HAL Id: tel-00011890
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transitions 2S-8S/8D dans l’atome d’hydrogène , Mesure
de la constante de Rydberg en unité de fréquence
François Nez
To cite this version:
François Nez. Chaîne de Fréquence optique pour mesurer les transitions 2S-8S/8D dans l’atome d’hydrogène , Mesure de la constante de Rydberg en unité de fréquence. Physique Atomique [physics.atom-ph]. Université Pierre et Marie Curie - Paris VI, 1993. Français. �tel-00011890�
SPECTROSCOPIE
HERTZIENNE
DE
L’ECOLE
NORMALE
SUPERIEURE
Thèse
de doctorat de
l’Université
Paris 6
Spécialité : Optique
etPhotonique
présentée
par
François
NEZ
Pour
obtenir
le
grade
de
DOCTEUR
de
L’UNIVERSITE
PARIS 6
Sujet :
CHAINE
DEFREQUENCE OPTIQUE
POUR
MESURER
LES TRANSITIONS
2S-8S/8D
DANS
L’ATOME
D’HYDROGENE ;
MESURE
DE LACONSTANTE
DE
RYDBERG
ENUNITE DE
FREQUENCE
Soutenue le 27 Octobre 1993 devant le
jury composé
de :MM. B. CAGNAC F. BIRABEN C.
BORDÉ
A. BRUN P.CÉREZ
A. CLAIRONSPECTROSCOPIE
HERTZIENNE
UDARIS 6
DE
L’ECOLE
NORMALE
SUPERIEURE
Thèse
de doctorat de
l’Université Paris 6
Spécialité : Optique
etPhotonique
présentée
par
François
NEZ
Pour
obtenir le
grade
de
DOCTEUR
de L’UNIVERSITE PARIS 6
Sujet:
CHAINE DE
FREQUENCE
OPTIQUE
POUR
MESURER
LES
TRANSITIONS
2S-8S/8D
DANS
L’ATOME
D’HYDROGENE ;
MESURE
DELA
CONSTANTE
DE
RYDBERG
EN
UNITE DE
FREQUENCE
Soutenue le 27 Octobre 1993 devant le
jury composé
de :MM. B. CAGNAC F. BIRABEN C.
BORDÉ
A. BRUN P.CÉREZ
A. CLAIRONde l’Ecole Normale
Supérieure.
Je remercieJacques Dupont-Roc, qui m’y
accueilli,
pour les conditions de travail
exceptionnelles qu’il
m’aoffertes.
Je remercie Bernard
Cagnac
d’avoiraccepté
deprésider
cejury.
Pendant cestrois
années,
il a su mefaire profiter
de sagrande
expérience
enphysique
lors defructueuses
discussions et il m’aguidé
dans les dédales de l’administrationuniversitaire.
Je remercie tout
particulièrement
Francois Birabenqui
adirigé
ces travaux. Il a su me transmettre son enthousiasme pour la rechercheexpérimentale.
J’aifait
mienne sa devise selonlaquelle
avec un mimimumd’intuition,
l’expérience précède
les calculs.Ses
remarquables
compétences
aussi bienthéoriques qu’expérimentales
ont été pour moi d’unincomparable
soutien;
cette thèse lui doitbeaucoup.
Je tiens aussi à remercier Lucile Julien pour sa très
grande disponibilité. Après
m’avoir
enseigné
laspectroscopie
à l’EcoleSupérieure d’Optique,
elle atoujours
accepté
dem’expliquer
(et
souventexpliquer
ànouveau)
desphénomènes physiques qui
me semblaient obscurs.
Je suis redevable à
Sophie
Bourzeix del’incomparable patience qu’elle
amanifestée pendant
les semainesoù j’immobilisais
sonexpérience
en me battant avec mes diodes MIM. J’aiprofité
des cavitéshyperfréquences
mises aupoint
par MarkPlimmer pour améliorer les asservissements des lasers. Béatrice de Beauvoir s’est
jointe
récemment à notre groupe: enplus
de sa bonnehumeur,
ses relecturescritiques
de ce mémoire ont
grandement
contribué à le rendreplus
lisible.Je suis reconnaissant envers Christian
Bordé,
AlainBrun,
Pierre Cérez et André Clairon pour l’intérêtqu’ils
ontmanifesté
àl’égard
de cette thèse en acceptant departiciper
aujury.
La contribution des chercheurs du LPTF à ce travail a été très
importante.
Parmiceux-ci,
OualiAcef
occupe uneplace
privilégiée.
Ses conseils et ses encouragementspour construire et
faire fonctionner
les diodes MIM ont été pour moi d’un trèsgrand
secours.Je remercie
Raymond
Felder et Yves Millérioux pour avoirprêté
leurs lasers étalons. Leurprésence
et leur bonne humeur ont rendu nos mesuresplus faciles.
de son boîtier
d’asservissement,
la mise en de élément été d’unefacilité
déconcertante.
La mesure en
fréquence
a étégrandement
facilitée
par l’aide de MassimoInguscio
et Paolo de Natalequi
nous ontprêté
une diodeSchottky.
J’adresse un sincère remerciement aux membres des autres groupes du
laboratoire
qui
m’onttoujours
fait profiter
de leurexpérience
et de leur soutien amical.Ce travail étant pour sa
plus
grande
partie expérimental,
il n’aurait pu aboutirsans l’aide
précieuse
despersonnels techniques
du laboratoire. Je remercie doncFrancis
Tréhin,
JeanQuilbeuf,
BernardRodriguez,
Marc Thommé de l’atelier demécanique
etGuy Flory
pour la réalisation du tube laser He-Ne de deux mètres delong.
