A NNALES DE L ’I. H. P.
F ÉLIX P OLLACZEK
Sur l’application de la théorie des fonctions au calcul de certaines probabilités continues utilisées dans la théorie des réseaux téléphoniques
Annales de l’I. H. P., tome 10, n
o1 (1946), p. 1-55
<http://www.numdam.org/item?id=AIHP_1946__10_1_1_0>
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Sur l’application
de la théorie des fonctions
au
calcul de certaines probabilités continues
utilisées dans la théorie
des réseaux téléphoniques
par
Félix POLLACZEK.
PREMIERE PARTIE.
.EXPOSITION DES MÉTHODES DE CALCUL.
1.
Introduction ;
travaux antérieurs. - Dans cequi suit,
nous expo-serons les méthodes de calcul
empruntées
à la théorie desfonctions,
quenous avons introduites pour déterminer euectivement certaines
proba-
bilités continues
qui jouent
un rôle fondamental dans la théorie de l’encombrement des réseauxtéléphoniques.
Cependant,
avant d’entrer dans le détail de cesraisonnements,
nousavons cru utile de donner un bref
exposé
de lamanière.
bien difl’éreute de la nôtre, dont cesquestions
ont été traitéesjusqu’à présent.
Rappelons
tout d’abord que, pour des raisonsd’économie,
le nombredes éléments de
jonction employés
pouracheminer,
parexemple
entredeux centraux, un trafic
téléphonique donné,
est déterminéd’après
desraisonnements de
probabilité. Depuis
unequarantaine
d’annéesenviron,
les
problèmes
de théorie desprobabilités qui
se sont ainsiposés
ontété étudiés par les
techniciens;
enpremier lieu,
il faut citer dans cedomaine A. K.
Erlang. ingénieur danois, qui
apublié
de nombreuxarticles sur
l’appl»atioll
du calcul desprobabilités
à desproblèmes
de trafic
téléphonique [1].
Dupoint
de vuequi
nous Intéresseici,
il fautdistinguer
deuxcatégories
desystèmes téléphoniques
entrelesquels
existent des
différences
fondamentales : i" lessystèmes
sans attentepossible
refusant tous lesappels qui
ne trouvent pas immédiatement desfonctions libres;
2° lessystèmes
à délaid’attente,
danslesquels
lesappels
n’aboutissant pas immédiatement faute de
jonctions libres,
peuvent attendrejusqu’au
moment ou ils pourront être acheminés.Erlang
a étudié les deux sortes desystèmes,
mais c’est auxsystèmes
de la
première catégorie,
ceux sans attente,qu’ont
trait les formulesqui
portent son nom et dont
j’indiquerai
ici la démonstration afin de donnerune idée du genre de raisonnements
employés
parErlang
et sessuccesseurs.
Supposons
donc deuxpoints
connectés par un faisceau de slignes téléphoniques qui
soient touteségalement
accessibles auxappels
prove-nant au hasard d’un
grand
nombre de sourcestéléphoniques.
Soit yle nombre moyen
d’appels
par unité de temps, et admettons pour sim-plifier
que ceux de cesappels qui
ne sont pas refusés faute delignes
libresdonnent lieu à des communications de durée i.
