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École doctorale de Sciences Mathématiques de Paris Centre. Thèse de doctorat. Discipline : Mathématiques. présentée par.

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Texte intégral

(1)

École doctorale de Sciences Mathématiques de Paris Centre

Thèse de doctorat

Discipline : Mathématiques

présentée par

Christophe Levrat

Calcul effectif de la cohomologie des faisceaux constructibles sur le site étale d’une courbe

dirigée par David Madore et Fabrice Orgogozo

Soutenue le 30 septembre 2022 devant le jury composé de :

M. Xavier Caruso Université de Bordeaux rapporteur M. Alain Couvreur INRIA Saclay examinateur M. Bruno Kahn Sorbonne Université examinateur M. Davide Lombardo Università di Pisa rapporteur M. David Madore Télécom Paris directeur M. Fabrice Orgogozo Sorbonne Université directeur M. Hugues Randriam ANSSI & Télécom Paris examinateur

arXiv:2209.10221v1 [math.AG] 21 Sep 2022

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Institut de mathématiques de Jussieu- Paris Rive gauche. UMR 7586.

Boîte courrier 247 4 place Jussieu 75 252 Paris Cedex 05

Sorbonne Université École doctorale de Sciences Mathématiques de Paris Centre.

4 place Jussieu 75 252 Paris Cedex 05

(3)

Résumé/Abstract

(FR) Cette thèse porte sur la représentation algorithmique des faisceaux constructibles de groupes abéliens sur le site étale d’une variété sur un corps algébriquement clos, ainsi que sur le calcul effectif de leur cohomologie lorsque leur torsion est inversible dans le corps. Nous décrivons trois représentations de ces faisceaux sur les courbes lisses ou nodales, ainsi que des algorithmes permettant d’effectuer un certain nombre d’opérations (noyaux et conoyaux de morphismes, images directes et réciproques,Hom interne et produit tensoriel) sur ces faisceaux. Nous présentons un algorithme de calcul du complexe de cohomologie d’un faisceau localement constant constructible sur une courbe lisse ou nodaleX, et en déduisons une description explicite du foncteurRΓ(X,−) : Dbc(X,Z/nZ)→Dbc(Z/nZ), fonctorielle en le schémaX et le complexe constructible considéré. En particulier, siX et le faisceauF proviennent par changement de base d’un sous-corps parfait, nous décrivons l’action de Galois sur le complexe RΓ(X,F)calculé. Nous donnons des bornes explicites sur le nombre d’opérations effectuées par l’algo- rithme calculantRΓ(X,F). Nous donnons également une description explicite des cup-produits dans la cohomologie des faisceaux localement constants constructibles sur les courbes projectives lisses. Enfin, nous indiquons comment déduire de ces algorithmes une façon de calculer la cohomologie d’un faisceau constant sur une surface lisse fibrée sur la droite projective.

Mots-clés : cohomologie étale, cohomologie galoisienne, géométrie algébrique effective, courbe algé- brique, complexité.

(ENG) This thesis deals with the algorithmic representation of constructible sheaves of abelian groups on the étale site of a variety over an algebraically closed field, as well as the explicit computation of their cohomology. We describe three representations of such sheaves on curves with at worst nodal singularities, as well as algorithms performing various operations (kernels and cokernels of morphisms, pullback and pushforward, internalHomand tensor product) on these sheaves. We present an algorithm computing the cohomology complex of a locally constant constructible sheaf on a smooth or nodal curve, which in turn allows us to give an explicit description of the functorRΓ(X,−) : Dbc(X,Z/nZ)→ Dbc(Z/nZ). This description is functorial in the scheme X and the given complex of constructible sheaves. In particular, ifX and the sheafF are obtained by base change from a subfield, we describe the Galois action on the complex RΓ(X,F). We give precise bounds on the number of operations performed by the algorithm computingRΓ(X,F). We also give an explicit description of cup-products in the cohomology of locally constant constructible sheaves over smooth projective curves. Finally, we show how to use these algorithms in order to compute the cohomology groups of a constant sheaf on a smooth surface fibered over the projective line.

Keywords : étale cohomology, Galois cohomology, effective algebraic geometry, algebraic curve, complexity.

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(5)

Table des matières

Introduction v

I Cohomologie étale et groupe fondamental 1

I.1 Morphismes étales et groupe fondamental . . . 1

I.2 Le topos étale . . . 4

I.3 Torseurs,H1 et fibrés en droites . . . 9

I.4 Groupe fondamental et faisceaux lisses . . . 11

I.5 Les grands théorèmes . . . 15

I.6 Cohomologie à support dans un fermé . . . 18

I.7 Cohomologie à support compact . . . 19

I.8 Formule des traces et comptage de points . . . 20

II Revêtements et cohomologie des courbes 21 II.1 Groupe fondamental des courbes . . . 21

II.2 Groupe de Picard et variété jacobienne . . . 27

II.3 Groupe de Picard des courbes nodales . . . 30

II.4 Cohomologie des faisceaux constants sur les courbes . . . 34

II.5 Cohomologie à support dans un fermé . . . 41

II.6 Revêtements cycliques de courbes . . . 42

II.7 Un revêtement caractéristique . . . 47

III Algorithmique des faisceaux constructibles 55 III.1 Faisceaux lisses . . . 55

III.2 Images directes de faisceaux lisses . . . 57

III.3 Faisceaux constructibles sur les courbes lisses . . . 59

III.4 Opérations sur les faisceaux dans la représentation(t) . . . 66

III.5 Un exemple détaillé . . . 72

III.6 Faisceaux constructibles sur les courbes nodales . . . 73

III.7 Constructions sur les surfaces . . . 74

IV Calculabilité de la cohomologie et algorithmes existants 77 IV.1 Calculabilité : l’algorithme de Madore et Orgogozo . . . 77

IV.2 L’algorithme de Couveignes . . . 84

IV.3 L’algorithme de Huang et Ierardi . . . 86

IV.4 L’algorithme de Jin . . . 94

IV.5 Aspects pratiques . . . .103

V Calcul effectif de la cohomologie 105 V.1 Scindage explicite des suites exactes courtes . . . .107

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V.2 Faisceaux constants sur les courbes affines . . . .107

V.3 Cohomologie des faisceaux lisses . . . .111

V.4 Cup-produits dans la cohomologie des faisceaux lisses . . . .122

V.5 Cohomologie des faisceaux constructibles : calcul duH1 . . . .125

V.6 Calcul deRΓ(X,−) : Dbc(X,Λ)→Dbc(Λ) . . . .126

VI Cohomologie des surfaces 137 VI.1 Pinceaux de Lefschetz . . . .137

VI.2 Trivialisation des images directes dérivées . . . .138

VI.3 Calcul de la cohomologie deµn sur une surface . . . .139

VI.4 Algorithme et indications sur le calcul de sa complexité . . . .142

VII Problèmes ouverts 145 Annexes 146 A Corps calculables 147 A.1 Corps calculables et complexité . . . .147

A.2 Polynômes . . . .149

A.3 Extensions de corps . . . .151

B Schémas de type fini sur un corps 155 B.1 Schémas et morphismes . . . .155

B.2 Bases de Gröbner et applications . . . .156

B.3 Construction de familles d’hyperplans . . . .157

B.4 Recherche de points . . . .159

B.5 Restriction de Weil . . . .162

C Algorithmique des courbes 165 C.1 Représentations des courbes lisses . . . .165

