A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
E. G OURSAT
Sur certains systèmes d’équations aux différentiels totales et sur une généralisation du problème de Pfaff
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 3
esérie, tome 7 (1915), p. 1-58
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1915_3_7__1_0>
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ANNALES
DE LA
FACULTE DES SCIENCES
DE L’UNIVERSITÉ DE TOULOUSE
SUR
CERTAINS SYSTÈMES D’ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENTIELLES TOTALES
ET SUR UNE
GÉNÉRALISATION
DUPROBLÈME
DE PFAFFPAR E. GOURSAT.
,
INTRODUCTION
’L’étude des
intégrales multiples
étendues à des variétés à un nombrequelconque
de dimensions conduit tout naturellement à considérer les formes
symboliques
dedifférentielles
qui figurent
sous lesigne d’intégration.
Il est à remarquer que lesrègles
desopérations symboliques appliquées
à cesexpressions, règles qui
dériventde
leur signification même,
ontdéjà
été établies par Grassmann et utiliséesdepuis
par
plusieurs géomètres.
,Le
présent
Mémoirecomprend plusieurs parties
distinctes. Lapremière partie
contient
quelques généralités,
’utiles pour lasuite,
sur unproblème analogue
auproblème
dePfaff,
mais relatif à une formesymbolique
dedegré quelconque, qui comprend,
comme casparticulier,
ungrand
nombre deproblèmes classiques.
Dansla seconde
partie, j’étudie
unsystème d’équations
auxdifférentielles
totalescomplè-
tement
intégrable,
attaché à toute formesymbolique
dedegré quelconque,
dontl’ordre est
égal
à la classe de cetteforme,
et dontl’intégration
fait connaître les variablesqui ligurcnt
dansl’expression
réduite de cetteforme, lorsque
le nombrede ces variables est le
plus petit possible.
Mes
précédentes
recherches sur les invariantsintégraux
se rattachent très sim-plement à
ceproblème général,
cequi
mepermet
de ces recherches sous une formebeaucoup plus simple
et de lescompléter
sur certainspoints.
C’estl’objet
de la troisième
partie.
2
.
Enfin,
dans laquatrième partie, je
montre comment lessystèmes d’équations
aux différentielles totales étudiés dans la deuxième
partie
seprésentent
d’eux-mêmes dans unproblème
du calcul des variations relatifà
la formesymbolique
Cetteinterprétation
rend presqueintuitives
laplupart
despropriétés
de cessystèmes qui
ont été établies directement. Dans un
petit travail
inséré au Bulletin Je la Sociétémathématique (t. I9I6,
p.I3-3g), j’ai appliqué
la même méthode allsystème
attaché il une forme linéaire de
Pfaff,
cequi
conduit très aisément aux résultatsclassiques.
’
Je n’ai fait
qu’aborder
ici les nombreuxproblèmes’que
soulève l’étude des formessymboliques
dedegré supérieur.
J’aurai sans doute l’occasiond’y
revenir dans unautre travail.
Voici la liste des
principaux Ouvrages
ou Mémoiresqui
seront cités dans cetravail :
’
I I . POINCARÉ :
A. . Les Méthodes nouvelles de la
Mécanique
céleste(t. IlI).
.13. , Sur les résidus des
intégrales
doublesMathematica,
t.IX).
G.
Analysis situs (Journal
dePolytechnique,
E. GOURSAT :
D. les invariants
intégraux (Journal
deMathématiques,
6"série,
t.IV;
I go8).
E. Sur
quelques points
de la théorie des invariantsintégraux (lhid., 7e série,
E.
. F. Sur certaines
expressions différentielles
elleproblème
dePfaff (Annales
del’École Normale,
3asérie,
t.189g).
Câ. Sur
l’intégration
dessystèmes d’équations aux différentielles
totales(Ibid.,
3~
série,
t.IL Sur
l’intégration
de certainssystèmes
dePfaff
Je caractère deux(Bulletin
de la
Société Mathématique,
t.Igol).
On trouvera les
règles
du calculsymbolique
dans les Mémoires cités de Cartan.1
[1]
L neintégrale
desurface,
dansl’espace
à troisdimensions,
est treprésentée
par la notation
l’expression qui figure
sous lesigne / / n’est
nullement une formealgébrique
endx, dy, dz,
mais a unesignification purement symbolique.
