A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
E. G OURSAT
Sur le problème de Bäcklund et les systèmes de deux équations de Pfaff
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 3
esérie, tome 10 (1918), p. 65-173
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1918_3_10__65_0>
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SUR LE PROBLÈME DE BÄCKLUND
ET
LESSYSTÈMES
DE DEUXÉQUATIONS
DEPFAFF
PAR E. GOURSAT.
Dans un Mémoire
(’) antérieur, j’avais
montré comment la recherche de certaines transformations de Backlund conduisait à l’étude d’uneexpression
dePfaff,
et à la,
réduction de cette
expression
à une formecanonique.
Enessayant
d’étendre ce résultat aux transformations de Backlund lesplus générales,
on est conduit à rem-placer
leproblème
de Bâcklund lui-même par unproblème équivalent, l’intégra-
’ tion d’un
système
de deuxéquations
de Pfaff à six variables. Les diverses transfor- mations de BacklundB;, B~, B3
se trouvent ainsi rattachées à leur véritableorigine, c’est-à-dire
aux différentesfaçons
dont il estpossible
de ramenerl’intégration d’un système
de Pfaff de cetteespèce
àl’intégration
d’uneéquation
aux dérivées par- tielles du secondordre.
La liaison entre ces diversestransformations,
entreles caractéristiques
de deuxéquations qui
se déduisent l’une de l’autre par l’une de cestransformations,
se trouvent ainsi établies d’unefaçon
presque intuitive.Les
systèmes
de Pfaff à un nombrequelconque
de variablesindépendantes
n’ontété
l’objet jusqu’à présent
que d’unpetit
nombre de travaux. Les résultats lesplus
~ .~
importants
sont dus à M. Cartan(v), qui
a introduit dans cette théorie un certain nombre de notions fondamentales. La considération des élémentssinguliers permet
de faire trèssimplement
l’étude dessystèmes
de deuxéquations
à six variables.Cette étude détaillée fait
l’objet
de lapremière partie
du Mémoire. Laplupart
desrésultats avaient
déjà
été obtenus directement par M.Duport 0
à l’aide d’une méthode toute différenteexigeant
d’assezlongs calculs,
que la théorie des éléments-
singuliers
dusystème permet d’abréger beaucoup,
et dont elle fournit uneinterpré-
.tation très
simple.
Ces résultatspourraient
sans doute être rattachés à des résultats(~)
Surquelques transformations
deséquations
aux dérivéespartielles
du second ordre.(Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse, 2e série,
t. 4; pp.agg-34o.)
’ -’
(z)
Voir enparticulier
le Mémoire Surl’intégration
dessystèmes d’équations
auxdifféren-
tielles totales.
(Annales
de l’École Normalesupérieure,
3esérie,
t. 18, I90I; pp.24I-3I I.)
(~)
Journal 4eMathématiques
pures etappliquées,
série V, t. 3,~8g~;
p. y.66
._
plus généraux
dus aussi à M. Cartane);
mais il m’a semblé que l’étudedétaillée,
.et même un peu
minutieuse,
que l’onpeut
pousserjusqu’au bout,
d’unsystème particulier d’équations
dePfaff, pouvait
contribuer à la diffusion d’une théorieimportante
ettrop
peu connuejusqu’ici.
Dans la seconde
partie, je
faisl’application
des résultats obtenusau problème
de Bâcklund. Les théorèmes connus sur les transformations de
Backlund,
etplu-
sieurs autres
qui
semblent nouveaux, seprésentent
d’eux-mêmes. Les autres ques-tions, qui
seposent
ausujet
de cestransformations,
se rattachent aussi d’unefaçon
très naturelle à desproblèmes
relatifs auxsystèmes
dePfaff,
où interviennent enparticulier
lessystèmes
dequatre équations
de Pfaff à six variablesqui
définissentles
élémentssinguliers
d’unsystème
de deuxéquations.
Tout
système
dequatre équations
de Pfaff à six variablespeut
êtreconsidéré,
d’une infinité de
manières,
comme définissant une famille d’élémentssinguliers
d’un
système
S de deuxéquations
à sixvariables.
Dans la troisièmepartie
de ceMémoire,
je
montre que la recherche de cessystèmes
S se ramène àl’intégration
°d’une
équation
aux dérivéespartielles
du second ordre à six variablesindépendantes.