Les nombreux montagesélectroniques
n’auraient pas pufonctionner
sans lesconseils de Bernard
Clergeaud,
Jean-ClaudeBernard,
GérardBreiner,
Jean-PierreOkpisz
et Ali Maizia.Je voudrais remercier aussi chaleureusement les secrétaires Valérie
Schabestiel,
PatriciaCelton,
Blandine Moutiersauxquelles
lafrappe
et lesprétirages
de ce mémoire doiventbeaucoup,
ainsi que MlleGazan
et M. Manceauqui
en ont assuré letirage
et la reliure.Pendant ces trois
années, j’ai
eu la chance debénéficier
du soutienfinancier
duTABLE DES
MATIÈRES
INTRODUCTION 1
CHAPITRE I - PRESENTATION DE L’EXPERIENCE 3
I - 1 -
Importance
de la constante deRydberg
dans laphysique
actuelle 3Ajustement
desconstantes fondamentales
4Test de
l’électrodynamique quantique
4Lien entre
les fréquences
microndes etoptiques
5I - 2 - Les différentes méthodes de mesure de la constante de
Rydberg
5I - 2 - a - La
spectroscopie
sans effetDoppler
5Jet
atomique et faisceau
laser perpendiculaires
5L’absorption
saturée 7La
spectroscopie
à deuxphotons
7I - 2 - b - Les différentes transitions de l’atome
d’hydrogène
étudiéesjusqu’ici.
7I - 3 - Les mesures réalisées dans notre groupe 11
I - 3 - a -
Principe
del’expérience
11I - 3 - c - La mesure
interférométrique
de 1989 13-
Balayage
dela fréquence
du laser etacquisition
dusignal
13- Etude des
formes
de raies 14- La méthode
interférométrique
14I - 4 - La mesure de la constante de
Rydberg
en unité defréquence
17Références
bibliographiques
duchapitre
I 21CHAPITRE II - LES SIGNAUX
ATOMIQUES
23II - 1 - L’excitation des atomes métastables 23
II - 1 - a -
Principe
d’excitation 23II - 1 - b - Le
jet atomique
23II - 2 - Les formes de raies
théoriques
27II - 2 - a - Le calcul des formes de raies 27
- Structure
hyperfine
du niveau 2S 28-
Structure fine
des niveaux excités 29-
Repopulation
de l’état 2S àpartir
des niveaux excités 29II - 2 - b - Les
ajustements
sur les courbesexpérimentales
32II - 2 - c -
Extrapolation
àpuissance
nulle 34II - 3 - Les autres causes
d’élargissements
39II - 3 - b -
L’élargissement
dû autemps
de transit transversal 39II - 3 - c - L’effet
Doppler
du second ordre 39II - 3 - d -
L’élargissement
Zeeman 39II - 3 - e -
L’élargissement
Stark 40II - 3 - f -
L’élargissement
par collisions 40II - 3 - g -
L’élargissement
lié aux fluctuationsd’intensité
laservues par les atomes 41
II - 4 - Mesure de la distribution de vitesse du
jet atomique -
effetDoppler
dudeuxième ordre 41
II - 5 - Mesure du
champ
électrique
résiduel 45Références
bibliographiques
duchapitre
II 49CHAPITRE III - DESCRIPTION DES DIFFERENTS ELEMENTS
CONSTITUTIFS DE LA
CHAÎNE
DEFREQUENCE
51III - 1 - Les lasers étalons de
fréquence
51III - 1 - a - Le laser He-Ne stabilisé sur l’iode 51
III - 1 - b - Le laser He-Ne stabilisé sur le méthane 52
III - 2 - Le laser He-Ne auxiliaire à
3,39
03BCm 53III - 2 - a - La raie à
3,39
03BCm du laser He-Ne 53III - 2 - b -
Description
du laser 53III - 2 - c -
Optimisation
55III - 3 - Les lasers
titane-saphir
58III - 3 - a - Présentation du laser 58
III - 3 - c - Asservissement des lasers en
fréquence
61III - 4 - Le
mélange infra-rouge -
proche infra-rouge
61III - 4 - a -
Description
du cristal 61III - 4 - b - Estimation de la
puissance
attendue pour le faisceau à 633 nm 64III - 4 - c - La réalisation
expérimentale
66Les éléments du montage 66
L’adaptation
desdeux faisceaux
66L’optimisation
67III - 4 - d - Nouveau calcul de la
puissance
du faisceausynthétisé
67Références
bibliographiques
duchapitre
III 73CHAPITRE IV - LA MESURE
INTERFÉROMÉTRIQUE
75IV - 1 - Introduction 75
IV - 2 - Les
comparaisons
entre lasers 77IV - 2 - a - Les lasers
titane-saphir
77Stabilisation à court terme des lasers
titane-saphir
77Stabilisation à
long
terme du laser TS 1 81Balayage
enfréquence
du laser TS1 83Stabilisation à
long
terme du laser TS2 83IV - 2 - d - Détermination de la
fréquence
du faisceausynthétisé
85IV - 3 Résultats
expérimentaux
87IV - 3 - a - Procédure
expérimentale
87IV - 3 - b -
Analyse
des résultats 89Mesure
interférométrique
des 295 intervalles entre ordres du FPR 91Mesure
des fréquences
de nos lasersHe-Ne/I
2
94Fréquence
des transitions étudiées 98Déplacement
desfréquences
de transition dû auxeffets parasites
100-
Effet
Stark 100-
Effet Doppler
du second ordre 100Correction de structure
hyperfine
101Fréquences
des transitions 2S~8S/8D 101IV - 4 - Détermination de la constante de
Rydberg
102IV - 4 - a - Corrections radiatives 102
IV - 4 - b - Valeur de la constante de
Rydberg
102Incertitude sur la mesure du Lamb
shift
de l’état2S
1/2
103Incertitude sur le calcul
théorique des fréquences
des transitions2P
1/2
~8S/D
103Incertitude sur la valeur
expérimentale
de 03B1 103Incertitude sur le rapport m/M 103
CHAPITRE V - LA MESURE EN
FREQUENCE
109V - 1 - Introduction 109
V - 2 -
Amélioration
de lalargeur
de raie des lasers titanesaphir
109V - 2 - a -
Principe
des bandes latérales 109V - 2 - b - Stabilisation du laser TS2 par la méthode des bandes latérales 110
V - 2 - c - Les nouveaux asservissements du laser TS1 118
03B1 - Stabilisation du laser TS1 par la