Pour calculcr la valeur del’intégrale I,
étendue à uneportion
de surfacereprésentée
par les formuleson
doitremplacer
lesproduits symboliques dydz, dzdx, dxdy
par D(y,z) D(a,v)du dv, D(z, x)
d
y)
1 d
respectivement,
. et calculer l’intégrale 1 l ’1’ . , 1double
1bl’
ordinaire)..étendue à la
région
R duplan (il, v) qui correspond
à laportion
de la surface S considérée.On
représente
de même uneintégrale multiple
étendue ~t unemultiplicité l~Ip
d’ordre p
dansl’espace
à n dimensions par une notationsymbolique analogue
où
l’on écrit pourabréger
un seulsigne / .
Les coefficients~’~r~1
r~~ ... ,,~ sont des fonc- tions des n variables ..., que nous supposerons continues ainsi que toutes les dérivéespartielles qui figurent
dans lescalculs ;
x!, x~,..., xp
sont p nombres entiersdifférents, pris parmi
les npremiers nombres,
et la sommation est étendue à tous lesarrangements
p à p des npremiers
nombres. Mais ces coefficients nesont
pasquelconques ;
deux coefficients A03B1103B12 ...03B1p et t
A03B1’103B1’2
...03B1’p, qui
ne dînèrent que par l’ordre des indices sontégaux
si les deuxpermutations (x1,
a2, ...,x~) x~~,
...,sont de même
classe,
etopposés
si cesdeux permutations
sont de classes diffé-rentes. Pour avoir la valeur de
l’intégrale Ip
étendue à unemultiplicité Mp
del’espace
’
à n
dimensions,
nous supposerons lcs coordonnées d’unpoint
decette multiplicité
exprimées
au moyen de pparamètres
... , defaçon
que lamultiplicité lIp corresponde point
parpoint
à un domaineD de l’espace à p
dimensions (u1, u2, ...,et la valeur de
1
estégale
àl’intégrale Inultiple
de formeclassique
étendue au domaine I).
D’après
cequi
a été ditplus
haut sur les coefficientsA03B11 03B12...03B1p,
cetteintégrale peut
aussi s’écrirela
sommation
étant maintenant étendue à toutes les combinaisons pà p
des n hre- miers nombres.’
On a été ainsi amené à considérer des formes
symboliques
dedifférentielles,
telles que celle
qui ligure
sous lesigne
dansl’expression (I)
le
signe 03A3
étant étendu à toutes les combinaisons des n indices p a p. Onpeut
parexemple
supposer que danschaque
terme les indices vont encroissant,
rnais cela n’est nullement nécessaire. Il faut seulement tenircompte
de cequi
a é.ié ditplus haut,
si l’on effectue unchangement
dans l’ordre desindices;
on doitchanger
lesigne
du coefficient si les deuxpermutations
sont de classes différentes. Parexemple,
pour p = z , on a
dxk
_ - , ou = -Je
supposerai
connues dans la suite lesrègles
du calculsymbolique appliqué
àces
expressions différentielles;
elles dérivent toutes de lasignification
même de cesexpressions
et des formules relatives auchangement
de variables dans uneintégrale
’
multiple.
[2] L’intégrale
o, étendueaune multiplicité fermée Mp
del’espace il
n dimen-sions,
estégale, d’après
la formule de Stokesgénéralisée,
à uneintégrale
de mêmeespèce / c’/,
étendue à unemultiplicité
1dimensions,
limitéepar Mp
,~,~’
ayant
pourexpression symbolique
.Cette nouvelle
expression
~~~’ estappelée
la del’expression
~,~; il estclair,
.d’après
sa définitionmême,
que c’est un covariant de o. En d’autres termes, si parun
changement
dc variables~,~ se
change
c~ole même
changement
de variablesappliqué
à la forme ~~>’ la transforme en. En
développant
lesproduits symboliques indiqués,
onpeut
encore écrirela sommation étant étendue à toutes les combinaisons des n
premiers
nombresp +
i àp+
[. Le coefficient .,~_ ... i a deuxexpressions
différentes suivant laparité
de 1~. Si p est
pair,
on aavec des
signes
+ seulement dans le secondmembre; si p est impair,
on aavec le
signe +
et lesigne
- alternativement.(Mémoires _A, B, C.)
Une forme dérivée 03C9’ est caractérisée par la
propriété suivante;
la dérivée de 03C9’ esL .identiquement nulle,
ou, cequi revient
aumême, l’intégrale 03C9’ étendue à
unemultiplicité
ferméequelconque
d’ordrep -t-
1 est nulle. En effet, on vérine immé-diatement, d’après
lesexpressions (6)
ou(j)
des coefficients~~~,,.’
xQ ... ap_,_~ quel’expres- sion
que l’on déduit de ~~~‘ par le mêmeprocédé
que l’on déduit ~,~’ de ~~ a tous sescoefficients
identiquement
nuls. Onpeut
encore le vérifierplus simplement
enobservant
qu’un
termequelconque
de ~~~’ est de la forme’
et,
d’après
larègle qui
donne la dérivée d’unproduit symbolique,
la dérivée de ceterme est nulle
puisque
chacun des facteurs a une dérivéesymbolique identiquement
nulle.