C.2 Produit fibré de courbes intègres lisses . . . .169

C.3 Diviseurs et espaces de Riemann-Roch . . . .170

C.4 Fonction zêta et comptage de points . . . .174

Bibliographie 177

(7)

Introduction

Contexte

Cette thèse porte sur des méthodes explicites de calcul de groupes de cohomologie étale. Les pré- requis à la compréhension de cette introduction et de la suite du manuscrit sont présentées dans le chapitreI. Soitnun entier. Soitkun corps de caractéristique première àn. Les catégories dérivées des faisceaux deΛ :=Z/nZ-modules sur lesk-schémas de type fini sont munies des six opérationsf?,Rf?, Rf!,Rf!,⊗LΛ,RHomΛdéfinies par Grothendieck. La condition raisonnable de finitude sur les faisceaux est la constructibilité : un faisceau deΛ-modules sur un schéma noethérien X est dit constructible si X admet une stratification telle que le faisceau soit un système local sur chaque strate. Les faisceaux constructibles sont les objets noethériens de la catégorie des faisceaux deΛ-modules surX. Un résul- tat majeur dû à Grothendieck, Artin, Deligne et plus récemment Gabber pour la formulation la plus générale [ILO, XIII, Th. 1.1.1], affirme que pour des schémas noethériens quasi-excellents sur lesquels nest inversible, la constructibilité est stable par les six opérations.

Supposons k algébriquement clos. Soit X un schéma de type fini sur k. Le résultat précédent implique que pour tout faisceau constructible F de Λ-modules sur X, les groupes de cohomologie Hi(X,F) sont finis. De plus, ils sont nuls dès que i > 2 dimX. Un morphisme f: Y → X de k- schémas induit par fonctorialité un morphismeRΓ(X,F)→RΓ(Y, f?F). De même, siX provient par changement de base d’un schéma sur un sous-corps parfait k0, RΓ(X,F) est muni d’une action de Gal(k|k0). À défaut de pouvoir calculer les six opérations explicitement, un objectif atteignable est le calcul d’un complexe représentantRΓ(X,F), ou au moins des groupes Hi(X,F), d’une façon qui permette de représenter ces morphismes de fonctorialité. SiX est une courbe projective lisse connexe etF est constant, les groupes Hi(X,F)sont bien connus ; en particulier, H1(X, µn)est le groupe des points de n-torsion de la variété jacobienne deX. Si X est de dimension d >1, les deux techniques de calcul usuelles procèdent par fibration et récurrence sur la dimension. D’une part, pour les variétés projectives, un pinceau de Lefschetz permet d’obtenir une fibration

X˜ →P1

où X˜ est un éclatement de X. D’autre part, les bons voisinages d’Artin permettent d’obtenir une fibration en courbes affines

X→Xd−1→ · · · →X1

oùXiest de dimensioni. Si les suites spectrales associées à ces fibrations permettent assez rapidement de majorer le rang des Hj(X,F), voire le calculer pour des petites valeurs de j, elles ne fournissent

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toutefois pas immédiatement une description de ces groupes permettant de calculer les morphismes de fonctorialité évoqués ci-dessus.

La calculabilité des groupesHi(X,Λ)a été démontrée par Poonen, Testa et van Luijk en 2015 dans le cas oùkest de caractéristique nulle [PTv15, Th. 7.9]. Une preuve en caractéristique quelconque a été donnée quelques mois plus tard par Madore et Orgogozo [MO15, Th. 0.1]. Ces deux articles décrivent en détail des algorithmes permettant effectivement de calculer lesHi(X,Z/nZ), mais ne donnent pas de borne sur le nombre d’opérations effectuées par ces algorithmes, qui paraissent en outre trop inefficaces pour être utilisés dans la pratique. À l’autre bout du spectre, Huang et Ieradi [HI98, Th. 1] et plus tard Couveignes [Cou09, Th. 1] ont décrit des algorithmes calculant explicitement des classes de diviseurs sur une courbe projective lisse formant une base de lan-torsion de la jacobienne de cette courbe, avec des bornes de complexité très précises. Nous nous sommes intéressés au calcul du foncteurRΓ(X,−), lorsqueX est une courbe lisse ou nodale, et donnons des bornes explicites sur la complexité du calcul.

Lorsque X provient par changement de base d’un corps fini Fq, le calcul des Hi(X,Λ) permet également, par l’intermédiaire de la formule des traces, de compter lesFq-points deX. En particulier, un algorithme de calcul de Hi(X,Λ) de complexité polynomiale en n et logq permet de calculer le cardinal deX(Fq)en un nombre d’opérations polynomial en logq. Dans le cas oùX est une courbe, l’algorithme probabiliste de Huang et Ierardi atteint cette complexité. Dans le cas oùX est une surface, l’existence d’un tel algorithme a été conjecturée par Couveignes et Edixhoven dans [EC11, Epilogue] ; il y est suggéré d’employer une fibration de Lefschetz. Une grande partie du travail de cette thèse a été motivée par cette conjecture.

Contributions

Soient k0 un corps parfait etk une clôture algébrique dek0. Soit n un entier premier à la carac- téristique dek. Notons Λ l’anneau Z/nZ. Soit X0 une courbe lisse géométriquement intègre sur k0. NotonsX=X0×k0k.

Représentations des faisceaux constructibles sur les courbes Nous décrivons trois représenta- tions algorithmiques possibles des faisceaux constructibles surX : par les générateurs ou cogénérateurs classiques de la catégorie des faisceaux constructibles, et par recollement relativement à un ouvert de lissité. Nous décrivons des algorithmes (de complexité élémentaire en les entrées) permettant de passer d’une représentation à une autre. Pour la représentation par recollement, qui est la plus adaptée aux calculs de cohomologie effectués par la suite, nous présentons des algorithmes calculant les opérations suivantes sur les faisceaux :

• noyau et conoyau de morphismes ;

• somme directe, produit tensoriel,Hominterne ;

• tiré en arrière, poussé en avant par des morphismes entre courbes lisses.

Nous adaptons également cette représentation par recollement au cas des courbes nodales.

Construction de revêtements galoisiens de courbes Nous montrons comment, à partir d’un algorithme calculant la n-torsion de la jacobienne de la compactification lisse de la normalisée de X, calculer explicitement un revêtement caractéristique X2 de X de groupe H1(X,Λ), ainsi qu’un revêtement caractéristique deX0 de groupeH1(X0,Λ). Nous construisons également, à partir deX2, un revêtement caractéristique X2,0 de X0 tel que X2,0×k0 k → X trivialise les Λ-torseurs sur X. Une adaptation de ces constructions au cas des courbes nodales est également présentée. La notation X2 trouve son origine dans le fait que lorsque n est un nombre premier `, le revêtement X2 → X correspond au quotient du complété pro-` de π1(X) par le groupe numéro 2 de la série de Frattini descendante (pour plus de détails, voir [MO15, §3.1]).

(9)

Calculabilité de la cohomologie sur les variétés Après l’avoir passé en revue, ainsi que d’autres algorithmes de calcul de la cohomologie, nous montrons que l’algorithme de Madore et Orgogozo, qui calcule les groupes de cohomologie d’un faisceau constant sur un schéma de type fini sur k, est de complexité primitivement récursive dès que le schéma en entrée est lisse.