Erlang
admet que dansces
conditions,
il s’établit un «équilibre statistique »
de sorte que lesprobabilités Po, P1,
...,Ps
pour que v ‘ o, i, ..., slignes
soientoccupées,
sontuniquement
déterminées par l’intensité de trafic y, et nedépendent
pas du temps t, c’est-à-dire de l’instant tauquel
onexamine le
système ( le
faisceau delignes. )
En
imaginant
ungrand
nombre desystèmes identiques
se trouvantdans les conditions
décrites,
on peutinterpréter Pô, l’, ,
...,Ps
commeles nombres relatifs de ceux des
systèmes
danslesquels,
o, l, ..., slignes
sontoccupées
à uneépoque
donnée. Calculons maintenant les variations que les nombres relatifsl~’,,
subissentpendant
un intervalle detemps dt
en vertu des lois élémentaires de la théorie desprobabilités,
ennégligeant
toutefois toutes les variations d’ordre dt2.Or,
laprobabilité
d’un nouvelappel pendant
l’intervalle dl est et pour unsystème
à vlignes occupées, représente
laprobabilité
pour que,parini
les v communications en cours et de durée i , une seule soit terminéependant
cetintervalle; donc,
le nombre relatifP,,
décroîtra pources deux
raisons,
dePv(ydt
+vdt) pendant
notre intervalle. contre,Pv
augmenterapendant
cet intervalle deI’,,__1 ydt
et de (,v +I)dt,
ces
expressions représentant respectivement
la diminution des nombres relatifs dessystèmes
à v-I i et à v + ilignes occupées
par suite denouveaux
appels
et de la fin de communications en cours.Comme la variation totale de
Pv pendant
l’intervalle considéré estnulle en vertu de
l’hypothèse
del’équilibre statistique,
on obtientPv(y clt + v clt) - (’,,_._, Ly dt -1’,, ,_, (v + I )dt - o,
donc
( l ,> ~~~’’~‘’)l’u= YI’v-i+(v+i)L’,,n , i, ...,.s-; ~
En
ajoutant
à ces formulesl’équation
,> ~’a+n,+,.,+ L’.;-I,
’
qui exprime
le fait que la somme de toutes lesprobabilités
estégale
àl’unité,
on trouve, par un calculélémentaire,
;
(’-!) y l’., =
v! v2 vs
|v = 0, 1. ..., s (formules d’Erlang) J.~~~~~-"~~
Identmons maintenant la
probabilité
pour que vlignes
exactementsoient
occupées
avec la fraction detemps pendant laquelle
vlignes
enmoyenne sont
effectivement occupées.
Enparticulier Ps
devientalors identique
à la fraction desappels qui
n’aboutissent pas à une communi-ca tion,
doncqui
sontperdus,
ety Ps
donne le nombre desappels perdus
par unité de
temps.
Lagrandeur
laplus importante
de cette théorie estla
probabilité
de pertel’J
et enpratique, quelles
que soient lesparticu-
larités du
système téléphonique envisagé,
on s’efforce d’obtenir unPs
del’ordre de
grandeur
de I0-3.A l’aide de la méthode dont nous venons de donner un
exemple. Erlang
a traité divers
problèmes
,relatifs à des
systèmes
sans attente. En cequi
concerne lessystèmes
à délaid’attente,
il a aussi traité d’une manièrecomplète
le cas d’un faisceau de slignes également accessibles,
dans
l’hypothèse
d’unerépartition exponentielle
des durées de commu-uication,
c’est-à-dire en admettant que laprobabilité
d’une durée de communicationcomprise
entre t et t+ dt
estégale
à e-tdt.Enfin,
il uétudié le même
système
dansl’hypothèse,
bienplus
difficile àtraiter,
d’une durée constante des communications et a établi diverses
formules,
d’allure très
compliquée,
valables pour des faisceaux à s== i, 2, 3lignes.
Quoique
ses résultats aient étéexposes
d’une manière à en rendrel’accès et l’utilisation
plutôt difficiles, Erlang
a eu un nombre considé- rable de successeursqui. s’appuyant
surtout sur leprincipe
del’équilibre statistique
el, en outre, sur la formule dePoisson (
l’ =(yt)v y! e-yt), sim-
plifièrent
ses raisonnements et s’efforcèrent de les étendre auxsystèmes
sans attente, de structure assez
compliquée, qu’on
utilise enpratique.
Sans
prétendre
à une énumérationcomplète,
citonsparmi
lespubli-
cations les
plus
récentes sur cesujet
cnlles de MM. E. (;. Molina[2],
Th. G.
Fry [3],
;1. E. Vaulot[4]
et C. W.Crommelin, [5]
dont lamanière de traiter ce
sujet
est enpartie
considérablement influencée par les écrits deErlang.
Finalement il y a lien de mentionner un illticlc de M. A.Kolmogoroff [6]
danslequel
Fauteuremploie
la méthodeexposée
par lui dans les Math. Annalen
( t. I93I, p. 4I5-458)
pour traiter leproblème
du faisceau deslignes dans l’hypothèse
d’une distributionexponentielle
des duréesd’opération
et del’équilibre statistique.
M.
Kolmogoroff
y retrouve essentiellement la solution donnée purErlang
po u r ce
problème (*).
2.
Explication
de la méthode de l’auteur à l’aide d’un exemple élé-mentaire. -- Je passe maintenant à mes propres recherches en cette
matière,
danslesquelles j’ai
suivi des voies foncièrement différentes de celles des auteursprécités.