méthode
des bandeslatérales
11803B2 -
Asservissement sur leFabry-Perot
FPE 11803B3 - Différentes manières d’asservir le laser TS1 avec la méthode
des bandes latérales 122
V - 3 - La diode Gunn 127
V - 4 - La diode MIM 127
V - 4 - a - Mise en oeuvre d’une diode MIM 129
Fabrication et montage 129
Recherche d’un battement 131
V - 4 - b -
Optimisation
dusignal
avec deux lasers 133V - 4 - c - Essai de
mélange
à 3 ondes 140Mélange
de deux lasers à 778 nm et d’une micro-onde à 9 GHz 140Mélange
entre deux lasers à 778 nm et une source à 89GHz
141V - 5 - La diode
Schottky
144- Présentation du
dispositif
144- Utilisation du
dispositif
145- Battement entre deux lasers 145
-
Mélange
des laserstitane-saphir
et de la diode Gunn 149- Amélioration des
signaux
149- Autres résultats obtenus avec la diode
Schottky
151V - 6 - Résultats 151
V - 6 - a - Les
signaux enregistrés
pendant
la mesure 151V - 6 - b - Résultats 155
Contrôle des
fréquencemètres
155Incertitudes liées aux boucles d’asservissement en
phase
156Fréquences
des lasersHeNe/I
2
156Fréquence
des transitions étudiées 156Déplacements parasites
des raies 158-
Effet
Stark 158-
Effet
Doppler
du deuxième ordre 158Correction de structure
hyperfine
158Fréquences
des transitions 2S~8S/8D 159V - 7 - Détermination de la constante de
Rydberg
159V - 7 - a - Valeur de la constante de
Rydberg
en unité defréquence
159V - 8 -
Perspectives
164Références
bibliographiques
duchapitre
V 169CONCLUSION 171
Références
bibliographiques
de la conclusion 173Annexe 1 : Les niveaux
d’énergie
de l’atomed’hydrogène
175Références
bibliographiques
de l’annexe 1 185Annexe 2 : Effet Stark des niveaux 8S et 8D de l’atome
d’hydrogène
187INTRODUCTION
La constante de
Rydberg
est l’unité naturelled’énergie
dessystèmes atomiques.
Elles’exprime simplement
en fonction de la masse et de lacharge
de l’électron et, bienqu’à
l’heure actuelle elle soit l’une des constantes fondamentales les mieux connues, lesraisons de vouloir améliorer sa
précision
sont nombreuses. L’une d’elles est que la constante deRydberg
établit une relation entre les transitions de l’atomed’hydrogène
appartenant
à des domainesspectraux
très différents(de
l’ultra-violet auxmicroondes)
et
peut
permettre de tester les chaînes defréquence
entre ces domaines. Etant donné lesprogrès
rapides
obtenus ces dernières années dans laspectroscopie
à très haute résolution de l’atomed’hydrogène,
onpeut
mêmeenvisager
d’utiliser à l’avenir l’atomed’hydrogène
lui-même comme intermédiaire dans les mesures defréquences optiques.
Depuis
20 ans, sousl’impulsion
deB.Cagnac,
un groupe s’est constitué au laboratoire despectroscopie
hertzienne del’ENS,
autour de la méthode despectroscopie
à deuxphotons
sans effetDoppler.
En1983,
F.Biraben et L.Julien ontcommencé à étudier les transitions à deux
photons
2S - nS/nD(avec
n =8, 10, 12)
dansl’atome
d’hydrogène
dans le but de mesurer la constante deRydberg. Jusqu’à
cetravail,
celle-ci était déduite des
longueurs
d’onde des transitions étudiées. La mesure était faitepar
comparaison
interférométrique
avec celle d’un laser He-Ne étalon stabilisé surl’iode. Dans le cadre de la thèse de
J.C.Garreau,
deux mesures ont été réalisées par cetteméthode : une mesure
préliminaire
en 1986 avec uneprécision
de5.10
-10
,
l’autre en 1988. Pour cettedernière,
les raffinements de l’interférométrie étaientpoussés
à leur limite ultime. L’incertitude de1,7.10
-10
provenait
essentiellement du laserHe-Ne/I
2
étalon et dans une moindre mesure de la méthode
interférométrique
elle-même.Sachant
qu’une
nouvelle mesure de lafréquence
de ce laser étalon était enpréparation
au Laboratoire Primaire duTemps
et desFréquences,
F.Biraben et L.Julienenvisagèrent
la construction d’une chaîne defréquence
pour mesurer la constante deRydberg
en unité defréquence.
La réalisation de cette chaîne defréquence,
selon unschéma
proposé
parA.Clairon,
et la nouvelle mesure de la constante deRydberg
fontl’objet
de ce travail de thèse.Tout au
long
de cemémoire,
nous nous sommes attachés à rendrecompte
de nos résultatsexpérimentaux
tout en tentant aposteriori
de leur donner unejustification
Hormis cette
introduction,
ce mémoire estorganisé
selon leplan
suivant :Dans le
chapitre
I,
après
avoirrappelé
laplace
particulière
de la constante deRydberg
dans laphysique
actuelle,
nous avons fait un brefrappel historique
concernantla
spectroscopie
à haute résolution de l’atomed’hydrogène
au laboratoire despectroscopie
hertzienne de l’ENS. Nous décrivonsrapidement
la mesure réalisée en 1989 etprésentons
le schéma de la chaîne defréquence qui
a conduit à une nouvelle mesure de la constante deRydberg.
Le
chapitre
II est consacré auxsignaux
atomiques. Après
avoirexpliqué
lafaçon
de les
produire,
nous exposons la méthode utilisée pour les traiter. Uneplace
particulière
est faite aux effetsparasites
qui déplacent
lafréquence
de cessignaux.
Pour des raisons
techniques,
nous avons effectué une mesurepréliminaire
danslaquelle
l’interférométriejoue
encore unrôle,
puis
une mesurepurement
enfréquence.
