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Submitted on 1 Jan 1912
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l’absorption de la vapeur du rubidium et du mélange des vapeurs de rubidium et de cæsium
L. Dunoyer
To cite this version:
L. Dunoyer. Examen spectroscopique de la fluorescence et de l’absorption de la vapeur du rubidium et du mélange des vapeurs de rubidium et de cæsium. Radium (Paris), 1912, 9 (6), pp.218-223.
�10.1051/radium:0191200906021801�. �jpa-00242552�
de l’intensité moyenne des composantes suivant ox et
oz (fig. 9) du champ électrique présent dans le fais-
ceau §e lumière fluorescente observée suivant oy,
K étant une constante, quand Y varie.
Le passage de la relation (1) à la relation (2) sup-
pose que a2 + a’2 est
indépendant
del’angle
V ; mais,outre que cela parait infiniment vraisemblable, au-
cune observation ne m’a conduit à penser que l’in- tensité totale de la lumière émise par fluorescence
dépendit
de la valeur del’angle
V. En tous cas, onpeut considérer cela comme une
hypothèse
raison-nable, en attendant des mesures
photométriques
pré-cises.
Mais cos2V est
proportionnel
à l’énergie moyenne de la composante suivant oz du champélectrique
excitateur. On arrive donc à l’énoncé suivant : Dans la lumière é1nise lalérale1nent par fluores-
cence, l’excès
il’ énergie
du champ électrique per-pendiculaire au plan d’observation sur le champ électhzqzce parallèle il ce plan, est proportionnel à
l’énergie
de la composante, suivant la nornlale ilce plan, du chantp électrique excitateur.
12. - De la formule (1) on déduit que la valeur relative de la polarisation pm po
quand
la lumière inci- dente n’est pas polarisée, doitetre 1 2
En effet, on acar,
lorsque
la lumière incidente est de la lumière naturelle,l’angle
Vprend,
en uu temps très court,toutes les valeurs possibles de 0 a II.
En réalité on trouve, dans le cas du rubidium
(voir le tableau ci-dessus),
valeur peu éloignée de 0,5. L’écart peut provenir de
ce que les valeurs trouvées
pour P",
dans le cas desho
grandes
valeurs de V, valeurs incertaines, commeje
l’ai remarqué, sont notablement
plus
faibles que celles de cos 2V.Dans le cas du
potassium,
pourlequel j’ai
déterminé(fig.
8) les courbes relatives à po et Pm on a : sPm == 0,509 0,558 0,507 0,44 0,565 moy. 0,476.
Po
Il f’aut
noter ici,
toutefois, larapide
décroissance de pm poquand
la température s’élève; comparée à la cons-tance
parfaite
de ce rapport dans le cas du rubidium,elle fait craindre que les valeurs
correspondant
aux températures élevées, n’aient été, dans le cas du potassium, entachées d’erreurssystématiques.
15. - Je limiterai ici
l’exposé
de ces recherches,me réservant de revenir sur la discussion
théorique
du
phénomène
et l’étude systématique, extrêmementimportante,
de la manière dont varie lapolarisation,
d’une part avec la densité de la vapeur, à tempéra-
ture constante, et d’autre part, avec la température,
lorsque
la densité de la vapeur reste constante.[Manuscrit reçu le 10 juin 1912.]
Examen spectroscopique de
lafluorescence
et
de l’absorption de
lavapeur du rubidium
et du
mélange
des vapeurs de rubidium et de cæsiumPar L. DUNOYER
[Faculté des Sciences de Paris. 2014 Laboratoire de Mme CURIE.]
1. - J’ai expose, dans deux mémoires antérieurs1,
des recherches d’un caractère assez général sur la
fluorescence des vapeurs des métaux alcalins. Dans le premier il était question de la vapeur de sodium,
mais les discussions que j’y ai développées et la tech- nique dont j’ai donné les détails, montrent la néces-