J’ai taché déborder lesproblèmes
dont ils’agit
ici en descendantjusqu’aux
détails élémentaires desphénomènes,
c’est-à-dire en introduisant directement les n moments d’arrivée et
les n durées de communication d’un nombre
quelconque
1L (te personnesou
d’appels.
En formulant ensuite lesproblèmes
deprobabilité auxquels
on s’intéresse ici à peu
près
de la mêmemanière
que lesproblèmes classiques
deprobabilités continues,
on obtient pour lesprobabilités
cherchées des
intégrales
dénnies(2
n- I) -
llples
d’allureplutôt
1,compliquée,
étendues à des fonctions réelles - i variables.Toutefois, grâce
aux moyens (pie fournitl’aualyse
du domainecomplexe,
et surtout à l’aide d’unegénéralisation
del’intégrale classique
de
Dirichlet,
onparvient
à surmonter les difficultésqui proviennent
dece
qu’on s’occupe
des Il personnesséparément
ou ~ pour ainsidire,
desf*) Note ajoutée le 25 janvier I945. Eutre temps, l’attente à un guichet a été traitée par M. E. Borel [i~ de manière élégante a l’aide du théorème de Bernoulli.
détails de
phénomènes
dont seules les loismacroscopiques
nousintéressent. En
revanche,
cette méthodepermet
de traiter desproblèmes
bien
plus généraux
que ceuxqu’on
a su aborderjusqu’à présent.
Dansmes
développements,
le cas del’équilibre statistique. quoique
deloin le
plus important
dupoint
de vue de lapratique,
ne sedistingue
pas, en
principe,
d’une Infinité d’autres caségalement possibles,
et c’esteu démontrant
rigoureusement
que, sous certainesconditions,
onpeut
passer dans nos formées à la limite n ~= oc etqu’alors
nosprobabilités
ne
dépendent
tplus
du tempsqu’on
établit les lois de ce casparticu-
lièrement Intéressant. On reconnaît aussi au cours de ces recherches que les difficultés Inhérentes aux
problèmes
à délai d’attente nepeuvent
pas être
altérées
enemployant a priori l’hypothèse
del’équilibre statistique.
Pour exposer ma méthode,
je parlerai,
enchangeant d’image,
d’ungroupe de .~’
guichets,
parexemple
d’un bureati de poste,fréquenté
par jt personnes arrivant au hasard
pendant
l’intervalle de ternps o... T.Admettons que toutes ces personnes aient besoin de durées
d’opé-
ration
égales
/,=:i I ct proposons-nous decalculer
les diverses pro- babilités etespérances mathématiques
de délai d’attentequ’on peut
définir ici. ,
Pour illustrer les circonstances
qui
i seprésentent ici,
nous poserons d’abord s = I, n w= 2 ; nous supposerons donc que deux personnes arment au hasardpendant
l’intervalle o...1’ devant unguichet,
et soient .x’, et les moments de leurs arrivées. On obtient alors la
ligure
1 où toutpoint
du carréreprésente
un caspossible
d’arrivée de deux personnes devant unguichet,
et l’on voitqu’il n’y
a pas de délaid’attente saut si i
un ,r’, _ :,r’., --; x t + ~, . x, ~; xa +
de manière que les
parties
hachurées du carré, bornéesrespectivement
par les droites = x1 + t 1 et x, = x2 + t1,
représentent
les cas dedélai d’attente.
(On
voit d’ailleurs que leproblème particulier
de lafigure
1 estidentique
à unproblème
élémentaire de la théorie desprobabilités continues,
à savoir celuiqui
consiste à trouver laprobabilité
pour que deux
points pris
au hasard sur unsegment
dedroite,
delongueur
T, soientséparés
par une distance inférieure àLa
figure
1 étantsymétrique
par rapport à ladiagonale
onpeut
se contenterd’envisager
le seultriangle supérieur; donc,
nousadmettrons dorénavant
Fig. I.
Durées d’attente pour n = 2, s = I,
x étant un nombre réel
quelconque
différent dezéro.
nousemploirons
dans la suite les notations
°
Fig. 2 b.
,
afin d’écrire
plus
commodément les formules dont nous aurons besoin.Avec ces
notations,
on trouve pour le délai détente T~ de la deuxième personneet la condition pour que ce délai T., soit inférieur à un nombre
quel-
conque donné
t > u,
est t+ l1 - x) > y l. c’est-à-dire .u, + t, -- x2 ,
ou encore
S( +,t’.~-:r,~-ti~ =1.
