HAL Id: jpa-00211037
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00211037
Submitted on 1 Jan 1989
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of
sci-entific research documents, whether they are
pub-lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destinée au dépôt et à la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
émanant des établissements d’enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires
publics ou privés.
Dynamique des gaz quantiques (particules discernables
sans spin)
P.J. Nacher, G. Tastevin, F. Laloë
To cite this version:
P.J. Nacher, G. Tastevin, F. Laloë. Dynamique des gaz quantiques (particules discernables sans
spin). Journal de Physique, 1989, 50 (14), pp.1907-1941. �10.1051/jphys:0198900500140190700�.
�jpa-00211037�
Dynamique
des gaz
quantiques (particules
discernables
sansspin)
P.J.
Nacher,
G. Tastevin et F. Laloë(*)
Laboratoire de
Physique
de l’ENS, 24 rue Lhomond, F 75005Paris,
France(Reçu
le 5 décembre 1988,accepté
le 16février 1989)
Résumé. 2014 Nous
appliquons
les résultats de deux articlesprécédents,
enparticulier
uneéquation
cinétique généralisant l’équation
de Boltzmann, à l’étude des gaz diluésquantiques
horsd’équilibre.
Par unesimple
extension de la méthode deChapman Enskog
appliquée
à cetteéquation cinétique,
nous calculons lespropriétés
hydrodynamiques
du gaz. A l’ordre leplus
bas(hydrodynamique d’Euler),
nous obtenons des résultats pour lapression,
la vitesse du son et lacapacité calorifique qui,
contrairement à ceux de la théorie de Boltzmann, contiennent les secondes corrections du viriel. A l’ordre suivant(hydrodynamique visqueuse,
ou de NavierStokes),
nous obtenons les corrections dupremier
ordre en densité aux coefficients de transport,et montrons
qu’il
peut exister un terme de seconde viscosité,quadratique
en densité. Ce formalisme donne accès auxparties
des corrections du viriel des coefficients de transportqui
dépendent
des collisions à deux corps, mais pas à cellesqui
sont dues aux collisions ternaires. Ilest
quantique
et permet de réobtenirl’expression
de Beth et Uhlenbeck de la seconde correction du viriel en fonction desdéphasages.
Abstract. 2014
We
apply
the results obtained in twopreceding
articles, inparticular
a kineticequation
whichgeneralizes
the Boltzmannequation,
to thestudy
of dilute quantum gases out ofequilibrium.
Extending
theChapman
Enskog
method to thisequation,
andtaking
into accountthe
specific expressions
of thelocally
conservedquantities
in thistheory,
we calculate thehydrodynamical properties
of the gas. To lowest order(Euler hydrodynamics),
we obtain results which include second virial corrections to the pressure, soundvelocity
andspecific
heat, which arenot accessible within the usual frame of the Boltzmann
equation.
To first order(viscous,
or Navier Stokes,hydrodynamics),
we get lineardensity
corrections to transport coefficients. We also show that bulkviscosity
may exist,being proportional
to the square ofdensity.
This formalismgives
access to the part of the second virial corrections to transport coefficients whichcorrespond
to transportby binary collisions,
butignores
the modifications of thedamping
ofcurrents due to three
body
interactions(although
it doesprovide
virial corrections to thedamping
of nonhydrodynamical
variables).
It ispurely
quantum and, atequilibrium,
allows one to recoverthe Beth Uhlenbeck
expression
of the second virial correction to the pressure in terms of the collisionphase
shifts. It will be extended tospin
and statistics in aforthcoming
article. ClassificationPhysics
Abstracts 51.10 - 05.60Introduction.
Dans deux articles A et B
précédents
[1, 2],
nous avonsposé
les bases d’une étude de lacinétique
des gaz diluésqui
va au-delà de ce quepermet
l’équation
deBoltzmann,
car elletient
compte
defaçon (quasi)
exacte de l’ensemble des effets des collisions à deux corps, ycompris
des fortes corrélations introduites à courte distance par lepotentiel
d’interaction. Lapremière étape,
dans l’articleA,
a été la définition d’une transformée deWigner
modifiée,
latransformée «
libre » ;
cette dernière est mieuxadaptée
que la transformée habituelle à unehypothèse
de factorisation(chaos moléculaire)
et donc à l’écriture d’uneéquation
cinétique,
tout en conservant un traitement correct des effets de corrélation entre
particules
à courtedistance. La seconde
étape
(article B)
a ensuite été d’écrireexplicitement
cetteéquation
cinétique
et de vérifierqu’elle
présente
lespropriétés
requises
de conservation desgrandeurs
hydrodynamiques
locales,
telles que densité departicules,
de courant oud’énergie.
Le
présent
articlecomplète
enquelque
sorte ce programme en calculantexplicitement
lespropriétés
hydrodynamiques
d’un gaz dans ceformalisme,
et en vérifiantqu’elles
sont biencompatibles
avec ce que l’on sait d’autrepart
grâce
à des calculs valables àl’équilibre :
existence d’une seconde correction du viriel dans la
pression
parexemple.
Après
avoir écrit uneéquation cinétique
analogue
à celle de l’articleB,
maisplus
commode à utiliser dans lasuite,
nous commencerons par étudier lespropriétés
d’un gaz àl’équilibre
etmontrerons comment le formalisme que nous avons
développé
permet
de retrouver cescorrections dans un cadre différent. Mais l’intérêt de ce formalisme est
qu’il
donne accès auxmêmes
types
de correction horsd’équilibre ;
ilpermet
ainsi de calculer abinitio,
dans uncadre entièrement
quantique,
certaines corrections du viriel aux coefficients detransport.
