COMPARAISON DE LA VALEUR DE DIVERS TYPES
DE CROISEMENT INDUSTRIEL POUR LA PRODUCTION
D’AGNEAUX DE BOUCHERIE.
II. — VALEUR BOUCHÈRE DES AGNEAUX
J.-C. FLAMANT, P. CATTIN-VIDAL J. POLY
Nathalie RYSCHENKOV
Station centrale de Génétique animale,
Centre national de Recherches
zootechniques,
78 -Jouy-en-Josas
SOMMAIRE
Les
expériences
menées ilt’Abbaye d’ A iguebette
(Drôme) et iL l’};:coled’Agriculture
de Mar-milhat
(Puy-de-Dôme)
ont permis lacomparaison
de différents typesd’agneaux (croisés
ou de racepure),
pour laproduction
de carcasses de r5hg. L’analyse
a confirmé l’influence du sexe sur la qua- lité des carcasses : les carcasses femelles ont un meilleur rendement, une meilleure conformation,une ossature
plus légère
et un tissu grasplus développé
<lue les carcasses mâles. L’influence du moded’élevage
se manifeste sur lepoids
de la carcasse et surl’importance
du tissu osseux, les agneaux élevéssimples
ayant un rendement en carcasse meilleur, et un os canonplus
lourd que les agneaux doubles.La part d’influence de chacun des facteurs sur les variations du poids des carcasses, leur con-
formation et leur composition tissulaire a été déterminée. Les facteurs
génétiques
affectent essen-tiellement la conformation des carcasses et le
développement
du squelette. Les variations de ces 2caractères constituent les seuls éléments de différenciation des agneaux de race pure par rapportaux agneaux croisés d’une part, et entre types d’agneaux croisés d’autre part. L’utilisation de béliers de races dites améliorées, en croisement avec des brebis de races
montagnardes rustiques
se manifestechez leurs descendants
principalement
par une amélioration de la conformation. L’utilisation de béliers Southdown (ouCharmoise)
conduit en outre aux carcasses les mieux conformées, d’ossatureplus légère
mais avec un tissuadipeux plus important.
Le croisement ]3errichon,
qui
s’est révélépréférable
au croisement Southdown pour laproduction précoce
d’agneaux de plus de 3o kg conduit à des carcasses dont la conformation et lacomposition
tissulaire sont intermédiaires entre celles des carcasses
d’agneaux
de race pure et celles des car- casses croisées Soutlrrlown.Compte
tenu des conditions locales de commereialisation et pour la pro- ductiond’agneaux
de 3okg,
l’utilisation des béliers de races degrand
format du type Berrichon du Cher ou Ile-de-Franœ est à recommander en croisement industriel avec les brebis de racesPr!éalpes
et Bize.
A. - INTRODUCTION
I,es
expériences
de croisement industriel menéesdurant
5 ans de 1957 à10 6 1
àl’Abbaye d’Aiguebelle (I>rôme)
et àl’Í!cole régionale d’Agriculture
de Marmilhat(Puy-de-Dôme)
ontdéjà
étéinterprétées
dans despublications précédentes
par D!svIGN!s et I)aRYOITx(i 9 6 4 )
pour la valeurd’élevage
desfemelles,
et par DES- VIGNES, CATTiN-ViDAL et Pol,v(iy65)
pour la croissancepondérale
des agneaux dela naissance à
l’abattage.
Les brebis élevées à
Aiguebelle appartenaient
à la racePréalPes,
et à Marmilhatà la race Bizet. Ces brebis ont été mises à la lutte avec des béliers des races
Préalfies, Southdozeu
2
,
Bevvichorane duCher,
//g-a’e-7’’MMM et Clzavmoise àAiguebelle ; l3izet, .5oiitfido!J1ii,
Berricfioiiiie dit Chev et Ile-de-Frarzce à Marmilhat.Les agneaux de race pure ou
produits
des croisements ont été abattus à unpoids
voisin de 27
kg
à lIarmilhat et de 3okg
àAiguebelle ( 1 ).