Pour trouver
maintenant la probabilité03C12(t) pour que le délai d’attente de
ln deuxième personne soit t, il
fautintégrer
la fonctionqui
estégale
à i en dehors dutrapèze
borné par les droites etx2 _ x1 + Il - t, dans le
supérieur
de lafigure
l et diviser par l’aire de cetriangle,
(7 ) 03C12 (l)
= 2 T2T0 dx1 Tx1
s(t + x2 - x1 - t1) dx2 ;on obtient Immédiatement
d’après
afigure
1(8 > z ,> (i > = n.> i ; 1 , ’>
.-’
(u’t t,),
(8)
c.(/)==p.2(/:/,~=~B f
ï ’ / (t1 t).Il y a lieu
d’indiquer qu’ici,
nous avons admis tacitement que laprobabilité
élémentaire pourqu’une
personne arrivependant
l’inter-valle x... x+ dx est
égale
àdx T;
noas avons donc admis que toutes les arrivéespendant
l’intervalle o .. , rl’ sontégalement probables ;
onpourrait remplacer
cettehypothèse
par unesupposition plus générale, qui
entraînerait toutefois des difficultésanalytiques
considérables.,
Si,
au lieu de supposer une seule duréed’opération
pour lapremière
personne, on admet
plusieurs
durées~ ~
, ...,ayant respectivement
les
probabilités p’, p",
.... 03C12(t)
sera évidemmentégal
à; ~(t.) =
p’ J?(t;
t~~)-~- t~)+....Admettons enfin toute une gamme de durées
d’opération t’,
de fonc-tion de
répartition f(t’),
de manière quedj’(t’)
soit laprobabilité
d’unedurée
d’opération comprise
entre t’ et t’ +dt’;
on trouve(9) 03C12(t)
= ~0
03C12(t; t’) d f(t’ ),où,
la fonction non décroissantef’( t.’)
n’étant, engénéral
pascontinue,
l’intégration
doit être conçue dans le sens deStieltjes.
Deplus,
on a envertu de
l’inégalité [voir (4)]? respectivement
pour la durée d’attente 03C41 nt laprobalniité
, o,(t)
d’une attente t de lapremière
personne
03C41 = 0 et 03C11(t)=1:
donc,
endésignant
parp(t)
laprobabilité
pour que le délai d’attente de .l’unequelconque
des deux personnes soit t, on obtient(I0) 03C1
(t) = 1 2 03C11
(t) +1 2 03C12 (t) = I+03C12(t) 2.
Enfin, l’espérance mathématique
d’un délai d’attente sera(III > r~ ~.
/
et eu
particulier
dans notreexemple,
avecl’hypothèse
d’une seule duréed’opération
t1, on obtient par un calcul élémentaire03B8 = t1 (t1 T - t21 3T2).
3. Généralisation formelle à un nombre quelconque rc de personnes;
introduction
d’intégrales
de Dirichlet. .- Il
s’agit
maintenant d’étendrel’analyse
del’exemple
n = 2, s = I, au casgénéral
de Il personnes arrivant au hasard devant un groupe de sguichets
et avant l toutes besoin de la même duréed’opération
t0. Nousprendrons
cette durée commeunité de
temps,
et nous poserons donc deprime
abord /Q==: t,quoique,
en conservant t0 on
puisse
obtenir des formulesplus homogènes.
Les moments d’arrivée X1, X2, ... ; x" de ces n personnes
peuvent
têtre
représentés
par lespoints
d’un cube à ndimensions,
d’arêterC,
et pour des raisonsde symétrie
nous pouvons nous contenter, comme dans le cas ri == 2~de
supposer~I2,) ’> u ~.~,=,~~t~ . ~~ , ~
c’est-à-dire
d’envisager
seulement unsimplex
à ndimensions,
devolume Tn n!,
comme domaine de variation des x.,; autrementdit,
nous numérotons, danschaque
casparticulier,
les n personnes suivant l’ordre de leur arrivée. En fixant. comme loi depriorité
quechaque
personnesoit servie suivant son ordre
d’arrivée,
calculons maintenant le délai d’attente de la personne pour m ~ r , ~; ..., n.Tout d’abord l’on a
(I3) 03C41 = 03C42 = ... = 03C43 = 0.