J’indique
comment onpeut
former cetteéquation,
etje
traitequelques
cas où laquestion
sesimplifie.
Enfin,
dans laquatrième partie, je
montrerapidement
comment la mé-thode suivie dans la
première partie
s’étend auxsystèmes
de deuxéquations
dePfaff à n variables. Les résultats sont essentiellement différents suivant la
parité
de n.Pour la définition des éléments
qui
interviennent dans l’étuded’un système
dePfaff, je
renverrai le lecteur au Mémoire fondamental de Cartan citéplus
haut.~
, I
~
,
_
[1.]
Soit S unsystème
dedeux.équations
de Pfaff à six variables xi, x~, X4’xs’ x6’
.
les coenicients
Bt
étant des fonctionsquelconques
des variables Xi. Si ces deuxéquations
sontdistinctes,
onpeut
les résoudre parrapport
à deux des différentiellesqui
yfigurent;
pour fixer lesidées,
nous supposeronsqu’on peut
les résoudre parrapport
à et Celaposé,
si dans les covariants bilinéaires03C9’1, 03C9’2,
on rem-(1)
Surl’intégration
de certainssystèmes
dePfaff
de caractère deux.(Bulletin
de la SociétéMathématique,
t. 29, 1901 ; pp.233-302.)
place dx6, âxs
par leursexpressions
au moyen dedx,, dx’t,’ dx4,
~x.~,
les deuxéquations ~’~
= o,~’~,
== oprennent
la formeles coefficients
Aik’ Bik s’exprimant
au moyen des fonctionsAi, Bi
et deleurs
déri-vées
partielles
dupremier
ordre. ’ .Tout
système de
valeurs(dx,
définit un élément linéaireintégral
et issu d’unpoint
déterminé(xi,
X2’ ...,xb)
del’espace
à six dimensions. Cepoint
étant
regardé
comme fixe et de situationgénérale,
les éléments linéairesintégraux qui
en sont issus forment unemultiplicité
à troisdimensions.
Si l’on considèredxi, dx$, dx~
comme les coordonnéeshomogènes
d’unpoint
dansl’espace’
à/ trois
dimensions,
onpeut
direqu’à
toutpoint m
del’espace
à trois dimensionscorrespond
un élément linéaireintégral e1
à une dimension dusystème S,
et réci-proquement. Soient
deux éléments linéairesintégraux
en involution du sys- tèmeS,
m, m’ lespoints correspondants
del’espace
à troisdimensions;
les coor-données
(dx, dx’1.’ dx~), ôx~)
de ces deuxpoints
doivent satisfaireaux deux relations
(2).
Nous dironsaussi, pour abréger,
que ces deuxpoints m
et m’sont en involution. Le
point m
étantdonné,
les coordonnées dupoint
m’ doiventvérifier les deux
équations
linéaires(2) qui
sont engénéral
distinctes. Le lieu despoints
eninvolution
avec unpoint
donné m del’espace
est donc engénéral
unedroite D issue de ce
point. D’après
laforme
bilinéaire des relations(2),
deuxpoints quelconques
de cette droite D sont aussi eninvolution,
et les éléments linéairesintégraux qui correspondent
auxdifférents points
de D forment un élément linéaireintégral
e2,qui
a pourimage
la droite D dansl’espace
à troisdimensions,
Tout élé-ment linéaire
intégral e~ appartient
donc engénéral
à un élémentintégral
e$ et à unseul. Le
système
S est donc du second genre et admet desintégrales M~,
de tellesorte que toute
intégrale Mt appartient
à uneintégrale M~
et à uneseule (’).
’
’
- Ces conclusions ne
s’appliquent
pas à certains éléments linéairesexceptionnels.
Les relations
(2) expriment
que la droite Dqui joint
deuxpoints
eninvolution m,’
m’
appartient
à une congruence linéaire. Celaétant, plusieurs
caspeuvent
sepré-
senter.
F 1° Les deux directrices
3, , d2
de la congruence sont distinctes et na secoupent
pas, cequi
est évidemment le casgénéral.
