A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
J ULES D RACH
Sur le problème logique de l’intégration des équations différentielles
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 2
esérie, tome 10 (1908), p. 393-472
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SUR LE PROBLÈME LOGIQUE
DE
L’INTÉGRATION DES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES,
PAR M. JULES
DRACH,
à Toulouse.
INTRODUCTION.
1. Considérons un
système
différentieldonné,
formé d’un nombre limitéd’équations S,
rationnelles par rapport à tous les élémentsqu’elles
renferment : variables x,, ..., x,~, fonctions inconnues Z t, ..., Z p de ces variables et dérivées des z par rapport aux xjusqu’à
un ordre h. Onsait par
desprocédés réguliers,
sur
lesquels
iln’y
a pas lieu d’insisterici,
reconnaître au bout d’un nombre limitéd’opérations, assignable
àl’avance,
si lesystème S
admet dessolutions z1,
..., zpqui
sont des fonctions des variablesindépendantes
x, , ..., xn etquelle
est lagénéralité possible
de ces solutions an sens deCauchy.
On peuttoujours
déduirede S un
système 03A3 composé d’équations rationnelles,
d’ordre auplus égal
à K par rapport aux dérivées des ~, et tel que toutes leséquations
rationnelles d’ordre(K + H)
vérifiées par toutes les solutions de03A3,
c’est-à-direconséquences
néces-saires des
équations ~,
se ramènent à celles obtenues en dérivantsimplement
H foisles
équations
d’ordre K dusystème
S.Supposons
cesystème S,
dont la solutiongénérale
au sens deCauchy
a uneétendue
précisée,
formé effectivement.Le
problème logique
del’intégration
ou encorel’intégration logique
dusystème E,
consiste :10 A reconnaître
quelles
sont les diverses classes de solutions dusystème E, chaque
classe étant caractérisée par les arbitrairesqui
doiventfigurer
dans lessolutions
considérées;
2" A former pour chacune de ces classes un
système
rationfiel~’,
vérifié par les solutions de cette classe et où les arbitraires de ces solutions sont mises en évi-dence ;
.394
3° A
distinguer
autant quepossible
entre les solutions d’une même classeC, d’après
l’ensemble des relations rationnellesqui
lient ces solutions aux va-riables
indépendantes
et à leurs dérivées relatives à ces variables.1...’ étude en bloc des solutions des diverses classes et des liaisons
qu’elles
ontentre elles donnera une classification naturelle de toutes les transcendantes z
qui
peuvent satisfaire à un
système 03A3.
Desexemples précis
en montreront tance.Pour éclairer ces
généralités,
examinons le cassimple
d’uneéquation
où l’on suppose
f ~x, y)
rationnel. Il y a seulement deux classes de solutions ydépendant de x,
cellesqui
sont déterminées et cellesqui dépendent
d’uneconstante arbitraire.
Pour tcne solution déterminée toute relation rationnelle entre x,
y,, y~,
...se ramène à une relation rationnelle
si donc il en existe une, la solution y, est
algébrique.
Pour un
système
de deux solutions déterminées y,, y2, toute relation ration- nelle en x, y,, yz,y;, y2,
... se ramène de même àon aura donc à étudier ces relations. Des
problèmes analogues
seprésenteront
pour trois solutions déterminées ou pour un
plus grand nombre ;
laquestion dépendra
essentiellement du nombre des solutionsexplicitées,
c’est à-direrepré-
sentées par un
signe explicite
introduit dans le calcul.Une solut.ion y - c~
(x, C) dépendant
d’une constante Cdonne,
si on la résoutpar
rapport
à la constante, une relationoù la fonction des deux
variables z
doit satisfaireidentiquement
àl’équation
linéaire aux dérivées
partielles
La connaissance d’une solution
particulière ,~
de cetteéquation
donne touteautre solution sous la forme
On a donc
simplement
à chercher s’il existe des solutions ~qui
vérifient desrelations rationnelles
non
conséquences
del’équation (2),
àpréciser
la nature des fonctions Q et à indi- quer les rapports des diverses solutions ~.Deux notions fondamentales sont à la base de toute recherche
d’intégratio/i logique,
celle d’irréductibilité et celle deprimitivité (1).
