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Jean 2,1-11. La mère de Jésus

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Jean 2,1-11

Selon l’évangile de Jean, c’est ici, dans une fête de mariage, que débute la mission de Jésus. Pas dans la célébration religieuse du mariage, non, mais au milieu des réjouissances qui ont suivi…

Ce jour-là, visiblement, la bonne humeur abondait : la fête avait à peine commencé que déjà les réserves de vin étaient épuisées !

Visiblement, la famille des époux ne manquait pas du sens de la fête.

Jésus est de cette culture méditerranéenne. Souvent d’ailleurs, il est à table au fil des pages de l’évangile. Pour peu qu’on prête attention à ce détail, le portrait qu’on a de lui gagnera en couleur et en jovialité.

Ici, à travers ce signe, en offrant plus de vin à une fête qui semble en manquer, Jésus montre le regard positif qu’il porte sur la vie, sur ses plaisirs et ses oublis, sur l’importance de la liberté et de la fraternité, sur la valeur de la vie humaine quotidienne.

Je vous propose de nous pencher quelques instants sur les acteurs de cette histoire. Afin que nous voyions comment chacun trouve son rôle.

Sur base des indices que nous donnent l’évangile, je souhaiterais m’arrêter avec vous aux différents personnages.

La mère de Jésus

Marie et Jésus font partie des invités. Etaient-ils de la famille ? Ou des amis des époux ? Quelque chose du genre.

C’est Marie qui communique à Jésus le problème pratique : « ils n’ont plus de vin », dit-elle. Cette information suscite un dialogue assez vif

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entre la mère et son fils : Jésus répond en effet : « Femme qu’y a-t-il entre toi et moi ? » Cette réponse, un peu adolescente, a de quoi intriguer. Il semble que Jésus résiste à ce que lui dit sa mère. Mais Marie persévère et s’adresse maintenant aux disciples : « faites ce qu’il vous dira ». Un peu comme si elle mettait tout le monde en piste. Comme si elle sentait que quelque chose devait se passer là.

Marie aura ce rôle ici. Elle suggère. Elle donne l’idée. Elle initie l’action.

Elle donne l’impulsion pour la suite.

On ne parlera plus d’elle dans cette histoire.

Serait-ce qu’en certaines circonstances, nous serions nous aussi appelés à donner l’impulsion, sans forcément participer à la suite des événements ?

Les disciples

Quelques disciples de Jésus sont présents aussi. Mais, d’un point de vue pratique, ils ne font vraiment rien ! Car ce sont les serviteurs de la fête qui vont remplir d’eau les vases, pas les disciples.

Les disciples ne sont dans cette histoire que les témoins de la scène. On ne les retrouve qu’à la fin de l’épisode.

Serait-ce qu’en certaines circonstances, nous serions nous aussi appelés à repasser les événements dans notre mémoire et à témoigner de ce que nous avons vu et ressenti ? Serait-ce qu’en certaines circonstances, nous serions appelés à dire cette confiance et cette foi qui est née un jour de notre vie ?

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Les serviteurs

Eux, ils ont dû vivre quelques beaux moments stress. À mesure de leur va et vient entre les cuisines et la salle de fête, ils ont été les premiers à constater la baisse rapide des réserves de vin.

Ces serviteurs vont jouer un rôle déterminant : ils mettent en pratique la parole de Jésus. Ils cherchent les jarres vides. Les remplissent d’eau.

Font goûter la boisson au maître de cérémonie. Pratiquement, c’est eux qui assurent. Selon le récit, ils sont aussi les principaux témoins du signe de Dieu.

Serait-ce qu’en certaines circonstances, nous serions nous aussi appelés à accomplir certaines tâches pratiques, avant même d’en voir vu toute la portée et tout le sens ?

