T
1 T.REX [X.
A-R T I.CLE.
I, "l-
DE
LA' Ta R. '1' U .R$.,Des Jugements rX" Verbaux. dë.Torture•.
A· RTl' C.L E' t:
S'il .ra. preuve canfiae'rable contre.. tàccufi''d:'iln crime
qui··me$·iù.:,~. p,eùze de mort
~&. qui fôit confiant, ,.. tous Juges pal/front;·
ordonner qu'il féra
app'liq~é àla 9y:iflion'
fau.cas q1!-e la) preuve'
rteflit'
PjlS'fufl!ftnte.e· .
];lb y
a long-temps que le" :pubIîc' fe'plaint .~e l'ùfage dé li torture;:.".on en
fit
même des remontrances lors des Conférences fur ce titre..M. Pu«ort, principal 'téd,ü:tetfr'de. cette,L9i ? :t6nvinr Hue.la, queltion.' préparatoire lui'avait. touJÇ>lÙ's .paru- inurilé:,&:aÎ,duta qu~fi:1,'d»'~ouloi(:
fe
détacoër'de toute,p~éve~ti6n âe·l~tÙ:l'den..u[ag~; on,' trotlver,()1tqye ~rarement elle tire"la
verite
de Iaihouché clds.acculés : M. 'le premIèr , Pt~,ftdent r~pondir' qu'ilvoyoirde. g~.an4,es..raifot1~;de.li Iupprimer ; m,ais:quli n'avoir ,que .fonfentiment p~rt.lcul~er : effett1vement., onn; peut ~Ien.
trouver de, plus,cruel'&' de plus 111 juûe, que la .queflion preparatoHe; "
lès Romains' la'. faifoient donner à leurs efdaves ,.mais c'étoir parce' qu'ils . les' regardaient comme 'des animaux domeftiques r. ils n'y condamnoienr , jamais un citoyen: à' plus forte raifon ,' des.
Chrétiens
&'des
peuples.civilifés devroienr s'en abl1enir. Quintilien dit, que la queûion opere [eloY!. . les tempéraments.,un.fcélérat d'une conftitution rabufle ; dénie fan crime, un innocent. d'une complexion .dèlicare ,Moue celui qu'il n'a'pas commis ; , s'il fe trouve quelques indices: contre-un accufé, "on le
nrer
à la' torture7' ; fans êrre certain qu>ileft· coupablë :' h'·la:· force dés tbn~riients' le, fait' ctépofer contre lui-même,peUt~dnel1 tirerupe confêquencejqu'ila'commis"lé·,crim~ ql;li' lui eft' imputé'? N)eit~ilpas. d'ail,le?rs'de·,pri,ti~ip~ ,.ql~·i~ vaut;
mieux innocenter plufteurs coupables, que -de 'Sexpofer a 'faire penr un"
innocent: ces inconvénients ont déterminé plulieurs.S~ouv~raïns àfuppri-, mer ce ·tourment ;~Il,y·aeriviron quinze
ans
qu'Ille ftir, en- PtulIe!: ce:;'Prince n'a: pas voulu'
qUe
,·1'0'11 confondîr Yi!nnocel1t avec- le' 'coupabfe: 1~y qu.eftion n'éfl:· aufii plusenufag~ 'en~Angleterre', fuivan~Dëfp~iiTes; qui, . cbap.· 10; partieu , n. 10,fe
récrie beaucoup contre rrtfage'énFrance, à,.'cet égard. Plufieurs innocents Ionr morts à'li'quellion , ce fait efttrop' notoire,pour avoir befoin d'être prouvé en détail. M. d'Alembert, dans'.~Jîl,e lettre à:M<Rouife'lu'~ imprimée en'1'759, touchant leGouvernemenc .
t R I MIN E L,
. ,
9°8 CdhÊ
de Geneve , p. 171 ,
dit : D~ns ~ette R.épiibtique '. laJ~.f!;ce ëi~m;neW s'h.:erc, avec plus d'exaétttud~ , que de rIgueur; la queJhandcJa ~bo"~ dans plujie~rs Etats, & qui dc:vtojt l'B!rcp~r tout.c.om!"c1}ne cruau~é t~uttle , cft proJer/te àGeneoe ; on ne la, donne qu'a de~ Crtminels , cond~mnes ~ mort..Lorsdes confêtencesfUf cet arricle , M.le premIer }?reûdeIlt dit encore, qu'il Ieroira fouhaiter quela
façdn'
de faire donrrer laqueftion, fût uni- forme, parce que dans certains endroits, elle était d?nnée fi rudement, quecelui qui
la fouffroi~~. ,re~~it .!l?r~ d~ét'a~de
tra.:alller., &en
deme~roit même fouvent eftrople.; ce qUi eroit com.re 1mte?tlo? de l~.
LOl ,
qui n'ordo~ne ,~as .la,9.~efl;~~~. ~ollu~e uneRel~e .,,pU1fqu~ne n infime Pas
,\&
qu,e.
nous', "av,
on,'S',i'eçu,~ c,ètt,e'
belle, ,rriaxune,d,'es'bRon,Jaïns"dauxquels-r;'Tert~li~1idit:AludtyrânnoS tortJJei1t~ pro pœna adht enrù'r') dpu vos Jo./;
q1ttiftzon.'t,temper~tu~. : - ,. .; . ; ,_, ' ' _ " .
M.
Puffort repondit quIl etoit difficilede
rendre la queflion ,umforme, l'arce que la defcriprion qu'il en faudroit faire, Ieroir indéeenre dans une Ordonnance;mais qu'il .éroit fous-entendu dansc~~ arricle , ql;le les Jugesprendraient
ga'id,e11~eles GOllda:irlnés
i(èô
~eipeura[èn.t'" ëft.ropiés,; ce.Co~s~entendit
'efr:
bi.~p irià1, entetidh .,&. execute,' puifqî.ièpNIièurs en
orit..été
ei'l:ropiês,
&:.qu'il of eh
a1U~,tnequi' y, font inprts :
OClt\S,:en a,vons,
ungrandexemple, dans là'
eaü[êce.!ii:brè ':
qui, fut plaid*eau.
parlerrie*'de
Paris, le 27 Janvier 1600,en préféIicè'
du Roi Heliri'IV ,
<sc9.U
Ùuc de Savoie,,Ear
deuxg;ra.nds,
Avocats, Anne Robert, & AiltoineArnaud., Uri Boulanger
"deParis
,aëètlfé d'un aiTaffinat, futapplique
àlaqueftion,
& ,énfuite rèconn~ ïnnoC:éri.i:, l?~r la :béclaration
des vwtalJles affaffins;
il' ~o~,riu~yii:. b p~rHe,·.ci~i!e..; p~rir resa~1Uinages
&:
incérêrs , iln'en
p~t.ohte~I~;.,11:.
fut
lUIS hoi:~c dé!Cour ,,fql1s"de.p~m.. Yoyez d-dèvant,~ l'ArJ;~tfur.larticle
Vil;
du mre,tn,
n, ~.: les Hiûoires' de:Nt.
de Langlade,& 'de Lebrun;
qui fontdans lès
dures célebres ,-ne,
prôuvênt pas moins les grands inconvénients, &; l'injufticè de là qùéllion, à laquelle, ils furent condamnés, &: qu'ils rouffrir~nt,quoiqti'in!JoCëms."
Ily
àun,
frai,té faie àte' fujec , eni681 ,par
l\{ ~icQ1âS; P~é1identauParlelnent
de13efançon. 'Voye~ Pàpo? ,.1jv.
