C OMPOSITIO M ATHEMATICA
F. G UILLÉN
Une relation entre la filtration par le poids de Deligne et la filtration de Zeeman
Compositio Mathematica, tome 61, n
o2 (1987), p. 201-227
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Une relation
entrela filtration par le poids de Deligne
et
la filtration de Zeeman
F.
GUILLÉN
Dpt. Matemàtiques, E. T. S. E.I. B., Univ. Politècnica de Catalunya, Diagonal, 647, 08028 Barcelona, Spain
Received 7 November 1985; accepted 10 May 1986
@ Martinus Nijhoff Publishers, Dordrecht - Printed in the Netherlands
Introduction
Dans
[Deligne, 1971, 1974] Deligne
a introduit pour toute variétéalgébrique complexe X
une filtrationW, appelée
filtration par lepoids,
sur les groupes decohomologie
de X à coefficients dans Qtelle que
Wi-1
= 0(resp. W
=Hi(X))
si X est lisse(resp. compacte).
D’après [Deligne, 1980] (voir
aussi[Beilinson
etal., 1982])
cette filtrationest invariante dans une famille
topologiquement
triviale et on se pose alors laquestion
de l’invariancetopologique
de W. Parexemple
pour une courbe il estaisé de voir que la
réponse
estaffirmative,
et pour les surfacescompactes
laréponse
est aussi affirmative comme ontprouvé [Steenbrink
etStevens, 1984].
Pour les variétés
qui
sont réunion de variétés lisses de la même dimension etqui
secoupent transversalement, [McCrory, 1983]
a montré que si on définit la filtration par lepoids
surl’homologie
par dualitéon a que
où N = dim X et S est la filtration de Zeeman
(voir (3.1)). Puisque
cettefiltration est un invariant
topologique,
on en déduit l’invariancetopologique
de la filtration par le
poids
dans ce cas aussi. Engénéral
ces filtrations ne sont paségales.
Parexemple
si X est le cônedans P3
sur unecubique plane lisse, McCrory
aremarqué
queSlH3 X =1= W3H3X.
Il aprouvé
aussi que si X est unehypersurface compacte
on a l’inclusionet il a
conjecturé
cette relation pour toute variétécompacte X,
cequi
donnerait une borne
topologique pour W
engénéral. Cependant
desexemples
dans le cas local donnés par
[Steenbrink
etStevens, 1984]
semblentindiquer
que la filtration W n’est pas un invariant
topologique.
L’objet
de cet article est de prouver laconjecture
deMcCrory.
La démon-stration repose sur la
comparaison
des filtrations S et W à niveau descomplexes
defaisceaux,
c’est-à-dire sur une certaine encarnation ducomplexe
dualisant
D-X. Puisque
la filtration de Zeeman est, à undècalage près,
lafiltration
canonique
T, elle est définie sur une encarnationquelconque
deD’X.
et notre
problème
est donc d’obtenir une encarnation deD’X
surlaquelle
lafiltration par le
poids
soit définie d’une manière suffisamment contrôlable. Onpeut
obtenir cette encarnation àpartir
d’unehyperrésolution simpliciale X.
deX telle que la dimension de la
partie
nondégénerée
en dimension i deX. ,
N, X. ,
vérifiedim
NlX.
dim X - i.L’existence de telles
hyperrésolutions
a été obtenue par V. Navarro Aznar àpartir
deshyperrésolutions cubiques (voir [Guillén
etal., 1982]).
Le contenu de l’article est le suivant. Dans le
§1
on introduit le formalisme desobjets simpliciaux
stricts et on donne la construction deDold-Puppe qui
associe à tout
objet simplicial
strict unobjet simplicial
ordinaire(avec
mor-phismes
dedégénérescence),
etqui,
dans le cas d’unecatégorie abélienne,
a lamême
cohomologie
quel’objet
dedépart.
Dans le§2
on donne la constructionoriginale
de V. Navarro Aznar deshyperrésolutions cubiques.
Finalement dans le§3
on prouve laconjecture
enoncéeplus
haut.Conventions
Dans tout l’article un schéma
separé,
réduit et detype
fini sur Cs’appellera simplement
schéma. Si X est unschéma,
un faisceau sur X seratoujours
unfaisceau pour la
topologie
del’espace analytique
associé à X.1. Théorie de
Hodge
et schémassimpliciaux
strictsl.l.
Objets simpliciaux
strictsl.l.l. Notations. On utilisera les notations suivantes.
-
A0
=catégorie opposée
d’unecatégorie
A.-
(A, B)
=catégorie
des foncteurs de A dans B.Désignons
par n et k desentiers -1.
-
(0394+) = catégorie simpliciale augmentée.
Lesobjets
sont les ordinaux finis0394n
=[0, n ],
pour n 0 età = f1,
et lesmorphismes
sont lesapplications
croissantes entre les
An -
- 0394i: 0394n ~ 0394n+1
estl’injection
croissante telleque 1 6É 0394l(0394n) (0
i n +1).
- si :
0394n+1~0394n
est lasurjection
croissante telle quesi(1)
=si(i
+1) (0
in ).
