UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À RIMOUSKI
LA GOUVERNANCE PARTENARIALE : UN FACTEUR DÉTERMINANT DU DÉVELOPPEMENT DES COLLECTIVITÉS RURALES
UNE ÉTUDE DES MODÈLES DE GOUVERNANCE LOCALE OBSERVÉS DANS DEUX COMMUNAUTÉS EN CROISSANCE
ET DANS DEUX COMMUNAUTÉS EN DÉVITALISATION AU QUÉBEC ET DANS LE CANADA ATLANTIQUE
TOME 2
THÈSE PRÉSENTÉE À
L'UNIVERSITÉ
DU QUÉBEC
À RIMOUSKI comme exigence partielledu programme de doctorat en développement régional
PAR
LUC BISSON
MARS 2011
UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À RIMOUSKI Service de la bibliothèque
Avertissement
La diffusion de ce mémoire ou de cette thèse se fait dans le respect des droits de son
auteur, qui a signé le formulaire « Autorisation de reproduire et de diffuser un rapport,
un mémoire ou une thèse ». En signant ce formulaire, l’auteur concède à l’Université du
Québec à Rimouski une licence non exclusive d’utilisation et de publication de la totalité
ou d’une partie importante de son travail de recherche pour des fins pédagogiques et non
commerciales. Plus précisément, l’auteur autorise l’Université du Québec à Rimouski à
reproduire, diffuser, prêter, distribuer ou vendre des copies de son travail de recherche à
des fins non commerciales sur quelque support que ce soit, y compris l’Internet. Cette
licence et cette autorisation n’entraînent pas une renonciation de la part de l’auteur à ses
droits moraux ni à ses droits de propriété intellectuelle. Sauf entente contraire, l’auteur
conserve la liberté de diffuser et de commercialiser ou non ce travail dont il possède un
exemplaire.
TABLE DES MATIÈRES
DÉDICACE ... ii
REMERCIEMENTS ... .iii
RÉSUMÉ ... v
TABLE DES MATIÈRES ... vii
LISTE DES TABLEAUX ... xiv
LISTE DES FIGURES ... xv
LISTE DES SCHÉMAS, DIAGRAMMES ET MODÈLES ... xvi
LISTE DES ACRONYMES ET DES ABRÉVIATIONS ... '" ... xvii
INTRODUCTION ... 1
PREMIÈRE PARTIE
LESASPECTS THÉORIQUES ET MÉTHODOLOGIQUES DE LA RECHERCHE
CHAPITRE UN : LA GOUVERNANCE LOCALE EN MILIEU RURAL LA PROBLÉMATIQUE DE RECHERCHE ET LE CADRE CONCEPTUEL PREMIÈRE PARTIE : LA PROBLÉMATIQUE DE RECHERCHE ... 7Introduction ... 7
1.1 La pertinence de la gouvernance rurale sur le plan social et scientifique ... 7
1.1.1 La pertinence de la question de la gouvernance rurale sur le plan social.. ... 7
1.1.2 La pertinence de la question de la gouvernance rurale sur le plan scientifique ... 9
DEUXIÈME PARTIE: LE CADRE CONCEPTUEL DE LA RECHERCHE Introduction ... 11
1.2.1 La nature de la gouvernance ... 13
1.2.2 La problématique à l'origine de la gouvernance ... 16
1.2.3 Les différentes approches de la gouvernance ... 17
1.2.4 La gouvernance locale et territoriale ... 28
1.2.5 Le rôle de la gouvernance locale et ses effets sur le processus de structuration économique et social ... 31
1.2.6 Notre définition de la gouvernance locale ... 35
TROISIÈME PARTIE: LES QUESTIONS DE RECHERCHE 1.3.1 : Les questions de recherche ... 36
Conclusion ... 37 CHAPITRE DEUX: LE CADRE MÉTHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE
Introduction ...
.3
92.1 Résultats attendus de la recherche ...
39
2.2 La portée et les grandes étapes de la recherche ... .40
2.3 Le terrain de recherche et les questions relatives aux données ... .41 2.3.1 Univers ... 41 2.3.2 La classification des sites du projet de la NRE ... .43
2.3.3 Échantillormage au préalable des communautés ... .44
2.3.4 Échantillon définitif des communautés pour la réalisation de la recherche ... .46
2.3.5 Brève description des quatre collectivités retenues ... 48
2.4 Derniers éléments constitutifs du cadre méthodologique ... 50
2.4.l Échantillonnage des interviewés (population cible) ... 50
2.4 .1.1 Avant d'effectuer la recherche terrain ... 5 0 2.4.l.2. Le déroulement de la recherche sur le terrain ... 51 2.4.2 L'utilisation de l'entrevue semi-dirigée ... 53
2.4.3 Les limites de l'entrevue semi-dirigée ... 54
2.4.4 Limites de notre recherche sur la gouvernance locale ... 55
2.4.5 Traitement des données ... 56
2.4.6 Analyse des données ... 56
2.5 Les aspects éthiques et les difficultés de la recherche ... 59
DEUXIÈME PARTIE: MÉCANISMES, INSTRUMENTS, PROCESSUS ET DISPOSITIFS DE GOUVERNANCE LOCALE
CHAPITRE TROIS : MÉCANISMES ET INSTRUMENTS DE GOUVERNANCE LOCALE - LA COMMUNAUTÉ DE JAMESTOWN (NOUVEAU-BRUNSWICK) Introduction ... 623.1 Présentation de la collectivité de Jamestown, Nouveau-Brunswick ... 63
3.2 La vision et la perception des principaux acteurs de la communauté ... 66
3.3 Identification des principaux acteurs de la gouvernance locale ... 71
3.3 .1
Le secteur public: le maire et les conseillers ... 723.3.2. La société civile ... 74
3.3.3. Le secteur privé ... 75
3.4. La légitimité des principaux acteurs locaux de la gouvernance locale ... 76
3.5 Présentation des mécanismes de gouvernance locale mis en œuvre par les principaux acteurs dans la communauté ... 77
3.5.1. Premier mécanisme de gouvernance: le choix des élus municipaux ... 80
3.5.2. Deuxième mécanisme - les étapes et les instruments de gouvernance. mis en œuvre par les élus municipaux ... 91 3.5.3 : Troisième mécanisme décisionnel- les étapes et les instruments de gouvernance locale mis en œuvre par les membres de la société civile ... 1 02 3.6. Synthèse ... 110
CHAPITRE QUATRE: MÉCANISMES ET DISPOSITIFS DE GOUVERNANCE LOCALE - COMMUNAUTÉ DE SAINT-YAMASKA (QUÉBEC) Introduction ... 114
4.1 Présentation de la communauté de Saint-Yamaska, Québec ...
115
4.2 La vision et la perception des principaux acteurs de leur communauté ...
119
4.3. Identification des principaux acteurs de la gouvernance locale ... 122
4.3.1 Le secteur public: le maire et les conseillers ...
....
.... 1224.3.2 La société civile ...
....
...
......
.... 123
4.3.3 Le secteur privé ...
.... 1254.4 La légitimité des principaux acteurs locaux de la gouvernance locale
... ... 127
4.5 Présentation des mécanismes de gouvernance locale mis en œuvre par les principaux acteurs dans la communauté
.....
...129
4.5
.1. Premier mécanisme de gouvernance: le choix des élus municipaux
...132
4.5.2. Deuxième mécanisme - les étapes et les instruments de gouvernance mis en œuvre par les élus municipaux ... 145
4
.5.3. Troisième mécanisme décisionnel - étapes etinstruments de
gouvernance locale mis en œuvre par les membres de la société civile ......