1. L. DUNOYER, Le Radium, 9 (1912) 177-186.
sité absolue et la nature des précautions à
prendre
pour être en droit de rapporter à un atome simple et
aux vibrateurs électromagnétiques qu’il peut conte- nir, l’interprétation des phénomènes de fluorescence observés en milieu gazeux. Bien que tirées de l’étude de la vapeur de sodium seule, les considérations
exposées dans ce mémoire me paraissent donc
s’appli-
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0191200906021801
iluer d’une manière
générale
à la fluorescence des gaz, et les récentes recherches de M. ’Vood, seul ouen collaboration avec M. Franki, sur les modifica- tions profondes que l’hélium est capable de faire subir
au spectre de résonance de la vapeur d’iode, ne sont pas de nature à en diminuer la portée. Dans le second mémoire j’indiquais les résultats comparatifs que m’a fournis l’étude de la polarisation de la fluorescence des trois métaux. Contrairement à mon intention pre-
mière, j’ai détaché de cet ensemble le présent article
consacré plus
spécialement
à la vapeur de rubidium.Du reste, les expériences dont il va être question sont
partiellement
antérieures 2 à certaines de celles quim’ont permis de préciser nettement le rôle des gaz
dégagés dans le cas de la vapeur de sodium3.
2. Dispositif expérimental. - Les tubes
employés
étaient les mèmes que pour lcs recherchesprécédentes.
On y
introduisait le métal alcalin par distillation dans le vide, en prenant les précautions déjà décrites (Le Radiunt loc. cil.). Ledispositif
de chauffage était le même que pour les recherches sur la polarisation (voir le précédent mémoire fig. 1).Au lieu de concentrer la lumière issue de l’orifice C
sur le
polariscope
de Savart, la lentille L’ la concen-trait sur la fente d’un petit spectroscope Pellin à
vision directe muni d’un micromètre. On peut égale-
lent se passer de lentille et mettre la fente près de
l’orifice G.; la quantité de lumière utilisée est la
même à cause de l’étendue de la source fluorescente, mais
l’emploi
de la lentille estcependant préférable,
parce qu’elle permet de
s’éloigner
de la source dechaleur, et surtout parce qu’il est moins facile d’éli- miner, dans le premier cas, un peu de lumière diffusée par le condenseur de la lanterne sur les objets envi-
ronnants. Le tube latéral brasé sur le four en face de l’entrée de la lumière excitatrice s’est montré très
avantageux pour diminuer la lumière diffusée à l’inté- rieur du four.
La source employée a été constamment un arc
continu au charbon, dont l’intensité a été portée jus- qu’à une cinquantaine d’ampères ; sa lumière était concentrée au moyen d’un condenseur de 15 cm
d’ouverture. On se servait tantôt du faisceau fluores- cent
produit
par le passage de la lumière provenantdu cratère
positif,
tantôt du faisceau avant pour ori-gine la lumière issue du charhon négatif, Un a vu, u
propos de la vapeur de sodium, que ces deux sources
lumineuses ne provoduent pas toujours, dans un nlé- lange gazeux, des fluorescences identiques, et il sera
1. R. QV. WooD, Phil. llag., 22 1911’j 479-481; et R. ii.
WOOD et J. FRAXCK, Phil. Jlag., 22 (1911) 265-268.
2. L. DrXOYEn, C. R., 153 (1911) 33j-336.
3. L. DUNOYER, C. R., 154 (HH2) 815-818.
4 Le rubidium et le ’césium que j’ai employée m’ont éte obli- geamment donnés par mon ami, 31. Hackspili, à qui je suis heu-
reux d’en exprimer ici mes remerciements.
donné dans ce qui suit un second exemple de ce fait.
Pour passer d’un faisceau li l’autre, il suffisait de modifier légèrement la ilauteur de l’ensemble des deux charbons.
