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«Et moi, je ne le connaissais pas.»

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Academic year: 2022

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2ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Jean 1, 29-34)

« Et moi, je ne le connaissais pas. »

Phrase plutôt surprenante de la part de Jean-Baptiste. En effet, l’évangile selon saint Luc nous a bien montré les liens de parenté existant entre Marie et Élisabeth, et donc entre Jean-Baptiste et Jésus qui étaient cousins issu-germains, et la réaction de Jean- Baptiste lors de la visitation de Marie à sa cousine : « Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. » (Lc 1,44).

Mais si Jean-Baptiste connaissait Jésus comme son cousin, il ne savait pas encore vraiment qui il était, il ne le connaissait pas comme le Messie, ou comme il le dit à la fin de cet évangile :

« C’est lui le Fils de Dieu. »

Il avait fait le même reproche aux envoyés des pharisiens venus de Jérusalem, prêtres et lévites : « Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas. » (Jn 1,26), c’est-à-dire : « Le Messie que j’annonce est déjà là, au milieu de vous, et vous qui êtes les plus à même de le reconnaître, vous ne savez rien de lui. »

Jean-Baptiste rend témoignage en disant : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui. ».

Cette scène étant relaté dans les trois évangiles synoptiques lors du baptême de Jésus par Jean-Baptiste, on est tenté de situer celle-ci avec le baptême de Jésus … Mais alors, quand celui-ci a- t-il eu lieu ? On ne le sait pas exactement, mais on peut penser qu’il a eu lieu avant que Jean-Baptiste ne puisse dire : « Voici l’Agneau de Dieu. ».

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Encore que rien dans le texte ne dise que Jésus ait été baptisé par Jean-Baptiste.

La vision de L’Esprit qui descend sur Jésus et y demeure a pu se produire au moment même où Jésus arrive auprès de Jean-Baptiste, en dehors de tout contexte baptismal.

Et cette vision est une preuve pour Jean-Baptiste que celui dont il annonce la venue, celui qu’il proclame comme étant le Messie, celui que le monde juif attend (mais que les chefs religieux ne reconnaissent pas) est bien le Fils de Dieu. Et c’est aussi pour ses auditeurs une preuve que Jean-Baptiste ne s’est pas autoproclamé prophète : il a eu une révélation que celui sur qui l’Esprit demeure est le Messie, celui qui baptise dans l’Esprit, et non plus dans l’eau.

Dans cet évangile, on a quatre fois le verbe voir, la première fois dans le sens courant, et les autres fois dans un sens de démarche de foi. Et la dernière fois : « Moi, j’ai vu [l’Esprit], et [je crois, et] je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu.

».

La vision de l’Esprit invite Jean-Baptiste à rendre témoignage de ce en quoi il croit. Nous aussi, même si nous n’avons pas vu l’esprit, nous l’avons reçu à notre baptême, et nous devons, comme Jean-Baptiste, rendre témoignage de ce en quoi nous croyons. Nous avons, nous aussi, à devenir missionnaires de la Bonne Nouvelle annoncée par Jésus auprès de ceux que nous rencontrons.

Mais cela n’est pas facile, et cela peut nous entrainer là où on ne voudrait pas aller. Et notre peur humaine est souvent plus forte que le Souffle de l’Esprit qui nous entraine … on ne sait pas où …

Comme le dit le père Michel-Marie Zanotti-Sorkine : « L’esprit humain n’aime pas emprunter les sentiers non battus et rien n’est plus aisé que de suivre la grand-route au tracé impeccable avec lignes jaunes et trottoirs. Un raccourci se présente (et le prophétisme en est un qui conduit droit à l’essentiel) et on n’ose

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pas le prendre, de peur de s’égarer, et pire encore, on empêche les plus valeureux de s’y risquer. Prudents et apeurés sommes- nous, dans l’Église et hors de l’Église, toujours tentés d’enfiler les charentaises de nos anciens ! »

Dieu notre Père,

tu nous as envoyé ton Esprit Saint, reçu à notre baptême.

Aide-nous à être attentifs à ses conseils et à les mettre en pratique

sans chercher à savoir

quel sera le résultat de l’action.

Toi seul sait ce qui est bien pour nous et pour l’Église.

Francis Cousin

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le titre suivant :

Prière dim ordinaire A 2°

2ième Dimanche du Temps Ordinaire –

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Homélie du Père Louis DATTIN

Le Christ, vraie lumière

Jn 1, 29-34

Dans le livre ” Mais il y a la mer “, Sullivan raconte la vie d’un cardinal. Il vient de prendre sa retraite après avoir été, pendant de longues années, chef et témoin de l’Eglise d’Espagne : assis au bord de la mer, ce cardinal regarde la vague dont l’écume s’éparpille sur le rivage depuis des milliers d’années. Soudain, devant l’indifférence des flots, il a le vertige, à la pensée de ce que fut son existence : « J’étais en représentation » constate-t-il, « je me suis trompé de vie ». ” Il s’était trompé de vie ” et il rencontrait sa propre image avec le sentiment de rencontrer un étranger.

” Se tromper de vie “, c’est sans doute la pire erreur que puisse faire un homme : faire fausse route, arriver à la fin d’une piste pour s’apercevoir qu’elle était fausse et ne menait à rien ! Et comme nous n’avons qu’une vie, très limitée, en fin de compte, de quelques dizaines d’années, s’apercevoir tout à coup alors qu’elle en est à son crépuscule, que la direction, désirée de tout notre âme, se trouve à l’opposé de ce que nous avons voulu, quel désarroi ! Quel sentiment de ratage ! « Je me suis trompé et je n’ai pas même une vie de rechange pour reprendre la bonne direction et le vrai chemin ! »

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On se trompe sur soi-même – et c’est dramatique – mais se tromper sur Dieu, c’est encore pire : ce fut l’erreur fondamentale de tout l’Ancien Testament, et c’est pourquoi : ils n’ont pas su reconnaître Jésus-Christ.

Et le peuple juif attend encore celui qui est déjà venu à sa rencontre. Il attendait un Messie guerrier et justicier : Jean- Baptiste lui-même l’avait annoncé, comme le bûcheron dont la cognée allait frapper les arbres stériles. Et voici que ce Jésus- là, invitait à le suivre.