.152
4.6. Synthèse
....
......
....
...158
CHAPITRE CINQ - PROCESSUS ET DISPOSITIFS DE GOUVERNANCE LOCALE- LA COMMUNAUTÉ DE LOMER (QUÉBEC) Introduction ...
..
.......
.162
5.l Présentation de la collectivité de Lomer au Québec
......
..... 163
5.2. La vision et la perception des principaux acteurs de leur communauté
.....
.....
....16
65.3. Identification des principaux acteurs de la gouvernance locale ... 170
5.3.1. Le secteur public: le maire et les six conseillers ...
.... 170
5.3.2. La société civile ...
....
...... 172
5.3.3
. Les entrepreneurs privés...
....
..... 173
5.4 La présentation des principaux éléments de la gouvernance locale ... 173
5.4.1 Les relations entre les membres du secteur privé incluant celles de la grande ent reprise avec l'e nsemble des autres acteurs à Lomer. ... 175
5.4.1.1. Les relations entre commerçants ...
.....
....
.....
..... 175
5.4.1.2. Les relations entre entrepreneurs ...
....
.....
.....
....
......
.... 1765.4.l.3. Les relations entre Majeure et la communauté de Lomer ... 177
5.4.1.4. L'implication de la compagnie dans la gouvernance locale ...
....
.....
... 1775.4.1.5
. La compagnie Majeure etl'embauche locale
...178
5.4. 1.6. Les menaces de fermeture de la compagnie Majeure .
...179
5.4.l.7. La vision de la compagnie sur l'état des
« relations » avecles autres acteurs locaux de Lomer. ... .
.....
....
......
... 1805.4.1.8. Le déménagement des cadres et ses répercussions sur les relations avec les autres acteurs de la communauté ... 182
5.4.2 Les relations entre le conseil municipal et les autres acteurs de Lomer ...
.. 1835.4.2.1. Les relations entre le conseil municipal et les commerçants locaux .... .... .
.... 184
5.4.2.2. Les relations entre le conseil municipal et les entrepreneurs locaux (partenariats) ..
....
....
....
... 185
5.4.2.3. Les relations entre le conseil municipal du village et celui de la paroisse ainsi que celles avec la communauté de Gaule avant la fusion de2001 . .
....
..... ...
...
....
....
......
....
...
....
.... 188
5.4.2.4. Les relations entre les conseillers du village et le
s conseillersde la paroisse au sein du conseil municipal de Lomer ainsi que celles avec la communauté de Gaule depuis la fusion de 2001 ...
...... 189
IX
5.4.2.5. Les conflits d'intérêts au sein du conseil municipal de Lomer. ... 191
5.4.2.6. Les relations entre les élus municipaux et les employés syndiqués et le service des incendies ... 193
5.4.2.6.1 Les relations entre le conseil municipal et les employés municipaux syndiqués ... 193
5.4.2.6.2. Les relations entre les élus municipaux et le service des incendies: l'histoire de l'achat du camion de pompier de 300 000$, deux versions, même constats ... 194
5.4.2.6.2.1. La vision publique du conflit. ... 194
5.4.2.6.2.2. La vision du service des incendies ... 196
5.4.3 Le processus décisionnel, son rôle dans le développement économique ainsi que les autres éléments associés aux
«
modes d'action » du consei 1 municipal de Lomer ... 1995.4.3.1. Le processus décisionnel du conseil municipal. ... 199
5.4.3.2. Le rôle du conseil municipal dans le développement économique ... 201 5.4.3.3. Les autres éléments associés aux « modes d'action » du conseil lTIunicipal. ... 202
5.4.4 Rôle de la société civile dans la communauté de Lomer (Québec) ... 205
5.4.4.l. Fragmentation de la société civile de Lomer: individualisme, présence de confits ouverts entre et à l'intérieur des groupes de citoyens ... 206
5.4.4.2. L'individualisme et la fragmentation de la société civile: les facteurs aggravants ... 207
5.4.4.3. La protection d'intérêts personnels et le trafic d'influence décisionnelle ... 211
5.4.4.4. La remise en question: la légitimité et le rôle des élus comme principaux acteurs du développement local ... 214
5.5 Synthèse ... 222
TOME 2
CHAPITRE SIX - PROCESSUS ET DISPOSITIFS DE GOUVERNANCE LOCALE - LA COMMUNAUTÉ DE BRESTGATE (TERRE-NEUVE ET LABRADOR) Introduction ... 2276.1 Présentation de la communauté de Brestgate, Terre-Neuve et Labrador. ... 228
6.2. La vision et la perception des membres de la société civile, des entrepreneurs privés ainsi que des élus de leur communauté ... 231
6.3. Identification des principaux acteurs de la gouvernance locale ... 234
6.3.1. Le secteur public: la direction générale, le maire et les conseillers ... 235
6.3.2. La société civile ... 237
6.3.3. Le secteur privé: les entrepreneurs privé ... 237
6.4. La présentation des principaux éléments de la gouvernance locale ... 238
6.4.1 : Les relations entre les membres du secteur privé à Brestgate ... 239
6.4.2. Les relations entre le conseil municipal et les autres acteurs de Brestgate ... 242
6.4.2.l. Conseil municipal et commerces locaux ... 242
6.4.2.2. Conflit maire vs conseillers et conflits d'intérêts au sein du conseil. ... 243
6.4.2.3. Conseil municipal vs le directeur général
(town manager) ... 244
6.4.3. Les « modes d'action » du conseil municipal de Brestgate ... 246
6.4.3.1. Le processus décisionnel du conseil municipal. ... 246
6.4.3.2. Le rôle de soutien du conseil municipal dans le développement économique ... 248
6.4.3.3. Les autres éléments ... 250
6.4.3.4. Les relations politiques des élus de Brestgate ... 251
6.4.4. Le rôle de la société civile dans la communauté de Brestgate (TNL) ... 255
6.4.4.1. La fragmentation de la société civile: individualisme et conflits ouvelis entre les groupes de citoyens de Brestgate ... 255
6.4.4.2. L'individualisme et la fragmentation de la société civile: les facteurs aggravants ... 257
6.4.4.3. La protection d'intérêts personnels, le trafic d'influence décisionnelle et la remise en question de la légitimité des élus de Brestgate ... 262
6.5 Synthèse ... 266
TROISIÈME PARTIE: LES CONSÉQUENCES
CHAPITRE SEPT - LES CONSÉQUENCES DE LA GOUVERNANCE LOCALE DANS LES QUATRE COMMUNAUTÉS À L'ÉTUDE Introduction ... 2737.1. Les conséquences de la gouvernance dans les deux communautés
«
en croissance » ... 2747.1.1 La communauté de Jamestown, Nouveau-Brunswick ... 275
7.1.1.1 : L'imbrication économie - qualité de vie ... 275
7.1.2. La communauté de Saint-Yamaska. Québec ... 279
7.1.2.1 : L'imbrication économie - qualité de vie ... 279
7.1.2.2 : Les mouvements coopératifs, des institutions ancrées au tissu social.. ... 288
7.2 Les conséquences de la gouvernance dans les deux communautés « en déclin » ... 292
7.2.1 La communauté de Lomer, Québec ... 293
7.2.1.1 : L'économie ... 293
7.2.1.2 : Le climat social. ... 296
7.2.2 : La communauté de Brestgate, TN-L. ... 300
7.2.2.1 : L'économie ... 300
7.2.2.2 : Les conséquences directes de la gouvernance des élus municipaux ... 303
7.2.2.3 : Le climat sociaL ... 308
7.2.2.4 : La solution ... 311
Conclusion ... 313
XI
QUATRIÈME PARTIE: LES FACTEURS STRATÉGIQUES DE SUCCÈS ET DE RISQUES, LES RÈGLES TACITES, ET LES NOUVEAUX MODÈLES DE
GOUVERNANCE LOCALE
CHAPITRE HUIT
-LES FACTEURS STRATÉGIQUES DE SUCCÈS ET DE RISQUES ASSOCIÉS
ÀLA GOUVERNANCE LOCALE: LES RÈGLES TACITES DE LA GOUVERNANCE PARTENARIALE ÉQUILIBRÉE OU MONOPOLISÉE
Introduction ...