-
(0394)
=catégorie simpliciale.
C’est lasous-catégorie pleine
de(0394+) d’objets les 0394n (n 0).
-
(0394+)k
=catégorie simpliciale augmentée k-tronquée.
C’est lasous-catégorie pleine
de(0394+ ) d’objets
les0394n (k à n ).
-
(0394)k=(0394+)k~(0394).
-
(0394+mon)
=catégorie simpliciale
stricteaugmentée.
C’est lasous-catégorie
de(0394+)
avec les mêmesobjets
que(0394+),
mais avecmorphismes
croissantsinjectifs.
-
(0394mon), (0394+mon)k, (0394mon)k
sont les intersections de(0394+mon)
avec(0394), (0394+)k
et
(A)k respectivement.
1.1.2. Si A est une
catégorie,
lesobjets
de((0394)0, A) s’appellent objets simpliciaux
de A. Lesobjets simpliciaux
deA° s’appellent
aussiobjets cosimpliciaux
de A. SiX.:(0394)0~A
est unobjet simplicial
deA,
on poseXn=X.(0394n), 03B4i = X.(03B4i)
et si =X.(si).
On a unlangage analogue
pour les autres cas.1.1.3. Soit A une
catégorie
et S unobjet
de A. On a une définition évidented’objet simplicial (resp. simplicial strict, ... )
constantégal
a S. Unobjet simplicial (resp....)
de Aaugmenté
vers S est unmorphisme
a : X.-S..
Nous identifierons les
objets simpliciaux (resp.... ) augmentés vers S, a : X.
- S. aux
objets simpliciaux augmentés (resp.... ) X.+
tels queX+.(0394-1)
= S.Ces
objets
serontdesignés
par une notation dutype a :
X. ~ S . 1.1.4. Si A est unecatégorie
on a un foncteur d’oubliet des foncteurs
analogues
pour1.1.5. Si A
possède
unobjet
initial e on a un foncteur naturelqui
a toutobjet simplicial
strictk-tronqué Xk.
de A associel’objet simplicial
strict X. de A défini par
On a un foncteur
analogue
pour(0394+mon)k.
l. l. 6. Soit A une
catégorie
abélienne. On dénote parC’(A) (resp. C.( A ))
lacatégorie
descomplexes
X*(resp. X.)
de A avec diférentielle dedegré
+ 1(resp. -1).
On a un foncteurdéfini pour un
objet simplicial (resp. cosimplicial)
strictX. (resp. X’)
de A paravec la différentielle d =
03A3(-1)i03B4i.
1.2.
Transformé
deDold-Puppe
d’unobjet simplicial
strict1.2.1. Soit A une
catégorie
avec descoproduits
finis. Nous allons définir unfoncteur
analogue
au transformé deDold-Puppe
d’uncomplexe
d’unecatégorie
abélienne
(voir [Illusie, 1971] (1.1.3.1)),
et que nousappellerons
aussi trans-formé de
Dold-Puppe.
Soit
X.
unobjet simplicial
strict deA,
alors pour n 0 on définitoù
0 p n, s parcourt
l’ensembleD( n, p )
desmorphismes
croissants etsurjectifs
dedn
dans0394p,
etXp,s = Xp
pour tout s ED(n, p).
Il reste à définirles
morphismes
deK.(X.).
Soit u :0394m ~ 0394n
un(0394)-morphisme.
Si s ~D(n , p)
alors il existe un
unique
carré commutatif(fig. 1)
Fig.1.
où
t E D( m , q )
et v estinjectif.
Alors lemorphisme K.(X.)(u)
envoie lacomposante Xp,s
deKn(X.)
dans lacomposante Xq,t
deKm(X.)
par lemorphisme X.(v).
On obtient de cettefaçon
unobjet simplicial K.(X.)
de A.On a un
morphisme
d’inclusiond’objets simpliciaux
stricts de A.Si
X.
est muni d’uneaugmentation a : X. ~ S,
alors on obtient une aug- mentationK(a): K.(X.)~S qui
estcompatible
avec l’inclusion(1.2.1.1).
1.2.2. Si A est une
catégorie
avecproduits
finis onpeut
définir un foncteurd’une
façon
duale.1.2.3. Soit A une
catégorie
abélienne.D’après [MacLane, 1975],
on considèrepour tout
objet simplicial X.
de A lecomplexe
normaliséN.(X.).
Il s’obtient de lafaçon
suivante. Soit pour n0, Dn(X.) = 03A3 lm(s, : Xn-1
~Xn ).
On aque
d(Dn(X.))~Dn-1(X.)
pour la différentielle(1.1.6), D.(X.)
est donc unsous-complexe
deX..
On définitD’après [MacLane, 1975] (VIII.6),
laprojection
est une
équivalence homotopique
decomplexes.
1.2.4. Dualement on a pour un
objet cosimplicial
X* de A lesous-complexe
N’op(X’)
deÎ*
défini paret l’inclusion
est une
équivalence homotopique.