– Qui ? Des gens de piètre réputation : ceux dont justement, on pensait qu’ils allaient être éliminés et le voilà, ce Jésus, qui mange avec des pécheurs et pire encore, il parle, non pas d’un grand jour de revanche, mais de la tendresse de Dieu ! Jean, pourtant, connaissait le vieux poème insolite, égaré du livre d’Isaïe : « Voici mon serviteur bien-aimé ; comme l’agneau qui se laisse mener à l’abattoir, comme la brebis muette devant les tondeurs, il n’ouvre pas la bouche ».

Déjà Jean apercevait le chemin sanglant de la croix : ” Voici l’agneau de Dieu “.

On s’était trompé de Dieu encore pendant les quelques années qui mèneront Jésus du Jourdain au Calvaire. On ne cessera de faire erreur sur lui ! Et aujourd’hui encore, c’est la même chose !

« Je ne le connaissais pas , avoue Jean-Baptiste dans cet Evangile, “oui, je savais que c’était Jésus, le fils de Marie, le charpentier de Nazareth, mon cousin. Oui, je croyais le

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connaître mais je ne le connaissais pas jusqu’au moment où celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : ” L’homme, sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est celui-là qui baptisera dans l’Esprit Saint” . Oui, j’ai vu et je rends ce témoignage : c’est lui, le Fils de Dieu ».

Et aujourd’hui encore, on se trompe sur son compte. Nous sommes des hommes de la rentabilité et du mesurable : comment pourriez- vous accorder quelque crédit au langage de l’amour ?

Comme on parlait à Staline de ce qu’avait dit le pape d’alors, à Noël, celui-ci répliqua : « Le pape, combien a-t-il de divisions blindées ? »

On se trompe de Dieu, lorsqu’on dit qu’il est « Tout puissant»

alors que sa toute puissance, n’a rien à voir avec la force, rien à voir avec la violence mais que sa toute-puissance est celle d’un amour illimité ! Jésus-Christ n’a pas d’autres armes, il n’a pas d’autres langages : « Attention à ne pas nous tromper de Dieu ! »

Puissions-nous avoir, le plus tôt possible, cet étonnement, sans attendre le jour du jugement : quoi ! Ce malade, ce petit, ce prisonnier, ce réfugié, ce sans- abri, c’était donc toi ! Et moi q u i c r o y a i s q u e D i e u é t a i t partout, sauf justement dans ces zones méprisables et misérables : ” c’était donc toi ! “. Jésus sera pour toujours à démaquiller et les masques qui camouflent nos visages seront toujours à arracher : « C’était donc toi ! »

Oui, nous aurons sans cesse à laver notre regard, à purifier l’idée que nous nous faisons de Dieu et ce n’est que dans l’humilité de l’Evangile que nous pourrons avoir une petite idée de ce qu’il est en réalité : on se trompe de Dieu et on se trompe de vie. Dieu n’a qu’une vie d’homme pour parler à l’homme : celle de Jésus-Christ et pour que la parole du salut ne se

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dessèche pas, nous n’aurons jamais que quelques signes à interpréter, à partager et à construire.

Tout l’avenir de l’Eglise est là, et en ce premier jour de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, on peut dire que les églises aussi se sont trompées de vie quand elles se sont enfermées dans des rancunes sans fin et des querelles séculaires.

En cette semaine de l’unité, les voici, ces églises, toutes appelées à la conversion pour retrouver Jésus démaquillé. Si tous cherchent le Seigneur en vérité et acceptent de dévoiler leur visage, ce sera, lui, le Christ, la source de notre unité.

Les foules, étonnées en écoutant l’enseignement de Jésus, se disaient : « Qui est cet homme ? » C’est sans cesse la question que nous devrions nous poser, au lieu de nous faire, trop vite et trop facilement, notre idée sur Jésus.

C’est une question que nous devrions sans cesse nous reposer :

« Oui, qui est-il donc cet homme ? Ce fils de charpentier qui guérit les lépreux et qui prétend remodeler le cœur de l’homme en le délivrant de son péché, qui est-il donc ? Et d’où vient cette prétention qu’il affiche ? »

« On vous a dit jusqu’ici, mais moi, maintenant, je vous dis » :

« Qui donc est cet homme ? » Il ne faudra pas trop de toute notre vie pour découvrir son secret car désormais, et pour l’éternité, Dieu prend le nom d’un homme ” Dieu de Jésus “. Dieu se marie avec l’existence d’un homme, dit ses paroles ; il fait ses gestes, il explique ses sentiments par lui. Toute la vie de Jésus, et toute ma vie à moi, pour découvrir qui est Dieu, car nous n’avons pas

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d’autre lieu pour connaitre Dieu, pas d’autre lieu que la vie de cet homme-là ! Pilate, devant cet homme en sang, moqué, bafoué, couronné d’épines, avec le manteau rouge des rois de comédie, ne croyait pas si bien dire quand il déclare : « Voici l’Homme », oui tout l’homme, toute l’humanité récapitulée en Jésus ! Qui est cet homme qui se laisse abattre tel l’agneau conduit à l’abattoir ? Oui, le voici, l’homme foulant aux pieds la mort, qui a fait triompher le soleil de Pâques : il s’est levé, lumière des nations et maintenant, nous autres, nous apprenons de lui, notre destin.

Le Ressuscité d’entre les morts, le vivant devient le modèle de la vie de tout homme !

Proclamons avec Jean-Baptiste : « Oui, je l’ai vu et je rends témoignage » : « C’est toi le Fils de Dieu ». AMEN

2ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Jn 1, 29-34)

La Mission de Jésus : donner l’Esprit

(Jn 1,29-34)…

En ce temps-là, voyant Jésus venir vers lui, Jean le Baptiste déclara :

« Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève

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le péché du monde ;

c’est de lui que j’ai dit : L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était.

Et moi, je ne le connaissais pas ; mais, si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté à Israël. »

Alors Jean rendit ce témoignage :

« J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui.

Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : “Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.”

