• Aucun résultat trouvé

Ballons ACT chez la femme : évolution de l’efficacité au cours des 24 mois suivant l’implantation

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Ballons ACT chez la femme : évolution de l’efficacité au cours des 24 mois suivant l’implantation"

Copied!
8
0
0

Texte intégral

(1)

Disponibleenlignesur

ScienceDirect

www.sciencedirect.com

ARTICLE ORIGINAL

Ballons ACT chez la femme : évolution de l’efficacité au cours des 24 mois suivant l’implantation

Adjustable continence therapy balloons in women: Evolution of efficacy within the 24 months following implantation

P. Guiffart

, B. Reix , A. Martin-Malburet , F. Marcelli , X. Biardeau

Serviced’urologieetd’andrologie,hôpitalClaudeHuriez,universitéLille,CHULille,59000 Lille,France

Rec¸ule2f´evrier2018 ;acceptéle7septembre2018 DisponiblesurInternetle10octobre2018

MOTSCLÉS

Incontinenceurinaire d’effort;

Insuffisance sphinctérienne; BallonsACT; Femme

Résumé

Objectif.—Évaluerlesrésultatsentermesd’efficacitéaucoursdutempsdesballonslatéro- urétrauxACT® chezlafemmedansletraitementdel’incontinenceurinaired’effort(IUE)par insuffisancesphinctérienne(IS).

Méthode.—Touteslespatientes ayantuneIUEparIStraitées parl’implantation deballons latéro-urétrauxACTbilatérauxentreseptembre2008etnovembre2015etsuiviesrégulièrement pendantuneduréed’au-moins24moisétaientéligibles.Lesrésultatsétaientévaluésà6,12et 24mois.Lescritèresd’efficacitéétaientdéfinisainsi:Lesuccès—portaumaximumd’unepro- tectionparjouretuneévaluationparéchelleverbalesimple(EVS)≥à9/10.L’amélioration— diminutiondunombredeprotectionsparjouretEVS≥5/10.L’échec—augmentationoustabilité dunombredeprotectionsparjouret/ouEVS<5/10.L’échecétaitconsidérécommeprimaire lorsqu’il survenait sans aucuneamélioration ressentie en postopératoire. Il était considéré commesecondairelorsqu’ilsurvenaitaprèsunepériodedesuccèsoud’amélioration.

Résultats.—18 patientes ontété suiviespendant24 mois.Le taux de succèsétait respec- tivement de17 %, 33 %et 33 %, à6, 12 et24 mois de suivi. Letaux d’amélioration était respectivementde61%,39%et17%à6,12et24moisdesuivi.Letauxd’échecprimaireétait de22%.Letauxd’échecsecondaireétaitde6%à12moisetde33%à24moisdesuivi.

Auteurcorrespondant.Serviced’urologieetd’andrologie,hôpitalClaudeHuriez,CHUdeLille,1,ruePolonovski,59037Lillecedex, France.

Adressee-mail:pauline.guiffart@gmail.com(P.Guiffart).

https://doi.org/10.1016/j.purol.2018.09.003

1166-7087/©2018ElsevierMassonSAS.Tousdroitseserv´es.

(2)

Conclusion.—Les résultatsen termesd’efficacitédesballons ACT s’altèrentavec letemps nécessitantunsuiviprolongédespatientesimplantées.

Niveaudepreuve.— 4.

©2018ElsevierMassonSAS.Tousdroitsr´eserv´es.

KEYWORDS Stressurinary incontinence;

Intrinsicsphincter deficiency;

ACTBalloon;

Women

Summary

Purpose.—ToanalyzethefunctionaloutcomesovertimeofACTballooninwomenwithstress urinaryincontinence(SUI)secondarytointrinsicsphincterdeficiency(ISD).

Method.—AllpatientswithSUIsecondarytoISDwhounderwentbilateralACTballoonimplan- tationbetweenSeptember2008andNovember2015andregularlymonitoredforaperiodofat least24monthswereeligible.Theresultswerestudiedat6,12and24months.Efficacywasdefi- nedas:Success—maximum1safetypadperdayandvisualanaloguescale(VAS)rating≥9/10.

Improvement—decreaseinthenumberofpadsusedperdayandVAS≥5/10.Failure—increase orstabilityofthenumberofpadsusedperdayand/orVAS<5/10.Failurewasconsideredas primarywhenitoccurredwithoutanysuccessorimprovement.Itwasconsideredassecondary whenitoccurredafteraninitialperiodofsuccessorimprovement.

