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Submitted on 3 Jun 2020
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L’autonomie alimentaire en élevage laitier
Luc Delaby
To cite this version:
Luc Delaby. L’autonomie alimentaire en élevage laitier. Renforcer le lien au sol des élevages bretons,
Dec 2014, Pontivy, France. 2014, Quels enjeux pour l’emploi, le revenu et l’environnement ?. �hal-
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L ES ÉLEVAGES BRETONS ONT - ILS INTÉRÊT À RETROUVER UN LIEN AU SOL ?
Quel degré d’autonomie dans les élevages laitiers ?
Qu’est-ce que l’autonomie alimentaire d’un élevage ?
L’autonomie alimentaire d’un élevage (de rumi- nants ou monogastriques) correspond à la ca- pacité de l’éleveur à alimenter son troupeau toute l’année avec des aliments produits sur l’exploitation. Le taux d’autonomie est la pro- portion d’aliments autoproduits pour les besoins de l’élevage.
On distingue différentes formes d’autonomie : - autonomie associée à la matière sèche produite (ensemble des fourrages et concent- rés consommés par le troupeau) ;
- autonomie en énergie , exprimée en UFL
1; - autonomie en azote , exprimée en MAT
2. Au-delà des aspects alimentaires, cette notion d’autonomie doit être étendue à l’agronomie, à la fertilisation, au recyclage des éléments, à l’énergie, voire aux semences.
L’élevage bovin, un fort lien au sol
En France, un état des lieux de l’autonomie des élevages bovins (lait et/ou viande) montre qu’on a globalement un très fort lien au sol (contrairement aux élevages de mono- gastriques) et la part des aliments produits sur l’exploitation utilisée par les ruminants reste très importante : l’herbe et l’ensilage de maïs représentent respectivement 64 % et 20 % de la ration d’un « ruminant français ».
Il y a par contre une plus grande dépendance en matière de concentrés (environ 1 0 % de la ration d’une UGB moyenne française, lait et viande, cf. figure 1 ).
Des enquêtes ont montré que les élevages bovins étaient très autonomes en matière sèches totales produites (Paccard et al., 2003).
L’alimentation étant essentiellement basée sur les fourrages, ceux-ci sont généralement produits sur l’exploitation.
Par contre les élevages bovins français, et particulièrement les élevages laitiers, ont une très forte dépendance en protéines et en concentrés protéiques , même s’il existe des différences importantes entre systèmes selon leur degré d’intensification et la place de l’ensilage de maïs dans l’alimentation du troupeau.
On observe aussi une situation particulière en agriculture biologique : la plupart des enquêtes réalisées dans l’Ouest montrent que les élevages biologiques n'atteignent pas l'auto- nomie intégrale car ils gardent généralement un niveau de chargement trop élevé en regard du potentiel du milieu.
Avec l’ensilage de maïs, cultivons la dépendance
Les dépendances protéiques des élevages laitiers viennent essentiellement de l’utilisation de l’ensilage de maïs.
Le maïs est une plante "fabuleuse"... : elle contient de l’énergie en quantité très importante et très facile à stocker (environ 1 2 t MS à 0,92 UFL/kg MS, soit 11 000 UFL/ha).
Mais il n’y a pas grand-chose d’autre dans l’ensilage de maïs. Il contient très peu de protéines : seulement 65 à 80 g MAT/kg MS. Il faut donc 1 50 g de tourteau de soja (ou 200 à 250 g de tourteau de colza) pour chaque kilo d’ensilage de maïs que mange une vache laitière ou une génisse.
Les teneurs en minéraux du maïs sont très faibles, calcium et phosphore notamment (2 g/kg MS), rendant impératif l’apport de minéraux pour complémenter l’alimentation (≈250 à 300 g d’Aliment Minéral Vitaminé /vache/jour).
Globalement, pour chaque hectare de maïs destiné à faire de l’ensilage, il faut 0,8 ha de soja quelque part dans le monde pour complémenter cet ensilage de maïs. La dépendance protéique de nos élevages de ruminants vient essentiellement de là.
© Ra ch el Da uc é
L'autonomie alimentaire en élevage laitier
Par Luc DELABY, Ingénieur de
recherche à l’INRA – UMR PEGASE
(Unité Mixte de Recherche Physiologie Environnement
Génétique pour l’Animal et les Systèmes d’Elevage)
Figure 1 : Part des aliments consommés par UGB (tous systèmes bovins lait et viande confondus)
Source : Devun et al, 2012 (Institut de l’Elevage)
1
UFL : Unité Fourragère Lait
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