Mathématiquement,
ces correctionsapparaissent lorsqu’on généralise
à cetteéquation
cinétique
la méthode deChapman
etEnskog
[3, 4] ;
elles sont desconséquences
à la fois d’unterme source linéarisé
qui
estplus
riche que celui de la théoriestandard,
etd’expressions
différentes des courants en fonction de la distribution
f qui
apparaît
dansl’équation
cinétique. Physiquement,
ellescorrespondent
autransport
« par les collisions »qui
seproduit
lorsque
lepotentiel
a uneportée
nonnulle ;
un teleffet,
classiquement,
tend àaugmenter
lesflux
d’impulsion
etd’énergie
[5],
mais notre formalisme enpermet
une étudequantique
détaillée. Enrevanche, puisque
notreapproche
laisse totalement de côté les collisions à trois corps, dont l’effet tend d’ailleursclassiquement
às’opposer
autransport
par les collisions[5],
elle est essentiellement
incapable
de fournir uneexpression
complète
de l’ensemble dessecondes corrections du viriel aux coefficients de
transport
à toutetempérature.
Rappelons
un certain nombre d’autres limitations fondamentales de cetteapproche :
les états liés ne sont paspris
encompte,
cequi
en fait ne serait pas fondamentalementimpossible
mais conduirait à introduire
plusieurs équations cinétiques
couplées
(autant
que de niveauxliés) ;
les collisions successives sont traitées commeindépendantes
(milieu dilué ;
les « effetsde cage » ne sont pas
traités) ;
le rôle desspins
et de l’indiscernabilité desparticules
est laisséde côté : il fera
l’objet
de l’article D suivant.Nous commençons, au
paragraphe 1,
par réécrire sous une formeplus
commodel’équation
cinétique
et les diversesgrandeurs hydrodynamiques
définies dans l’articleB ;
nousétudie-rons au
paragraphe
2 le cassimple
où lesystème
est uniforme dansl’espace,
et où la fonctionde distribution tend
rapidement
vers unegaussienne ;
l’étude détaillée despropriétés
àl’équilibre
dusystème
sera lepoint
dedépart
de la suite des raisonnements. Dans leparagraphe
3 nous aborderons lasystématique
dudéveloppement
deChapman
Enskog,
qui
part
d’une définitionadaptée
à notre cas des variables lentes etrapides.
Leparagraphe
4 estconsacré à l’étude à l’ordre le
plus
bas(hydrodynamique d’Euler),
tandis que dans lecalorifiques
qu’il
introduit(hydrodynamique
deNavier-Stokes).
Notons au passage que,certains des calculs de cet article étant
techniquement
assezlourds,
nous les avons effectuésgrâce
à un programmed’Algèbre
Assistée par Ordinateur. Parexemple,
les résultats(132)
et(139)
ont été obtenus de cettefaçon.
1. Réécriture de
l’équation
cinétique.
Rappelons
la forme del’équation dynamique
établie dans l’article B :avec :
Les notations sont les mêmes que dans l’article B et nous ne les
expliciterons
pas à ce stade.Mentionnons
simplement
queIB désigne l’opérateur
de collision de Boltzmannhabituel,
etque
l’opérateur Kcoll,
dontl’expression
serarappelée plus
bas(formules (100)
et(101)),
faitintervenir
quatre
fonctions dupotentiel
atomique :
Les deux
premières
nedépendent
que d’uneimpulsion,
les dernières de deuximpulsions
relatives. On confondra pour
simplifier
dépendance
en nombre d’onde k ou enimpulsion
q = 2 hk.
Rappelons
en outre la définition du coefficient E(article
B,
formules(14a)
et(37)) :
qui
joue
un rôleimportant
dans toute la suite.Il ressort de
l’analyse
de l’article Bqu’il
peut
êtreplus
commode d’étudier l’évolutiondynamique
de la fonction de distribution totaleg (r, p, t )
définie par :avec, en
n’explicitant
plus
lesdépendances
en r et t :l’évolution de
5 f
peut
êtredécomposée
de la manière suivante :En utilisant
(la)
et(1b),
onpeut
vérifier que :L’évolution
de g
s’écrit alorssimplement :
où
Rÿ
est défini par :L’équation cinétique
(6)
al’avantage
d’être formellementplus simple
que(la) :
n’y
figurent
plus
les termes correctifsSIB
etBKcoll.
Toutefois ce n’est pas uneéquation
fermée pourg,
puisque f
figure
au second membre. Leséquations
(6)
et(7)
sont lepoint
dedépart
de tousles calculs
qui
suivent.Les densités de
particules
N (r, t ),
de courantJ(r, t )
etd’énergie
U(r, t )
définies dans l’article Bs’expriment
de manièresimple
en fonction de g:Les lois de conservation
correspondantes
nous ont conduits à définir des formesparticulières
pour le tenseur des contraintes
Q
et le courant de chaleurJU
(expressions (54)
et(68)
dansl’article
B).
En ysubstituant g -
5f
àf,
ces relationspeuvent
être réécrites sous la forme :où on note l’et 2’ les
impulsions
Le courant de chaleur s’écrit :
dans l’article
B,
sont donnés par :et où on a
posé :
Tout comme
l’équation cinétique
(6),
cesexpressions
font intervenir à lafois g
etf.
Elles ont été déduites des résultats de l’articleB,
maispeuvent
également
être directementétablies à
partir
del’équation
(6)
pour assurer la conservation locale des troisquantités
N,
J et U. Le détail de ces calculs estprésenté
dansl’appendice
Cl.2.
Système
uniforme dansl’espace.