Cohomologie des faisceaux constructibles sur les courbes SoitF0un faisceau constructible de Λ-modules surX0, lisse sur un ouvert affine non videU0, de complémentaire fermé réduitZ0. NotonsM sa fibre générique géométrique. NotonsX, U, Z, V les changements de base respectifs deX0, U0, Z0, V0 àketF= (F0)|X. SoitV →U un revêtement (étale connexe) galoisien trivialisantF |U. SoitV2→V le revêtement décrit ci-avant. Nous décrivons des méthodes efficaces de calcul de ces différents objets et du groupe G := Aut(V2|U). La courbe affine U est un K(π,1) : la cohomologie de F sur U est la cohomologie galoisienne duπ1(U)-moduleM. NotonsC12(G, M)le groupe des morphismes croisés G→M.

Proposition a. (5.3.1) Le morphisme canonique

[M →C12(G, M)] =τ61RΓ(G, M)→RΓ(U,F) est un quasi-isomorphisme.

Pour chaque pointz∈Z, notonsIzle groupe d’inertie d’un point de la compactification lisse deV2 au-dessus dez, etPzle groupe d’inertie sauvage correspondant. Soitφz:Fz→MIz ⊆MPz→MPz le morphisme de recollement enzcomposé avec l’isomorphisme canonique MPz→MPz. Ici, les indices (resp. exposants) désignent les modules des coinvariants (resp. invariants) sous les groupes en question, et l’isomorphismeMPz→MPz associe à un élément deM invariant sousPzsa classe dans le quotient MPz. Le morphismeφz fait partie des données définissantF. Nous construisons dans le lemme2.1.15 une section au morphisme d’inflationC12(Iz/Pz, MPz)→C12(Iz, M).

Théorème b. (5.0.1) Le cône du morphisme de complexes suivant représenteRΓ(X,F)[1].

M ⊕ L

z∈Z

F

z

C

12

(G, M ) L

z∈Z

H

1

(I

z

/P

z

, M

Pz

) 0

L

z∈Z

M

Pz

L

z∈Z

C

12

(I

z

/P

z

, M

Pz

) L

z∈Z

H

1

(I

z

/P

z

, M

Pz

) 0

L

z∈Z(id−φz) (∂G,0)

L

zresGIz id

L

zIz

Lorsque V provient de k0, le complexe obtenu est naturellement muni d’une action deGal(k|k0). Nous donnons également une variante de ce résultat permettant, à partir de la donnée d’un revêtement V0 →U0 qui trivialiseF0, de calculer l’action de Gal(k|k0)surRΓ(X,F). De plus, nous adaptons ce résultat au calcul de RΓ(X,K), où K est un complexe de faisceaux constructibles. Enfin, lorsque k0=Fq, nous étudions la complexité de l’algorithme construisant ce complexe, basé sur des algorithmes existants de calcul de points den-torsion dans la jacobienne d’une courbe.

Théorème c. (5.6.3) Notonsgle genre deX, etrle nombre de points à l’infini deU. Soitdle degré deV →U. Soitmun entier tel queM et les fibres deFen les points deX−U soient des quotients de Λm. Il existe un algorithme probabiliste (Las Vegas) qui calcule un complexe deΛ[Gal(k|k0)]-modules représentantRΓ(X,F)en

P(d, g, n, r, m,logq)2O(d(g+r))

opérations dansFq, oùP est un polynôme. Si V admet un modèle plan à singularités ordinaires de degréO(g), cette complexité devient

P(d, g, n, r, m,logq)O((d(g+r))2).

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Calcul de cup-produits Supposons X projective de genre non nul. Soit Y → X un revêtement galoisien deX de degré divisible parn. Nous donnons une description alternative duH2 d’un faisceau lisse sur X qui permet de calculer les cup-produits H1×H1 → H2. Soient Y2 le revêtement de Y de groupe H1(Y,Λ), et Y3 le revêtement de Y2 de groupe H1(Y2,Λ). Notons G2 = Aut(Y2|X) et G3= Aut(Y3|X).

Proposition d. (5.4.1) Pour tout faisceau lisseF deΛ-modules surX trivialisé par Y de fibreM, le morphisme

im(H2(G2, M)→H2(G3, M))→H21(X),F) est un isomorphisme.

Théorème e. (5.4.4) SoientF et G deux faisceaux lisses de Λ-modules sur X trivialisés parY, de fibres respectivesM etN. Le cup-produit

H1(X,F)×H1(X,G)→H2(X,F ⊗ G) est réalisée par la composée

H1(G2, M)×H1(G2, N)−→ H2(G2, M⊗N)→im(H2(G2, M⊗N)→H2(G3, M⊗N)).

Cohomologie des faisceaux constants sur les surfaces En appliquant la procédure prévue dans [EC11, Epilogue], nous indiquons comment appliquer les algorithmes précédents au calcul de la cohomologie deΛsur une surface projective lisse surkfibrée surP1 par un pinceau de Lefschetz.

Organisation du manuscrit

Le chapitre I rappelle les définitions et théorèmes célèbres de la cohomologie étale. Il permettra au lecteur peu familier avec ces notions de trouver l’ensemble des résultats utilisés dans la suite du manuscrit, et pourra aisément être laissé de côté par le lecteur expert.

Le chapitre II recense des résultats classiques sur la cohomologie et les revêtements des courbes lisses, et leurs analogues moins connus concernant les courbes nodales. En particulier, il contient la construction et l’étude d’un revêtement caractéristique utilisé dans la suite.

Le chapitre III est consacré à la description des diverses représentations explicites des faisceaux constructibles de groupes abéliens sur une courbe lisse ou nodale, ainsi qu’aux algorithmes servant à passer d’une représentation à une autre. Nous y décrivons un certain nombre d’opérations sur ces faisceaux dans une représentation par recollement relativement à un ouvert de la courbe sur lequel le faisceau est lisse.

Les algorithmes existants pour le calcul de la cohomologie sont décrits dans le chapitre IV. Tout d’abord, nous résumons l’algorithme de Madore et Orgogozo qui calcule la cohomologie d’un faisceau sur une variété quelconque, et montrons qu’il est primitivement récursif dans le cas particulier des variétés lisses. L’algorithme de Huang et Ierardi et l’algorithme de Couveignes permettent de calculer la cohomologie d’un faisceau constant sur une courbe projective lisse ; nous expliquons comment adapter l’un et l’autre au calcul de la division parndans le groupe de Picard de la courbe. Ces deux algorithmes serviront de base à nos méthodes de calcul. Enfin, nous décrivons la méthode de Jin servant à calculer la cohomologie d’un faisceau lisse sur une courbe lisse.

Nous présentons dans le chapitreVdes méthodes de calcul de la cohomologie des faisceaux construc- tibles sur une courbeX lisse ou nodale. Le cas le plus simple, traité en premier, est celui des faisceaux constants, qui se résume à des calculs dans la jacobienne de la (compactification lisse de la normalisa- tion de la) courbe. Vient ensuite le cas des faisceaux lisses, qui se ramène à des calculs de cohomologie galoisienne. Une section est alors consacrée aux calculs de cup-produits dans la cohomologie de ces

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faisceaux. Enfin, le calcul de la cohomologie des faisceaux constructibles et des complexes d’iceux s’ef- fectue par recollement, en s’appuyant sur le cas des faisceaux lisses. Nos résultats fournissent un calcul explicite du foncteur

RΓ(X,−) : Dbc(X,Z/nZ)→Dbc(Z/nZ)

oùnest un entier inversible surX. Tous ces calculs sont fonctoriels enX et en le faisceau étudié ; nous donnons des bornes de complexité précises sur les algorithmes présentés.