1.2.5. La relation entre les foncteurs
K.
etN,
est la suivante. Soit X. unobjet simplicial
strict d’unecatégorie
abélienneA,
alors l’inclusion(1.2.1.1)
induitun
isomorphisme
decomplexes
D’après (1.2.3)
on a que l’inclusion decomplexes
est une
équivalence homotopique.
On a des résultats duals pour le cas
cosimplicial.
1.3.
Cohomologie
des espacestopologiques simpliciaux
strictsDans ce no. A dénotera un anneau commutatif de coefficients.
1.3.1. Un espace
topologique simplicial (compact,
relativementpropre)
est unobjet simplicial
de lacatégorie
des espacestopologiques (compacts,
avecmorphismes propres).
Uneaugmentation
a :X. ~ X
d’un espacetopologique simplicial s’appelle
propre sichaque morphisme an : Xn ~ X
est propre. On aun
langage analogue
pour le cassimplicial
strict.1.3.2. Soit X un espace
topologique,
on dénoterapar W
le foncteur ’résolu- tioncanonique flasque
de Godement’.Si
f :
X ~ Y est unmorphisme d’espaces topologiques,
on a unmorphisme
de faisceaux sur Y
Ce
morphisme
induit unmorphisme
1.3.3. Soit a : X. ~ X un espace
topologique simplicial
strictaugmenté
vers X.On obtient un
complexe
de faisceauxcosimplicial
stricta*L’AX,
sur X de lafaçon
suivante. On associe àchaque n
0 lecomplexe an*L’AXn,
et àchaque
morphisme
8 :0394n~0394n+1 de (0394mon)
lemorphisme
obtenu par
application
du foncteur an* aumorphisme
induit par 8 :
Xn+1 ~ Xn .
On dénote par
Ra*AX.
lecomplexe simple
associé aucomplexe
double(a*L’AX.) !(voir 1.1.6).
On a unmorphisme
de faisceauxSi X est réduit à un
point,
on dénote par R0393AX.
lecomplexe
obtenuci-dessus,
et par
sa
cohomologie
i-ème.1.3.4. Avec les notations de
(1.3.3)
lecomplexe
de faisceauxIR a*A x.
est munide la filtration L induite par l’index
cosimplicial
La filtration L induit une filtration sur la
cohomologie H*(X., A) qu’on
dénote aussi par L.
1.3.5. Avec les notations de
(1.3.3),
si on considèrel’espace topologique simplicial K.(X.) (voir (1.2.1)),
lemorphisme
d’inclusion(1.2.1.1)
induit unmorphisme
decomplexes
de faisceauxcosimpliciaux
sur XOn remarque
qu’il
existe une identification évidenteet
compte
tenu de(1.2.5), (1.3.5.1)
est uneéquivalence homotopique.
On adonc un
quasiisomorphisme
et, en
particulier,
unisomorphisme
1. 3. 6.
Définition.
Soit a : X. ~ X un espacetopologique simplicial
strict aug- menté. On dit que a est de descentecohomologique
si lemorphisme
(voir (1.3.3))
est unquasiisomorphisme
pour tout anneau A.Dans le cas que X. soit un espace
topologique simplicial,
la définition antérieure coïncide avec celle de[Deligne, 1971] (5.3.2).
D’après (1.3.5)
on a lapropriété
suivante:1.3.7. PROPOSITION. Soit a:
X. ~
X un espacetopologique simplicial
strictaugmenté.
Alors a est de descentecohomologique
si et seulement siK(a): K.(X.)
- X est de descente
cohomologique.
1.4.
Homologie
des espacestopologiques simpliciaux
strictsPour
simplifier l’exposition, compte
tenu desapplications envisagées,
on vasupposer que A est un corps et que les espaces
topologiques
sont localementcompacts.
On sait que tout faisceauflasque
de A-modules estautomatique-
ment
injectif.
1.4.1. Soit X un espace
topologique, d’après [Borel
etMoore, 1960]
lecomplexe
deprefaisceaux
est un
complexe
de faisceauxflasques,
doncinjectifs,
denoté parD’(AX).
Cecomplexe s’appelle
lecomplexe
dualisant de X(voir [Borel
etMoore, 1960]
et[Verdier, 1965]).
Si
f :
X - Y est unmorphisme
propred’espaces topologiques
et on considèreles sections à
support compact
sur tout ouvert U de Y dans lemorphisme (1.3.2.1)
on obtient unmorphisme
dont le
morphisme
dual s’identifie à unmorphisme
qui
définit donc unmorphisme
de faisceauxl. 4.2. Soit
a:X.~X
un espacetopologique simplicial
strict relativement propreaugmenté
vers X. On obtient uncomplexe
de faisceauxsimplicial
stricta*D’(AX.)
sur X de lafaçon
suivante. On associe àchaque n
0 lecomplexe
an*D’(AXn)
et àchaque morphisme
8 :0394n ~ 0394n+1
de(0394mon)
lemorphisme
obtenu par
application
du foncteur an* aumorphisme
induit
par 8 : Xn+1 ~ Xn -
On dénote
par Ra*D*A x.
lecomplexe simple
associé aucomplexe
double(a*D’(AX.))~, c’est-à-dire,
lacomposante
n-ème deRa*D’AX.
estOn a un
morphisme
decomplexes
de faisceauxSi X est réduit à un
point
on dénote parRFD’AX.
lecomplexe
obtenuci-dessus,
et parsa
cohomologie ( - i )-ème.