21;:titr~~. V~lI, n.;, r,
oùn ~it.è l~exem~le
de pluiieurs ' accufés , qUi ont avoue avoir aifafline des perfonnes trouvees dans lafuite
vivantes: onpeut
voir encore une Ïavante déclamation contrela
torture da,os ~? eIlài ~e }u:ri[pru~ence,.imPfimé
e~ i,694~, in~It , p. 179.On dlf/~. et: V~1U que ~a t~rturèf n eff pas
regardee
commeJ~l1e peine,' ell~ ~t\, ~~'.u~e gr.~ll~e,&
ble~ réelle : nou~,,en,ayons. uneà .Al:lt\lU~, qui dt,ll~ies !plu~. &ran~s;~ des .p1.us. ~ruels" ~des
,plij6 'lqngs ;fuppl!ce~;, no~re ?[ag~ e~~~~e fafr,~ ,a,ttachel: .1 accufe f~r une. table ;.q~l1 ,p. q~a'm~l'otl1ett.e~.' !~Ùe 1l~~Œ.
ieley~e,
de~erre que d'qnd~l~~ me~} ~elle, dl . pffrc~~
.en plu~eurs' en'a,r~>lts,pour palrer des cord.es .iveS .1efquelles l'accule
left, at,t.ac~~ ,pa~",le~,hra,
s,"le,~ ja,l~b~s,
)es cu,i,,1Tes,"~ ~'d,l'
omac". il eft garptté' n~~ ,en chemife .fu.r ~~tt~ ;table'~. d.e. façon:'lu11,n~ p'e\\~remuer n~ bras p~ Jau+b~s1onlu~ a 1J1~S auj?aravfl,nt 1-11W efpecede
broàeqtiins~'ou
d~'DE
1.A.TORTuiLE.
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" IX.
p',~.tine~ ,.qlJ.~)~i~m:.~J~H~~n~ J~~ pieds ~ ~e~ )a;n~~s ~ j»fCJyq:~,\lX r,gÇ,~9H'x' ;
ces
P,rP.9.~,quws f.qm fa,Its avec de mauvais C,Y.IffpQ;tJgW:\lx,
~PP.~ne ~u baudrier;"lé queftionaire fait rouler la t;~.bleà W1 pie~ de c!:ifta~~eçPungra.l1,d. feu d~ JJois& de F;4.él:Fb,qp, jl a auprès ,~.e lui, dans une Gha~..
'giere, fur un trepi,y~ ~ ,~olf,ze p.êiNe~ d).~riU~ rQO\li.lla;qt~.; ~ avec un
.p~mn., ~'l verre decene' Imil~ [Ut' les J~,t1).J?.e~,;& {u,r les·.p,îe~s
Ae
l'accufé , ,,l'huile péaerre,au .tr,~v·e,rs ~,e ce m.auY'li$ cuir'fpQfJg~.el,ft' '; ~~.s j;:l,l?bes? &fur-tout les pieds du patient, en font brûles, &'ri;1êPle enpan~~ ç'i1l.cÏIlés ;
Ies
int~rrogato!xes ne ~.o:UV;I:nt~h~~ que lqng$ ~];Adi,ger,le
{u,pplice eiù ordinairement de deux.~e~r~$", ouai; moins d'une heure fi;, demie', f~i;V<l;nt le nombre .~es c1).efs ,d'.~ç,ç,qfa~,iop.? pij.r;ce<;I~e .le .p<l;ti~nt. plus occupéde
fes douleurs,:que14es;~ép,RP~~s 9:u',iJdp~t fajr,e,,,
jP}r,
,-§ç f)~ern,pqr~epèI,1gapt:le fup,plice. , . ' ' , ' " , '' ,'"
rJe 'J,1'~,i vu,d<;>,l1.l;1~r ,ic~~t~ ,9J.g::ftf,P,J,1 g,?e d.è,~l~' ~o.ts; J:1J.n~
,PfF.' \mqn
J?F~decef(e~,r, q~l1
Y
,~t.apphq'\lerJen,o~m.e pe,ve,~ai, eJ.~: 1~ .r~ro~qe4e :6rQI~ , en conféquence d'un Jugell,1~J;lt p~~p~rr-~~lr;e, en ~er.n;ierre{fort; la table f;lyp,nt .éré approchée trop près~ll feu, la fl~rorne c9.1;1.f1.Jt 3,UX brodequins , au moyen de I'huile ,q~i .coule Jl1r le carreau ,le pat,~~-\1t ,Pyr~.it .l,~ CO;J,1-noiflànce , [es jambes {ur:ent fi (QI:t :bruJk~s) q:\l'j,! Ja~l\lt, .l~s pj~p~r l'q1jle
&.
l'autre ,les inte~rogato.ix~.s:n'aYél-l1t par,'épQ[~que1.lt,pJi ,~t:r,e';,fipis', Pa.ccl,1(é fut renvoyé fl,vec,dé.~ n,J.~l~l~r~sq.e 11lq~I1S"; ila ;v.éç,\lr 'pl11.S de tr~q~~ ,<I,nsaprès, fans pit.lds;",~ ~ê,w.e [al1'sja,mbès. ' A f ' Il Y a environ .VWgt-Clt;lQ ~J,1s, .que nous fumes encore forces de con-
d.à1).1n~r à Iaqueflion p~~pa.ratoire, le nommé Auribaur , de la Parpiife de 'Plalfcllé .en Nivernois , accufé de dix ou d()u~ecril11:es,40pr la IP~US
gra.nde
partie étaient des a[lffinats fur le-s grands xhemins , ,fa,ns q~'il y en eût un feul ,p~rfaitern~n~ prouvé : je pris joutes les précautions ,p,9ffihles 'pour .prévenir ,Pi8cqnvénient ou était toll1,b~inpn pJ.:éa~ceIreur; j1e veillai fur-tou» à ce que le ch~rr.iot ne fût pas ~ppr?c;hél trop.près du feu: n,:G1:is le grand nombre de cnmes fur lefquels les interrogatoires devoient erre faits , les fit encore durer plus,de
dE;~~ heures ; les tourments furent fi grands, que ,les ~riscon~ipuels du .patienr , l'empêchoient q'entendre ,&de répondre; i~ étoit ç~pel1cl~~t ,fi ~ob4.fte" qu'il Iourint le (~pplice',fans rien.avouer , en forte ql;le je..n'en pus -rirer aucun aveu ; ,l1J.~mé après qu'il fur-détaché ;ainfi il fut aufli renvoyé: ,il ~ut )e.s doigts 9,esdeux:
pieds, fi fort·,~àlcinés.,qu'il s'~n arra;cba le m~me jopr 'les os, avec
,des tenailles, . . '
'Je ne connois dans laPl~ovince, ni ai~leurs, aucun autre Tribunal qui foit dans l'ui~ge de cettecru~llétol·tpre )<q~el'on dit avoir eulieuiancielJ~
nement dans tou~e la France; notce~iege .~.ft, à ce q]le je crois, le feul qui l'.a,it con[~rvée; mais nous la trop,v:;qns
Jî
cruelle, que no1.)S nous abfienons depuis ces accidents, d'y condamner préparatoiremem; il y 'a même un inconvé~liem très grand , dans cette torture: c'eft que celui qui l'a fouffert.e} pepeucpills être condamné aux galel'es ~ qui eft laDE
LAT(;
, ',-R TU li_E.,.,. ',"'~~~~-~ ,.peine'la, plus ordinaire,'
à
l~quelle '~n peut condamner ceU1'qu~y
'font_ D E L A 'appliques ;lorfqu'ils n'ont nen ~voue,
&.
,que le Jugement contient une"f
0 R TU RE. 'r~[~rve despre~ves, en' leur entier. . ' , . .Il
h'e1t,pas
etonnant que parl'article XIII, du titre XXV, l'Ordon-
•. nance..ait tnif~a peine de la quëûion , au.nombre des peines, & après ."ceile 'de
la
rrïort ; elle fait fouffrirpar
provifion à"lm
accufé, une peine•...aûffi
forte que plu~eurs .:genres,ae
mort; ,mâ}gré cela ,on, veutqu'elle '. ne foit pas une ..peme., " ' , ' : . . .' ,M.
le Procureur General auParlemenr
deParis.;
remontra en't697 , ,à
la Cour, .que les inconvénients qui éroient arrivés à Saint Pierre le~ Moutier, lie l'u~~ge de "la quefiion qui y avoir été.pratiquée , jufqu'à :'PArrêt du 'I4"Décembre t69> , lui ayant donné-Iieu 'd'écrire à fes Subûi..
ruts , pour être informé. de la maniere .dont elle s'y donnoir , il en avoir . 'reçu plùfieurs mémoires, par"l'examen defquels 'il avoir reconnu , qu'il .~hoit encore néceflaire de prévenir de'Iemblables inconvénients dans des 'autres Sieges où ëlle étoit donnée d'une maniere' trop rigoureufe, & prin..