Le chapitreVIest dédié au calcul de la cohomologie des surfaces projectives lisses. Nous montrons comment la méthode classique de fibration en courbes au moyen d’un pinceau de Lefschetz peut être utilisée en conjonction avec nos algorithmes sur les courbes pour calculer la cohomologie d’un faisceau constant sur une surface, et ainsi compter les points sur cette surface si elle provient d’un corps fini.

Les annexes contiennent des compléments de nature algorithmique. L’annexe Afournit des préci- sions sur les différentes classes de complexité ainsi que sur la notion de corps calculable, et rappelle la complexité des opérations classiques dans les anneaux de polynômes. L’annexeBdétaille la repré- sentation des variétés algébriques utilisée par les algorithmes, et résume les opérations classiques en géométrie algébrique effective. Enfin, les algorithmes spécifiques aux courbes ainsi que leur complexité sont présentés dans l’annexeC.

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CHAPITRE I

Cohomologie étale et groupe fondamental

Ce premier chapitre recense les définitions des objets manipulés par la suite, ainsi que les princi- paux résultats de la cohomologie étale utilisés dans la suite de ce texte. Afin de rendre la lecture plus abordable et citer plus rapidement des théorèmes importants, ces résultats ne sont pas présentés dans l’ordre habituel de leur démonstration. Le lecteur averti pourra passer directement au chapitre suivant.

Nous supposons connus les résultats classiques d’algèbre homologique, en particulier la construction des catégories et foncteurs dérivés. Une introduction brève et efficace à ces notions se trouve dans [Tho01], et une introduction plus complète dans [Yek19].

Avertissement Dans ce chapitre, le termeschéma signifiera schéma noethérien. Tous les schémas rencontrés dans la suite de cette thèse seront effectivement noethériens.

I.1 Morphismes étales et groupe fondamental

I.1.1 Morphismes étales

Définition 1.1.1. Un morphisme de schémasf:Y →Xest dit étale en un pointydeY s’il est plat et non ramifié eny. Il est dit étale s’il est étale en tout point deY. Nous noteronsX´etla catégorie dont les objets sont les couples(Y, f)oùf:Y →Xest un morphisme étale, et les morphismes(Y, f)→(Y0, f0) sont les morphismes de schémasφ:Y →Y0 tels quef0◦φ=f. Nous noteronsF´etX la sous-catégorie deX´et formée desX-schémas finis étales, appelés revêtements étales.

Exemple 1.1.2. 1. Toute immersion ouverte est étale.

2. L’immersion d’un fermé strict d’un schéma connexe n’est jamais étale.

3. SoientAun anneau eth∈A[t]. Soitg∈A[t]un polynôme unitaire tel queg0soit inversible dans A[t]h/(g). Alors le morphisme

SpecA[t]h/(g)→SpecA

est étale. Un morphisme de cette forme est appelé morphisme étale standard.

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4. Si k0/k est une extension galoisienne de corps et X est un schéma sur k alors le morphisme Xk0 →X est étale.

5. Sik est un corps etn est un entier inversible dansk, l’endomorphisme deGm = Speck[t, t−1] défini part7→tn est étale.

6. Si E est une courbe elliptique sur un corps k et n est un entier inversible dans k alors la multiplication parnest un endomorphisme étale deE.

7. Le morphismeSpeck[x, y]/(y−x2)→Speck[y] donné par(x, y)7→y est plat, mais ramifié au point(0,0).

8. Soit X = Speck[x, y]/(y2−x2(x+ 1)) la cubique nodale, et soit ν: A1 → X le morphisme de normalisation donné par t 7→ (t2−1, t3−t). Le morphisme ν est non ramifié dès que la caractéristique dekest différente de 3, mais n’est pas plat.

Il existe de nombreuses caractérisations équivalentes de l’étalitude d’un morphisme (voir p. ex.

[Stacks, 02GU]). L’une des plus explicites est la suivante.

Proposition 1.1.3. Soitf:Y →X un morphisme de schémas. Le morphismef est étale en y ∈Y si et seulement s’il existe un ouvert affineV = SpecB deY contenanty, un ouvert affineU = SpecA deX contenantf(y)et une présentation

A=B[x1. . . xn]/(f1. . . fn) tels quedet(∂fi/∂xj)∈By×.

L’étalitude d’un morphisme de variétés a une interprétation géométrique très simple.

Proposition 1.1.4. [Mil13, Prop. 2.9] Soitf:Y →X un morphisme de variétés sur un corps algé- briquement closk. Le morphisme f est étale si et seulement si, pour chaque point fermé y de Y, le morphisme induit entre les cônes tangentsTCf(y)X →TCyY est un isomorphisme.

Voici quelques propriétés classiques des morphismes étales.

Proposition 1.1.5. [Stacks, 02GN,02GO,03WT]

1. Un morphisme étale est ouvert.

2. La composée de morphismes étales est étale.

3. Tout changement de base d’un morphisme étale est étale.

4. Soientf:Y →X etg:X →S des morphismes de schémas. Siget g◦f sont étales alorsf l’est également.

I.1.2 Revêtements galoisiens

Définition 1.1.6. Soit X un schéma connexe. Un revêtement galoisien deX est un morphisme fini étalef:Y →X, oùY est connexe, tel que le groupe d’automorphismesAut(Y|X)agisse transitivement sur les fibres géométriques def.

Remarque 1.1.7. Comme un morphisme fini est fermé et un morphisme étale est ouvert, tout revê- tement galoisien d’un schéma connexe est surjectif.

Le lemme suivant montre en quoi cette notion généralise celle d’extension galoisienne de corps ; en particulier, une extension finiek0/k est galoisienne si et seulement si le morphismeSpeck0 →Speck est un revêtement galoisien.

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Lemme 1.1.8. [Stacks, 03SF] Un morphisme fini étale de schémas f:Y → X est galoisien si et seulement si le groupeAut(Y|X)est d’ordredeg(f).

Comme pour les extensions de corps, il y a une notion de clôture galoisienne.

Définition 1.1.9. Soitf:Y →X un morphisme fini étale, oùX est un schéma connexe. Un mor- phismeg:Z →Y tel que la composéeZ→Xsoit un revêtement galoisien est appelé clôture galoisienne def si tout autre X-morphisme d’un revêtement galoisien deX versY se factorise parg.

Proposition 1.1.10. [Sza09, Prop. 5.3.9] La clôture galoisienne existe et est unique à isomorphisme près ; si x¯ est un point géométrique de X, de préimages les points géométriques y¯1, . . . ,y¯d de Y, la clôture galoisienne def est la composante connexe dansY ×X· · · ×XY (dfacteurs) de(¯y1, . . . ,y¯d).

I.1.3 Groupe fondamental

Soit X un schéma connexe. Soit x¯ un point géométrique de X. Rappelons que F´etX désigne la catégorie desX-schémas finis étales.