Results.—18 patientswere monitoredduring24months. Thesuccessratewas respectively 17%,33%and33%at6,12and24monthsoffollow-up.Theimprovementratewasrespectively 61%,39%and17%at6,12and24monthsoffollow-up.Theprimaryfailureratewas22%.The secondaryfailureratewas6%at12monthsand33%at24monthsoffollow-up.

Conclusion.—ACTballoonefficacytendstodecreasewithtimerequiringalong-termfollow-up ofimplantedpatients.

Levelofevidence.—4.

©2018ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.

Introduction

Avec une prévalence variant dans la littérature de 4 à 57 %, l’incontinence urinaire d’effort (IUE) féminine est unepathologiefréquente,dontl’incidenceaugmenteavec l’âge,àl’origined’unealtérationmajeuredelaqualitéde vie[1,2].Lapriseenchargedel’IUEestconditionnéeparla physiopathologiesous-jacente.Ainsi,letraitementconser- vateurcomprenantnotammentlaprescriptiondeséancesde rééducationpérinéale,constituelapriseenchargeinitiale de référence [3]. En cas d’échec, différents traitements chirurgicaux peuvent être proposés. La recherche d’une hypermobilitéurétraleaucoursdel’examencliniqueconsti- tueunélémentfondamentaldanslechoixdelatechnique proposée.Encasd’hypermobilité urétraleetenprésence d’untest desoutènement sous-urétralpositif, il convient deproposerdansunpremiertempslamiseenplaced’une bandelette sous-urétrale [3]. Au contraire, en l’absence d’hypermobilitéurétraleetlorsquel’insuffisancesphincté- rienne(IS)sembleêtrelacauseprincipaledeI’IUE,lamise enplaced’unsphincterurinaireartificiel(SUA)constituele traitementderéférence[4].Cedispositifimposecependant deréaliserchezlafemmeunechirurgieinvasiveafindevenir positionnerlamanchetteautourducolvésical.Enoutre,il requiertlaprésenced’unebonnedextéritéetl’absencede troublecognitif,indispensablesàsabonneutilisation.

Depuisunedizained’année,lesballonslatéro-urétraux ACT(AdjustableContinenceTherapy)(Uromedica®,Irvine,

CA, États-Unis) sont venus compléter l’arsenal thérapeu- tiquedanslecadredelapriseenchargedel’IUEparIS.Ce dispositif,constituédedeuxballonsdistincts,estimplanté parvoie périnéaleetpositionné au niveaudu colvésical.

Chaqueballonest munid’unechambre deremplissageen titane placéeauniveaudes grandeslèvrespermettantun remplissage progressif et un ajustement régulier de leur volume.Unerevuesystématiquedelalittérature[5]trou- vaitchezlafemmeuntauxdesuccès/améliorationde66à 78%aucoursd’unsuivimédiande1à6ans.Uneétuderéa- liséeultérieurement[6]trouvait,quantàelle,untauxde succèsstrictde58%aprèsunsuivimoyende67semaines.

Plusrécemment,Fretonetal.[7]ontrapporté àpartir dedeuxcohortesrétrospectiveslesrésultatscomparésdes SUAetdesballonsACTdanslapriseenchargedel’IUEpar IS.LetauxdesuccèsduSUAétaitévaluéà71%contrede 22 % pour lesballons ACT. Néanmoins la composition des deuxgroupesétaientsignificativementdifférentes.Lesbal- lons ACTétant proposés chezdes patientes plus âgéeset ayant unplus grandnombredecomorbidités.Enoutre, le taux decomplications peropératoiresétaitplus élevélors del’implantationd’unSUA.

LesballonsACTsemblentdonctrouverleurplaceentant qu’alternativeauSUAchezlespatientespourlesquellesune chirurgieabdominaleestdifficilementenvisageableouchez lesquellesl’altérationdela dextéritéet/oudes capacités cognitivesviendraientlimiterlamanipulationd’unpotentiel SUA.

(3)

Cependant,lesdonnéesactuellementdisponiblessurles ballonsACTchezlafemmesonttoutesissuesd’étudestrans- versales, évaluant l’efficacité des ballons latéro-urétraux ACTauseindepopulationsdontladuréedesuiviesthété- rogène,sanstenircomptedel’évolutiondeleurefficacité dansletemps.

L’objectifprincipaldecetteétudeétaitdoncd’évaluer l’efficacité des ballons latéro-urétraux ACT au cours du temps,dansletraitementdel’IUEparISchezlafemme.