...315
8.1. Les facteurs stratégiques
de succès: les règles tacites de structuration socialeet les assises de la gouvernance partenariale équilibrée
...316
8.1.1. Les trois mécanismes de gouvernance: la structuration tacite de la gouvernance locale ...
.....
......
.......
3168.1.2 Le partage du pouvoir et de
l'autorité entreles acteurs
...317
8.1.3 La propriété des terres agricoles, l'embauche locale, la corvée, l'achat locaL ...
...321
8.1.4 La culture « entrepreneuriale » des maires et des conseils municipaux
...323
8.1.5 Le
niveaud'éducation des citoyens actifs au développement. ... ...
..
.....
3268
.1.6 Le capital social: une dimension intrinsèque de lagouvernance? ....
......
....... 328
8.1
.6.1 : La capacité d'investissement - réinvestissement. ....
...330
8.1.6.2
: Une vision globale de la qualité des relations entre les acteurs .... 333
8.1.6.3
: La qualité des réseaux ...337
8.1.6.4
: Les représentations sociales ......
...339
8. 1.6.5 : La diversité symbolique ...
......
.....
... 3428.2
Les facteurs stratégiques de risques associés à la gouvernance localeidentifiée à Lomer au Québec et à Brestgate à Terre-Neuve et Labrador. ... 348
8.2.1 La fragmentation de
la société civile : l'origine du cycle de dévitalisationde la gouvernance locale ...
.....
...
....
......
.... 348
8.2.2 La présence de relations conflictuelles (clans) entre les trois types d
'acteurs (privé, public, société civile) ..
....
......
.....
...
.349
8.2.3
L'absence de relations constructives avec la grande entreprise ...350
8.2.4
La manipulation et la modification des règles du processus électoral à des fins partisanes .......
...... 351
8.2.5 La remise en question de la légitimité des élus ...
.......
... 352
8.2.6 L'absence de partage du pouvoir et de l'autorité entre
les acteurs des secteurs privé, public et de la société civile ...
......
......
. 3538.2.7 Le non-respect des normes démocratiques institutionnelles des élus municipaux ...
....
....
....
......
.....
....
.... 356
8.2.8 L'ignorance du rôle du conseil municipal comme principal
acteur du développement.. ...... 356
8.2.9 Le rôle prédominant de la direction générale au conseil municipal.. ...
.....
.. 357
8.2
.10 Les relations politiques des élus municipaux:absence et implications personnelles des maires ...
......
....
.....
.....
......
3588.2.11 Les risques associés au non-respect d'afficher ses couleurs politiques
: les évènements de 1991à Jamestown au Nouveau-Brunswick, première collectivité « en croissance» de notre échantillonnage ...
.....
.... 3598.2.11.1 : Mise en contexte
... 3598.2.11.2 : Les évènements de 1991.. ... 360
8.2.12 L'absence de participation de J'ensemble de la société civile au processus de gouvernance par désintéressement collectif et démobilisation ... 362
8.2.13 Le manque de fierté des habitants -le sentiment de morosité profond ... 364
8.2.14 L'absence des principaux leaders dans la gouvernance locale ... 365
Conclusion ... 370
CHAPITRE NEUF - LES NOUVEAUX MODÈLES DE GOUVERNANCE LOCALE: LA GOUVERNANCE PARTENARIALE ÉQUILIBRÉE ET LA GOUVERNANCE LOCALE MONOPOLISÉE Introduction ... 371
9.1 La gouvernance partenariale équilibrée - Jamestown (NB), Saint-Yamaska (QC) ... 373
9.2 La gouvernance locale monopolisée - Lomer (QC), .. Brestgate (TNL) ... 379
Conclusion ... 385
CONCLUSION ... 387
BIBLIOGRAPl-IIE ... 397 ANNEXES ... 413
XIII
CHAPITRE SIX - PROCESSUS ET DISPOSITIFS DE GOUVERNANCE LOCALE - LA COMMUNAUTÉ DE BRESTGATE (TERRE-NEUVE ET LABRADOR)
Introduction
La communauté de Brestgate, située le long du littoral à Terre-Neuve et Labrador, est la deuxième des deux communautés en déclin qui fait l'objet d'une analyse détaillée de sa gouvernance locale. En effet, à la suite des entretiens que nous avons réalisés auprès des membres du secteur privé, du secteur public ainsi que de plusieurs citoyens, nous avons été en mesure d'identifier plusieurs éléments distincts de la gouvernance locale que nous présentons dans ce chapitre.
Dans un premier temps, nous présenterons quelles vision et perception ont les principaux acteurs de leur communauté. Celles-ci étab liront les bases de notre analyse subséquente qui procède à la détermination des principaux acteurs de la gouvernance locale.
Rappelons que la notion de gouvernance que nous avons retenue dans notre cadre théorique comprend des interrelations entre les trois types d' acteurs dans une communauté: les membres du secteur privé, du secteur public et les citoyens. De plus , nous voulions savoir le plus précisément possible qui sont les acteurs les plus actifs et les plus importants concernant les décisions à caractère socio-économique.
Ensuite, nous présenterons les trois éléments que nous avons relevés à l'intérieur de la
gouvernance locale selon un ordre d'importance relative préétabli. En premier lieu, nous
analyserons l' ensemble des relations entre les différents acteurs de Brestgate, c'est-à-dire
celles que l'on retrouve entre les commerçants, les entrepreneurs et les autres acteurs
locaux. Puis , nous poursuivrons avec les relations qui existent entre les membres du
conseil municipal et les autres acteurs de la communauté. Cette partie inclura également
les processus décisionnels du consei l municipal. Nous terminerons avec la présentation
du rôle spécifique de la société civile dans la collectivité.
Puisque
ce chapitrecomporte essentiellement
lesmêmes
élémentsque
ceux observésdans la communauté en déclin précédente, Lomer au Québec, il
sera présenté sous formerésumée. Rappelons tout d'abord brièvement quelques données
socio-économiques concernantla dernière
communauté endéclin de notre recherche, Brestgate
à Terre- Neuve et Labrador.6.1 Présentation de la communauté de Brestgate, Terre-Neuve et Labrador
Brestgate
(2448habitants), notre
collectivitéde
Terre-Neuve et Labrador, situéele long de la
côtenord de l'île de
Terre-Neuve,a une industrie
liéeprincipalement à la pêche
et autraitement du poisson.
La communauté est l'undes rares
secteursde
Terre-Neuvequi
peut retracer sonhistoire
àprès de
3500 ans,remontant jusqu'aux Indiens maritimes
archaïques autourde 1500
avantJés us-Christ. On
y fitune trouvaille
archéologique impOliante en1966.
