A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION A
L UIS B EL
X AVIER F USTERO
Mécanique relativiste prédictive des systèmes de N particules
Annales de l’I. H. P., section A, tome 25, n
o4 (1976), p. 411-436
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411
Mécanique relativiste prédictive
des systèmes de N particules
Luis BEL
Xavier FUSTERO
Département de Mécanique. Université Pierre-et-Marie-Curie (*)
et
Équipe
de Recherche Associée n° 2, C. N. R. S.Becario del Grupo Interuniversitario de Fisica Téorica, Espana
Vol. XXV, n° 4, 1976, Physique théorique.
ABSTRACT. - It has been
pointed
outby
D. Hirondel that avariety
ofproblems
in Predictive Relativistic Mechanics can beequivalently
formu-lated in terms of
Integral
orIntegro-functional Equations. Using
aslightly
modified
technique
we consider here thisapproach
to handle severalproblems: i)
Calculation of Hamiltonian Forms andGenerating
Func-tions of the associated canonical realisation of the Poincaré
Group;
ii) Integration
of Predictive Poincaré InvariantSystems (P. I. S.),
andiii)
Construction of P. I. S.corresponding
to the scalar or vector interac-tions.
INTRODUCTION
Le
premier paragraphe
de cet article contient unrappel
de la définitionde
Système
Prédictif Invariant par leGroupe
de Poincaré(S.
P.I.)
et unexamen de la notion de
séparabilité.
La notion de S. P. I. résulte dela juxta- position
de la notion dePrédictivité,
dontl’expression
manifestement covariante est due à Ph. Droz-Vincent[1]
et de la notion d’Invariance par leGroupe
de Poincaré. La définition que nous en donnons ici est celle de L. Bel[2], équivalente
à celle de R. Arens[3],
sous la forme utilisée par L. Bel et J. Martin[4].
La notion de S. P. I.séparable
a été introduite pour(*) Tours 65-66, 11, quai Saint-Bernard, 75005 Paris.
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section A - Vol. 4 - 1976.
le cas de deux
particules (N
=2)
par L. Bel[5]
etreprise
sous uneprésen-
tation différente dans Nous étendons ici cette notion au cas où N est
quelconque.
Ii a été
remarqué
par D. Hirondel[7] qu’un
certain nombre deproblèmes
de
Mécanique
Relativiste Prédictive(M.
R.P.),
c’est-à-dire de la théorie des S. P.I., pouvaient
être formulés en termesd’équations intégrales
ouintégro-fonctionnelles complétées
par des conditions subsidiaires. Cette formulation ne rend pas lesproblèmes
à résoudreplus simples
si l’on cherchedes solutions exactes, mais se révèle
particulièrement
commode si on l’uti- lise dans le contexte de la théorie desperturbations.
Elle permet alors deretrouver avec une économie certaine de calculs
préliminaires
et avec uneprésentation plus élégante
des résultatsqui
avaient été obtenus utilisantdes
techniques plus
lourdes par L.Bel,
A. Salas et J. M. Sanchez-Ron[8],
A. Salas et J. M. Sanchez-Ron
[9]
et X. Fustero[10].
Nous utilisons dans cet article l’essentiel de latechnique
de D.Hirondel,
que nousexploitons
d’une manière
qui
nous sembleplus satisfaisante,
pour discuter les pro- blèmesqui
faisaientl’objet
des références[5]
et[7]-[ID]
ainsi que d’autresauxquels
elle n’avait pasjusqu’ici
étéappliquée.
Le deuxième
paragraphe
contient l’essentiel de latechnique
de calculqui
sera utilisée tout aulong
de cet article. Leproblème
de la résolution d’unsystème d’équations
différentielles d’un type que l’on rencontre cons- tamment en M. R. P. est ramené auproblème
de la résolution d’unsystème d’équations intégrales
soumis à des conditions subsidiaires. L’intérêt de cetteapproche,
par rapport à celles utiliséesprécédemment,
estqu’elle incorpore
de manièreparticulièrement
commode l’Invariance par leGroupe
de Poincaré et permet d’éviter le choix
préalable
d’une base pourexprimer
des tenseurs invariants par le
Groupe
dePoincaré,
choixqui
esttoujours délicat
dès que N > 2. Le troisièmeparagraphe,
où nous exposons les éléments de la théorie desperturbations,
est lecomplément
naturel du para-graphe précédent
car, comme nous l’avonsdéjà dit,
ce n’est que dans le cadre de cette théorie quel’approche
choisie se révèleparticulièrement
utile. Les
équations intégrales
peuvent se résoudre ordre par ordre et les conditions subsidiaires sont, àchaque ordre, automatiquement
satisfaites.Nous
appliquons
unepremière
fois auparagraphe
quatre les résultats obtenusprécédemment
pour calculer la Forme Hamiltonienne(F. H.)
dans le
passé (ou fùtur)
d’un S. P. I.donné,
notionqui
a été introduite dans la référence[4]. L’Energie-Impulsion Pa
et le MomentCinétique généralisé Jall
sontrespectivement
les fonctionsgénératrices
infinitésimales du sous-groupe de translationsd’espace-temps
et du sous-groupe de Lorentzcorrespondant
à la réalisationcanonique
duGroupe
de Poincaré associée à la F. H. dans lepassé.