I)!ESVIGN!s,
CAT’1’I!-VIDAL et POLY( I g65)
ont montrél’importance
du choixde la race des béliers pour la croissance en fin
d’engraissement
des agneaux croisés.Ainsi l’utilisation de béliers des races Berrichonne du Cher et Ile-de-1·ra«ce conduit à des agneaux dont la croissance est linéaire de la naissance à
l’abattage
etparvien-
nent
plus rapidement
aupoids désiré,
alors que les croisés Southd01cn accusent nette- ment une diminution dugain
depoids journalier après l’âge
de 2 mois.Dans cette deuxième
partie
nous nous proposons d’étudier maintenant ces différentstypes
de croisement dupoint
de vue de laqualité
des carcassesappréciée
par des mensurations.
B. - VALEUR
130UCH>;RI;
DES CARCASSES I. - MATÉRIEL Ë’1 TECHNIQUESL’étude porte sur les données
complètes
de 45t carcasses dont larépartition
en 6 agnelages estdécrite dans le tableau i. Le tableau 2rapporte par ailleurs la succession chronologique et l’identi-
fication des agnelages contrôlés dans chaque exploitation.
Les mesures suivantes ont été effectuées sur chacune des carcasses
(lig. i) :
a) Pesée des carcasses.Apres abattage
des agneaux, les carcasses sont maintenues z! hcures en chambre froide. Lapesée est effectuée au bout de ce délai avec une balance assurant une
précision
de ioo g(tête,
4pieds
et rognons
prélevés).
La carcasse est alors découpée transversalement entre la ire et la zevertèbre lombaire : la partie antérieure constitue le « coffre n ct lapartie postérieure
le « baron &dquo; dont lespesées sont effectuées avec la même
précision
que celle de la carcasse. l’n calque estpris
au niveaude la section du muscle
longissimus
dorsi, surlequel
sont effectuées ensuite les mesures droite etgauche
d’épaisseur
du gras dorsal, de largeur, longueur et surface de la section dulongissimus
dorsi.b)
1-lesuvesd’importance
du tissuadipeux.
Deux mesures ont été retenues : le
poids
du gras de rognon (BoccARU et I_)1’;IIJN’I’, ig6o) etl’épaisseur
du gras du dessus de la côte (C’ : moyenne des mesures droite etgauche).
( 1 ) 2
8 à 3z kg à Aiguehclle (et pour le premier agnelage de 1BIarmilhat.)
25
à 29kg à !Iarlllilhat (zeet 3eagnelages).
c)
lllesuyesd’importance
du tissu osseux.L’importance
du tissu osseux dans la carcasse est évaluée à l’aide de deuxcatégories
de me-sures :
W l;valuation par le
poids
de l’os métacarpe (os canon) avec une balanceprécise
à i gprès
et par le
poids
des 4pieds
avec uneprécision
<lc + 5g (PALSSON,rg 3 g).
Cette dernière évaluation est moins valablepuisque
outre les 4os canons, les¢ pieds
comprennent lepoids
de la peau, desphanères,
des tendons, du gras et du tissu musculaire.2
° Évaluation par le diamètre des os :
épaisseur
de la crosse(O s ,) épaisseur
du condyle(0 82 ) ’
Ces 2 mesures sont effectuées sur
chaque
1/2 carcasse. Leur somme constitue l’indice Os »proposé par EOCCARD, 1>U!roNT et I>E!’IZON
( 195 8).
d) Caractéristiques de (/C!!/0/)/)<;)H<’H<
des masses î!ii(scitlaires.Le
développement
des muscles est éwalué par des mesuresprises
sur les 2 morceaux nobles dela carcasse : le
gigot
et le filet(S!!nxxr,
et J01.:BERT, ig6i).- largeur de la carcasse aux gigots «!) et
épaisseur
desgigots (II)
les carcasses étantsuspendues
à écartement de tinets constant (22
cm) ;
-
longueur
(A’), largeur (B’) et surface de la section du musclelongissimus
dovsi entre lai
reet la Ze vertèbre lombaire
(moyenne
des mesures droite etgauche).
e) Loragueur
des rayons osseux etconformation
desgigots.
longueur
de l’os canon (M), longueurcrosse-périnée
(F), longueur crosse-symphyse(l’).