Définition 1.1.11. Le groupe fondamental π1(X,x)¯ deX enx¯est le groupe des automorphismes du foncteur fibreFibx¯: F´etX →Set, Y 7→Yx¯.

Considérons la catégorie cofiltrante IX,¯x des couples (fY: Y → X,y)¯ , où fY: Y → X est un revêtement galoisien (connexe) etyest un point géométrique deY vérifiantx¯=fY ◦y¯. Un morphisme de tels couples est un morphisme deX-schémas compatible avec les points géométriques.

Proposition 1.1.12. [Sza09, Prop. 5.4.6] Le foncteurFib¯xest pro-représenté parlimY∈Iop

X,¯xY, c’est- à-dire que pour toutX-schéma étaleZ→X, le morphisme

colim(fYy)∈Iop

X,¯xHomX(Y, Z) −→ Fib¯x(Z) f 7−→ f(¯y) est un isomorphisme. Le groupeπ1(X,x)¯ est isomorphe àlim(Y,¯y)∈Iop

X,¯xAut(Y|X)op. C’est en particulier un groupe profini.

Lemme 1.1.13. Soit(Y,y)¯ un objet de IX,¯x. Il y a une suite exacte de groupes profinis : 1→π1(Y,y)¯ →π1(X,x)¯ →Aut(Y|X)op→1.

Démonstration. Pour tout(Y0,y¯0)∈IY,¯y, la clôture galoisienne deY0 →X se factorise par Y0 →Y. Par conséquent, si J désigne la sous-catégorie de IY,¯y des (Y0,y¯0) tels que Y0 → X soit galoisienne, π1(Y,y)¯ est encore isomorphe àlim(Y0y0)∈JopAut(Y0|Y)op. CommeJ est encore une sous-catégorie de IX,¯x, ceci définit une injectionπ1(Y,y)¯ →π1(X,x)¯ , qui est le noyau deπ1(X,x)¯ →Aut(Y|X)op.

Le théorème central de la théorie de Galois-Grothendieck est le suivant.

Théorème 1.1.14. [Sza09, Th. 5.4.2] Le foncteurFib¯x induit une équivalence entre F´etX et la ca- tégorie des ensembles finis munis d’une action à gauche continue de π1(X,x)¯ . Cette équivalence fait correspondre les revêtements galoisiens deX aux quotients finis deπ1(X,x)¯ .

Exemple 1.1.15. 1. Soitk0 un corps. Soitkune clôture algébrique dek0, etk0sepla clôture sépa- rable dek0 dansk. Notonsη¯le point géométrique correspondant deSpeck0. Alors

π1(Speck,η) = Gal(k¯ 0sep|k0).

(16)

2. Soit k un corps algébriquement clos de caractéristique nulle. Alors il n’y a pas de revêtement étale non trivial deAnk, et

π1(Ank,η) =¯ π1(Pnk,η) = 0.¯

De même qu’en topologie, le choix du point-basex¯ est indispensable à la fonctorialité de π1. Soit f:Y →X un morphisme de schémas connexes. Soity¯un point géométrique deY d’image¯x. Notons BY→X =− ×XY: F´etX →F´etY le foncteur de changement de base. AlorsFibx¯ = Fiby¯◦BY→X, ce qui induit un morphisme de groupesf?1(Y,y)¯ →π1(X,x)¯ . Tout comme en topologie, le point-base n’a aucune influence sur la structure du groupe fondamental.

Proposition 1.1.16. [Sza09, Cor. 5.5.2] Soitx¯0 un autre point géométrique deX. Il y a un isomor- phismeπ1(X,x)¯ →π1(X,x¯0), unique à un automorphisme intérieur de π1(X,x)¯ près.

Nous pourrons donc nous permettre l’abus de notation consistant, lorsque X est intègre, à noter π1(X) le groupe π1(X,η)¯ , où η¯ est un point générique géométrique de X. Dans le cas où X est de surcroît normal, le groupeπ1(X)est le groupe de Galois d’une extension de son corps des fonctions.

Proposition 1.1.17. [Sza09, Prop. 5.4.9] SoitX un schéma normal intègre de corps des fonctionsK. Soientη¯= Spec ¯K→X un point générique géométrique deX, etKsepla clôture séparable deKdans K¯. Désignons par KX la composée dansKsep des sous-extensionsL/K telles que la normalisation de X dansLsoit étale surX. AlorsKX est une extension galoisienne deK, et le groupeGal(KX|K)est canoniquement isomorphe àπ1(X,η)¯ .

Théorème 1.1.18. [SGA1, IX, Th. 6.1] Soientk0 un corps, et k une clôture algébrique dek0. Soit k0sep la clôture séparable de k0 dans k. Soit X0 unk0-schéma de type fini géométriquement intègre.

NotonsX :=X0×k0k. Soitx: Spec¯ k→X un point géométrique deX. Le morphismeX →X0induit une suite exacte de groupes profinis

1→π1(X,x)¯ →π1(X0,x)¯ →Gal(ksep0 |k)→1.

I.2 Le topos étale

Introduite par Grothendieck dans les années 1960, la théorie des sites et des topos permet de généraliser la théorie usuelle des faisceaux définis sur la topologie de Zariski d’un schéma. Elle permet de considérer des topologies contenant beaucoup plus d’ouverts que la topologie de Zariski, et donne lieu à des théories cohomologiques plus fines, comme la cohomologie étale.

I.2.1 Sites

Définition 1.2.1. SoitC une catégorie. Une prétopologie surCest la donnée d’un ensembleCouv(C) de familles de morphismes(ui:Ui→U)i∈IdansC, appelées familles couvrantes, vérifiant les propriétés suivantes.

1. SiV →U est un isomorphisme dansC alors(V →U)∈Couv(C).

2. Si(Ui →U)i∈I ∈Couv(C) et pour tout i∈I,(Vij → Ui)j∈Ji ∈Couv(C)alors(Vij →U)i,j ∈ Couv(C).

3. Si(Ui→U)i∈I ∈Couv(C)et V →U est un morphisme dansC alors les produits fibrésUi×UV existent et(Ui×UV →V)i∈I ∈Couv(C).

Une catégorie munie d’une prétopologie sera appelée un site.

Cette terminologie courante diffère de celle employée dans [SGA41], où un site est défini comme une catégorie munie d’unetopologie. Ceci n’a aucune incidence sur la suite.

(17)

Définition 1.2.2. SoitX un schéma.

1. Un recouvrement de Zariski deX est la donnée d’une famille d’ouverts de Zariski(Ui)i∈I deX telle que X = S

i∈IUi. Le site de Zariski de X est la catégorie des ouverts de X munie de la prétopologie dont les familles couvrantes sont les recouvrements de Zariski.

2. Un recouvrement étale deX est la donnée d’une famille(ui: Ui→X)i∈I d’éléments deX´ettelle queS

iui(Ui) =X. Le (petit) site étale surX est la catégorieX´et munie de la prétopologie dont les familles couvrantes sont les recouvrements étales. Le gros site étale surX est la catégorie des X-schémas, munie de la prétopologie dont les familles couvrantes sont les recouvrements étales.