Méthode

Schéma et population de l’étude

Ils’agitd’uneétuderétrospectiveetmonocentriquemenée au sein d’un service d’urologie hospitalo-universitaire franc¸ais.TouteslespatientesayantuneIUEparIStraitées parl’implantationdeballonslatéro-urétrauxACTbilatéraux entre septembre 2008 et novembre 2015 et suivies régu- lièrement pendant une duréed’au moins 24 moisétaient éligibles.

Bilan préopératoire

L’évaluationpréopératoireétaitstandardiséeetcomprenait un examen cliniquecomplet associé à la réalisation d’un bilanurodynamique.L’interrogatoireetl’examenphysique permettaient de préciserle type d’incontinenceurinaire.

Une évaluation du score de Stamey [8] et un examen vessiepleine, avectest à latoux etmanœuvre desoutè- nementurétral, étaientégalement réalisés.L’insuffisance sphinctérienne était définie cliniquement par l’absence d’hypermobilitéurétraleoulaprésenced’une hypermobi- litéurétralemaisassociéeàunemanœuvredesoutènement négative. Le bilan urodynamique comprenait une mesure du débit maximum initial et final, une mesure du résidu post-mictionnel (RPM) parcathétérisme intermittent, une profilométrieurétrale,ainsiqu’unecystomanométrie.

Technique chirurgicale

Les patientes étaient opérées en ambulatoire ou dans le cadred’unecourtehospitalisationencasdenon-éligibilité à l’ambulatoire. La stérilité des urines était contrôlée en préopératoire par un examen cytobactériologique des urines(ECBU) réalisé 10jours avant l’intervention.Encas d’ECBUpréopératoirepositif,uneantibiothérapieadaptée àl’antibiogrammeétaitinitiée48havantl’interventionet poursuivijusqu’à48haprès.

Lespatientesétaientopéréessousanesthésiegénérale.

Uneantibioprophylaxieétaitsystématiquementadministrée lorsdel’inductionanesthésiqueconformémentauxrecom- mandations [9]. La technique opératoire était similaire à celledécriteparChartier-Kastleretal.[10].Lespatientes étaientinstalléesenpositiongynécologiqueetune courte incisionétaitréaliséeauniveaudelagrandelèvregauche, en regard du clitoris. Le mandrin était introduit sous le contrôled’undoigtplacéenintra-vaginaletinséréjusqu’au colvésical. Sonbon positionnementétaitvérifié parfluo- roscopie et fibroscopievésicale enrétro-vision. Le ballon étaitensuiteglissédans lemandrin etrempli avec0,5mL

d’unmélangeisotoniquedesolutéradio-opaque(omnipaque 300: 13mL/eau stérile pour solutioninjectable : 12mL).

L’absencedeplaieducolvésicaleturétraleétaitvérifiéeà l’aideducystoscopesouple.Demême,lapositionfinaledu ballonétaitcontrôléeenfindegesteàl’aidedelafluorosco- pie.Lachambrederemplissageétaitenfouiedansl’espace sous-cutané enregard de la grande lèvre gauche. La fer- metureétaitréaliséeendeuxplansdistinctspardespoints séparésdefilrésorbable.Lamêmeprocédureétaitréalisée ducôtédroit.

Suivi postopératoire

Les patientes étaient revues en consultation 6 semaines aprèslachirurgie,puistouteslesdeuxsemainespourpro- céderàl’ajustementdelathérapie.Aucoursdechacune decesconsultations,l’efficacitédesballonslatéro-urétraux ACT était réévaluée en prenant en compte le nombre deprotections quotidiennes et l’évaluation subjective de l’efficacitérapportéeparlapatiente.L’évaluationsubjec- tiveétait évaluée selon une échelle verbale simple (EVS) quotée de0 à 10 (0 : Pas d’amélioration, 10 : améliora- tionmaximale).Encasd’efficacitéinsuffisante,unnouveau remplissage des ballons était proposé. Chaque remplis- sageétait réalisé en consultation, après application d’un anesthésiant topique, par l’injection de 0,5mL de sérum physiologiquedans chacundesballons. L’arrêtduremplis- sage était convenu entre la patiente et le praticien en fonctiondel’efficacitéobtenueetdusouhaitdelapatiente.

Desconsultationsdesuiviétaientparlasuiteprogrammée à6mois,à12mois,puistouslesans.