2.1 EVOLUTION TEMPORELLE. - Pour un
système
uniforme dansl’espace,
les termes enKcoli et
BKcoll
dansl’équation
cinétique
(la)
sontnuls,
et celle-ci se réduit à :La seule différence avec
l’équation
de Boltzmann habituelle est laprésence
du terme’6 1 B,
qui
rend le second membre dedegré
trois enf,
et non deux. Formellementl’équation (6)
devient, elle,
encoreplus simple puisqu’elle
s’écrit :L’équation (19)
restecependant
assez semblable àl’équation
différentiellehabituelle ;
enparticulier,
le second membre s’annuleégalement lorsque
f
est une fonctiongaussienne.
L’étude
mathématique
générale
de cetype
d’équation
non linéaire posedéjà
desproblèmes
difficiles pourl’équation
de Boltzmann habituelle[6-8] ;
laprésence
de ’6IB
nesimplifie
pas lasituation -
sans toutefois la bouleverser radicalement dans la mesure où ce terme
supplémentaire
estsupposé petit
devantIB
- et nous nous contenterons d’admettre sansdémonstration que,
quelles
que soient les conditionsinitiales,
f
tendtoujours
au bout d’untemps
de l’ordre dequelques
fois letemps
de collision rc, vers une fonctiongaussienne :
où
B
=(kB
T)-’.
L’équation
(20)
montre que lafonction g
relaxe,
sur la même échelle detemps,
vers sa formed’équilibre qui
est :Nous pouvons donc à
présent
calculer toutes lesquantités
physiques
introduites dans l’articleB,
pour la solution stationnaire(22)
dont on connaît la formeexplicite.
2.2 CALCUL DES DIFFÉRENTES
QUANTITÉS
PHYSIQUES. Les différentesquantités
à calculer font intervenir les sommes sur p de lafonction g,
multipliée
par1, p, p2, p2 p,
etc... Il est alorsplus
commode d’introduire une famille de fonctionsgaussiennes
4J a’
définies par :La solution stationnaire s’écrit
simplement :
et
ou encore :
La formulation
(24c)
fait mieux ressortir lapossibilité
- abondamment utilisée dans leslignes
qui
suivent - de transformer pour la deuxièmepartie
du membre de droite les sommes surp et q en sommes sur
p"
et q, où on aposé :
Alors nous pourrons aisément
séparer
les deuxintégrales,
de sorte que toutes lesquantités
à calculers’exprimeront
simplement
àpartir
des différents moments des fonctions0,,,
ouE
x 0,,.
Pouralléger
laprésentation,
nous avons écrit etregroupé
ceux-ci dansl’appendice
C2,
auquel
nous ferons souvent référence dans ceparagraphe.
Notons dès à
présent
que tous les calculsprésentés
icireposent
exclusivement sur lecaractère
gaussien
def eq,
et notamment sur son invariance par rotation dansl’espace
desimpulsions lorsqu’on
seplace
dans le référentiel où la vitesse moyenne desparticules
est nulle(symétrie sphérique
desfonctions cP a).
Le caractère uniforme de la solution stationnairen’intervient pas directement dans le calcul de
N, J, U,
Q,
etc... ; tous les résultats que nousallons obtenir
pourront
être utilisés aussi dans les cas où la fonctionf
ne serait que localementgaussienne.
En
passant
de la variable p à la variablep’,
avec :pour le
premier
terme, et à la variablep"
- formule(25)
- pour lesecond,
on obtientimmédiatement :
où
20
estl’intégrale
définie par la formule(C2.6)
dansl’appendice
C2. Elle nedépend
que dela
température,
de la masse m et dupotentiel
d’interaction.2.2.2 Densité de courant. - On
peut
réécrire(9)
sous la forme :En utilisant
l’expression
(24b)
pourgeq,
on voit facilement que lepremier
terme estnul,
puisqu’il
s’écrit :et que les
fonctions Om
sontpaires (effectuer
lechangement
dep’
en -p’
pour lapremière
intégrale,
dep’
en -p’
et de q en - q pour laseconde).
Le second terme contribue seul et donne :
2.2.3 Densité
d’énergie.
- De la mêmemanière,
nous transformons(10)
en :Pour g
=geq,
la deuxièmeintégrale
contribue pour :et la troisième pour :
Il ne reste
qu’à
calculer lapremière intégrale,
notée W:La contribution du
premier
terme dans(35)
donne - voirappendice
C2 - :ce
qui
n’est pas sansévoquer
un résultatclassique
en théorie de Boltzmann.Pour le second terme, nous avons
explicitement
faitapparaître
trois morceaux. Lepremier
vaut :
le second :
(nul
parparité) ;
et le troisième estégal
à :qui,
avec la définition(C2.6)
del’appendice
C2,
s’écrit :Par
regroupement,
nous obtenons :Finalement,
compte
tenu du fait que :nous pouvons écrire :
La relation entre U et N n’est
plus
aussisimple
que la relation entreUL
etNL,
obtenue dansl’article B.
Remarquons
que(43)
peut
également
se mettre sous la forme suivante :2.2.4 Tenseur des contraintes et
pression.
- Les calculsrequis
sont sensiblementplus
lourds que lesprécédents.
Aussi,
nous avons choisi d’enprésenter
le détail dansl’appendice
C3,
etPour le
système
uniformeconsidéré,
le tenseur des contraintes s’écrit :Il est à noter que les termes
Q(F)
etQ(k)
sontnuls,
de sorte que le terme -Nt
Zi /3
(3
correspond
à la contribution deQ(E)
seulement.Compte
tenu de(Cl. 12)
et(43),
le tenseur despressions
est scalaire et vaut :2.2.5 Courant de chaleur. - Pour un
système
uniforme,
JT
est nul. Plusprécisément,
nous montrons dansl’appendice
C3 quechaque
composante
J>, JW), JW)
compense exactement la contributioncorrespondante
Q ’
V,
ÕW). V, ÕW). V
introduite par le tenseur des contraintes dansl’expression
deJT :
2.3 EQUATION D’ÉTAT ET CHALEUR
SPÉCIFIQUE.