'. cipalement dans celui d'Orléans,OttPufageéroie pour la queflion ordinaire, - de mettre' une, clefde fer entre' les 'deux reversdesmains du condamné, 'liées avec force rune fur 'l'autre, derriere' letlos.,""& avec' un cable' paifé , dans une poulie, pendante au planché , élever' le condamné - à un' pied '>de terre, ayant un poids de cent quatre-vingt
livres,
attaché au .pied droit r & pour I'extraordinaire , le lever jufqu'au plancher,' ayant alors ',:un poids .de.deux cents cinquante 'livres ,attaché au pied droit, &'en cet , état, lui donner .une fecouJre 'en.forme d'eihapade, par trois fois; eh~'forte.~ue ce~x qui
'r'
avoi.ent.:'é~~~ppl~qués., avoient.prefquc tous perdu .-connoitlànce ; ,ce q~\1,paro1l.folt etune, ,ngueur ,exceffive, & reconnue telle.': même p'ar ,les,Officiers du Siege rpourquoi il,'croyoit néceffaire qechange~
',cet ufage: fut ces remontrances , intervint l'Arrêt fuivaric ,'du 18Janvier ,1697, qui.fe trouve .dansIe 'Recueil -de'
M.
Joùife, tome ,2 , p. 207., "La Cout' ayant égard à la requête
-dp.
Procureur Général du Roi, ' a .' ",or~~l1né'& or~o~ne
qù:au~ieu
de la queflion ,do?t on 'auré jurq~"à
" pre1em .au .Bailliage d Orleans, elle -fera donnee 'a ceux qm'y feront '" condamnés , dela maniere qu'elle Ie donrieàla Cour, foitpar l'extenfio»
: " & avec de Peau, ou par 'les brodequins';'ainf que les Officiers dudir
-_,~ 'Bailliage, jugeronrIeplua.a ,propos, & 'que le lieu à ce deûiné v'Ia
"i'aifon &'la difpoflrion des acculés ,.le pourront' permettre. , , ' - , Depuis cet Arrêt, le Parlement de Paris,
Be
tous les Sieges de Ton l'effort, ont abandonné l'ufagede la quefiion à l'eau, ou avec "extenfion rà caufe des accidents qui en arrivoienr , 01;1 fe Iertdé
'celle 'des brO'de~)uins ,qui efthimoiris.dangereufe,~l1o}qü'extrêm~l'11ell.td?ulol1reufe.
V
oyez a ce fu)et, 'fur,·l'amtle IX ~e ce ntre , une ~mftrualOn ,pour la faire.donner. " ,
" ~. Puifq~e 'l'Ordo~nance -a
laHfé
,fubfiJ1er l'uf~ge de. la, torture, &.~1lelle a
me
me prefcmdes fotmaHtes pour la fairefubir ,
.il faut entrerdans
&1
TITRE
XI)(.
ARTICLE [ 911dans le détail des regles à ce Ïujet, La première condition efl que les preuves foient confid.érablcs. Mais la difficulté eil de [avoir quelles font les preuves qui doivent paffer pour confidérables. Celles qui peu:vent l'être àl'égard d'un vagabond ou autre mal famé, ne doivent pas être regardées du même œil, quand l'accuré cft domicilié & bien famé ; parconféquenr rien n'cft fi arbitraire, ni fi difficile àfixer. Cela dépend du lieu, du temps, de la qualité des perfonnes, & d'une infinité d'autres circonilances.
L'Ordonnance n'a pas voulu clire qu'une fémi-preuve fuffiroit , parce qu'il ne peUt y en avoir. Probatio qua non eft plena uerites , eft plena
f~!jitas ; fic qltod non eft piena probatio ,pland nulle
Cft
probatio: c'efl ce qui fera plus folidement prouvé fur l'article XII, titre XXV , n. ILIl faut donc pour condamner à la torture des preuves confidérables ,
c'e~-à..dire des pœuves prefque complettes , de violentes préfomprions , du moms la dépofition d'untémoin [ans reproches, de laquelle on puiffe induire que s'il y en avoir encore une pareille il y auroir conviétion; &
avec cela on exige aufli des indices violents, joints à la preuve du dél.it ~o~1ftant; outre cela l'Ordonnance veut qu'il s'agiffe d'un crime qUl meme la' mort.
3. Les indices les plus forts [ont, par exemple, s'il s'agit d'un vol.
La chofe volée trouvée en la pùilfance de I'accufé mal famé ; s'il l'il vendue, ou donnée ;s)il a fait depuis le vol des dépenfes au-dela de Ies facultés; s'il a fréquenté les cabarets plus qu'à [on ordinaire, & Y a
fait & payé de la dépepfeexcefTive; s'il a montré de l'argent plus que
vraifemblablementil n'en polivoi t avoi r , &c, Plufleurs indices pareils joints, approchent de la preuve confidérable , fur-tout il l'accuré ne peut prou-
ver
d'otl lui eil: venu l'argent qu'il a fait voir ou dépenfê. Il faut que chacun de ces indices fait .prouvé par deux témoins irréprochables.lndicia bec {t4fficientia IUn!
,Ji
probetur pectmias habuiJTe qrtas unde habuerÎt ) d~ce~e aut'pro~are non potue1'!t. si vifO eo cu~ furtum ferijfe. d~ccAbatur , î " :ttnu's auffugèr't; fi 'eum qui fubreptas pecumas perfequentt tndtcarat occtdere voluerit. Neque dubitt$vit Senattts q1tÎn his orrmib1J.s indi"iis concsrrennbus , accedente pr4èrtim 1 malâ famârei, dedendus e.lfet cum de fubtraElis
n~mmorum càrporibus conftaret. Ita Senatus l HO. Code Favre, Iiv, 9 titre XXI, définition
4',
p. 1176; il faut que tOUS ces indices, où la plus~rande ranie. conC~~tre.n~ ' & [oient pro.uvés ; carle mêm~ Auteur liv. 6, nere
ln,
définition 4, P: 612, dit, non probatur quIS fl1r ex eo (010 quod res furtiva in ejss domo reperta {uerit , fi. neque fi1bripîendi ne9ue celandi anÎ1:tus probctur:Q!!i
nec prtf,fi$1'J:en~us eff in ~o pr~fertim .1t~i ret \ fubtraEt& fac!fem paratamque .of{erat refttt~ttonem. .0!td enn» .f~ctltus quam, ut peraltquem ex domeJlzcts, aut ettam fortaJJe per calltdttatem adverfàrii calumniatoris, res qua!, fttrto fubtraEta d;c;fur in ir~(lOrantis &innoxii vir; domum inferatur. .Aliis igitttr probationibttS OPU$ cft. Ira fenalfiS
lj92..
~mem
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-..uIbtJIQ:fI1Iltll~
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DE
LATOR '1' u RB.
1 :
J
1,.1,.. 'i\.1
li :1
j',il
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12; ~ Q D E CRi' 1\1r
N E: B•.F .: . 4.. S'il s'agiffoir. d'un meurtre-s-, voici les, regies qU? nous d~n~~. ~ç
DE
1!. . célèbre Farinace queûion ·52;-, p. 7~ ~ &. Iuivants.0!t
ante h~m;;q~dt1trlR:r
0 ~T U :R~. cum. ~r.mis , \btu:ulo. fe-:reo , .&.
jimt!f. arm.0Y~m .:f;cnere . .am.buL~btlt dat . fu!fnclo11crlJ qflod.oCiczd,ertt,]am~r mul,~o n:agts.'mdtcIU'lfP,'Iorlt~r contra ettrfJ qui defe.~t.: arma, evagtrl~ta, quta fine a~bzo a~tmHm .;of.vtd~ndt hab~t. lvlax~mu,?" o~tturJi cJus.gl~dms"r~p~rtfts f~erlt feneS,' .(Ja~~~f{.l''''fi'f.f;'tm 1110 gl~dtcY' Qccifus'fuertt,. reperta vagma vacuaap'ta ad rè.~tp~en1mn. ûLtJm gladtum., TImc en.im ex co' Iolo ruum p~JJe tor.q:tert be~e crederem·· , , ' . .
