suivantes :
Dahir du 12 Rabie II 1341 (2 décembre 1922) portant règlement sur l’importation, le commerce, la détention et l’usage des substances vénéneuses, tel qu’il a été modifié et complété. Toujours en vigueur, ce texte est applicable, entre autres, aux plantes dites « toxiques » ;
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le code du médicament et de la pharmacie susmentionné est appliqué pour les médicaments et les préparations pharmaceutiques à base de plantes médicinales avec l’exigence d’autorisation de mise sur le marché (AMM).
Quant aux compléments alimentaires, les denrées alimentaires destinées à une alimentation particulière (DADAP), ainsi que les produits cosmétiques à base de plantes médicinales (PM), seules des procédures d’enregistrement sont appliquées avec dépôt de dossier complet de demande d’enregistrement, comportant l’ensemble des éléments officiels et d’actualité relatifs à la documentation scientifique, administrative, technique et pratique portée sur le oules produit(s) en question.
4. Utilisation et Phytovigilance.
Acteur(s) / Activité(s) / Nature de l’exploitation / Milieu / Autorité(s) Compétente(s)
Le mode d’utilisation des PM et leurs dérivés par la population locale est très préoccupant que plusieurs dangers d’ordre sanitaire sont encourus par les consommateurs, avec quelques notifications à l’appui :
65 % de marocains consomment des plantes médicinales et leurs dérivés, pour la plupart, sans aucune surveillance médicale et sans aucune garantie de sécurité [1]. En 2012, 12 décès ont été enregistrés et 230 cas d’intoxications aux plantes
médicinales recensés par le centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc [2]. De 1980 à 2008, le Centre Antipoison marocain « CAPM » a collecté 4287 cas
d’intoxications par les plantes, ce qui représente 5,1 % de tous les cas d’intoxications durant la même période, en dehors des piqûres et envenimationsscorpioniques (PES) [3].
Quant au suivi et la vigilance, le principal acteur officiel est le « Centre Antipoison et de Pharmacovigilance du Maroc (CAPM) », Ministère de la Santé. Ce centre est chargé de l’élaboration et de la gestion de la base de données relative à la pharmacovigilance, notamment la phytovigilance sur le territoire national, impliquant des collaborateurs fiables soit les principaux fournisseurs du CAPM, en base initiale de données, à savoir :