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Des onglnes a la fin du XVe siècle

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Academic year: 2021

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(1)

HISTOIRE

DE

E ÈVE

DES ORIGINES A L'ANNÉE 1691

PAR

JEAN-ANTOINE GAUTIER

SECRÉTAIRE D'ÉTAT

TOME PREMIER

Des onglnes a la fin du XVe siècle

GENÈVE

REY ET MALA VALLON IMPRIMEURS 1896

(2)
(3)

HISTOIRE DE GENÈVE

T< )ME PH.EMIER

(4)

Le présent volume a été publié

par les soms de

(5)
(6)

JEAN-ANTOINE GAUTIER Professeur, Conseiller, Secrétaire d'Etat

1674 - 1729

Phototypie S.a.d.a.g. Genève

(7)

HISTOIRE

DE

G E NEvE

DES ORIGINES, A L'ANNÉE 1691

PAR

JEAN-ANTOINE GAUTIER

SECRÉTAIRE n'ÉTAT

TOM E. PRE MIE R

Des origines à la fin du XVe siècle

GENÈVE

REY ET MALAVALLON IMPRIMEURS 1'896

(8)
(9)

COl\lMISSION D'INITIATIVE

MM. VICTOR VAN BERCHEM.

ALFHED CAHTlEH.

ALBEHT CHOISY.

CH. Du BOIs-MELLr, membre c.orrespondant de ia Députation royale de Turin.

LOUIS DUFOUR-VERNES, archiviste d'État.

CAMILLE FAVRE, ancien élève de l'École des Chartes.

ÉDOUARD FAVRE, élève diplômé de l'École des Hautes Études.

HENRI FAZY, directeur des Archives de Genève.

ADOLPHE GAUTIER.

I..ÉON GAUTIER~ docteur en médecine.

ALEXANDRE GUILLOT~ pasteur.

JAQUES MAYOR, conservateur du Musée Fol.

CHARLES MOREL.

EHNEST PICOT, président de la Cour de Justice.

EUGÈNE RITTER, professeur à l'Université de Genève.

ÉMILE RIVOIRE.

ALBEHT SARASIN.

PIERRE V AUCHER, professeur à l'Université de Genève.

COMITÉ DE PUBLICATION

MM. VICTOR VAN RERCHEM.

ALFHED CARTIER.

ÉDOUARD FAVRE.

LÉON GAUTIERr JAQUES MAYOR.

Le Com'ité a

obten'ltun diplome de médaille d'argent

à l'Exposition nationale suisse, Genève 1896.

(10)
(11)

GENÈYE

Mme ERNEST ACllAHD.

MM. 'VILLIAM ACHARD.

GUSTAVE ADOH.

ALBEllT ANNEVELLE.

Loms

A l,BERSON.

MlIIP ItDouAHD A l;BERT.

MM. HENHI AlJBEHT.

A UBEH T- SCHUCHAHDT.

EHl\EST AlmEouD.

FHANCIS AUDEOl'D.

Mme .IrLEs AUDEOl:D.

M. CHAnLES BASTAHD.

Mlle MAHGUEHlTE BEDOT.

M. MAURICE BEDOT.

Mille ALEXANDHE VAN BEHCHEM.

Mille VAN BEHCHEM-SALADIN.

MM. VICTOH VAN BERCHEM.

ALBERT BÉTANT.

CHAHLES BÉTANT.

J .-1. BINET-HENTSCH.

EDMOND BOISSIER.

ÉMILE BOISSIER.

AGÉNOR IlOISSIER.

FRÉDÉRIC BONNA.

AMI BORDIER.

ANDRÉ BOURDILLON.

HENRI BOVEYRON.

ALOYS BRÉMOND.

Dr VICTOR BRIÈRE.

MoïsE BRIQCET.

ÉTIENNE BROCHER.

:VIM. Loms Bno\.

CIlAHLES-FH.\\~:OIS BIIOT.

E(JGl~NE DE BnHL H. BUHKHAHDT.

Al;GUSTE CAHOHN.

HENltl CAILLEH.

LUCIEN nE CANDOLLE.

ALFIŒD CAHTIEH.

CHABLES-LOrIS CAHTIEH.

ALFHEn ClIAMPE!\DAL.

J ...

ons

CIIAL'FFAT.

HENHI CHAllVET.

AHTIH;U CHENErll~~HE.

Dr ÉDOl'AHD CHENEVlkIŒ.

AJ,BEHT CHOISY.

J.-EUGÈNE CHOISY.

FHÉDI<~HlC CHOISY.

LOtTlS-J. CHOISY.

AHTIHJH DE CLAPAUÈDE.

CHAULES COUGNAHD.

Mlle NANCY COULIN.