On traite dans le
chapitre
III des éléments communs aux deux mesures. Les lasersétalons,
le laser He-Neinfrarouge
auxiliaire et les laserstitane-saphir
y sont décrits.Enfin nous
présentons
nos résultats concernant lemélange
defréquence
dans le cristal deLiIO
3
des faisceaux issus d’un lasertitane-saphir
et du laser He-Ne auxiliaire.Le
chapitre
IV traite de la mesurepréliminaire
effectuée en 1992. Lesasservissements des lasers
titane-saphir
y sont décrits.Après
avoirpris
encompte
les différents effetsqui
affectent lafréquence
des raiesatomiques,
nous donnons unepremière
valeur de la constante deRydberg.
Le
chapitre
V est consacré à la mesure en unité defréquence
de la constante deRydberg.
Les nouveaux schémas d’asservissements des laserstitane-saphir
sont décritsdans la
première
partie. Après
unexposé
succinct sur notre sourcemicroonde,
nousexposons en détail nos essais de
mélange
defréquences optiques
et microondes dansdeux
dispositifs :
la diode MIM et la diodeSchottky.
Onreporte
dans la dernièrepartie
de cechapitre
les résultats de la mesure enfréquence
des transitions 2S - 8S/8D et la nouvelle valeur de la constante deRydberg
qui
en découle.Après
avoircomparé
notrerésultat aux autres mesures de cette constante, nous
présentons
uneproposition
d’unnouveau schéma de mesure
envisagé
pour les années 1994/1995.Les références sont
regroupées
à la fin dechaque chapitre,
ces derniers étantCHAPITRE I - PRESENTATION DE L’EXPERIENCE
Dans ce
chapitre,
nousrappelons
tout d’abord laplace
particulière
de la constantede
Rydberg
enphysique
et les motivationsqui
nous ont conduits à mesurer cette constante avec une trèsgrande précision.
Nous décrivons alors la méthodeexpérimentale
que nous avons utilisée et les choix que nous avons faits.Après
avoirexposé
brièvement l’état del’expérience
en1990,
nousprésentons
notre schéma demesure de la constante de
Rydberg
en unité defréquence.
I - 1-
Importance
de la constante deRydberg
dans laphysique
actuelleL’atome
d’hydrogène,
constituéuniquement
d’unproton
et d’unélectron,
est leplus simple
des atomes, cequi
en fait un outilprivilégié
pour confronter théorie etexpérience. Depuis
le début dusiècle,
laspectroscopie
de l’atomed’hydrogène
a ainsiconduit à des avancées
spectaculaires,
de laphysique
de l’atome de Bohrjusqu’à
l’électrodynamique quantique.
C’estpourquoi,
l’atomed’hydrogène
futqualifié
par certains de"pierre
de Rosette de laphysique
moderne"[I.1].
Jusque
dans les années1970,
l’élargissement
dû à l’effetDoppler
dupremier
ordre limitait à environ
10
-7
la résolution desspectres
obtenus dans le domaineoptique.
L’avènement des sources laser etl’apparition
detechniques spectroscopiques
sans effetDoppler
[I.2, I.3, I.4]
ontpermis
une amélioration trèsrapide
de cetterésolution;
dans lecas de l’atome
d’hydrogène,
leprogrès
est presque dequatre
ordres degrandeur
entrente ans
[I.5,
1.6,
1.7].
Ainsi,
grâce
à laspectroscopie
de très haute résolution del’atome
d’hydrogène,
la constante deRydberg
est l’une des constantes les mieuxconnues à l’heure actuelle.
La constante de
Rydberg
est l’unité naturelled’énergie
dessystèmes
atomiques.
L’expression
del’énergie
des niveaux de l’atomed’hydrogène
est donnée dans l’annexe 1. Cetteénergie
est la somme de nombreux termes. Tous ces termes sontproportionnels
à la constante deRydberg
définie par :où m est la masse de
l’électron,
h la constante dePlanck,
c la vitesse de la lumière et 03B1Cette constante étant le facteur d’échelle des niveaux
d’énergie,
ellepeut
être déduite de lafréquence
d’une transitionquelconque
entre deux niveaux. Bienqu’elle
soit l’une des constantes fondamentales les mieux connues à l’heureactuelle,
plusieurs
équipes
dans le monde cherchent à améliorer encore saprécision
au delà de 10-11. Lesmotivations d’une mesure
plus précise
de cette constante sont en effet nombreuses:Ajustement
des constantesfondamentales
La constante de
Rydberg
relie entre elles différentes constantes fondamentales telles que la masse et lacharge
de l’électron(via
la constante de structurefine)
et laconstante de Planck
(depuis
1983,
la vitesse de la lumière est fixée par la définition dumètre).
Comme saprécision
est bien meilleure que celle de ces constantes(par exemple
4,5
10
-8
pour la constante de structure fine et 610
-7
pour la constante dePlanck),
savaleur
expérimentale
peut
être utilisée pour les déterminer.D.N.Taylor
et E.R.Cohen établissent ainsirégulièrement
unajustement
de l’ensemble des valeurs des constantesfondamentales
prenant
encompte
les résultats de différentes mesures[1.8].
Un certainnombre de constantes,
appelées
constantesstochastiques
sontajustées
par la méthodedes moindres carrés. Les constantes les mieux connues ne subissent pas cet
ajustement;
ce sont les constantes auxiliaires. La constante de
Rydberg
en est une etjoue
donc unrôle clé dans
l’ajustement
des autres constantes fondamentales.Test de
l’électrodynamique quantique
L’interaction entre l’électron
atomique
et lechamp
électromagnétique quantifié
provoque unpetit
déplacement
des niveauxd’énergie
donnés par la théorie de Dirac : ladégénérescence
entre niveaux de mêmes nombresquantiques
net j
se trouve levée. L’écartcorrespondant,
appelé
Lambshift,
est d’ungrand
intérêtexpérimental.
Ces corrections radiatives sont calculées par la théorie del’électrodynamique quantique
(QED).