Moi, j’ai vu, et je rends témoignage :

c’est lui le Fils de Dieu. »

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Dans l’Evangile selon St Jean, c’est ici que Jésus entre en scène : « Jean-Baptiste voit Jésus venir vers lui », et c’est bien ce qu’il fait envers tout homme, pour son salut…

Dans ce cadre historique, la première phrase de Jean- Baptiste a une importance toute particulière : « Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde », un titre qui sera le seul à apparaître deux fois en ce chapitre… L’agneau était l’animal i m m o l é l a v e i l l e d e l a f ê t e d e P â q u e , « l e j o u r d e l a Préparation », ce jour où Jésus sera cloué sur une Croix (Jn 19,14.31.42). Le sang de l’agneau immolé a protégé les Israélites du Fléau Destructeur (Ex 12,1-14), et juste après, la longue marche de l’Exode vers la Terre promise a commencé. Or, c’est par son offrande sur la Croix que l’Amour a vaincu la haine, que la Lumière de la vie (Jn 8,12) a triomphé des ténèbres de la mort, que Dieu a manifesté sa Victoire sur le Prince de ce monde, Satan (‘L’Accusateur’ en hébreu) : « Voici maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ

! Car l’accusateur de nos frères a été rejeté, lui qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu. Et eux, ils l’ont vaincu par le sang de l’Agneau » (Ap 12,10-12). En effet, en accueillant le Christ Sauveur par leur foi, « ils ont lavé leur robe », ils ont purifié leur cœur et leur vie, « et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau » (Ap 7,13-17). Tel est bien « le sang versé

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pour la multitude en rémission des péchés » (Mt 26,28), ce « sang qui purifie notre conscience de toutes les œuvres mortes » que nous avons pu accomplir (Hb 9,14). Il est le témoignage, jusqu’à la fin des temps, de l’Amour infini du Christ pour chacun d’entre nous : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13). « Jésus Christ, le témoin fidèle, le premier-né d’entre les morts, le souverain des rois de la terre : il nous aime, et nous a délivrés de nos péchés par son sang » (Ap 1,5)…

Le Christ a ainsi donné sa vie pour notre salut. Or que signifie être sauvé ? Nous avons tous été créés pour vivre en relation avec Dieu, notre Père à tous, un Père qui de toute éternité est Source de Vie par le Don éternel qu’il ne cesse de faire de Lui-même. « Dieu est Esprit » (Jn 4,24), et « l’Esprit est vie » (cf. Ga 5,25) ? Le Père est Esprit ? Il ne cesse de donner au Fils la Plénitude de son Esprit qui est vie, l’engendrant ainsi en « Dieu né de Dieu ». « Comme le Père a la vie en lui-même, de même a-t-il donné au Fils d’avoir la vie en lui-même… Je vis par le Père » (Jn 5,26 ; 6,57). Jean Baptiste nous dit ici : « J’ai vu l’Esprit descendre et demeurer sur lui ».

Cette affirmation renvoie en fait à une réalité éternelle. Et le Fils est tout simplement venu nous proposer de recevoir à notre tour ce que Lui reçoit du Père de toute éternité : l’Esprit Saint qui est vie, et qui nous introduira nous aussi dans la Plénitude

d e s f i l s .

DJF

Rencontre autour de l’Évangile – 2ième Dimanche du Temps Ordinaire

« Oui, j’ai vu, et je rends ce

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témoignage :

c’est lui le Fils de Dieu.»

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Jn 1, 29-34)

Nous quittons un moment l’Évangile selon saint Mathieu pour lire dans l’Évangile selon saint Jean le témoignage de Jean-Baptiste.

Le passage que nous méditons se situe après le baptême de Jésus que Jean ne raconte pas, mais qu’il évoque devant ses disciples.

Et soulignons les mots importants

Voici l’Agneau de Dieu : Nous connaissons bien cette parole de Jean Baptiste. Où est-ce que nous l’entendons ? Pourquoi Jésus est-il présenté comme « l’Agneau de Dieu » ?

Le péché du monde : En quoi consiste « le » péché du monde ?

Derrière moi vient « un homme » : Les yeux de chair de Jean Baptiste voient un homme : qu’est-ce qui lui permettra de voir en Jésus le Fils de Dieu ?

Avant moi il était : Que veut dire cette expression en parlant de Jésus ?

Je ne le connaissais pas : Deux fois Jean affirme qu’il ne connaissait pas Jésus. Pourtant Jean devait connaître Jésus qui était son cousin. De quelle connaissance il s’agit ici ?

J’ai vu l’Esprit descendre comme une colombe : Dans l’Evangile de Mathieu, qui est-ce qui voit l’Esprit descendre ? Qui est-ce qui

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révèle à Jean Baptiste la véritable identité de Jésus ?

Demeurer sur lui : Ce mot demeurer est cher à saint Jean. Que veut-il souligner ici par rapport à Jésus ?

C’est lui le Fils de Dieu : Est-ce que Jean-Baptiste était capable d’une telle profession de foi ?

Pour Saint Jean, le verbe voir est très important et revient souvent dans son évangile. Combien de fois est employé le verbe

« voir » dans ce passage ? Le témoin, n’est-ce pas celui qui a vu ? Et alors quand nous disons que nous sommes « témoins » du Christ, quelle différence ?

Pour l’animateur

Jésus est identifié comme « l’Agneau de Dieu » : nous pensons à l’agneau dont parle Isaïe 53,7 « comme un agneau traîné à l’abattoir, comme une brebis muette devant ceux qui la tondent » : Jésus est le Serviteur souffrant qui prend sur lui la condition pécheresse du monde. On peut penser aussi à l’agneau immolé de l’Apocalypse, capable d’être victorieux du péché (Ap.5, 6 ; 14,10) ou encore à l’agneau pascal (Jean 19,14) : Jésus est sacrifié à l’heure où les prêtres commencent à sacrifier les agneaux pour la fête de Pâques. Il ne faut pas oublier que l’évangéliste écrit après Pâques pour les croyants, pour nous.

Notons que l’agneau et la colombe sont deux images de non-violence et de douceur qui correspondent bien à la personne de Jésus.

Le péché du monde dont Jésus nous libère, c’est l’état de rupture du monde dans sa relation à Dieu, rupture due à l’orgueil de l’homme qui refuse de reconnaître son Créateur, qui veut être lui- même son dieu. Jésus, par son obéissance jusqu’au don de sa vie, est venu remettre notre monde dans la grâce de Dieu.

Jean Baptiste avec ses yeux de chair voit Jésus, un homme, son cousin, qu’il connaît de manière humaine comme le fils de Marie.