MM. HENUl DARIEH.

1. DEMOLE.

DÉI)ARTE~IENT DE L'INSTHUCTlON Pt:-

BLIQUE.

MM. ADOLPHE DOMINIO:.

CH. Du BOIS-MELLY.

LOUIS DUFOUR-VEHNES.

PAUL DUMAS.

Dr P.-1. DUNANT.

CH. EGGIMANN ET Cie.

GUlLLAmlE FATIO.

~ple ALICE FAVHE.

(12)

VIII SOl~S(;ltIPTEl:ltS .

MM. CAMILLE FAVHE.

ItDOUARD FAVHE.

WILLIAM FAVnE.

HENlH FAzr.

CAMILLE FEKIUEH.

ED1\WNDFLlHJllNor.

TH. FONTANA.

HENUI FUlEDHICH.

CHAHLES GALLANn.

HENHI GALOPP'.

CHAHI ES GALOPIN-SLHAI'B.

ADOLPHE GALTlEH.

ALFRED GACTlEH.

Mme AI,PHONSE GAl'TJEIL

M. EDMOND GACTlEH.

Mme ÉMlLE GAl'TlEH.

MM. Dr LÉON GACTlEH.

LUCIEN GATTIEH.

MAURICE GAl'TIEH.

RAOI~L GAUTIER.

Mme VICTOR GACTIEH.

MM. É)lILE GENE(JI-AND.

GEORG ET Cie.

MALlUCE GIROD.

Dr HIPPOLYTE GOSSE.

Dr H. GOUDET.

J. GUILLAUMET-VArCHEH.

ALEXANDHE GnLLOT.

FEHDINA~D HELD.

CHAHLES HENTSCH.

HENHI HEYER.

INSTITUT NATIONAL GENEVOIS.

JOURNAL DE GENÈVE (Comité du)

MM.JOHN JULLIEN.

ÉDOUARD KUNKLEH.

HENUI LE FORT.

EUGÈNE-H. LE ROYEn.

J. L'HurLLIEH.

HENRY LIENME.

Dr ERNEST tONG.

PERCEVAL DE LOHIOL-l.EFORT.

ARNOLD MALAVALLON.

M. ADOLPHE DE MABIGNAC.

Mille MAHTIN-ACHAHD.

~lM. AL/:fHED "IAHTIN.

CHAHtES MAI~TlN.

EHNEST MAHTlN.

Mme ALFHED MASSET.

MM.JA(JlJES MAron.

H. MAYSTRE.

ALFHED MELI-Lepl.

GEOHGE MIHABAUD.

PIEHHE MORIAUD.

THÉODOHE MORIN.

FHÉDJ<:RIC DE MOHSLEH.

GUSTAVE MOYNlEH.

EHNEST ~AEF.

ÉDOI'AHB NAVILLE.

FHl<:DIÙUC NECKER.

JAMES OmER.

Dr ABOI~PHE P ASTEL'H.

SalON PEHnON.

ÉMILE PF AEFFLl.

Dr CONSTANT PICOT.

ERNEST PICOT.

ÉMILE PICTET.

LOUIS PILTET.

PHILIPPE PLANTAMOUH.

Mme PREVOST-DE LA RIVE.

MM. ÉMILE PRIVAT.

FHÉDÉHlC RAISIN.

ALPHONSE REVILLIOD.

A. REVILLIOD-DE MURALT.

ANTONY REY.

CHABLES HIGAUD.

EUGÈNE RIGOT.

ALBEHT HILLIET.

El.;Gi~NE HITTEH.

Mme WILLIAM DE LA HIVE.

MM. ÉMILE RIVOIRE.

ANTONY ROCHAT.

LOUIS-LUCIEN ROCHAT.

CHAULES HOJoux.

LOUIS Houx.

(13)

SOl'SCHIPTEl 'HS. IX

M. ALREHT SAHASl".

Mill' ANNA SAHASIN.

MIl!' A[lGCSTA SAHASIN.

M'L ÉDOUAHD SAHASIN.

ÉDOUAHD DE SAm; \.

SOCIÉTÉ DE LECTUHE.

SOCIÉTÉ LlTTÉHAIIŒ.

SOCIÉTÉ MILITAIRE DV CANTOl\ DE (;E- NÈVE.

MM. Jl AUJ... STROEHLIN.

ANDHÉ THFRY.

DAVID TISSOT.

GUll .. LAlJ~IE TRE~IBLEY.

HENny TRONCHIN.

HENRI TUHHETTINI.

THF~ODORE TURRETTINI.

Dr ALFRED VINCENT.

H. VULLIETY.

Dr AUG. WAHTMANN-PEHHOT.