Un
système
rationnel~,
aux variables x,, ..., x", où les inconnues z,, ..., zpsont
figées,
ainsi que les arbitraires dont elles doiventdépendre, (c’est-à-dire
oùla classe des solutions est
précisée),
est dit irréductible si touteéquation
ration-nelle entre les z, les x et les dérivées des z d’ordre
quelconque, compatible
avecles
équations E,
c’est-à-dire formant avec E unsystème
E, admettant des solutions de la même classeC,
est uneconséquence
nécessaire deséquations
de E. Elle estalors
également
vérifiée par toutes les solutions de E de la même classe :je
disque ces solutions sont, dans le domaine de rationalité
formé
pan x, , ..., , Zt, , ...,zp et les
dérivées z, des transcendantes de même nature.Si le
système ~
estréductible,
onpeut ajouter
à seséquations
deséquations
nouvelles,
c’est-à-direqui
n’en sont pas desconséquences nécessaires,
et obtenirdes
systèmes
E, vérifiés par certaines solutionsdes
de la classe considérée. Onpeut
doncdistinguer
entre les diverses solutions de £ de la classe C suivant lanature des
systèmes
E, .L’intégration logique
de Eexige qu’on
pousse cette dis-tinction aussi loin que
possible,
c’est-à-direqu’on
ne s’arrête quequand
on auraobtenu des
systèmes .
irréductibles.Un théorème de M. Tresse
(2) permet
d’affirmer à l’avance que de tels sys- tèmesE,
existenttoujours.
Leurformation effective
demeure restreinte à descas très
particuliers.
Il y aura lieu évidemment d’étudier les relationsqui
liententre elles les solutions des divers
systèmes
S,.Supposons qu’on
ait unsystème £ irréductible ;
nous savonsdéjà
que pour enfaire
l’intégration logique
il fautétudier,
outre lesystème £
où une seule solu- tion..., zp)
estexplicitée,
lesystème (~, ~’)
vérifié par deux solutions(Zt,
...,zp), (z~,
...,zp)
de la même classeC,
lesystème (E, E’, ~") vérifié par
trois solutions
(z), (z’), (z")
de la classe C et ainsi de suite. Dansquelques
cason saura limiter le nombre des
systèmes
à considérer : ce sont ceux où il existe dessystèmes fondamentaux
de solutions(3).
(1) J’ai introduit de manière tout à fait générale ces deux notions dans un travail publié
aux Annales de l’École Normale supérieure, 1898;
cf.
p. 2g5 et suivantes : Essai sccr unethéorie générale de l’intégration et sur la
classification
des transcendantes.(2) Sur les invariants
différentiels
des groupes continus detransformations
(Actcc mathematica, t. XVIII).(3) Cf. Essai sur une théorie générale de l’intégration, etc. (Annales de l’École Nor- male supérieure, 1898, p. 309).
Une autre
question
fondamentale se pose pour toutsystème
irréductible £ :soient t, , ...,
tq
unsystème
de fonctions desarguments
x, z, ...qui figurent
dans £ ou de leurs dérivées
jusqu’à
un ordre déterminé(ces arguments
étantregardés
comme autant de variablesindépendantes),
définies par unsystème différentiel irréductible
T de relations rationnelles en x, z, , ..., t, ,~t ~(~z ~x), ....
L’ensemble des relations
(E, T) permet toujours,
par desprocédés réguliers,
d’obtenir un
système
U ne renfermantplus
que les variables x,, ..., x,~ et les inconnues t,, ...,tq
avec leurs dérivéesd t
, ... : : cesystème
U est certainement irréductible. En dehors deséquations U,
onpeut
déduire deséquations (E, T)
unsystème
différentiel V définissant ..., z p comme fonctions des arguments x, f,, ... , > de sorte que le
système (U, V)
soit entièrementéquivalent
ausystème (E, T).
