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(1)

F. Marchal

orlgénérale

/

pédiatrie

Colonisation des amygdales par l’Helicobacter

1

Deux groupes ont été comparés : 44 enfants bénéficiant de tonsillectomie en raison d’infections à répétition (I) versus 50 enfants bénéficiant de tonsillectomie pour syndrome d’apnées du sommeil (A).

L’Helicobacter était présent dans 48% du groupe I, contre 24%

du groupe A.

L’étude suggère que l’Helicobacter pourrait jouer un rôle dans les angines.

Colonisation du tissu lymphoïde par l’Helicobacter : mythe ou réalité ?

2

Soixante-deux enfants opérés pour adénotonsillectomie ont été évalués : 39%

avaient des anticorps anti-Helicobacter, alors que l’immunohistochimie était posi- tive dans deux cas.

L’étude conclut que le tissu lymphoïde pharyngé ne constitue pas un réser- voir extradigestif pour infections à Helicobacter.

Prévalence du déficit en vitamine D chez les enfants tonsillecto- misés

3

Petit collectif d’enfants tonsillectomisés ayant des infections à répétition des voies aéro-digestives supérieures (VADS).

78% de ces 33 enfants entre 4 et 16 ans avaient un déficit en vitamine D associé à un IMC augmenté, une hypertrophie amygdalienne et une peau foncée.

Pourquoi les amygdales palatines repoussent après tonsillectomie partielle chez l’enfant ?

4

Intéressante étude sur 373 adénotonsillectomies et 294 adénoïdectomies sui- vies pendant quatre ans.

L’étude confirme l’ancienne notion connue d’augmentation de la taille des amygdales palatines après opération des végétations (22 sur 294 ont eu une aug- mentation de la taille des amygdales), ainsi que de la repousse des amygdales après tonsillectomie partielle (27 sur 373).

ENT

This review is again focussing on novelties in ENT in 2010 for our non ENT colleagues, as we removed on purpose technical and hyper- specialised topics. Interesting subjects include the increasing role of Helicobacter pylori, the epidemiology of otitis media and the effi- ciency of topical treatment, an MRSA review in US children, the impaired nasal permeabi- lity in smokers, the contamination of the

«nose bottle» in case of sinusitis, new tech- nologies in adjuvant cancer treatment, and the prevalence of HPV positive tumors, having a better prognosis, and the importance of follow-up, ENT tumor patients being at risk for recurrences. Other subjects will also be covered.

Rev Med Suisse 2011 ; 7 : 133-7

Comme chaque année, cette revue de littérature sélectionne volontairement des articles généralistes, et évite les aspects trop techniques ou spécialisés. Ces sujets incluent le rôle grandissant de l’Helicobacter pylori et du reflux dans les patho- logies ORL, l’épidémiologie de l’otite moyenne et l’efficacité des traitements topiques, le MRSA chez l’enfant aux Etats- Unis, la mauvaise perméabilité nasale du fumeur, l’importance de la contamination du flacon en cas de sinusite, les nouvelles technologies en matière de traitements tumoraux adjuvants, la prévalence des tumeurs HPV et leur meilleur pronostic, l’importance du suivi pour les tumeurs ultérieures, et de nom- breux autres sujets.

ORL

nouveautés en médecine 2010

Dr Francis Marchal

Oto-rhino-laryngologie et chirurgie cervico-faciale

Cours de Rive 16 1204 Genève

(2)

Les auteurs suggèrent, comme facteurs favorisant la re- pousse, les régimes riches en sucre et les infections à ré- pétition.

Groupe sanguin O et saignement post-tonsillec- tomie

5

Intéressante étude sur 303 patients ayant bénéficié d’une tonsillectomie.

63% des hémorragies concernaient le groupe sanguin O, (qui représente 55% de la population générale).

Influence de l’ibuprofène sur le saignement post-tonsillectomie chez l’enfant

6

Les anti-inflammatoires ont été depuis quelques an- nées incriminés dans l’incidence d’hémorragie post-ton- sillectomie. Cette étude comparant 62 patients (groupe

«ibuprofène») à 109 autres (groupe «paracétamol»), mon- tre que l’incidence hémorragique est identique (environ 4%).

Efficacité d’un nouveau fluidifiant, l’erdostéine

7

Etude randomisée en double aveugle comparant la pres- cription d’erdostéine (5-8 mg/kg/jour) à 49 enfants à 43 autres traités par placebo présentant des rhinosinusites. Aucune différence statistiquement significative.