1.4.3. Avec les notations de
(1.4.2) Ra*D’AX.
est munie de la filtration M induite par l’indexsimplicial
La filtration M induit une filtration sur
l’homologie H*(X. , A) qu’on
dénoteaussi par M.
D’après
le théorème de dualité(voir [Verdier, 1965]),
on en déduit lapropriété
suivante1.4.4. PROPOSITION. Soit a : X ~ Y un
morphisme
propred’espaces topolo- giques,
alors lecomplexe
defaisceaux
sur Yest un
complexe
defaisceaux flasques qui
est une encarnation del’objet
R
Jom’A y (IR a * A
X’ u).Ay)
de lacatégorie
derivée descomplexes
defaisceaux
surY.
On obtient aussitôt le résultat suivant.
1.4.5. PROPOSITION. Soit a : X.~ X une
augmentation
propre d’un espacetopologique simplicial
strict. On a unisomorphisme
dans la
catégorie
derivéefiltrée
descomplexes
defaisceaux
sur X. Enparticulier
si X se réduit à un
point,
on a unisomorphisme
pour tout q.
1.4.6. COROLLAIRE. Avec les notations et
hypothèses
de(1.4.5),
si enplus
a est dedescente
cohomologique,
on a unisomorphisme
1.5.
Remarques
sur la théorie deHodge
mixteOn donne ici
quelques
remarques sur la théorie deHodge
mixte deDeligne (voir [Deligne, 1971]),
à propos des schémassimpliciaux
stricts. On se borne à desquestions
nécessaires par la suite.1.5.1. Un schéma
simplicial (lisse)
est unobjet simplicial
de lacatégorie
desschémas
(lisses).
On ditqu’une augmentation a :
X.~X d’un schémasimpli-
cial est une
hyperrésolution simpliciale
de X si X. est lisse et a est propre etde descente
cohomologique.
On utilisera desexpressions analogues
pour le cassimplicial
strict.1.5.2. La notion de
complexe
deHodge
mixte(CHM
pourabréger) cohomologique
donnée dans[Deligne, 1971] (8.1.11)
pour les schémas sim-pliciaux, s’adapte
d’unefaçon
évidente au cas d’un schémasimplicial
strict X.et, si on suppose que
X.
est lisse etcompact,
alors d’unefaçon analogue
à cellede
[Deligne, 1971] (8.1.12)
on obtient queest un CHM
cohomologique
sur X..D’après [Deligne, 1971] (8.1.13)
on a donc que R 0393’L(X.)
est un CHM DGLe résultat fondamental
[Deligne, 1971] (8.1.15)
montre queest donc un CHM
qui
muni les groupes decohomologie Hl(X., Z)
d’unestructure de
Hodge
mixte(SHM
pourabréger).
1.5.3. Soit X. un schéma
simplicial
strictcompact
et lisse etK.(X.)
letransformé de
Dold-Puppe (voir (1.2)
deX. ,
alors lemorphisme (1.2.1.1)
induit un
morphisme
de CHM.qui
estbijectif
sur les groupes decohomologie. D’après [Deligne, 1971] (2.3.5)
on obtient des
isomorphismes
de SHMDe la fonctorialité de la SHM des schémas
simpliciaux
définie parDeligne,
etde
[Deligne, 1971] (2.3.5),
on en déduit lapropriété
suivante1.5.4. LEMME. Soit X. un schéma
simplicial
et a :X.~
X uneaugmentation
dedescente
cohomologique,
alorsl’isomorphisme
induit sur les groupes de cohomo-logie
est un
isomorphisme
de SHM.La
conséquence
de(1.5.3)
et(1.5.4)
pour les schémassimpliciaux
stricts estla suivante.
1.5.5. PROPOSITION. Soit X. - X une
hyperrésolution simpliciale
stricte deX,
alors
l’isomorphisme
induit sur les groupes decohomologie
est un
isomorphisme
de SHM. Enparticulier
on a1.5.6. Soit X un schéma
compact
et considérons les groupesd’homologie de X, Hi(X, Q).
La dualitépermet
définir d’unefaçon
naturelle une SHM surHi(X, Q),
duale à celle deHi( X, 0).
Nous nous intéressons seulement pour la filtration par le
poids, qui
estdéfinie par
On va obtenir maintenant la filtration W à niveau de
complexes
de faisceaux.Ce
qu’on
cherche est une encarnation ducomplexe
dualisant D.(Q X)
munied’une filtration
qui
induise la filtration W surl’homologie. D’après (1.4.5)
et(1.5.5),
ceci s’obtient àpartir
du résultat suivant.1.5.7. PROPOSITION. Soit X. ~ X une
hyperrésolution simpliciale
stricte d’unschéma compact
X,
alors on a2. Les
hyperrésolutions cubiques
de Navarro AznarDans ce
paragraphe
on va exposer une construction dûe à V. Navarro Aznar(voir [Guillén
etal., 1982]) qui
fournit pour tout schéma X unehyperrésolu-
tion
simpliciale
stricte X. de X telle quedim Xn
dim X - n2.1.