Lesystème
V où l’onregarde
lesarguments
x, t,dt
~ ... comme desvariables
indépendante-s
estégalement
irréductible pour les solutions z de la classe C considérée.Passer de
( ~, T)
ausystème ( U, V),
c’est résoudre leproblème
de lamation T pour le
système
irréductible E.Dans le cas
général,
la solution t,, ...,tq
deU, dépend
au moins des mêmesarbitraires que la solution
générale
de03A3;
elle peut êtreplus étendue,
c’est-à-dire comporter unplus grand
nombre de constantes ou de fonctions arbitraires des mêmes arguments ou même des fonctions arbitraires nouvelles.Toutes les fois où
quel
que soit lesystème
irréductibleT, qui
définit les t aumoyen de x, z,
d y
, ..., le système U a au moins des solutions tde même géné-
ralité que les solutions z du
système 03A3,
nous dirons que ce dernier estprimitif.
Le
système 03A3
n’est doncimprimitif
que s’il existe des fonctions t de x, z, dx~z
, ...,qui
forment la solutiongénérale
d’unsystème
irréductibleU plus simple
que E(nous
entendons par là que la solutiongénérale
de V comporte moins d’arbitraires que cellede 03A3;
onpréciserait
aisément danschaque
casparticulier).
Dans ce cas la transformation
(z, t)
définie par Tdécompose
leproblème
de larecherche des z à
partir
des x en deux autres : recherche des t àpartir
des x,recherche des z à
partir
des t,qui
seront l’un et l’autre relatifs à dessystèmes
irréductibles
plus simples
que 03A3.Ces
généralités
s’éclairent parquelques exemples :
Uneéquation
du secondordre
où f
est, pour fixer lesidées,
rationnel en x, y,y’, regardée
comme définissantune fonction y de x et de deux constantes
arbitraires,
esttoujours
irréductibleau sens que nous avons
adopté.
Si l’on pose? étant rationnel en x, y,
y’,
t, onpeut déduire,
pardifférentiation,
et éliminer
y, y’
entre ces troisrelations,
c~est-à-dire obtenirpour ~
uneéqua-
tion
dont la solution t
dépendra
aussi de deux constantes arbitraires. Ilpeut
arriver que l’élimination de y ety’ puisse
se faire entre les deuxpremières relations ;
nous dirons alors que
l’équation
estimprimitive
et lesystème
des deux relationscaractérise cette
imprimitivité.
Il est clair
qu’une
relation entre x, y,y’, t, t’,
..., d’ordresupérieur
à zéro parrapport
aux dérivéesde t,
ne peutjamais
conduirepour t
à uneéquation
d’ordreinférieur à 2. Il
n’y
a donc pas d’autre casd’imprimitivité.
Des conclusions différentes s’offrent
lorsqu’on regarde
comme définissant une
fonction y
de xdépendant
seulement constanteLa relation
olt z
désigne
cette constante,peut toujours
être écriteet la fonction est
uniquement assujettie à
vérifier les deux relationsoù y’
est une inconnue auxiliaire.inéquation
du second ordre en z ainsiobtenue,
dont nous avons à étudier lessolutions
particulières,
peut n’être pas irréductible à cepoint
de vue. On diradans ce cas que
Inéquation (t)
est réductiblequand
on laregarde
comme définis-sant des solutions y
dépendant
d’une seule constante.Il existe alors une relation rationnelle entière entre x, y,
y’
satisfaisant à une identité
on NI est une fonction rationnelle convenable de x, y,
y’.
Si
l’équation (i)
est irréductible pour lessolutions y dépendant
d’une- constante, ellepeut cependant
êtreimprimitive
dans le cassignalé plus
haut.Enfin, ajoutons
que le cas où l’on définitimplicitement
les solutionsdépendant
de deux constantes par un
système
où les constantes sont mises en
évidence,
conduit àremplacer l’équation (t)
par
l’équation
aux dérivéespartielles
dont on
explicitera
simultanément deux solutionsparticulières
a~x,
y,y’),
b
~ x,
y,y’).
Dans le domaine des éléments x, y,y’,
cc,b, d ‘~
~ . ~ . lesystème
n’est pas nécessairement
irréductible ;
l’étude de cesystème
nous conduira à desconclusions
importantes,
enparticulier
à une classificationprécise
deséquations
du second ordre basée sur la nature du
système irréductible,
leplus simple, qui comprend
leséquations (3).
Ce
système,
leplus simple,
est à la fuis irréductible etpuim.iti f.