-Nous pouvons tout de suite écrire
l’équation
d’état dusystème,
puisque
la densité departicules
et lapression
viennent d’êtrecalculées. Nous
partons
del’équation
(46),
que nous écrivons :A l’ordre le
plus
bas,
nous obtenons :Le second coefficient du viriel est donc :
Compte
tenu des relations(C2.6)
ou(C2.8)
del’appendice
C2,
etmoyennant
un calculclassique,
on obtient :Nous retrouvons ainsi un résultat connu
[9],
dû à Beth et Uhlenbeck[10],
mais dans uncontexte différent
qui
donneplus
d’information surl’origine
physique
des effets. Les formules(18e)
et(18f)
de l’article B ainsi que la formule(Id)
permettent
dedégager
les contributionsde la diffusion vers l’avant et de la diffusion
latérale,
ou encore deséparer
celle des termes deretard pur
(en e)
de celle des termes en à(champ moléculaire).
A
partir
de la densité totaled’énergie
(43),
onpeut
calculer la chaleurspécifique.
Ellevaut :
Au
premier
ordre,
nous avons :ou encore
Les formules
(43)
et(50)
ne sont pasindépendantes
dupoint
de vue de lathermodynamique.
Si en effet la fonction departition
d’unsystème
physique
est donnée par :où
Zo
est la fonction departition
d’un gazparfait classique,
on calcule facilement aupremier
ordre en AZ que :
où on a
posé :
(conformément
àl’usage,
nous notons dans ceparagraphe
V le volume dusystème
et non lavitesse
qui
n’intervient pasici).
D’autrepart,
on al’égalité
suivante :qui
conduit à :Pour
finir,
encomparant
(56)
et(59),
on a :Il est facile de vérifier sur
(44)
et(49)
que les corrections à la densitéd’énergie
et à lapression
vérifient effectivement cette relation. Nous avons ainsi retrouvé dans un cadre différent des corrections du viriel bien connues ; cela constitue un test de la validité de notreapproche,
et enparticulier
de la définition que nous avonsprise
pour latempérature
(en
termes deNL et UL,
et non des vraies densités departicules
etd’énergie
- cf. articleB).
3. Méthode de
Chapman
Enskog :
cadregénéral.
3.1 DÉFINITION DES VARIABLES LENTES ET RAPIDES. -
L’adaptation
de la méthode deChapman
etEnskog
àl’équation cinétique (6)
demande un certain nombre de modifications liées à laprésence
de la fonctionf,
dont le lien avec les variableshydrodynamiques
estplus
complexe
que dans le cas habituel. Aussi allons-nousrapidement,
dans leslignes
qui
suivent,
revenir sur le
principe
de cette méthode.Pour des raisons
physiques,
on s’attend à ce que les véritables variables lentes(hydrodyna-miques)
duproblème
soient lesquantités
réellement conservées par lescollisions,
à savoirN,
V(ou J),
et W(ou U), qui
sont liées aux troispremiers
moments de g, et nonNL
niWL
(ou UL)
liées aux moments def ;
nous verrons dans leparagraphe
3.2 que c’est effectivement le cas.D’après
les résultats duparagraphe précédent
(Eqs. (28)
et(41)),
on apour toute situation où
f
est localementgaussienne :
Inversement,
ceséquations
peuvent
être vues comme unsystème
de deuxéquations
nonlinéaires en
NL
et Tqui
fixent ces variables en fonction des variableshydrodynamiques
N et W. On note
NL(0)
etT(0)
les solutions dusystème
d’équations (61),
elles-mêmes des variables lentes :Comme nous supposons que
NL
l:o et
NL
E1
sontpetits
(gaz dilué),
la solution(62)
reste auvoisinage
ducouple
de valeurs triviales(N,
2W/3
NkB)
et nous pouvons considérerqu’elle
est
unique.
Il est donc
possible
de décrire tout étathydrodynamique
dusystème,
caractérisé par sesvariables
N (r, t ),
V (r, t )
etW(r, t ),
par une fonction de distribution localementgaussienne
f " 1(p ;
r, t )
donnée par :C’est cette fonction
f(0),
et la distributiong(0)
associée,
qui s’expriment
en fonction desseules variables
lentes,
que nousprendrons
comme ordre zéro dudéveloppement
dehydrodynami-ques, et la forme localement
gaussienne
def (0)
est laplus
commode pour les calculs ultérieurs(c’est
en effetf qui
figure
au second membre del’équation cinétique).
En ce
qui
concerne les variablesrapides,
ce sont cellesqui
contiennent le reste de l’informationqui
permet
d’obtenir la fonctionf
(donc g) ;
elles sont en nombre infinipuisque
f dépend
de la variable continue p. Notonsgrap
la contributionà g
des variablesrapides :
Il est clair que les valeurs de
grap (P)
pour les différentes valeurs de p ne sont pasindépendantes
puisque,
parconstruction,
les distributionsg(0)
et g
donnent les mêmes valeursaux variables
lentes ;
on a les contraintes :On
peut
remarquer à ce stade que, si toutes lesgrandeurs
calculées(à
l’ordrezéro)
àpartir
def(0)
(telles
NL(0), WL(o),
T(0) ... )
sont des fonctions des variables lentesseules,
en revanche lesgrandeurs complètes correspondantes
(NL,
WL, et
même latempérature
1),
sont desmélanges
de variables lentes etrapides.
Ainsi a-t-on pourNL
parexemple :
3.2 EQUATIONS D’ÉVOLUTION. - Les
équations
hydrodynamiques
exactes(Cl.5), (C1.13)
et(Cl.22)
peuvent
être réécrites sous la forme :où
P(0)
est la variable lente définie par(cf.