On obtient facilement cesquantités
dès que cetteF. H. est connue. Mais elles peuvent aussi se calculer directement et ce
calcul constitue une illustration
particulièrement simple
de la méthodegénérale
que nousemployons.
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section A
Le
paragraphe cinq
est consacré àl’intégration
des S. P. 1. Leproblème qu’il
faut résoudre est apparemment d’une naturelégèrement
différentede celle des
problèmes
que nous avons examinésjusqu’ici.
Maisaprès
unereformulation
appropriée
on peut encoreappliquer
à ceproblème
les résul-tats
généraux
desparagraphes
II et III. Nous démontrons enparticulier
que dans le cadre de la théorie des
perturbations l’intégrale générale
d’unS. P. I. s’obtient directement par des
quadratures.
Ce résultat est une illus-tration
partielle
d’un résultatplus
fort démontré par L. Bel et J. Martin[1 1]
d’après lequel
tout S. P. I. est unSystème Intégré.
Autrementdit,
on peut connaîtrel’intégrale générale
sans autresmanipulations
que des inversions de fonctions et des calculsalgébriques simples.
La M. R. P. a été considérée
pendant
un certain temps comme une théorieincompatible
avec la théorieclassique
deschamps
ouplus parti-
culièrement avec le
Principe
deCausalité, qui
peut si facilements’incorporer
dans cette dernière. Or il a été démontré dans
[7]-[9] qu’il
n’en est rien ence
qui
concerne l’interactionélectromagnétique,
et ce résultat a été étendupar L. Bel et J. Martin
[12]
au cas de l’interaction scalaire de courteportée.
En fait M. R. P. et théorie
classique
deschamps
doivent être considéréescomme des
approches complémentaires.
Le sixièmeparagraphe
est consacréà un bref résumé des notions de base de la théorie
classique
deschamps
pour les interactions scalaire ou vectorielle de courte ou de
longue portée.
Nous y
rappelons
notammentl’expression
des solutions avancées ouretardées des
champs correspondants
car ce sont cesexpressions qui
per-mettent de
greffer
la théorie de ces interactions sur la M. R. P. Choisir les solutions retardées revient à donner un senstechnique
trèsprécis
au Prin-cipe
de Causalité.D’après
cePrincipe
les solutions avancées devraient être exclues mais il ne coûte rien de les conserver comme unepossibilité
ouverte. Il en va de même des solutions
qui
sont la demi-somme des solu- tions retardées et avancées dont on connaît l’intérêt dans le cadre des théo- ries d’action àdistance,
intérêtqui
vient enpartie
du faitqu’elles
conduisentà des interactions invariantes par renversement du temps. Il est
possible
que le choix de l’une ou l’autre de ces solutions élémentaires
dépende
duproblème
considéré.Quoi qu’il
en soit nous les considérons ici sur unpied d’égalité.
Nous terminons cet article par un examen détaillé du
problème
que nousvenons
d’évoquer,
c’est-à-dire leproblème
dujumelage
de la M. R. P.et la théorie
classique
deschamps
scalaire et vectoriel. Nous y démontronsqu’à chaque
type d’interaction et àchaque
choix de solution élémentairecorrespond
un S. P. I.particulier
que l’on construit en utilisantl’expression
de la solution élémentaire choisie comme condition aux limites des
équa-
tions
qui expriment
la Prédictivité du S. P. I. que l’on cherche. La méthodegénérale,
maintes fois utilisée conduit à unsystème d’équations intégro- fonctionnelles,
soumis à un certain nombre de conditions subsidiaires.La théorie des
perturbations
permet de calculer les termes des ordres lesVol.
plus
bas avecplus
ou moins depeine
suivant l’ordre et l’interaction consi- dérés.Nous aurions pu
ajouter
un nombreimportant d’applications
immé-diates. En fait comme nous l’avons
déjà signalé
les résultats intéressantsfigurent déjà
dans les références que nous avons données. Cet article estessentiellement un article de mise au
point qui
devrait favoriser une meil-leure connaissance des notions de base de la M. R. P. et des méthodes
qui
lui sont propres.