Cette dernière mesure a été rctenue par BARTOK, PniLLips et CLARKE
(ig 4 g)
depréférence
à F pour
exprimer
la conformation desgigots.
f)
Dimensiongénérale
des carcasses :largeur aux
épaules
largeur
eu arrière desépaules largeur
depoitrine
(W r)hauteur de
poitrine (Th) longueur
queue-cou(K).
FLAMANT et BOcCARI> (yC>6) ont effectué une revue
bibliographique critique
sur lareprésen-
tativité des mesures sur carcasses comme indices de
qualité
et considèrentqu’en première approxi-
mation, le
poids
de l’os canon et lepoids
du gras de rognon permettent d’estimer lacomposition corporelle
des carcasses,tandis que
la longueur F caractérise parfaitement la conformation.J1 itllOdologil’
statistique
A
tm de déterminer l’effet de la race du
père
sur lescaractéristiques
des carcassesindépen-
danunent d’autres facteurs, nous avons dît
prendre
en considération le sexe, le mode d’élevage etle
poids
àl’abattage
des agneaux.Le ntodèle
mathématique
utilisé tient compte des différents « effetsprincipaux
» et dupoids
à
l’abattage.
Ils’applique
il des schémas àplusieurs
voies, avec des nombres inégaux d’observations dans chaque classe, et sans interaction(KE MPT H OR XE,
1958).1-ct! est une observation du 1 iètiic agneau de sexe h, de mode
d’élevage
et issu d’un bélier de race i.n est une constante comnwne aL tous les agneaux.
Ri
est un coefticientparticulier
aL la i ème race de bélier.M! est un coefficient
particulier
au i ème moded’élevage.
k
- est un coefficient
particulier
au k ième sexe.ij l
, 1 est le
poids
àl’abattage
de l’agneau considéré(covariable).
h est un coefficient de
régression partielle qui
lie Y à la covariable.{ij
’
c, est une variable aléatoire de moyenne nulle et de variance 6e’, variance résiduelle sou-
mise aux influences autres <lue ce])es des facteurs contrôlés.
Les
hypothèses
suivantes ont été faites pour rendre valable le schéma décrit :Hypothèse
I : nullité des interactions entre les facteurs de classement.Hypothèse
lI :indépendance
entre la covariable et les facteurs de classement.La résolution des
systèmes
linéaires ainsi constitués permet d’obtenir, pourchaque
variableiiitra-!tÏnelage,
les estimées de fC, Ri, Mj, Sk et b, et de calculer ensuite les réductions du type C(v, R,
M,S),
carrés moyens dus aux facteursanalysés (K E M PTUO xuF,
1958). La signification deseffets des facteurs de classement et du poids à l’abattage sur les variations étudiées a été détcrminée par analyse de variance (1)FSW cVOa, CATTl1’-VIDAL, P()LY, 1965). Les coefficients Ri, obtenus pour les races en présence, ont été
comparés
deux à deux et leurs différences observées ont été testées par la méthode de Duncan, étendue aux schémas non orthogonam(K.RAMER, i 9 56)
en assimilant Ri a une moyenne.Par ailleurs la
comparaison
desperformances
du croisement « bélier Southdown X brebis derace
rustique
» avec les résultats obtenus parl’emploi
de béliers de la race l3erri<hotcrae du L’her nous a amené il regrouper intra-élevages les données relatives à ces 2 types de croisement.L’analyse
a donc été conduite selon le schéma
mathématique
suivant tenant compte d’un 4eeffetprincipal,
l’effet agnelage, assimilable à l’effet année :
ou 1&dquo;ij!>, est une observation du mième agneau, né la lième année, de sexe Il,
de mode d’élevage j
et ayant pour
père
un bélier de race i. A est uu coeflicientparticulier
à la 1 ième année.(Ce
facteurannée est en fait un facteur
agnelage
aAiguebelle,
où les 2premiers
agnelages ont eu lieu en uneseule année.)