(46)) :
Dans le membre de
gauche,
toutes les variables sont des variableshydrodynamiques ;
dans celui dedroite,
àpart
le tenseurÂ
desgradients
de la vitessequi
est une variablelente,
toutesles variables sont
rapides.
Ceséquations
nouspermettent
de vérifier que les variableshydrodynamiques
ont une variationtemporelle
qui
s’annule pour une situation uniforme dansl’espace
(ce qui
est faux pour les variablesrapides)
et sont donc bien des variables lentes.Quant
à l’évolution des variablesrapides,
ellepeut
être obtenue àpartir
de(64)
et del’équation
cinétique ;
on obtient ainsi :La discussion de l’évolution de
grap
est alors cellequi
a été menée auparagraphe
2.1, qui
montre que la
présence
del’intégrale
de collision de BoltzmannIB
conduit à une annulationrapide
de lapartie
nongaussienne
def,
f rap,
et degrap.
Dansl’esprit
de la méthode deChapman Enskog,
nous allons supposer que les variationsspatiales
desgrandeurs
hydrodyna-miques
sont suffisamment lentes pour quef rap,
c’est-à-dire l’ensemble des variablesrapides,
reste
toujours
trèspetit
devantf (0).
Mathématiquement,
ensupposant
qu’à
un instant t donnégrap
estnul,
on voit en utilisant(69),
quegrap
possède
deux « termes source »qui
lerégénèrent
parcouplage
aux variableslentes ;
lepremier
est :où les variations de
f(0)
proviennent implicitement
de celles desgrandeurs
hydrodynamiques
contenues dans sa définition
(63),
ces variations étant d’ailleurs elles mêmes données par(67) ;
commel’intégrale
de collision de Boltzmann est nulle pour la fonctionf(0),
l’autresource de
couplage provient
du terme :où,
à nouveau, onpeut
exprimer
les variationsspatiales
def(0)
en fonction desgrandeurs
hydrodynamiques.
Globalement,
si nous supposons commeChapman
etEnskog
que les variationsspatiales
detoutes les
grandeurs hydrodynamiques
se font sur des distances trèsgrandes
à l’échelle du libre parcours moyen dans le gaz, ces termes source ne sont pas suffisants pour combattreefficacement l’amortissement des variables
rapides
induit parl’intégrale
de collision deBoltzmann,
et la fonctiongrap (et
avec ellefrap)
reste trèspetite.
La méthode à suivre est alors claire : on va calculer les valeurs degrap
par undéveloppement
en série depuissances
durapport
entre « termes source » et amortissement de Boltzmann des variablesrapides,
c’est-à-dire entre le libre parcours moyen et une distance
caractéristique
des variationsspatiales
deN,
V et W. Nous commençons dans leparagraphe
suivant par l’ordre zéro de cedéveloppement.
4.
Hydrodynamique
nondissipative.
A l’ordre
zéro,
leséquations dynamiques
se réduisent auxéquations (67)
sans secondmembre :
Dans ces
équations,
la « dérivéehydrodynamique » Dh
est donnée par :confondues,
et nous omettrons de les différencier. Nous nous limiterons en outre auxplus
basses corrections en
densité,
si bienqu’à partir
de(61)
et(68)
nous écrirons :Si l’on élimine V. Ventre la
première
et la dernièreéquation
de(73),
il vient :soit :
Lorsque
l’onnéglige,
comme dans la théorie deBoltzmann,
les correctionsNXO,L
=0,
onobtient pour
l’équation
d’état dusystème
(à
l’ordre zéro endensité) :
qui,
à l’ordre un endensité,
devient :où les dérivées
partielles
de Fapparaissent,
à un facteurintégrant près,
dans les coefficientsdes dérivées
logarithmiques
de(77) :
Dans les deux cas,
l’équation
d’étatcorrespond
à des transformationsadiabatiques puisque
le courant de chaleur reste constamment nul. De cetteexpression
onpeut
tirer lacompressibilité
isentropique :
On
peut
supposer que les variableshydrodynamiques
sontproches
de valeurs àl’équilibre
Ne, ve et Te :
De là on
peut
déduirel’équation
de Helmholtz :où le carré de la vitesse du son est donné par :
A l’ordre
zéro,
lapropagation
des ondes sonores est donc nondispersive.
5.
Hydrodynamique visqueuse.
Nous allons maintenant un
degré plus
loin dans ledéveloppement
engradients
desgrandeurs
hydrodynamiques,
c’est-à-dire que nous utiliserons la forme(69)
del’équation cinétique
pourdéterminer,
à l’ordre leplus
bas,
lapartie
nongaussienne
frap
def,
ainsi quegrap,
Notantf(1)
ces termes linéaires dans ledéveloppement
enpuissances
desgradients
spatiaux,
l’équation cinétique (69)
devient :où
l’opérateur
de collision linéariséIi
est donné par :(on
note ici encore l’et 2’ lesimpulsions
p -q/2
+q’/2
et p -q/2 -
q’/2).
A l’ordre un,g(1)
est donné par la linéarisation deséquations
(2) :
Seuls les ordres zéro des termes en
Kcoll et
RE
ont étégardés
dans(86a), puisque
leur définitioncomporte
desgradients spatiaux.