Incidence des syndromes d’apnées du sommeil chez les enfants respirant par la bouche

8

Chez 248 enfants respirant par la bouche, 58% étaient des ronfleurs et 42% des apnéiques. 61% présentaient une hypertrophie adénotonsillaire, 62% une rhinite chronique, 7% une hypertrophie amygdalienne isolée et 15% une hy- pertrophie des végétations isolée.

Intérêts des antiviraux dans le traitement de la grippe chez l’enfant

9

En dépit de guidelines récents de vaccination contre la grippe chez l’enfant, celle-ci reste peu utilisée. Au niveau traitement, les adamantanes (amantidine et rimantadine) sont peu utilisés en raison de leur taux de résistance im- portante et leur non-couverture des influenza B. Les inhi- biteurs de la neuraminidase (zanamivir, oseltamivir et pe- ramivir) sont quant à eux plus utilisés notamment dans la lutte contre le H5N1 et le H1N1 en 2009. L’oseltamivir est disponible en dosage pédiatrique, tandis que le zanamivir est plus délicat à utiliser puisque administré par inhala- tion. Plusieurs cas de résistance à l’oseltamivir ont été ob- servés, ainsi que des cas de complications neuropsychia- triques après ce traitement. Les auteurs soulignent l’in- térêt du traitement antiviral, également pour limiter les traitements antibiotiques aux infections bactériennes se- condaires.

MRSA chez l’enfant : enquête aux Etats-Unis

10

Sur 703 enquêtes, 201 questionnaires remplis, pour un total de 1123 cas de MRSA (staphylocoque doré résistant à la méthicilline) pédiatriques en 2006. 47% en otologie, 39%

dans la gorge ou le cou, et 17% dans le nez/sinus. Le trai- tement a été la clindamycine, le sulfaméthoxazole et la vancomycine, avec de nombreux cas de résistance.

otologie

Risques d’attaque cérébrale chez des patients hospitalisés pour vertiges

11

3021 patients hospitalisés pour vertiges (V) ont été com- parés à un groupe contrôle (C) identique de patients hos- pitalisés pour appendicectomie.

Sur les 243 patients de ces deux groupes atteints par une attaque cérébrale, 185 concernent le groupe V, contre seulement 58 pour le groupe C. L’étude nous sensibilise à rester attentifs en cas d’hospitalisation pour vertiges isolés.

L’implant vestibulaire : quels progrès ?

12

Les auteurs rapportent leurs travaux en matière de fai- sabilité d’implants vestibulaires. Pour l’heure, les travaux anatomiques ont montré la faisabilité, et la stabilité du système vestibulaire a également été montrée après im- plantation dans le vestibule. Ces progrès sont très encou- rageants.

Comparaison entre administration topique ou générale d’ofloxacine

13

Etude prospective contrôlée chez l’animal. Trois heures après administration orale ou locale (au travers de la membrane tympanique intacte), les taux d’antibiotiques mesurés dans l’oreille moyenne sont identiques avec pré- sence d’antibiotiques dans le sang, l’urine et la muqueuse colique.

La génétique de l’otosclérose

14

Intéressante étude qui explore la génétique de cette affection décrite comme familiale et dont la prévalence est de 0,3 à 0,4%.

Diagnostic, épidémiologie microbienne et trai- tement antibiotique de l’otite moyenne aiguë chez l’enfant

15

Méta-analyse de dix années d’études sur l’otite moyenne aiguë (OMA). 135 études retenues confirment l’intérêt diag- nostique de l’otoscopie et la diminution du pneumocoque depuis l’introduction de la vaccination. Le meilleur succès thérapeutique étant le traitement précoce par antibioti- ques, même s’il y a 4 à 10% d’effets secondaires.

Otite moyenne

16

Etude dans neuf pays chez 1800 praticiens (pédiatres) recevant en moyenne 375 cas annuels d’otites moyennes aiguës d’enfant de moins de 5 ans. Les otites moyennes compliquées représentent 15% des cas (20 cas par an).

Streptococcus pneumoniae et Haemophilus influenza sont les ger- mes les plus fréquents. Malgré la sensibilisation du corps médical au problème des résistances, un traitement anti- biotique fut utilisé dans 80% des cas.

rhinologie

Caractéristiques du nez du fumeur

17

2523 patients consécutifs souffrant de pathologies na- sales ou respiratoires ont été étudiés par rhinométrie acoustique et nasal pick-flow avant et après décongestion nasale.