Comme pour le
premier
schéma, nous avons fait leshypothèses
I et IId’indépendance
des fac-teurs contrôlés. Les variables nécessitant la
découpe
n’ont pas étécomprises
dans ces dernierscalculs par suite de l’absence
partielle
de données. Pour la même raison lepoids
du gras de rognon n’a pas étécompris
dansl’analyse
del’élevage
de Marmimat.Vérification
deshypothèses
a)Hypothèse
1(indépendance
des facteurs de classement).Pour tester la nullité des interactions entre les facteurs de classement nous avons
comparé
ladifférence entre le carré moyen « entre cellules n et la réduction totale
C (!tR M
S(A))
au carré moyen résiduel. Dans le cas d’un test F significatif aux seuils deprobabilité
de i p. too ou de 5 p. 100 nousavons testé l’existence d’interactions du
premier
ordre(entre
facteurs de classementpris
deux àdeux)
à l’aide de la méthode des moyennes
pondérées
décrite par ArrnEaSOrr et l3aNCxoFT( 1952 ).
Saufcas
particuliers qui
seront étudiés dans lesparagraphes
suivants,l’hypothèse d’indépendance
atoujours
été vérifiée.b)
Hypothèse
II(indépendance
entre les facteurs de classement et lepoids
à l’abattage).La liaison entre les facteurs de variation contrôlés et le
poids
àl’abattage
a été étudiée en utili-sant le schéma
mathématique
suivantoù Z2pk!i!&dquo;L est le
poids
a l’abattage du Mième agneau, les autressymboles
ayant la mêmesigni-
fication que dans les schémas décrits
plus
haut.L’influence de l’agnelage est évidemment
importante
a Marmilhatpuisque
lepoids
recherchépour la cornmercialisation est passé de 3o kg la
première
année à 37 kg les années suivantes. Mais il s’agit d’un effet artificiel dû à l’intervention del’expérimentateur.
En cequi
concerne les autresfacteurs du classenient, il
apparaît
quemalgré
lesprécautions prises,
un biaissignificatif,
pouvant atteindre quelques centaines de grammes, a été introduit par la race dupère
et le sexe sur lepoids
à
l’abattage.
Ce biais peut être considéré comme étant de l’ordre desimprécisions
de pesées.II. - RÉSULTATS ET DISCUSSION
Les tableaux des annexes i et 2
(mesures
sur carcasses entières des agneaux Berrichon etSouthdown) rapportent
les moyennes, les écartstypes
et les différences des estimées R ,bh,
Sx et A, pour chacune des mesures. Nous y avonsjoint
lesrésultats des tests F de
signification
des effets contrôlés. Préalablement à l’étude de l’effet de la race dupère
sur les critères dequalité
des carcasses, nousanalyserons
l’intervention du
poids
àl’abattage,
del’année,
du sexe et du moded’élevage
desagneaux.
1
.
Efet
dupoids
àl’abattage
sur lescaractéristiques
des carcassesBien que la variation du
poids
àl’abattage
nedépasse
pas 2kg
autour de lamoyenne
(abattage
àpoids constant)
il a étépossible
de déceler des variations dues à ce facteur. Lepoids
àl’abattage
semble intervenir pour unegrande part
dans les variations dupoids
de la carcasse, du coffre et du baron. Par ailleurs la hauteur depoitrine (Th),
lalargeur
depoitrine (Wr)
et lalargeur
auxgigots (G)
sont presquetoujours
en liaisonsignificative
avec lepoids
àl’abattage. B OCCARD ,
1>uMOVT etP!! Rorr
( 19 6 4 )
montrent à la suite d’autres auteurs que ces mesures sont en liaison avecle
poids
de la carcasse defaçon
moins étroitecependant
que le tour depoitrine (U).
Les animaux les
plus
lourds tendent à avoir un gras de rognonplus développé.