Inversement soit (,) une
expression symbolique
dedegré
p dont la dérivée c,~’ estidentiquement nulle,
c’est-à-dire dont les coefficientsvérifient,
suivant laparité
de p, l’un des deux
systèmes
de conditionson démontre
facilement,
en tenantcompte
de cesrelations,
que l’onpeut
trouverune
expression symbolique
~,~,~ , dedegré
p - r ,telle que sa forme dérivée
~u’~
soitidentique à
~u. Cette forme ~,~~ n’est pascomplète-
ment
déterminée,
car onpeut
luiajouter
uneexpression qui
soit elle-même la dérivée d’une formesymbolique
arbitraire dedegré
p - 2.Les formes dérivées
jouent
le mêmerôle,
dans l’étude desintégrales multiples,
que les différentielles totales exactes dans la théorie des
intégrales curvilignes. Aussi
a’t-on étendu a ces
expressions
le nom dedifférentielles
totalessymboliques.
..[3] Étant
donnée une forme linéaire de différentielles ~~~~=== Si
+X~
+ ...- +- oÙ les coefficients
~~
sont des fonctions des ic variablesindépendantes
xi, leproblème
de Pfaff consiste à trouver dansl’espace
à n dimensions toutes les mul-tiplicités
â o dimensions telles quel’intégrale
03C9, étendue à uneligne quelconque
située sur soit nulle.Si,
au lieu d’uneexpression linéaire,
on considère uneexpression (1)
dedegré
p parrapport
auxdifférentielles,
une extensiontoute naturelle du
problème
de Pfaff consiste à trouver dansl’espace
à n dimensions toutes lesmultiplicités ~I,,
à r dimensions(p rC n)
telles quel’intégrale ,> ,
étendue à une variété
quelconque d’ordre p
située sur1~I~,,
soit nulle.Ce
problème
d’une si hautegénéralité comprend,
comme casparticuliers,
laplu- part
desproblèmes classiques,
ainsiqu’on
aura l’occasion de le voir par la suite.Toute
multiplicité
satisfaisant à cette condition sera dite unemultiplicité intégrale,
ou
plus simplement
uneintégrale
det’équation
.. ,. (le
problème
se ramène lui-même àl’intégration
d’unsystème d’équations
auxdérivées
partielles;
l’étude directe de cesystème,
dans le cas dep ~ r,
ne semble pas avoir été abordée. Il est facile de former cesystème
ens’appuyant
sur les pro-prié.tés
d’invariance d’unproduit symbolique.
Proposons-nous
d’abord de rechercher s’il existe desintégrales
à n-1 i dimensions.Soit
une
équation
définissant une famille demultiplicités intégrales
de cetteespèce, dépendant
d’une constante arbitraireC,
de tellefaçon qu’il
passe une de ces inté-grales
par unpoint
arbitraire ...,x°). Imaginons
que l’on effectue un chan-gement
de variables defaçon
quel’équation (i i)
deviennela forme
symbolique
~~~ scchange
en une formesy mbolique
dedegré
p endy1,
...,
Or,
pour quel’intégrale ~,y,
étendue il unemultiplicité quelconque
d’ordre p soit
nulle,
pourvu que l’on ait sur cettemultiplicité
= o , il faut et ilsuflit
évidemment
quedv, figure
dans tous les termes de ~.~~, ou, cequi
revient aumême,
que leproduit symbolique
03C91dy1
soitidentiquement
nul. si l’on revientaux variables
primitives,
leproduit symbolique dy~
se transforme en leproduit symbolique
03C9df;
parconséquent,
pour que lesmultiplicités Mn-1 définies
par lionsoient
desintégrales
cle 03C9 = o , ilf aul
el ilsuf fi t
que leproduit syribo- lique
03C9clf
soitidentiquement
nul.En
égalant à
zéro les coefficients de tous les termes de ceproduit développé,
onobtient un certain nombre
d’équations
linéaires aux dérivéespartielles
dupremier ordre, qui
devront êtrecompatibles
pourqu’il
existe desintégrales
à n - 1 dimen- sions. Dans le casparticulier
où p - r~ - r, leproduit symbolique
~~ ne renfermequ’un
terme endx1
... et lesystème qui
déterminef
se réduit à une seuleéquation.