C'estl'un des ports maritimes les plus
anciensde
Terre-Neuve et Labrador. La flottillede pêche française
autilisé les
eaux autourdes
îles entre1650
et1690, et ce sont ces pêcheurs qui
ontdonné
aux îles le nom de«
Toulinquet»
à cause de leur ressemblance avecun
groupe d'îles aularge
de la côte française près de Brest. Les premierslivyers
ou colons permanents étaient des pêcheurs anglais et leurs familles venusdu Devonshire. À
compterde 1760, les archives prouvent que les deux négociants
principauxdu
secteur avaientun
chiffred'affaires
combiné demille livr
es sterling par année. Avecla
croissancede la pêche
auxphoques
au18e
siècle,les
colons devinrentplus
entreprenants etdemeurèrent occupés presque toute l'année avec la
pêche,le travail dans les
fermesdurant l'été et la pêche aux phoques au printemps.
À
cette époque,les îles
étaient fOliement boisées et occupées par des bandes autochtones,les Beothuks.
Les colons ontenfreint les droits des Beothuks
concernantleur
pêche traditionnelle etleurs terrains de chasse,
et ceux-ci ont répondu encommettant des délits mineurs
. L'avant-dernière survivante des Beothuks, Demasuit, ou Mary March comme onl'appelait,
fut capturée et amenéedans la
communauté en1819,
où elle contractala tuberculose et mourut quelque temps plus tard.
La collectivité est aussifière d'être le lieu
denaissance, en 1867, d'une
étoile d'opéra de renommée mondiale. Elle était la plus jeune228
fille du premier docteur. Après avoir démontré très tôt une voix de soprano remarquable,
elle est allée étudieren Italie et aux États-Unis où
ellefut acclamée. Sa
carrière s'estterminée de façon abrupte lorsqu'elle contracta une maladie qui lui fit perdre la voix, et
elle retourna àBrestgate où elle mourut en 1935.
L'hôpital
fut
construit entre1921
et1924 par les
gensde la
communauté àla mémoire des combattants décédés lors de la Première Guenoe mondiale. La
villefut incorporée pour la première fois
en1965. L'aréna a
été construit en 1968 grâce àl'aide de nombreux bénévoles. Le poste d'incendie fut construit en 1972.
En1973
,les îles ont été reliées
au circuitprincipal des routes de
Terre-Neuvepar une route
sur digue. En1974, un nouvel hôpital
futconstruit.
En1992, la ville fut amalgamée avec d'anciennes villes voisines et la même année,
elle fut affectée par l'annonce du moratoire sur la pêche à la morue.D
'un point de
vue géographique,la
communauté est situéedan
sle nord-est
dela province
etpossède une
superficiede 25,74 km
2. Elle est accessiblepar une route principale, mais le centre urbain le plus proche
setrouve
àplus d'une heure trente
en automobile.De plus, la région mère
où est situéela
collectivité estreconnue pour présenter des
côtes abruptes etdes
vuespanoramiques du haut de
ses falaises. En effet,durant la période
estivale,on peut observer plusieurs icebergs flotter
surl'océan
Atlantique près de Brestgate. Localisé près de la côteest de la province
, le climat y est un facteurimportant; la moyetme supérieure ne dépasse pas
Ildegrés
Celsius en mai,17
en juin, 22 en j ui lIet, 20 en aoüt,16 en septembre et 10 deg rés
en octobre.Concernant
la démographie, selon les données de Statistique
Canadade
2006,la
communauté compte 2448habitants,
soitune baisse de
6,2%par rapport
à 2001 alors qu'elle comptait2611
âmes.On retrouve une répartition presque
égale entreles hommes
etles
femmes(1190 hommes
,125 5 femmes), et l' âge médian de la population se situe à
43,8
ans, soitune augmentation impoliante par rapport à 1996 où
celui-ci étaitde
38,9 ans. Cettetendance démographique
s'observeplus précisément lorsqu'on
analyseles
tranches d'âge.
En effet,la population
âgéede moins de
55 ans estpassée de
2175personnes en 1996 à 1785 en 2001
,et elle se situait à 1520 en 2006
. Au même moment,la population âgée de plus de 65 ans augmente et passe donc de 780 personnes en 1996 à 825 en 2001, pour se situer à 920 personnes en 2006.
L'économie est aujourd'hui essentiellement centrée sur l'industrie des servIces à la population; une petite part concerne l'industrie de la construction et de l'exploitation forestière alors que l'industrie de la pêche est très peu représentée depuis le dépôt du moratoire sur la morue en 1992. Le secteur touristique tire son épingle du jeu durant les mois d'été principalement en raison des icebergs que l'on peut observer des côtes, mais nous retrouvons plusieurs accommodations de type
bed
&breakfast, lounge
et quelques entreprises spécialistes d'excursion en mer.Concernant la structure gouvernementale et politique, la communauté est une entité municipale légale incorporée du gouvernement de Terre-Neuve et Labrador, dans laquelle nous retrouvons six conseillers et un maire élus au suffrage universel. Fait à noter : historiquement, la population a toujours voté du côté du parti libéral aux élections provinciales, à l'exception de 1982 où le candidat conservateur avait réussi à ravir le siège aux libéraux.
La communauté offre plusieurs services à la population dont deux écoles (primaire et secondaire), un centre médical, son propre service des incendies, plusieurs petits commerces locaux (restaurants, garages, quincaillerie, pharmacie, bureau de poste, musées, etc.) ainsi que plusieurs installations d'hébergement à caractère touristique.
Le dernier élément important à souligner concerne la structure de l'emploi dans les provinces de l'Atlantique, et cette particularité est également une réalité pour notre première collectivité en croissance, Jamestown, située dans la province du Nouveau- Brunswick. En effet, selon le Conseil économique des provinces de l'Atlantique (CEP A), l'importance du travail saisonnier dans l'économie des provinces de l'Atlantique est beaucoup plus grande que dans les autres provinces canadiennes. Sur un total de 975 000
230
emplois durant les mois de janvier à mars 1 et un sommet de 1 100 000 entre juin et août,
nous
obtenonsune
variationde 12
%de
l'emploidans les provinces de l'Atlantique
comparativement à une variation de 5 % au niveau canadien. Et celle-ci, fait important en ce qui concernenos
communautés à l'étude, estplus prononcée dans troi
s secteurs d'activités:la pêc he, la foresterie et l' agriculture.
Ai
nsi, selon le
CEP A,la plupart des emp
lois saisonniers seretrouvent
en milieu rural dansles
provinces de l'Atlantique. Dans la péninsule acadiennedu Nouveau-Brunswick
, la variation d'emploi atteint 24 % alors que dans la partie sud et sur la côte nord de Terre- Neuve et Labrador, cetteproportion dépasse 30
%.Ainsi, dans l'ensemble des
provinces del'Atlantique, les
économiesrurales
comptent47
%des
emplois considérés comme«
temps plein» ou«
àl'année» alors que
les emplois saisonniers comptentpour
67 %.Cet élément important souligne, selon le CEP
A
2,que la base de l'emploi pour les secteurs
agricole, forestier etpiscicole ainsi que la transformation
(agricole ou forestière) se situe
largement en dehors des grands centres urbains. Cependant, il faut aussimentionner
que les emplois queno us re trouvons da ns
ledomaine du tourisme
etde la
construction sont également situés en
grandepartie
enmilieu rural.