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Mais il ne connaissait pas sa véritable identité. Il a fallu une révélation venant du Père qui par son Esprit lui a ouvert les yeux du cœur (c’est Jean baptiste qui voit l’Esprit descendre) : il a vu en Jésus le Fils de Dieu, celui qui existe depuis toujours, en qui l’Esprit habite. Ce que Jean Baptiste a vu, c’est ce qu’il a cru ; pour saint Jean, voir, c’est voir avec le cœur ou croire.

Bien des gens ont vu le Christ durant sa vie terrestre, les pharisiens ont mangé avec lui… Mais ils ne l’ont pas rencontré.

Pour qu’il y ait rencontre avec le Christ, il faut que le cœur ait le désir profond de la vie divine.

Nous aussi nous pouvons être témoins de ce que nous avons « vu » : en voyant des vrais croyants, de vraies communautés chrétiennes, nous « voyons » le Christ vivant, c’est à dire que nous croyons qu’il est là (« lorsque deux ou trois…) et nous sommes ouverts à sa présence. Nous pouvons dire à ceux qui nous interrogent « venez et voyez ».

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Jésus, tu es le Fils de Dieu. Avec Jean Baptiste et toute l’Eglise, nous reconnaissons en toi « l’Agneau de Dieu », qui a été immolé, le Serviteur Souffrant sur qui l’Esprit demeure, qui a pris sur lui toute l’humanité pécheresse, l’Agneau vainqueur.

Prends pitié de nous pécheurs. Tu as dit « je vous envoie comme des agneaux au milieu de loups », « soyez candides comme des colombes ». Donne-nous de pouvoir témoigner aujourd’hui par toute notre vie : « Jésus est le Fils de Dieu ».

TA PAROLE DANS NOS MAINS

La Parole aujourd’hui dans notre vie

Il y a bien des façons de connaître Jésus. Un personnage de

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l’histoire. Un sage. Un grand qui fait des miracles…

Il y a une manière de le connaître qui consiste à entrer le plus possible dans le mystère de sa personne.

Quel Jésus connaissons-nous ?

Qui peut nous aider à entrer dans une véritable connaissance de Jésus ?

Nous récitons facilement des formules apprises au catéchisme : Jésus est le Fils de Dieu, il est venu nous sauver, etc… Mais qu’est-ce que nous connaissons de sa présence et de son action dans notre vie et dans le monde ?

Pouvons-nous dire comme Jean Baptiste : « J’ai vu et rends ce témoignage : c’est lui le Fils de Dieu » ?

(Inviter les membres du groupe à partager une expérience où ils ont été témoins de Jésus comme d’une Bonne Nouvelle ?)

« Quand Jésus-Christ survient dans la vie d’un homme, il comble toutes ses aspirations au bonheur, à la joie et à la sainteté » (Jean Lafrance « Demeurer en Dieu »)

ENSEMBLE PRIONS

Puisque tu as été baptisé dans la Pâque du Christ,

sois attentif aux murmures de son Esprit qui habite ton cœur.

C’est lui qui est ta lumière et ta vigilance intérieure et qui fait de toi un veilleur dans la nuit.

Ecoute l’Esprit, sois un veilleur:

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tu accueilleras les sources de la vie, de la paix et de la joie

et tu discerneras la face cachée et lumineuse des êtres et des choses.

Ecoute l’Esprit, sois un veilleur:

tu entendras, dans le jardin de ton cœur, les pas discrets du Seigneur qui te cherche et tu pourras entrer dans son amoureuse Alliance dans la nouveauté de chaque matin.

Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici :

2ième Dimanche du Temps Ordinaire

Une invitation à partir à la

découverte du Christ : le Cycle Long 2020…

Ces cinquante dernières années, la Bible a été vendue à plus de quatre milliards d’exemplaires. Un record. Que diriez-vous, pendant un samedi ou un dimanche par mois, de l’ouvrir pour

constater par vous-mêmes les trésors qu’elle renferme ? Le but : découvrir avec elle et grâce à elle, nous n’inventons rien,

« qui » est le Christ. Nous entrerons alors dans le Mystère d’une

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relation éternelle, celle du Père et du Fils, ce Fils qui, à un instant du temps, « s’est fait chair » et est venu à notre

rencontre sous les traits de Jésus, le Christ, vrai Dieu et vrai homme… Ce Mystère est fascinant car ce vrai homme, qui nous

appelle « ses frères » et qui, pourtant, n’est pas comme nous, une simple ‘créature’, est venu nous révéler « qui » nous sommes, et à quelle aventure de vie, de Plénitude de vie, nous avons tous été appelés… Et invisiblement, c’est Dieu Lui‑même qui, avec cette Bible, vient nous rejoindre et nous dire, dans nos cœurs, à

sa façon à lui, cette Vérité qui est avant tout Vie, intensité de Vie…

Alors, comme le dit le Christ à ses deux premiers disciples,

« venez et vous verrez », par vous-mêmes… Un dimanche par mois à St Benoît, à Ste Suzanne Bagatelle, à St Denis, à l’Etang Salé les Hauts, ou un samedi par mois à St Denis, à l’Etang Salé les Hauts, et pour la première fois cette année, à Cilaos… Vous trouverez tous les renseignements à cette page :

https://www.sedifop.com/cycle-long/

Début de l’aventure, fin janvier… Belle et heureuse année avec le Christ… « Tu mets dans mon cœur plus de joie, que toutes leurs vendanges et leurs moissons » (Ps 4)…

Audience Générale du Mercredi 8 Janvier 2020

PAPE FRANÇOIS AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre Mercredi 8 janvier 2020

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Frères et sœurs, la dernière partie des Actes des Apôtres raconte le voyage de saint Paul à Rome, où il devra rendre témoignage au Christ. Au cours de la traversée, une tempête se lève et le bateau part à la dérive. Alors que la mort semble imminente, Paul rassure l’équipage : il est l’homme de la foi. Il a reçu d’un ange la certitude qu’il comparaîtra devant César, et que tous seront sauvés avec lui. Ainsi, même dans l’épreuve il ne cesse d’être attentif aux autres et de ranimer leur espérance. Arrivé à Malte et accueilli par la population, saint Paul exerce aussitôt un ministère de compassion en guérissant des malades : en effet, le bien tend à se communiquer. Quand un croyant fait l’expérience du salut, il ne la garde pas pour lui-même, mais il acquiert une plus grande sensibilité aux nécessités des autres et se rend proche de celui qui souffre. Saint Paul nous invite à vivre les épreuves en étant unis au Christ, avec la conviction que Dieu peut agir en toute circonstance, et que celui qui s’offre à Dieu par amour sera certainement fécond.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française et souhaite, à chacun et à chacune, une année riche en grâces du Seigneur. En particulier, demandons à Dieu de nous aider à vivre nos épreuves dans la foi. Et soyons sensibles aux souffrances de ceux qui viennent à notre rencontre sachant les accueillir de cet amour qui procède de notre rencontre avec Jésus. Que Dieu vous bénisse.