Cependant le même Auteur, ~pres. avoir.e~core parle
d
autresmd~ces Ptreils dit n. 84' }/i-c cft r~J?lu:t() ;t~ttI&S.1pate~t~" qu?d & ft d{ia.o~es dtxe.. · . rint _ del4thne· armorum. orlr't tnd!ctum,o .
mde.cttamdeprcbendt malum"a.rzimu11f' defcrcntis ç.non. per hoc dic-utlt1 qt!Od., t1J1~ 'ill"dicium fùfficiat
ad;
~.' t~rturàw, quia cum- hoc Jit indicium rematum de
ft
fDlum, aliù.,110fl; concur..- '~~ rentibu.r,ad
torturtlm" non fufficit " fècundtJm commu.nes.&:
approbataf;ppiniones. . ' . , . . , ,
: ·11, faut: donc ~'. on .ne peut·· trop le rep€ter ,..'. plulieurs indices joints 1).
p~lUrformer une preuve confidèrable .; telle ~ue l'exi~e cet ~rti~le de l'O ..donnance. L~ plupart des Auteurs en eXlgent trois : mais 11 faut
aW:inguer.
Il y a des indices manifefles , &' des indices éloignés; les':prerniers fou rni1fenr· des conféquences néceifaires d'un fait certain,
Il
en'cft padédans la Loi de rniere au code Deprobat;oni~us.Jndicii:r, indft.biNltis. ,.
&
Luce clarior..ibus.Par
exempleun
indice manifefle-,..eft le
cas de- deux témoins, Ians reproches qui. dépofent avoir vu l'accufê fortirdu:
lie.~ où"
il.
vient d'être, commis.un meurtre, ayant fon épée, nue &.ènfanglanté·e•.. Cet indice paraît IJJcc:.- clarior. Cependant pour condamner à: la queftion
,)1-.
faudr~it', .~nco~e d.'aUtr~s. i~~~ces apP,ellés, éloignés•.C.o~me des ~n~naces prece~entes, .. une,\nl1n~t1e: p.rouvee " &. .au.tres '
t
arel1les adminicules ;. a.:moins que ceb.~fut: 'un vagabond ou un,l
i: 1 • t'..A a )'1 ' ,.d b
1 . ,ommema rame qUl-IlU- accule; .car S l etqt;: e onne-repUi.anOll, .&;.
s'~l ne p"aro~[oi,t ::pa~. q~)il eût
,iméfêt
à'comm~~tr~ kcrim~.,quelque-
violent. que Ioir. l'indice lIlaOlfeile..,.Aouc;
Ql.L vJ.~,t1td~ .,..par1~r"it
ne .fuffiroir pas ,p0,ur la torture, , , ; ' ; .'~/" ~ ~ ". '. . . '
s.
La variaciond'un aceufé dansres
réponfes-; eftunin~ice\,confidé....rable. ,Lange chap. 14.,~e.-ra pra.riqu~, ,prétend que c'~ft.lll1e fémi~preuve lorfqu elle concerne le dellt & les ..çirconftances effemlclles. Il cite Fari....
nace queftion 52, n. 31, & fuivp.fitS, où cec"'Àureur dit effeaivement~ . 'lJftriatio, .fqcit..indifi~m({d t()~turarP' qtt~ndo
':,
rl.JPicit deli~um' .printipale lI.,'V,el qfNdetlttes & ctrcumftanttas [ubftanttaLes., & ad dcltétmrJ-. i1Jjercntc!
.I1li~s
fec,us 'V.g".Ji ~eHs.
dicat..[ù,.i
n die comm;ffi delifJiJJ1ijf~.
'llênitiis ..; :d~m.~e d~cat Medto!an1.; iftaIf/ntmcompatib~tiv/';infl1éko. !rubcf~(J~e
,
paUcreil.~ t~cQnfl:ante~ l~qut..) funt jigna m({,l~ confctcntt/l..flCH1JdulJJ- Ov/dtum. Q!!à~.:
Iljffictl~ cft crt'1J!en non prodere 'Vultu.,.· " \ , . " ~
. . :a, Fal1na~e aJo~te., Vulty< c~gnof;ltHr'. dohlt ,ç!j".v/'1Itcrttas~o1:4t{. slcl4t.,.
\~ ~nç,~n~f1JtM. '1J~çlllatlo.~ treP.~dat1o f1fUJf/tp~afumer.e contra reFlm) .it(/, .i.~
·- h __, _ _J.~h.& ... , t .
9 1 3
~?buntrà conflantiâ·,
alatritas , & in refpondendo audacia'lnaxi1!Jl rci
in11JJti4;'tt;A- ---IJE-rA:-',,~emon1!!an: _ _ . __~ 1 T ' F '1m~~teriora comprehenduntur T 0 a l URE.
rnrrfldra. -Code ,.Favre , nrre XXI, defil1lnon 1 , n. 1 , p. Il75~
.A.infi mm-feulement la variation .d'un accule dans les réponles ; mais .encore fa contenance, fan gefte, fon trouble, & autres indices pareils pl:ouvent un~ co?iCie'nce bourrelée, embarraflée , &;qui craint qu~., fan
-cnme ne Ioit decouvert. ' . .' 1
6. Plufiedrs prétendent que la dépofirion d'un feul témoin fuitt
pour
condamner
à
la queûion ; pourvu que ce foie un témoin exempt de reproches, qu'il affirme avoir vu l'acculé commettre le crime-, 84.qu'il explique clairement les circonflances du lieu, du temps & autres faits concernant i'aél:ion, de maniere
à
ne fOl,lffrir aucune équivoque,Mais il eft certain qu'il faudrait encore des indicese . Retrulareeft unicum ....
.teflem, ltcJt integrum nfln facere indicium fùfJicùl1J :d qu&ft;~nem,
fi
$}On altlf, Itrijint conje[fllu,. Code Favre, livre 9, titre XXI, definition 7 :' un Ieul témoin ne peut faire preuve fuffifame qu'il n'y ait des indices Four. fortifier fa dépofirion , de quelque éminente qualité qu'il Ioir, Conformément
à
ce principe, le_Parlement de Dijon rendit Arrêt le 1~ luil1~1681 ,
par lequel, {ans déférer ·àla
dépoficion delt de La..loyerConfeille'r deIa Cour, qui était témoin unique , il.fûé ordonné qu'un autre témoin, que l'on, 4ifoit avoir été préfenr , fer.oit entendu.
n
.n'é~oit cependant pas queftiond'un crime capital. '
. Dans tous les, cas où la preuve pa~ témoins peut être reçue, il en faut au moins deux: un feul témoin de quelque qualité qu'il puitre être ne fait point de preuve. simili modo janximus ut unius teftis teftimonium
ne;mo
judicium in quâcumque caufâ facild patil/fur admÏtti, & nuncm~nifefte fancimus ut uniusomnimodo te{fis .reJPonjio non audiatur, etiam
ft
pr~lar& Curia honor.e fulgeat. L. 9., ,parqg. 1 , Codedete.ftibus. Voyez;Domat ,.livre 3-" des preyves. Sedion 3 ,n.
13,
P.249..;M.
cl'Argentré. fur la coutume de Bretagne article XLI, glofe 2. , n,:2" convient qu'un feul témoin ne fuffit pas pour condamner à la.
que~i~nJ.; mais il ,a}oute ,
:à,
moins .-que ce ne foit un :émoin ~om 1~l:)roblte & la condition ne Ioient au~~e{fus de la vulgaire. Ravlot qUl cire cette autoritéTtome ~, p. 64)"· quefbion 327 , 11.
