A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION A
E. A NGELOPOULOS
Décomposition sur le sous-groupe de Lorentz de la représentation de masse positive et de spin nul du groupe de Poincaré
Annales de l’I. H. P., section A, tome 15, n
o4 (1971), p. 303-320
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p. 303
Décomposition
surle sous-groupe de Lorentz de la représentation de
massepositive
et de spin nul du groupe de Poincaré
E. ANGELOPOULOS
Institut Henri-Poincaré, 11, rue Pierre-et-Marie-Curie, Paris-Ve.
Vol. XV, n° 4, 1971, F Physique théorique.
SOMMAIRE. - La réduction de la
représentation
unitaire irréductible(M, 0)
de J est
esquissée
à l’aide del’analyse harmonique
sur le groupe de Lorentz.Les composantes irréductibles sont identifiées à l’aide de son
algèbre
deLie et des
représentations
de celle-ci. L’introduction d’un espace nucléaireconvenable,
associé à lareprésentation initiale,
permet de donner un sens à unedécomposition algébrique (formelle)
etd’opérer
unepremière
sélec-tion
parmi
les composantes obtenuesqui
sont les vecteurs propres d’unopérateur
essentiellementauto-adjoint.
En se limitant à lapartie
réelledu spectre, on obtient le résultat
final,
la sérieprincipale
àspin
nul de Lorentz.Des
rapprochements
avec desproblèmes
dedécomposition
voisins sonteffectués,
ainsiqu’un
examen des conditionstopologiques imposées.
INTRODUCTION
La réduction d’une
représentation
sur un sous-groupe non compactest un
problème qui
nécessite engénéral
uneapproche
assezrigoureuse
du
point
de vuetopologique [1].
Le cas examiné dans cet article adéjà
été traité par Joos
[2],
d’une manièreplutôt
formelle. Dans cetarticle,
nous utilisons la théorie des espaces nucléaires pour obtenir le spectre des
opérateurs
de Casimir du groupe deLorentz,
pour unereprésentation
donnée304 E. ANGELOPOULOS
(masse réelle, spin nul)
du groupe de Poincaré. Nous exhibonségalement
les restrictions
topologiques,
moyennantlesquelles
ce spectre est dédoublé.Le
problème
estposé
et les notations utilisées sont introduitesau § I.
La réduction de la
représentation
sur le sous-groupe compact maximalSU(2)
est effectuée
au §
II et,au §
III on définit lesopérateurs
del’algèbre
enve-loppante
deSL(2, C) qui
relient entre elles les r. u. i. deSU(2).
Les condi-tions de définition des
générateurs
infinitésimaux sont donnéesau § IV
et le sous-espace obtenu est muni d’une structure
d’espace
nucléaireau §
V.La
diagonalisation
du Casimir non nul deSL(2, C)
est faiteau § VI ;
on obtient un « spectre »complexe, qui
est ensuite réduit par des conditions d’unitarité.L’analyse harmonique
est effectuée au§ VII,
où l’on voit que seules les r. u. i. de la sérieprincipale
ont une contribution non nulle.Au § VIII,
un autre sous-espace dense estintroduit,
danslequel
le terme du Casimirqui représente
une distributions’annule,
cequi
permet le dédouble-ment du spectre. La
représentation
de masseimaginaire
et «spin »
nulde ~ est étudiée
au §
IX : on obtient des résultatsanalogues,
aveccependant
un dédoublement « naturel » du spectre. Le
§
X contient des remarques etdes
rapprochements
avec desproblèmes
similaires.I. -
GÉNÉRALITÉS
ET NOTATIONSLa
représentation
unitaire irréductible(r.
u.i.)
du groupe de Poincaré~T,
de masse ± M et despin
nul[3]
peut être définie surl’espace
de Hilbert= où
po
est la mesure invariante sur la nappeSZM (ou SZM)
d’hyperboloïde
vérifiantPllpll
=M2,
po > 0(ou
po0).