Que signifie “adorer Dieu” ? (Pape

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François – 6 janvier 2020)

Dans l’Evangile (Mt 2,1-12), nous avons entendu que les Mages commencent par manifester leurs intentions: « Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui » (v. 2). Adorer est l’objectif de leur parcours, le but de leur cheminement. En effet, arrivés à Bethléem, « ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, ils se prosternèrent devant lui » (v. 11). Si nous perdons le sens de l’adoration, nous perdons le sens de la marche de la vie chrétienne, qui est un cheminement vers le Seigneur, non pas vers nous. C’est le risque contre lequel l’Evangile nous met en garde, en présentant, à côté des Mages, des personnages qui n’arrivent pas à adorer.

Il y a surtout le roi Hérode, qui utilise le verbe adorer, mais avec une intention fallacieuse. Il demande, en effet, aux Mages de l’informer sur le lieu où se trouve l’Enfant « pour que– dit-il – j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui » (v. 8). En réalité, Hérode n’adorait que lui-même, et c’est pourquoi il voulait se libérer de l’Enfant par le mensonge. Qu’est-ce que cela nous enseigne ? Que l’homme, quand il n’adore pas Dieu, est amené à adorer son moi. Et même la vie chrétienne, sans adorer le

Seigneur, peut devenir un moyen raffiné pour s’affirmer soi-même et son talent : des chrétiens qui ne savent pas adorer, qui ne savent pas prier en adorant. C’est un risque sérieux : nous servir de Dieu plutôt que de servir Dieu. Combien de fois n’avons-nous pas échangé les intérêts de l’Evangile avec les nôtres, combien de fois n’avons-nous pas couvert de religiosité ce qui nous

arrangeait, combien de fois n’avons-nous pas confondu le pouvoir selon Dieu, qui est de servir les autres, avec le pouvoir selon le monde, qui est de se servir soi-même !

En plus d’Hérode, il y a d’autres personnes dans l’Evangile qui n’arrivent pas à adorer : ce sont les chefs des prêtres et les scribes du peuple. Ils indiquent à Hérode, avec une précision extrême, où serait né le Messie : à Bethléem de Judée (cf. v. 5).

Ils connaissent les prophéties et les citent avec exactitude. Ils

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savent où aller – des grands théologiens, des grands ! –, mais n’y vont pas. De cela aussi, nous pouvons tirer un enseignement. Dans la vie chrétienne, il ne suffit pas de savoir : sans sortir de soi-même, sans rencontrer, sans adorer, on ne connaît pas Dieu. La théologie et l’efficacité pastorale servent à peu de choses ou même à rien si on ne plie pas les genoux ; si on ne fait pas comme les Mages, qui ne furent pas seulement des savants organisateurs d’un voyage, mais qui marchèrent et adorèrent. Quand on adore, on se rend compte que la foi ne se réduit pas à un ensemble de belles doctrines, mais qu’elle est la relation avec une Personne vivante à aimer. C’est en étant face à face avec Jésus que nous en

connaissons le visage. En adorant, nous découvrons que la vie

chrétienne est une histoire d’amour avec Dieu, où les bonnes idées ne suffisent pas, mais qu’il faut lui accorder la priorité, comme le fait un amoureux avec la personne qu’il aime. C’est ainsi que l’Eglise doit être, une adoratrice amoureuse de Jésus son époux.

Au début de l’année, redécouvrons l’adoration comme une exigence de la foi. Si nous savons nous agenouiller devant Jésus, nous vaincrons la tentation de continuer à marcher chacun de son côté.

Adorer, en effet, c’est accomplir un exode depuis l’esclavage le plus grand, celui de soi-même. Adorer, c’est mettre le Seigneur au centre pour ne pas être centrés sur nous-mêmes. C’est remettre les choses à leur place, en laissant à Dieu la première place. Adorer, c’est mettre les plans de Dieu avant mon temps, mes droits, mes espaces. C’est accueillir l’enseignement de l’Ecriture : « C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras » (Mt 4, 10). Ton Dieu :

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adorer c’est se sentir d’appartenir mutuellement avec Dieu. C’est lui dire “tu” dans l’intimité, c’est lui apporter notre vie en lui permettant d’entrer dans nos vies. C’est faire descendre sa

consolation sur le monde. Adorer, c’est découvrir que, pour prier, il suffit de dire : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jn 20, 28), et se laisser envahir par sa tendresse.

Adorer, c’est rencontrer Jésus sans une liste de demandes, mais avec l’unique demande de demeurer avec lui. C’est découvrir que la joie et la paix grandissent avec la louange et l’action de grâce.

Quand nous adorons, nous permettons à Jésus de nous guérir et de nous changer. En adorant, nous donnons au Seigneur la possibilité de nous transformer avec son amour, d’illuminer nos obscurités, de nous donner la force dans la faiblesse et le courage dans les

épreuves. Adorer, c’est aller à l’essentiel : c’est la voie pour nous désintoxiquer de nombreuses choses inutiles, des dépendances qui anesthésient le cœur et engourdissent l’esprit. En adorant, en effet, on apprend à refuser ce qu’il ne faut pas adorer : le dieu argent, le dieu consommation, le dieu plaisir, le dieu succès, notre moi érigé en dieu. Adorer, c’est se faire petit en présence du Très Haut, pour découvrir devant Lui que la grandeur de la vie ne consiste pas dans l’avoir, mais dans le fait d’aimer. Adorer, c’est nous redécouvrir frères et sœurs devant le mystère de

l’amour qui surmonte toute distance : c’est puiser le bien à la source, c’est trouver dans le Dieu proche le courage d’approcher les autres. Adorer, c’est savoir se taire devant le Verbe divin, pour apprendre à dire des paroles qui ne blessent pas, mais qui consolent.