II. Le travail actuel est consacré essentiellement à
l’intégration logique
des ’équations
linéaires aux dérivéespartielles
’dont les coefficients
A, ,
...,Ali
sont rationnels en x, x,, .. ,, x,t ou encorealgé-
briques,
c’est-à-dire rationnels dans un domaine~6,,
...,9h~
défini par unsystème
irréductible de(k + i) équations
auplus
Les résultats obtenus s’étendraient d’ailleurs immédiatement à un domaine de rationalité
[R]
biendéfini,
c’est-à-direcomprenant
des fonctions transcen- dantes définies en x, x,, ..., XIl par un ouplusieurs systèmes
différentiels irré- ductibles.Les éléments .~,, Z2, ..., zn d’un
système fondan’lental
de solutions del’équa- tion (1)
satisfont à des relationsoù les D sont des déterminants fonctionnels
convenables, qui
les définissent àline
transformation ponctuelle
d’autres termes, lesquotients D‘
sontles invariants différentiels du groupe
ponctuel général r,~
étendu en
regardant
les z comme fonctions de(n -E-1)
variables x, x,, .. ,, x,l nontransformées.
On
démontre,
sansdifficulté,
que tout autre invariant différentiel du même groupe, rationnel parrapport
aux éléments z1, ..., zn~z1 ~x1, ..., ~zn ~xa ...,
est unefonction rationnelle des
quotients D‘
et de leurs dérivées.Sj le
système (2)
estirréductible,
c’est-à-dire si toute relation rationnelleentre z1, ..., leurs dérivées , ..., d’ordre
quelconque
et lesvariables, compatible
avec leséquations (2) (c’est-à-dire
vérifiée par unsystème
fondamentalan
moins),
en est uneconséquence nécessaire, je
dis quel’équation (i)
estgénérale.
Tous les
systèmes
fondamentaux sont des transcendantes de même nature ; cesont les fonctions de
(n
+i)
variables attachées au groupeponctuel général
rn.Si le
système (2)
estréductible,
c’est-à-dire s’il existe des relatinns rationnellescompatibles
avec leséquations (2 )
sans en être desconséquences nécessaires,
onpeut
distinguer
entre les diverssystèmes
fondamentaux.En
ajoutant
aux relations(2)
les relations nouvelles dont nous admettonsl’existence,
on formera unsystème (S) qu’on peut
tout de suite supposer il’réduc- tible.Aux divers
systèmes
fondamentauxcorrespondront
diverssystèmes (S) ;
ils’agit
de choisir celuiqu’on regardera
comme leplus simple.
’Pour
cela,
s’il existe dessystèmes (S)
renfermant deséquations
d’ordre zéro(c’est-à-dire
rationnelles en :,, . , .,:n),
onprendra
tous ceux,So, qui
en renfer-ment le
plus grand nombre ; parmi
ceux-là onprendra
tous ceux,S~, qui
renfer-ment le
plus grand
nombred’équations
dupremier ordre; parmi
ceux-là onprendra
tous ceuxqui
renferment leplus grand
nombred’équations
du secondordre et ainsi de suite
( ~ ).
On obtient aussi des
systèmes (Sp) qui
déterminent tous un même ensemble de dérivéesjmincipales ( au
sens de MM.Méray
etRiquier).