Leurexpression
dans le cas de l’atomed’hydrogène, proportionnelle
à laconstante de
Rydberg,
est détaillée dans l’annexe 1. Ainsigrâce
à une valeur trèsprécise
de la constante deRydberg,
lacomparaison
entre les valeursexpérimentale
etthéorique
du Lamb shift dans lessytèmes
simples (atome
d’hydrogène,
positronium,
....)
est un test de base pour lesprédictions
del’électrodynamique
Lien entre les
fréquences
microndes etoptiques
Le
spectre
de raies de l’atomed’hydrogène
couvre unlarge
domaine defréquences
de l’ultravioletjusqu’aux
microondes. La mesure de lafréquence
den’importe
laquelle
de ces raies donne accès à la constante deRydberg.
La cohérence des résultats obtenus sur des transitions différentes est un test de ladépendance
en 1/rdu
potentiel
coulombien[1.9].
D’un autrepoint
de vue, si l’on suppose exacte ladépendance
en 1/r dupotentiel
coulombien,
la constante deRydberg
établit une relationentre des transitions de l’atome
d’hydrogène
appartenant
à des domainesspectraux
très différents. Ellepermet
donc de tester les chaînes demultiplication
defréquences
utilisées pour la mesure desfréquences
visibles[I.10]
[I.11].
Onpeut
mêmeimaginer
que l’atome
d’hydrogène
lui-mêmepourrait
être utilisé dans le futur commemultiplicateur
defréquence
reliant le domaineoptique
àl’horloge
à césium.I - 2 - Les différentes méthodes de mesure de la constante de
Rydberg
Pour réaliser une
expérience
despectroscopie
de très hauterésolution,
il estnécessaire d’utiliser une méthode d’excitation sans effet
Doppler.
Parailleurs,
ilconvient de choisir une transition
appropriée
en tenantcompte
d’unepart
des contraintesexpérimentales
(longueur
d’onde de latransition,
puissance
nécessaire àl’excitation)
et du facteur dequalité
de cette transition directement relié aux durées devie des niveaux concernés.
Ainsi,
onpeut
obtenir des raies très fines.I - 2 - a - La
spectroscopie
sans effetDoppler
Jusqu’aux
années1970,
la causeprincipale d’élargissement
des raies dans ledomaine
optique
était l’effetDoppler.
Ledéveloppement
de sources laserspuissantes
etaccordables a été à
l’origine
deplusieurs
méthodespermettant
de s’affranchir de ceteffet.
Jet
atomique et faisceau
laserperpendiculaires
Si l’on envoie sur un
jet atomique
un faisceau laserperpendiculaire
àcelui-ci,
lesatomes
n’ayant
pas decomposante
de leur vitesse lelong
du faisceaulaser,
iln’y
a pasd’effet
Doppler
dupremier
ordre. Cetteméthode,
simple
dans sonprincipe,
est en faitdélicate à mettre en oeuvre : elle nécessite un
jet
et un faisceau laser bien collimatés. Enpratique,
ladispersion
des vitessesatomiques
dans lejet
et la naturegaussienne
desfaisceaux lasers font que la condition de
perpendicularité
n’estjamais
totalementNiveaux
d’énergie
de l’atomed’hydrogène
utilisés pour des mesuresrécentes de la constante de
Rydberg
L’absorption
saturée.Comme la
précédente,
cette méthode concerne des transitions à unphoton,
c’est-à-dire entre deux niveaux de
parités
opposées.
Une vapeuratomique
contenue dans unecellule est éclairée par deux faisceaux lasers de même
fréquence
sepropageant
en senscontraire. Le faisceau pompe,
intense,
sature la transition tandis que l’on détectel’absorption
du faisceau sonde.Compte
tenu de l’effetDoppler
dupremier
ordre,
lorsque
l’onbalaye
lafréquence
laser,
ce sont engénéral
deux classes de vitesses différentesqui
sont en interaction résonnante avec les deux faisceaux lasers. A lafréquence
de la résonanceatomique,
les atomesayant
une vitesse nulle lelong
de l’axe des faisceauxinteragissent
simultanément avec les ondes pompe et sonde. On détecte alors la diminution del’absorption
du faisceau sonde liée à la saturation de la transition par le faisceau pompe.La
spectroscopie
à deuxphotons
Il est
possible
avec une source intense d’exciter une transition à deuxphotons
entre niveaux de même
parité.
Soit03C9
0
la
fréquence
d’une telle transitionatomique
dans le domaineoptique.
Considérons le cas où cette transition est excitée par deux ondeslasers de même
fréquence
03C9 sepropageant
en sensopposés
dans le milieuatomique.
Dans le référentiel d’un atome se
déplaçant
à la vitessev,
les deux vibrations ont pourfréquences
03C9-k.v
z
et03C9+k.v
z
où zv est laprojection
de v sur l’axe commun depropagation
des faisceaux. Si l’atome absorbe unphoton
dechaque
onde,
alors lesdécalages
dus à l’effetDoppler
dupremier
ordre secompensent
exactementquelque
soit vz. On observe donc un
signal
sansélargissement Doppler
pour203C9=03C9
0
[1.3] [I.4].
Les
probabilités
de transitions à deuxphotons
étant souventpetites,
il faut despuissances
laserimportantes.
Notons que contrairement à la méthodeprécédente,
tousles atomes
quelle
que soit leur vitesse contribuent ausignal.
I - 2 - b - Les différentes transitions de l’atome
d’hydrogène
étudiéesjusqu’ici
Les différentes transitions utilisées pour la mesure de la constante de
Rydberg
sont
présentées
sur lafigure
1.1. Parmi les niveaux excités del’hydrogène,
certains ontune durée de vie
particulièrement
longue
et donc une faiblelargeur
naturelle. Ils’agit
du niveau métastable 2S et des niveaux de nombre
quantique
nélevé,
appelés
niveaux deRydberg.