puisque
parhypothèse,
les sguichets
sontinoccupés
au début.Quant
a 03C4v 1, sa valeur sera
(X’I
-f- i --)+ [voir l’équation (6)],
car,grâce
il
l’hypothèse
des duréesd’opération identiques,
lepremier guichet
seratoujours
libre avant les autres. Pour des raisonsanalogues,
ontrouve
03C4s + 2 = (x2 + i -- ,’,G’.; i ’ O’ , ... , ’:2.... _ (xs + I - x2s),
et il est clair
qu’avec
noshypothèses,
la(s
+ l + I etc.personne attendra devant le
premier guichet,
s’il y a toutefois encom-brement; une
règle analogue
vaut pour les autresguichets.
Posons
> où I ~ 03B1 ~ s :
comme la + a )lème personne sera
toujours
servie devant le aièmeguichet
et y passera immédiatementaprès-là
sortie de la personne, on obtient pour son délai d’attente la formule(I5) 03C4m = (xm-s + 03C4m-s + I - xm)-1.
qui,
associée auxéquations (I3),
permet de calculer les Tm par récurrence.On peut d’ailleurs établir la formule
explicite
03C4m = Max [xa + - xm, xa s + ( - I) - xm. ..., xa +( -1)s + I - xm]
(I6) (m = s + a).
ou nous avons écrit
Max+( ... )
à laplace
de[Max(...)]+;
pour démon-trer cette formule par
récurrence,
un n’aqu’à
l’introduire pour 03C4m-s dans le deuxième membre del’équation (; I ~~ )
’) et à effectuerquelques opérations
élémentaires. On peutégalement
démontrer la formule( I6~
d’une autre manière. Admettons que le dernier encombrement devant le
guichet
ait commencédepuis
l’accès de la(p.’ s
+ personne;avec cette
supposition,
estégal
à x ’s+a +(
-’)
- xm, et l’on voitpresque immédiatement
qu’alors
ce nombre estplus grand
que lesautres
expressions qui figurent
dans le deuxième membre del’équa-
tion
( 16)..
La
probabilité
d’un délai d’attente zn, t estégale
aurapport
de lapartie
dusimplex (I2)
où 03C4m t, au volumeTn n !
de cesimplex.
Comme,
avec la notation( 5 ),
seraégal
à 1 dans cettepartie
et à o dans le reste du
simplex (en négligeant
lamultiplicité
à n -1 idimensions où t - ~: "t =
o ),
on a(17) > ’ o .r1
r/~.../ /~’
-1Ici,
onpeut
immédiatement effectuer les n - mintégrations
intérieures parrapport
àdxn,
... ,dxm+1,
car et s( t
-T", )
nedépendent
que de x1, ... , xm, et l’on obtient(I8)
03C1m(t) = n! Tn T0 dx1Tx1dx2...Txm-1(T - xm)n-m(n - m)!B(t-03C4m)dxm.
Grâce à
l’équation (16),
onpeut
transformerl’expression s(t
-Tm)
dela manière suivante :
...,
..., a~,)J
1= s[l + Min (- al, ... -
a )
] = s Min (t - a1, . , . t -a ), donc,
(19) s (t - ~n~) = s Min (t + (~ - v) l (m. = us + a).
‘~-0,1,...,EJ.-1
Avant d’introduire cette
expression
dansl’équation ( 18 ),
nousrepré-
senterons la fonction
S Min(ao,
..., où a0, ... , an-1désignent
des nombres réels différents de
zéro.
par uneintégrale
de Fourier.Tout
d’abord,
on aévidemment .
(20) sMin(ao..,., = s(ao) s(a1) ... s(an-1),
car, dans les deux
hypothèses possibles,
à savoir valeurpositive
ounégative
duplus petit
des nombres av, les deux membres del’équa-
tion
(20)
ont la même valeur.Prenons comme
point
de.départ
la formuleclassique
S(a) ---.
eap P c
dP,où
C.
ainsi que par la suiteC,, C2,
...,Cp, Cq, Cç désigne
uneparallèle
à droite de l’axe vertical du
plan des p
et où, poura = o, signifie
~ + iN ~ - IN (valeur principale).