Onpeut former, jusqu’à
un certain ordre assezgrand,
une résolvantealgébrique qui
définit unecombinaison linéaire et
homogène
à coefficients rationnels de ces dérivéesprinci- pales
au moyen des élémentsparamétriques;
si lessystèmes (Sp)
donnent lieu à des résolvanles dedegrés différents,
onprendra enfin, parmi
eux, ceux,(E~, qui
donnent des résolvantes de
degré
minimum.Ce sont ces
systèmes (03A3)
quej’appelle systèmes
irréductiblesréguliers;
lenonibne des
équations
dechaque
ordre et ledegré
de la résolvantealgébrique correspondante
sont les mêmes pour tous cesOn
pourrait
encore dire que cessystèmes (S)
sont à la fois irréductibles etprimitifs;
aucune transformationdéfinie par un
système
différentiel irréductible et rationnelquelconque,
nepeut
augmenter
le nombre deséquations
dusystème (E) qui
sont d’un ordre donné en conservant les nombresqui correspondent
aux ordres inférieurs. Cetteimpossibi-
lité suffirait à établir que le
système
irréductiblerégulier, ~, qui
définitlesy
enpartant
des x, est au sensplus général adopté plus haut;
nous le mon-trerons dans une autre
partie
duprésent
travail.Les
systèmes
irréductiblesréguliers
sontsusceptibles
d’une formeremarquable qui justifie
leur choix.Supposons
d’abordqu’il
existe kéquations
distinctesd’ordre
zéro,
dans lesystème (S) ;
ellespourront
s’écriresimplement
où les
Ri
sont des fonctions rationnelles dans le domaine choisi. On pourra en conclurequ’en adjoignant
les relationsprécédentes, algébriques
en x, x,, ...,~, a,, ..., les éléments ,~.k+,, ..., ~n sont des solutions formant un
système fondamental
d’uneéquation
linéaire à(n
- k +1 ) variables,
par
exempte,
dont les coefficients sontalgébriques
parrapport
à ces variables etdépendent
des k z1, z2, ..., zk.(.) D’après une remarque de Lie, un
système
(S) renferme certainement deséquations
d ordre au
plus égal
à trois.On
peut
donc se borner à considérer dans un domainealgébrique,
deséqua-
tions linéaires dont les coefficients
peuvent dépendre
d’un ou deplusieurs
para-mètres et
qui ne possèdent
aucune solution rationnelle(1).
Les
équations
dusystème
irréductibleirrégulier peuvent
se mettre sous laforme canonique
dans
laquelle
les 03A9i sont des invariantsdifférentiels, indépendants,
d’ungroupe
r, formant
pour ce groupe unsystème complet
d’invariants et les aides
fonctions
rationnelles de x, x, , ..., xn dans le domaine de rationalitéadopté.
Les transformations
(z, Z)
du groupe r sont entièrement définies par les relationsqui
nedépendent qu’en
apparence des variables x,, ..., xn. Ilsuffit,
parexemple, d’y
faire xi = zi pour obtenir sous leur formecanonique
leséquations
dedéfini-
tion des transformations finies de
r,
au sens de Lie.J’ai
appelé
le groupe r groupe de rationalité del’équation spéciale (i) il possède
lespropriétés
fondamentales du groupe de rationalité d’uneéquation algébrique :
:t ° Tout invariant rationnel de r est
égal
à unefonction
rationnelle des variables x, x, , ..., x,l, dans le domainechoisi;
2° Toute
fonction
rationnelle de z,, ..., Zn et de leurs dérivéesqui
estégale
à unefonction
rationnelle des variables dans le domainechoisi,
est uninvariant rationnel de I’.
Les transcendantes z,, ..., Zn sont
alors,
pardéfinition,
desfonctions
de( n
+1 )
variables attachées au groupe r.On doit observer que le groupe de rationalité n’est déterminé
qu’à
certainestransformations
près;
il est clair que toute transformation(z, z’) qui change
unsystème
irréductiblerégulier (E)
en unsystème
de même nature(~’), change
legroupe r en un
groupe homologue
I’’qui
sera le groupe de rationalité pour les solutions z’ de(~’).
Il faut et il suffit pour cela que leséquations
de(r)
soienttransformées par
(z, z’)
enéquations
rationnelles de même ordre.Une méthode
nouvelle, exposée longuement
auChapitre
II duprésent travail,
permet de retrouver et de
compléter
lespropositions précédentes.
(’) Cette restriction est commode sans être indispensable.
Soit
P ( Z ,
unpolynôme
entier parrapport
aux variables ~~, x,, ..., xn,à /z lettres
Z,,
...,7,l qui
serontregardées
comme des fonctions de x, x,, ..., x,l et à leurs dérivées d’ordrequelconque
relatives aux n variables x, , ..., xn. Sil’on
regarde
les Z comme des fonctionsindépendantes
de n éléments nouveauxâ,, ..., .:"
(qu’on
neprécise
pasdavantage)
et si l’on exécute les transforma- tionson pourra
toujours
écrire une identitéoù les
li(Z, y)
nedépendent
que des Z et de leurs dérivées parrapport
aux zet les
~-)
que des variables et des dérivées2014
nous supposerons que le h est leplus petit possible,
cequi exige
queles li
d’unepart, les
d’autre
part
ne soient liés par aucune relation linéaire ethomogène
à coefficientsconstants.
qui
sont alors définis à une transformation linéaire ethomogène
à coefficients constants
près,
seront dits coordonnées dupolynôme
P. Leur intro- duction met enévidence,
defaçon particulièrement simple,
la manière dont secomportent
lespolynomes
enZ, ,-)
, ...quand
on exécute sur les Z une transfor-mation
ponctuelle quelconque.