Un élémentintégral e2
estreprésenté
par(’)
Cartan, Annales de l’École Normalesupérieure,
3e série, t. 18, p. 254 et suivantes.une droite D rencontrant
01
et~~_,
et il est évident que tout élément linéaire inté-gral
et,représenté
par unpoint
m,qui n’appartient
à aucune des deux droites~i, ~~, appartient
à un élément e~ et à un seul. Il y aexception
pour les éléments etqui correspondent
auxpoints
des deux droites~~, ~~; ces’
éléments linéaires sont des élémentssinguliers,
et nous voyonsqu’il
y a engénéral
pour unsystème
S deuxfamilles
distinctes d’éléments linéairessinguliers.
Lareprésentation géométrique
rend encore intuitives les
propriétés suivantes :
a) Soit
n2i unpoint
de la droite~1
parexemple,
et’ soitP~
leplan passant
et par
03942;
l’élémentlinéaire e1 représenté
par lepoint ’m.
est en involution avec tous les autres éléments linéairesintégraux qui correspondent
aux différentspoints
de mais l’ensemble de ces éléments
(élément polaire
dee1)
ne forme pas un élé- mentintégral
ea.’
b)
Deux élémentssinguliers
defamilles différentes
sonltoujours
en involution.c)
Tout élémentintégral
e2nenferme
un élémentsingulier
et dechaque famille.
. Voici une
conséquence importante
de cettepropriété.
Les élémentssinguliers
dechaque
famille sont définis par unsystème
dequatre équations
de Pfaff à six varia- bles. Il y a donc une infinité demultiplicités intégrales
à une dimension dusystème S, dépendant
d’une fonction arbitraire d’unevariable,
dont tous les éléments linéaires sont des élémentssinguliers;
ce sont lescaractéristiques
deMonge
dusystème
S.’
Toute
intégrale M2
de S est un lieu decaractéristiques
deMonge
dechaque famille.
Eneffet,
puisque
tout élémentintégral
dei contient
un élémentsingulier
dechaque espèce,
lesmultiplicités iN1
situées surM.,, qui
admettent enchaque point
un élé-ment
singulier
pour élémentlinéaire,
sont déterminées parl’intégration
d’uneéquation
différentielle dupremier
ordre : il en passe donc une dechaque espèce
par.
chaque point
del~l~. L’analogie
avec la théorie descaractéristiques
d’uneéquation
aux dérivées
partielles
du second ordre est évidente et seraexpliquée plus
loin. _2° Si les deux directrices
~~, ~~
sontconfondues,
il y a un seulsystème
d’élé-ments
singuliers représentés
par lespoints
d’une droite d. L’élémentsingulier et
~
représenté
par unpoint
m de A est en involution avec tout élément linéairerepré-
senté par un
point quelconque
d’unplan
Ppassant par 3
ettangent
en m à unpa’raboloïde
dont 3 est unegénératrice.
Tout élément nonsingulier ei appartient
àun seul élément e’J’
qui
renferme un élémentsingulier.
Iln’y
aplus qu’une
famillede
caractéristiques
deMonge, dépendant
d’une fonction arbitraire d’unevariable,
et toute
intégrale M2
dusystème
de Pfaff est encore un lieu decaractéristiques
deMonge
de cesystème.
’> - 3° Si les deux droites
A,
sont situées dans un mêmeplan
P sans être confon-dues,
la congruence linéaire est formée des droitesqui passent
par lepoint
0 com-. mun aux deux droites
~1, ~1:,
et des droites situées dans leplan
P. Les deux direc- tricesd,, A, peuvent
êtreremplacées
par tout autresystème
de deux droites duplan
Ppassant
en 0. Ces deux droites nejouent
donc aucun rôle dans lespropriétés
de la congruence, où interviennent seulement le
plan
P et lepoint
0. Dans ce cas,l’élément linéaire
intégral figuré
par lepoint
0 est en involution avec tous les autres éléments linéairesintégraux
dusystème,
c’est donc un élémentcaractéristique
à unedimension. Il s’ensuit que le
système
S admet descaractéristiques
deCauchy
à unedimension;
il est donc decinquième classe,
et l’onpeut,
par unchangement
devariables
convenable,
le ramener à une forme où nefigurent
quecinq
variables etleurs différentielles. Toute
intégrale M,
est le lieu descaractéristiques
deCauchy
issues des divers éléments d’une
intégrale
et leproblème
del’intégration
estramené à la détermination des
caractéristiques
deCauchy
de cesystème.