Ensimplifiant
un peu lesnotations, écrivons l’équation
le
produit
a deuxexpressions différentes,
suivant laparité
de jz. Si nest
impair,
si n est
pair,
Suivant la
parité de n,
la fonctionf
doit satisfaire à l’une ou l’autre des deuxéquations
.Supposons
encore que0
soit leproduit
de /’ formes dupremier degré
linéai-rement distinctes y = ~.~w ... ~~~~,, où
Le
produit symbolique
sera
identiquement
nul sidf est
une combinaison linéaire 03C92, ...les
î,i
étant des fonctions de x~, ..., et dans ce cas seulement(H).
On est doncramené à la recherche des combinaisons
intégrables
des réquations
= o.La recherche des
intégrales
à dimensions(I ~ ~° n - p~
conduit à unproblème d’Analyse plus
difficile. Considérons en effet une famille demultiplicités
à n - r
dimensions,
tellequ’il
en passe une parchaque point
del’espace.
Ces mul-tiplicités
sont définies par unsystème
de réquations
.Imaginons
commeplus
haut que l’on fasse unchangement
de variables de tellefaçon
que cesintégrales
soientreprésentées
par lesystème d’équations
et soit 03C91 ce que devient la forme 03C9
après
cette transformation. Pour quel’intégrale
~,~i,
étendue à toutemultiplicité
d’ordre p, pourlaquelle
... , y~" ont des valeurs constantes, soitnulle,
il faut et il suffit quechaque
terme de ~,~1 contienne aumoins un des facteurs
dy.. dy2,
..., , ou, cequi
revient aumême,
que leproduit symbolique ~,~~ cly,~ cly2 ...
soitidentiquement
nul. En revenant aux variablespri- mitives,
nous avons donc la conclusion suivante :Pour que les
équations (13) représentent une famille d’intégrales de l’équation
03C9 = o,
il faut
et ilsuffit que le produit symbolique
soit
identiquement
nul.En
égalant
à zéro tous les coefficients de ceproduit symbolique développé,
lenombre des
équations
obtenues estégal
au nombre des combinaisons~de n objets
p + r~ à p + r~. Le nombre des inconnues étantégal
à r~, il y a lieu deconjec-
turer que ces
équations
sontcompatibles
dès que r estsupérieur
onégal
àC~~’~,
etne le sont pas, tout au moins dans le cas
général,
si r est inférieur àC~-y’’,
mais il yaurait lieu de pousser
plus
loin cetteétude,
cequi
seraitpossible
sans doute engéné-
ralisant les méthodes
employées
par Cartanpour les systèmes
de Pfafl’. Il seraitimportant
enparticulier
de connaître la valeurminimum p
de r. Il est un cas limiteoù les
équations
dusystème
se réduisent à uneseule,
c’est le cas où r~ = n - p; onpeut
t même choisir arbitrairement t r - i des fonctionsfi,
et la dernière est déter-’minée par une
équation
linéaire dupremier
ordre. Lesmultiplicités intégrales
ainsiobtenues sont à p
dimensions;
leur existence était évidente apriori.
[4]
Revenons au cas d’une forme dedegré n
- 1. Si l’onprend
pour varia- blesindépendantes
x1, x2, ... , unsystème
de n - iintégrales
distinctes del’équation
la dernière variable x,~ restantarbitraire,
c,~r~_~prend la
formesimple
La forme dérivée
03C9’n-1
estégale
à-- clx,l dx1
... . Ilpeut
donc seprésenter
deux cas; si le facteur k ne
dépend
pas de x",03C9’n-q
==o, et enprenant
une nouvellevariable
X1 = J k dx,.
au lieula
forme 03C9n-1 estidentique
àdx2 ... clx,t-1
Si
~k ~xn
n’est pa.snul,
onpeut prendre
ce facteur K lui-même pour la nièmeEn
définitive,
touleforme symbolique
03C9 dedegré
n - I à n variables peut, par un.convenable des variables
indépendantes,
être ramenée à l’une des deuxformes
donl la
première
convient au cas oÙ 03C9 est la dérivée d’uneforme
dedegré
n - 2.Cette réduction
peut
d’ailleurs être effectuée d’une infinité de manières et la détermination des variables x~, ...~, de la forme réduiteexige l’intégration
del’équation
03C9n-1 df = O.Considérons encore une forme 03C9n-2 de u n variables. Si 03C9n-2 n’est pas
une différentielle totale
symbolique,
la forme dérivée~~~~"-2 peut, d’après
cequ’on
vient de
voir,
être ramenée à la formedx1
... par un choix convenablc des variables. Les deux formes 03C9n-2 etdx2
... ont donc même formedérivée,
et par suite on aétant une différentielle totale
symbolique.