’Si l’on
désigne
parL/(Z)
ce que devient-r- )
dansl’hypothèse
où les zsont
égaux
aux Z de mêmeindice,
on a évidemment aussiD’autre
part,
si les â’ sont des fonctionsquelconques des z,
on a encored’où l’on conclut que la
tranformation (z, z’)fait
subiraux 03BEi et aux li
deuxtransformations
linéairesSans insister sur l’étude
générale
des fonctions rationnelles enZ, ~
, x dans legroupe
ponctuel général
r,i des transformations(Z, z),
faite enpartant
de là :groupe des transformations
qu’admet
lepolynôme P, permutations
despolynomes
P entre eux, formation des
équations
différentielles vérifiées par Pquand
on yregarde
les z comme donnés et les Z commearbitraires,
etc...,je
veux montrercomment on tire
parti
des coordonnées de P pour l’étude deséquations ,
linéairesaux dérivées
partielles.
Supposons
que les élémentsZ,,
...,Zn
constituent unsystème
fondamentaldéterminé,
pour uneéquation
dont les coefficients
appartiennent
à un domainealgébrique
de rationalité[R],
et que, de
plus,
lepolynome
P satisfasse à une identitéqui
est la condition nécessaire et suffisante pour quel’équation unique
forme avec les
équations
un
système complètement intégrable.
On en peut conclure que les éléments z,, ..., zn,
qui représentent
unsystème
fondamental
quelconque,
satisfont aux identitésou encore que les
équations
sont
toujours vérifiées,
pour un choix convenable des par unsystème
fonda-mentat
particulier quelconque.
Si l’on veut que le
système précèdent
admette la solutionqui,
pour satisfait aux conditionsil suffit de poser
et de calculer les seconds nombres au moyen ..., Zn en partant des formules
Pour que le
système précédent
soitr~ationnel,
il suffit deprendre
unsystème
fondamental
qui
pour x = xo satisfait aux conditionsoù les
Ri
sont rationnels. C’est cequi
arrivetoujours
pour la solutionprincipale
en xo, de
l’équation (t), qui
est définie parSoit maintenant un
système
irréductiblerégulier (E)
vérifiépar Z,,
...,Zn
;supposons’
que,J. usqu’ à
icn certain ondreN,
tel que leséquations
distinctesd’ordre N + N’ s’obtiennent toutes en dérivant
simplement jusqu’à
cet ordre N + N’les
équations
d’ordreN,
lesystème (03A3) renferme
k relationsentières,
ration-nellement distinctes
(1)
et faisons
les u
désignant
despolynomes
arbitraires en x, x,, ...,Mettons en évidence les coordonnées du
polynome
P en introduisant les élé-ments ~,, ..., Zn d’un
système
fondamentalquelconque
on auraet le
système (S) peut
seremplacer
par leséquations
(i) Je veux dire par là qu’aucune d’entre elles n’a pour
premier
membre un polynômeentier formé avec les premiers membres des (k - ï) autres et s’annulant avec ceux-ci.
On démontre aisément que le nombre IL des coordonnées du
polynome
P estnécessairement
égal
à(k
+y.