5. Influence de la température sur la cou-
leur de la fluorescence. Modifications du
spectre. - La fluorescence de la vapeur de rubi- dium apparait vers 1800. Cette température est mieux
déterminée que pour la vapeur de sodium, parce que la tension de vapeur du rubidium à 180° est beau- coup plus grande que celle du sodium à 210° 1, et
que, par conséquent, l’égalité de température est probablement mieux réalisée entre l’intérieur du tube contenant la vapeur et le thermonètre. La fluores-
cence est d’une belle couleur pourpre, très voisine de celle de la vapeur de potassium, au
point
que l’0153ilpourrait les prendre l’une pour l’autre. Elle aug- mente
rapidement
d’éclat au fur et à mesure que latcmpérature s’élève, et, à partir de 500°, elle est très
éclatante. Tout est relatif, cependant, et, au spectro- scope, on est obligé
d’employer
une fentc assez largepour faire des observations visuelles. Celle que j’ai
employée
donnait aux raies D réunies une largeur de 1,5 à 2 divisions du micromètre, c’est-à-dire que lalargeur apparente de la raie était d’environ 2 à
2,5 1J.:J.. Pour employer une fente plus fine, il faut
utiliser la photographie, mais les poses doivent être
longues, et une nouvelle difficulté intervient : le bru- nissement du verre, rapide au-dessus de 550" avec
le rubidiuln. Sur le conseil de M. Dcbierne, j’ai fait
adapter,
à un ancien spectroscope, des objectifs ciné- matographiques, travaillant àgrande
ouverture, quime permettront, je
l’espère,
avec un prisme assez grand pour être couvert par le faisceau, d’avoir beau- coup plus de lumière. Mais un examen oculaire etdes dessins aussi fidèles que
possible
des spectresobservés suffisent, pour le moment, à mettre en évi- dence un certain nombre de points intéressants.
Ces dessins de spectres sont reproduits sur la figure 1, qui porte aussi la courbe
d’étalonnage
dumicromètre ; les abscisses sont les divisions du Illlcl’0-
mètre; les ordonnées sont, pour la courbe d étalon- nage, les longueurs d’onde. Cette courbe a été tracée
au moyen des raies
principales
de l’hydrogène, dumercure et de la raie D. La fente ne possédant qu’une joue mobile, c’est le côté droit des raies, quand elles
sont observées avec une fente large, qui correspond a
la position limite de la raie fine obtenue en r esserrant la fente.
Au-dessous de 230°, la fluorescence est trop faible
pour être examinée au spectroscope. Le spectre I. qui correspond à la température de 266v, montre qu’à
cette température elle se compose principalement
d’une bande rouge, assez bien délimitée du côté des
1. L. HACKSpILL. C. h., 154 (tttl2 877.
courtes
longueurs
d’onde,plus
diffuse de l’autrecôté; elle s’étend de 690 à 662 03BC03BC environ. Il faut y
joindre
d’autres régionsbeaucoup plus
faibles, deFig. 1.
sorte
qu’on
peut décrire ainsi le spectre de fluores-cence aux températures peu supérieures à celle à la-
quelle la fluorescence apparaît.
a. une bande rouge très faible, de 7i2 03BC03BC à 690 03BC03BC environ;
03B2 une bande rouge brillante, diffuse du côté des
grandes
longueurs d’onde, assez nette de l’autre côté, s’étendant de 690 à 662 03BC03BC;y une
partie
obscure de 662 pp à 655 03BC03BC;Õ une bande orangée très faible, de 655 pp à 602 03BC03BC;
03B5 une partie obscure, de 602 03BC03BC à 560 03BC03BC ;
03B6 une bande très faible et très diffuse dans le vert, de 560 pp environ à 505 pp.
J’ai fait beaucoup d’essais pour m’assurer que les bandes faibles appartenaient bien au spectre de
fluorescence. Quoiqu*il soit très difficile, pour l’ob-
scryation de bandes aussi peu intenses, d’éliminer
toute lumière diffusée à l’intérieur du four dans
lequel
pénètre un puissant faisceau de lumière blanche, il me paraît extrême-ment
probable
que ces bandesappartiennent bien au spectre de
11 uorescence pour les raisons sui- vantes :
1 ° On les retrouve, renforcées,
aux températures plus élevées,
sauf la bande qui disparaît par
absorption comme on le verra.
2° Les régions vertes et oran-
gées sont séparées par une région
tout à fait noire, qui
correspond cependant
au maximum de sen-sibilité de l’0153il.
Aucune de ces bandes ne m’a . paru cannelée. Lorsque le tube
est neuf, qu’il n’est pas du tout
hruni, que l’arc est bien
réglé
ettrès intense, j’ai pu réduire assez la largeur de la fente pour que la raie D d’un bec Bunsen ne couvre
plus qu’une
division et demie dumicromètre, ce
qui correspond
à une largeur apparente, cn lon-
gueurs d’onde de 2 03BC03BC. Dans ces
conditions la bande rouge bril- lante m’a paru absolument conti-
nue. Les cannelures de la fl uo-
rescence verte de la vapeur de sodium
impure,
observées dansun tube à sodium avec la même
largeur
de fente, étaient trèsfacilement visibles; elles sont espacées en effet de 4 à 5 p.p.