Cesderni
èresprécis ions exp liquent,
selon nous, pourquoinou
sretrouvons un taux de chômage de
23,6 %dans notre
communauté, alors qu
'il
estde 18,6
%pour la province du
Nouveau-Brunswick selon le recenseme nt de
2006.6.2 La vis
ionet la
perc epti on d es
membres de la société civile, des entrepren eurs p
rivés ainsi que des élus d e leur commun a
utéVoici comment
certains interviewés qualifient la
situation économiquede leur
communauté:« In downward sparrow» (PR.1)
3,« 1 can say ifanything, it's regressing
» (S.e.l),« it'
spretty
stagnant actually»
(S.e.2),« 1 think the
economichave
certainly1 La moyenne des années 2000 à 2003. Source: Conseil économique des provinces de l'Atlantique. "Seasonality in Atlantic Canada: Trends, Challenges and Policy Issues", mars 2005.
2 Conseil économique des provinces de l'Atlantique (CEP A). "Seasonality in Atlantic Canada: Trends, Challenges and Policy Issues", mars 2005.
) Tout au long de ce chapitre, nous utiliserons les symboles suivants pour désigner les principaux acteurs interviewés:
Société civile (S.C), entrepreneurs privés locaux, dirigeants de la grande entreprise (PR.), élus - public (PU).
plummeting in the downside » (PR.3),
«
1 don't think we are going anywhere very fast » (PR.2). Cette vision morose vient principalement du fait qu'un des plus importants employeurs du village, le centre hospitalier, connaît des difficultés:«
we have one major employer, the hospital. In the last ten years, it's been downgrading. There's been jobs lost» (S.C.2). De plus, les difficultés économiques du secteur des pêches touchent une partie de la population. Ce sont plusieurs éléments qui expliquent « why we have seen a lot of people move out of this town over the last 8 years. 1 think the migration is terrible, a lot of people have moved out» (PR.2), « the community is declining » (PR.1).
Le tableau suivant semble donner raison aux principaux interviewés sur le fait que cette collectivité est en fort déclin démographique et que la situation ne semble guère s'être améliorée depuis notre enquête en octobre 2005.
Tableau 2
Principales caractéristiques socio-démograpltiques resrga e, erre- euve e a ra{,or
B t t
~ N,tL b 1
Caractéristiques en
2006
Notre Terre-Neuve etcommunauté Labrador
Population 2448 505469
Variation
2001-2006
-6,2 % -1,5 %%
de la population15
ans et+
87,8 % 84,5 %Taux de chômage 23,6% 18,6 %
Taux d'activité 55,3 % 58,9 %
%
secteur d'emploi 42,3 % 47,9 %Nombre total de logements privés 1010 197 185
Maisons individuelles
%
log. Privés. 94,6% 73,8 %Nombre total de familles 815 155730
Couples mariés 655 114630
Revenu médian de toutes les familles 37765
$
49645$
. .
Source: StatistIque Canada, profil des communautes 2001-2006. www.statcan.gc.ca.
L'état actuel de l'économie locale entraîne dans son sillage une aggravation au niveau social. En effet, plusieurs
«
problèmes sociaux » ont été soulignés par nos interviewés :«
socially, we are having more problems, 1 guess we have more legal problems than we had 20 years ago. In this theft,
sm ail time pitt y » (PR.3). D'abord, la collectivité est confrontée au problème de migration négative :«
Young people are leaving and our232
school for the moment is declining (PR.3), so obviously we are not hanging on to the foundation of our community, which is the youth
»(PR.l). Elle est ensuite confrontée à de nouveaux problèmes sociaux telle l'augmentation de la consommation d'alcool et de drogues :
«1 can certainly tell you that there's definitely an increase in drugs in the community »
(PR.3),there are a lot of problems with alcohol and drugs » (PU.I). Cette vision très sombre que les interviewés ont de leur collectivité ne s'explique pas uniquement parce qu'elle est « primarally a fishing community » (S.C.!) et que le dicton local populaire dit
:« as the fishery goes, so goes the community
»(S.CI). En effet, le moratoire sur la pêche à la morue imposé par le gouvernement fédéral en 1992 a nettement fragilisé l'économie locale comme le
souli
gnecet intervenant
:« the mometorium came in and it had great effects » (S.C2); cependant, l'imposition de cette mesure n'a pas seulement causé des effets
«appréhendés» sur l'économie de la communauté, mais elle a provoqué d'autres effets inattendus par la nature des agissements des principaux acteurs récipiendaires.
En effet, quelles responsabilités ont les principaux acteurs dans l'état socio-économique actuel? Est-ce le fruit d'une gouvernance locale totalement inefficiente et immobile? En fait,
y a-t-il présence d'une
gouvernance comme nous l'avo ns définie
etconstatée dans l'analyse de notre premier village en déclin ? Rappelons qu'à Lomer, au Québec, notre première collectivité rurale en déclin
,la culture locale est plutôt empreinte d'un sentiment généralisé de morosité et, au fil des entretiens avec différentes catégories
d
'acteurs,nous avons découvert une
gouvern
ance totalement ·ineffic iente pratiquement
autocratique.
Rappelons que les prémisses théoriques de la gouvernance mentionnent la participation
des trois types d'acteurs (privé, public et citoyens) aux différents processus décisionnel
sdans une collectivité. Comme nous l'avons spécifié lors de notre analyse des deux
communautés en croissance, ils s'impliquent non seulement à titre de planificateurs et
d'évaluateurs, mais ils implantent leurs décisions de développement sur leurs territoires
respectifs. D
eplus, ils acquièrent le privilège et la lég itimité d' action
selondes critères
bien précis élaborés par l'ensemble des membres de la communauté depuis plusieurs
années.
Retrouvons-nous
,à Brestgate, les mêmes relations
conflictuelles et la même spirale de dévitalisation de la gouvernance localeque dans notre première collectivité
en déclin, ce quinOLIs permettrait de
conclureque les deux
communautés présententune
gouvernance similaire avec sensiblement lesmêmes
effets surle développement
socio-
économique local ? C'est à cette question que nous répondrons dans la prochaine section denotre
analyse sur lesrelations
entre lesacteurs dans la
communautéde Brestgate.
Auparavant, nous présenterons
les principaux
artisans dela
gouvernancelocale se lon
un degré d'importance décroissant.6.3 Détermination des principaux acteurs de la gouvernance locale
Dans
le
contexte d'une gouvernanceloca
lequi
supposela participation des
trois types d'acteurs (privé, public et citoyens)telle que nous l'avo ns
définie dansnotre cadre
théorique,il
apparaît d'abordnécessa ire de déterminer le
plus précisément possible qui ils sont puisqu'ils s'impliqu
ent activement (àtitre
de planificateurs et d'évaluateurs d'actionsde dév
eloppement pour leur collectivité),mai
s égalementparce
qu'ils
implantent leurs décisions.L'ana
lyse de la
gouvernance locale basée sur les relations entre les trois types d'acteurs à Brestgate se subdivise
en plusieurs éléments distincts. Nous avons choi
si deprésenter les
principaux acteurslocaux
selon un ordred'importance relatif aux impacts qu
'ils génèrent
surla
condition socio-économique dela
communauté. Nous sommes consc ients
que ce type de classification estrelatif
àl' interprétati
on du
chercheur, et nous acceptons donc l'argumentlégitime que tous les
acteursjouent un rôl
eimportant
au sein de la gouvernance et que leurs« impacts
» sont difficilement mesurables.C'est pour cette raiso
n que nou
s avons choisi un ordre de présentation selon l'importance relativeque nos interviewés ont
accordée eux-mêmes auxtrois différents
acteurs dela
gouvernance,dans un
ordredécroissant d'importance
selonles
répercussionsqu
'il
s ont dansla
communauté. Enfin, soulignons que l'importance relati
ve d'un acteur
par rappOli234
à
un autre au sein de la gouvernance locale est variable dans le tempsselon
l'évolutionéconomique et sociale de la collectivité.