(3)

De façon intéressante, les fumeurs ont des surfaces et des volumes plus faibles que les non-fumeurs avant et après dé- congestion. Les fumeurs ont également une moins bonne ca- pacité de décongestion de la muqueuse nasale, et il exis te une relation inversement proportionnelle entre la consom- mation de tabac et les mesures rhinomanométri ques.

Etude prospective randomisée en double aveugle clinique et cytologique des lavages de nez soufrés, salés, bromés ou iodés

18

Quatre-vingts patients ont bénéficié d’un traitement d’un mois d’eau thermale (soufrée, salée, bromée et iodée) versus sodium isotonique. Amélioration clinique objective par endoscopie et microbiologie avec guérison bactérien- ne de 4 et 5 cas. L’eau thermale est la seule à réduire significativement la résistance nasale totale (rhinomano- métrie), mais s’est accompagnée dans six cas d’irritation nasale et dans cinq cas d’épistaxis limité.

Importance de la contamination du flacon nasal

19

Onze études prospectives chez onze patients présen- tant une rhinosinusite chronique effectuant des lavages de nez. 97% des prélèvements réalisés sur les bouteilles montraient des cultures bactériennes positives, 51% d’in- fections concomitantes nasales et «de la bouteille» à sta- phylocoque doré, et présence de biofilms dans six bou- teilles. Traitement proposé pour stériliser les bouteilles : ajout de la solution de Milton (1% NaOCl et 19% de NaCl) suivi de micro-ondes.

Le traitement par IPP améliore l’écoulement postérieur

20

Etude en double aveugle. 75 participants recevant 60 mg de lanzoprazole versus placebo. Après seize semaines de suivi et pHmétrie : en présence d’un écoulement postérieur chronique sans sinusite aiguë ou allergie, le traitement bi- quotidien d’IPP a amélioré de façon significative les symp- tômes après 8 et 16 semaines. De plus, la présence de brûlures rétro-sternales, régurgitations, et reflux ressentis ou non par le patient n’ont pas été des facteurs prédictifs de la réponse thérapeutique.

Papier de consensus européen sur la prise en charge des tumeurs du nez, des sinus para- nasaux et de la base du crâne

21

Outre la description de l’état actuel des techniques et des algorithmes de traitement, cet intéressant papier, qui suggère différentes voies de recherche, insiste sur l’impor- tance d’une approche multidisciplinaire dans la prise en charge des patients.

Turbinoplastie inférieure chez l’enfant pour obstruction nasale ?

22

Méta-analyse de publications sur la turbinectomie infé- rieure chez l’enfant présentant une obstruction nasale chronique résistant à 2-3 mois de traitements consécutifs.

Sur onze études et 730 cas, 80% de turbinoplasties et 20%

d’adéno-tonsillectomies. Bien que les différents auteurs défendent le succès de la procédure, aucune analyse com-

parable n’a permis de conclure à un bénéfice réel. Aussi, il n’y a pas de données sur la physiologie ou les complications à long terme.

chirurgiecervico

-

faciale

Les chirurgiens cervico-faciaux auront plus de travail dans le futur

23

Etude intéressante montrant, sur la base de statistiques américaines, compte tenu de l’évolution démographique, l’aug mentation annuelle de la quantité de patients néces- sitant une chirurgie cervico-faciale qui est estimée à 15%.

T1-T2 du larynx : revue systématique radiothé- rapie versus chirurgie en matière de qualité de voix et de vie – 1970 à 2009

24

880 patients finalement analysés. 448 traités par chirur- gie (C) versus 442 traités par radiothérapie (R). En matière de voix : sur quinze études, douze ne montraient aucune différence, et trois une meilleure voix après (R). En ma- tière de qualité de vie, sur neuf études, sept ne montrent aucune différence.

Nous savions que le pronostic était le même avec les deux traitements. Cette étude confirme qu’il en est de même pour la qualité de vie et de la voix.

Cancer de la cavité buccale et de l’oropharynx : évolution démographique, histologique et en matière de survie durant les 30 dernières années

25

Il s’agit d’une étude rétrospective analysant sept cohortes de quatre ans depuis 1975.

L’étude montre une diminution des tumeurs bien diffé- renciées (TBD) et une augmentation des tumeurs peu dif- férenciées (TPD), avec une amélioration de la survie pour les TPD de l’ordre de 57% à cinq ans contre 15% pour les TBD. Celle-ci s’explique par les tumeurs – HPV positives qui répondent mieux au traitement.