13,
cite auill Jul. Cla·r,.Jèntentidrum, Iiv,J.
queflion 2 l , & queilion.22,n.~; & ,1 ,où ce dernier dit, qu'il fembleque la Loi ,'si quis in verb. CiJnVIp'us.Cod. ad .leg.jut.
m~ieft.. vent qu'un, té~oin \uffiie pour une ,[(ml-pre~lve: ~lfinit en difanr, unum·t:amen [CMS.quod ad hoc .ut dtél:um Un/HS teJhs faciat indicium ad torturam.,-rrlqlûrùur quodfit int~~er , & o:nni Cxc4ptton.e
·~ajor. Atiàs autem ·unus teftis nunquam factt, tnd~ciu~ ad t()rturam. JUI~
Clar. ne parle que d'un indice. En tout cas lon,fenrlmel.t ne Plevau.i.a jamais à la regle. On trouve dans la }unfprudence du Cod- 1',,'.1' Ferriere rome e 1
p. 513
1 une Ordonnance de 1.254, COC!,çue (lü te~2.
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14 COD E CRI MIN E L . .rennes. Perfonas hone'!as vtt bon~ famé/,,) ctimnft jint paupere$, tJ,d âIfHY"
DE LA c~nfiteri) oe! jüarfJ ·ve.'l;ntili"(P,U Qtu.(fionibeJS i~hibemus ; ne ob mete» fedfmn
T 0 1\ T U 1\ E. Un témoin unique fuffit cépendànr pour condamner aux \.l.I:PÇUJ . . . .,..._ ••
fatus de crimine
Ji:.
ab !l'no tanàtm tefte impet~Htr 3 ncque condem~and~s eft , neque teftî objiciendus., nec. r~rfùs omn~nb abIolvendus;Jé4
.znte:/~n di'mittendus , quouJque ampizor crtmznt« probatto faûaJit.
Et nth~lomtnusin expenjàs litis condemnandus. [ta SenatuS 1591 , Code Favre, lw. 9 ,
titre 2, définirion 3, p. 1139· . , . .
7. La fuite, au temps du crime, fait. prefumer gue. celui qu~ fe fauve en eft PAuteur; il eftcependant vrai que cet indice eft foible.
Il peut s'être fauvé , parce qu'il a craint d'êrre Ioupçonnè : quoiqu'in- nocent , des indices trompeurs, l'infidélité des témoins, le danger d'une procédure criminelle, l'horreur des priions, même l>er:eu~ ~a?s laquelle on ne voit que trop [auvent tomber les Juges, Ont intimidé les plus conflants , & les plus innocents. Voyez les obfervations fur l'artièle XV , du titre XVII , n. 2.
8. Le bruit public eft encore, fort fujet ~ tromper, il ne faut pas le prendre pour une forte préfomption. Vftn~ iJ~ccspopuli non[tint audiemltP,J' nec enim vocibu$ eorum credi oportet , quftlldo'/tut no:,:ium crimine abIolvi :.
a.ut in~ocentem conde~l'tnari ~e.fiderl/,~t. Loi 12 , Code de
f.œn,is , Ev.,
-9 ~ nrreXLVII.
Le bruir public ne le forme que fiIr des OUIdire, fouvent I'accufareur en cft PAuteur, fa dêpofirion ne Ieroir pas recevable; mncreditur plus copi& ,quà'dt originali ; Voyez à ce Iujer lesobfervaeions fur , l'article VII, du _titre Ill, n. 2 , &.Jiu l'article Ill, du titre VI ,
n. 7, . .,' . . " ' .
9· La contrariété dans les dépofirions fait qu"ordinairement on n'ajoute foi ni aux unes, ni aux autres. Teftis tmus contradicc'!saltert, ne'utricredi debet. Ce qui doit s'entendre lorlque les depolirions ne peuvent ablolu- ment [e concilier , que les témoins [ont également dignes de foi, &
que leurs contradidions tombent fur des circonltances eifentielles.
,Quant à la contrariété qui fe trouve dans les dépofitions &. autres différents ades de la procédure faits par le même témoin, fi cette Con- trariété -concerne des faits eflenriels , non-feulement elle fait tomber tour ce . que ;~ tém~in. a di; ; m~is elle. l:expo[e. e,n~ore .à êtr~ repris, à
n:
oms. qu 11 ne s.agllTe clU11 fair , a~T1ve depuis111 long-temps') qu'il y a~t ~eu de croire , que c'efl un defaut de memoire de la pal't'd1.J' temoin.:- o. La Déclaration faite par un bleflé en mourant que c"ef1:ün rel ql1l l'a a~affiné, cft une forre préfomption; mais elle ne friffiroit pas pour le faire condamner à la qucil:ion; parce qu'il a pu fe tromper, &
&:
dans {l~s, fray~urs de lé! mort qui lui ionc tr(~lUI?lé',ks'fens.nè.pas due.la vente. Dailleurs dam cette occalion le blcife' dépofanr dans far propre caure, nos Auteurs répugnent à donner une pareille Déclaration comme une preuveaffez confidéiahlepour' opérer feule une condamna-m,~
1"'
1 TJtE:;...,;rr. ...À 1.J'~.r ,.,1-;').,,:/I-Rr-r
',~,",r::' L"E',,-,',,1
•don'I,à la 'qudHon;"'SoUraffihio vu1nerati no~ folùm ad.: ~o~demi1at1omm DELA
indicium non'ffacit<"T (èd nec ad hfzbendam de- reo qutefl:tonem,; adeoque
T
0a-r
URE.• d 'c";t'andttm cur~ aui dicitftr vftlnerar[e ; fèd ad IJOC tantum ut de
nec a • '1 " ~J1 . ' ~ r i A ' :r; .'
• • ' . '." ~ / ... . .• ., ...l''J~..~;)• .•u"v~1n'" JI- !II1IV(,ViI ~1i1P"'Jftlone
alia'c7I'itrgarit îndicia contra c,ur;; ,'tjuem, vl4lneratiaffirtio fufjJe&mn fecit ut titandus af,1t' prc?endendus vid~at.ur..Et poftea vero;eX,~r'l7fCé1ti& probationibus appare(lt ~hj~IVl ~um debere ln ~mtJcs tcm~rtf.rt&aJfert/.onls l~pej~(às,condcm- nandus cru tS qU! utdneret»: futt., Se·d
fi
e« oidnere deceffertt, & in t'adem aJfertione ad morter» uJque:~:perflitcrit ) flcurus h&res cft, ncquc ralt/m- niatoris aut temerarii accufatoris;; pœnam ~'fJerct"Jr qua~ifl;mnque acc14fàtio- nis eucntus. fuiurus fit. 'Ouoniam v,ulncrati aj{çrtio q14& '/Jonex,"u[aret vulnera.'tum , ipJius ·h&r.edem ex.;;;rat...:.lta SC!lIltus :15 95!: Code Favre, liv,
9,
titre XX!', definition 16,p:·,nBI.i, ,\ , ' r , ' , J ':1, , "
S'il.ry .a .d'auires indices' qui formeh« des p~b[on)ptionF relatives à la déclaration- du ble1fé,~
ir.
y, a lieu à .une condamnationà.
laqueil:ion.Tune enim oriri indicium ad torturarn, ex di&1J c."Çiflentisin artictûo mortis ; non jàlùm cft communis opinio', {ednemo quem viderim. contradictt. Farinaée queflion .~l , n.
}J ,'Ji
~ed~~tl~S fit 'Virprobaf&vi:&, iflo ca[~[f1jJic~tpro
admtntc14lo mmtmwm mli:tc!um)' quando ,vt;Jnus #la.t;ttt1; H?"1f!tutom,
srucelo mortisnon pof!et pei' aliostcfles probdri:ut jfiltaquù{ le noile ) vcl in loco [ecreto ,in quo (cnes, non' intervenerunt; tf/ne et#m fllarnm.orientis aJ(er!ionem?
Ji
is t~mp.or.e ,aJfer,ûonis., c,-at.jan&,'mentis" &.homo bonte cond~ttonzs & fam&, matctum faccret ,ad, torttJ.ram contra inctdpetwm,
f2.!!M
ttliter
Ji
diee~emus impunita'remanerent dcliC!:a. Le même Auteur ajoute cependant. Cqntrarium èfl ocriùs , ntlm nunqftam in jure cauttlm re.pcritur' ,1
u?d.