En outre, dans le membre degauche
de(86a),
legradient spatial
deg(1)
pourra êtrenégligé
(ce
serait un terme du deuxième ordre engradients),
cequi
fait que lapartie
linéaire de laréponse
stationnaire de la fonction dedistribution à
l’application
degradients
dedensité,
vitesse ettempérature
est donnée par :Enfin,
f (1)
(et
g(1))
seront entièrement déterminés par la nécessité de vérifier les trois contraintes(65), qui
donnent :Un certain nombre de différences
apparaissent
clairement parrapport
au traitementhabituel en théorie de Boltzmann :
- le terme
source
(membre
dedroite)
contient des corrections en densité à sa valeurusuelle
Dp f (0),
à la fois dans le terme source modifié(Dp
g(0)
et dans le terme source- les contraintes
(sur f ) diffèrent,
ellesaussi,
de leur valeurhabituelle,
par des corrections de densité.Par contre, le terme d’amortissement donné par
l’opérateur
de collision linéarisé est le mêmequ’en
théorie deBoltzmann,
et ne contient aucune correction de densité. Ce résultatest
simplement
laconséquence
du fait que seules les collisions binaires sontenvisagées
dans le cadre de tout cetravail,
et nous y reviendrons en conclusion de ceparagraphe
5.Nous allons maintenant
expliciter
ces différents termes, cequi
nouspermettra
de calculerles coefficients de
transport
pour un gaz modérément dense.5.1 TERME SOURCE. - Le terme
source
supplémentaire
fait intervenir legradient
def(0),
pour diverses valeurs del’impulsion.
Pour uneimpulsion quelconque p’,
cegradient
estdonné par :
En
(62),
nous avions définiNL(0) et
T(O)
en termes de densité departicules
etd’énergie,
mais ilest ici
plus
commode deremplacer
la donnée de W par celle de latempérature :
parexemple,
on désire trouver que le courant de la chaleur est
proportionnel
augradient
deT et non à une combinaison de
gradient
de N et de W. On obtient alors :où les dérivées
partielles
deNL(0)
serontexplicitées plus
loin(formule (99a)).
La
partie
modifiée du terme source a,d’après
la définition(2)
deg(0),
pourexpression
Il nous faut
donc,
àpartir
de la définition(63),
calculerl’expression
de l’action del’opérateur
Dp
sur/(0)
pour une valeurp’
del’impulsion
(on
l’utilisera pourp’ =
p ou p -q).
Ils’agit
d’un calculclassique
en théorie deBoltzmann,
qui
conduit au résultat :Les termes
Dp
N,
Dp
V etDp
T(0)
sont à calculer à l’ordrezéro,
parexemple
àpartir
deséquations hydrodynamiques (73)
pour les deuxpremiers :
où l’accolade du second membre résulte de l’écriture
explicite
dugradient
de lapression.
Quant
àDp T(0),
ilpeut
être tiré de :Utilisant
(67)
et le faitqu’à
l’ordre zéroJT
est nul etP
estscalaire,
on obtient :L’utilisation des formules
(95), (96)
et(98)
dansl’expression
du terme sourcemodifié,
etl’usage
del’équation (91)
nouspermettrons
dans lesparagraphes
qui
suiventd’exprimer
complètement
le terme source del’équation cinétique
linéarisée en fonction desgradients
desgrandeurs
physiques
significatives :
densité,
vitesse ettempérature.
Un certain nombre de dérivéespartielles figurent
dans les formulesci-dessus,
dont nous donnons lesexpressions
simplement
tirées de la définition des fonctionsqu’elles
font intervenir :avec
Dans
l’expression
deG’l 11,
nous avons omis d’écrirel’intégrale :
Celle-ci est en effet
nulle,
comme le montrent l’utilisation de :et une
intégration
deq’
autour deq.
Examinons maintenant la contribution de chacun des différents
gradients,
ensupposant
àchaque
fois les autres nuls.5.1.1 Termes en VN. -
Commençons
par montrer que le terme enKcoll
ne contribue pas.Puisque
le terme en VN dansV t(O)(p’)
estsimplement proportionnel
àf (0)(p’),
le terme issu deG!oll
estnul,
ainsi que le terme enAk
deGcoll.
Le terme enAF
est nul lui aussi carV pt(O)(p’)
estproportionnel
àp’
f (0)(p’),
et lesprojections
perpendiculaires
(à q)
de p etp - q sont
égales.
La contribution du terme source modifié
s’exprime,
en substituant(95)
et(96)
dans(94)
pour V etT(o)
uniformes :où on a
posé :
Utilisant
(99b),
on montre queAN
(p )
est nul et il vient :Cette
expression
est la même que celle du terme enRÿ
obtenue en utilisant(91),
si bienqu’au
total le terme source ne
dépend
pas dugradient
de la densité.Il y a là un
point
qui
n’est pasfortuit,
maisjoue
un rôleimportant
dans la cohérence de lathéorie : la
présence
d’un terme en p .VN,
vectoriel vis-à-vis des variablesangulaires
de p, exciterait le courant de chaleur comme le fait le terme en p. VT calculé auparagraphe
5.1.3.Le fait que nous trouverons un courant de chaleur
qui
nedépend
que dugradient
de latempérature
est un contrôle de lapertinence
de la définition de T que nous avons choisieplus
haut. On
peut
remarquer que la seconde correction du viriel à lapression joue
un rôle5.1.2 Termes en
Ã.
-Supposons
maintenant N etT(o)
uniformes ;
chacun des termes dansl’expression
(91)
de Vf (0)
introduit une contribution au terme source modifié. Celles résultantde la substitution de
(95)
et(98)
sontproportionnelles
à V.V,
tandis que celle issue de la substitution de(96)
peut
êtredécomposée
en :où on a
noté À
lapartie
sans trace deà :
Introduisons les
expressions
suivantes :On
peut
alors écrire le terme source modifié sous la forme :Le terme
Rz
est reconstruit par la contribution du troisième terme de(106)
lorsque
p’ -p-q.