Recueil de données

Lesdonnéescliniqueseturodynamiquesétaientrecueilliesà partirdudossiermédicalinformatisé.Lesinformationssui- vantes étaient prises en compte : l’âge, les antécédents médicaux,les antécédents dechirurgie de l’incontinence et de chirurgie de la statique pelvienne, la parité ainsi que l’indice de masse corporelle (IMC) au moment de l’implantation.Lesdonnéesdel’examencliniqueetdubilan urodynamique préopératoires étaient aussi systématique- mentrecueilliesetcomprenaient :letyped’incontinence (incontinenceurinaire mixte ouIUEpure), laprésence ou nond’unehypermobilitéurétrale,laprésenceounond’un testdesoutènementsous-urétralpositif,lenombredepro- tectionsquotidiennes,ledébiturinairemaximaletlerésidu post-mictionnel, ainsi que la pression de clôture urétrale maximale(PCUM).Lesdonnéesperopératoirescomprenant la durée opératoire et les complications peropératoires étaientaussi recueillies. Les donnéesdu suivi postopéra- toire étaient finalement collectées et comprenaient : le nombredeprotectionsquotidiennesetl’évaluationsubjec- tivedel’améliorationrapportésparlespatientesaucoursde chacunedeleursconsultations,ainsiquelescomplications postopératoires.

Critère de jugement principal

Lecritèredejugementprincipalétaitl’efficacitédes bal- lonslatéro-urétrauxACT.L’efficacitéétaitévaluéeàl’aide d’un critère composite prenant en compte le nombre de

(4)

protections quotidiennes et l’évaluation subjective de l’efficacité.L’évaluationsubjectiveétaitévaluéeselonune échelleverbale simple(EVS) quotée de0 à10 (0 :Ineffi- cace,10 :Très efficace). On définissaitainsiles résultats suivants:lesuccès,l’amélioration,ainsiquel’échec(pri- maireousecondaire).Lesuccèsétaitdéfiniparleportde 0à1 protectionquotidienneetune évaluationsubjective del’efficacité≥9/10.L’améliorationétaitdéfinieparune diminutiondunombredeprotectionsquotidiennesutilisées parrapportàl’évaluationpréopératoireet/ouuneévalua- tionsubjective del’efficacité≥5/10. L’échec étaitdéfini parl’augmentationoulastabilitédunombredeprotections quotidiennesutiliséesparrapportàl’évaluationpréopéra- toireet/ouuneévaluationsubjectivedel’efficacité<5/10.

L’efficacitédesballonslatéro-urétrauxACTétaitainsiéva- luéeà6mois,12moiset24mois.L’échecétaitconsidéré commeprimairelorsqu’il survenaitsans aucuneaméliora- tionressentieenpostopératoire.Ilétaitconsidérécomme secondaire lorsqu’il survenait aprèsune phase initialede succèsoud’amélioration.

Critères de jugements secondaires

Les critères de jugements secondaires étaient les complications peropératoires, postopératoires précoces (<90jours) et postopératoires tardives (≥=90jours). Les complications postopératoires précoces étaient classées selonlaclassificationdeDindo-Clavien[11].

Analyse statistique

Lesvariablesqualitativesétaientdécritesparleseffectifs etpourcentages.Lesvariablesquantitativesétaientexpri- méesentermesdemédianeetécartinter-quartile(EIQ).Les analysesstatistiquesontétéeffectuéesàl’aidedulogiciel Excel.

Résultats

Caractéristiques de la population

Entre septembre 2008 et novembre 2015, 29 patientes ayant une IUE par IS ont été traitées par l’implantation deballonslatéro-urétrauxACTbilatérauxau seindenotre centre.Parmielles,18répondaientauxcritèresd’éligibilité et ont finalement été incluses dans l’étude. Toutes ces patientes avaient un antécédent dechirurgie d’IUE, et 7 (39%)d’entre-ellesunantécédentdechirurgiepourtrouble de la statique pelvienne. 8 (44 %) patientes avaient une IUEpureau momentdel’implantationdesballonsACT.La majoritédepatientes (88%)avaitune manœuvredesou- tènement sous-urétralnégative.Lesdeux patientes ayant une manœuvre positive et ayant eu une pose de ballons ACT, avaientpour l’uned’entre-elle une dysurie associée à un résidupost-mictionnel non-significatif, etl’autre un antécédentdefistuleurétro-vaginalelorsdelaposed’une précédentebandelette.

Parmi les10 patientes ayantune incontinenceurinaire mixte,untraitementdel’incontinenceurinaireparurgen- turieétaitencourspour 5 (28%)d’entre-elles. Lavaleur médiane(EIQ)delaPCUMpréopératoireétaitde27cmH2O

(23—37). Une seule patiente (6 %) était à l’auto-sondage propre intermittent avant implantation des ballons ACT.

L’ensemble des donnéespréopératoiresest présentédans leTableau1.