Si l’on avait A h on déduirait de ces relations par l’élimination des
l,
une ouplusieurs
relations rationnellesqui
seraient vérifiéespar les
éléments z,, ..., z,~d’un
système
fondamentalquelconque
et ne se réduiraient pas à des identités.Si l’on avait h = k + r, on
pourrait former,
en partant dusystème précédent,
un
système
rationnel comprenant rk relations d’un ordre auplus égal
à N. Onpeut montrer que
chaque
coordonnée dont l’indicedépasse (k + 1)
donne dansce
système
uneéquation
au moinsqui
n’est pas uneconséquence
nécessaire despremières, auxquelles
conduisent les coordonnées~,,
...,ih, ek+t quand les E
sont
rangés
dans un ordre convenable.Le
système (S)
pourra doncs’écrire,
endésignant
parai
certains déterminants formés avec les~~, X(~l),
...,(Ei)
et dont la définition est immédiateC’est la forme nouvelle que
je
voulaissignaler
pour leséquations
de(S); je l’appelle forme
normale dusystème (03A3).
De l’existence de cette forme normale on conclut que l’on peut trouver un
système (03A3’) possédant
la solution z1, ..., znqui satisfait,
pour ce - xa, auxconditions ’
où les
Ri
sont n fonctions rationnellesindépendantes.
Il suffit de poseren calculant
les 03B1i
par les formulesou l’on
remplace
les li et les-d
par leursexpressions
en z1, ..., zn.En
particulier,
il existe unsystème
irréductiblerégulier (Eo) qui possède
lasolution
principale
en x = xo, c’est-à-direqui
satisfait en cepoint
aux condi-tions
On Fobnent en
prenant
où le second membre se déduit de
~‘
en faisantLe
système
initial(S) peut s’écrire,
en faisant ~,l =7i,
et l’on passe de l’une
quelconque
de sessolutions =, ,
..., Zn à une autre solutionZ,,
...,Zn
en satisfaisantsimplement
auxéquations
qui
sont leséquations
dedéfinition
du groupe de rationalité rcorrespondant.
On reconnaît aussi là l’ensemble des transformations
(z, Z) qui
n’al tèrent pas la relationunique
P = o.Enfin,
si l’on observe que, dans la forme(Q),
leséléments
z,, ..., w,lpeuvent
être
regardés
comme arbitraires et si l’on poseon obtient la nouvelle forme
qui
prouve que les invariantsdifférentiels
du groupe de rationalité0393 (qui
sont les
premiers membres)
sont desfonctions
rationnelles des variables x, x,, ..., x~t.Cette forme Q’ est
la forme canonique signalée plus
haut.J’ajoute
encorequ’il
résulte de la définition des l(Z, d Z
enpartant
def’,
queles invariants
relatifs h Z, ~Z ~x)
du groupe rsubissent, quand
on exécute surles variables x
( non
transformées parr)
une transformationquelconque
dugroupe
ponctuel général rn,
unesiniple transformation
linéaire ethomogène;
les invariants absolus
j
subissent alors une transformationprojective.
lk+~
On
peut, d’ailleurs, toujours
choisir pour unepuissance
du déterminantfonctionnel ~(Z1, ..., Zn) ~(x1, ..., xn).
Enfin,
la considération des coordonnées d’unpolynome permet
encore, par uneméthode
algébrique régulière,
de déduire de toutsystème d’équations
ration-nelles,
vérifié par unsystème
fondamentalparticulier (z,,
..., un autresystème
rationnel(peut-être réductible) ayant
la formecanonique (Q’ )
et vérifiépar une solution
(ct,,
...,u,t);
les ta et les z sont d’ailleurs liés par unsystème
différentiel
rationnel, qui peut
être arbitraire.La
simplicité
de ces résultats meparaît légitimer
l’introduct.ionsystématique
des
éléments 03BE (coordonnées
deP)
et l(invariants relatifs
normaux cler);
c’est de leur étude
qu’on
déduira la théoriealgébrique
des groupes infinisqui
interviennent ici.
A ce propos, il n’est pas inutile d’observer
qu’en
bonnelogique
la théorie del’intégration logique
deséquations
aux dérivéespartielles (classification
destranscendantes
qui
lesvérifient)
doit êtrefaite indépendamment
de celle desgroupes continus
finis
ouinfinis
deLie,.
cette dernière nécessite la considéra- tion de transcendantesqu’il
faudrait avoir défini antérieurement et desystèmes complets d’équations
linéaires dont on doit connaître le groupe de rationalité. Le choix limitatif des groupes àéquations
dedéfinition rationnelles,
demeuretrair~e si l’on
n’adopte
pas lepoint
de vueauquel
nous nousplaçons (’ ).