BERNE

BIBLIOTHÈQUE DE LA VILLE.

BIBLIOTHÈQUE FÉDÉHALE.

BIBLIOTH~~QUE NATIONALE SUISSE.

MM. FONTANALLAZ.

Dr J. STRICKLEH.

LAUSANNE

M. A. BERNUS.

CERCLE LITTÉRAIRE.

M. BERTHOI"D VAN MUYDEN.

BALE

BIBLIOTHÈQUE DE L'UNIVEHSlTÉ.

M. ALFRED GElG y •

ZURICH

M. GUSTAVE NAVILLE.

St-(;ALL

\1. .J. DIEHArEH (Bihliothèque de la rille î.

~EUCJIATEI,

SIO\'

BWLlOTUJ.:Ql'E CANTONALE.

POSCIUA \'0 M. UIACOMO OLGIATl.

PARIS

MM. FIU~DIERlc ROUEL.

RENF: CLAPAlu'WE.

G.I<:NÉHAL Dl' PAN.

PlEHHE BIGOT.

ÉDOUAHD BOTT.

L. SABATIEH.

BAIWN F. DE SOIlCKLEIL

LYON

M. H. GEOltG.

HAVHE

M. ÉTIENNE BOHEL.

MO~TA[JBAN

M. E. LAFOnGUE.

LONDRES

MM. DULAU & CO.

DE GALLATlN.

BEULIN

RIBLlOTHÈQUE IMPÉRIALE.

(14)

ABI1ÉVLt\TIONS

Il. C. Hegistres du Conseil aux Archive~ de Genève.

R. G. Hégeste geneyois. ou Répertoire ehronologique et analytique de~

documents imprimés relatifs à l'histoire de la ville et du diocèse de Genève avant l'année 1312, Genève, 1866: in-4.

)'1. D. G. Mémoires et documents publiés par la Société d'histoire et d'ar- chéologie de Genève.

(15)

PRÉFACE Dli~S ÉDI1'EIJIlS

L'histoire de Gell('Ve a ètt'" dppuis IOllgtrlllps, J'objet .1(' recherches persév('rantes; de llonlhreux ('~rudjts se sont efforet'·s dl' mettre enlunlÏère les faits les plus reIllarquablf's et I('s plus contro- versés des annales de la vieille répub]ique, niais ('('S travaux, quels que soient le lnérite et l'inlportance

de

plusieurs d'entre eux, ne sont guère que des études consacrées à des sujets spéciaux. (Juant aux histoires g'énérales, l' ouvrag'e de Spon, d'ailleurs fréquelllluent sujet à caution, est très abrégé et fort sec; celui de Leti n'est l~ga­

leIIlCnt pas le résultat d'un travail de premi(~re lnain, de plus

il

est rédigé dans un esprit de malveillance systélllatique qui lui ôte encore de sa valeur; les travaux d'ensemble publiés au

XVIIIe

siècle et de nos jours sont, il est vrai, des essais estimables, mais ils ne reposent pas sur des recherches origiuales et dans leur fOrllle abré- gée et populaire, ne sont que des précis plus ou moins exacts, sans grande portée scientifique.

Enfin, .)'on ne peut que rendre hommage aux qualités émi- nentes qui distinguent les travaux d'Anlédée Roget, malheureuse- ment ses ouvrages n'embrassent qu'une période restreinte ct cons- tituent moins une histoire dans le sens réel et cOlllplet du mot

(16)

XII PH.~~FACE

qu'un preCieUX recucil de matériaux réunis en vuc d'un récit définitif.

Les destinées de Genève cependant ne présentent pas un int(~­

rèt puren1ent local: elles se trouvent liées à la plupart des grandes questions qui ont agitè le rnonde moderne, aussi bien qu'au déve- 10ppenlCIlt g'ént"ral des idées en Europe depuis le

XVIe

siècle. De- veuue le boulevard de la H.éforrne française et le refuge de nombre d'honlInes illustres, Gen(~ve a joué durant ce siècle et le suivant un rôle bien supérieur à son iInportance matérielle et politique. .<

Cette histoire lnéritait donc d'être écrite, elle l'a été : dès le début du

XVIIIe

siècle, Jean-Antoine Gautier, professeur à l'Aca- déInie de Genève, puis secl'tStaire d'lttat, entreprit de retracer le tableau des événenlens dont sa ville natale avait été le théâtre, d'exposer ses orig'int's, sa eonstÏtution et ses droits. Pendant plus de vingt ans, il travailla à ce gTand ouvrag'e (lui l'occupa jusqu'à sa mort, rnais la raison d' étaL n'en pennit pas alors la divulgation et l'Histoire de Genève de Gautier, restt'~e IIlaIluscrite dans les archi- ves, n'a pu être utilisée

j

usqu'ël préscnt que par un petit Ilolnhre d'érudits.

