R EVUE DE STATISTIQUE APPLIQUÉE
M ARIA G UADALUPE L OMELI
La statistique au Mexique
Revue de statistique appliquée, tome 3, n
o1 (1955), p. 101-102
<
http://www.numdam.org/item?id=RSA_1955__3_1_101_0>
© Société française de statistique, 1955, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Revue de statistique appliquée » (
http://www.sfds.asso.fr/publicat/rsa.htm
) implique l’accord avec les conditions générales d’uti- lisation (
http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou im- pression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou im- pression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
101
LA STATISTIQUE AU MEXIQUE
par
Maria Guadalupe LOMELI
Instituto de Matematicas
de la Universidad Nacional Autonoma de Mexico
La Revue de Statistique Appliquée a donné, dans un précédent numéro (vol. I, no 2, 1953), quelques indications sur le développement des études de statistique
appliquée
dans divers pays.Malgré des difficultés internes peu f avorables au développement économique,
un effort important de progrès industriel se manifeste dans la plupart des pays d’Amérique Latine.
La valeur des techniques françaises, associée à une afjinité de culture, dont
on a peut-être trop longtemps négligé les possibilités qu’elle ojfrait, permet de penser que l’industrie française et ses techniciens peuvent trouver dans ces pays
un important domaine d’activité.
Dans la note ci-après, Mlle Lomeli, de l’Institut de mathématiques de l’Uni- versité Nationale de Mexico, nous donne quelques indications sur le développement des études statistiques au Mexique.
La
statistique
moderne, avec sestechniques
et ses méthodespuissantes, mathématiquement établies,
etqui s’appliquent
avec le même succès aussi bien dans les Sciences sociales et naturelles que dans l’Industrie, le Commerce etl’Agriculture ;
accroissant ainsi ledéveloppement économique
des pays ; a faitson
apparition
auMexique
trèsrécemment,
nous pouvons presque diredepuis
5ou 6 ans. Pendant cette courte
période,
on aessayé
de donner uneimpulsion
autant à
l’enseignement
de laStatistique qu’à
sesapplications
actuelles.Différents cours de
statistique
élémentaires’enseignent
dans les écolesd’Economie, de médecine,
d’Agriculture,
à l’Ecole Normaled’Instituteurs,
à l’InstitutPolytechnique
National ; ens’orientant,
naturellement dans lesproblèmes particuliers
de ces diversesspécialités.
La faculté des Sciences offre dans les carrières de
mathématiciens
etd’Actuaires des cours
supérieurs delà statistique théorique
telsque
Calcul desprobabilités
et théorie des erreurs.La carrière de Statisticien n’a pas encore été créée à Mexico ; la
majeure partie
des personnesqui
sontspécialisées
enstatistiques
ont fait leurs études dans différentes universités des U.S.A., avec des bourses offertes par le gouver- nement Mexicain(à
travers sesministères)
ou par des institutionsprivées
ou parle gouvernement
des U.S.A.Cependant,
étant donné les nécessités croissantes en statisticienscompé-
tents, on
espère qu’un enseignement spécialisé
s’ouvrira trèsbientôt ;
unpremier
essai a été tenté par l’Université féminine de Mexico pour créer la carrière de Statisticienpratique,
c’est-à-direqui
ne nécessite pasunepréparationmathéma-
tique prof onde .
102
Le
département
des recherches de la Direction Générale desstatistiques
serendant compte de
l’importance
dedéveloppement
des méthodesstatistiques
modernes au
Mexique,
aorganisé
différents cours et Conférences destinés auPublic en
général.
Ces cours sont divisés en troiscatégories
etenseignent depuis
les
concepts
lesplus
élémentaires tels que les moments, les distributions, etc..jusqu’aux
idées lesplus
élevées de la théorie des erreurs. On y aajouté quelques
cours élémentaires de Calcul des
probabilités. L’algèbre
et le calcul différentielet
intégral
sontenseignés
aux personnesqui
n’ont pas de basesmathématiques
suffisantes.
Il existe
également
un groupespécialisé
dans le contrôle dequalité qui
s’est rattaché en 1951 a "l’AmericanSociety
forQuality Control",
ce groupecomprend plus spécialement
desingénieurs
et des personness’occupant
dequestions
industrielles. Cette association donne deuxcycles
annuels de confé-rences. En
quelques
occasions, elle a invité des techniciens U.S.A. à faire des conférences.L’implantation
destechniques statistiques
auMexique
a rencontré lesmêmes difficultés
qu’elle
atrouvées,
il y aquelques années,
dans d’autres pays.Cependant,
nous croyons quel’expérience acquise
dans ces autres pays servira pour accélérerl’adoption
de laStatistique
Industrielle auMexique.
Uneimpulsion
a été donnée par le Gouvernement Mexicain en invitant le Dr.
W.E.DEMING, spécialiste
international,qui,
au moyen deconférences,
decolloques
avec lesingénieurs,
les chefs deproduction
et les hautsdirigeants
de l’Industrie aréussi à éveiller un certain intérêt dans les milieux industriels du pays.
Nous pouvons citer deux institutions
qui appliquent systèmatiquement
lesméthodes
statistiques :
l’Union internationale desproducteurs
de Sucre et leDépartement
des recherches de la Direction Générale desstatistiques.
La
première
citée utilise l’assistance de statisticiens pour l’orientation etl’interprétation
de ses recherches.Le
département
des recherches,depuis
sa fondation, en 1952, a fait ungrand
nombred’investigations
dans différentes directionsappliquant
lestechniques
de
jugement
sur échantillon. Parmi ses travaux lesplus remarqués,
on trouve :Une
enquête
sur le tauxd’invalidité,
lapremière
effectuée enAmérique
latine ;ainsi que la recherche
agricole, laquelle
euégard
à lagrande superficie
de laRépublique (2
millions de Km et à sonorographie
trèsvariable) présente
degrandes
difficultés.Le
département publie également
dans un bulletinpériodique
les travauxréalisés par ses techniciens dont
l’objet principal
est ledéveloppement
et ladiffusion de la
Statistique
dans les pays delangue espagnole,
et, dans ce but, lebulletin est distribué non seulement au
Mexique
mais dans toutel’Amérique
latine.
Le
grand
nombre de demandes reçues dans ceDépartement
prouve la nécessité de former des groupesspécialisés
dans les différentes branches de lastatistique ;
c’ est la raison pourlaquelle
nous envoyons des personnes se former àl’Etranger qui
ultérieurement formeront ces groupes.L’Université autonome de Mexico, pour sa
part
a commencé par créer ungroupe de statisticiens mathématiciens
s’occupant spécialement
de la théorie desprobabilité s .
Si le
développement
de lastatistique
auMexique
continue au mêmerythme
il ne fait pas de doute que dans