Quand le tube est chauffé pour la première fois, et qu’il con-
tient du rubidium pur, les bandes que l’on vient d’énumérer constituent tout ce que l’on
aperçoit
au spectroscope. Mais au bout de quelque temps de
chauffe à 250° (une heure ou deux par exemple), on
voit aussi apparaître, faiblement d’abord, la raie D.
Elle
provient
d’un commencement de très légèreattaque du verre, qui libère une petite quantité de
vapeur de sodium. Il faut que la résonance de cette vapeur soit bien sensible à la radiation D, car la quan- tité de vapeur présente doit être excessivement faible,
puisqu’un
léger brunissement du verre ne commencepas avant 550-550". Sur le dessin I, la raie D est large
parce que ce dessin a été fait
d’après
des observations pour lesquelles une fente large avait été employée. Jereviendrai tout à l’heure sur une remarquable parti-
cularité de l’apparition de cette raie.
Quand la température monte de 260° à 5400 environ,
les changements sont peu importants dans le spectre de fluorescence (1, II, III). Dans les conditions d’obser- vation de la figure 1 (2e mémoire p. 00), c’est-à-dire
lorsque la lumière de fluorescence traverse, avant de sortir de la vapeur, une épaisseur de 2,5 cin. environ,
le changement le plus marqué est la diminution de
largeur de la bande brillante rouge, qui, un peu
avant 5500 ne s’étend plus que de 665 03BC03BC à 655 py. à peu près. Elle a donc subi un déplacement apparent
vers les courtes longueurs d’onde. La bande rouge extrême or. possède également un peu
plus
d’intensité.Mais au-dessus de 550° de
profondes
modificationss’opèrent rapidement (IV, Y). La bande rouge ce et aussi Ia bande brillante 03B2 qui donnait à la fluores-
cence son éclat et sa couleur, disparaissent presque
complètement. Ce qui reste de la bande 03B2 est séparé
par une région à peu près obscure de la bande oran-
gée 03B4 qui augntenle au conlrtairte d’éclat très rapide-
1nent, et devient absolument
prépondérante
à 40011(dessin
IV). La région obscure E suhsistc. Quant à larégion verte elle augmente aussi d’intensité, quoi- qu’en restant
beaucoup
moins brillante que la régions orangée.Quand la température monte encore, les phéno-
mènes s’accentuent dans le même sens, mais le bru- nissement du verre devient trop
rapide
pour permettre l’examen assez long qu’exige la confection du dessin.Quand la température s’abaisse, les
phénomènes
se reproduisent en sens inverse. La teinte brune prisepar le verre n’y apporte aucun changement appré-
ciable en ce qui concerne le rouge et le jaune.
On conçoit sans peine qu’une modification aussi
importante du spectre se fasse sentir sur la couleur de la fluorescence. Au-dessous de 5500 elle est d’un beau rouge aux environs de 550" elle vire rapide-
ment à l’orangé quand la température s’élève, et
à 4001, elle est purement orangée, d’un orangé plus près du rouge naturellement, que la raie D, comme cela résulte du dessin V. Le changement de couleur
se produit également quand la température baisse.
Notons encore que, lorsque la température des- cend, la raie D disparaît imant que la fluorescence rouge n’ait tout à fait disparu. La température de disparition de la raie D est, comme dans le cas du
sodium pur, 2100; la fluorescence pourpre disparaît
entre 190 et 1800.