Sa restrictionsur le groupe de Lorentz ~ est donnée par
Dans la
suite,
on supposera M =1,
cequi
nechange
rien à lagénéralité
des
résultats, puisque S~M
esthomothétique
ànt.
-
Puisqu’on
veut identifier les composantes irréductibles deU
et sachant que les r. u. i. de C peuvent être définies sur des espaces fonctionnels de lasphère S~
=U(1)~SU{2),
onparamétrisera SZi
defaçon
à mettre en évi-dence
S~.
On posera :Remarquons
queQui
n’est pasdifféomorphe
auproduit [0, oo[
xS2;
cependant,
la nappe « trouée » estdifféomorphe
à]0, ao [
xS2.
Cette res-triction à la
paramétrisation
n’a pasd’importance
tant que les fonctions sont définies presque partout, comme dansH. Cependant
des conditionsaux bornes vont
intervenir, lorsqu’il s’agira
de définir le domaine desopérateurs
infinitésimaux.On a alors
(où
ureprésente
un élément0)
deS2,
avec du =(47T) ~
sinSi u E
S2, w
ESU(2),
on notera u. w l’élément deS2
obtenu en considérant l’action deSU(2)
sur ureprésente
une classe àgauche
deSU(2)
parU(1), u-1
une classe àdroite, U’U-1
une double classe.On considérera la
représentation équivalente
U =BUB-1,
où B est labijection isométrique
deH
sur H =L 2(R +
xS2 ; dx . du)
définie par :On a alors pour
f E
H :où
x’, u’
sont définis àpartir
dep. A
comme x, u àpartir
de p.L’algèbre
de Lie 1 estengendrée
par lesgénérateurs
infinitésimauxJi, K;,
vérifiant
Les
Ii engendrent
lasous-algèbre
compacte maximaleSU(2)
dontl’opé-
rateur de Casimir est
Q
=EJ2.
Les
opérateurs
invariants de sont C =LKf - LIt
etC’ =
La réduction de U nécessite la
diagonalisation
del’expression
de cesopé-
rateurs, c’est-à-dire la détermination de leurs vecteurs propres dansH,
ou, à
défaut,
dans le dual d’un sous-espace nucléaire densequ’on
définira.L’expression
formelle de cesopérateurs
dans lareprésentation
U estla suivante :
306 E. ANGELOPOULOS
II. -
RÉDUCTION
SURSU(2)
Si w E
SU(2),
on aOn peut
décomposer f
suivant les caractères unitaires deSU(2).
Commeces caractères doivent être invariants par la
multiplication
àgauche
parun élément
diagonal (u désignant
une classed’équivalence
d’élémentsde
SU(2)),
on obtiendra lesseuls j
entiers etparmi
lescaractères,
seulesles fonctions
sphériques
solutions deséquations
différentielles :Leur forme
explicite
est :avec :
Les coefficients initiaux sont choisis de manière à avoir
et
Si,
en outre, on pose > 0(avec ag,o
=1),
on a les fonnulesoù
En posant,
pour f E
Hon a la formule d’inversion
(pour
dx - presquepartout)
ainsi que
où w E
SU(2)
etD~
est la r. u. i. deSU(2)
indexée parj.
On
désignera
par le sous-espace de Hqui
contient des fonctions de la forme ’(sans sommation)
et parHj
la somme Et)m
’
On écrira
H~
= Il est clair queH~
est dense dans H.Chaque H/je)
estisomorphe
àH(x)
=L2(R+ ; dx).
estisomorphe
àD’après (II.3)
et(II.4),
les espaces de sont stables parC, puisque
Ccommute avec
Q
etJ3
etpuisque
C est défini sur un sous-espace dense deHj(x) (les
fonctions deux foisdifférentiables).