6.3.1 : Le secteur public: la direction générale,
le maire et les six conseillersTrois éléments distincts se démarquent en ce qui concerne le
secteur public.En effet, tout
indique que noussommes en présence de trois acteurs qui ont joué, jouent et joueront un
rôlefondamental
dans lagouvernance
locale decette collectivité.
Ilssont, selon leur
importance relative, le directeurgénéral
de la municipalité(town manager),
lesélus
municipaux(maire et
conseillers)et
les deux paliers degouvernement supérieurs
respectivement représentés par legouvernement provincial et le gouvernement fédéral.
Ains
i, ledirecteur général est
prédominant dans la municipalitécomme le
résumebie n cette citation
:Where 1 feel
at times now, 1
see that ifs more that the power is more in the handsof a
bureaucratand
he's
notwilling
properly totow
the linesand
listen tothe government which
is the fuieof power,
thecouncil of the people.
1 feel at this point in time, probably the bureaucrats, the town manager is flexinga
little bit more power than heshou
ld. There's a little
bit of negative energy andr still
feel that ina small
town, that ifs probably because that can be isolated to the factthat
maybe the bureaucrat is running the down. And notfollowing
the rulesof the council.
(PR.I)Ainsi
, lorsqu'il souligne que le directeurgénéral de la municipalité « is flexing a
little bit more power than heshould » (PR.l),
il confirmeson
importanceà
l'intérieurdu
processus décisionnel.Cette situation
n'est
passans causer des problématiqu
es majeures que nousanalysero
nsen
détail dans unesection subséquente. Ensuite,
à la question«
Qui, selon vous, constitue l'acteur le plus important (qui détient l'autorité et le pouvoir)
de lagouvernance
locale dans la communauté de Brestgate ?» voici
les réponses quenous avons obtenues:
R: Weil the local
governance
isobviously
the towncounci
l,the
mayor.The
mayorand
councillors. (S.e.2),Generally speaking,
the localgovernance
is thetown council. (S
.e.2), 1 Illean, yes as a municipalcouncil
they havebeen
invested by the trust and responsibility for the leadershipof the community. And as voted
accordingly. (S.e.I),
R:council and
the town manager. For things that happenwithin the
town boundaries
(PU.l), Q:SO, the municipal body i
sthe main body
of local governance? R: For the town. Yeah. For the day to day. Yeso (PU.l)C'est unanimeme
nt que le
conseilmunicipal
, composé duma ire e t des six conse illers, se
voit octroyer le statutde l'acteur le plus impotiant dans la
gouvernancede Brestgate par
nosinterviewés.
Nousavons constaté que rien ne
seréa lise à l' inté rieur des limites
territoriales sansle
consentementde
celui-ci;c'est l' instance la plus incontournable du
village, caril
détientles
pleins pouvoirslégis la tif
s et l'autoritédécisionnelle. Dans les
faits, qu'il s'agissede permis
commerciaux,de projets communautaires
(parcs, pistes cyclables),d
'infras tructures physiques
(aqueducspour l'eau potable, égo uts, etc.) et de
services (voirie, réfection des routes du
village, service d
'incendie,
etc.), tout est régipar les é lus .
La municipalité, qui est ell
e-même un
e personnemorale (incorporée ou
« inc. ») du gouvernement de
Terre-Neuve et Labrador, estl' unique lie n
entreles
principaux acteurslocaux et les instances
(élus et fonctionnaires)provinciales et
fédérales, en fait avecles
institutions gouvernementales
qui concernent directement le développement des collectivitésrura les
dela provin
ce dansles domaines de la
santé, de l'éducation et des services sociaux. En pratique, dans cestrois secteurs d
'activités,il
seprend rarement une
décision auniveau loca l..
De plus, plusieurs
inte rviewés so ulignent que le go uve rneme nt
fédéral constitueun
protagoniste«
fondamental»du développ
ement socio-économique de Brestgate, sllliout dansun
contexte oùla
plupatides provinces de l'Atlantique
sont
aux prises
avec du travail à caractère saisonnier
4, etnotre
collectivité d'étudene
faitpas
exception. Ainsi
, plusieurs citoyens bénéficient de prestations de chômage pour passer les périodes creuses.Également,
le
gouvernement fédéral aintroduit un programme impOliant
de compensations pour aiderles pêcheurs après l' impos ition du moratoire sur la morue.
Ces deux facteurs sont fondamentauxpour la compréhension des relations entre les diff
érents acteurslocaux
, que nous allons analyserdan
sla proc hai ne
pariie,ma is éga lement
parcequ
'il
s expliquent en grande partie la«
fragmentation» importante de la société civile.4 Voir l'annexe 18 - la dimension saisonnière de l'emploi dans les provinces de l'Atlantique.
23 6
Quelle place
occupela
société civile à l'intérieur de la gouvernance ? A-t-elle sonmot à dire? Est-elle considérée comme étant partie prenante du processus?
6.3.2. La société civile
La société civile joue
un rôle
centraldans le processus de
gouvernancede cette petite
communautécôtière de Terre-Neuve
etLabrador.
Ellereprésente la pierre
angulaire d'une spiraleque nous
analyserons endétail dans le
chapitre8
surles facteurs
stratégiquesde risques
associésà la
gouvernancelocale
(8.2). Auparavant,nous terminerons
avecla présentation du moins important des
acteursde la
gouvernancelocale, les représentants du secteur privé.
6.3.3. Les entrepreneurs privés
Les entrepreneurs
locaux ne participent pas
àla gouvernance locale
àBrestgate.
En fait,la
plupartdes interviewés
considèrentque les
acteursdu
secteurprivé ne jouent aucun
rôleimportant lorsque
vientle temps de prendre des décisions qui touchent non
seulement l'économie, mais également la qualité de vie du village. La raison précise pour laquelle ces derniers agissent ainsi est bien résumée par ce répondant:Q: Are business leaders involved in local governance? R: The business community has backed off to a degree, because they feel that, as they are getting involved in a small community, they will be pointed at as filling their own pockets, this kind of small mind mentality. Basically, what l was saying is that the same reason that we don't get the businessmen out ta run for our office at ail level is because people don't want this hassle painting at as been. Wh en you get involved in pol itics, you end up losing more friends that you make. (PR.!)
Cet état
de
fait est confirmé par deux autresinterviewés
:« l would
guessthat probably
businesses wouldhave
sorne sayingon decisions making, but the
y arenot »
(PR.3),« l
don't think that that relationship exists. Ali the major issues in the community, if it
gets to a public fioor, if it getsto involving major business owners in the community, it's out of
desperation. 1 think it's like the last straw » (S.C.1). Il
est égalementimportant de
souligner que Brestgate compte une catégorie d'entrepreneurs considérée
à
pmi des autres : les pêcheurs professionnels. En effet, « the fishermen themselves, the y are a business community. They live the good times together and they live the bad times together» (PR.1). Lorsque nous demandons s'ils participent activement à la gouvernance locale, cet interviewé répond :«
No. they have no interest thatr
can see whatsoever.(S.C.2) Q: They are not interested?