Le calcul des coefficients entrant dans la définition de
AV.v
peut
être fait àpartir
des formules(99),
et nous enprésentons
le résultat limité à l’ordre un en densité(première
correction du
viriel) :
On retrouve un résultat
classique
en théorie de Boltzmann : à l’ordre zéro endensité,
iln’y
apas de terme source
proportionnel
à ladivergence
de lavitesse,
et seule la viscosité decisaillement est
présente
dans un gazparfait.
A l’ordre un en densité nous trouvonscependant
un terme source non
nul,
laissantprésager
l’existence d’une seconde viscosité dans un gazPour estimer enfin la contribution du terme
Kcoll,
nous aurons besoin par la suite del’expression
dugradient
def(0) ;
la formule(91)
peut
être écrite :où
Fy
est le tenseur desgradients
de lavitesse,
dontA
est lapartie
symétrique.
5.1.3 Termes en VT. - Estimons d’abord la contribution du terme
source modifié en
substituant
(96)
et(98)
dans(94)
pour N et V uniformes :La reconstruction d’un terme
égal
àRE
résulte de ladépendance
en p.VT«»
du terme enDp
T(0)
dansDp
t(O)(p -
q),
alors que celle deAT(P - q)
est en(p - q ) .
VT(O).
Pour le calcul de
Kcoll,
les termessimplement proportionnels
àf(0)(p’)
ne contribuent paspour les raisons
exposées
auparagraphe
5.1.1.Introduisons,
afin d’obtenir desexpressions
formellementproches
de celles relatives au terme enÀ,
le tenseurr T
défini par :Avec cette
notation,
lapartie
restante deV f(0)(p’),
proportionnelle
à la densitéd’énergie
pourl’impulsion p’,
s’écrit :Le dernier terme,
indépendant
dep’,
ne contribue pas àKcoll ;
lepremier
conduit à un résultatanalogue
à celui obtenu pour le terme enÀ.
5.2 RÉPONSE LINÉAIRE. - Dans
ce
paragraphe
nous utiliserons la structuregénérale
duterme source écrit
précédemment
pour calculer formellement la modification de lapression
etle courant de chaleur résultant de la
présence
degradients
de la vitesse et de latempérature.
En unpoint
donné del’espace,
cesgrandeurs s’expriment
leplus
simplement
dans leréférentiel où la vitesse V du gaz est nulle : nous nous y
placerons
dans toute la suite. A la limite(hydrodynamique)
où nous nous sommesplacés,
lesparamètres
NL(0)
etT(0)
utilisés dans la définition(63)
de/(0)
ne diffèrent de la densité libreNL
et de latempérature
T
qu’à
l’ordre un engradients,
si bien que nous pourrons les confondre dans la solution del’équation cinétique
linéarisée(88).
PosantB
- 1 /kB T,
cette solutionpeut
êtredécomposée
Nous avons, de
façon
classique [4, 9],
utilisé pour cela lessymétries
particulières
du terme source et la linéarité del’intégrale
de collision linéariséeIB
(terme d’amortissement).
Chacune des fonctions’Pv. v’ ’P À et ’PT ne
dépend
que du module de p, etpeut
être estimée par les méthodesusuelles ;
nous le ferons defaçon
élémentaire auparagraphe
5.3.Calculons
maintenant,
dans le cadre que nous avonsdéveloppé,
lapression
et le courant de chaleur.5.2.1
Modifications
visqueuses
du tenseur depression.
- L’écart à lapression
d’équilibre
provoqué
par ungradient
de la vitesse est obtenugrâce
à une linéarisation de la formule(11) :
Les tenseurs linéarisés
Qlri
sont donnés par les formules(12), (13)
et(14)
où l’on fait àchaque
fois les substitutions :Examinons d’abord le cas d’un mouvement de
compression
localementisotrope
oùÀ
= 0. La fonctiong(1)
étant,
commef(1),
scalaire en p,l’intégrale
au second membre de(119)
estégalement
scalaire,
et il en est de même des trois correctionsQhQ.
Les contraintes(89)
surg(1)
montrent quel’intégrale
estnulle,
et la modification de lapression
se réduit alorsà :
Nous avons
remarqué
auparagraphe
5.1.2 que le terme source en V . V est une correction dupremier
ordre en densité : il en est de même pour çov. v ; la correction à lapression
(121)
estdonc du second ordre en
densité,
et le coefficient de seconde viscositéqui
s’en déduitdirectement est donc a
priori
au-delà de la validité des calculs.Rappelons
en effet quel’équation
cinétique
établie dans l’article B est limitée à lapremière
correction du viriel.Signalons
ici toutefois que notremodèle,
sous réserve d’undéveloppement
suffisant(1),
seraitadapté
au calcul à l’ordre non nul leplus
bas(donc quadratique
endensité)
de la secondeviscosité
puisque
la modification de l’amortissement par les collisions à trois corps n’intervientqu’à
l’ordre suivant.La viscosité de cisaillement sera calculée à
partir
del’expression
à l’ordre un en densité deP :
À
tirée de(119),
c’est-à-dire avecg(1)
à l’ordre un dansl’intégrale,
etf(1)
à l’ordre zérodans les corrections
Ô.(’).
Utilisant ledéveloppement
en densité(87)
pourg(1),
onpeut
écrire :5.2.2 Courant de chaleur. -
Supposant toujours
la vitesse du fluidenulle,
nous obtenons le courant de chaleurJT
par la linéarisation de la formule(15) :
Les courants linéarisés
Jlin(i)
sont donnés par les formules(16), (17)
et(18),
où l’on fait àchaque
fois la substitution(120).
De la mêmefaçon
queprécédemment,
il faudra utiliserg(1)
à l’ordre un endensité,
maisf(1)
à l’ordre zéro dans les courantsJlin(i).