On noteraC~
la restriction de C sur." _ . _ - ,
III. - LES
OPÉRATEURS D’ÉCHELLE
Si les éléments de
SU(2) (et
desu(2»)
laissent lesH~ invariants,
les élémentsnon compacts, tel
K3,
ne les laissent pas stables.Si, à
l’instar de oncherche des
opérateurs analogues
dansl’algèbre enveloppante qui
trans-ANN. INST. POINCARÉ, A-XV-4 22
308 E. ANOELOPOULOS
formeraient j en j
+1,
ils doivent vérifier[Q, L~] = ? 2( j + ~ ± 1 L t .
Il est clair
qu’on
ne peut pas obtenir desopérateurs
d’échelleindépendants de j ;
pourchaque j,
on définit donc :On considérera désormais la seule restriction de
L~
surH¿ (resp Hi)
qu’on
notera encoreLi (resp : Li = B-1LJ=B). Li
sont desopérateurs
de dans
HJ:t:l,m.
Dans lareprésentation
U ils sontOn
décomposera
alorsLt = M~ (x)
@Mt
0 On écriraL~
(resp : Mit, Nit) l’opérateur
dont la restriction surchaque Hj (resp : H~(x), Yj(u»
estLi (resp : N~ ).
On vérifie queRemarquons
que si lesopérateurs
« compacts » tels queJk, Q, Nit
sont définis sur toutes les fonctions C°° de H(et
même sur cellesqui
ne sontdifférentiables que pour les variables
sphériques),
il n’en est pas de mêmedes autres.
Ainsi,
parexemple, K3(e-x)
n’est pas de carré sommable. Onse propose dans la suite de définir un domaine
qui
soit invariant par tous lesgénérateurs infinitésimaux,
et où ils soientantisymétriques.
Enpratique,
il suffit qur
K3
y soit biendéfini,
ou,d’après (111.5), L~
et L-.Remarquons
que C peut être défini sur des vecteurs extérieurs au
domaine,
comme parexemple
e-x.IV. - CONSTRUCTION DU DOMAINE
DIFFÉRENTIABLE
DÉFINITION. - Soit 3) le sous-espace de H contenant les fonctionsf qui
vérifient1) f est
Coo en(x, 6, ç),
décroît à l’infini
plus
vite que toutepuissance
de ch x,_ an ..
On écrira
On peut définir une structure de Fréchet sur
chaque D/jr)
et sur + enprenant
les semi-normes suivantes :
’
~
N
~ est ainsi limite inductive des espaces de Fréchet 0
~J.
o
Remarque. ~?o
estisomorphe topologiquement
à un sous-espace fermé del’espace
des fonctions C°° à décroissance ene-x2
sur la droiteréelle,
à savoir le sous-espace des fonctions
impaires.
CommeHo
estisomorphe
à
l’espace
des fonctionsimpaires
et de carré sommablesur (-
oo, +oo)
le choix de
Do
est « naturel ». Le choix de est alorsimposé
par la forme même desopérateurs
différentiels de I.Si A est
l’opérateur
défini paropérant
de 3) sur un espaceisomorphe D,
on aIl est facile de vérifier les
propriétés
suivantes :M~
admet un inverseunique, Z,
définipar Z
=AZA- I :
310 E. ANGELOPOULOS
Enfin,
avec lechangement
devariable y
=sh x,
lesystème
de semi-normes se transforme au
système topologiquement équivalent (p~)
Ainsi, chaque
espace estisomorphe
à un sous-espace fermé deS,
espace des fonctions à décroissance
rapide
sur ladroite,
à savoirl’espace
des fonctions
paires (impaires) pour j impair (pair)
dontles y premières
dérivées s’annulent à
l’origine.
Comme § est un espace nucléaire ~ l’estégalement.
V. - L’ESPACE DUAL
PROPOSITION. 2014 D est un espace
nucléaire,
dense dansH,
invariant sous l’action de 1 et de C.Démonstration. Par
construction, ~
est stable sous l’action deJk, L~ ,
L-,
donc deK3 = L~
+L-,
donc de 1 tout entière. Tous lesgénérateurs,
restreints à
3),
sont donc définis etanti-adjoints.