Objets cubiques
2.1.1.
Soit Do
lacatégorie
associée à l’ensemble ordonnédl, c’est-à-dire, Do
adeux
objets
0 et 1 et ununique morphisme
nonidentique
0 ‹ 1.Si A est une
catégorie,
la donnée d’un foncteurest
équivalente
à la donnée d’unmorphisme
de A.
2. l. 2. Soit n un entier
n 0,
etsoit ~+n = (~+0)n+1
lacatégorie produit
den + 1 facteurs
égaux à Dt.
On identifiera lesobjets
de~+n
avec lesapplica-
tions de l’ensemble
{0, 1,..., n}
dansl’ensemble {0, 1}.
Si a est unobjet
de~+n
on définit1 a 1
par1 al = a(0)
+ ···+ a( n).
L’objet
0 =(0,...,0)
estl’objet
initial de~+n.
La
sous-catégorie pleine de ~+n
obtenue parsuppression
del’objet
initial(0, 0, ... , 0)
se noteOn.
On conviendra que
~+-1 = Do.
2.1.3. Soit A une
catégorie.
Lesobjets
de((~n)0, A ) (resp. ((~+n)0, A))
s’appellent objets n-cubiques (resp. augmentés)
de A. Lesobjets n-cubiques
deA0 s’appellent
aussiobjets n-cocubiques
de A.Si
X, : (~n)0 ‹
A est unobjet n-cubique
de A et a e ObEn
on dénote parXa l’objet X.(03B1).
Cesobjets X03B1
sont les sommets deX, .
Si
f.:X.~Y.
est unmorphisme d’objets n-cubiques
et03B1~Ob ~n
ondénote
par f X03B1~Y03B1
lemorphisme f.(a).
2.1.4. Soit A une
catégorie
et S unobjet
de A. Soit S.l’objet n-cubique
de Aconstant
égal
à S. Si X. est unobjet n-cubique
deA,
uneaugmentation
de X.vers S est un
morphisme d’objets n-cubiques
a , : X.~S, .
On identifiera les
augmentations a.:X.~S.
avec lesobjets n-cubiques augmentés X+.
tels quext
= S. On dénotera cette situation par a : X.~S.2.1.5. Si A est la
catégorie
des espacestopologiques, schémas,
groupes, etc,...,un
objet n-cubique
de As’appelle
aussi espacetopologique n-cubique,
etc, ....Si
X.
est un schéman-cubique
tel que tous lessommets Xa
sont lisses(sur C),
on dira que X. est lisse.
2. l. 6. Soit A une
catégorie
aveccoproduits
finis. Nous allons associer unobjet simplicial
strictn-tronqué ~.X,
à toutobjet n-cubique X.
de A. Pour ceci onconsidère la
catégorie (0394mon)/0394n
dont lesobjets
sont lesmorphismes a: AP ’
0394n
de(dmon)’
etmorphismes
évidents.Chaque objet
a de(0394mon)/0394n
estdeterminé
biunivoquement
par sonimage
dans0394n.
Parailleurs,
si on identifie~n
avec l’ensemble ordonné desparties
de{0,1,...,n},
on obtient unisomorphisme
decatégories
~n~(0394mon)/0394n.
Maintenant on a un foncteur source
~: ~n~ (0394mon)n
qui
associe à a :0394p ~ 0394n
sa source0p
etqui
associe à toutmorphisme (Fig. 2)
Fig. 2.
de a dans
03B2,
lemorphisme
8 :0394p ~ 0394q.
On définit le foncteurqui assigne
à unobjet n-cubique X.
de Al’objet ~.(X.)
tel que siAp c-
Ob(0394mon)n
alorset si 8 :
0394p~ 0394q est
unmorphisme
de(d mon) n
alors0.(X.) (03B4)
est lecoproduit
des
morphismes
Si
X+.
est unobjet n-cubique augmenté,
défini par uneaugmentation a : X.~S
d’unobjet n-cubique X. ,
alors on a quel’objet simplicial
strictn-tronqué ~.X.
est muni d’une
augmentation ~(a):~.X.~S. qu’on
identifie à unobjet simplicial
strictn-tronqué augmenté ~.(X.)+.
On a une construction duale
~’op
pour le cascocubique.
2. l. 7. Voici un
exemple
pour n = 2. SiX+.
estl’objet 2-cubique augmenté
défini par le
diagramme
suivant(Fig. 3),
Fig. 3.
alors (p(X.)’
estl’objet simplicial
strict2-tronqué augmenté
2.2.
Espaces topologiques cubiques
irréductibles2.2.1. Dans cette section les espaces
topologiques n-cubiques
serontaugmentés
où non, et nous les
appellerons simplement
espacestopologiques cubiques,
l’entier n étant omis.
2.2.2. Soit X. un espace
topologique cubique.