On reviendra
plus loin
sur cettequestion
dont M. CartanQ
a fait une étudeapprofondie.
Nousindiquerons
encore iciquelques propriétés
dusystème S,
que lareprésentation géométrique
rendévidentes.
Tout élément linéaireintégral e1 repré- senté
par unpoint
m, non situé dans leplan P, appartient
à unélément intégral e2 représenté par la
droite 0m. Mais les éléments linéairesintégraux figurés
par despoints
duplan
P sont des élémentssinguliers.
Tous ces élémentssont
deux à deuxen involution et forment un élément
intégral
du troisième ordre e3, de sorte que’
chaque point
de’l’espace
à six dimensions estl’origine
d’un élémentintégral
eJ du ,système
S. Il ne s’ensuit pas que parchaque point
del’espace,
il passe une inté-grale M3
de cesystème. Lorsqu’il
en estainsi,
onpeut choisir
les variables defaçon
que ces
intégrales M3
soientreprésentées
par leséquations
et les
équations (i) peuvent
être ramenées à la forme~
mais ce n’est là
qu’un
cas toutparticulier.
Dans le cas
général,
enajoutant
aux deuxéquations ~
= o, (~ = ol’équation
du
plan P,
~3 = o, on a unsystème
de troiséquations
de Pfafl’ à six variables et decinquième classe,
dont lesintégrales M2
sont desintégrales singulières
du sys- tèmeS,
car toutélément linéaire intégral
deM~
est un élémentsingulier
de S.La détermination de ces
intégrales
se ramène àl’intégration
d’unsystème
eninvo-
lution de deuxéquations
du second ordre etinversement;
cetteproposition
a étéétablie par M. Cartan dans le Mémoire
déjà cité.
~
[2]
Nous avonssupposé jusqu’ici
que les deuxéquations
(’)
Annales de l’École Normalesupérieure,
3esérie;
t. 27, 1910; pp. I09-I92.étaient distinctes. Il
peut arriver,
pour certainssystèmes
.dePfaff,
que ces deuxéquations
se réduisent à une seule. Onpeut
alors déterminer deux coefficients 1, et ~, tels que l’on aitidentiquement
ou, ce
qui
revient aumême,
. de sorte que deux éléments linéaires
intégraux quelconques
dusystème
e1, E1 sonttoujours
en involution relativement àl’équation a w1-~-
= o. Il est évidemmentpermis
de supposerque
l’on apris
cetteéquation
pour l’une deséquations
du sys- tèmeS, par exemple
que l’on a ~Pour que deux éléments linéaires
intégraux (dxt, dx2, dxJ, ox3’
.soient en involution relativement au
système S,
il suffira doncque
l’on aitCette
équation, qui
estde
la forme~
exprime
que la droitequi joint
lespoints figuratifs
des deux élémentsappartient
à un
complexe
linéaire. Ilpeut
encore seprésenter
deux cas :i° Si ce
complexe
n’est pas uncomplexe singulier,
iln’y
a ni éléments caracté-ristiques,
ni élémentssinguliers
pour lesystème.
Tout élémentintégral e1
appar-. tient à o01 éléments e2, mais la
représentation géométrique
prouvequ’il
n’existepas d’éléments e3 . Il résulte d’une
propriété générale des systèmes
de Pfaff de carac- tère un(*)
quel’équation
03C91 = o est, dans ce cas,complètement intégrable,
cequ’il
est aisé d’établir
directement. En
effet, supposons cetteéquation
de classecinq
etmise sous la forme normale
on
peut
supposer que la secondeéquation
~Z = o ne renferme pasdx5,
mais elle(1)
Bulletin de la SociétéMathématique,
t. 29, I90I; p.257.
renferme certainement une des différentielles
dxi , dx~, dx3, dx, .
.Admettons,
parexemple, qu’elle
contientdx~,
°’
Le covariant =
,dx2 ex! - dx~ ôx~
+ôx3
nepeut
être identi-quement
nulquand
on yremplace dxfJ.
etSx~
par leurséxpressions
tirées de ojg = o, . car les termesdx~ eX;J - dx~ ôx#
ne se réduisent avec aucun autre.L’équation
~4 = one
peut
donc être de classecinq.