Adorer, c’est un geste d’amour qui change la vie. C’est faire comme les Mages : c’est apporter au Seigneur l’or, pour lui dire que rien n’est plus précieux que lui ; c’est lui offrir l’encens, pour lui dire que c’est seulement avec lui que notre vie s’élève vers le haut ; c’est lui présenter la myrrhe, avec laquelle on oignait les corps blessés et mutilés, pour promettre à Jésus de secourir notre prochain marginalisé et souffrant, parce que là il est présent. D’habitude, nous savons prier – nous demandons, nous

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remercions le Seigneur –, mais l’Eglise doit encore aller plus loin avec la prière d’adoration, nous devons grandir dans

l’adoration. C’est une sagesse que nous devons apprendre tous les jours. Prier en adorant : la prière d’adoration.

Chers frères et sœurs, aujourd’hui chacun de nous peut se demander : “Suis-je un chrétien adorateur ?”. De nombreux chrétiens qui prient ne savent pas adorer. Faisons-nous cette demande. Trouvons du temps pour l’adoration dans nos journées et créons des espaces pour l’adoration dans nos communautés. C’est à nous, comme Eglise, de mettre en pratique les paroles que nous avons priées aujourd’hui dans le Psaume : “Toutes les nations, Seigneur, se prosterneront devant toi”. En adorant, nous aussi, nous découvrirons, comme les Mages, le sens de notre cheminement.

Et, comme les Mages, nous expérimenterons « une très grande joie » (Mt 2, 10).

Pape François, solennité de l’Epiphanie, lundi 6 janvier 2020

Le Baptême du Seigneur – par Francis COUSIN (St Matthieu 3, 13-17)

« Alors paraît Jésus …

pour être baptisé par Jean. »

De ce passage de l’évangile, très court, parlant du baptême de Jésus, on peut dire qu’il y a deux choses importantes à retenir : ce qui se passe avant le baptême, et ce qui se passe après le

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baptême.

Du baptême lui-même, on n’en parle pas, simplement une petite phrase introductive : « Dès que Jésus fit baptisé … »

Qu’y a-t-il juste avant le baptême ? Après le retour d’Égypte et l’établissement à Nazareth (Mt 2), on fait un grand saut dans le temps d’une trentaine d’année : « En ces jours-là, paraît Jean le Baptiste » (dont Matthieu ne dit pas qu’il est apparenté avec Jésus), qui crie dans le désert un appel à la conversion vers Dieu et baptise dans le Jourdain.

« Alors paraît Jésus … pour être baptisé par Jean. ». Jésus vient de la Galilée. Après le baptême, il y retournera … pour ne la quitter que pour aller à Jérusalem et y être crucifié.

Mais Jean refuse : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi … »

« Jésus lui répondit : ’’Laisse faire pour le moment, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice.’’ »

Cette phrase peut nous sembler obscure, car on voit difficilement le lien entre le baptême et la justice, notre justice. Parce qu’ici, il ne s’agit pas de la justice humaine, mais de la justice au nom de Dieu : faire en sorte que ce que nous fassions soit reconnu juste au yeux de Dieu, que nous fassions la volonté de Dieu, que nous soyons témoins de l’amour incommensurable de Dieu.

Ici, Jésus invite Jean à ce que, ensemble, ils réalisent la volonté d’amour de Dieu pour le salut des hommes : Jésus, étant baptisé (ce dont il n’a effectivement nul besoin puisqu’il est sans péché, parfait comme le Père est parfait (cf 1 P 2,22)) comme les autres humains auxquels il s’identifie, pourra emmener avec lui dans le royaume des cieux ceux qui ont cru en lui et qui ont été baptisés en son nom, après sa résurrection : « Ainsi, pour ceux qui sont dans le Christ Jésus, il n’y a plus de condamnation.

Car la loi de l’Esprit qui donne la vie dans le Christ Jésus t’a libéré de la loi du péché et de la mort. » (Rm 8,1-2). Dès le

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début de sa vie publique, Jésus se fait proche des hommes pour les amener vers son Père.

Après le baptême, il y a la première théophanie de Dieu : « Les cieux s’ouvrirent » permettant à l’Esprit de descendre sur Jésus, et à la voix du Père d’affirmer : « Celui-ci est mon Fils bien- aimé, en qui je trouve ma joie. »

L’un des rares moments où l’on trouve associés les trois personnes de la Trinité, sous des formes différentes : le Père par sa voix, le Fils sous la forme corporelle, humaine, et l’Esprit sous une autre forme corporelle, comme une colombe.

Si le texte suggère que seul Jésus ait pu voir l’Esprit descendre sur lui, il ne dit rien de particulier concernant la voix du Père.

On peut donc penser que tous les personnes présentes ce jour-là ont pu entendre cette voix qui ne dit pas comme dans le texte d’Isaïe « Mon serviteur … qui a toute ma faveur » (première lecture), mais qui désigne Jésus comme le Fils de Dieu, qui vient pour apporter le salut à son peuple.

Cette théophanie annonce la mission de Jésus, dans la lignée des textes de l’ancien testament. Mais malgré cela, il faudra bien du temps à Jésus pour qu’il soit reconnu comme le Messie. Il lui faudra le reste de sa vie terrestre. Ce n’est qu’à sa mort et sa résurrection que les gens comprendront qu’il était vraiment le fils de Dieu.

Pour nous, c’est l’occasion de réfléchir à notre baptême, qui nous a été donné au nom des trois personnes de la Sainte Trinité.

Si pour Jésus, le baptême a été le point de départ de sa mission sur terre, il en est de même pour nous. Et d’ailleurs cela nous a été rappelé au mois d’octobre dernier pendant le Mois Missionnaire Extraordinaire dont le thème était : « Baptisés et Envoyés ». Tout baptisé doit être missionnaire à son niveau, mais il ne peut le faire seul.