On en déduit
où, le cas
échéant,
on doit définir une valeurprincipale appropriée
dans
l’intégrale multiple. Représentons
d’une manièreanalogue à ~ ~ r )
le
premier
facteur del’intégrale ( r8),
à savoir(23) )
=-L-
,/
où t -- .c,r~ > o~(23) (n - m)! = 2 03C0i
JCppn-m+1ap, ou 1-xm>0,
et introduisons les deux dernières
expressions, compte
tenu del’équation ’(lg),
dans la formule(18)
deP", ( t );
on obtient4. Réduction d’un problème
d’intégration
réelle multi-dimensionnelle à la solution d’une équation intégrale. -Ici,
il est loisibled’intégrer
par
rapport
à sous lesigne
d’intégration CpC0 ... C -1
; en n’écri-vant que les facteurs
qui dépendent
de Xm etde p,
et endéplaçant
ladroite
d’intégration Cp parallèlement
à elle-même vers la droite de manière queon obtient
.~. i
~,’,i
,la
partie correspondant à
e 0 de la dernièreintégrale estnulle,
cequ’on
établit en
déplaçant, grâce
àl’inégalité (25), Cp
vers l’infini du demi-plan
droit des p.En
intégrant
dansl’équation (24)
de la mème manière parrapport
à
dxm-
1, ... ,dx m_s+1
f on trouve e que e le e facteur ipv(xm-xa-vs)+p(T-xm)
doit étre
remplacé
parLes
( -I)s intégrations
suivantes par rapport àdxa1
( -1)s, ... , ;-3transforment ce facteur en
eP(T-xa) (p-Pv)s(P-Pv)s...(p-pv)s
et les a dernières
intégrations
par rapport à ..., dx1 remplacent
le facteur ep(T-xa) par
epT a,
de Sorte qiie finalement un déduit de Pl’équation (
24)en vertu de
l’inégalité
(25),On a ainsi réussi à effectuer
toutes
lesintégrations
réellesindiquées
dans
l’équation (24).
Pour faciliter les transformationsqui
suivent,nous
ajouterons
dans le deuxième membre del’équation (26)
unfacteur
I 203C0i CePt p dp qui
estégal
à iponr t
> o(*)
et nous situeronsC
de manière que
(27b) ’ R
(p
’ . - nPv)
/ > o."
On obtient alors,
comple
tenu del’équation ( I4),
Remplaçons
tes variablesd’intégration
p0, ..., par de nouvelles variables ~o, ... , ~~, en posantj~, ~~, t ’i-X
(z,c~,,
l, _~~ ~,~ - r~". /’’-~/~==7’-
...~2014~/~=7x..--
,U t) 0
gràce
auxinégalités (27)
on reconnaît aisément que les domainest*a Comme ce facteur qui est égal a 1 pour I ==: o, tend vers r lorsque t tend vers o
par des valeurs positives, nous obtiendrons o ( o ) ou l’ ( o ) à partir de ce qui précède en passant à la limite t --j + o dans les deuxièmes membres des équations de P ( t) et P ( t).
d’intégration
des nouvelles variables sont encore desparallèles
à droitede l’axe
imaginaire.
En résolvant les dernières
équations
parrapport
aux pv, on a( 3o) ~o ==/?-- 7’~ § == ~~-~-~ " ~--~ ~’ = ~ ’ ~/" - ~)
et de là pour
l’exposant
dansl’ éq uation (28).
Fig. 3.
Les chemins d’intégration des intégrales I., (3r) et I., (33).
Avec tes
expressions (2?)
et(3i ).
!a formule(28) prend
la forme(3.) 03C1m(t) =
n ! Tn I (203C0i)2 CPC0 eP(T+t-)-qv’ pn-s-1 (p, q0) dp dq0,
où l’on a
pose
Des
équations (3o)
oùR(pv)
> o, on déduitR(?i-~)~>~
...de sorte que dans les
équations (3~)
et(33),
les courbesd’intégra-
tion
Cp, Co - C
... ,C~,
sont situées selon lafigure
3.Avant de nous occuper du calcul des
expressions (33 ),
constatons.
qu’elles
satisfont à la formule de récurrence ..(3i‘~)
f;~.+iiP~ ~’)_, ~ ;~ 1 L ~ ~r; . ~5 ^e - S I ) f~.~l’~’)~~~
°~t~~:-~J)~~?),
où
Cç
est uneparallèle
à l’axeimaginaire des
à droite de cet axe et dupoint q,
mais àgauche
dupoint p (voir
lafigure 4).