Si cette
équation
était de classetrois,
onpourrait
la supposer mise sous la forme normalel’équation
W2 = o étant la même que tout à l’heure. On a alorset ce covariant ne
peut
être nulidentiquement
que si l’on ’a -.Le
système
de Pfaff serait de classequatre,
cequi
estcontraire
àl’hypothèse, puisqu’il n’y
a pas dans ce casd’élément caractéristique. _
’
L’équation
Wt = o étant mise sous la formedxs
= o, la secondeéquation
W2 = à est nécessairement de classecinq
etpeut
être ramenée à la formenormale
On vérifie
aisément
surcette
formecanonique
dusystème
Squ’il n’y
a pasd’éléments
singuliers.
’2° Si le
complexe
est formé de droites rencontrant une droite fixeA,
tous lespoints
de cettedroite, représentent
des éléments linéairescaractéristiques.
Il y a donc col éléments de cetteespèce
’issus de toutpoint
del’espace
à sixdimensions.
Le
système
de Pfaff admet descaractéristiques
deCauchy
à deuxdimensions,
etpar suite ce
système
est dequatrième
classe. Il y a encore deux cas àdistinguer,
suivant que
l’équation
~.~~ = o est de classe trois ou de classe un.Enfin,
si l’on a~u’1.- ~~’~ =
o(mod ~y),
lesystème
de Pfaff estcomplètement
intégrable.
’ .[3] Après
cesgénéralités,
nous allons montrer comment on obtient leséquations qui
définissent les deux familles d’élémentssinguliers.
Nous supposeronsd’abord,
pour fixer les
idées,
que l’onpeut
résoudre les deuxéquations
W1 == o. ~.y = o parrapport
àdx~ et dx6,
de sorte que les covariants bilinéaires~,~’1, «’q peuvent
être ramenés à la forme(2),
et que les deuxéquations ..~’~
= o,~~’J
= o sontdistinctes,
c’est-à-dire que le
système
S n’admet pas desystème
dérivé.Pour
qu’un
élément linéaireintégral (dxl, dx,3,
soit un élémentsingu- lier,
il faut et il suffit que les deuxéquations
= o,~’~
= o, considérées commedéfinissant
ôxi, ôx3,
ne soient pasdistinctes,
ou que l’on aitidentique-
.ment, pour un
système
de valeurs des coefficientsA, ~~,
’quels
quesoient 03B4x1, 03B4x2, 03B4x3, Õx...
Les coordonnéeshomogènes
d’unpoint
rra de l’es-pace
correspondant
à un élémentsingulier
doivent doncvérifier
lesquatre
relationsoù les coefficients
Aik, BVk
vérifient les conditionsPour que les
équations (4)
soient vérifiées par des valeurs non toutes nulles dedx’j’
, il est nécessaire que ledéterminant symétrique gauche
soit nul. Or ce
déterminant
est le carré d’uneforme quadratique F(À, ,)
enh,
p, et l’on voit que lerapport 03BB
doit satisfaire àl’équation
du seconddegré
F -
il y a donc en
général
deuxsystèmes
d’élémentssinguliers,
comme on l’avait re-connu par une discussion
géométrique.
Soit
(a, p)
unsystème
de deuxnombres, dont l’un
au moins n’est pasnul,
vérifiant
l’équation (6).
Lesquatre
relations(1~)
se réduisent alors à deux relationsdistinctes
qui, jointes
aux deuxéquations
«i = o, ~,~~, ~ o,définissent
unefamille
d’éléments
singuliers.
Le casoù,
pour unevaleur
convenable dura PP ort ~, ~
, les q ua-tre
équations (4)
seraient vérifiéesidentiquement, correspond
à unehypothèse qui
a été examinée au
paragraphe précédent,
et que nous avons écartée. Pourqu’il
enfût
ainsi,
il faudrait en effet que tous lesrapports ~ik
fussentégaux,
et les deuxéquations ~’1.--.
o,~.~’~
= o se réduiraient à une seule.Remarquons
que, dans ce cas,l’équation F(03BB, p.)