Et c’est ce que nous disait le pape François dans l’exhortation

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apostolique sur l’appel à la sainteté dans le monde actuel : « Toi aussi, tu as besoin de percevoir la totalité de ta vie comme une mission. Essaie de le faire en écoutant Dieu dans la prière et en reconnaissant les signes qu’il te donne. Demande toujours à l’Esprit ce que Jésus attend de toi à chaque moment de ton existence et dans chaque choix que tu dois faire, pour discerner la place que cela occupe dans ta propre mission. Et permets-lui de forger en toi ce mystère personnel qui reflète Jésus-Christ dans le monde d’aujourd’hui. » (GE n° 23)

« Dieu notre Père,

Ton Fils Unique Jésus-Christ Ressuscité d’entre les morts

A confié à Ses disciples Sa mission :

« Allez ! De toutes les nations faites des disciples ». (Mt 28,19) Tu nous rappelles que par le baptême

Nous participons tous à la mission de l’Église.

Par le don de Ton Esprit-Saint, accorde-nous la grâce D’être témoins de l’Évangile,

Courageux et ardents,

Pour que la mission confiée à l’Église,

Soit poursuivie en trouvant des expressions nouvelles et efficaces Qui apportent la vie et la lumière au monde. »

Pape François (prière pour le MME, extraits)

Francis Cousin

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Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le titre suivant :

Fête du Baptême de Notre Seigneur – Homélie du Père Louis DATTIN

Mission du Christ Mt 3, 13-17

Isaïe dans la première lecture n o u s d i t q u e “ l a P a r o l e e s t descendue du ciel “. “Le Verbe s ’ e s t f a i t c h a i r ” : a i n s i s’achève le temps de Noël et nous retrouvons le guide de cette année St-Matthieu. Quand commence son Evangile, Jésus a déjà quitté Nazareth pour recevoir son ordre de mission. Déjà avec Siméon au temple, nous avons vu le salut.

Avec les mages à Bethléem, nous avons vu se lever son étoile et reconnu dans un enfant, le roi des juifs. Cependant ce n’est pas par une huile sainte que sera consacré le roi de l’univers mais avec de l’eau du Jourdain, une eau simple, pure, limpide, transparente.

Rien ne nous est donné à voir : Jésus, seul, voit le ciel se déchirer et l’Esprit descendre. Mais pour ceux qui écoutent, prêtent l’oreille, cherchent le Seigneur, une voix se fait entendre, une parole qui s’adresse à Jésus, mais que l’Esprit murmure au plus profond de chacun :

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« C’est toi, mon fils bien-aimé, en toi, j’ai mis tout mon amour ». Cette parole, elle va résonner tout au long du parcours que nous propose St-Matthieu jusqu’au moment où, non pas dans les cieux, mais au temple, le voile se déchirera et qu’avec le centurion au pied de la croix, nous nous écrierons :

« Vraiment cet homme était le Fils de Dieu ! »

Avec Matthieu, nous voici introduits d’emblée dans la phase adulte de Jésus : il a trente ans environ et c’est Jean-Baptiste qui nous l’annonce : « Voici venir derrière moi, celui que vous attendez.

Sa venue est imminente ! Tenez-vous prêts ! »

Matthieu nous avertit : cet inconnu est attendu, avant même de paraître sur la scène. Qui est-il donc ? Jean-Baptiste n’oserait même pas se courber devant lui !

Mais le grand opérateur de cette scène, ce n’est ni Jean-Baptiste, ni Jésus, c’est l’Esprit Saint, trois fois nommé ici : « Lui, il vous baptisera dans l’Esprit » ; « A l’instant où il remontait de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit, comme une colombe, descendre sur lui » ; « Aussitôt, l’Esprit pousse Jésus au désert ».

Il est tout proche celui qui va répandre l’Esprit pour faire naître à une humanité nouvelle. « Il vous baptisera, il vous plongera dans l’Esprit ».

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Avons-nous conscience que notre Baptême chrétien c’est cela ! Nous sommes très loin de vivre la profondeur de notre Baptême qui nous a changés radicalement. Nous sommes tous tentés, à cause d’un milieu païen, athée dans lequel nous sommes immergés, de mettre le salut de l’humanité dans le prolongement de nos efforts, de nos attitudes humaines les plus chargées de valeurs.

La mentalité scientifique et technique nous habitue à penser que le salut de l’homme est dans et par l’homme.

« Devenons plus solidaires, disent les humanistes, maîtrisons davantage la nature, disent les écologistes, partageons davantage, disent les humanitaires ». « Très bien », mais cela, n’importe quel païen peut le dire et tenir ce discours : ce n’est pas faux.

Mais la Bible, elle, va bien plus loin : elle prétend que le sens dernier de l’homme n’est pas l’homme ; l’univers, si grand soit- il, n’a pas sa fin en lui-même. « L’homme, disait Bossuet, dépasse l’homme ; il ne s’accomplit totalement qu’en s’ouvrant à une réalité supérieure ». « A quoi sert à l’homme de maitriser l’univers et d’aller sur la lune si c’est pour s’y suicider ? »

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La dimension de la transcendance, c’est-à-dire la dimension spirituelle et divine de l’homme devient de plus en plus évidente.

Il y a en l’homme, une faim, une soif, autre chose qui va beaucoup plus loin que ce que la terre toute seule peut lui offrir, ainsi donc, la réponse dernière à toutes les questions que se pose l’homme : « Qu’est-ce-que la vie ? Qu’est-ce-que la mort ? Pourquoi la souffrance ? Pourquoi l’amour ? Pourquoi le mal ? Pourquoi suis-je sur la terre ? Est-ce un hasard ? Ou une destinée ? »

Toutes ces questions-là ne peuvent être résolues par la raison seule… Il n’y a que la dimension spirituelle de l’homme qui peut lui donner une piste, une direction. C’est ce qui faisait dire à Malraux que « le 21e siècle sera religieux ou ne sera pas ! » en réponse à toutes ces interrogations. Un ” inconnu ” se présente, dans cette foule qui entoure Jean, il a déjà vécu trente ans dans l’obscurité d’un petit village dont ne parle jamais : ni la Bible, ni le Talmud, ni la géographie, ni l’histoire, avant que ce Jésus ne devienne mondialement célèbre. Nazareth comptait, à cette époque, selon les fouilles archéologiques, une vingtaine de maisons, donc une centaine d’habitants à peu près. C’est de cette étonnante obscurité que va sortir le plus grand mouvement historique qui a modifié la face de la planète !