Mais aucune liaison n’est discernable pour le gras de couverture dont la mesure a
certainement été déterminée avec une moindre
précision.
Les mesuresd’importance
de l’os sont rarement en liaison
significative
avec lepoids
àl’abattage.
Il semble donc que même dans l’intervalle étroitconsidéré,
lapart
due audéveloppement
du tissuadipeux
dans un accroissement depoids
estplus grande
que celle revenant au tissuosseux dont le
développement
a commencéplus précocement.
La
longueur
dugigot (F)
n’est pas en liaison avec lepoids
àl’abattage,
mêmedans le cas des
agnelages
de :.Ylarmi1hat pourlesquels
l’éventail despoids
estplus
ouvert. BOCCARD, DUlVImn et PEYRON
( 19 6 4 )
n’ont trouvé eux aussiqu’une
faibleliaison entre cette mesure de conformation et le
poids
des carcasses sur une étenduede
poids beaucoup plus grande.
Il semble donc que les
répercussions
dupoids
àl’abattage
sur laqualité
descarcasses concernent surtout l’état
d’engraissement
des carcasses. Toutefois notrepréoccupation
n’est pas ici d’étudier l’effet dupoids
àl’abattage
sur les caractéris-tiques
des carcasses mais seulement d’éliminer cette source de variation : cette mé- thode de calcul a pourconséquence
d’attribuer aupoids
de carcasse, la valeur d’unrendement - poids-de
carcasse’)
rendement (
= —., , ., ...—— )
!!!!
B poids a 1 abattage
/2
.
E!et
du sexeLe
poids
des carcasses femelles estsupérieur
en moyenne de 200 à 600 g à celui des carcassesmâles,
bien que les mâles aient été abattus à unpoids supérieur
auxfemelles de o à 750g
selon
lesagnelages. Malgré
cettesupériorité
enpoids
des car-casses
femelles,
les mesures des tissus osseux tant enépaisseur
quepondérales
sontplus
élevées chez les mâles(différences
hautementsignificatives) : poids
de l’os canon(1,2
à 3,5g), poids
des 4pieds (28,5
à 5!,4g), épaisseur
de la crosse( 0 , 9
à1 ,8 mm), épaisseur
ducondyle ( 1 , 3
à 2,2mm).
Le surcroît de
poids
des carcasses femelles se manifeste au contraire par un tissuadipeux plus important :
les écarts avec les carcasses mâles variant de 47,5 à 202 g pour lepoids
de gras de rognon, et de 1,0 mm à 1,4 mm pourl’épaisseur
du gras decouverture.
Les carcasses mâles ont en
général
des rayons osseuxplus longs
que les femelles mais les écarts ne sont pastoujours significatifs.
Les résultats desanalyses
sur lesautres mesures
permettent
aussi de dire que les carcasses femelles sont en moyenneplus larges
que les carcasses mâles(largeur
depoitrine
etlargeur
auxépaules)
avecdes
gigots plus épais (différences
nonsignificatives).
Beaucoup
de travaux réalisés sur les ovins ont montré que ledéveloppement
des agneaux femelles se fait
plus précocement
que celui des agneaux mâles. Tandis que les mâles ont engénéral
une vitesse de croissancesupérieure
à celle des femelles(PALSSO
N
et VERGES, rg52 ;DESVIG N ES,
CaTTm-!’rDat, etPO LY , 19 65),
la confor- mation recherchée sur le marché et l’étatd’engraissement souhaité,
sont atteintspour les agneaux femelles à un
poids
de carcasse inférieur.PALS SON et VERGES
( 1950 ),
Cr,aRK! et MCMEEKAN( 1952 )
montrentqu’à poids
constant les carcasses femelles ont des os
plus légers
avec unpoids
d’os canonplus
faible. La
plus
grosse différence se manifeste pour le tissuadipeux plus important
en
pourcentage
et enépaisseur
dans larégion
dorsale Il en résulte que ces carcassesobtiennent de meilleures notes
d’appréciation
dedéveloppement
du gras dans les travaux de Haz!t, et TERRII,L( 194 6)
et de War,x!x( 1952 )
concernant les marchésanglo-saxons.