On sous-espace(resp.
ouvert,fermé)
de X. est un espacetopologique cubique Y.
muni d’unmorphisme
Y.~ X. tel que pour
chaque
sommet a lemorphisme Y03B1 ~ Xa
soit unsous-espace
(resp.
ouvert,fermé).
La réunionY1.
UY.2
et l’intersectionY1.
~Y2
de deux sous-espaces
Y1.
ety?
de X. se définit sommet à sommet d’unefaçon
évidente.
2.2.3. On dit
qu’un
espacetopologique cubique
X. est irréductible s’il est nonvide et si la réunion de deux sous-espaces fermés différents de
X,
esttoujours
différent de X.. Un sous-espace irréductible maximal de X.
s’appelle
com-posante
irréductible de X.. Tout espacetopologique cubique
est la réunion deses
composantes
irréductibles.Il est aisé de montrer la
propriété suivante, qui
donne une idée assez clairede la situation.
2.2.4. PROPOSITION. Soit X. un espace
topologique cubique,
alors X. est irréduc-tible si et seulement s’il existe un sommet a,
appellé maximum,
tel queXa est
irréductible et pour
chaque f3
on a que siHom(03B2, 03B1) = Ø
alorsX03B2
est vide etdans le cas contraire
X03B1 ~ X03B2
est dominant( il a
uneimage dense ).
2.2.5.
D’après
laproposition (2.2.4)
onpeut
vérifier que lescomposantes
irréductibles d’un espacetopologique cubique
X. sont les sous-espaces irréductiblesY.
deX.
tels que le sommet maximumYa
de Y soit unecomposante
irréductible deXa
et pour toutmorphisme 03B1 ~ f3
l’adhérence del’image
deX03B2 ~ Xa
ne contient pasYa.
2.2.6. Soit X. un espace
topologique cubique et {Xl.}i~I la
famille de sescomposantes
irréductibles. Pour tout sommet a on dénote parIa
l’ensembledes classes
d’équivalence
des index i E I tels queXl03B1 ~ f1,
par la relationOn obtient alors une
décomposition
irrédondantequi dépend
de X, .2.2.7.
Définition.
Soit X. un espacetopologique cubique,
onappelle
dimensionde X. le maximum des dimensions des sommets
Xa.
2.3. Résolution d’un schéma
cubique
Dans cette section on
applique
la convention 2.2.1.2.3. l.
Définition.
SoitX.
un schémacubique,
on ditqu’un morphisme f. : Î. -
X. est une résolution de
X.
sii)
Il existe unebijection 03C3:I(.)~I(X.)
entre les ensembles des com-posantes
irréductibles telle que pourchaque
sommet a, o induit unebijection I03B1(.)~I03B1(X.).
ii)
Sii e
alorsfa applique i03B1
surX03C3(i)03B1,
et la restrictionest une modification propre.
iii)
Le schémacubique X.
est lisse.La preuve du théorème d’existence de résolutions utilise évidemment le théorème d’Hironaka et en
plus
les constructions élémentaires suivantes.2.3.2. LEMME. Soit a : X’ - X un
morphisme
dominant de schémas irréductibleset
f : X -
X unemodification
propre, alors il existe unemodification
propre’ ~
X’ et unmorphisme surjectif Î’ - X qui
rendentcommutatif
lediagramme
suivant
(Fig. 4).
Fig. 4.
Démonstration. Soit U un ouvert dense de X tel que
f-1U~
U soit unisomorphisme,
alorsa-1 U
est un ouvert dense de X’ et on définitX’
commed’adhérence de
a-1 U X X
dans X’X .
x x
2.3.3.
Remarque.
Avec leshypothèses
de(2.3.2),
si’ ~
X’ est une modifica- tion propre, il existe auplus
unmorphisme ’ ~ X qui
rend commutatif laFig.
4.2.3.4. LEMME.
Soit {fi: Xl ~ X; 1
in}
unefamille finie
demodifications
propres d’un schéma irréductible
X,
alors il existe unemodification
propref : ~
Xqui factorise
toutes lesfi ( Fig. 5).
Démonstration. Elle est
analogue
à celle de(2.3.2).
2.3.5. THÉORÈME. Soit
X.
un schémacubique,
alors il existe une résolutionDémonstration. Nous allons définir
Xa
par récurrence surl’entier |03B1|.
Si a esttel
que |03B1| 1
estminimum,
on choisit pourchaque i~I03B1
une résolutioni03B1~Xi03B1
deXi03B1
et on définitXa
parSoit a
arbitraire,
et supposons queX,B
estdéjà
défini pourchaque f3
tel que1/31 1 a 1.
Soit i EI03B1(X.).
Pourchaque 03B2
~ a telqu’il
existe unmorphisme 03B2~03B1
onpeut
trouver,d’après (2.3.2)
undiagramme
commutatif(Fig. 6),
tel que
Wi03B2~ Xl03B1
soit une modification propre.D’après (2.3.4)
il existe une modification propreWi ~ Xi03B1
telle que, pour tout03B2
~ a avec03B2~03B1,
elle rendcommutatif le
diagramme
suivant(Fig. 7)
donc on obtient des
diagrammes
commutatifs(Fig. 8.)