Critère de jugement principal

À 6 mois, le taux de succès, d’amélioration et d’échec primaire était respectivement de 17 %, 61 %, et22 %. À 12 mois, le taux de succès, d’amélioration, d’échec pri- maireetd’échecsecondaireétaitrespectivementde33%, 39%,22%et6%.À24mois,cestaux étaientrespective- mentde33%,17%,17%et33%.Parmiles6patientesen échecsecondaireà24mois,3ontpréférés’orienterversun sphincterurinaireartificiel,deuxpatientesonteudenou- veaux remplissagesetune patiente a étéperdue de vue.

Lesrésultatssont représentésdans laFig.1.LeTableau 2 préciselenombreetlevolumemédianderemplissagedes ballonslatéro-urétrauxACTenfonctiondel’efficacitéetau coursdutemps.

Critères de jugement secondaires

Une complication peropératoire était rapportée pour 2 (11%)patientes.2(11%)patientesonteuparailleursune complicationpostopératoireprécocedont1(6%)anécessité unretraitsousALaublocopératoirepourérosioncutanée (Dindo-Clavien IIIa). Aucunepatiente n’a eude complica- tionpostopératoiretardive.Hormislapatienteayantdéjà recours aux auto-sondages intermittents avant implanta- tion,aucunepatienten’arapportédetroubledelavidange vésicaleaucoursdusuivi.Ledétaildescomplicationsper- etpostopératoiresprécocesestprésentédansleTableau3.

Discussion

Au sein de notre étude, l’efficacité des ballons latéro- urétrauxACT variaitau coursdu suiviavecuntaux élevé desuccèsoud’améliorationde78%à6moisquirégressait ensuiteà72%à12mois,puisà50%à24mois.

Lesrésultatsrapportésjusqu’àmaintenantdanslalitté- rature, concernantl’efficacitédes ballonslatéro-urétraux ACT chez la femme, sont supérieurs aux nôtres, avec un taux de succès variant entre 15 % et 44 % et un taux d’améliorationévaluéentre66%et78,4%[5,12—19].Koc- jancic et al., évaluant l’efficacité sur le long terme des ballonslatéro-urétrauxACT,rapportaientmêmerécemment untauxdesuccèsde62%etuntauxd’améliorationde30% à72mois[16].

Cesdifférencespeuventêtre,enpartiedumoins,expli- quées parlapopulation inclusedans notre étude,dont la PCUMmédiane(27cmH2O—EIQ=16—32cmH2O)étaitfaible encomparaisonauxétudespubliéesprécédemment,parmi lesquellesnouscomptonscelledeKocjancicetal.dont la PCUMmédianeétaitde47,39cmH2O(±24,35cmH2O)[16].

Enoutre, lescritères utiliséspour définirl’efficacitésont rarement consensuels et diffèrent d’une étude à l’autre [5].Lecritèrecompositeintroduitdans laprésenteétude permet de rendre compte de manière concomitante de l’efficacitéobjectiveetsubjective delathérapie.Cepen- dant,enrendantthéoriquementl’accèsaustatutdesuccès

(5)

Tableau1 Donnéespréopératoires.

Donnéesépidemiologiques

Âge(années)m(EIQ) 70(63—75)

IMC(kg/m2)m(EIQ) 29(24—31)

Antécédents

Antécédentdechirurgiepelviennen(%) 7(39%)

Hystérectomien(%) 7(39%)

Antécédentdechirurgiedel’IUd’effortn(%) 18(100%)

Bandelettesous-urétralen(%) 18(100%)

Colposuspensionn(%) 4(22%)

Sphincterurinaireartificieln(%) 1(6%)

Antécédentdechirurgiedelastatiquepelviennen(%) 7(39%)

Promontofixationn(%) 3(17%)

Voievaginalen(%) 4(22%)

Antécédentdetraitementdel’IUparurgenturien(%) 4(22%)

Traitementanticholinergique 4(22%)

Neuromodulationsacréen(%) 3(17%)

Toxinebotuliniquen(%) 2(11%)

Autresantécédents

Paritém(EIQ) 3(2—4)

Diabèten(%) 4(22%)

Pathologieneurologiquesous-jacenten(%) 5(28%)

Caractéristiquesdel’incontinenceurinaire Typed’IU

IUd’effortpuren(%) 8(44%)

IUmixten(%) 10(56%)

ScoredeStamey

1n(%) 0

2n(%) 10(56%)

3n(%) 8(44%)

Donnéesurodynamiques

PCUM(cmH2O)m(EIQ) 27(23—37)

Qmax(mL/s)m(EIQ) 27(16—32)

Figure1. Efficacitédesballonslatéro-urétrauxACTaucoursdutemps.