La durée de vie de ces niveaux variegénéralement
commen
3
,
et comme n5s’il
s’agit
de niveaux dits circulaires tels que ~=n-1.L’idée de déduire la constante de
Rydberg
de la mesure de lafréquence
de transition entre deux niveaux deRydberg
voisins a étésuggérée
par R.G.Hulet etEvolution de la
précision
sur la valeur de la constante deRydberg
durant les 60 dernières annéesl’atome
d’hydrogène
lui-même,
l’autre sur le lithium[I.13]
dans notre laboratoire. Dansles deux cas, les niveaux étudiés ont une
énergie
très bien connuethéoriquement
car,pour les états
circulaires,
les corrections radiatives et de volume du noyau sontparticulièrement
petites.
D’autrepart,
outre leurs durées de vielongues,
cesniveaux,
dont le nombre
quantique principal
n est de l’ordre de 25 ou30,
donnent des transitionsdans le domaine micro-ondes
(quelques
centaines deGHz)
où lesfréquences
sontaisément mesurables par
comparaison
directe avecl’horlroge
à césium à 9 GHz.Dans le domaine
optique,
les transitions lesplus
étudiéesjusqu’à
récemment ontété les transitions de Balmer à un
photon
reliant le niveau 2S aux niveauxsupérieurs
3Pet 4P. Ces transitions ont
l’avantage
de se trouver dans le domaine visible à deslongueurs
d’onde facilement accessibles par des sources conventionnelles ou des lasersà colorant. L’élimination de l’effet
Doppler
parabsorption
saturée[I.5] puis
par uneméthode de
jet
croisé apermis
d’atteindre pour la constante deRydberg
uneprécision
allant
jusqu’à quelques
10-10[I.11].
Laprécision
obtenue àpartir
de ces transitions estlimitée par la
largeur
naturelle des niveauxP,
qui
est dequelques
10
-8
en valeur relative(valeur
particulièrement importante
car ces niveauxpeuvent
se désexciter directement vers le niveaufondamental).
Depuis
une dizained’années,
s’estdéveloppée
l’étude des transitions à deuxphotons.
Celles-cipermettent
d’éliminer l’effetDoppler
dupremier
ordre et ontl’avantage
depouvoir
relier des niveaux de durées de vie élevées. La mise aupoint
denouvelles sources laser continues et
puissantes
dans l’ultra-violet et leproche
infra-rouge a rendupossible
cedéveloppement.
La transition la
plus
prometteuse
est la transition 1S-2S à 243 nm en raison de salargeur
naturelle de 510
-16
seulement. Elle a été étudiée à Oxford d’unepart
[I.14]
et àStanford
[1.15]
puis
Münich(Garching)
d’autrepart
où safréquence
a été mesuréerécemment avec une
précision
de 2 10-11[I.16].
Depuis plusieurs
années,
notre groupe à Paris étudie les transitions 2S-nS et2S-nD
(n
=8, 10,
12).
Ces transitions se trouvent dans leproche
infra-rouge
et sontaisément excitées avec un laser
titane-saphir.
Leurslargeurs
naturelles sont en valeur relative dequelques
10
-10
.
Comme le Lamb shift du niveau 2S est bien connuexpérimentalement
par des mesuresradiofréquences,
la mesure absolue de cesfréquences
de transitionpermet
de déduire directement la constante deRydberg.
La
figure
1.2 montre laprogression
de laprécision expérimentale
sur la constantede
Rydberg
depuis
les années 1920. Sur cettefigure,
deuxpériodes
différentespeuvent
êtredistinguées :
lapériode
sans les lasers où laprécision
est de l’ordre de10
-7
etprogresse
lentement,
lapériode
des lasers accordables où ledéveloppement
desméthodes de
spectroscopie
sans effetDoppler
apermis
une amélioration deplus
de troisordres de
grandeur
en 20 ans. La mesure laplus précise
(2,2
10
-11
)
a été réalisée durantSchéma
général
del’expérience
réalisée en 1986I - 3 - Les mesures réalisées dans notre groupe
I - 3 - a -
Principe
del’expérience
La solution retenue dans notre groupe pour mesurer la constante de
Rydberg
estd’étudier les transitions à deux
photons
2S-nS/nD vers des niveaux n ~ 8.L’avantage
deces niveaux est
qu’ils
ont deslargeurs
naturelles d’autantplus petites
que n estgrand :
elles varient en1/n
3
.
Onpeut
doncespérer
sur ces transitions deslargeurs
deraies relatives
comprises
entre 10-9 et10
-10
et déterminer ainsi la constante deRydberg
avec une
précision
meilleure que 10-10. Il faut deuxphotons
à 778 nm(respectivement
750
nm)
pour exciter les atomes vers le niveau n = 8(respectivement
n= 12).
Le choixde telles transitions est astucieux
puisque
cesphotons
peuvent
être facilement fournissoit par un laser à colorant standard soit par un laser
titane-saphir.
On mesure lafréquence
de la transition 2S-nS/nD. On en déduit l’écartd’énergie
2P-nS/nD enajoutant
à cettefréquence
l’écart entre les niveaux2S
1/2
et2P
1/2
qui
est connuexpérimentalement
à 9 kHzprès [I.18].
La constante deRydberg
est déterminée enajustant
sa valeur pour que l’écart 2P-nS/nD calculé coïncide avec la valeur mesurée.I - 3 - b - La
première
mesure en 1986L’expérience
du groupe de Paris a commencé en 1983. Le laser à colorant existaitdéjà
et il a fallu construire lejet atomique.
Lespremiers
résultats en 1984 étaient trèsprometteurs
puisque
lalargeur
dusignal
associé à la transition 2S-8D(2
109 en valeurrelative)
était laplus
petite
jamais
observée sur une transitionoptique
de l’atomed’hydrogène
[I.19].
Le
dispositif
expérimental
a ensuite étécomplété
et amélioré sur deuxpoints
importants :
- D’une
part,
leslargeurs
de raies observées étant nettementsupérieures
auxvaleurs
théoriques,
il a été nécessaire de reconstruire entièrement l’enceinte à vide danslaquelle
se trouvait lejet atomique
defaçon
à éliminer les collisions résiduelles et à réduire leschamps électriques parasites.