HINER et THORNTON( 19 6 2 )
trouvent aussi un effet sexe hautementsignificatif
sur lacomposition
tissulaire du train de 9 côtesreprésentatives
de lacomposition globale
de la carcasse.En ce
qui
concerne laconformation,
lBIcLEA!( 194 8),
I,axG! et TaY!,Ex(zg5 4 ), K
IN
G,
WATSON et YOUNG( 1959 )
montrentqu’au
mêmeâge
les agneaux femelles ont un os canonplus
court. I,axG! et TA YLER( 1955 )
calculent unrapport largeur
aux
ilions/longueur
dumétacarpe plus
élevé pour les femelles. Wat,x!x( 1951 )
cons-tate aussi que les agneaux néo-zélandais femelles ont une meilleure conformation que les agneaux mâles au même
âge.
Les résultats obtenus dans cette
expérience
sont du même ordrepuisque
àpoids d’abattage
constant, les carcassesd’agneaux
femelles sontplus
lourdes(meil-
leur
rendement), plus légères
en os etplus chargées
en gras, et tendent à avoir unemeilleure conformation. Ces résultats sont aussi à
rapprocher
de ceux de BOYLAN et S!a!,!(rg65)
obtenus sur des carcassesd’agneaux
abattus àpoids
constant(meilleur
rendement et
développement plus important
du gras dorsal des carcassesfemelles).
Notons que comme ces auteurs, nous ne mettons en évidence aucun écart mâle- femelle pour les dimensions de la section du muscle
longissimus
dorsi.3.
E/fet
du moded’élevage ( 1 )
L’effet du mode
d’élevage
est essentiellement un effet cc maternel se traduisant par une vitesse de croissance moyenne inférieure des agneaux doubles parrapport
aux agneaux
simples (I>!svm!r!s, C.!2!rm-Vm.ar&dquo;
POLY,19 6 5 ).
Ceteffet, important
aux alentours de la naissance et durant le
premier mois, s’estompe
avecl’âge (M ASOX
et D!sssT, 1954 ; HUXTER.
I g56 ;
HARRIXGTOX, WHiT!nzaw etMoRRisox, 195 8).
Il est encore une source
importante
de variation pour lepoids
au sevrage, pour la conformation et l’étatd’engraissement
des carcasses(H. 9 iW ,
etTEkkW &dquo; rg46 ;
SiDWELL et
al.,
1951 DE B!ca et 130GART,1959 ).
PAESSOx et VERGES( 195 2) soulignent
que les écarts depoids
sont moinsprononcés lorsque
le niveauénergétique
alimentaire est maintenu élevé durant la
gestation
et lapériode
d’allaitement.L’effet du mode
d’élevage
se manifeste àAiguebelle
et à Marmilhat sur lepoids
des carcasses, sur le
poids
de l’os canon et dans une moindre mesure sur lepoids
dugras de rognon.
Le
poids
des carcasses des agneaux élevéssimples
esttoujours plus
élevé que celui des agneaux élevés doubles(de
i3o à 710g),
les écarts étant presquetoujours significatifs.
Le rendement des agneauxsimples
est doncplus
élevé que celui des agneaux doubles(carcasses plus
lourdes àpoids d’abattage égal).
L’écart entreles
poids
moyens des carcasses «simples
» et « doubles» peut
être dîi à un tissu grasplus important
chez les agneauxsimples
bien que la différence ne soit passignifica-
tive
( 50
à go g pour le gras de rognon àAiguebelle).
Ce meilleur rendement des car- cassesd’agneaux simples
intervientmalgré
unpoids
de l’os canon et des 4pieds supérieur.
BoccARn et DUPLAN( 19 6 1 )
ont déterminé que les carcasses des agneaux à croissancerapide ( 35 o
g parjour)
avaient undéveloppement adipeux plus impor-
tant <lue les carcasses
d’agneaux
à croissance lente(généralement bessons).