I.
SYSTÈMES PRÉDICTIFS
INVARIANTS PAR LE GROUPE DEPOINCARÉ
Soit
M4 l’espace-temps
de Minkowski etTM4
la variété différentiable descouples (1) nP)
EM4,
et nP est un vecteur orienté dans le temps0)
et dans le futur0)
tangent àM4
aupoint
x". En méca-nique
Relativiste Prédictive(M.
R.P.) l’espace
desphases
d’unsystème
de N
particules ponctuelles
sans structure est(TM4)N
dont nousdésignerons
les
points
par(2) (x:,
LeGroupe
de Poincaréagit
sur(TM4)N
par l’actiondérivée de l’extension triviale à
(M4)N.
Lesgénérateurs
des translationsd’espace-temps
et lesgénérateurs
du sous-groupe de Lorentz sont respec- tivement(3) :
où est le tenseur
métrique
deM4.
Considérons le
système
différentiel du second ordre :les fonctions
Bâ
étant des fonctions suffisammentrégulières
de leurs argu- ments. Lesystème
différentiel(2)
est par définition unSystème
PrédictifInvariant par le
Groupe
de Poincaré(S.
P.I.) si, Ha
étant leschamps
devecteurs de
(TM4)N :
(~) fx, ~3, y, ... =0, 1, 2, 3. Nous supposons que la signature de M4 est + 2.
(~) a, b, c, ... = 1, 2, ..., N. Nous utiliserons indistinctement pour ces indices la position
basse ou haute.
(~) Ea = 1. Nous utiliserons la convention de sommation pour les indices grecs ainsi que pour les indices latins.
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section A
on a : 1
L étant
l’opérateur
Dérivée deLie,
et(4) :
Ces dernières
équations (6), développées,
donnent :avec
Compte
tenu de(4), ~ = -
sont desintégrales premières
dusystème
différentiel
(2),
ets’interprètent
comme étant les masses desparticules (5)
Soit
ng)
une fonction scalaire ou tensorielle. Nous poserons :Nous dirons que
f
tend vers zéro dans lepassé (resp. futur)
et écrirons :si
pour toutes les
valeurs ha > 0
telles que :et toutes les
configurations
pourlesquelles
0. Nous dirons que r ~ 0 est l’indice dans lepassé (resp. futur)
d’unefonction f qui
tend verszéro dans le
passé (resp. futur)
si r est laplus Detite
bornesupérieure
desnombres p pour
lesquels
on a :(4) Par convention a’ ~ a.
(~) Nous prenons la vitesse de la lumière dans le vide égale à 1.
Un S. P. I. est dit
séparable
si les fonctions0~
tendent vers zéro dans lepassé
et dans le futur :Nous
appelons
indice deséparabilité
du S. P. I. auplus petit
desindices,
dans le
passé
et dans lefutur,
des fonctions9~.
Remarque.
Si N > 2 ilpourrait
être intéressant d’introduire la notion deséparabilité partielle qui
peuts’exprimer
par les conditions :pour tous les vecteurs orientés dans
l’espace.
Mais ces conditionsentraînent les conditions
(15)
et ce sont celles-ciqui jouent
un rôleimpor-
tant dans les
problèmes
que nous aborderons dans cet article.II.
SYSTÈMES DIFFÉRENTIELS
ET
ÉQUATIONS INTÉGRALES
Tout l’intérêt de la
technique
introduite par D. Hirondel que nousallons utiliser tout au
long
de cetarticle,
avecquelques modifications,
repose sur les
propriétés
suivantes desopérateurs Da
etRa(~,)
définis par les formules(1.8)
et(1.10) :
Le
système d’équations (1.7)
est du type suivant :les fonctions
Gâ
étant des fonctions des fonctions inconnues et de leurs dérivéespremières
par rapport aux7~.
Nous rencontrerons constammentd’autres
systèmes
du même type et nous allons les étudier engénéral.
Lanature
précise
des seconds membresdépendra
duproblème
considéré.Nous supposerons ici pour fixer les idées que les fonctions
Gâ
sont desfonctions des variables
indépendantes (x~,
des inconnuesfA
et de leursdérivées
premières
par rapport aux variablesindépendantes.
Ceci couvriral’ensemble des
problèmes
que nous aborderons ultérieurement.Supposons
soit une solution dusystème d’équations (4).
D’après
(1)
nous aurons :Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section A
D’autre part,
l’emploi
de(3)
permet facilement de démontrer que :Intégrant
les deux membres de cetteéquation
dans l’intervalle[0, Jl]
nous obtenons :
équations intégro-fonctionnelles qui
seront valables pour toutes les valeursde et 03B6ai.