Soit finalement
i03B1 ~ Wi
unerésolution,
alors on a unmorphisme l03B1~ Xl03B1,
qui
est une résolution deXi03B1,
et alors on définitXa
par(2.3.5.1).
Les schémasXa
sont munis demorphismes 03B1 ~ X,B
pourchaque morphisme 03B2 ~
a,qui, d’après (2.3.3),
définissent un schémacubique X..
AlorsX.
est une résolutionde
X.
2.4.
Hyperrésolutions
On
applique
la convention2.2.1,
sauf en cas de mention contraire.La construction suivante
permet
de réaliser unprocès
inductif de résolu- tion.2.4.1.
Définition.
On ditqu’un
schémacubique Z.
est un carré résolvent si Z.est défini par un carré cartésien
(Fig. 9)
où les flèches horizontales sont des immersions fermées et
f.
est une résolutionde
Z, oo qui
induit unisomorphisme
2.4.2. PROPOSITION.
Soit f, : .~X.
une résolution d’un schémacubique X.
alors il existe un carré résolvent Z. tel que
Z.0
=(f.: .~ X.)
etdim
Z.1
dim X, .Démonstration. Il suffit de définir le sous-espace fermé
Z«ol
deXa
pour toutsommet a de X, . Ce sous-espace doit contenir le
plus petit
ferméda
deXa
endehors
duquel f03B1: 03B1~ Xa
est unisomorphisme
et, en outre,Z.01
doit être unschéma
cubique.
La définitionoptimale
deZ.01
est donc la suivante.Si 1 al
est
maximum,
on définitZ03B101 = da,
etpour |03B1| 1 arbitraire,
par récurrence sur|03B1|,
onpeut
définiroù la réunion s’étend aux
03B2
telsqu’il
existe unmorphisme a
2.4.3.
Définition.
Soit X. un schémam-cubique augmenté (m -1)
et suppo-sons
qu’on
ai)
Un schéma( m
+2)-cubique augmenté X: qui
est un carré résolvent avecx- =
yl
ii) Pour i,
1 i s, un schéma( m
+ i +2)-cubique augmenté Xl+1 qui
est uncarré résolvent avec
Xl.1
=Xi+1·00·
iii)
Le schéma( m
+s )-cubique augmenté Xsl
est lisse.Alors on construit un schéma
( m
+ s +l)-cubique augmenté
Z. par récur-rence sur s.
Si s = 1, Z.=X1.
Si s = 2 on définitde telle
façon
que pour tout03B1~~+m+1
on aSi s > 2 on définit
On dira que Z. est une
hyperrésolution cubique augmentée
de X..2.4.4. THÉORÈME. Soit
X.
un schémam-cubique,
alors il existe unehyperrésolu-
tion
cubique augmentée
deX. ,
telle que
Démonstration. Nous allons prouver le théorème par récurrence sur dim
X..
Si dimX.=1
alors le théorème se déduit de(2.3.5)
et(2.4.2). Supposons
quedim X.>
1.D’après (2.3.5)
et(2.4.2)
il existe un carré résolventX1.
tel queX.=X1.00
etdim
X1 dim X.-1.
Par
l’hypothèse
de récurrence il existe unehyperrésolution cubique augmentée
de
X1.1,
telle que
alors
l’hyperrésolution cubique augmentée
vérifie le théorème.
Nous nous intéressons au cas
m = -1,
danslequel
on donne la définition suivante.2.4.5.
Définition.
Soit X un schéma etX.
un schéman-cubique
muni d’uneaugmentation a:X.~X,
tel que le schéman-cubique augmenté
associéX
soit une
hyperrésolution cubique augmentée
deX,
alors on dira queX. ,
oua :
X.~ X,
est unehyperrésolution cubique
de X.2.4.6. COROLLAIRE. Soit X un
schéma,
alors il existe unehyperrésolution cubique X. de X
telle quedim
X03B1 dim X - 1 a
+ 1pour tout sommet a.
2.5. Descente
cohomologique
deshyperrésolutions cubiques
Dans cette section on prouve que le schéma
simplicial
strict défini par unehyperrésolution cubique
X. d’un schéma X est de descentecohomologique
surX,
onpeut
alors obtenir la structure deHodge
mixte de X àpartir
de celle de X..2.5.1. D’abord on établit
quelques
notations. Si X, est un espacetopologique n-cubique, a : X. ~ X
uneaugmentation
sur un espacetopologique X
et A unanneau, alors on
peut construire,
d’unefaçon analogue
à celle de(1.3.2),
lecomplexe n-cocubique
de faisceaux surX, a*L’AX., qui
est muni d’uneaugmentation
Si
X+.
estl’espace topologique n-cubique augmenté
associé à a :X.~X (voir (2.1.4))
on a uncomplexe n-cocubique coaugmenté
de faisceaux surX, a*L’AX+. qui
s’identifie avec(2.5.1.1).