Pour l’invariance sous
C,
il suffit de démontrer que les éléments = exp(t K3)
vérifient
U(t). o(x)
E ~.Soit ne
dépend
quede ç
= ch x et se transforme enPour j ~ 0, l’opérateur Q
est inversible et on a :d’après (II.10).
En itérant leprocédé
on obtient :avec des coefficients
Àp adéquats.
Il reste à prouver quel’intégrale
1 de(V.2)
est une fonction
de ç qui
admet des dérivées bornées. En dérivant sous lesigne
somme, on obtient :Or, d’après (II.9),
cos ([J03A303BBpY2p,0 = 03A3 pY2p+1,0
et, par leprocédé
p=o
précédent,
on élimine sh x dudénominateur,
cequi
prouve que sh x~i,o~~)
EEnfin, ~
est dense dans H carl’espace
des fonctions C°° àsupport
compactcontenu dans
]0, oo [
est un sous-espace de D dense dans H[4].
Si 3) est l’anti-dual
topologique
de~,
on a letriplet
de Gelfand D c: H cD’.
Lesopérateurs
infinitésimaux de 1 admettent une extensionunique
dansD
donnée parSi
f)e ~3~ (x)
est une fonction continue dans la demi-droite ouverte]0, oo[
on doitavoir,
pour xx-’- 2+°‘a
> 0. Pour ces fonc-tions,
on a :La condition nécessaire et suffisante pour que les limites
figurant
dans(V . 4)
et(V. 6)
soientnulles,
est lim(x)
=0;
quant à cellefigurant
dans
(V . 5),
elle est nulled’après
cequi précède.
312 E. ANGELOPOULOS
VI. - DIAGONALISATION DE C
D’après
le théorème nucléairespectral [5],
Cpossède
unsystème complet
de vecteurs propres
généralisés
dans2).
Comme les sous-espacesD~
sont invariants par
C,
on cherchera des fonctions de la forme On selimitera
ensuite àDo grâce
à la :PROPOSITION 2. - Si est vecteur propre de
C, (M
:1: l’est aussi etappartient
àl’espace ‘~D~ ~ m(x) (avec
la notationD l
1= =... _ ~
0~).
Pour la
démonstration,
onappliquera ~V. 3)
et l’on observera queM::f:
commute avec C dans leur domaine de définition D.
En se limitant à
‘D~,
on tire de(V.4) :
On doit donc avoir des solutions nulles à
l’origine;
on notera les vecteurspropres
Ro,z(x) =
sh zx(et Ro,o(x)
=x)
et on écriraOn trouvera en
appendice l’expression
des fonctionsRj,z(x)
définiespour z
complexe ;
on a alors les formules :En tenant compte des formules
(II .4)
et(II. 8)
et des relations de commu-tation,
on voit queE(1) .
z;0, 0)
=V _ z
est un sous-espacede 2)
sur
lequel
est définie unereprésentation algébrique Uz (E(I) désignant l’algèbre enveloppante
de1). Uz
est irréductible(sauf
pour z = n entiernon
nul, auquel
casVn
admet un sous-espace invariantV~,,
lequotient
définissant une
représentation
finie de dimension 2n + 1 deSL(2, C)).
Uz
peut êtrecomplétée
en unereprésentation
continue etintégrable Uz,
par
l’introduction,
parexemple,
d’une forme bilinéaire surVz.
Pour queUZ
soit
unitaire,
il est nécessaire de munir lecomplété V%
d’une structured’espace
de Hilbert sur
lequel
lesgénérateurs
soientanti-adjoints.
Comme on peuttoujours
choisir un tenseurmétrique diagonal
surles z, j,
m),
on trouved’où la condition z2 1
(pour
z nonentier).