Ces théorèmes sont, comme onvoit,
tout à fait
pareils
à ceuxqui
concernent lesexpressions
de Pfaff y deux ou troisvariables,
sauf que les différentielles totales d’une fonction sontremplacées
par des différentielles totalessymboliques.
D’une
façon générale,
toute formesymbolique peut
être ramenée à une forme.canonique analogue
à la formecanonique
d’uneexpression
dePfaff,
où les différen- tiellesdx~
sontremplacées
par desdifférentielles
totalessymboliques.
Jeraisonnerai,
pour
simplifier,
ensupposant
h = ?.Soient t
une forme
symbolique
non dérivée et ~u’ la forme dérivéeSupposons
que, par un choix convenable des variablesindépendantes, chaque
,terme de 03C9’ contienne au moins un des facteurs
cla_,
.... On aura alorssi les trois indices
i, I,~,
1 sontsupérieurs
à 7’. La relationgénérale
devient,
si les trois indices~, h~,
1 sontsupérieurs
n r,. I
On
peut
doncécrire,
endésignant
par~1
une sommation étendue aux valeursr + f, , ... , n des indices
1, , h’, Ar 1,
.... étant de nouvelles fonctions de a’1, ...,Par suite, s! nous
désignons
d’unefaçon générale
pard2U
une différentielle totalesymbolique
du seconddegré,
leproduit
1~ ~
est de la former/~~U~
moins des termes où deux des indices sont inférieurs a ~ -h t. En
opérant
de mêmesur le
produit symbolique d~ ( / ~ ~ A~~J~~~. B ),
où les deux indices ~ et /~ sont su-périeurs
a /’ et ainsi desuite,
on met (’/ sous la formeLa forme
symbolique 03A3’lkldxidxkdxl
est elle-même une différentielle totale sym-bolique,
et. lescoefficients A’ikl,
où deux des indices sontsupérieurs
a /B sont tous nuls.Considérons maintenant l’ensemble des termes
la relation
générale
devient en
supposant
ti>r, k>r,
On a
donc,
endésignant
parV~~
une fonction de a~~~~, ...,En
opérant
de même avec tous les termesqui
contiennent en facteurdx1 dx3,
... yon Blet finalement o/ sous la forme
tous les coefficients où l’un des indices est
supérieur
a r~, étant nuls.Puisque
laforme
03A3A"ikldxidxk clx,
est aussi une différentielletotale,
la relationgénérale
donton s’est
déjà
servi à deuxreprises
prouve que ces coefficients nedépendent
que des variables .... .~~,. Cette formepeut
donc elle-mêmes’écrire, puisqu’elle
ne ren-ferme que les r variables x~, ..., et leurs
différentielles,
et finalement on a ramené ~u’ à la forme
symbolique
Soit « = x1
clQ
+ ... + x’,,cl, H,,;
la dérivée de la forme 03C9 - [) est identi-quement nulle,
et par suite onpeu
écrireclR
..., il~~ H~,
__1 étant des différentielles totalessymboliques.
,On aura une forme réduite où le nombre des termes sera le
plus petit possible
en
prenant
pour r le nombreminimum 03C1
définiplus
haut(n" 3), qui
estégal
à Ildiminué du nombre de dimensions des
intégrales
de a~’=o pourlesquelles
cenombre est maximum.
’
[5]
Onpeut
aussi étendre aux formessymboliques
la théorie du facteur inté-grant.
Soit t (o une formesymbolique
dedegré
p ; unefonction
des variables indé-pendantes
x1, x2, ..., est unfacteur intégrant
pour 03C9 si leproduit
03C9 est une diffé- rentielle totalesymbolique.
Pour soit un facteurintégrant,
il faut et il suffitque l’on ait
identiquement
En
égalant
à zéro les coeflicients des différents termes, on a unsystème d’équa-
tions linéaires
(mais
nonhomogènes)
parrapport
aux dérivéespartielles
dupremier
ordre de la fonction î, = Ces
équations
doivent êtrecompatibles, ponr qu’il
"existe un facteur
intégrant
pour (o. S’il en estainsi, l’intégrale générale
de cesystème
est de la forme
î,1
étant uneintégrale particulière,
(~’ une fonction arbitraire etfi, f=,
..., lesq
intégrales
distinctes d’unsystème complet,
que l’on déduit deséquations
obtenuesen
supprimant
les termesindépendants
de î, dans lesystème précédent.