I.2.2 Faisceaux et topos

SoitCun site. Afin de traiter le sujet des topos en toute généralité et en évitant de rencontrer des problèmes ensemblistes, il est nécessaire de fixer en amont un universU [SGA41, I, §0] et ne considérer que des U-sites [SGA41, II, Def. 3.0.2]. Si la catégorie sous-jacente à C est une catégorie de schémas de type fini sur un schéma fixé, ce qui est le cas du petit site étale sur un schéma, ces complications peuvent être ignorées (voir par exemple la discussion dans [Mil80, II, §2, p.57]).

Définition 1.2.3. Un préfaisceau surCest un foncteurCop→Set. Un préfaisceauF surC est appelé un faisceau si pour toutU ∈ C et toute famille couvrante(Ui→U)i∈I, la suite

F(U)→Y

i∈I

F(Ui)⇒ Y

i,j∈I

F(Ui×UUj) est exacte. La catégorie des faisceaux sur un site est appelée topos.

On définit de la même façon les (pré)faisceaux de groupes, groupes abéliens, anneaux, modules...

surC. Nous noteronsAb(C)la catégorie des faisceaux de groupes abéliens surC. SoitXun schéma. Soit Λun anneau commutatif. Nous noterons égalementAb(X)(resp.ModΛ(X)) la catégorie des faisceaux de groupes abéliens (resp. deΛ-modules) sur le siteX´et.

Remarque 1.2.4. 1. [SGA41, II, Th. 3.4] Comme pour la topologie de Zariski, il existe un foncteur de faisceautisation, adjoint à gauche du foncteur d’oubli de la catégorie des faisceaux surC vers la catégorie des préfaisceaux surC.

2. Comme dans la topologie de Zariski, les opérations usuelles sur les préfaisceaux de groupes abéliens (noyau, conoyau, produit, somme directe, produit tensoriel) sont définies en effectuant les opérations concernées sur les groupes de sections. Les opérations correspondantes sur les faisceaux sont obtenues à partir de celles-ci par faisceautisation.

Exemple 1.2.5. Soit G un groupe. Vu comme un groupoïde à un objet, il définit un site CG. La catégorie desG-ensembles est équivalente au topos des faisceaux sur CG.

Définition 1.2.6. SoientA, Bdeux topos. Un morphisme de toposA→B est la donnée d’un couple de foncteurs(u?, u?)oùu?: B →A commute aux limites finies et u?: A→B est adjoint à droite à u?.

La catégorie des faisceaux de groupes abéliens surCest abélienne et admet suffisamment d’injectifs [SGA41, II, Prop. 6.7]. Lorsque C est le site étale d’un schémaX, nous noterons D(X) sa catégorie dérivée, etDb(X)la sous-catégorie pleine deD(X)constituée des objetsKtels queHiKsoit non nul seulement pour un nombre fini d’entiersi. Le foncteur des sections globales

Γ(C,−) : Ab(C)→Ab

(18)

associe à un faisceau F le groupe des morphismes de préfaisceaux d’ensembles du préfaisceau trivial U 7→ {?} vers F. Ce foncteur est exact à gauche mais pas à droite ; son foncteur dérivé est noté RΓ(C,−), et les groupes de cohomologie associés sont lesHi(C,−) = RiΓ(C,−). Pour tout schémaX, nous noterons encoreRΓ(X,−) : D(X)→D(X)le foncteur RΓ(X´et,−).

I.2.3 Opérations sur les faisceaux

Définition 1.2.7. Soitf:Y →X un morphisme de schémas. Il donne lieu aux foncteurs suivants.

1. Le foncteur image directe f?: Ab(Y) → Ab(X). Pour tout faisceau F ∈ Ab(Y), f?F est le faisceauU 7→ F(U×XY)surY.

2. Le foncteur image directe à support propref!: Ab(Y)→Ab(X). Pour tout faisceauF ∈Ab(Y), le faisceau f!F est le sous-faisceau de f?F dont les sections sur U → X sont les s ∈ f?F(U) dont le support (c’est-à-dire le plus petit fermé sur le complémentaire duquel faisceau est nul) est propre surU.

3. Le foncteur image inversef?. Pour tout faisceauG ∈Ab(X),f?Gest le faisceautisé du préfaisceau U 7→colimV F(V)surX, où la colimite porte sur lesV →X étales tels que la composéeU →X se factorise parV →X. En particulier, sif est étale, il s’agit simplement de la restriction deF au site étale deY.

Le foncteur f? est adjoint à gauche de f?. Le foncteur f? est exact, et le foncteur f? est exact à gauche ; il est également exact à droite lorsque le morphismef est fini [Mil80, II, Cor. 3.6].

SoitF ∈Ab(X). Étant donné un point géométrique¯x: Speck→X, la fibreF¯xest définie comme étantΓ(Speck,x¯?F). Un morphisme de faisceauxF → G est un monomorphisme (resp. épi, resp iso) si et seulement si pour tout point géométriquex¯ deX, le morphisme induit F¯x→ Gx¯ en est un.

I.2.4 Exemples de faisceaux

Soit X un schéma. Donnons quelques exemples de faisceaux sur le site étale de X. Le premier est le faisceau structural deX, noté OX, qui à U ∈X´et associe Γ(U,OU). De même, le préfaisceau U 7→HomX(U, Y)représenté par unX-schémaY est un faisceau.

Définition 1.2.8. SoitAun groupe abélien. Le faisceau constant associé àA, notéAXou simplement A, est le faisceautisé du préfaisceauU 7→A ayant pour morphismes de restrictionidA. Son groupe de sections surU ∈X´et est AX(U) =Aπ0(U), où π0(U)est l’ensemble des composantes connexes deU. Un faisceau surX est dit constant s’il est isomorphe à un faisceau de cette forme.

Remarque 1.2.9. Le foncteur faisceau constant est adjoint à gauche du foncteur des sections globales Γ(X,−) :F 7→ F(X).

Exemple 1.2.10. Le groupe multiplicatifGm,X, représenté parSpecZ[t, t−1ZX, associe àU ∈X´et

le groupe Γ(U,OU)×. Le groupe additif Ga,X, représenté par SpecZ[t]×ZX, associe à U ∈ X´et le groupeΓ(U,OU). Soitnun entier. Le morphisme[n] :Gm→Gm défini part7→tn est un morphisme de schémas en groupes, et son noyau estµn= SpecZ[t]/(tn−1)×ZX. Le faisceau représenté parµn est

µn,X:U 7→ {x∈Γ(U,OU)|xn = 1}.

Remarquons que siX est un schéma sur un corpskqui contient les racinesn-ièmes de l’unité, le choix d’une telle racineζ∈µn(k)détermine un isomorphisme de faisceauxZ/nZ→µn.

(19)

Proposition 1.2.11. [SGA43, IX, 3.2 et 3.5] Soitnun entier inversible surX. Il y a une suite exacte dansAb(X), appelée suite exacte de Kummer :

0→µn,X→Gm,X

[n]−→Gm,X→0.

SupposonsX de caractéristique un nombre premier p. Il y a une suite exacte dans Ab(X), appelée suite exacte d’Artin-Schreier :

0→Z/pZ→Ga,X

t7→tp−t

−−−−−→Ga,X →0.

Définition 1.2.12. 1. Un faisceau sur X est dit localement constant s’il existe un recouvrement étale (Ui → X)i∈I tel que pour tout i, la restriction de F au site étale deUi soit un faisceau constant.