Supposons
maintenant que lasolution { /~}
satisfasse des conditionsaux limites du type suivant :
tai
etf*A
étant des fonctions connues de(x~ ~.Compte
tenu de(5),
de
(7),
pour J1 = 1 et’ai
=’ai
et de(8)
nous pouvons énoncer le résultat suivant :~ ’
RI
2014 Si {
est solution dusystème d’équations (4)
et satisfait aux conditions aux limites(8), alors {
est solution des conditions d’inté-grabilité (5)
et deséquations intégrales :
Moyennant
deshypothèses
additionnelles ce résultat admet laréciproque
que voici :
’
R. 2. - Si est solution du
système d’équations intégrales (9)
et des conditions
d’intégrabilité (5), ii)
les fonctionstaï
sont solutions dusystème d’équations :
et
iii)
les fonctionsf*A
vérifient les conditions :alors { fA }
est solution dusystème d’équations (4)
et les conditions auxlimites
(8)
sont satisfaites.En effet de
(9), (10)
et( 11 )
il vient :Mais :
par
conséquent
compte tenu de(5)
nous avons :Soit, d’après (6)
ce
qui donne, moyennant
uneintégration
parparties,
leséquations (4).
Ces
équations
étantsatisfaites,
les formules(7)
donnent enparticulier :
De la
comparaison
de ceséquations
auxéquations (9)
nous en déduisonsque les
équations (8)
sontégalement
satisfaites.Supposons
maintenant soit solution dusystème (4)
pours = N et satisfasse les conditions
asymptotiques
f*A
étant des fonctions connues.Compte
tenu de(5)
de(7) pour ’ai
= 1et Jl tendant vers - oo
(resp. oo),
et de(17)
nous pouvons énoncer le résultat suivant :R. 3. - Si
i) {
est solution dusystème d’équations (4)
pour s = Net satisfait aux conditions
asymptotiques (17), ii)
l’indice dans lepassé (resp. futur)
des fonctions~aGAa correspondantes
estsupérieur
à 1, alors{ f A ~
est solution des conditionsd’intégrabilité (5)
et dusystème d’équa- tions intégrales :
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section A
Le rôle de
l’hypothèse ii)
est celui d’assurer l’existence desintégrales.
Démontrons enfin le résultat
réciproque
suivant :R. 4. est solution du
système d’équations intégrales (18)
et des conditions
d’intégrabilité (5)
etii)
les fonctionsf*A
vérifient les conditions(11),
est solution dusystème (4)
et satisfait auxconditions
asymptotiques (17).
Pour démontrer ce résultat remarquons tout d’abord que dire
est solution de
(18)
suppose queii)
de R. 3 soit vérifié. De(6)
et(11)
il vient :donc,
compte tenu de(18)
et de(2)
nous obtenons :le
changement
de variabled’intégration À’
= À etl’emploi
deii)
deR. 3 donnent immédiatement les conditions
(17).
D’autre part de(18) (5)
et
(11)
il vient : Hsoit, d’après
la formule(6)
L’intégration
etii)
de R. 3 nous donnent lesystème d’équations (4)
pour s=N.Tous ces résultats peuvent avoir un intérêt
théorique,
mais ce n’est que dans le cadre de la théorie desperturbations,
dont nous allonspréciser
les
hypothèses, qu’ils
se sont révélés utiles en M. R. P.III
ÉLÉMENTS
DE LA
THÉORIE
DES PERTURBATIONSPrécisons la structure des seconds membres des
équations (II.4).
Noussupposerons compte tenu des
applications
que nous avons en vue queG~
sont des fonctions des variables
indépendantes (x:,
des fonctionsinconnues f A,
de leurs dérivéespremières
par rapport aux variables indé-pendantes,
et de Nparamètres
ea. Nous écrironssymboliquement
La
dépendance
des seconds membres par rapport aux dérivéespremières
des fonctions
f A
étant donc sous-entendue.Supposons qu’il
existe des solutions formelles dusystème d’équations (1) qui puissent s’exprimer
sous la forme :expressions
que nous écrironssymboliquement :
Supposons également qu’après
substitution desexpressions (2),
ainsi que de celles que nous obtiendrions en dérivant ces dernières terme à terme, dans les seconds membres de(1)
nouspuissions
écrire :pas nécessairement une suite
unique.