D’ailleurs on
peut
considérer les foncteurs~.
et~’op,
et on obtient uneidentification
On notera par
Ra*AX.
lecomplexe
de faisceaux sur X défini comme lecomplexe simple
du doublecomplexe ~’op(a*L’AX.)!et Ra*AX.+
dénotera le cône dumorphisme
2.5.2.
Définition.
Avec les notations antérieures(2.5.1)
on dit que a : X. ~ X est de descentecohomologique
si Ra*AX+.
estacyclique
pour tout anneau A.Il résulte aussitôt la
propriété
suivante.2.5.3. PROPOSITION. Avec les notations
(2.5.1),
a :X. ~
X est de descentecohomologique
si et seulementsi ~(a):~.(X.) ~
X est de descente cohomolo-gique.
On donne
ci-après
une version du théorème duchangement
de base pour unmorphisme
propre(voir [Saint-Donat, 1972] (4.1.1)).
2.5.4. LEMME. Soit
f : ~
X unmorphisme
propred’espaces topologiques,
Y unsous-espace
fermé
de X etY
=f-1Y.
On suppose quef
induit unisomorphisme
Alors
l’espace topologique 1-cubique augmenté
vers X(Fig. 10)
est de descente
cohomologique.
Démonstration. Il
s’agit
de prouver que lecomplexe simple
associé au carrécommutatif de
complexes
de faisceaux sur X(Fig. Il)
est
acyclique.
On considère l’ouvert U = X - Y= À -
Y et les inclusionsj :
U - Xet J’:
U ~X, alors ~ et
sontsurjectifs
et leurs noyaux vérifientOn a donc
Ker ~
= Ker,
cequi
entraînel’acyclicité
de laFig.
11.2.5.5. THÉORÈME. Soit X un schéma et a :
X. ~
X unehyperrésolution cubique
deX
( voir (2.4.5)),
alors a est de descentecohomologique.
Démonstration. Soit
X+.
le schémacubique augmenté
associé a a :X.~
X etsupposons que
alors nous allons prouver le théorème par récurrence sur s. Si s =
1,
alors le théorème résulte de(2.5.4).
Si s =2,
alors on a un carré commutatif(Fig. 12)
de
complexes
de faisceaux sur Xoù ~
etgy
sont lesprojections
naturelles. On voit aisément queD’ailleurs, X2·00=X1·1
etd’après (2.5.4) Rf*AX1.
estacyclique,
donc03C8’
est unquasiisomorphisme.
Il résulteque 41
est unquasiisomorphisme. D’après (2.5.4)
on obtient que
Ra* AX2.
estacyclique,
doncRa*AX+.
estacyclique,
cequi
démontre le théorème dans ce cas. Si s >
2,
onpeut appliquer
le mêmeargument
à la situationoù
r(X1,.., Xs-1.)
seraacyclique
parl’hypothèse
de récurrence.D’après (2.4.6)
et(2.5.5)
et les constructions(1.1.5)
et(2.1.6),
on obtient lerésultat suivant:
2.5.6. COROLLAIRE. Pour tout schéma X il existe une
hyperrésolution simpliciale
stricte X. - X de X telle que pour tout n 0
dim Xn
dim X - n.3. Preuve de la
conjecture
3.1. Soit X un schéma
compact,
on se ramène à[McCrory, 1983]
pour la définition et lespropriétés géometriques
de la filtration de Zeeman S surl’homologie
rationnelle de X. On utiliserauniquement
la caractérisation suivante de S. Si T est la filtrationcanonique (voir [Deligne, 1971] (1.4.6))
ducomplexe
dualisantD’(QX)
et si nous dénotons aussi par T la filtration induite surl’hypercohomologie
de D8CQ x),
on a queOn
rappelle
quepour X
lisse et de dimension pure N la dualité de Poincaré donne unisomorphisme
induit par une orientationdans la
catégorie
derivée decomplexes
de faisceaux sur X.On utilisera dorénavant la filtration
canonique qui
al’avantage
d’êtredéfinie sur toutes les encarnations du
complexe
dualisant.3.2. LEMME: Soit
f :
X ~ Y unmorphisme
propre d’un schéma lisse X et dedimension
N dans un schéma arbitraireY,
alors on a queDémonstration Soit y e
Y,
alors la fibre au dessus de y du faisceauxR’f, D ’(Q x)
vérifiequi
est nulle si2 N
+ i 0.3.3. On donne
ci-après
un lemme sur lescomplexes
doublesqui
est un élémentclef dans la démonstration du théorème
principal.
Soit K " un
complexe
double de modules sur un anneaucommutatif,
avecdifférentielles
partielles
telles que d’d"+d"d’=0 et soit d=d’+d" la différentielle totale.
Considérons sur le
complexe simple
associé s ’K les filtrations croissantes suivantes.D’abord la filtration M
qu’induit
le deuxièmedegré
etqui
est définie parEn outre la filtration
canonique
T, définie paret finalement la filtration F somme des
antérieures,
définie paroù r est un entier fixé.
induit par l ’identité de s ’K est un
quasi-isomorphisme filtré.
Démonstration On doit prouver que pour tout
entier q
lemorphisme
d’inclu-sion
Mq~Fq
est unquasi-isomorphisme.
On considère sur les