2. Un faisceauF sur X est dit constructible si X est réunion finie de parties localement fermées sur lesquellesF est localement constant à fibres finies.

3. SoitΛ un anneau noethérien. Un faisceau deΛ-modules sur X sera dit lisse s’il est localement constant et constructible.

Nous noterons Dbc(X) la sous-catégorie triangulée pleine de Db(X) des objetsK tels que tous les faisceauxHiK soient constructibles. De même, nous noterons Dbc(Λ) la catégorie dérivée bornée des Λ-modules de type fini.

Voici quelques exemples de faisceaux abéliens constructibles surX.

• le faisceau représenté par unX-schéma étale [Stacks, 03S8.(1)] ;

• sif:Y →X est un morphisme étale, le faisceau f!Λ[Stacks, 03S8.(3)] ;

• si i:Z → X est une immersion fermée et F est un faisceau constructible sur Z, le faisceau gratte-cieli?F.

Remarquons que ce dernier point fournit un exemple de faisceau constructible qui n’est pas représen- table par unX-schéma étale ; en effet, un tel schéma aurait une image ouverte dans X, et donc des sections locales non nulles en tout point d’un ouvert deX.

I.2.5 Anneaux locaux pour la topologie étale

L’équivalent des anneaux locaux pour la topologie étale sont les anneaux henséliens.

Définition 1.2.13. Un anneau local(A,m, k) est dit hensélien si pour toutf ∈A[t] et toute racine a0∈kdef¯∈k[t]telle quef¯0(a0)6= 0, il existea∈Atel que¯a=a0 etf(a) = 0. Il est dit strictement hensélien si le corps résiduelk est séparablement clos.

Proposition 1.2.14. [EGA44, Prop. 18.8.8] Soit(A,m, k)un anneau local. Il existe un anneau local strictement hensélien(Ahs,mhs, khs) muni d’un morphisme d’anneaux locaux ihs:A →Ahs tel que tout morphisme d’anneaux locaux deA vers un anneau strictement hensélien(A0,m0, k0)se factorise parAhs, et que cette factorisation est unique si l’on impose le morphisme de corps résiduelskhs→k0. Le couple(Ahs, ihs)est appelé hensélisé strict deA.

SoitX un schéma. Soitx: Spec¯ k→X un point géométrique deX. Un voisinage étale dex¯est un morphisme étaleu:U →X tel que¯xse factorise par u. La colimite des Γ(U,OU), où U parcourt les voisinages étales deX, est alors le hensélisé strict de l’anneau localOX,x. Nous noteronsXx¯le schéma SpecOX,xhs ; il est muni d’un morphisme canoniqueXx¯→X.

(20)

I.2.6 Recollement

SoitX un schéma. Soit j:U →X une immersion ouverte. Soit i: Z →X une immersion fermée dont l’image est le complémentaire de l’image deU dansX. Définissons une catégorieCU,Z de la façon suivante. Ses objets sont les triplets(FU,FZ, φ)oùFU ∈Ab(U),FZ ∈Ab(Z)etφ:FZ→i?j?FU. Les morphismes (FU,FZ, φ)→(FU0,FZ0, φ0)sont les couples de morphismes (ψU:FU → FU0 , ψZ: FZ → FZ0)tels que le diagramme suivant soit commutatif.

FZ FZ0

FU FU0

ψZ

φ φ0

ψU

Remarquons que pour tout faisceauF surX, l’adjonctionj? aj? fournit un morphisme φF:F →j?j?F.

Proposition 1.2.15. [Mil80, II, Th. 3.10] Le foncteur Ab(X) → CU,Z qui à un faisceau F associe (j?F, i?F, φF)et à un morphismef:F → F0 associe(j?f, i?f)est une équivalence de catégories. Un quasi-inverse est donné par(FU,FZ, φ)7→ F, oùF est défini par le diagramme cartésien suivant :

F i?FZ

j?FU i?i?j?FU

i?φ

i?ai?

Définition 1.2.16. L’équivalence de catégories précédente permet de définir les foncteurs j!: Ab(U)→Ab(X),F 7→(F,0,0)

et

i!: Ab(X)→Ab(Z), (FU,FZ, φ)7→ker(φ).

Remarque 1.2.17. Le foncteur j! coïncide avec le foncteur image directe à support propre défini précédemment.

Proposition 1.2.18. Les foncteursi?, i?, i!, j?, j!, j? vérifient les adjonctions i?ai?ai!

et

j!aj?aj?.

Les foncteursi?, i?, j?, j! sont exacts. Les foncteursi! etj? sont exacts à gauche. Pour tout faisceauF de groupes abéliens surX, il y a des suites exactes courtes

0→j!j?F → F →i?i?F →0 et

0→i?i!F → F →j?j?F.

(21)

I.3 Torseurs, H

1

et fibrés en droites

I.3.1 Torseurs et premier groupe de cohomologie

SoitCun site. SoitG un faisceau en groupes abéliens surC.

Définition 1.3.1. Un faisceauFsurCest unG-torseur s’il est muni d’une action à gaucheG × F → F qui est localement (pour la topologie deC) isomorphe à l’action par translationG × G → G.

SoitG → I un monomorphisme deGvers un faisceau injectif. Alors le morphisme H0(C,I/G)→H1(C,G)

est surjectif. Soit c ∈H1(C,G) : il est l’image d’un élémentc0 ∈ H0(C,I/G). Considérons le faisceau F0⊂ I des antécédents dec0.

Proposition 1.3.2. [Stacks, 03AJ] L’applicationF 7→ F0 définit une bijection canonique entre l’en- sembleH1(C,G)et l’ensemble des classes d’isomorphisme deG-torseurs surC.

Définition 1.3.3. SoientF1,F2 deux faisceaux surC munis d’une action à gauche deG. Le produit contracté F1GF2 est le quotient du faisceau F1× F2 par la relation d’équivalence définie par (g· f1, f2) = (f1, g·f2).

SiT1et T2sont deux G-torseurs, le produit contracté T1GT2est encore un G-torseur ; le produit contracté définit une loi de groupe sur l’ensemble des classes d’isomorphisme deG-torseurs surX, qui correspond à la loi de groupe surH1(C,G)via la bijection ci-dessus [Mil80, III.4, Rem. 4.8(b)].

I.3.2 Torseurs sur le site étale

SoitX un schéma.

Définition 1.3.4. 1. Soit G un X-schéma en groupes. Soit T un X-schéma muni d’une action à droite de G. On dit que T est un G-torseur sur X si T → X est étale et surjectif, et si le morphismeG×XT →T×XT,(g, t)7→(t, tg)est un isomorphisme.

2. SoitGun groupe abélien. Un faisceauFsurXest unG-torseur si c’est un torseur sous le faisceau constant associé àG. UnX-schémaT est un G-torseur si c’est un torseur sous leX-schéma en groupesG×X.

Le résultat de représentabilité élémentaire suivant suffira dans notre cas.

Proposition 1.3.5. [Fu15, Prop. 5.7.18] SoitX un schéma. SoitGun schéma en groupes séparé étale de présentation finie surX. Le foncteur de YonedaT 7→hT induit une équivalence de catégories entre la catégorie des X-schémas qui sont des G-torseurs et la catégorie des faisceaux sur X qui sont des hG-torseurs.

Les torseurs sous un groupe fini généralisent les revêtements galoisiens.