Ces
hypothèses
étantfaites,
lesexpressions (2)
sont effectivement des solutions formelles dusystème (1)
si :Nous dirons que le
système d’équations (1)
ou(5)
estDécomposable
si il est
possible
dedécomposer l’ensemble {
en une suite ordonnée de sous-ensemblesdisjoints { fA } (I, J,
...= 1, 2,
... LP)
de sorteque l’on ait :
avec :
La
première
formulesignifie
pour tout ,a. La seconde formulesignifie
la même chose mais suppose en outre quel’inégalité
est vérifiéeau moins une fois.
Nous dirons
qu’un système Décomposable
estComplètement Intégrable
1si
i)
ii)
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section A
la
suite {
n +1 }
étant unequelconque
des suites(ni, ... ,
na +1, ... , nN),
et
iii) (9) plus :
’
Considérons un
quelconque
dessystèmes (6) pour { n ~ donné,
dans lesseconds membres
duquel
nous considérons connues toutes les fonctions sauf éventuellement la fonction Cesystème d’équations
estdu type
(11.4)
et parconséquent
nous pouvons luiappliquer
les résultats duparagraphe précédent.
Sous leshypothèses qui
nous ontpermis
de démontrer R. 1 et R. 3 de ceparagraphe
nous pourrons écrired’après (II. 9),
ou
(II.18)
suivant le cas :ou :
qui
ne sont autres que leséquations
que l’on obtient enégalant
les coeffi- cients des mêmes monômes dans les deux membres deséquations (II. 9)
ou
(II . 18)
si :Si le
système d’équations (5)
estDécomposable
et nous supposonsconnues les fonctions
n ~
alorsd’après (7)
les fonc-tions sont connues et par
conséquent
les formules( 13)
ou( 14)
donnentdirectement par des
quadratures
les fonctions Ces fonctions étantconnues le même raisonnement donne les fonctions et ainsi de suite
jusqu’à
Les formules(13),
ou(14)
donnent donc par récurrence tous les termes desexpressions (3)
àpartir
des fonctionsNous supposerons dorénavant que :
et par
conséquent
nous aurons :Nous obtenons ainsi des
expressions
du type(3)
bien déterminées cequi
prouve
l’unicité,
sous leshypothèses
faites de la solutionformelle f f A
du système (1).
’’ ’Plaçons-nous
maintenant sous leshypothèses qui
nous ontpermis
Vol. XXV, n° 4 - 1976.
de démontrer les R. 2 et R. 4 du
paragraphe précédent
enprécisant
que leséquations (II.11)
et lapropriété ii)
de R. 3 sontsupposées
ici être vérifiéesà
chaque ordre { n ~ séparément. Supposons
que lesystème (6)
est Décom-posable
etComplètement Intégrable
et supposons que satisfassent les conditions(9).
R. 2 ou R. 3 nous ditalors,
compte tenu de(10),
que les fonctionscalculées
avec les formules(13),
ou(14),
sont effective-ment solution du
système (6) correspondant,
cequi entraîne,
compte tenu de(12),
que 1}est également
solution dusystème (6) correspondant,
et ainsi de suite
jusqu’à l.
Pour que les formules( 13),
ou( 14),
four-nissent des solutions formelles du
système d’équations (1)
il suffitdonc,
sous les
hypothèses faites,
que soit solution dusystème (6)
corres-pondant,
cequi
est le cas compte tenu de(16), qui
estcompatible
avec(8),
et compte tenu de
(17)
et(11.11).
IV. FORMES HAMILTONIENNES ET FONCTIONS
GÉNÉRATRICES
Considérons un S. P. I. On dit que
SLptresp.
f) est une Forme Hamilto-nienne
(F. H.)
dans lapassé (resp. futur)
siQp(resp.
f) est une 2-forme sym-plectique
de(TM4)N qui
est invariante par les groupes à unparamètre engendrés
par leschamps
de vecteurs(1.1)
et(1.3) :
et
qui
satisfait aux conditionsasymptotiques :
Explicitons
de manièreprécise
ces dernières conditions. Toute 2-forme Q de(TM4)N
peuts’écrire,
avec des notationsévidentes,
sous la forme :(oc* =
anumériquement)
avecLes conditions
(2)
sont par définitionéquivalentes
à :Q étant
Qp
ou suivant le cas. Nous utiliserons souvent cettesimplifi-
cation d’écriture.
Annales de /’ Institut Henri Poincaré - Section A
Pour
Â
=He
leséquations (1),
compte tenu de(4), s’explicitent
ainsi :Les fonctions
0~
étant connues cesystème d’équations
est du type(II.4).
Par
conséquent
en supposant que l’indice dans lepassé (resp. futur)
desfonctions G est
supérieur
à 1 nous auronsd’après (II.
R.3)
et(5)
D’autre part étant donné que Q* = et que
d’après (II.