(6)

Tableau2 Nombreetvolumemédianderemplissagedesballonslatéro-urétrauxACTenfonctiondel’efficacitéetau coursdutemps.

6mois 12mois 24mois

Total(n) 18 18 18

Nombrederemplissagesm(EIQ) 4(3—4) 4(3—5) 4(4—6)

Volumederemplissagetotal(mL)m(EIQ) 3(2,3—3,2) 3,2(2,8—3,8) 3,8(2,9—4,4)

Succèsn(%) 3(17%) 6(33%) 6(33%)

Nombrederemplissagesm(EIQ) 3(2—3) 4(3—4) 4(3—6)

Volumederemplissagetotal(mL)m(EIQ) 2,8(1,5—3,8) 2,8(2,8—3,5) 3,6(2,9—4,1)

Améliorationn(%) 11(61%) 7(39%) 3(17%)

Nombrederemplissagesm(EIQ) 4(3—4) 4(4—6) 4(4—6)

Volumederemplissagetotal(mL)m(EIQ) 3,1(2,6—3,2) 3,3(3—3,9) 3,1(2,8—4)

Échecprimairen(%) 4(22%) 4(22%) 3(17%)

Nombrederemplissagesm(EIQ) 4(3—4) 4(4—5) 4(3—6)

Volumederemplissagetotal(mL)m(EIQ) 2,8(2,3—3,4) 3,1(2,9—3,7) 3(2,4—5,6)

Échecsecondairen(%) — 1(6%) 6(33%)

Nombrederemplissagesm(EIQ) — 4 6(5—6)

Volumederemplissagetotal(mL)m(EIQ) — 3,5 4,2(3,7—4,9)

Tableau3 Complicationsperopératoiresetcomplicationspostopératoiresprécoces(<30jours).

Complicationsperopératoires

≥=1complicationperopératoiren(%) 2(11%)

Plaieducolvésicaln(%) 1(6%)

Plaiedel’urètren(%) 0

Plaievaginalen(%) 0

Saignementperopératoireimportantn(%) 1(6%)

Complicationspostopératoiresprécoces

=1complicationpostopératoireprécocen(%) 2(11%)

StadificationdeDindo-Clavien

Complicationsmineures(StadeI—II)n(%) 1(6%)

Complicationsmajeures(Stade>II)n(%) 1(6%)

Typedecomplication

Hématomedelagrandelèvren(%) 1(6%)

Erosionurétralen(%) 0

Erosionvaginalen(%) 0

Erosioncutanéen(%) 1(6%)

Explantationan(%) 1(6%)

aErosioncutanéeayantdonnélieuàuneexplantation.

etd’améliorationplus stricte,ilapuaugmentersignifica- tivement le taux d’échec, et limite donc la comparaison de nos résultats à ceux des études antérieures. Le point quinous semble cependant le plus importantréside dans laduréedesuivi.Lesétudespubliéesjusqu’àprésentont, pourlaplupart,rapportéesdes résultatsau seindepopu- lations dont ladurée desuivi était hétérogène. Eneffet, larevue de la littérature récentepubliée parPhé etal., mettait en évidence outre, une hétérogénéité de suivi inter-études—variantde12à72mois—unehétérogénéité intra-étudeimportante[5].Ainsi,auseindelacohorterap- portéeparKocjancicetal.,laduréedesuivimédianeétait de72 mois, avec une duréede suivi minimal de12 mois etuneduréedesuivimaximalde84mois[16].Auseinde

notre étude, toutes lespatientes ont été suiviespendant uneduréede24mois,etce,àintervallerégulier,permet- tantd’évalueraumieuxl’efficacitéaucoursdutemps.Cette différencenotabledanslamanièred’appréhenderladurée de suivi a pu influencer les résultats des diverses études publiées.

L’introductiondes notionsd’échecprimaire etd’échec secondaire nous a paru intéressante pour différencier les échecs rencontrés d’emblée de ceux survenant après une période de succès ou d’amélioration initiale. Dans notre étude, après 24 mois de suivi, les échecs secon- daires étaient les plus fréquents, concernant 33 % des patientes, alors queleséchecs primairesneconcernaient que 17 % d’entre-elles. Bien qu’aucune donnée de la