= o a une racinedouble,
car tous les éléments du détermi- nant0(a, p.)
sont divisibles par un même facteur linéaireen 03BB,
p..Ce cas
singulier
étantécarté,
à uncouple
de valeurs(7~~,
non toutesnulles,
satisfaisant à
l’équation (6), correspond
uneéquation
dusystème
de Pfaff considérételle que l’on ait
pour tous les’ éléments
singuliers
de la famillecorrespondante, quel
que soit l’autre élémentintégral OX2’ OX:1,
En d’autres termes, tous les élémentssingu-
liers
correspondant
à unsystème
de solutions(a1, ~,~)
del’équation (6)
sont en invo-lution avec tous les autres éléments linéaires
intégraux
dusystème
dePfaff,
relati-vement à
l’équation (;). ~ .
On
peut
évidemment supposer que cetteéquation (7)
est l’une deséquations qui
définissent le
système
dePfaff,
parexemple
que c’estl’équation 03C91
== oelle-même,,:,
ce
qui
revient à supposer quel’équation (6)
est vérifiée par les valeurs a == 1, = o.Si cette
équation ~1
= oest
de classecinq,
cequi
est le casgénéral, supposons-la
ramenée à une forme
canonique
par unchangement
de variables .On
peut
encore suppo.ser que la secondeéquation
dusystème
ne renferme pasdy5,
mais elle renferme forcément l’une au moins des différentielles
dy, , df[ , dy,,
par
exemple dy, .
Soit’ ’
.
-..
cette
équation.
On a. Pour que les
quatre équations
qui,
dansl’hypothèse adoptée,
doivent définir un dessystèmes d’éléments singu- liers,
admettent unsystème
de solutionsnon
toutesnulles,
il faut et il suffit que l’on aitYh
= o. Lesquatre équations précédentes
se réduisent alors aux deuxéqua-
tions
, et le
système
d’élémentssinguliers correspondants
est défini par lesquatre équa-
tions .
La condition
Y
= oexprime
que les éléments linéairescaractéristiques
del’équation
~~1= o, .’
vérifient aussi la seconde
équation
dusystème
de Pfaff 03C92 = o. Cettepropriété
estévidemment
indépendante
du choix desvariables,
et nous voyonsqu’à
uncouple
de solutions
(?,1, 1)
del’équation
F(À,
= ocorrespond
Ex GÉNÉRAL uneéquation
declasse
cinq
dont les éléments
caractéristiques satisfont
aux deuxéquations
03C91 = o, 03C92 = o dusystème
dePfaff.
Le même calcul prouve
qu’inversement,
sil’équation (10)
est de classecinq
et si tous ses éléments
caractéristiques
satisfont aux deux relations ~~~ = o, ~~~ = o,on a
F (a,, tli)
= o, et à cetteéquation correspond
une famille d’élémentssinguliers
du
système
de Pfaff. ‘Il
peut
aussi arriverqu’à
unsystème
de solutions(B, ~.~)
del’équation (6)
corres-ponde
uneéquation
de classetrois, qui,
réduite à la formecanonique,
s’écritToutes les
fois
que l’onpeut
trouver uneéquation
de classe trois dans leséqua-
tions
~,1
~~,~ ~,
W2 = o dusystème
de Pfaff,u.1),
est uncouple
de solutions del’équation (6).
En effet,quelle
que soit la secondeéquation
w; = o,l’équation pré-
= o
correspond toujours
à une famille d’élémentssinguliers
dusystème,
et par suite à une racine de
l’équation (6).
Ilsuffit,
pour ledémontrer,
d’observerque les éléments
linéaires intégraux
définis par les relations. sont en involution relativement à
l’équation
03C91 = o avec tous les autres éléments linéairesintégraux
dusystème.
Enfin,
nous avonsremarqué
que,lorsque
lesystème
de Pfaff admet une combi-naison intégrable, l’équation (6)
a une racine doubleà. laquelle correspond précisé-
ment une
équation
de la formedx,
= o, Iln’y
aplus
dans ce cas d’élémentssingu-
liers. ’
° On
peut
résumer tpus ces résultats comme il suit : :’
A tout
système
de solutions(03BB1
, del’équation 0394(03BB, )
= ocorrespond
une .équation 03BB1
03C91 + u,,l = o, dont tous les élémentscaractéristiques véri fient
les deuxéquations
~~1= o, ~y ~ o, si elle est de classecinq,
maisqui peut
être de classe troisou un.