Si ce sys- ternecomplet
sE’ t à~f ~x
~’xi= o(i
=1, 2, ... ,n.),
, il existe un seul facteurintégrant
distinct ;a = e03BB1, et
î.,
s’obtient par unequadrature.
Dans le casgénéral,
oÙ il existeune infinité de facteurs
intégrants
pour ~~, toutes les fornnes ,’
sont des différentielles
totales symboliques, quelle
que soit la fonction II. Il en est ainsi enparticulier
de la forme ej~~~~. Mais doit aussi être unedifférentielle
totale et l’on a parconséquent
’ On aura de même
03A9df2 = o, 03A9dfa = o,
et par suite Q estégale
à unproduit symbolique
... ,la
forme II étant aussi une différentielle totale. On re-marquera
quelorsqu’il y
aplus
d’un facteurintégrant
distinct pour 03C9,l’équation
admet des
intégrales
à n - idimensions;
si ~,i sont deux facteurs in’té-grants d istincts, l’équation 2 1
= Creprésente
une familled’intégrales
à. n - r di-rncnsions.
.Les formes pour
lesquelles
le facteurintégrant
a leplus
hautdegré
degénéralité possible sont
les formesreprésentées symboliquement
par unproduit
de différen-tielles totales telles que k
df1 df2
... Il en eslainsi,
enparticulier,
si p = n - r, et l’on est ainsi amené à la théorie du derniermultiplicateur
de Jacobi.Soit,
commeplus haut,
Fellation qui exprime
que ;~,U~~,_1 est une différentielle totalesymbolique
est diffé-rente, suivant la
parité
de n2).
Si n estimpair,
cette condition estet,
si n estpair,
Dans le
premier
cas, est unmultiplicateur pour
lesystème d’équations
diffé-rentielles ..
dont
l’intégration
donne lesintégrales
del’équation
03C9n-1 df=o. Dans le second cas,~, est un
multiplicateur
pour lesystème
qui
doitremplacer
leprécédent.
On voit
.immédiatement, d’après cela,
que la connaissance de n - 2intégrales premières
et d’unmultiplicateur permet
d’acheverl’intégration
par unequadrature.
Supposons
en effet que l’on ai t effectué unchangement
de variables tel que y1, y2, ... , , soient les n - 2intégrales premières connues;
est unmultiplicateur,
est une différentielle totale
symbolique qui, après
lechangement
devariables, prend la
formePour que la dérivée de soit
nulle,
il est nécessaire que l’on aitet en
posant
on a aussi
z est donc une nouvelle
intégrale
declf =
o.- On a étendu la définition du
multiplicateur
de Jacobi auxsystèmes complètement intégrables.
Aupoint
de vue où nous nousplaçons,
cette extension est immédiate.Soit l
un
système complètement intégrable
de séquations, équivalent
ausystème
f1, f2,
... ,f8
étant s fonctions distinctes. On ale déterminant 0394 des coefficients étant différent de zéro. Considérons le
produit
symbolique
toute fonction des variables
(x4,
..., tclle que 03A9 soit un;différentielle
totalesymbolique
est unmultiplicateur
dusystème 1 J~.
Il est facile de voirqu’il
existeune infinité de
multiplicateurs
et de trouver leurexpression générale. Imaginons
enefret que l’on effectue un
changement
de variables defaçon
que y~, y~, ..., yÇ soient desintégrales
dusystème (r.’)),
y,~ fi,
...,, ~~,~ ~ f,;
leproduit symbolique
Q devient0394dy1
dy2
...dy,,
e l’on aPour que
( 03A9’)
soitidentiquement nul,
il faut et il suffit queu,!
Medépende
que de y1, y2, ..., Lequotient
de deuxmultiplicateurs
distincts encore une inté-grale du système (I5).
La connaissance d’un
multiplicateur
est de la même utilité que pour unsystème d’équations
différentielles. Si on connaît s - iintégrales premières
et unmultipli- cateur ,
onpeut,
commeplus haut,
faire unchangement
de variablesqui
ramèneà la forme ’
Puisque
est une formedérivée,
on a les relationset on aura une nouvelle
intégrale
par unequadrature (’)
(’)
Le théorème fondamental de la théorie dessystèmes complets
peut aussi sc rattacher facilement à l’étude des formessymboliques.