R:
No, they are fishermen andr
am sorry to say and they don't see anything farther than the stem of their boat» (S.C.2) alors que pour cet autre : «r
don 't think that they are very particularly concemed about it to be honest » (S.C3). En fait, les entrepreneurs locaux, qu'ils soient issus du secteur commercial ou des pêcheries, ne s'impliquent pas dans la gouvernance de la communauté.En résumé, nous pouvons affirmer que seuls deux des trois types d'acteurs sont effectivement actifs dans les processus décisionnels locaux. Le secteur privé et certains membres de la société civile sont relativement absents, même si plusieurs
«
citoyens », à titre individuel et en groupes, jouent un rôle fondamental que nous analyserons dans une section subséquente. Mais c'est sans équivoque que les interviewés indiquent le conseil municipal comme le point central de la gouvernance à Brestgate. Cependant, nous n'obtenons pas l'unanimité à l'égard de celui-ci, car le directeur général a aussi un pouvoir important à Brestgate. Dans la prochaine pmiie de ce chapitre, nous analyserons les principaux éléments de la gouvernance locale.6.4 La présentation des principaux éléments de la gouvernance locale
Le concept de gouvernance telle que nous l'avons définie dans notre cadre théorique implique des relations entre trois types d'acteurs, soit les membres de la société civile, le secteur privé et le secteur public représenté principalement par les élus. Notre recherche permet de subdiviser très précisément les relations qu'ils entretiennent entre eux pour en dégager les constantes. Nous avons choisi de présenter ces relations selon un ordre établi par les répondants eux-mêmes et relatif aux impacts qu'elles ont générés sur la condition socio-économique de Brestgate. Nous sommes conscients que ce type de classification est relatif
à
l'interprétation des données recueillies par le chercheur et nous acceptons238
l'argument parfaitement légitime selon lequel toute relation conflictuelle, quel que soit le type d'acteurs, peut avoir des effets comparables au sein de la communauté; cependant, ces conséquences sont difficilement mesurables
, car elles peuvent seproduire à différents niveaux. Soulignons que ces relations problématiques, qui semblent présentes depuis la fondation de la communauté, s'inscrivent dans une temporalit
ésans fin, cohabitent,
se superposent, s'entretiennent et évoluent tant àl'échelle local
e que régional
e.Ainsi, nous présenterons les interactions qu
'entretielment les membres du
secteurprivé (1), puis notre analyse a permis de séparer la section « public
» en deux partiesdistinctes.
Nous
examinerons dans un premier temps les relations qui existent
entrele conseil municipal
ettous les autres acteurs (2) de la communauté
(ycompris les relation
s àl'interne) et, dans un deuxième temps, nous verrons les façons de faire du conseil municipal (3). Cette partie concerne spécifiquement la gestion interne de la municipalité.
Pour terminer, nous
analyserons le rôle de la soc iété civ il
e (4) àl' intérieur du proces
susde
gouvernance locale. Cela permettra d'éclairer notre compréhension
sur lerôle fondamental que jouent les élus et le directeur
général dansle déve loppement
socio-
économique de lacommunauté et les raiso ns pour lesquelles ils peuvent
s'arroger autantde pouvoir.
6.4.1 : Les relations entre les membres du secteur privé à Brestgate
Les
premières relations que nous avons analysées
sontcelles qu
'entretiennent lesmembres du secteur privé. Lors de la présentation des principaux acteurs de la
gouvernance locale, nousavons souligné que ces derniers, autant le
s commerçants que lespêcheurs professionnels, ne démontraient aucun intérêt
àp
articiperau processus de
gouvernance. Commele menti
onnait unentrepreneur privé
, « s'impliquer dans la
politique locale ne serait pas la meilleure méthode pour se faire des clients ». Toutefois,
quelles relations entretiennent-ils entre eux? Sommes-nous en présence de relations qui
expliqueraient leur manque d'intérêt envers le devoir collectif?Voici quelques citations que nous avons recueillies et qui décrivent brièvement l'état des relations entre les entrepreneurs privés lorsque nous avons posé la question suivante
«How would you consider the relations between the actors in the business sector ? R:
the y do not interact weIl» (PR.2), « it's not that good and it's worse that it has ever been, 1 think in this tourism industry, it's rotten, pure rotten » (PR.3), « R: 1 don't think it's a healthy relationship, no » (PR.l), « R: Not good » (PU. 1 ).
Ainsi, les relations entre les membres du secteur privé semblent inexistantes ou problématiques. En fait, une situation de compétitivité intense anime les commerçants au niveau des
bed and brealifasts
dans le village. En effet, selon un intervenant,il
y aurait«too many B&B's right now» (PR.1) à Brestgate, causant alors beaucoup de critiques et de plaintes comme le souligne cet extrait « R: the other businesses are not happy to see another B&B or a new restaurant, they see it as more competition. There is always people fighting the next opening » (PU.)
Concernant les entrepreneurs de tours guidés sur l'océan Atlantique (visites guidées des icebergs), nous retrouvons la même dynamique : «There's too many boat tours right now. And there is probably too many crafts out right now » (PR.l). Selon cet entrepreneur, la venue d'un nouveau compétiteur dans son champ d'activité avait comme raison spécifique de l'expulser de l'industrie:
Q: They came here to knock you down? R: yeso That was their plan. Q: they were coming to take your business? R: yeso They are coming here for 6-7 weeks and they are gone. They did not come here to grow into the market because there was no market to grow, the market did not exist. The correlation between growth and dollars available are not on the same line. (PR.l)
Les relations problématiques (ou totalement absentes) entre les entrepreneurs privés ne semblent pas se concentrer uniquement dans le secteur touristique. En effet, lorsque nous avons présenté les principaux acteurs de la gouvernance locale, les pêcheurs formaient un groupe à part des autres; mais quels liens entretiennent-ils avec les autres entreprises du village ? Sont-ils similaires à ceux qu'entretiennent les autres membres du secteur privé?
Rappelons brièvement qu'un facteur semble différencier les pêcheurs non seulement des 240
autres membres
du secteur privé,
mais de
tous lesautres membres
de la communauté. Enef
fet, tous nos interviewés ont soulig
né ceté
tat de fait,
les pêcheurs locaux sont considérés commeétant très
riches. Cependant, entretiennent-ils
des relations cordialesentre eux? Il sembl e
que ce ne soit pas le cas, comme le so
uligne cet intervenant:R: There was a time in the fi
shery where bne
look at each other, where if
the trapgoes
down at the endof
the day, somebody willgo
to help. These kind s ofthin gs are
how the
historica
l fishery occurred.