'ob difficultatem probationis crcdatur tefli in caufa propria ) ac etiam'tntmtco. , " ) 1 .
Il dl:donc certain qu'il faut avec la déclaration faite , par un bleJIé, mourant, d'autres indicesoupréfomptions coniidérables pourcondamner à la queftion celui qu'il a indiqué pour Auteur; de fon aiTaffinat.
. Il ya desoccafionsmoinsimportances;011 la déclaration d'un mourant peut faire .preuve contre Iui-même.rLapeyrere yédition de I7n, Lettre C , 11'. 8.2, page 56 , dit, que. la'.confeffion 1'lU) mourant fait pr.euve contre un ufurier qui ordonne à fes héritiers' de reftituer ; parce qu'il
n'y a alors que-fon inrérêr vparriculier ;'i mais que fi l'intérêt public s'y oppofoir, cette 'déclaration nè feroit pas une preuve fu.ffifallte; comme fi U)n témoin en :mourant avouoir avoir dépcfé faux, 'l111 Notaire avoir fait, un faux aEte , ou une mere .avoir accouché d'un enfant illégitime~
Il cire Mornac Loi 13, Cod.', de 'nonntünerdtJ. peeuniâ. '
Lapeyrere, lettreQ, n. 4,
p. ,51,
dit encore, que la' perfévérance du bleffé jufqu'à la mort nefuHlt pas pour la qU,eition, mais bien pour excu- fer l'heritiel' des dommages & intérêts. C'eit à dire que l'heritier qui fur une pareille Déclaration faite au moment de la mort, poudùit le meurtre commis ,en l~ pedonne de celui auquel il luccede , ne peut êtreIII
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, ~ .regardé comme calomniateur; cerre déclararion.I'excufe dans le
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convaincre du crime celui que la déclaration du-'O,R T V.R E..mourant , en avoir
chargé.
JI'.~~T--,;\tJ:.Ta;-C axa'l1 ' 0Il Jo'... '''''" l\J1 tr' tL"c'1c.,raQ' . J ' t.. Pt]- ",Olrr"ne l' rCl1fè [;,,g:,.
'pour le .fairé'renvo'y~r: L. 2,~. ad .filamanum , hv. 9, ~ltre
,,V.
nec ptetàt .pro fe:'lJts, '~er; f?llecttudo h&rc~ts .obttrlc"te .debet u~ad pœn~m 'Uocent~r qU(J$·,abJOlvtt dommas tpft. Les L<:l1X [~nt ,-p~us portees a abloudre qu a con..
damner. Cependant fi l'on trO~v01t ~ailleurs 'des.,pr.euv~s [uff.ifantes, l~
déclaration du mourant-rr'empêcheroit pas.Ia condamnarion , .il.a pu.lui.
'pardonner famort , mais il
n'a
pu: lui' reni:ttrela
peine pub1ique~Par Arrêt ,du
re
'MarSI713 " rapp'0rt'e -au yJournal des Audiences .tome 6"p.
327, il·a été défenduaux
Jugesd.e"if
faire amfter dela~artie.,p~bliqu~ lorfqu'ils [e tran[po!terollt dans.des mal[?ns. pour y ,re~evolr de~
declàranons, & par une note au bas de cet Arrêt Il efl porre!
[au!
~ .~l#; èQmmuniquerces ·'dé~larations ,&
mimeA
la faite intet-verrir s'il cft,.bcfoin defèsréq~ifitiot1s.: , . . . . .
'. rs. L'aveu qu'un a:ccuîe: JerOlt de fon cnme-ne feroir pas'.une preuve fuffiJantepoUl' Iecoadamner.iilfauç d'autres preuves &:. préfomptions qui pu·iifent 'perfuader qu'il
dt
coupable.. L'articleV ,:
du" tièrè .XXV,.,
veut outre l'aveu de l'accufé despieces authentiques" ou des, autres pré...
:fomptions&:. circonflances, Muyart de Vouglans, partie ',6" .chap,
4,
~.;~3j f convient que la .confeflion d'un accufé eft une forte"preuve ;1~mals JI dit ,avec 'juitice, qu'il faut qu'elle Ioit faite librement., &:. non extor..
ql.\ée parcrainte , oupar-promeffe , en.connoHfance de caufe, & ,non· par, .erreur; qti'eUè''rte:foit 'pas, révnquée avant, le .jugement , qu'elle foie claire & bien" ·,èitcon.ftanciée ..~ ,vl~âlifemblable' ,& fans aucune reftriébon .<qui .tendeà la .détruire : &:. enfin qu'elle .Ioit .fendée [ur un f:ütréèl & .
.certain" .Iur .un déHtt c6nftant.'· ' . . . ' . .'
", : Jl y a des av~eux faits en juftiae&.~;hors'juftice.,·Q.uoiqù'un ·a.veuait.
lété fait :hors'Jugement, ilforme.en pluneurs cas unindice fuffifanv pour
"1\i,\-q~~fti011'avec .ilesrnoindresindices, Comme fi l'accufé a.'faiLcet aveu
1:inièlrtenc ;.
Jans furprife ,ferieufement; s'lE y avoir des menaces Pl·~.cédenres: Ii le erimea .Iiiivi de:
près
les, !menarà:qfi~-I'accuféeft d'une .réputation "qui puître l'e~l ~a~r~ [oup~onn€r .~o~p~b~e\.il
faut 'encore '. peur.que la confeffion extrajudiciaire .putife ch:mner,heu.a une condamnatioa .
~it.~a. qu~i.on, q~~e,lle ~'aiepas ,.~té ré~~quée pe~de te~s al?r~s;, '&
,qu~l1e. n a:lt 'pas. ete .faIte.: par, .pl~l[antene" .Et, q~elle JOlI) I1ro~vee"par .deux bons.temoins, toutes ces cisconflaaces reunies ipeuvent fetIre cen-e damner .~ la ,queftion celui qui auroit fait -uuaveu .du crime hors- Jufi-ll.
ri~~,;,A qui le dénieroir .dans la. fuite' : encore ·faudro:it::ll avec cela 'la
,preu'Ve d'une.pattie' des Gonditions,quiv.iennenr .d'être' rapportéesl' ',.,' ,
On efouve"qtt:tlquefois dans les .papiek.d'unaccufé fa' confeflion . ou :la preuveô.u crimè. Il·faut. alors 'qu'ils Jaient par lui .reconnus ou·
;éd-
ifiés J?ar .C},1per.ts1itllvant les
f~nna;1.iliés jl!,efCIites,,p
ar no·s 0 rdOl1l1anCes,.
:";:1
' ;
.
'pOUl.' la rcconnoiffsnœ ~des~ ,écritures, cn .màrierc .cfüni~el}e~ Voyez. le titre 3, de l'Ordonnance de 1737 , Il Y en a même qUl etant papIers .fecrers nepou~roi~flt' faire ~reuve. Par. cxcl~ple la ~Ol:feŒon d'unpéni,cem , un pareil pap}er, ne peut erre. produit J',il dl:.rejere. C'ell ce qUl fut
lugé
1 par.!Y.' .P~rleme?t ~e:Paris:le
16 Julllet ,1676 ,en
fa;reur d'uneacèufee 'qUl diloit aVOIr ecrit fa confeflion dans .les v.apeurs cl.une fievre chaude. C'éroit la Dame de' Brainvilliers célèbre empoifonnenfe qui avoir fair périr {on p~re, fes deux Freres , & fa Iœur, Elle fut con- damnée à mort & exécutée ;:mais ce fut fur d'autres preuves que celles réfulrantes de cette confeill~n;" " ;... ",... '.', :., " "
Il en; f~roit de mêlllft
·dé
·.qlj~~quès .lettres .interceptées ,defquelles on voudroit .tirer les.. preuves d?u!l: .aveu d~l.çrim~,. elles doivent par la même raifon être rejetées•.Yo"}.ez Bl'iHon :;au mot Lettres ,n.·40 ;..tome,"'l" )A ,p• "9'')J" ' , , 'cc , • , .'~ .' . "'
13.