R.4)
une condition suffisante pourqu’une
solution de(7)
soitsolution de
(6)
et satisfasse les conditionsasymptotiques (5)
est que leséquations (11.5)
soient satisfaites.Remarquons que
pourqu’une
solution Q de(6) qui
satisfait aux condi-tions
(5)
soit une F. H. dans lepassé (resp. futur)
il faut encore que Q soitfermée,
de rang maximal et satisfasse leséquations (1)
pourA
=Nous dirons un mot sur ce
problème
dans le cadre de la théoriedes per-
turbations.
Considérons un S. P. I. donné et soit
Qp
la F. H. dans lepassé, qui
estd’après (1)
invariante par leGroupe
de Poincaré.L’Énergie-Impulsion P~
et le Moment
Cinétique généralisé
du S. P. I. sont par définition lesfonc-
tions
génératrices
des transformationscanoniques
infinitésimales deQ
engendrées respectivement
par et Autrement ditP03B1
et sontles
fonctions
définies,
avec un choixapproprié
des constantes additives arbi-traires,
par les formulesVol. XXV, n° 4 - 1976.
où
1(À)
estl’opérateur produit
intérieur parÂ.
Ces fonctions peuvent donc être calculées immédiatement dès queQp
est connue. On peutcependant
les calculer directement ce
qui
estplus
commode pour l’étude desproblèmes qui
ne demandent pas la connaissance deOp-
En effetPa
etJ ÀJl
sont carac-térisées par les
équations
et les conditions
asymptotiques :
Les
systèmes d’équations (10)
et( 11 )
sont du type(II . 4)
et les conditionsaux limites
(12)
et(13)
sont du type(II .17). Remarquons
d’autre part que :Nous sommes donc sous les conditions
qui
nous permettentd’appliquer
encore
(II.
R .3)
et(II.
R.4).
Bornons-nous à dire que si l’indice dans lepassé
des seconds membres deséquations (10)
et(11)
estsupérieur
à 1nous aurons :
Nous supposerons que les fonctions
8â
sont fonction de Nparamètres ea
et peuvent s’écrire sous la forme :
Et nous supposerons en outre, car tel est le cas pour les S. P. I. intéressants considérés à ce
jour,
que :Introduisant des
expressions
du type(III.2)
pourchaque
composante deQ,
pourP03B1
et pourJ À/L
on constate que compte tenu de(18)
lessystèmes d’équations (6), (10)
et(11)
sontDécomposables.
Pour Q le nombre L deAnnales de l’Institut Henri Poincaré - Section A
sous-ensembles dans la
décomposition
est trois. Lepremier
sous-ensembleest { Qu) },
le secondest { S2â~* ~
et le troisièmeest { }.
PourPa
etL vaut un.
Étant
donné que les fonctionse:
sont solution deséquations (1.7)
et compte tenu de
(18)
on peut démontrer que les troissystèmes d’équations
sont
Complètement Intégrables.
Démontrons-le pour lessystèmes (10)
ou
(11).
La formule(III . 8)
est uneconséquence
évidente de(18).
D’autre part sif
est une composantequelconque
utilisant(1.7)
on obtient :L’implication (III.10)
est alors de nouveau uneconséquence
évidente de(18) quand
on considère ces dernières formules àchaque ordre ~ n ~ .
Pour le
système d’équations (6)
la démonstration estplus longue
mais leprincipe
est le même.Les
systèmes d’équations (6), (10)
et(11)
étantDécomposables
et Com-plètement Intégrables
leséquations (7), (15)
et(16)
considérées ordre par ordre permettent donc d’obtenir les solutions formelles souhaitées en par- tant de =0,
= et =J(O)
Il suffit pour celad’appliquer
le schéma
développé
auparagraphe précédent.
Ce schéma suppose que lesintégrales (7), (15)
et( 11 )
ont un sens àchaque
ordre et ceciimpose
desconditions à l’indice de
séparabilité
des fonctions0~. Supposons
par exem-ple
que nous voulions calculerou J~~ 1 ~ avec { 1, 1} = (0, ...,
1 ...1,... 0).
Les formules
(15)
et(16) donnent,
compte tenudes expressions
dePiO)
et
J?) :
On voit alors facilement que les
intégrales (20)
ont sûrement un sens sil’indice de
séparabilité
des fonctionsest supérieur
à un, et que lesintégrales (21)
ont sûrement un sens si cet indice estsupérieur
à deux. Enfait,
il arrive dans certains cas que ces dernières ont encore un sensquand
s=2.