- D’autre
part,
le laboratoiren’ayant
pasjusqu’alors d’expérience
dans le domaine de lamétrologie
deslongueurs
d’onde,
il a fallu réaliser undispositif
de mesure de lalongueur
d’onde du laser à colorant(voir figure 1.3).
Cettelongueur
d’onde est
comparée
à celle d’un laser He-Ne étalon stabilisé sur l’iode à 633 nm parl’intermédiaire d’une cavité
Fabry-Perot
non confocale(FPE).
Le laser étalon n’étantpas a
priori
accordé sur la cavitéFabry-Perot,
un laser He-Ne auxilliaire à 633 nm estSchéma
général
del’expérience
réalisée en 1989battement entre les lasers à 633 nm est détecté par une
photodiode
rapide
(RCA 30902E)
et safréquence
est mesurée par unfréquencemètre.
On amène le laser àcolorant sur la résonance
atomique
parbalayage thermique
de la cavitéFabry-Perot.
Pendant la mesure, lafréquence
du laser à colorant est modulée sinusoïdalement à lafréquence (f).
A l’aide d’une détectionsynchrone,
on détecte à lafréquence (f)
lesignal
de transition sur l’intensité du
jet
de métastables. Cesignal
a alors une forme endispersion;
on mesure lalongueur
d’ondecorespondant
au zéro de cette courbe. Lesignal
de sortie de la détectionsynchrone
estenregistré
par une tabletraçante,
lafréquence
de battement est lue sur lefréquencemètre
et notée parl’expérimentateur
toutes les 10 secondes
pendant
des dizaines de minutes.Avec ce
dispositif
(qui
nousparaît
maintenantarchaïque !),
F.Biraben,
L.Julien etJ.C.Garreau ont étudié les transitions vers les niveaux
8D
5/2
(dans
H etD)
et10D
5/2
(dans H)
et déterminé la constante deRydberg
avec uneprécision
de5,2
10-10[I.20].
I - 3 - c - La mesure
interférométrique
de 1989En
métrologie,
toutgain
sur laprécision
passe par des améliorations dechaque
élément intervenant dans la mesure: ils’agit
d’un effort delongue
haleine... Entre 1986et
1989,
l’expérience
a été modifiée surplusieurs
points
clés : méthode debalayage
dulaser,
mesureinterférométrique, acquisition
des différentssignaux
et étudesoignée
desprofils
de raies. Unepartie
de ces améliorations a été renduepossible grâce
à unmicroordinateur
qui pilote
maintenant l’ensemble dudipositif expérimental.
-
balayage
dela fréquence
du laser etacquisition
dusignal
La
fréquence
du laser n’estplus
modulée. Lesignal atomique
estenregistré
par lemicroordinateur. Le microordinateur offre la
possibilité
de nouveaux traitements desdonnées
expérimentales
(moyennage
designaux atomiques correspondant
àplusieurs
passages parexemple).
Le
système
debalayage
de lafréquence
du laser à colorant utilisé pour la mesurede1986,
présentait plusieurs
inconvénients : il était nonreproductible
et non linéaire.F.Biraben a donc
changé
lesystème
de contrôle de lafréquence
du laser à colorant. Ce laser est asservi sur une cavité trèsstable,
appelée
FPR,
elle-même asservie sur un laserHe-Ne/I
2
(voir
figure
1.4).
Ainsi la stabilité àlong
terme de cette cavité est celle du laser étalon. Un modulateuracousto-optique
(AO)
placé
entre la cavité FPR et le laser àcolorant
permet
undécalage reproductible
de lafréquence
de ce dernier. Lesystème
microordinateur. Ce
dispositif,
qui
permet
unerépétabilité
de lafréquence
du laser del’ordre de
10
-11
,
est décrit en détail dans lechapitre
IV.- Etude
des formes de
raiesPour tenir
compte
dudéplacement
lumineux dessignaux,
on asoigneusement
analysé
lesprofils
des raiesexpérimentales.
Pourcela,
on calcule dessignaux
théoriques
pour différentes conditionsexpérimentales
sur un ordinateurplus puissant.
Les résultats
théoriques
sont ensuite transférés sur le microordinateur. Enjouant
surquelques
paramètres,
onajuste
au mieux les courbesthéoriques
sur les courbesexpérimentales.
Cette méthodepermet
depointer
laposition
de nossignaux
avec uneprécision
dequelques
10-11. Cette méthoded’analyse
est décrite en détail dans lechapitre
II.- La méthode
interférométrique
La mesure de
longueur
d’onde se fait en deuxétapes
distinctes.Dans un
premier
temps,
lafréquence
du modulateur AO estréglée
pour que lafréquence
du laser à colorant soit trèsproche
d’unefréquence atomique.
Grâce ausystème
du modulateur AO et dusynthétiseur,
onbalaye
finement lafréquence
de celaser autour de la
fréquence atomique (voir §
IV - 2 -a).
Le laser à colorant est ensuite asservi en transmission sur la cavité FPE. Le laser
He-Ne auxiliaire est
également
asservi en transmission surFPE;
il estcomparé
parbattement à l’un des lasers He-Ne stabilisés sur l’iode. Les deux lasers
He-Ne/I
2
construits au laboratoire sont
comparés
entre eux et à d’autres étalons defréquence
de mêmetype.
Au début de cetravail,
une seule mesure absolue de lafréquence
d’un telétalon avait été réalisée aux Etats Unis avec une incertitude de
1,6
10-10[1.21].
Lafréquence
de nos lasersHe-Ne/I
2
était donc connue avec cetteprécision.
Par l’intermédiaire de la cavité
FPE,
on déduit lalongueur
d’onde du laser àcolorant de celle du laser He-Ne stabilisé sur l’iode. On
présente classiquement
lacondition de résonance comme étant :
où 03BDN est la
fréquence
duN
ième
mode résonnant dans la cavité et03BD
0
= c 2L
l’intervalle entre ordres de la cavité FPE de
longueur
L.Ainsi,
connaissant N et 03BD0, on déduit vN. Uneanalyse
plus
fine conduit àprendre
encompte
deux effetssupplémentaires.