Réciproquement,
sil’équation î~1
~,~~ + ~,~ ~y ^ o est de classecinq
et si tous seséléments
caractéristiques vérifient
les deux relations 03C91 = o, 03C92 = o, ou si cetteéqua-
tion est de classe trois ou un, on a ~1
(i,,l,
= o.Les deux derniers cas ne
peuvent
seprésenter
que pour dessystèmes
de Pfafi.
particuliers.
Dans le dernier cas,l’équation (6)
a une racinedouble,
mais ce n’estpas le seul cas où il en est ainsi. .
Remarque.
-Reprenons
le casgénéral
oùl’équation (7)
est de genrecinq.
Cette
équation
étant ramenée à une formecanonique
par unchangement
de varia-bles,
si l’onregarde dy, dY3’ dY4’ dY6
comme les coordonnées’homogènes
d’unpoint
dans
l’espace,
leséquations (8) représentent une
droite~1~ ,
etl’équation
= o, ’ou ~
exprime
que la droite Dqui joint
les deuxpoints dy,
et5y~ oy~)
rencontre la droite
A~.
’
D’une façon générale, quelles que soient
les valeurs descoemcients h,
p,l’équa-
tion , ’
représente,
avecles
conventionsexpliquées plus haut,
uncomplexe
de droites pas- sant par la congruencedéfinie
par les deuxéquations oB
= o,(0’2
=== o. Si l’on achoisi
aet p
defaçon
queF (~, p)
== o, cecomplexe
est formé des droitesqui
ren-contrent une des directrices
~~, ~~
de lacongruence.
,
[4]
Il nous reste à examiner sil’équation p)
= opeut
se réduire à uneidentité. Il en est certainement ainsi toutes les fois que le
système
de Pfaffproposé
est de classe inférieure à
six,
ou admet des élémentscaractéristiques,
c’est-à-dire des éléments linéairesintégraux
en involution avec tous les autreséléments
linéairesintégraux
dusystème,
relativement aux deuxéquations
= o, o~ = o. Les huit éauations°
sont alors vérifiées par des valeurs non toutes nulles de
dx,, dx,,
Tous lesdéterminants à
quatre lignes
déduits du tableau des coefficientsAik’ Bik
sont doncnuls,
et par suite il en est de même du déterminant 0394(A, ), quels
que soient À et .Réciproquement,
supposons que l’on aitidentiquement ~(~~, [.1)
= o. En suppo-sant d’abord A = 1, ;~. = o, nous voyons que
l’équation
~..~~ = ocorrespond
à unefamille d’éléments
singuliers représentés
par lespoints
d’une droite~~,
et de mêmel’équation
~,~~ = o,obtenue
ensupposant
î, = o, ;~, _ ~,correspond
à une autrefamille d’éléments
singuliers représentés
par lespoints
d’une autre droiteA,.
Si cesdeux droites ne sont pas dans un même
plan,
il estimpossible, d’après
l’étude faiteau
début,
quel’équation
+ = ocorresponde
à une famille d’élémentssingu- liers, quels
que soient ), et p,puisqu’il n’y
a que les deux famillesprécédentes
d’élé-ments
singuliers.
Il faut donc que les droites,~,~, ~~
soient dans un mêmeplan
P.Soit 0 le
point
d’intersection de ces deuxdroites ;
cepoint
0correspond
à un’ élément
caractéristique
dusystème qui
est alors decinquième
classe.Remarquons
que toute droite du
plan
Ppassant
par 0représente
une famille d’élémentssingu-
liers du
système
de Pfaff,correspondant
àune,équation
de la forme03BB03C91 + 03C92
= o.Les éléments
caractéristiques
de touteéquation
de classecinq, appartenant
à unsystème
de Pfaff à six variables et de classecinq,
vérifient donc les deuxéquations
de ce
système,
résultat évident aSi les huit
équations (T I).
se réduisent à deuxéquations distinctes,
la famille’
’
d’éléments
singuliers correspondant
àl’équation ~,~,~~
+ ~~,~~~ = o reste lamême, quels
que soient ), et p. Cette famille d’éléments estreprésentée
par une droite3, ,
, dont tous les
points figurent
des élémentscaractéristiques
dusystème
del’faff, qui
est alors de
quatrième
classe.’
Il est évident que
l’équation (6)
se réduit aussi à une identité si lesystème
dePfaff est
complètement intégrable.
