✤Analyser, interroger, adopter une démarche réflexive : Expliquer le fonctionnement de la démocratie représentative à travers la figure de Benjamin Constant.
✤ Maitriser les savoirs : Démocratie représentative / Libéralisme / monarchie constitutionnelle / libéraux.
1. Quel est le modèle politique adopté en France en 1815? S’agit-il d’une démocratie? (Doc 1 ; 2 et 3).`
Le modèle politique adopté en France en 1815 est la monarchie constitutionnelle. L'Empire napoléonien est renversé et Louis XVIII est remis sur le trône de France. Ainsi de nouveau un monarque est installé à la tête de l'Etat. Cependant fait nouveau une constitution limite les pouvoirs du roi et un régime parlementaire est mis en place. Le parlement est élu au suffrage censitaire, c'est à dire que seuls les plus riches peuvent voter en payant un impôt appelé "cens". On peut donc voir que ce nouveau régime n'est pas une démocratie car le peuple ne possède par le pouvoir, le roi demeure à la tête de l'État.
2. En les replaçant dans leur siècle, expliquez en quoi consiste la liberté des Anciens et des Modernes.
(Document 4)
Benjamin Constant évoque l'expérience politique athénienne (antique) en parlant de liberté des Anciens. Selon lui la liberté des Anciens permettait à l'individu d'être souverain car il exerçait directement la démocratie : "Dans celle-ci, plus l’homme consacrait de temps et de forces à l’exercice de ses droits politiques, plus il se croyait libre". Cette phrase montre que les Anciens participaient directement à la vie politique, ainsi tous participer à créer un régime politique permettant d'intégrer l'iségoria (égalité de parole) et l'isonomie (égalité devant la loi). Pour Benjamin Constant cette conception est admirable si elle suppose l’implication de tous mais elle a l'effet retord d'asservir le citoyen aux tâches politiques et donc il devient un
"esclave de la nation ».
La liberté des Modernes est différentes dans le sens où l'Homme en tant qu'individu est au coeur des conceptions et ce depuis l'arrivée du courant humaniste au XVIe siècle. L'existence individuelle prime de plus en plus sur la vie en société. Afin d'être autonome vis à vis de la société l'homme choisi des représentants pour le défendre : "dans l’espèce de liberté dont nous sommes susceptibles, plus l’exercice de nos droits politiques nous laissera de temps pour nos intérêts privés, plus la liberté nous sera précieuse". C'est donc une quête du bonheur qui est au centre des préoccupations des Modernes. C'est donc le système représentatif qui est mis en avant : "De là vient, Messieurs, la nécessité d’un système représentatif".
3. A quelles conditions une assemblée est-elle vraiment représentative ? (Doc 3 et 4)
Une assemblée est vraiment représentative lorsque les représentants du peuple servent réellement les intérêts du peuple. Comme l'explique B. Constant « le système représentatif est une procuration donnée à un certain nombre par la masse du peuple, qui veut que ses intérêts soient défendus, et qui néanmoins n’a pas le temps de les défendre toujours lui-même ». Ainsi ce n'est que par un contrôle régulier exercé par le peuple sur ses représentants que l'assemblée peut être réellement représentative. De plus du fait du suffrage censitaire seul une partie de la population est représentée, ainsi seuls le plus riches sont représentés et logiquement leurs intérêts. On peut donc se poser la question de la représentativité de l’assemblée.
4. Qu'est ce qui selon l'historien fait obstacle au suffrage universel au début du XIXe siècle.
Pour l’historien le passif révolutionnaire français fait obstacle à la participation de l’ensemble du peuple.
L’expérience de la Terreur révolutionnaire : « En France la démocratie comme participation populaire à la décision politique a été marquée de façon indélébile par l'expérience révolutionnaire ». Entre 1793 et 1794.
En effet cette période fut marquée par des exécutions sommaires, la privation de nombreuses libertés (religieuses, . La guillotine restant l‘objet associé à cette période ou des dizaines de milliers de personnes furent exécutées.
Thème 1. Introduction : La démocratie, les démocraties aujourd'hui Axe 1 : Penser la démocratie : démocratie directe et démocratie représentative
Jalon 2 : Benjamin Constant, « liberté des Anciens, liberté des Modernes ». (Histoire / Sciences Politiques)
Pourquoi peut-on dire que l'installation de la démocratie représentative fut-elle une lente conquête au cours du XIXe siècle suscitant de nombreux débats.
Le mot démocratie, aux débuts de la Restauration, est discrédité et fonctionne comme repoussoir. En effet, l’assimilation de la démocratie au gouvernement révolutionnaire à l’origine de la Terreur. Le mot resta rare et discrédité dans l’univers libéral pendant le premier tiers du XIXe siècle. A partir de la Restauration puis plus encore sous la Monarchie de Juillet, le terme de démocratie tend à changer radicalement de sens et à entrer dans la langue politique courante. Si « démocratie » est d’abord un terme repoussoir, l’élite politique commence à s’en réclamer vers le milieu du XIXe siècle, mais en lui attribuant un sens nouveau. Il ne fait plus référence au peuple assemblé pour délibérer librement, mais désigne au contraire le régime libéral électoral représentatif.
Certains défendaient la mise en place de la démocratie représentative à l’instar de benjamin Constant qui réfléchissait au rapport entre liberté et institutions démocratique. Ainsi le système représentatif chargés des délibérations publiques, les représentants libèrent les citoyens de leurs tâches politiques pour leur permettre de jouir de leur liberté individuelles. Cependant Benjamin Constant rappelle que les citoyens doivent faire attention de ne pas se désinvestir du politique afin d’éviter le basculement vers un régime tyrannique.
Le suffrage universel, qui s'impose désormais dans presque tous les États du monde comme source principale de légitimité, a dû vaincre des résistances tenaces et d'inspirations contradictoires. En effet, en 1815 le suffrage universel masculin est aboli et le suffrage censitaire rétabli. Seuls les hommes de trente ans payant une contribution directe de 300 francs ont le droit de vote. Pour être élu, il faut avoir 40 ans et payer au moins 1 000 francs de contributions directes. La loi électorale du 29 juin 1820 du double vote permet aux électeurs les plus imposés de voter deux fois. Ces mesures cherchent à avantager les grands propriétaires fonciers, c’est-à-dire l’aristocratie conservatrice et légitimiste. Après la révolution des Trois Glorieuses (27, 28, 29 juillet 1830), la Restauration fait place à la Monarchie de Juillet (Louis-Philippe Ier). Le droit de vote est élargi. Si le suffrage est toujours censitaire, le cens nécessaire pour être électeur passe de 300 à 200 francs (ou 100 francs pour des cas particuliers) et de 1 000 à 500 francs pour être élu (loi du 19 avril 1831). De même, l’âge minimum pour voter est abaissé de 30 à 25 ans et celui pour être élu de 40 à 30 ans. Enfin, la loi du double vote est supprimée. Le mouvement révolutionnaire qui éclate en février 1848 met fin à la Monarchie de Juillet et institue la République. Le suffrage universel masculin est alors adopté par le décret du 5 mars 1848 : il ne sera plus remis en cause. Sont électeurs tous les Français âgés de 21 ans et jouissant de leurs droits civils et politiques. Le droit d’être élu est accordé à tout électeur de plus de 25 ans. Le vote devient secret.