Deux cas sont à
envisager :
En choisissant p = z >
0,
on peut transformerVp
en un espace fonction- nel sur lasphère S~
où leproduit
scalaire est défini par un noyau, à l’aide del’application :
En posant
alors,
pour1/I(u)
EF p .-y p’
il vient :
En permutant la somme discrète
(qui converge)
avec lesintégrations,
etcompte
tenu de la relation(cette expression désigne,
enfait,
une fonctiondépendant
de la double classe à droite et àgauche
parU(1)
d’un élément deSU(2)),
on obtient :Le noyau K étant défini par
314 E. ANGELOPOULOS
Les représentations Up
ainsi obtenues sont celles de la sériesupplémentaire
de C. Nous
reproduisons
enappendice l’expression
desopérateurs
infini-tésimaux. ’
z = iÀ est
imaginaire
pur; on peutfixer À a
0.V,
est alorsisomorphe
à
L2(S2; du)
parl’application
d’où
Il
vient,
pour~(u)
= E.
Les
représentations
ainsi obtenues sont celles de la sérieprincipale
de
C,
pourC’ =
0.L’expression
desopérateurs
infinitésimauxfigure
enappendice.
En
résumant,
on voit que toutes lesreprésentations
irréductibles de ~qui satisfont C’ = 0,
unitaires ou non[6] figurent
dans~’,
chacune avec lamultiplicité
1.Cependant,
comme on va voir, seules les r. u. i. de la sérieprin- cipale
pour 0 À + 00 entrent en compte dans ladécomposition
de « Fou-rier » de ~.
VII. - ANALYSE
HARMONIQUE
DE UPROPOSITION 3. U est
intégrale
directe des r. u. i.Ui03BB
pour 0 À 00et pour
tout f e D,
on aoù on a
posé
L’ordre des sommations étant
indifférent,
il suffit de démontrer queà une constante
multiplicative positive près.
Onprocédera
par récurrence.Si
f E Do,
on a, en intervertissant lesintégrales,
pour x 0 :car
f(x)
peut êtreprolongée
en une fonction Cooimpaire.
Supposons (VII. 2)
vraipour j -
1 . En utilisant la formule =1 J,
on a,
pour/,
ED/~) (et
doncZ.fj
EEn posant =
( j 2
+~,2) -1 d~c J _ 1 (~,),
il vient :VIII. -
DÉDOUBLEMENT
DU SPECTREOn vient de voir que la
multiplicité
des composantes irréductibles de Uest 1. Ceci est dû au terme
~(0) . ~ ~
dans(VI . .1),
cequi impose
la condition àl’origine ~(0)
= 0 pour les solutions. Laquestion qui
se pose est de savoir s’il existe unsous-espace F
de Nqui
permet de se passer des conditions àl’origine
et donc doubler le spectre. Notons si l’on veut que lesgénérateurs
non compacts soient définis.En se limitant à
D0,
on obtient la condition= { 0 },
c’est-à-dire que se compose de fonctions de
Do
dont la dérivée est nulle àl’origine.
Enappliquant plusieurs
foisl’opérateur L-L+,
on voit que toutesles dérivées doivent s’annuler à
l’origine.
On définit donc Y comme le sous-espace de + dont toutes les fonctions ont toutes leurs dérivées par rapport à
(x,
lp,8)
nulles àl’origine.
~ est dense dans
H,
il est invariant sous1,
métrisable etcomplet (avec
316 E. ANGELOPOULOS
un
système
de semi-normesanalogues
àqui
font intervenir la décrois-sance à
l’origine plus
vite que toutepuissance
dex).
Par contre, on peut vérifier
que Y
n’est pas invariant parU(£),
leplus grand
sous-espace de F invariant par
U(£) étant { 0 } (F
ne contient aucun vecteuranalytique
de lareprésentation
U mais seulement des vecteursdifférentiables).
Tous les résultats
du §
VI sont alors valables pour les fonctionsSo,z=ch
zxdotons que les tonctions (cône les Sj,z) sont c esn expres- sion de l’extension de C
qui
varie entre F’ etD’.
Enrésumant,
on a :PROPOSITION 4. - A
partir
de lareprésentation (de t) dU,
onpeut
définirune
représentation
U de 1 par restriction sur le domaine Y(qui
est invariantsous l’action des
opérateurs infinitésimaux,
mais pas sous l’action des transformationsfinies).