(7)

littérature ne nous permette de l’étayer, il nous semble pertinent d’avancer que les mécanismes en cause dans ces deux types d‘échecs pourraient être différents. Les échecs primaires pouvant être expliqués par un échec propre de la technique, et les échecs secondaires par la survenue d’évènements intercurrents, la migration voire la perforation d’un ou des deux ballons, l’apparition d’unehyperactivitédétrusoriennedenovo oularétention vésicale chronique. Cette problématique étant peu docu- mentée,ilseraitintéressantd’exploreràl’avenirlescauses sous-tendant ces échecs par la réalisation notamment d’examens d’imagerie de suivi et un bilan urodynamique de contrôle. Mieux comprendre ces échecs secondaires nous permettraitd’apporter ponctuellement des mesures correctricesadaptées(augmentationduvolumederemplis- sage des ballons, changement d’un ou des deux ballons, introduction d’auto-sondage propre intermittent ou trai- tementd’unehyperactivitévésicaleet/oudétrusorienne), et ainsi diminuer le taux d’échec associé à cette théra- pie.

Enoutre, le nombrederemplissage etle volumetotal deremplissagedes ballonsau seindenotre étudeesten- dec¸àdesvaleursmoyennesrapportéesdanslalittérature.

Cette différence tient probablement à la zone géogra- phiqueétenduedontsontissuesnospatientes,lesrendant moinsobservantesauxconsultationsitérativesprévuesdans le cadre du remplissage de leurs ballons. Néanmoins, la majorité de patientes (14/18) était arrivée au terme des remplissagesà6mois,garantissantlapertinencedesrésul- tatsprécocesprésentésici.Enoutre,ilnousasembléclair, aucoursdenotrerecueildedonnéesrétrospectif,quecer- tainespatientes avaienteuunerécidive deleurIUEentre deux consultations de suivi, sans pour autant nous avoir contactéspourprocéderàuneréévaluation,voireàunnou- veauremplissage.Cetteobservationnouspousseàrappeler lecaractère ajustabledelathérapie,àpropos duquelles patientes doiventavoirrec¸uune informationclaire.Ainsi, dans le cadre decette étude rétrospective, une patiente considéréeenéchecsecondaireapuêtreenamélioration suiteàunnouveauremplissage.

La présente étude est la première à s’intéresser à l’évolution de l’efficacité au cours du temps des ballons latéro-urétrauxACTchezlafemme,auseind’unepopula- tiondeduréedesuivihomogène,etpermetainsidemieux appréhenderledevenirdecettethérapiedansletemps.

Certaines limites doivent cependant être soulignées.

L’absencedequestionnairedesymptômesoudequalitéde vievalidéemanqueàl’évaluation.Enoutre,lenombrede patientesinclusesresterelativementfaibleauvudunombre depatientesimplantéessurlapérioded’éligibilitécourant de2008 à 2015 (18/32—56,3 %).Cet écueil constitue une limite importantepour lamajorité des publicationssurle sujet,etnotretravailrétrospectifnedérogepasàlarègle [5].

Conclusion

L’efficacité des ballonslatéro-urétrauxACT dans le cadre dutraitementdel’IUparISchezlafemmes’estompeavec le temps.Leséchecs secondairessont la causeprincipale

d’échecaprès24moisdesuivietdevraitprobablementfaire l’objetdeprotocolesderecherchefutures.

Déclaration de liens d’intérêts

Lesauteursdéclarentnepasavoirdeliensd’intérêts.

Références

[1]BallangerP.Epidémiologiedel’incontinenceurinairechezla femme.ProgUrol2005:15.

[2]Danforth KN, Townsend MK, Lifford K, Curhan GC, Resnick NM, Grodstein F. Risk factors for urinary inconti- nence among middle-aged women. Am J Obstet Gynecol 2006;194(2):339—45.

[3]Vidart ACF. Recommandations pour le traitement de l’incontinence urinaire féminine non neurologique par ballonspéri-urétraux.ProgUrol2010;20(S2):150—4.

[4]CourF,LeNormandL,LaprayJF,HermieuJF,PeyratL,YiouR, etal.Intrinsicsphincterdeficiencyandfemaleurinaryincon- tinence.ProgUrol2015;25(8):437—54.

[5]PheV,NguyenK,RoupretM,CardotV,ParraJ,Chartier-Kastler E.Asystematicreviewofthetreatmentforfemalestressuri- naryincontinencebyACT(R)balloonplacement(Uromedica, Irvine,CA,USA).WorldJUrol2014;32(2):495—505.

[6]Kabore FA, Gaillet S, Blanc J, Boissier R, Aurier KL, Dela- porteV,etal.Initialresultsofadjustableperiurethralballoons (ACTand proACT) inthetreatment ofadultstress urinary incontinence with intrinsic sphincter deficiency. Prog Urol 2014;24(17):1132—8.