Soit, f’(;x°,, ,~~,.... , .r,~)
uneintégrale
communeaux deux
équations
.ou lcs coefficients
_1;, 13l
sont fonctions de ces rt variables. Considérons la formesymbolique
..où dx1dx2...dxu dxidxk le
produit dx1 dx2...dxn,
ou ton auraitsupprime
les deux[6]
Leproblème
del’intégration
del’équation peut
êtreposé
d’unefaçon
un peu
différente,
enemployant
lelangage géométrique,
de la mêmefaçon
que M. Cartan dans ses travaux sur lessystèmes
de Pfaff.Etant
donnée unemultiplicité
~~1"__~,
définie par les réquations
distincteset un
point
..., sur cettemultiplicité,
un élément linéaire e de cette mul-tiplicité
issu de cepoint
est défini par unsystème
de valeurs ..., veri- flan les r relations.L ensemble des éléments linéaires issus d’un
point
sur unemultiplicité ?~I,~-,,
àn --- l~ dimensions forme une
multiplicité plane
à n - i~ dirnensionsqui
est déter-minée par n - n éléments linéaires
distincts, c’est-à-dire n’appartenant
pas à unemultiplicité plane
~t moins de n - /’ dimensions. Soientun
système
de p éléments linéaires distincts issus d’unpoint
x2, ..., Nous dirons ces p éléments linéaires son en involution relativement àl’équation
03C9 = o, s’ils vérifient la relationla sommation étant étendue a toutes les
combinaisons ~ àp
des npremiers
nombres.Une
multiplicité intégrale
del’équation
03C9=opeut
être définie comme une multi-plicité
telle que p éléments linéairesquelconques
de cettemultiplicité,
issus d’unmême
point,
soient en involution relativement àl’équation
03C9=o. Il est, clair quefacteurs et les autres facteurs conservant leurs
places.
On vérific aisément que leproduit symbolique 03C9n-2 df
est nul.si f
est uneintégrale
dusystème (?).
Touteintégrale
de ce
système
annule donc aussi leproduit symbolique
03C9’n-2 df; endéveloppant
ce pro- duit. on trouveque f doit
satisfaire il la nouvelleéquation
’toute
multiplicité
à moins de p dimensionspeut
être considérée comme une inté-grale puisquelle
admet auplus p -
1 éléments linéaires distincts en unpoint
nonsingulier.
Tous les déterminantsqui figurent
dans la relation sont donc nuls.Si
l’équation
03C9=o admet unemultiplicité intégrale
àplus
de p dimensions .(j~ >p),
est aussi uneintégrale
del’équation
~,~’= o. Prenons en effet sur unevariété
quelconque
; étendue à cette variété estégale, d’après
la formule de Stokesgénéralisée,
àl’intégrale 03C9,
étendue a la variétéfermée u p dimensions
11’r~ qui
limitellr~ ~ .
Mais cette variétéMf appartient
àdonc
on a 03C9 = o. Il en est donc de même de03C9’,
et par suite p + I éléments~
«p~-i
’linéaires distincts de la
multiplicité
sont en involution relativement àl’équa-
tion = o. Ce résultat
peut
du reste s’établir directement de la mèmefaçon
que laproposition classique
sur lesintégrales
d’uneéquation
de Pfaff : deux éléments linéairesquelconques
d’unemultiplicité intégrale Mr(r> J)
d’uneéquation
de Pfaffvérifient le résultat obtenu en
égalant
à zéro le covariant bilinéaire.Il serait sans doute
possible,
enprocédant
comme lI. Cartan dans ses recherchessur les
systèmes
dePfafi’,
de se servir de ces considérationsgéométriques
pour obtenir l’ordre maximum desintégrales
et depréciser
leurdegré dé généralité.
Jene
m’occuperai
pas de cettequestion
dans ce Mémoire. Je vais seulement définirquelques intégrales singulières;
cette définition repose sur une remarque presque évidente. Pourqu’une multiplicité M
soit uneintégrale,
il faut et il suffitqu’en chaque point
il yait p
éléments linéaires distincts en involution. Eneffet,
si la rela- tion(I ~)
est vérifiée par p éléments linéairesdistincts,
elle le sera aussi par p élé- ments linéairesquelconques
de lamultiplicité plane qu’ils déterminent, puisqu’ils
se déduisent linéairement des p
premiers.
Celaétant,
nous dironsqu’un
élémentlinéaire est
singulier,
s’il est en involution avecp-I autres éléments linéairesquel-
conques de
même origine.