U est unereprésentation
nonintégrable qui
contientcomme
sous-représentations
toutes cellesfigurant
dansU,
mais avec lamultiplicité
2.Remarque.
Lessous-représentations
irréductibles de U sont définies à l’aide de ladécomposition
dudual
en sous-espaces invariants. Maisl’analyse harmonique, qui permettrait
d’isoler lapartie
réelle des valeurs propres del’opérateur
de Casimir nonnul,
et d’écrire U comme une inté-grale
directe dereprésentations,
ne donne pas de résultats nouveaux.IX. - CAS DE MASSE IMAGINAIRE ET « SPIN » NUL
On comparera maintenant les résultats obtenus à ceux
qu’on
obtientpour la réduction sur C de la r. u. i.
U’
de ~ de masseimaginaire
et «spin »
nul
(c’est-à-dire
pour la r. u. i. induite par la r. u. i. triviale du sous-groupe stabilisateurSU(1, 1)).
L’espace homogène
est alorsl’hyperboloïde
à une nappeJe,
définipar
Pllpll = -
1. Avec des notationsanalogues au § 1,
on poseraMais Je est
difféomorphe
à R x82
et avec laparamétrisation
on aura
On peut alors définir la r. u. i.
U’
surH’
=L2(R
xS~; dx . du)
parL’expression
que l’on obtient pour lesopérateurs
infinitésimaux est la mêmequ’au § 1,
à condition d’intervenir partout sh x et ch x. Ceci vautégalement
pour lesopérateurs
d’échelle définis dansle §
3.Le fait
qu’on n’intègre plus
sur la demi-droite mais sur toute la droite rend lesgénérateurs
infinitésimauxautomatique.ment
antihermitiens(s’ils
sont
définis).
Iln’y
aura doncplus
de conditions àl’origine
nécessaires pour définirl’espace
nucléaire 2)"correspondant.
Ilsuffira,
enplus
de ladifférentiabilité,
d’introduire une notion de décroissancerapide
à l’infini.On peut le faire de deux manières :
a ) plus
vite que toutepuissance de x, b) plus
vite que toutepuissance
de ch x.Notons que
seul l’espace
nucléaire~b
défini à l’aide deb)
est invariantsous
U/(~) (la
même remarque étant valable pourl’algèbre
de Liep).
On vérifie facilement que les
D Ç (x)
définis comme dansle §
4 sont tous iso-morphes
à un espace fonctionnel sur ladroite, qui
dans le casa)
estS(x).
Comme
(2)~)’
>(DJ)’
et~,
la réduction de l’extension de C seradifférente dans les deux cas. Elle permettra notamment l’élimination des solutions
parasites.
En
effet,
les solutions depour j
= 0 sont e-zx(et x).
Toutes sont dans(+)1’,
mais seules celles pourlesquelles
z estimaginaire
pur sont dans(D§1’.
On passe dans lecas
général j #:
0 en utilisant lesopérateurs
d’échelle.La formule d’inversion s’obtient de la même manière
qu’au § VII,
enobservant que,
pour j
=0,
on a la transformation de Fourier habituellesur R. On en déduit la
PROPOSITION 5.
2014 U
estintégrale
directe des r. u. i. pour 0 S ~, oo,avec la
multiplicité
2pour À #
0(et
1pour ~,
=0).
Nous remarquons que le spectre de C est « naturellement » dédoublé dans
U’
alors que, dans le cas de masseréelle,
on peut obtenir le dédouble-ment en sacrifiant
l’intégrabilité.
318 E. ANGELOPOULOS
X. - CONCLUSION ET
REMARQUES
1) L’espace D
n’est pas maximal pour la restriction de dU sur le sous-groupe £ :
eneffet,
lesgénérateurs
de Ln’imposent
aucune restriction de décroissance à l’infini pour les vecteurs deH,
mais seulement d’être des fonctions C°°(coth x
étant borné pour x -oo).