4. Importance et rôle de l’absorption. - Ce
cas est, je crois, le premier où l’on ait constaté pour
un gaz un changement de couleur de la fluorescence
avec les variations de température. Il faut remarquer que ce changement est bien réel puisqu’il ne corres- pond pas seulement à la disparition de certaines
régions du spectre de fluorescence, mais à l’appari- tion, ou au renforcement dans des proportions consi- dérables, de certaines autres parties du spectre. S’il
y avait sirnplen1ent disparition de certaines couleurs,
on pourrait penser que le changement de teinte serait
du à l’absorption exercée par la vapeur sur la lumière de fluorescence qui la trav erse pour parvenir à l’ohser-
vateur. A vrai dire c’est bien à cette cause qu’il faut
attribuer, au moins en grande partie sinon en tota- lité, la disparition des bandes rouges x et p; et du
reste ces deux bandes ne doivent en réalité en former
qu’une; l’extension plus ou moins grande de la région d’absorption doit seule les différencier l’une de l’autre
en intensité. Pour m’en rendre compte, j’ai
déplacé
letube de verre à l’intérieur du four de manière que la lumière excitatrice traverse la boule aussi près que
possible du sommct; les conditions d’observation sont moins bonnes au point de vue de l’élimination de la lumière diffuse, parce que la paroi de la boule
frappée
obliquement par la lumière, en réfléchit davantage àl’intérieur du four, mais la couche de vapeur traversée par la lumière de fluorescence est beaucoup plus
mince. J’ai constaté, en opérant ainsi, que les bandes
CI. et 03B2 n’en forment en réalité qu’une, ayant son
maximum vers 665 03BC03BC; elle décroît considérable- ment moins d’intensité, quand la température s’élève
que dans le cas précédent. Il est assez légitime d’admettre, par conséquent qu’elle ne diminuerait pas sensiblement d’intensité sans l’absorption.
Mais, dans ces conditions nouvelles, la bande oran-
gée 03B4 présente les mêmes caractères de variation
rapide et d intensité.
Ainsi donc, aussi bien poui- les gaz que pour les
liqiiides et les solides, il peut être indispensable de préciser la températ2cre il laquelle un spectre de fluorescence se rapporte, les spectres correspondant
à des températures différentes, pouvant être eux-
mêmes extrêmement différents non seulement en ce
qui concerne leur éclat d’ensemble, mais aussi la dis- tribution des intensités entre les différentes parties.
Quant à l’interprétation des phénomènes, on doit
se borner à dire pour le moment que la vapeur de ruhidium nous fournit un exemple, à ma connais-
sance le premier, d’un gaz pur et simple1, dont la
fluorescence excitée par la lumière blanche dépend
manifestement du nombre et de l’intensité des chocs des molécules entre elles, et non pas seulement des
propriétés caractéristiques de l’atome.
Peut-être faut-il rapprocher que ces phénomènes, qui paraissent particuliers au rubidum, l’exislence du minimum de polarisation vers 5700, observé seule- ment avec ce métal.
Examen sommaire de l’absorption. - Pour
étudier l’absorption, il suffit de placer une lampe
Nernst ou même une simple lampe à incandescence à filament métallique devant l’orifice postérieur du four.
1. A cela près que la vapeur de rubidium peut être mélangée
à une quantité extrêmement faible de vapeur de sodium.
On regarde au spectroscope la lumière. qui vient de
cette lampe, en traversant le tube de vapeur. Avant de placer le tube, on constatait que, avec le spec- troscope et la fente employée
(plus
fine que dans lecas de la tluorescence) le spectre s’étendait vers les
grandes longueurs d’onde jusque vos 740 03BC03BC. En mettant le tube en
place
et en chauffant le four, la région rouge disparaît ; sur les dessins 1, II, III, IV, V les traits discontinus fortement marqués, de part et d’autre des spectres, marquent les liiiiitesapproxi-
matives où la lnmière diminue rapidement pour
chaque température ; de plus, au fur et à mesure que la température s’élève, la région
d’absorption
devientde plus en plus obscure. Le spectre
d’absorption
comprend aussi la raie D, très fine, due probable-ment comme dans le cas de la fluorescence à
l’attaque
du vcrre.
On voit que la région
d’absorption
recouvre labande rouge de fluorescence d’un écran de
plus
enplus
opaque à mesure que la température augmente.C’est bien conforme à
l’expérience précédente.
Au sujet du spectre
d’absorption,
je signalerai qu’il adéjà
été étudié, avec des résultats légèrementdifférents par nI. Bevan 1et par M. T. S. Carter’. Le
premier n’emploie pas de la vapeur de rubidium
métallique ; il chaulfe dans uu tube d’acier un mélange
de sodium ou de potassium et de chlorure de rubi- dium. Il y a un peu de rubidium mis en liberté qui
absorbe la lumière traversant le tube, lequel est
fermé par des
glaces
de quartz (pour observer dansl’ultra-violet)
et évacué. M. Bevan observe 25 lignesdes séries principales; les longueurs d’onde des pre- mières sont 795 l.U., - 78003BC03BC, 5, - 421 03BC03BC, 6, etc.