Pourqu’un
élément linéairedx2,
... , soitsingu- lier,
il faut et ilsuffit, d’après
la condition{I ~), qu’il
vérifie toutes les relations»
quels
que soientles p -
iindices x~,
x~, ..., Il existe des élémentssinguliers
si.ces
équations (18)
se réduisent à moins de néquations
linéairementdistinctes,
etdans ce cas seulement. Il est
clair, d’après
la définition même des élémentssingu- liers,
que ceséquations (18)
forment unsystème
covariant del’équation
relativement a tout
changement
de variables. Si par la transformation(5)
cj devientle
système (18)
estremplacé
par lesystème
Nous dirons que le
système
formé par leséquations (18),
est lepremier
sys- tème associé àl’équation
co = 0.Si le
système Si
contient moins de néquations
linéairementdistinctes,
il existedes courbes
1’, dépendant
de constantes ou defonctions arbitraires,
dont tous les éléments sontsinguliers;
ce sont les courbessingulières.
Toutemultiplicité Mp
com-posée
de courbessingulières
est uneintégrale
del’équation
~,~ = o. Prenons eneffet,
en un
point quelconque
de p éléments linéairesdistincts, parmi lesquels
l’élé-ment linéaire de la courbe
singulière qui
passe par cepoint. Cesp
éléments linéaires sont eninvolution,
et celasuffit,
on l’aremarqué,
pourqu’il
en soit de même dep éléments linéaires
quelconques
de Donc1I~
est uneintégrale.
On
peut
définir de même dessystèmes singuliers
formés de deuxéléments,
detrois éléments
distincts,
..., etc. Nous dironsqu’un système
de élémentslinéaires distincts
(dx1, dx2,
... ... , estsingulier
si les élé-ments associés
à p-2
autres éléments linéairesquelconques
de mêmeorigine
forment un
système de })
éléments en involution. Il faut et il suint pour cela queces deux éléments vérifient toutes les relations
quels
que soient les p - 2 indices x,, «~z,... , ~cn_2.
Si lesystème S2
formé par leséquations
,admet des
intégrales
à deux dimensions tous lescouples
d’éléments linéaires de mêmeorigine
sur cesmultiplicités
forment dessystèmes singuliers
de deuxélé-
ments. Il est clair que ce
système S2
est aussi unsystème
covariant del’équation
~~==o, et on démontrerait comme
plus
haut que toutemultiplicité
iengendrée
par des
multiplicités
m2 est uneintégrale
deEn continuant pour
trois, quatre éléments, etc.,
on définirait de même dessystèrnes S;p S4,
... ,d’équations
de mêmeforme,
dedegré 3, 4,
... , p - i respec-tivement, qui
sont des covariants del’équation
Enpartant
de la forme dérivéeco’,
on définit de la mêmefaçon
une autre suite desystèmes
covariantsS’1, S’2,
...,S’p
attachés àl’équation 03C9=0.
Les deuxsystèmes SI
etS’1, qui
sont dessystèmes
dePfaff, jouent
un rôleimportant
dans la suite de ce travail.[7]
Onpeut
vérifier comme il suit l’existenced’intégrales singulières ap
dimen-sions
quand
lesystème S,
se compose de moins de néquations
distinctes. Il existe alors des courbessingulières dépendant
de ii - iconstantes arbitraires,
car si l’onajoute
aux r~ - réquations
deS.
r~- ~ iéquations
demême
choisies defac00FF.c}o
à former avecSi
unsystème qui peut
être résolu parrapport à
n - I des différen- tielles on obtient unsystème
de n - 1équations
différentielles ordinaires. Les courbesintégrales
de cesystème
sont évidemment des courbessingulières.
Si l’on achoisi le
système
desvariables indépendantes
defaçon
que leséquations
de cettefamille de courbes
singulières
soitprécisément
les
équations
dusystème Si
doivent être vérifiéesquand
on y faitTous les coefficients A03B11 03B12...03B1p-1 n sont donc
nuls,
et ladifférentielle dxn
nefigure
pas dans 03C9. Il est clair que la
multiplicité Mp représentée
par leséquations.
où
... , Llp sontp paramètres auxiliaires,
est uneintégrale
! o,quelles
que soient les fonctions ~~, car tous les déterminantsqui figurent
dans cetteéquation
sont
nuls, puisqu’ils
ne renferment queles
dérivéespartielles
de ...,Inversement,
si l’onpeut
choisir les variablesindépendantes
defaçon
que (o ne renferme que n -1 i différentielles .... leséquations
deSi
ne renfermentque ... , Ce
système comprend
donc auplus 11
- Iéquations
linéai-rement distinctes, mais elle
peu
en contenir moins.- Soi mue forme
symbolique
du seconddegré
’
Le
système S1
est formé des néquations
Pour que ce
système Si
admette d’autres relations quedxi=o,
il faut et il suffitque le déterminant