Les invités de la fête

Il fallait qu’ils aient bien soif, ces invités, pour épuiser si vite les réserves de vin ! Eux, en tout cas, n’ont pas vu grand chose. Les événements se sont joués dans les coulisses de la fête : ils n’ont que bénéficié de ce vin excellent arrivé à point nommé. Ce sont les chanceux de l’histoire !

Les noces de Cana racontent-elles à leur manière et de façon condensée une réalité de la vie spirituelle ? Des hommes vivent ensemble un événement, ils se côtoient. Mais tous ne le vivent pas de la même façon. Tous n’en ont pas la même perception. Une

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partie importante des acteurs n’est au courant de rien. La vie croyante se déroule-t-elle aussi de façon personnelle, ou à l’échelle de quelques-uns ? Une expérience spirituelle, un signe de Dieu se vivrait ainsi souvent « à petite échelle » ?

Le maître de cérémonie

Il semble n’avoir pas vu le stress de l’arrière-cour. Il s’en est fallu de peu qu’il ne constate le manque de réserve. Il a frôlé l’angoisse.

Ce que le maître de cérémonie constate seulement, c’est que le vin qu’on lui fait goûter au milieu de la fête est excellent, meilleur même que celui qui avait été servi jusque-là. Il s’en étonne d’abord. Mais sa surprise ne dure pas ; il a tout de suite une explication : c’est le marié, son ami, qui voulait surprendre tout le monde ! Le sourire aux lèvres, le maître de cérémonie s’approche de l’époux, son copain farceur, et lui tape sur l’épaule : « Tu m’as bien attrapé toi en tout cas ».

Serait-ce qu’en certaines circonstances, nous passons à côté de la vérité d’un événement ? Soit parce que nous ne voulons pas voir ? Soit parce que nous n’avons pas tout à savoir ?

Le marié

Lui, dans cette histoire, ne pipe mot. Il ouvre ses oreilles. C’est tout. Et ce qu’il entend ne l’a sans doute pas laissé indifférent. Il n’est au courant de rien. Il ignorait ce qui se passait dans les coulisses.

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Pourtant, voici qu’on le félicite. Voici qu’on le loue, qu’on l’honore. Le maître de cérémonie lui dit : « chapeau ! Tu nous as tous bien surpris! » Ce vin excellent en fin de fête, c’est plutôt hors du commun ! »

L’époux ne dément pas. Il laisse dire. Il ne refuse pas ces honneurs, bien qu’ils fussent immérités. Il cache sa stupéfaction. Il prend la joie qui lui est donnée.

Serait-ce qu’en certaines circonstances, la grâce de Dieu s’accomplit dans nos vies de façon inopinée, à notre insu ? Et ce serait plus tard qu’il nous resterait à dire simplement « merci » ?

Nous voici au bout de cette petite galerie de portraits. J’en retiens pour ma part deux enseignements.

1. Le signe de Dieu, sa présence, peut se manifester dans la vie courante et de façon discrète.

Ce signe ne se perçoit pas de la même façon selon la place que nous occupons. Le maître de cérémonie, les invités à la fête, n’ont par exemple rien vu. Peut-être verront-ils un jour quelque chose, mais lorsque cela les concernera plus spécialement.

Dieu nous fait signe. Mais ce qu’il fait demande le regard de la foi. La foi des serviteurs qui accomplissent la parole du Christ. La foi des disciples qui racontent ce qu’ils ont vu.

2. Chacun à son rôle à jouer.

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Le Christ n’agit pas seul. Il a besoin de nos mains, de nos talents, de notre action pour accomplir sa parole.

Tous nous avons un rôle à jouer. Et ce rôle peut varier au gré de la vie et de ses circonstances : Faire passer une information ; donner une impulsion ; se montrer actif et pratique ; se montrer confiant ; prendre avec reconnaissance ce qui nous est donné par grâce.

Sans jamais oublier une chose : quand nous les avons repérés, dire à Dieu « merci » pour les signes qu’il a accomplis dans nos vies et les encouragements qu’il nous a donnés.

Pierre-Philippe Blaser

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