Admettonsqu’on
ait démontré queq) est
uniformément bornée pourFig.4.
Chemin d’intégration et paramètres de l’intégrale I., (3~n). v *
ce
qui
est certainement le cas pour, f’o ( p, fi)
=I p-q
. On déduit alors del’équation (34 a),
en admettant aussiR(03BE) c’,
f+1(p, q) max |f(p, 03BE)|
eR(03BE) 203C0C03BE
|d03BE| |03BE|s |03BE-q|,et comme la dernière
Intégrale
estfinie,
cequ’on
vérifie sansdifficulté,
l’on
parvient,
parrécurrence,
àl’inégalité suivante,
valable dans Jedomaine
( 34 b),
Introduisons maintenant la fonction
génératrice
;
(35) Y _ _ ,p, q, z > = (p -
q) z s f (p.
fi >laquelle,
en vertu de la dernièreinégalité,
estanalytique
et unifor-mément borné? pour .
Il />,> > r >, >, lE i q > .,( c’ ,./ :.. J -1,
~/.
c, c’ >.En vue d’établir une
équation intégrale
pour5 ( p,
q,z ), remplaçons
q
par 03BE
dans les deux membres del’équation (35),
eL effectuonsl’opération
à
:? I 1f
~, §." ( p - ( ) ~~ ( P ~ ( ( ~/ - ’/ ) ’
° , /r .° ’ ’
on
obtient,
en vertu del’équation ( 11£ 1 ),
et cndécomposant
La fonction
‘~~ (p, ~,
.~ ~ étant bornée àgauche
deC~,
on peutdéplacer,
dans lapremière intégrale
de(36),
la courbed’intégra-
tion vers l’infini du
demi-plan gauche des
de sortedue
se réduit~c~ 1
aux résidus aux
pôles, respectivement
d’ordres I ets, 03BE = q et 03BE = o.
Notons que dans le
voisinage de 03BE
== o,I 03BEs(03BE-q) peut
êtreremplacé
par- 1 q03BEs
03BEv qv
= -1 03BEs-v qv-1;donc,
le résidu de lapremière intégrale
de(p6)
aupôle 03BE = o
estde la
forme av(p, s) qv en
tant que fonction de q.Par
conséquent,
on déduit de1’équation (36)
S
’
zs e4 ‘~’ (P qs ~ q ~ z
) uv y, ,,
qv z ) _ ~(P~ q~ z) ’- Io u
s
~ 1
z)+
q’~(37) F(p, q, z) _-_.
qs-zs eq
Or,
q,.~)
étantrégulière
dans levoisinage
de q = o, z = o, le numérateur du deuxième membre de(3~)
doit s’annuler pour. q = ) (v = o, I~ ..., où les
wv(z)
sont les s racines del’équation
(38) ws_ zsew = o
dans le
voisinage
de cv = u, z = o. Parconséquent,
F( p,
q,N )
est de laforine
S-1
(39) F(p, q, z) = a(p, z) [q-wv(z)] qs-zse~
,
où le facteur
a(p, z)
nedépend plus
de q. Pour calculer cefacteur, déplaçons
dans lepremier
membre de(3û)
la droited’intégration
et amenons-la à
gauche
dupoint
q(voir
lafigure 4.),
en la laissant toutefois à droite de l’axeimaginaire,
et posons ensuite q = p, cequi est
désormais loisiblepuisque
l’on a maintenantR(
q -~)
~ o,L’intégrale
ainsi modifiée s’annulant pour q _-_ p, on obtientzs eP(F p, p, z) ps
= F(p, p,
z) - I, ouF(p, p, z) = ps ps-zs eP e t, en posant dans
l’équation ( 3g )
q - p,a(p, z) = ps [p-wv(z)] ;
donc, finalement,
Exprimons
maintenantq) [voir l’équation (35)]
comme résidude
2014~ ~~~
aupoint
~==0.Kz désignant
unpetit
cercle autour dupoint z
= o, on af (
p, q) =I 203C0i Kz F(p, q, z) (p-q)zs+1dz
,et en introduisant cette formule dans
l’équation (3a)
etécrivant q, Cq
àla
place
de ~o?Co,
nous obtenonsF ,,i t > -
T~(~~~/C/K~~~ ’ i l z >
P , ~ > z dP dq d.z(m = + a).