Reportons
dans(123)
la forme(118)
def(1),
afin de calculer :5.3 AMORTISSEMENT. - Dans l’écriture
(118)
de la solution del’équation cinétique
linéarisée
(88),
nous avons introduit les fonctionsq.> A et
ç T du module de p. Leur calcul estnécessaire afin de déduire des formules
(122)
et(124)
lesexpressions
de la viscosité et de la conductivitéthermique.
Nous chercherons les solutions q.> A et (PT sous forme d’undéveloppe-ment limité en
puissances
depz :
Les coefficients a et b’ seront déterminés en
égalant
lesplus
bas moments non nuls des deuxmembres de
l’équation cinétique ;
notantSÀ
etST
les termes source calculés auxDans ces
équations
seuls contribuent les termes en a etb’ ;
les contraintes(89)
sontautomatiquement
vérifiées pour lapartie
en cP Á deg(1),
et b sera déterminé par la seconded’entre elles pour la
partie
en CPT. Nousemployons
en fait unegénéralisation
de la méthode habituelle dedéveloppement
enpolynômes
de Sonine(qui
vérifientautomatiquement
lescontraintes semblables à
(89)),
limitée audegré
significatif
leplus
bas. Ellepourrait,
auprix
de calculs
plus
lourds,
donner une meilleureapproximation
aux coefficients detransport
enprenant
pour les fonctions ç A et CPT despolynômes
enp2
dedegré plus
élevé.Il
est bien entendupossible
de calculer directement lesintégrales
des termes enIB.
Nous éviteronscependant
de le faire ici enremarquant
qu’elles
ne contiennent aucunecorrection en
densité,
et donnent des résultatsproportionnels
à a etb’,
que nous noteronsal Á
etb’ I T.
Les facteurs1 Á
et1 T
pourraient
être déterminés en identifiant la solution ducalcul à l’ordre zéro en densité avec les valeurs à l’ordre zéro de la viscosité et de la
conductivité,
données parexemple
dans[4].
Nous n’en aurons toutefois pas besoin dans lasuite.
5.4 MODIFICATION DES COEFFICIENTS DE TRANSPORT. - Nous allons maintenant
calculer,
àpartir
des formules(122)
et(124),
lerapport
de laviscosité 11
et de la conductivitéK à leurs valeurs
respectives
n0 etKo à
l’ordre zéro en densité. Nous noterons ao,bo, b’, ST0(P) et SÁo(P)
les valeurs à l’ordre zéro en densité desgrandeurs correspondantes
dans les
équations (125)
à(128),
a,,bl...
leurs corrections dupremier
ordre en densité.5.4.1 Viscosité.
- Développée
endensité, l’équation (122)
peut
être écrite :où le
rapport
al/ao
est donné àpartir
de(127)
par :Pour calculer
explicitement
les différentesintégrales,
onpeut
supposer queÀ
n’a que deuxcomposantes
symétriques
non nulles. On obtientalors,
pour les trois termes del’expression
(129) :
Ces trois contributions
peuvent
êtrerespectivement interprétées
comme venant de laen densité dans la fonction de distribution
(différence
entreg(1)
etf(1)),
et des termescomplémentaires
dans la définition de lapression (transport
par lescollisions).
Ilspeuvent
êtreregroupés
sous la forme :5.4.2 Conductivité
thermique. - Développée
endensité,
l’équation
(124)
peut
être écrite :où l’on a
posé :
La seconde des contraintes
(89)
donnequant
à elle :L’équation
(133)
peut
doncs’écrire,
en utilisant(134)
et(135) :
On obtient alors pour les trois termes de
l’expression
(136) :
L’origine
de chacun de ces termespeut
êtreinterprétée
comme dans le cas de la formule(131)
qui
donne la modification de la viscosité dûe aux effets de densité. Ilspeuvent
finalement êtreregroupés
sous la forme :Rappelons
enfin ici lesapproximations
faites pour obtenir lesexpressions explicites
de la viscosité et de la conductivitéthermique.
Lapremière
a consisté à se limiter auxplus
bassescorrections de densité aux coefficients de
transport.
Comme nous l’avonsremarqué
auparagraphe
5.2.1 à propos de la secondeviscosité,
il seraitpossible
d’obtenir l’ordre suivant(corrections quadratiques
endensité)
sous réserve dedévelopper
à l’ordre deux engradients
l’équation
cinétique.
La secondeapproximation
que nous avons faite a été de résoudreexplicitement l’équation cinétique
linéarisée dans un espace de fonctions restreint. Ils’agit
là d’une méthodeclassique qui
donne engénéral
une bonne estimation des coefficients detransport
[4].
Aucune de cesapproximations
n’estcependant
indispensable,
et il est enprincipe
possible
de les améliorer.Par contre, il convient d’insister sur le fait que notre théorie ne
prend
encompte
que lescollisions binaires entre atomes, et que de ce fait on ne
peut
engénéral espérer
décrirecomplètement
toutes les corrections en densité auxpropriétés
detransport.
Ainsi parexemple
le terme d’amortissement écrit auparagraphe
5.3 doit-il contenir une correction due aux collisions à trois corps, contenant un facteursupplémentaire
endensité,
et dont l’effet surles coefficients de
transport
est du même ordre en densité que les corrections que nous avonscalculées. Ce n’est que dans le cas où les effets à trois corps seraient faibles
(limite classique
de
sphères dures,
comme dans le modèled’Enskog
parexemple),
ou bien les effets à deux corpsimportants
(quasi-résonances
dupotentiel
atomique,
entraînantd’importantes
« sections efficaces » pour les termes
eF, ek, AF
ouAk)
que nous pourronsespérer prévoir
quantitativement
les corrections du viriel à la viscosité ou à la conductivité d’un gaz modérément dense.Conclusion.