Lemme 1.3.6. [Sza09, Prop. 5.3.16] SoitXun schéma. SoitGun groupe fini. LesG-torseurs connexes surX sont les revêtements galoisiens deX de groupeG.

Remarque 1.3.7 (Fonctorialité). Voici comment se décrivent différents morphismes en termes de torseurs.

• Étant donné un morphisme de faisceaux de groupes abéliens u:F → G sur X, le morphisme u?: H1(X,F) → H1(X,G) obtenu par fonctorialité de H1(X,−) associe à un F-torseur T le G-torseurT ∧FG, oùF agit surG viaf ·g=u(f) +g.

(22)

• Étant donné un morphisme de schémasφ:Y →X, le morphisme φ?: H1(X,F)→H1(Y, f?F) associe à unF-torseurT leφ?F-torseurφ?T.

• Étant donné une suite exacte de faisceaux de groupes abéliens surX 0→ F−→ Gu −→ H →v 0

le morphisme canonique ∂: H0(X,H) → H1(X,F) est construit de la façon suivante [SGA4½, Cycle, 1.1.4]. À une section globales∈H0(X,H), il associe le faisceau

v−1s:U 7→ {t∈ G(U)|vU(t) =s|U}.

La structure deF-torseur sur∂s:=v−1sest donnée parf·t=u(f) +t.

Mentionnons enfin un résultat qui servira par la suite, concernant la restriction des torseurs.

Lemme 1.3.8. Soitj:U →X une immersion ouverte. SoitF un faisceau de groupes abéliens surU. Alors le morphisme de restrictionH1(X, j?F)→H1(U,F)est injectif.

Démonstration. SoitT unj?F-torseur surX tel qu’il y ait un (iso)morphisme dej?j?F =F-torseurs φ: j?T → j?j?F. Il suffit d’exhiber un morphisme de j?F-torseurs T →j?F, ce qui est simple : la composée

T →j?j?T −−→j?φ j?j?j?F 'j?F convient. En effet, le diagramme

j?F × T j?j?j?F ×j?j?T j?j?j?F ×j?j?j?F j?F ×j?F

T j?j?T j?j?j?F j?F est commutatif.

I.3.3 Torseurs sous G

m

et µ

n

SoitX un schéma. Dans un premier temps, nous allons considérer les torseurs sousGmet µn sur X. Ils admettent une description en termes de faisceaux inversibles surX. Remarquons qu’un faisceau inversible pour la topologie étale surX définit par restriction un faisceau inversible pour la topologie de Zariski. Réciproquement, unOX-module inversibleL pour la topologie de Zariski définit un OX- module dont les sections sur(U −→u X)∈X´etsont données parΓ(U, u?ZarL)[Stacks, 03DV]. Ceci définit une équivalence entre les catégories deOX-modules inversibles pour les topologies de Zariski et étale ; il n’y a donc pas lieu de faire une distinction entre les deux.

Proposition 1.3.9. [Stacks, 040D] Étant donné un faisceau inversibleLsurX, le faisceau surX´et

Isom(OX,L) :U 7→IsomU(OU,LU)

est un Gm-torseur. Le morphisme L 7→ Isom(OX,L) définit un isomorphisme PicX → H1(X,Gm) fonctoriel enX. L’isomorphisme inverse associe à unGm-torseurT le faisceau inversibleT ∧GmOX.

Considérons désormais la catégorie C dont les objets sont les couples (L, α), où Lest un faisceau inversible surX et α:L⊗n→ OX est une trivialisation deL⊗n. Un morphisme entre deux couples (L, α),(L0, α0)est défini comme étant un morphismeφ:L → L0 tel que le diagramme

L⊗n OX

L0⊗n OX α

φ id

α0

(23)

soit commutatif. Soit S l’ensemble des classes d’isomorphisme de tels couples. Le produit tensoriel (L, α)⊗(L0, α0) := (L ⊗ L0, α⊗α0)définit une loi de groupe surS, d’élément neutre(OX,id). Proposition 1.3.10. [Stacks, 040Q] Étant donné un objet(L, α)deC, le faisceau

TL:U 7→IsomC((OU,1),(L|U, α|U))

surX´et est un µn-torseur. L’applicationL 7→ TL définit un isomorphisme de groupesS →H1(X, µn) fonctoriel enX.

I.4 Groupe fondamental et faisceaux lisses

I.4.1 Faisceaux lisses et π

1

-modules

SoientX un schéma etx¯un point géométrique deX. SoitΛ un anneau fini.

Proposition 1.4.1. [Fu15, Prop. 5.8.1.(i)] SoitF un faisceau à fibres finies surX. Le faisceauF est localement constant si et seulement s’il est représenté par un revêtement étale deX. S’il l’est, il existe un morphisme fini étale surjectiff:Y →X, avecY connexe, tel quef?F soit constant.

En d’autres termes, le foncteur de Yoneda Y 7→ hY définit une équivalence entre la catégorie F´etX des revêtements étales deX et la catégorie des faisceaux localement constants constructibles sur X. Nous connaissons déjà une autre catégorie équivalente à F´etX : celle des π1(X,x)¯ -modules. Nous serons intéressés par le cas particulier des faisceaux deΛ-modules ; le résultat s’énonce alors de la façon suivante.

Proposition 1.4.2. [SGA1, V, Th. 4.1] Le foncteur fibre enx¯ définit une équivalence de catégories entre la catégorie des faisceaux lisses deΛ-modules surX et la catégorie desπ1(X,x)¯ -modules de type fini munis d’une structure deΛ-module qui commute à l’action deπ1(X,x)¯ .

SoitFun faisceau lisse deΛ-modules surX. La proposition précédente montre qu’il est uniquement déterminé par la donnée duπ1(X,x)¯ -ensembleFx¯. Un faisceau localement constantT surXmuni d’une action à droite deF s’identifie alors au groupe Tx¯, muni d’une action à droite de Fx¯ et d’une action continue à gauche de π1(X,x)¯ , qui sont compatibles au sens où pour tous s ∈ π1(X,x), t¯ ∈ Tx¯ et f ∈ Fx¯ :

s(t·f) = (st)·(sf).

Le faisceauT est unF-torseur si et seulement siTx¯ est unFx¯-torseur dans la catégorie desπ1(X,x)¯ - ensembles [SGA1, XI, §5, p231]. Il s’en déduit un isomorphisme canonique, fonctoriel enF :

H1(X,F) −→ H11(X,x),¯ Fx¯) T 7→ Tx¯.

Opérations sur les faisceaux lisses Soitf:Y →X un revêtement galoisien de schémas. Fixons des points géométriques x,¯ y¯ de X et Y tels que x¯ = f ◦y¯. Si F est un faisceau lisse de groupes abéliens surX de fibre Fx¯ =M, le faisceau lissef?F a pour fibre Fy¯=M. L’adjoint à droite de f? estf?, qui correspond donc à l’adjoint à droite du foncteur d’oubliModπ1(X,¯x)→Modπ1(Y,¯y), qui est la co-induction. Dans les catégories de revêtements étales deX et de Y, il correspond à la restriction de WeilRY→X (voir annexeB.5). Le tableau suivant résume la situation :

Revêtements étales Faisceaux lisses π1-modules

− ×XY f? oubliM 7→M

RY→X f? coindππ1(Y,¯y)

1(X,¯x)

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