L'inimitié capitale-eurrele'blêffé
8n~âccufé, formeuneforte préfomp- rion;lUais ce ne Ieroiu-pasun motifluHilànt Ieul pour occalionner une con- damnation ~,'Ia queûion ; àImoins qu'il n'y' eût des menaces violen-tes, f(li~espeu..de-remps
avant .le.
crimc., Si l'accufê.Jes a faites, il a donné lieu à le foupçonner du crime. Mintf,· pr~cedentes deliéttJm' faciuf1t·indicium ad, torturam; fil, âifling;tend1tm;nam~jiquidêm finf 'minlt prolat~f.;
Plr· vi,rum pote!1tem f3r rJ1~lifamtein' eudem'" genere.' mali ;. 'lit; de facil;>
potuijJct minM e).:e'l,tt, & ,cas fi/itIU eyat exequi, faciunt· indùùtm ad tor- iurllrtlr") qlMndo fçilicetignor'fltur 'quis.maleficium commiferit. Alias autcm"
fiCHS" apud nosfl,mpc.y.admittitur hac diflinEtio; nam probatis minis) ex
f~ufa mi"If,.Y-Hm SenlitHS. 'i'ffandat [cf.pe reos tormentts [ubjici. Jui. Clar.[ennn-
fjar1Jm~:Jib:;. parag. fin. queûion 21 , n,37 , partie 2, po'
JI4'
Le celebre Farinace ne fait à ce fujer aucune diflindion. Min~ fac.iunt indicium ad torturam contra.minantem'~ deliEko fleuta in'perfinam in quam miniRJ jue.runt illat&,·,
.ft
inculpflt.l4s de crimine·, occifo 11er vulnctato paulè,ante ,mfllejicium. co.mmiffumminatus:" fuerit,· Teles mini- , licer plenum Ptti,judi€~uw mm infer.~nt·, .i1}d~cH.nt. tame?' indicium & prti,fumptionern·
contra illes. proferentem•.
L.
qmdem. 1. efU{m ,L.
dernièreD.
de proba- tirmiblls. Ant'1!l1i-s enirlt" & v.olnnfàs, non' filHm, e:v reb!ts '" fèd' ex fAéfis.'dcclaratHr~ .
Lictt inimicitif;t' pel'
fè'
fala [ufficiens non- fit", 1If:'rensqnaftioni'apponatur ; . hoc tamen frzllitin.
criminik'iSoccultis qltorum' veritas. haberi· non poteft,:M~tthieu Erfanz ,dere:criminaJj" ..Imprimé à Lyon' en 1738., Controverts
"0 n' "-6 .. ,' : ' , . " , '
.pj, ·i·,~·.'" . ' - : ' ',.: " , . ' , ' , _ '1 • " ' ,
, Dans la regle génêriÛé' l'inimitié. hien·,pl'Ouvée', ne [uffiroit pas .pour condamner à la queftion ;
il'
faut au: moins trois forces pr~fompiions, comme il a été dit; par exemple.,l'inimitié , les' menaces, &' .:\:1dne autre, .ou la dépofition d'lin témoin fans> reproche jointe à l'une ..
de
ces préfomptions..l4\
D..
faut que l~crime ,méûte la p~ine demOfl; ~fl.livam rO,rdon...,-
DELA ,.''P'''''
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COD E CRI MIN E L.
_ .... - ...4' .. nance pour q\le l'on. puiffe condamner ~'accuréà. la queflion. Cc q~Ü
DELA eft conforme a laL01 8, D. De pœrm ,hv. 48, nrre XVIII; par coule- ToR T U R H. quent, il faut que l'ac~u[ation. foit' d'un,crimeéa~ital, ~ui, rllivant n~s Ordonnances, doit erre pum du dernier Iupplice ; s'il ny. POUVOlt
écheoirque la peine des gaieres, &:touteautre que la.mort, lès Juges
ne pourroienr pronon~er la ,torture. . '
1). Le Juge d'Eglife , fuivant Fevrer, liv, 8 , chap.
4,
n. I, pourrolt condamner à. la queflion , pourvu qu'il ne s'enfuivÎt pas' mutilation de membre; mais cette opinion réfifte aux termes de notre Ordonnance , qui veut qu'ellene puiife être orel.onnée.,. que lO"rfqu'il y éc~et peine de mort. Et alors .c'eft le Juge Royal: qUI conuoit de lapeme; car le Jug~ ~Egli[e' ne p~ut prononcer ~lle des peine~ canoniques , ~omme des. jeûnes., des pneres, des tetraitës : 'quand 1Ordonnance a du que tous Juges pourroient condamner à laqueftion, il,e~ cerfainqu'el1e n'a pa-s entendu parler, des Juges d'Eglife; puifque par l'article XIII, du titre XXV, elle a. mis la: queflion dans l'ordre des peines', après celle de mort, & par confêquem , avant celle des galeres : à laquelle le Juge d'Eglife ne 'pouvant condamner , ' il ~uit ,q~'il ne pern .condamner à laqueflione , " • • ," ' - . ; • ' . , " , ' "
16. Le délit doit, être conflanr' ~ c)~ft la'troifiemeicondidon
qlle
l'Ordonnance exige', pour que l'accufé puifle être condamné ,à la tprtÙre..La premiere de ;toutes les regles cft que le délit fait confiant , toutes .les fois que .1'ons'ej! écasré de cette 'maxime, .OT! a .péché contre les 'priocipes les plus certains'~ & on s'eft expofé à faire 'péril' des inno-
cent~. Brillon ag. 'mot 'homicide, n.. 4 '.,'. t?mc ~,
p.
608, rapporte' ll,n Anet d~\2J: ~NoV'embre; I5~Ç>, ,qUi ·.l~t~rdlt~es '.Juges pdur'''avolr condamne a mort pour un. pretendu 'affaffine " qui revmt au pays deux ansaprès;
Pro~itumquidefn cftnon eJ{e quemquam dehomiûdio,quantumcùmq~tèprobationcsurgeant.& inè/,ubitat& videantur;'adeoque lic&tconfeffio ipflusconc(trrat., quinp'r~ùs' 'conft~t d~ c()rp~remott~o ,.neç defu~t exemptam.uttOf'U~J p0ft~:e~~ttm
fltppltcM re'Ver{orum, qmfl/./fo '.dtt'cbantur·o~ciji.
coa... Favre ,hv.
J.9It1treXX!,
définition17,
.p..1179. " "
,l,. " / ; ' . " "Challeneux fllr~' notre coutume de', 'BoUrgogne; titre' 1., ·Des ]uftices , Rubrique l ,parag. ), n.
41 ,
parle d'un homme jeté dans la mer &dont le corps ne put Ie trouver;'il ell d'avis 'dans ce cas ,
fi
l~ac~ufé,dt malfamé, qu'il puiffe être ,condamné.:Voici un autre exemple'.du même Aureu,r. Cumfem.cl"évc~iff.et de 9uodam .lVlaiferio qui ;~:itad.l1tqun~
c:um~rtj~~ ,.dtél-us .(IJarrcrt~s ,occtdlt 40m.mum & r:'a.~ift.rtm'J,.& tpfu~ projetit
ln l~ctfm.) perfècutus'fu1ta p~r~ntlbtJs ~' & c(;nd~tl;ul alr;fIt~cer~i papitanei Medlolant:;, confeffus futt:homtctd!um; PiJèM#'ihf1J,tt corp:us'&l'non:tn'Vcntt-Mn.
COrJdt~éf:tts !tÛt MaJfcrt!ts ad lo.cum ub; inûrtfec'crat #tdiiftrum, & inillo'[ot:o repertus fuir:fangui~. Licet cnim non potfi'iffct.invenir;· corpus, condemnatusfuit ad mortcm, MajTcrzus. De qua[cntcntM fUit GonflfltusScnatu$ qui dixit it~
.dcverc fieu. ' ' • ,
Charondas
MG
T
1TREX! X. ART
I C LE'I 919
Charondas , livre 9, rep.r , rapporte qu'un homme fut acculéd'avoir tué fa femme, il étoir prouvé qu'il l'avait maltraitée le fair même qu'elle avait dilparn. Le mari fut appliqué à la queflion , il avoua qu'il avoir affaffiné
ra
femme, & dit qu'il l'avoir fait brûler dans un four: il fut condamné à'mort par le premier Juge. Mais pendant l'appel de la Sen...tence, la femme qui s'étoit retirée chez un Prêtre fe prélenta la veille du rapport du procès. Voyez Robert, rers»judicatarum, livrel , chap.