Étant
donné que :Vol. XXV, n° 4 - 1976.
où d est
l’opérateur
différentielextérieur,
et étant donné que :on peut démontrer facilement par récurrence que les 2-formes Q construites
nous venons
d’indiquer
sont bien des 2-formessymplectiques (l) qui
satisfont l’ensemble deséquations (6).
V.
INTÉGRATION
DES S. P. I.Considérons un S. P.
1.
et soit :l’intégrale générale
dusystème d’équations (1.2), (xôa,
étant les données initiales pour T = 0 :On sait que les conditions nécessaires et suffisantes pour que les fonc- tions
r)
etr)
satisfassent les relations :est que les fonctions
0~
soient solutions dusystème d’équations (1.7).
Et que les conditions nécessaires et suffisantes pour que :
est que les
fonctions 0§
satisfassent les contraintes(1.4).
Si nous calculons les dérivées par rapport à Tb’ pour zb =
0,
des deux membres deséquations (3)
et(4)
nous obtenons :ainsi que des
équations identiques
pour~(ï)
etqui
sont uneconséquence
de(6)
et(7)
que l’on obtient en dérivant celles-ci par rapport à T.Récipro-
quement si des fonctions satisfont auxéquations (6)
et(7)
et etvérifient les conditions initiales
(2)
alors estl’intégrale générale
(6) Nous considérons que le rang de Q est maximal du moment que tel est le cas pour Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section A
du S. P. I. considéré. C’est sur ces résultats que nous nous appuyons pour
intégrer
les S. P. I. _Le
système d’équations (6)
et(7)
est du type(II.4)
mais les conditions initiales(2)
ne sont pas du type(11.8). Cependant
avecquelques
modifi-cations
l’approche
duparagraphe
II est encoreapplicable
ici. La for-mule
(II.7) pour (b
= 1 nous donne :soit,
en posant cv = r + AIntégrant
cette équation dans l’intervalle ~U,0153j
et etfectuant lechangement
de notation w = r nousobtenons,
compte tenu de(2) :
H est clair d’autre part que si
~(ï)
est solution de(6)
et(7)
compte tenu de(II. 1)
et de ta commutativité deDa’ et ~
nous aurons :~T
Nous avons donc démontré le résultat suivant :
R .1. -
L’intégrale générale
d’un S. P. I. est solution dusystème d’équations intégrales (10)
et des conditionsd’intégrabilité (11).
Démontrons maintenant la
réciproque :
R . 2. - Si des fonctions sont solution des
équations (10)
et(11)
alors elles satisfont les conditions initiales
(2)
et sont solution dusystème d’équations (6)
et(7)
et sont doncl’intégrable générale
du S. P. I. considéré.En effet de
(10)
on déduit immédiatement que les conditions initiales(2)
sont satisfaites. D’autre part de
(10)
et(11)
on obtient :Mais de
(II. 6)
il vient :Par
conséquent
nous avons compte tenu de(2) :
En dérivant
(10)
par rapport à r nous voyons que le facteur deOab
estLe
système d’équations ( 14)
estdonc,
avec une notationcondensée,
aT
le
système d’équations (6)
et(7).
Écrivons
pour une valeur de a donnée lesystème d’équations (6)
et(7)
sous la forme :
On
comprend
que la théorie desperturbations
que nous avonsdéveloppée
au
paragraphe
III soit facilementadaptable
auxsystèmes d’équations
dutype
(15)
et aux conditions initiales(2).
Cetteadaptation
étant faite on cons-tate que le
système d’équations (15)
estDécomposable
etComplètement Intégrable.
Leséquations intégrales ( 10)
considérées àchaque
ordre peuvent alors être utilisées pour obtenir les solutions formelles souhaitées. Les termes d’ordre leplus bas,
compte tenu de(IV. 18),
sont :VI.
INTERACTIONS
SCALAIRE ET VECTORIELLE Nousrappelons
iciquelques
éléments de la théorieclassique
deschamps
dont nous aurons
besoin
auparagraphe
suivant. Considérons unecharge
scalaire ea, dont le mouvement soit connu :
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section A
et supposons que le
paramètre T
a été choisi de sorte que soitl’impulsion- énergie
de cettecharge.
Nous aurons donc :ma, étant la masse de ea,.
Supposons
que cettecharge
soit la source d’unchamp
scalaire solution del’équation
> 0 étant la
portée
duchamp.