[7]FretonL,TondutL,EnderleI,HascoetJ,ManuntaA,Peyronnet B.Comparisonofadjustablecontinencetherapyperiurethral balloons and artificial urinary sphincter in female patients withstressurinaryincontinenceduetointrinsicsphincterdefi- ciency.IntUrogynecolJ2018;29(7):949—57.

[8]StameyT.Endoscopicsuspensionofthevesicalneckforurinary incontinence.SurgGynecolObstet1973;136:547—54.

[9]BruyèreF,SottoA,EscaravageL,CariouG,MignardJP,Coloby P,et al. Recommandations ofthe InfectiousDiseaseComit- tee of the French Association of Urology (AFU): antibiotic prophylaxis for urologicalprocedures.Prog Urol 2010;20(2):

101—8.

[10]Chartier-KastlerEBS,MozerP.BallonsACT/Pro-ACT(Medtro- nic,États-Unis):technique etindications.Prog Urol2009;19 [F48—52,FMC].

[11]DindoD,DemartinesN,ClavienP-A.Classificationofsurgical complications.AnnSurg2004;240(2):205—13.

[12]Chartier-KastlerECP,BenNaoumK,CourF,LeNormandL,Haab F.Étudefranc¸aiseprospectivemulticentriquedel’utilisation desballonsACT®pourletraitementdel’incontinenceurinaire d’effortchezlafemme.ProgUrol2007;17:1372—7.

[13]VayleuxB,LuyckxF,TheluS,RigaudJ,BouchotO,KaramG, etal.AdjustableContinenceTherapyinwomen,middleterm follow-upanda newtechniquefor balloonpositioning.Prog Urol2010;20(7):520—6.

[14]Aboseif SR, Franke EI, Nash SD, Slutsky JN, Baum NH, Tu le M, et al. The adjustable continence therapy system for recurrentfemalestressurinaryincontinence:1-yearresultsof theNorthAmericaClinicalStudyGroup.JUrol2009;181(5):

2187—91.

[15]Aboseif SR,SassaniP,Franke EI,NashSD, Slutsky JN,Baum NH, et al. Treatment of moderate to severe female stress urinary incontinence with the adjustable continence the- rapy (ACT) device afterfailed surgical repair. WorldJ Urol 2011;29(2):249—53.

(8)

[16]KocjancicE,CrivellaroS,RanzoniS,BonviniD,GrossetiB,Frea B.Adjustablecontinencetherapyforsevereintrinsicsphincter deficiencyand recurrentfemalestressurinaryincontinence:

long-termexperience.JUrol2010;184(3):1017—21.

[17]WachterJ,HenningA,RoehlichM,MarszalekM,Rauchenwald M,MadersbacherS.Adjustablecontinencetherapyforfemale urinaryincontinence:aminimallyinvasiveoptionfordifficult cases.UrolInt2008;81(2):160—6.

[18]Nacir M, Ballanger P, Donon L, Bernhard JC, Douard A, Marit-DucampE,etal.ACTdevice:what placeinthetreat- mentoffemale urinary incontinence? ProgUrol 2013;23(4):

276—82.

[19]Kocjancic E, Crivellaro S, Smith 3rd JJ, Ranzoni S, Bonvini D,Frea B. Adjustable continence therapy for treatment of recurrentfemale urinary incontinence. J Endourol2008;22:

1403—7.

Références

Documents relatifs

L’objectif de notre étude était d’évaluer l’efficacité de la mise en place de ballons Pro-ACT TM après échec de BSU dans la prise en charge de seconde ligne de l’IUE

— Dans cette étude prospective, 12 patients atteints de pathologie neu- rologique centrale (8 scléroses en plaques, 2 myélites, 1 traumatisme crânien, 1 atrophie

Implantation d’un sphincter urinaire artificiel chez la femme par voie laparoscopie robot assistée après échec de ballons ACT.

nombreuses espèces, voire de groupes entiers, sont plus rares et sont qualifiées de crises biologiques..  Ces crises de la biodiversité semblent liées à des

Si des extinctions se sont produites à tout moment au cours de l’histoire de la vie, les extinctions massives et simultanées de nombreuses espèces, voire de groupes entiers, sont

•  La solution est de prendre en compte plusieurs mesures, en les fusionnant au cours du temps ou avec d’autres capteurs afin d’améliorer globalement

Même avec des mesures non bruités, la quantité d’information qui vient des capteurs est trop faible pour identifier la pose du robot à partir d’un seul percept.

We also showed that in brainstem slices, long-term VOR reduction is associated with synaptic and intrinsic changes within the vestibular nuclei, in the direct VOR pathway.. This