That' s
not the case anymore, they wi
ll helpeach oth er in surviva
l cases, but incases of
110Wcatching
quotas,
they are
not sharing anymore, they are
Ilot helpin g each other o
uta
nymore, so it's everyma
n for himse
lf. (S.CI)Cette affirmation «
it's e
very man for himself »
(S.C.l)
constitue la basedes
relations
qu'entretie
nnent entre eux les commerçants,
mais que nous retrouvons égalemententre
les pêcheurs professionnels locaux. De plus, nous avons
relevé unautre facteur
quisembl e expliquer cett e situation conflictue
lle entre les membres
de la communautéd'affaires. En effet,
historiquement cell e-c
iaura
it toujours été div
isée en deux clans,c'est-à-dire
« the merc
hants and th e
locals» (S.C.I) et « there have always beenanim osity, a
little bit of a clash be
tween the
two» (PR.3)
. Pardéfinit io
n, les«
locals »rep
résente une entreprise
mise sur pied par un citoyen loca
layant p
ignons
urrue, alors que
les«
merchants» sont des gens de l'extérieur qui ouv
rent des commerces locauxseulement pour profit er
de la haute saison(touri sme, pêcheries) sans pour auta
ntétab
lir un domicile
permanent à
Brestgate.Cette situation est respo
nsable de nombreux et importants co
nflits entre les différe
nts membres dusecte
ur privé
duvill age
ces dernières années, notamment da
ns le secteurtouri stique. En effet,
plusieurs interviewés ont remarqué
que des établissements (même
des bâtiments historiques) duv
illage passent maintenantaux
mains de persOimes de l'extérieur venant exploiter les resso
urces durant la haute saison.En rés
umé, nous ne sommes pas en présence d'entreprene
urs quifor
mentune
unitéco
llective, et ce,
même s'ils'agit d'
unsecteur d '
activ
ité où la concurrence fait partie
de la donne, et cette particularité s'
affiche avec plus d'évid ence
parmi les entreprises dusecteur touristique. Nous aborderons,
dans la section suivante, l'analyse quiconcerne
les acteurs les plusimportants
de la gouvernance locale, soit les membres élusdu conseil
municipal.6.4.2 Les
relations entre leconseil municipal et
les autres acteurs de BrestgateCette
subdivision de notreanalyse se
compose de trois parties distinctes quenous
présentons selon unordre croissant
d'importance.Nous
commençons avec les relationsqui
s'établissententre
leconseil
municipalet les
membresdu
secteur privé,pour poursUlvre
aveccelles
qui dévoilent lesconflits
entre le maire et les conseillers municipaux, mais égalementcelles
qui traitent desconflits
d'intérêt ausein
duconseil.
Enfin, nous aborderons les relations internes au sein du conseil municipal de Brestgate.
6.4.2 .1 :
Conseilmunicipal et commerces
locauxLes relations entre
lesacteurs
issus du secteur privéet
les élus mUI11ClpaUX sont considérées,par
nos interviewés, soitcomme «
absentes », soitcomme «
conflictuelles ».Selon
un de no
srépondants propriétaires d
'une entrepris
etouristique
, l'originedes
conflits avec les élus réside dans l'absence de vision du conseil pour ledéveloppement de ce
secteurd'activité
dans lacollectivité.
Eneffet,
lorsque l'onpose
laquestion
«The conflict
between the municipaloffice and
the tourismbusines
scommunity
originatesbecause they do not believe
in the tourism industry?
», cet interviewé répond«
That's exactly right. I1's beentotally
disheartening. It has been a disappointmentfor
me»
(PR.3).Voici une autre citation retenue sur la réaction des membres du conseil municipal
et qui explique l'origine du conflit avec
les entreprises touristiques du village:Would
go to council
andwith ideas on
what weshould
lookfor and one
mayor saidto
meat
onetime:
Basicallyyou
're nuts, tourists don't
bring no dollars in this town.So
, what are you supposed to do? And another time, 1 went tocouncil
and said:Vou
got to know more aboutwhat we are doing.
Andfinally
one mayor said: Weil [ supp05ed some ofyou will shut off 50 many drunk times. (PR.3)242
La présence de relations conflictuelles entre le
conseil
etles
entrepreneurslocaux
vient doncbien d'un manque de
visiondes
élus enversce type d'entreprises locales.
Cette citationmène aux relations qui
concernentle maire et les
conseillers,mais également les
conflits d'intérêts au sein même du conseil.6.4.2.2. Conflit entre
maire et conseillers et conflits d'intérêt au sein du conseil
D'abord,
d'après
cetinterviewé
« the councilis divided»
(S.C.I) et cettedivision
provientdu
fait suivant:«
some councillorsthere despise the mayor. Q: Despise? R:
Despise
her tactics,
herleadership, her partisan poli tics, despise her
wholeleadership
capacities or incapabilities»
(S.C.I). Enrésumé
,nous
sommesloin d'un
corps décisionneluni dans
cettelocalité. Qui plus
est,il
existedes
conflitsd'intérêt directs
au sein même du conseil:That's because these people were probably very total vIsIon and conflict of interest was another, any money that was coming into town was kind of mark for projects that maybe benefit certain councillors or any individuals there. Q: There were contlicts of interest inside the council? R: In my opinion and that's the problelll. Any guy that gets the power to make decisions is usually for himself or a friend, he's got some benefits for hilllself somewhere along the way. That is some of the shit that goes on. (PR.3)
Lorsque
nous
avonsdemandé pourquoi
cette situation était présente àun membre élu du
village, voici comment il l'explique :l think the problem is that you have seven people who have their own agenda.
Right now, the mayor is tightened to a relatively wealthy family that's involved into construction and that sort of thing. And we have a councillor that is the manager of the harbour authority. One of the councillors is related to the mayor.
So, sometillles counci 1I0rs ail work together but agendas are there. (PU.l)
Tout semble
donc teinté de protection d'intérêts personnels
au semmême du
conseil municipal. En effet,lorsque nous
avonsdemandé
quel seraitl'accueil
oule résultat
si certains membresde la
société civileproposaient un
projet à caractère social ouéconomique qui requiert la sanction de la municipalité, la réponse fut sans équivoque :
«
depends on who's in council at the time and if the y got interest to it. Lots of interest is conflict of interest sorne times. So, it depends if the y have a strong interest to it or just a small interest to it » (PR.I). Selon cet élu municipal, chaque personne siégeant au conseil possède sa propre ligne d'action et durant les réunions « a lot of discussions are very personal» (PU.I) et ces conversations influencent l'issue des décisions du conseil:Q: It's the way they operate? R: Yeso Everything is persona!. How is that person? Where do they live? It's like who is this person? Who are they tied too? Who are they related too? Q: It 's special interest oriented? R: Yeso In a vely strange way because it's who is married to who and to me doing this at council meetings is wrong. Because it has nothing to do whether or not their business is a good business, a legal business, whether it's a proper place for a business, that sOli of things. (PU.])
Cette dernière citation mène aux dernières relations conflictuelles que nous avons observées entre les élus municipaux et les autres acteurs locaux. Elles concernent spécifiquement les tensions internes entre le directeur général de la municipalité
(town manager)
et le conseil municipal de Brestgate.6.4.2.3 : Conflit entre le conseil municipal et le directeur général
(town manage r)
Lors de notre présentation des principaux acteurs de la gouvernance locale, nous avons souligné que l'institution publique locale était divisée en deux entités distinctes, dont la direction générale, reconnue par plusieurs de nos interviewés comme ayant beaucoup de pouvoir décisionnel. Toutefois, bien que le directeur général soit reconnu comme un acteur important dans la gouvernance locale à Brestgate, il n'en demeure pas moins que cette reconnaissance est également une source importante de conflits entre ce dernier et les élus locaux au sein même de la municipalité. Ainsi, nous sommes en présence d'un conflit ouvert entre les membres élus du village et la direction générale pour deux raisons. La première est que le directeur général
«
contrôlerait », les élus jusqu'au point où ils ne feraient que«
rubber stamping a lot of stuff», (PR.l). Voici comment cet ex- élu explique le jeu de pouvoir entre le maire et letow n manager:
244