Les solutions retardée(E
= -1)
ouavancée
(s
=1)
de cetteéquation
évaluées aupoint x03B1a
sont :où :
et étant le
point
d’intersection du côneisotrope passé,
si E = - 1, oufutur,
si E = +1,
de sommet lepoint x~
avec latrajectoire de ea,;
étant
l’impulsion-énergie
aupoint rp:a’ ; Taa’
étant la valeur duparamètre
pour
lequel = cpâQ~ ; 9
étant la fonction saut deHeaviside ;
etJ1
étant la fonction de Bessel de
première espèce
et dupremier
ordre.Nous considérerons
également
la solution invariante par renversementdu temps : ~
Le
problème
se pose naturellement de savoirlaquelle
des solutions(4)
ou
(6),
ou d’autreséventuellement, correspond
auchamp
réellement créé par lacharge
ea..D’après
lePrincipe
de Causalité cechamp
est lechamp
retardé. Si le mouvementde ea,
est connu parcequ’il
est un mouvementforcé,
ce choix semble être le seuljustifié.
En cequi
concerne leproblème
que nous discuterons à la fin de ce
paragraphe
et auparagraphe
suivantnous
préférerons
laisser ceproblème
ouvert.Si nous avons N-1
charges qui
soient des sources dechamps
scalairessuivant le
Principe
deSuperposition
deschamps
lechamp
scalaire totalest :
Considérons maintenant une N-ième
charge scalaire ea
de masse ma dont laposition
dansM4
soit xa et dontl’énergie-impulsion
en cepoint
soit7~.
Si cette
charge scalaire ea
n’est soumisequ’aux champs
créés par les char- ges e~, son mouvement devra satisfaire lesystème d’équations :
Vol. XXV, n° 4 - 1976.
où :
Remarque.
Nous avons écrit ceséquations
de sortequ’elles dépendent
d’un
paramètre qui
peutprendre
les valeurs 0 et 1. Ces deux valeurs de y déterminent des théories différentes de l’interaction scalaire.Puisque
il n’est pas clair à l’heure actuelle
laquelle
de ces deux théories il faudraitchoisir,
nous avonspréféré
de les considérer ensemble.Compte
tenu de(4),
tous calculsfaits,
on obtient pour v == 8 :où :
et
J2
est la fonction de Bessel depremière espèce
et du second ordre. Siv=0:
Considérons maintenant N-1
charges
vectorielles dont le mouvement(1)
soit connu. Chacune de ces
charges
est la source d’unchamp
vectorielsolution du
système d’équations :
Les solutions retardée si E = -
1,
ouavancée,
si G = +1,
de ceséquations
évaluées au
point x~
sont :Et la solution
symétrique
par renversement du temps :Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section A
Les
équations
du mouvement d’unecharge vectorielle ea
soumise auchamp
de N-1charges
ea, sont leséquations (8)
avec cette foisoù :
Le calcul de
W~(v)
pour v = E donne :où nous avons utilisé la notation
(uv)
=uava
pour leproduit
scalaire de deux vecteurs. Si v =0, W:(O)
est donné par(12)
en utilisant les expres- sions(18)
ci-dessus.Le mouvement des N-1
charges
scalaires ouvectorielles,
étant connule
système d’équations (8)
est unsystème
ordinaired’équations
différen- tielles du second ordre dans ce sens que les fonctions sont des fonc- tions de(x:,
calculables àpartir
desexpressions (10), (12)
ou(18).
Cesystème
permet donc enprincipe, quelle
que soit la fonctionchoisie,
la détermination du mouvement d’une
charge ea
libre àpartir
de condi-tions initiales
(xôa,
données.Supposons
maintenant que toutes lescharges eb
soientlibres,
ouplus précisément
que chacune d’elles soitunique-
ment soumise au
champ
total créé par les autres. Si nous nous bornons à affirmer que sous de telles conditions notreunique
information est que le mouvement de cescharges
doit satisfaire leséquations (8)
leproblème change complètement
de nature. Car dans ce cas cesystème d’équations
n’est
plus
unsystème
ordinaired’équations différentielles
et parconséquent
des données initiales
(xôa,
ne suffisentplus
pour déterminer l’évolution future dusystème.
Si on utilise les fonctionsWâ( - 1)
lesystème (8)
ne peut êtrerésolu,
même enprincipe,
que si on se donne les mouvementspassés
de toutes lescharges,
ou des morceaux suffisammentlongs
dupassé
siJ1 =
0,
et les mouvements futurs ainsi obtenus ne seront engénéral
que de classe C 1. Si on utilise les fonctionsW:( + 1)
ouW~(0),
leproblème
est com-plètement
indéterminé dans le casgénéral,
et seulesquelques
solutionsparticulières
trèsspécifiques
peuvent être obtenues dans le dernier cas.Nous allons voir que dans le cadre de la M. R. P. les formules
(10, (12)
ou
(18)
peuvent être considérées comme des conditions aux limitesqui
permettent de déterminer des solutions deséquations (1.7). L’intégrale
Vol. 4 - 1976.