:l.
Efet
de l’amtée et del’éle 1’ age
L’effet de l’année a été contrôlé lors de la
comparaison
des croisés Soltthdo7elitaux croisés
Berricfion,
et neporte
donc que sur ces 2 groupesd’agneaux
totalisant32f!
carcasses. Il n’a pas été fait decomparaison statistique
entre les deuxélevages.
Dans
l’élevage d’Aiguebelle
l’effet de l’année est hautementsignificatif
pour l’ensemble des variablesmesurées,
cequi
traduit une forte influence des facteurs de milieu. Au contraire dansl’élevage
de 3larmilhat(dont
lesagnelages
successifs ont étécependant
très divers enpoids moyens)
l’effet de l’année se manifeste seulementsur les mesures
d’importance
de l’os(le poids
du gras de rognon n’a pu fairel’objet
d’une
analyse
àllarmilhat).
P
AESSOX et VERGES
( 1950 ),
KING, WATSOX et YOUXG( 1959 ),
BOCCARD etD UPI ,
AN
( 19 6 1 )
ont étudié lacomposition
tissulaire de carcassesd’agneaux
amenésau même
poids
avec des vitesses de croissance différentes. Ils ont montré que lacomposition
tissulaire des carcasses et larépartition anatomique
des tissus étaitaffectée par le
régime
alimentaire. Le tissuadipeux paraît
être leplus
sensible auxconditions de
milieu,
sondéveloppement, particulièrement
dans larégion dorsale,
( 1
) Nlode
d’élevage
« simple &dquo; : agneaux nés simples ou doubles élevés simples.Mode d’élevage u douhle » : agneaux nés doubles élevés doubles.
dépendant
du niveauénergétique
de la ration au cours des dernières semaines avantl’abattage.
Il estremarquable ainsi,
dans notreexpérience,
que des carcasses de mêmetype
sontplus chargées
en gras de rognon et en gras dorsal àAiguebelle
oitle
poids
àl’abattage
a été atteintplus
tôtqu’à
Marmilhat(ces
différencespeuvent
être dues
également
à la naturegénétique
des femelles utilisées dans les 2élevages).
Dans
l’élevage
mêmed’Aiguebelle,
les agneaux dupremier agnelage
dont la crois-sance a été
plus lente,
ont uneépaisseur
de gras dorsal inférieure de i mm, et un gras de rognonplus léger
de 100 g en moyenne encomparaison
avec lesagnelages
sui-vants.
Alors que les tests d’interaction ont
permis
de vérifierl’hypothèse
nulleexpri-
mée dans le schéma
mathématique d’analyse,
et ceci pour tous lesagnelages pris
un par un, il n’en a pas été de même dans
l’analyse
desagnelages groupés.
I,a valeurdu test F d’interaction a
dépassé
le seuil deprobabilité
inférieure à 5 p. ioo pour un certain nombre de variables(à Aiguebelle
pour lepoids
du canon, lalongueur
queue-cou et la
largeur
depoitrine,
et à Marmilhat pour lepoids
de carcasse et lalongueur
du
canon).
Le test d’ANDERSONet BANCROFT a faitapparaître
les interactions de pre- mier ordrerapportées
dans le tableau 3.L’interaction
agnelage-mode d’élevage
pour lepoids
de carcasse à Marmilhatpeut s’expliquer
par les conditionsparticulièrement
sévères d’alimentation pour le 3eagne-lage qui
ont entraîné une accentuation de l’effet du moded’élevage
sur la vitesse decroissance et le
poids
de la carcasse parrapport
aux autres années.Les autres interactions observées
(essentiellement agnelage-sexe
etagnelage-
race de
père)
tendent à nousindiquer
que d’une année à l’autre. des animaux de même sexe ou de même naturegénétique
neréagissent
pas de la mêmefaçon
à desconditions de milieu différentes. Ces interactions n’interviennent
cependant
pas sur des mesures dont lesrépercussions
sur laqualité
des carcasses sont réelles. Elles n’ontdonc pas
d’importance économique. KIX G ,
WATSOX et YOUNG(ig 5 g)
étudientplu-
sieurs mensurations sur des carcasses
d’agneaux
croisés soumis à desrégimes
ali-mentaires différents. Ils ne déterminent une interaction
génotype-milieu
que sur lepoids
de l’os canon. Les auteurs concluentqu’il
n’est pas nécessaire deplacer
dansun milieu déterminé les races et croisements que l’on désire comparer sur leur
apti-
tude à
produire
un certaintype
de carcasse.5. E!et
de la race duPère
Ayant
fait lapart
des différents facteurs(poids
àl’abattage,
sexe, mode d’éle- vage etannée).