Lepremier
effet est lié à la conductivité finie des miroirsmétalliques :
les ondes subissent unchangement
dephase
à la réflexionqui
lié à la courbure du front d’onde dans la cavité : c’est le
déphasage
de Fresnel. Lacondition de résonance s’écrit alors :
où ~
est ledéphasage
lié à la réflexionmétallique
et ~ est ledéphasage
de Fresnel. Pour éliminer ledéphasage
à laréflexion,
on fait successivement deux mesures enchangeant
lalongueur
de la cavité FPE.Pratiquement
ondispose
de deux barreaux enzérodur de
longueurs
différentes(L
1
,
L
2
)
surlesquels
sont adhérésoptiquement
les miroirsmétalliques.
Pour les deuxlongueurs
decavité,
ledéphasage
à la réflexion est le même. La relation(eq. 1.1)
s’écrit dans les deux cas :Si l’on soustrait ces deux
équations,
on obtient : L =(03B4N+03B4~)03BB 2
pour chacune desdeux
longueurs
d’onde03BB
ir
et03BB
r
et où L =-
L
1
L
2
est lalongueur
d’unFabry
Perot fictifpour
lequel
iln’y
aurait pas dedéphasage
à la réflexion.Comme L ne
dépend
pas de lalongueur
d’onde,
on obtient la relation:On mesure le
déphasage
de Fresnel enregardant
l’intervalle defréquence
entre lemode
TEM
00
et lasuperposition
des modesTEM
10
etTEM
01
de la cavité FPE[1.22].
Connaissant la
longueur
d’onde du laserHe-Ne/I
2
,
on en déduit lalongueur
d’onde dulaser à colorant et donc les
longueurs
d’onde des transitionsatomiques
considérées(2S
1/2
~nD
5/2
avec n =8, 10
et 12 dansl’hydrogène
et ledeutérium).
Malgré
toutes lesprécautions
prises
lors duchangement
delongueur
de la cavitéFPE,
la mise à l’air de la cavité entraîne unelégère oxydation
des miroirsmétalliques.
Ce vieillissement destableau 1.1 : les différentes contributions à l’incertitude sur la mesure de la
La valeur de la constante de
Rydberg
obtenue en 1989 avec cette méthodeinterférométrique
est : R~=10 973 731,570 9
(18)
m-1[1.23].
Les différentes sourcesd’incertitude sont
présentées
dans le tableau I.1.Les deux
premières
contributions donnent la limiteintrinsèque
de notre mesure(choix
de la transition enparticulier).
Hormis les contributions detype
expérimental,
onnote que l’incertitude sur la mesure
provient principalement
de l’incertitude sur lafréquence
du laser étalon et secondairement de la méthodeinterférométrique.
I - 4 - La mesure de la constante de
Rydberg
en unité defréquence
Pour
dépasser
ceslimitations,
nous avons décidé en 1990 deremplacer
la méhodeinterférométrique
par une mesure defréquence optique
pour déterminer la constante deRydberg
sachant que lafréquence
du laserHe-Ne/I
2
allait être mesuréeplus
précisement.
Nous sommes
partis
d’un schémaproposé
par A.Clairon du laboratoireprimaire
des
temps
et desfréquences
(L.P.T.F.)
etreprésenté
sur lafigure
1.5. Ce schéma tireprofit
de laquasi-coïncidence
(à
89GHz)
entre lafréquence
d’excitation à deuxphotons
des transitions 2S-8S/8D et la différence enfréquence
du laser étalon à 633 nmet du laser He-Ne étalon stabilisé sur le méthane à
3,39
03BCm.La
fréquence
du laserHe-Ne/CH
4
étant connue à1,1
10
-11
,
ce schéma n’est crédible que si lafréquence
du laserHe-Ne/I
2
est remesurée avec uneprécision
comparable
(ce
qui
sera fait enparallèle
par le L.P.T.F sur le laserHe-Ne/I
2
appelé
INM12).
Lafigure
1.5 donne le schéma de la chaîne defréquence
utilisée pour cettemesure : il est tiré de la référence
[I.24].
En
pratique
et comme onpeut
le voir sur lafigure
1.5,
nous avons utilisé deuxlasers
titane-saphir,
l’un pour l’excitation des transitionsatomiques
(TS1),
l’autre pour la mesure defréquence
(TS2).
Les radiations à 778 nm et3,39
03BCm issuesrespectivement
de TS2 et d’un laser He-Neinfrarouge
auxilaire sontmélangées
dans uncristal de
LiIO
3
defaçon
àsynthétiser
une radiation à lafréquence
somme à 633 nm. Lafréquence
du faisceausynthétisé
est déterminée par battement avec le laser étalonstabilisé sur l’iode. Un battement entre les deux lasers He-Ne
(3,3903BCm)
donne lafréquence
du laser He-Ne auxiliaire.Pour mesurer l’écart de 89
GHz,
unepossibilité
est de comparer lesfréquences
des deux lasers
titane-saphir
à l’aide d’une diode MIM[I.25].
Cela nécessite une sourceintermédiaire
à 89 GHz(diode Gunn)
dont lafréquence
est déterminée àl’aide
d’uneSchéma de
principe
de la mesure de la constante deRydberg
en unité defréquence
Chaîne de
fréquence
utilisée par le LPTF pour mesurer lafréquence
du laser He-Ne/ I
2
signal
de battementcorrespondant.
La diode Gunn n’étant pas encoreopérationnelle,
nous avons dans unpremier
temps
fait une mesurepréliminaire
de cet écart avec uneméthode
interférométrique
décrite dans lechapitre
IV. Dans un deuxième temps, nousavons réalisé une mesure entièrement en
fréquence
décrite dans lechapitre
V. Commenous le verrons dans ce