Nouvelles techniques en matière d’irradiation pour cancer ORL : IMRT, CyberKnife, protons, carbone ions : des progrès

26

Intéressante étude regroupant plusieurs centres onco- logiques (Lyon, Nice, Paris, Japon). L’étude analyse l’effi- cacité comparée de l’IMRT (intensity-modulated radiation therapy), la radiothérapie bi-dimensionnelle, la proton-thé- rapie et la carbon-ion-thérapie en matière de contrôle tu- moral et de survie d’une part, et de qualité de vie d’autre part. Il existe une amélioration en matière de xérostomie.

La supériorité des protons aux photons reste controversée.

Les auteurs soulignent la nécessité d’études de phase II tout en notant que ces nouvelles techniques ont montré un bénéfice net pour les patients.

HPV et cancer de la base de la langue

27

L’incidence de positivité augmentée pour l’HPV en cas de cancer de la cavité buccale et de l’oropharynx a été dé- montrée ces dernières années. Cette étude analyse la sur- vie HPV/non-HPV, qui est supérieure dans le groupe HPV positif.

(4)

Survie du cancer-HPV

28

Etude rétrospective du New England Journal of Medicine, étudiant des stades III et IV de carcinomes épidermoïdes oropharyngés. Follow-up moyen de 4,8 ans. La survie à trois ans a été similaire dans le groupe radiothérapie frac- tionnée (70%) versus radiothérapie accélérée (64%). 63%

des patients étaient HPV positifs (206 sur 323). Leur survie à trois ans était de 82% comparés aux 57% pour les HPV négatifs.

Risque de 3

e

et 4

e

tumeurs chez des patients présentant des tumeurs ORL

29

Etude rétrospective intéressante de 3631 patients connus pour une tumeur de la sphère ORL, chez qui 839 deuxiè- mes tumeurs, 147 troisièmes tumeurs et 35 quatrièmes tu- meurs ont été diagnostiquées.

L’étude souligne l’importance du suivi chez ces patients et montre également qu’après deux tumeurs le risque d’en développer d’autres est augmenté.

Traitement du syndrome de Frey au Botox

30

Petite série de sept patients confirmant une fois de plus l’efficacité du Botox dans le traitement du syndrome de Frey (réinnervation aberrante des glandes sudoripares de la peau après chirurgie parotidienne).

Management du goitre

31

Analyse rétrospective, par le Département d’ORL de Harward, de 200 thyroïdectomies consécutives pour goitre cervical/plongeant. Une parésie temporaire du nerf récur- rent a été constatée dans 1,8% des cas ; elle était plus faible avec monitoring que sans. Un hypoparathyroïdisme primaire a été observé dans 3% des cas, 1% des cas ayant nécessité une sternotomie. Dans les cas de goitre bilaté- ral, l’intubation a été statistiquement plus difficile, la pa- ralysie et l’hypocalcémie postopératoires plus fréquentes.

Les femmes ou patients avec une anamnèse familiale po- sitive avaient un risque supérieur de réintervention.

Intérêt de la cytoponction échoguidée

32

Etude new yorkaise comparant 100 cytoponctions sous palpation versus 100 cytoponctions sous contrôle ultraso- nographique. L’analyse porte sur le diagnostic (suspect/

atypique/suggestif/absence), les vrais/faux positifs/négatifs, la sensibilité, la spécificité, et la valeur prédictive. L’utilisa- tion de l’ultrason augmente la spécificité et la valeur pré- dictive négative et permet d’atteindre des lésions plus petites et plus complexes.

Syndrome de Sjögren survenant chez le patient âgé : même tableau clinique ?

33

336 cas de syndrome de Sjögren consécutifs ont été analysés selon l’âge de survenue : L 65 ans (6% des pa- tients), entre 40 et 65 ans et l 40 ans. Parmi ces 21 pa- tients : 71% présentaient une sécheresse buccale et 76%

une sécheresse oculaire, 66% des arthralgies, 24% un syn- drome de Raynaud, 14% un purpura. Le test de Shirmer était positif dans 80% des cas et, dans 38% des cas, la sa- live non stimulée était normale. En fait, toutes ces valeurs sont semblables dans toutes les classes d’âge.

Stimulation électrique du nerf hypoglosse en cas de syndrome d’apnées du sommeil (SAS)

34

Des études ont montré l’efficacité de la stimulation du nerf hypoglosse sur le tonus des muscles lingual et génio- glosse. Les auteurs présentent huit cas cliniques, qui sont un premier pas avant de futures séries.

Remerciements

Je remercie Madame Dora Silva pour sa précieuse aide dactylogra- phique ainsi que les professeurs Guyot et Dulguerov.

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* à lire

** à lire absolument

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