La décroissance en ch x,imposée
par lesgénérateurs
destranslations,
permet aux solutions « para- sites »(pour iz fi R)
defigurer
dans D’malgré
une croissanceexponentielle.
Il est
possible,
en choisissant une décroissance moinsrapide
pour définir le sous-espacedense,
d’éliminer ces solutionsparasites. Cependant, l’espace
obtenu à
partir
d’une telle définition n’est pas invariant sous l’action des transformationsinhomogènes (finies
ouinfinitésimales)
alorsque +
l’est.Les mêmes observations sont valables
pour ~ .
Parailleurs,
l’existence même de ces solutionsparasites,
liée à ladisparition
de la notiond’opérateur autoadjoint
dansD’ (l’adjonction
n’est définie que par rapport auproduit
scalaire de
H),
faitapparaître l’ambiguïté
de la notion de réduction dansD’ :
pour y définir
l’intégrale
directe dereprésentations,
on doit faireappel
au
produit
scalaire de H.Ainsi,
il existe des sous-espaces invariants de "D dont la contribution àl’analyse harmonique
est nulle.2)
La situation est àrapprocher
de ladécomposition
d’une r. u. i. de lasérie
principale
deSO(4; 1) [7].
Eneffet,
dans le cascorrespondant
auspin nul,
il y a un dédoublement du spectre deC, qui correspond
aux deuxnappes de
l’hyperboloïde.
Il serait intéressant d’examiner comment unecontraction de la
représentation
deS0(4; 1)
la ramène à U 0U,
et notam-ment
l’expression
desopérateurs, puisque
la réduction est la même avecou sans contraction.
3)
Dans le cas despin, s # 0,
le calculspinoriel
rend la définition d’un espace nucléaireadéquat plus compliquée techniquement.
Il subsistecependant
des conditionsanalogues
àl’origine
et il semble notammentque le spectre de
l’analyse harmonique
obtenu par Joos soit de nouveaudédoublé pour des espaces définis de manière
analogue [8].
APPENDICE
1. - LES FONCTIONS
Les fonctions sont les solutions qui s’annulent à l’origine de l’équation diffé- rentielle
’
La solution générale, pour z ~ 0 de (A. 1) est de la forme :
où les coefficients vérifient la relation :
La solution qui s’annule à l’origine est donc de la forme :
2. - EXPRESSION DES
OPÉRATEURS INFINITÉSIMAUX
En utilisant les formules (II.9), (II.10,) (VI.5), (VI.8), (VI. 12), on obtient le tableau suivant, où il sumt de remplacer z par p ou iX, pour avoir les représentations
Up
etU..
320 E. ANGELOPOULOS
REMERCIEMENTS
L’auteur tient à remercier MM. les Professeurs M.
FLATO,
B. NAGEL etet D.
STERNHEIMER,
pour les discussionsqu’il
a eues avec eux à propos de ce travail. Leurscritiques
et leurs remarques lui ont été très utiles.NOTES ET
RÉFÉRENCES
[1] BRUHAT, Bull. Soc. Math. Fr., t. 84, 1956, p. 97.
[2] Joos, Fortschr. Phys., t. 10, 1962, p. 65.
[3] WIGNER, Ann. Math., t. 40, 1939, p. 149.
[4] Remarquons que D est un domaine maximal, sur lequel une représentation de l’algè-
bre enveloppante de Poincaré est définie, d’après le choix même des conditions de définition. C’est le domaine de tous les vecteurs différentiables, dans le sens suivant :
D contient en particulier le domaine de Garding de U.
[5] MAURIN, General Eigenfunction Expansions and Unitary Representations of Topo- logical Groups, ch. II.
[6] Pour toutes les représentations irréductibles (unitaires ou non) de L, voir NAÏMARK.
[7] S. STRÖM, Inst. Theor. Phys., Göteborg, preprints 68-12 et 68-1.
[8] ANGELOPOULOS (à paraître).
(Manuscrit reçu le 31 mai 1971 J.