[5] Lorsque
les coefficients dusystème (I)
ne satisfont à aucune conditiond’éga- lité,
cesystème
estévidemment
de classe six, etl’équation F(~, [.1)
= o a deuxracines distinctes
en -,
, à chacunedesquelles correspond
une famille d’éléments ,m ... . k ’
singuliers
et uneéquation 03BB03C91 + 03C92
= o de classecinq,
dont tous les élémentscaractéristiques
vérifient les deuxéquations
dusystème.
Tout
système de Pfaff
de deuxéquations
à six variablespeut donc,
ENGÉNÉRAL,
être ramené de deuxfaçons différentes,
et de deuxseulement,
à laforme suivante,
par un
changement
devariables,
.Y, Y2, Y3, Y4
étant desfonctions
des six variablesindépendantes
yq, y2, y3 , ..., .Cette réduction exige d’abord la résolution d’une équation du second degré,
puis
la réduction d’uneexpression
de Pfaff à sa formecanonique. Remarquons
que.
les variables y., , y~ , y~ , y~ ne sont déterminées
qu’à
une transformation de contactprès,
et que l’onpeut
aussiremplacer
la dernière variable yu par une fonction arbi- traire de et d’une autre variable.’
. D’une
façon générale,
à toutsystème
de solutions(),, [1.)
del’équation F(À, ~.)
= o,
correspond
uneéquation ~,c~~
+ = o dusystème
dePfaff,
que nousappellerons
,une
équation singulière
de cesystème.
Achaque
famille d’élémentssinguliers
corres- .pond
uneéquation singulière
dusystème
et une seule. Dans le casgénéral,
un sys- tème de Pfaffpossède
deuxéquations singulières
de classecinq,
mais l’une de ceséquations,
ou même les deux à lafois, peuvent
être de classe inférieure àcinq.
’
Il
peut
aussi arriverqu’il n’y
aitqu’une
seuleéquation singulière,
ou que~.)
soit un carré
parfait.
Tous ces casparticuliers
seront discutésplus
loin-Le résultat
qui précède
a été établi par M.Duport,
dans le travail citéplus haut,
à l’aided’assez longs
calculs. Onvoit,
par cequi précède,
commentil ,se
rattachenaturellement à l’étude des éléments
singuliers. L’équation
du seconddegré
consi- .,dérée par M.
Duport
estéquivalente
àl’équation (6)
etpeut
être obtenue de la mêmefaçon
en laissant leséquations
dusystème
de Pfaff sousla
formegénérale
.Tout revient à démontrer que l’on
peut
de deuxfaçons
différentes ramener lesystème ( i )
à la formeles coefficients
A~,
...,A~
nedépendant
que de ys, ..., y~. Leséquations
définissent une famille de
caractéristiques
à une dimension del’équation
S~ 1 - o dansl’espace
à six dimensions(y~.,
Y2’ ...,y~),
et tous les éléments linéaires de cescaractéristiques
satisfont aussi à la secondeéquation
dusystème O2
= o.Réciproquement,
soit .une
combinaison des deuxéquati6ns (1)
admettant une famille decaractéristiques
à une dimension dont tous les éléments linéaires
vérifient
les deuxéquations
oj = o,, c~ = o. Nous pouvons faire un
changement
de variables tel que cette famille de .caractéristiques
soitreprésentée
par lesystème
descinq
relations(i4),
y~, y~, y3, y~, Yt;’ y~ étant six fonctions distinctes des variables xi.L’équation û,
= odevient,
avec ce nouveau
système
devariables,
’tandis
qu’une
autreéquation
dusystème (1),
distincte decelle-là,
sechange
en uneautre
équation
’
la différentielle
dy,
nepeut figurer
dans leséquations
dusystème, puisque par hypo-
thèse ces
équations doivent
être vérifiéesquand
on y faitdy1
=dy2
_ ... =dy5
= o.De
plus,
ces éléments linéaires doivent satisfaire auxéquations
différentiellesqui
définissent lescaractéristiques
del’équation Q
= o,où
Il faut et il suffit pour cela que l’on ait
c’est-à-dire
Le
rapport
de deux coefficientsquelconques
doit donc êtreindépendants
de y~’
et par
conséquent
onpeut
supposer que ces coefficients eux-mêmes sontindépen-
dants de y~. Le
système est
ainsi ramené à la forme(i3).
Il sumtdonc,
pour pou-°
voir ramener le