La
région d’absorption
que j’ai observée pourrait doncêtrc
l’élargissement
des deux premières raies, élar-gissement
qui ne parait pas avoir été observé par :II. Bevan, par défaut de densité de la vapeur. M. Car- ter, au contraire, observait a travers un petit ballondans lequel il introduisait un peu de rubidium métal-
lique, puis dans lequel il faisait le vide jusqu’à 1 mm
de mercure. L’emploi d’un spectrographe à réseau de
Rowland donnant 2 U.
A.,
permet de retrouver lesraies signalées plus haut, et en outre toute une série de bandes dans le rouge, entre 67003BC03BC, 9 et 705 03BC03BC.
Ces bandes correspondent en partie à la région d’ab- sorption que j’ai observée, mais M. Carter dit qu’aux températures les plus élevées possibles la région
rouge tout entière jusqu’à 670 03BC03BC disparaît entière-
ment. Dans les conditions où j’ai opéré, c’est
jusque
vers 640 u-t-t clue l’absorption s’étend.
Dans son article, )1. Carter consacre aussi quelques lignes a la 1I uorescence de la vapeur de rubidium,
1. P. V. BEVAN. Pi,oc. noy. Soc., 83 (191Q; 421-428. - Le lladium, 7 (1901j 327.
2. T. S. CARTER, Phys. Zeits.. 11 (1910, 632-633. - Le
Radium. 7 (i9lU) 327.
qu’il paraît, avoir observée le
premier.
En ce qui coa-cerne le spectre, il se borne à dire
qu’il
est discon-tinu
(cannelé?)
et semble s’étendre sur le domained’absorption.
6. Mélange de rubidium et de caesium. -
On serait porté a considérer le caesium,
d’après
l’en-semble de ses
propriétés,
comme le terme extrêmede la série des alcalins. C’est, dans cette série, le plus fusible (points de fusions, le chiffre rond 9ti°
pour le sodium, 62° pour le potassium, 590 pour le rubidium et 26° pour le césium), le plus volatil, le plus facilement
oxydable,
celui dont les propriétés chimiques sont en général les plus vives et dont lecaractère électro-positif est le plus marqué. La tem- pérature d’apparition de la fluorescence allant en
décroissant du sodium au rubidium, je m’attendais,
a cause de la grande volatilité du caesium, à voir sa vapeur briller d’une belle fluorescence à partir d’une température assez basse. Mais il n’en est rien; des tubes de césium, préparés comme à l’ordinaire par distillation dans le vide, n’ont manifesté aucune fluo-
rescence au-dessous de 5501. A cette température il apparait une fluorescence certaine mais très
pâle,
d’aspect mauve. Elle ne tarde pas,quand
la tempé-rature s’élève, à être
complètement
masquée par la couleur brune queprend
lc verre, presque aussi for- tement attaqué par le caesium que par le sodium.Aussi
paraît-elle
très fugitive.Un tube en verre Uviol, transparent pour le début de l’ultra-violet, n’a pas donné de 111eillenr résultat
quand on
supprimait
le condensateur en verre et que l’onplaçait
à côté dn tube une lampe u arc au mer- cure en quartz.Il est
possible
qu’au lieu de favoriser ledéveloppe-
ment de la fluorescence, la grande densité de vapeur du césium ait un effet contraire. Le pouvoir absor-
bant extrêmement
énergique
de cette vapeur peut êtreaussi une cause qui empêche en
grande
partie d’oh-server sa fluorescence. Ce pouvoir absorbant est tel,
dans les régions rouges orangées du spectre, que la lumière blanche qui a traversé quelques centimètres de vapeur à 5501 parait d’un beau vert.
En présence de cet insuccès, j’ai essayé de voir si
l’addition de rubidium au césium ne pourrait pas
développer la fluorescence du césium, ou du moins modifier d’une manière intéressante la fluorescence du rubidium. La partie A (fig. 1 précédent mémoire)
du tube portait alors trois tubulures munies d’étran-
glements capillaires ; l’une d’elles servait à faire le vide, une autre à introduire du rubidium par distil- lation et la troisième à introduire de la même ma-
nière du césium, en quantités grossièrement égales.
Le
mélange
des deux métaux est liquide à la telnpé-rature ordinaire et même au-dessous.
L’examen spectroscopique de la fluorescence n’a