En résumé le
problème logique
del’intégration
pour uneéquation
comporte
la résolution desquestions
suivantes : ,1 ° Détermination de tous les
types
r de groupes contenus dans le groupeponctuel général
fil à nvariables,
dont leséquations
de définition sont ration-nelles ;
2° Détermination du groupe f de rationalité de
l’équation (J ).
( 1 ) Toute cette théorie (problème logique de l’intégration d’un système différentiel, notion
et
propriétés
du groupe de rationalité d’uneéquation
linéaire au; dérivées partielles) a étéesquissée
dans ma Thèse. MM. Painlevé et Vessiot ayant à ce moment appelé amicalementmon attention sur l’ambiguïté de certains énoncés, la définition des systèmes irréductibles
Chaque
groupe G est caractérisé par unsystème complet
d’invariants différen-tiels ;
ces invariants sont liés aux invariants différentiels du groupe fil(qui
sontles
quotients -- )
par unsystème
résolvantqui
admet une solution rationnelle en ,x, ..., X/lquand
le groupe Gcomprend
un groupe de rationalité r comme sous-groupe. Il faut donc trouver leplus petit
groupe dont les invariantsdiffé-
rentiels sont rationnels en x, x, , ..., .x".
Le groupe de rationalité r étant connu, la nature des transcendantes Zt, ..., ~,~
attachées à ce groupe est
fixée ;
unedécomposition particulière
du groupe r meten évidence leurs
propriétés
essentielles. Elle faitl’objet
de la secondepartie
duprésent
travail.Disons,
enterminant,
que nous avonslonguement
insisté au début sur l’étudede
l’équation
dupremier
ordreOn a en
effet, là,
unexemple simple
des difficultés et desproblèmes
de lathéorie
générale.
Il’autresproblèmes qui
seprésentent
à l’occasion del’équation
de
premier
ordre ferontl’objet
d’un travailparticulier.
réguliers
auxquels s’appliquent
exclusivement les raisonnements et les conclusions de n~aThèse leur a été communiquée en octobre 1898.
La théorie, développée ici, des coordonnées de
polynomes,
a été exposée, avec l’applica-tion à la détermination de
la forme
normale d’un système irréductible régulier, dans unMémoire étendu présenté à l’Académie des Sciences en septembre 1902, malheureusement inachevé dans d’autres parties, et écarté comme tel par la Commission du Grand Prix des Sciences
mathématiques.
Dans le Mémoire couronné, M. Vessiot, en considérant les systèmes Irréductibles (S) dont
la solution générale a le nioins d’étendue
possible,
a établi également sous certaines restrictions, en utilisant les recherches de Lie et de MM. Engel et Medolaghi sur les groupesinfinis, l’existence et les
propriétés
fondamentales du groupe de rationalité d’uneéquation
linéaire aux dérivées
partielles.
Des considérations étrangères à la Science ont seules retardé
jusqu’à
ce jour lapublication
de ce travail, dont la
partie
essentielle date par suite deseptembre
I902.PREMIÈRE PARTIE.
EXISTENCE DU
GROUPE
DERATIONALITÉ.
CHAPITRE I.
. L’ÉQUATION
DU PREMIER ORDRE~=A(~,~).
I. Recherche directe des divers types de relations rationnelles
compatibles
avec- Les types obtenus
jusqu’à
l’ordre 3 donnent rationnellement en x, y la valeur de l’une des quatre fonctions __ , " , _Il
n’y en
a pas d’autres.II. Méthode
rapide
conduisant aux résultatsprécédents.
III. Méthode
générale
donnant la forme des relations rationnelles types compa- tibles avec( a )
: existence etpropriétés
dcc groupe de rationalité.IV. Comment on tire
parti
de la connaissance d’une relation rationnellequel-
conque vérifiée par une solution de
(a).
I. - RECHERCHE DIRECTE DES TYPES DE RELATIONS RATIONNELLES COMPATIBLES AVEC UNE ÉQUATION ~z ~x + A(x,y) ~z ~y
= 0.
§ 1.
Soitl’équation
où nous supposons
d’abord,
pourfixer
lesidées,
A rationnel en x et y; nousnous proposons de rechercher