4.
Ïmberr, livre 3, chap. I4; & l'hifloire de Friller , aux Caufes célebres, torne 9, où l'on trouve l'exemple d'un prétendu jeté dans le fourneau d'un ruillier , lequel fe préfenra à Dijon après l'exécution des accufés, '
Ce mêlange d'autorités ôcd'exemplesfait voir qu'il eûtrès dangereux de condamner à la queûion , & encore plus de condamner à mort, fans la preuve d'un délit conflant , quelque ferres que Ioient les preuves. Si
elles ne conllarenr pas le' corps du délit, on ne peut décider qu'avec in- certitude. Il eft vrai que le Icélérat prend toutes fortes de mefures pOUl"
cacher
fon
crime; un cadavre peut être jeté dans un fourneau, dans un puits) ou dans une grande riviere avec un poids qui l'empêche' de paroî..tre ; il peut être enterré dans une cave, dans une grande forêt, enfin dans un lieu où il ne peut être découvert. On aura des preuves des coups donnés, l'accufé fera mal famé. Soupçonne d'avoircommis de pareils affaffinats, tout cela ne fuffit pas pour condamner à la queûlon , à plus fo:re raifon pour condamner 'àmorr; l:J:Qrd~imanc~ veut que le délie faIt confiant. Dans ces cas, les Juges fe déterminent
a
retarder leur Juge..ment, pour tâcher dedécouvrir avec le temps le corps du délit. Si enfin ils ne peuvent:
y
réuflir , l'ufage efl de renvoyer l'acculé jufqu'à rappel, ou' d'ordonner un plus amplement" informé de plufieurs années.' Il vautmie~x rifquer de Iaiflcr un crime impuni, que de s'expofer ~ condamner
un Innocent. .
. 17. L'Ordonnance par cet article défend auffi de condamner >~t laquef...
non , Jinan dans le cas où les preuves ne font pas' fuffifantes, pour pro- noncer la conviction du crime. Cette condition eft naturelle, & aurait pu être fupp0fée. En effet, il feroit très irrégulier de condamner à une queflion préparatoire, un accufê fuffifamment convaincu de fon crime.
~e fero.it un expédient inventé pour lui fauvet la vie; parce qu~ s'il
ilaVOUOIt p~s
à
la queftion , on ~e, le,vou~rolt plus. condamner a la mort, quoique les preuves euflent ete refer~ee~ en entIer.,18. Quand plufteurs acculés font condamnes a la queftl~n, on a cou- turne d'y faire appliquer le premier, celui donton .crou plus facile- ment tirer la vérité. C'eft le Confeil que donne la LOI r , parag. 2. D.
de queftionibus, livre
48,
titreXVIII.
Divus Adrianus refèripfit le 'fuJPec..tijJimo incipiendum, & Àquo facilli~e poJfe ver!im fè!pe. Judex cred;derit~
Ainft l'on commence par les plus foiblès ~ les plus timides , les enfants, les femmes.
19.
TOlites fortesde perfonnes peuvent être condamnées à
la quefhon,10me
/11. DDE
LATOR 'l'URE.
CRI
MIN EL.
CODE
DE
LA'I'
0 Rr U:R:E.9 20
~~~~~ Le Droit Romain en exceptoit q?elques.u~s à caufe d.e leu;$ dignit~s~.
& de l'importance de leur~ fonB;lOns.; mals.ces .exceptIons n ont pas liee
en France; parce que le cnme dégrade. celui..qUi. le .commet , & }e rend indigne de tous privil~ges. C'~f\:. pour ~e~a ~u~ p~r plufieurs Arrets rap..
portés par Joannes Gallt, queltion 46, Il a" ete defendu a,ux. Avocats de citerles Loix, pour prouver que les Nobles &.les Doaeurseroienr exempts de la torture. Iln'ya plus de dignité exceptée dan.scette occafion. Voyez Bruneau, p. 20); & Muyatt de Vouglans, parue 6.,. chap, 4, p.o
443,
Il .eft cependant'vra~ q.u~ l~~:>n m; condamne pas auffi facilement ~ la queftion les gens en à1gmte, & meme que quand on fe trouve fo~ce de les y condamner, on ne la ~eur fait pas donner av;e.c au~ant ~~. ngueur qu'aux autres. Doétores, Nobtles, P'tltsbyteros, & altos hUJ'tfmodi perfo.na$tju~ infpeEto iure commun; non!,,([unt qut#ioni fitbjici, receptum cff mortbui noftris torquer; debere
,fi
crimims gritvitas: id,exigat)& femi"froblttiopr~fera.tsr , quaji fublato p6r ct'i~inis.pntJ.umptionempr~1Jil~t.io-dignitatis. !ti1. SenatH!~.1 1593e . Code Favre, livre 9, titre XXI, definmon 13, p. 1178; & aux notes. Sane
.
ratio iUa !-ace.re debet ut)alis perfona nec-:t4m !ltci!e.,,
ne~ tllm,...grawt~r tor:quealur...
Quoiqu'il n'y ait point d'exception' pour., les gens en dignité",
il
Y en a pour les enfanrs , &. les fepruagénaires: les Arrêts rapportés parJoannet,~Gslli , qui vient d'être cité , ne parlent que-des dignités qui.}1armi nous n'ont point de privilege, à cet égard. Pour le refle le Droit Romain eil: Iuivi. Stpt.uagenarium, hominem q.uod non jôlùm
Jit
fène.x ,. fèd ,etti1.m de~·t;repiù
~Mtis.),p,'"CU}t .
torquer~ \n~n..p?jJe,
quantifeumque criminis. indicjil;urgeat~r.
Q!!.tn
tmmo ~ ~ec faczkzn}tczendum ejJs metum tormentorum, ~um'.ftt verifflmum quod dzot fllet) metum."-t.()rtur~:, tcrturam eJfe..; nec mmUI:.
habere mo.numenti ad extflrqucndum falfum·.4b.ejJ;quî pero tf.ta.tem Mm juftum;,·
metum ferre '/Jo.n pôjflt. Itd. Senlltus) .1591 ; ibidem, définition 6•. Cepen- dant à la définition
24"
cet Auteur dii:que les vieillards peuvent être appliqués à la queflion , mais qu'elle doit être modérée, à·, l'arbitrage du Juge, & donnée telle que l"âge.peut le permettre; parce qu'il y en a qui à Ioixante &: même à fepranre ans pourroient la Iourenir pIu,s faci..lemenr que d'autres ~ quarante, ce qui fait qu'il faut avoir plus d'é~ard,;
à
la force de la complexion qu'a l'âge. 19nofcitnp, iis.. qui ~tate defeEti funt•..L. 3· D. ad Sillan. On ne fait même donner que la queilion ordinaire aux. g~~s foibles. Voyez Defpeiifes, partie 1·, titre X.
.~~s. fmpuber~s font auffi exemp:s dela queftion. L. 10 & 1), dequep:
110mJjuq & L01 J •.
Do.
de senat.. Stllan·. &L 37,..
parag. li, d"ç minor.ib.ns-;".Qu~nr aux.femm,e~ e~ceinte~ la queftion doit être d~fférée, .juiqu'à;
c~ qu~lles.fOLenc délivrées , fuivanr la
Loi
1'; D. d, p~m~i Celles qui fe.'~lf~nt·encemtes pour différer leur fupplièefont vifirées•.Voyez les oblèr~
vatl~ns à ce. fujec fur les rapportS à la fuite d~ titr.e
V.'
n..14'. :, . L exempt:on des foldats admife par le . DrOlt Romam, a fait: doutet>
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