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Qui est-il donc ce Jésus de Nazareth ? Il donne l’apparence d’un homme ordinaire qui doit recevoir un Baptême de pénitence.

Mais, voilà, nous dit St-Matthieu, que devant cet homme, le ciel ” se déchire ” : il vient faire une déchirure dans cet univers clos.

Désormais l’humanité aura une ” brèche ” pour communiquer avec le monde divin. Déjà, avant St-Matthieu, Isaïe, en avait exprimé le désir : « Ah ! Si tu déchirais les cieux ! »

Et c’est ce qui a lieu ! Jésus est soudain saisi dans son être humain lui-même, de la certitude de son rôle grandiose.

« Et du ciel, une voix se fait entendre ». « C’est toi, mon Fils bien aimé ; en toi, j’ai mis tout mon amour ».

Voilà donc une expérience unique de tendresse. Déjà, depuis des années, Jésus vivait une aventure merveilleuse de filiale affection, et cela éclatait maintenant comme un carillon dans son cœur :

« Tu es mon amour ; tu es mon Fils unique, je me complais en toi ». Ces mots sont déjà présents dans la Bible, bien sûr, mais il nous est bon de retrouver ces phrases que Jésus avait dû méditer, qu’il savourait depuis des années dans sa prière ou dans sa vie de chaque jour, dans sa petite maison, avec Marie et Joseph, au cours de son travail.

Et vous, les chrétiens, vous les baptisés, non pas seulement dans l’eau mais aussi dans « l’Esprit Saint », dans l’eau qui sortit du côté du Christ avec son sang lorsque le soldat Romain lui perça le cœur, avez-vous parfois fait cette expérience ? De vous sentir aimé et de répondre à cet amour ? … Quelque chose de fort et de doux qui remplit de paix et de bonheur, toutes vos minutes ?

« Je serai pour lui un père et il sera pour moi, un fils » (2e livre de Samuel). Le Seigneur m’a dit : « Tu es mon fils : aujourd’hui, je t’ai engendré » (Psaume 2e). « Voici mon serviteur, mon élu, en qui je me complais » (Isaïe). « Jérusalem !

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On t’appellera d’un nom nouveau. On ne dira plus ” l’abandonnée

‘’. On dira ‘’celle en qui je me complais”.

Les eaux du Jourdain, comme celles de notre baptême, sont les eaux de la naissance, celles de notre création, celles de notre déluge, celles de notre passage du péché à la grâce, celles de la Mer Rouge à la terre Promise : il en sort toujours des hommes nouveaux !

Oui, “les cieux se déchirent” pour nous aussi : comme le voile du temple au moment de la mort du Christ. Cette déchirure est l’occasion pour chacun de découvrir le vrai visage du Seigneur.

AMEN

Fête du Baptême de Notre Seigneur – par le Diacre Jacques FOURNIER (Mt 3, 13-17)

“Jésus avec les pécheurs,

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pour les pécheurs”

Alors paraît Jésus. Il était venu de Galilée jusqu’au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui.

Jean voulait l’en empêcher et disait : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ! »

Mais Jésus lui répondit : « Laisse faire pour le moment, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. » Alors Jean le laisse faire.

Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau, et voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui.

Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie. »

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Jean-Baptiste proposait « un baptême de repentir en vue de la rémission des péchés » (Mc 1,4). Par cette démarche, il invitait à se reconnaître pécheur, en vérité. Plus tard, il s’agira de faire de même en présence de Jésus. C’est ainsi que Jean Baptiste « préparait le chemin du Seigneur » (Jn 1,23), car c’est Lui et Lui seul qui offre, au Nom de son Père, le pardon des péchés et le Don de l’Esprit Saint qui lave, purifie, sanctifie, justifie (Lc 5,20 ; 1Co 6,11)…

Jean-Baptiste est pécheur, comme tout le monde (Rm 3,9-26) et il le sait bien… Ce serait donc à lui d’aller en premier à Jésus pour confesser, à travers Lui : « Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne mérite plus d’être appelé ton fils »… Mais, surprise… « C’est moi » qui ai péché, « c’est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi », purifier par toi,

« et c’est toi qui viens à moi » ! La démarche de Jésus est bien celle du Bon Pasteur qui prend l’initiative d’aller à la rencontre de toutes ses brebis perdues. Dieu veut notre Vie, notre Plénitude, notre vrai Bonheur plus que nous-mêmes. Il est le Vrai Ami de l’homme…

De plus, « tu viens à moi » pour une démarche qui n’a d’autre but qu’un repentir sincère ! Mais Jésus est « l’Agneau

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sans tache », il n’a jamais péché ! Humilité de Jésus qui ne se préoccupe pas du tout de son image, de ce que l’on pourrait dire de lui en le voyant au milieu des pécheurs, mais qui ne poursuit qu’un seul but : le bien de ces hommes et de ces femmes blessés qu’il est venu sauver en leur montrant le Chemin qui conduit à la Vie… Et pour que ce but puisse être atteint, il n’hésitera pas à se donner tout entier sur une Croix, au milieu de deux pécheurs condamnés à mort par suite de leurs crimes…

Dans les eaux du Jourdain, Jésus nous appelle tous à venir à sa suite. Et quiconque lui offrira l’obéissance de sa foi, se retrouva avec Lui dans les eaux du baptême, tourné avec Lui de tout cœur vers le Père, recevant avec Lui ce qu’il reçoit du Père de toute éternité, ce Don de l’Esprit qui le constitue en Fils « né du Père avant tous les siècles, engendré non pas créé, de même nature que le Père » (Crédo). Et il entendra le Père lui dire à lui aussi : « Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis tout mon amour. » Mais « Dieu Est Amour » (1Jn 4,8.16) ! Autrement dit, j’ai mis en toi tout ce que Je Suis (Ex 3,14) ! Voilà donc notre vocation à tous : devenir par grâce ce que Dieu est par nature ! « Ainsi, Dieu nous a fait don des grandes richesses promises, et vous deviendrez participants de la nature divine, en fuyant la dégradation que le désir produit dans le monde » (2P 1,4). DJF

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