8. Établissement de la formule
principale (45)
et passage à lalimite ~-~oo. - De cette
formule,
nous passons à celle de laproba-
bilité
03C1(t)
pourque le
délai détente d’unequelconque
des n personnes soit t. Conformément àl’équation ( 10)~
on a03C1(t)=I n 03C1m(t) = I n 03C1m(t)
et de là on
obtient
enposant
(~2) où
et en
écrivant,
pourabréger,
__~
~ = e sP z,
(43)
03C1(t) = I n[03C1s+a(t)+03C1n’s+a(t )]
= (n-I)! Tn I (203C0i)2
Cp Cq KzeP(T+t)-qt pn+1(p-q)z
(~ s+a’ ~n’s)
-
T~
(~~~/c~4~~~-~ P~"11
~’ ~ ~x F(p, q, z) dp dq dz.
Or,
endésignant
par 03B6k = e203C0ik s les racines del’unité,
on trouve, compte tenu del’équation (4~)?
et en introduisant cette
expression
ainsi que la formule(4o)
dansl’équation ( 43 ~,
on obtientEn
décomposant l’intégrale
par rapport à dz de la manière suivante:s-t s-1
Kz ...
[...] dz= K°
... dz .et en
remplaçant
danschaque intégrale z
par z03B6-1k,
ces sintégrales
deviennent
identiques,
de sorte que dansl’équation (44), l’expres-
sion
s [
...3 peut
êtreremplacée
park=0
e-p ps-zs (e-p sp-z)2
(
e-p sp z)
n-s+1
z2-s- sz e-p sp-z
;
ici,
on peut encoresupprimer
le termesz e-p sp-z
‘-- car lapartie.
correspon-dante de la fonction à
intégrer
estrégulière
pour z . - o. Enremplaçant,
en outre, les variables
d’intégration
p, q, z par sp, sq, on obtient enfin(45) 03C1(t)
= (n-I)! Tn
I (203C0i)3enp(sT n-1)+st(p-q)+ns zn(p-q)
(45) p (t) = ’l’"
(2~CL)3
Cp ~q hN zn(p - ~)
s-1 x ps_ 2s es(p-z) (p-z ep-z)2 ep-z(I - z) qs - zs es(q-z)
03A0q
-wv(z) p-wv(z) dp dq dz,
v~o
où rnaintenant les wv
(z) [voir
aussil’équation (38)]
sont les s racinesde
l’équation
(46)
.
ws-
zs es(w-z) = I1dans le
voisinage
de t~~ = o, ~ ~ o; notons que l’on a, enparticu-
lier, ( z >
- z.’
L’intégrale (45)
doit être transformée différemment selon lesigne
del’expression s T -1 qui figure
dans la fonctionexponentielle ;
or, =n .1
est le
rapport
entrc les duréesd’opération
demandées par les n per-sonnes et l’intervalle de
temps disponible
devant les sguichets.
Enposant
(47a) ~ = n sT ou sT n ==I ~,
YJ
peut
êtreappelé
coefficient d’utilisation ou de rendement denotre groupe de
guichets,
et il est clair que laprobabilité
d’une duréed’attente
quelconque
aura une valeur bien différente selon que ~ i ,qui
est la condition du traficordinaire, ou ~ ~
i, cequi signifie :
’formation de queue.
Ici,
nous n’étudierons que le cas du trafic ordi-naire ;
nous supposerons donc dorénavant(476) ~ 1.
Dans
Inéquation (45), l’exposant ST --1 I = I ~ -
1 est alorspositif; donc,
’
nous pourrons
déplacer
la droiteCp
vers l’infini dudemi-plan gauche
oùla fonction
à.intégrer s’annule exponentiellement. L’intégrale I 203C0iC ...dp
se
réduit
ainsi à la somme des résidus aux deuxpôles qui
sontsitués à
gauche
deCp,
à savoir lespôles p
= qet p
===(z)
= â( zéro
du binome
qui
sontrespectivement
dupremier
et dudeuxième ordre. Notons ici que,
grâce
au facteurqui
s’annule pour p = w0
(z),
..., ws-1(z ),
lesfacteurs p -
....p -
qui figurent
dans le dénominateur de la fonction àintégrer,
ne donnent pas lieu à des
pôles.
Le résidu
de I 203C0i Cn ... dp
aupôle p
= q estPour obtenir le résidu au
développons
la fonctionà
intégrer qui
est de la forme( p