nous pouvons isolerplus
facilement l’effet des races de béliers utiliséssur les critères de
qualité
des carcasses.La
pratique
du croisement industriel a enparticulier
pourobjectif
l’amélioration de laqualité
des carcassesproduites.
Cette améliorationpeut
concerner la confor-mation,
maispeut
intervenir aussi sur lacomposition tissulaire,
ce dernierfacteur, économiquement négligé
actuellement parrapport
à lacoquetterie
de la carcasse,n’étant pas le moins
important
pour le consommateur.Une
précédente
revuebibliographique (F I ,.x>1-X NT
etB OCCARD , 19 66)
a rassembléles résultats d’un certain nombre de travaux
qui
tendent à montrerl’indépendance
de la
composition
des carcasses en morceaux parrapport
à leur conformation.Quant
à la
composition tissulaire,
elle estsusceptible
de variationsqui
déterminent la quan- tité de viande consommable àpoids
de carcasse constant. L’intérêtéconomique porté jus
d
u’à présent
à la conformationexplique qu’un grand
nombre de travaux aient eupour
objet
l’étude de ce caractère. Deplus,
les mesuresreprésentatives
telles quelongueur
du canon etlongueur
dugigot,
ont manifesté des héritabilités relativement élevées(3I C LE AN , 194 8 ; R AE , 194 8 ; T ANEJA , 195 8 ;
HILLMAN etal., ig6a; G. 4 1«A L ,
Cax’r«·xrGHT etS HELTON , 19 65).
Une sélectionpeut
donc être facilemententreprise
sur la
longueur
degigot,
parexemple.
Les résultats de contrôle de descendance intra-races
indiquent
que les différences observées entre béliers se transmettent pour unelarge part
aux descendants(3ICLE.xx, I g 4 8 ;
BARTON, Pxrr,r,rYS etCr,aar!!,
1949 ;COLËMAN, 1951).
L’utilisation de béliers de races améliorées pour la
conformation,
en croisementavec des brebis de races moins bien conformées mais
rustiques
etprésentant
debonnes
qualités maternelles, permet
en outre d’obtenir en unegénération
des agneaux dont la conformation serapproche
de celle despères (MILLER
etD AII , FY ,
1951 ;H AIZI
-,c., LEYDOLPHet SCHOLZE. Ig54 ;
SuCK,
rg57 ;S KJ E RV O LD
etGJEDREM, 1958 ; SC
HMID
T, ig6o).
Les carcasses de cesproduits
sontsusceptibles
d’être classées dansune très bonne
qualité
sur le marché si lepère
a été bien choisi. Parmi les races utili-lisées,
les béliers Southdown sedistinguent
par une conformation de leur descendancesupérieure
à celle obtenue avec les béliers d’autres races(PAI,Sso-.!,-,
i94o ; CooP etC
LARK
E,
rg5! ; DE Baca etBoGax’r, rg5g).
Du
point
de vue de lacomposition
tissulaire on constate que, àpoids
constant,les carcasses
plus
«compactes
» sontplus chargées
en gras que les carcasses moins bien conformées. Corrélativement lepoids
des os estplus
faible(B ARTON ,
PHILLIPSet
Cr,axKE,
rg4g ;ScHF,Er,J!, rg5g).
Leplus
souvent les croisés Southdown ont desos