Par la conscience de ses recherches, l'exactitude de SOIl récit, la lnodération de ses jug'cInens, Jean-Antoinc Gautier a Inérité l'estiIne et les élog'es de tous ceux qui se sont occupés de l'histoire genevoisc. Il a l'esprit judicieux et les vues larg'cs d'un historien qui est, en Inêrne ternps, un Inag'istrat. Sans doute il est de son temps, il a subi l'influence du milieu où il a vécu, ruais sa situation officielle n'a jamais altt~ré chez lui la constatation scrupuleuse des faits ni le respect de ce qu'il croyait ('\tre la vérité. Enfin son style simple et gTa ve, fortenlCnt rnar'qUtS de

l'

cruprcintc du gTand siècle, assigne à son (1~uvre une place dans l'histoire littéraire de la Suisse rornande.

(17)

XIII

Quelques mnis des études ltistori(pH's, 1'(~tlllis It' ~ll tuai 1 H~r>.,

ont estiuHi

qu'il

conn'nait de llH~lI rp ('('1 Oll\"ra~'e t'nlI'C' les Htains du public;

déjà,

t'Il

18;-)4,

~\dolphf' (,t

Alfl't'd Gautier

antiplll fOl'lIlt'

puis abandonn(~ ce projet., dout la rl~aljsatinn, ~T(k(\ au (,OI1(,OII1'S dt'

gèIH~reux souscripteurs, se trouve aujourd'hui aSSHI't"<"

L('

tOllle' II de l'

llistoire de Genève

a figurc'\ ù l'Ex posj 1 iOB nal iOIlHI .. suiss(\ Ù

Genève en 18V() et a obtenu le dipJÔlne de nl(~daillf' d'HI'~'(~llf,

Certains chapitres, les orig'incs,

1('

IllOyt'Il ê1!~'e, ont pu ('\11'('

dépassés par des tra vaux plus rf'\CCnS, IllHis les partj(\s rt'lHli v('s HU

XVIe

ct au

XVIIe

siècJ(~ HSSUI'cnl Ù Gautier IIll rang distill~·IIc'· parmi les historiens et font de son li vre un inst l'ument de t l'a vail d'a lltHllf plus précieux qu'il a parfois utilis{~ des doeUlnens disparus dqmis.

Il a traité, en (>êuticu]ier, ]'(~poque de hl HM'onne avec tlIW

sûreté de renseig'nernens et uue arnpleur dig'nes

de

l'jmportancp

du

sujet. L'intérêt de son récit n'est pHS rnoindr(' lorsqu'il d(~crit les relations de Genève avec les protestans du dehors et lorsqu'il trac(~

Je tableau des continuels exodes (lui, rteux si(~eJes durant, ont fait : affluer vers la cité du refuge les proscrits pour cause de relig'ion.

Cette publication mérite donc l'attention de ceux qu'intéresse, ëi un titre quelconque, le grand rnouvernent rt'id(~es inaug'uré au

XVIe

siècle par les principes de la Héforme.

Il reste aux éditeurs à indiquer ]a méthode qu'ils ont cru devoir adopter dans leur travail. Il ne s'agissait point, selon eux, d'entourer le texte d'un cOllnllenLaire perp(~tuel; cet appareiJ cri- tique eût risqué de dépasser l'étendue de

l'

ouvfflge,

déjà

considé- rable par Ini-nH~rne. On s'est bornè il rectifier les erreurs de faits ou encore à rnentionner les résultats nouveaux dus aux recherches des érudits venus après Gautier. Les citations des pièces d'archives ont ét~ contrôlées sur les originaux et munies de Jeur cote. Enfin, des références aux publications postérieures à notre texte et une

(18)

XIV PRÉFACE

table des ouvrag'es citéspennettront au lecteur de cOlnpléter et de vérifier au besoin les assertions de l'auteur.

Le texte adopté est celui du IllaIlllScrit de la Bibliothèque publique de Genève, lequel doit (1tre considèr(~ COlunle l'original.

Les éditeurs se sont bornl'S

à

supprimer la liste des syndics et celles des comtes de Genevois et des conltes et dues de Savoie. Ces listes ont été publiées d'une Illanière plus exacte et plus complète: celle des syndics.' par Grivel dans le

Bulletin de

l'

Institllt national gene- vois

(t.

X)

ct par .Arnédée Rog'et, de 1 Goo à 1

84G,

dans les

l!.;lrennes genevoises (2

C série), celle des COlntes de Genevois et de Savoie, jusqu'au

XIVe

siècle, dans le

Rdgeste

!len(~voù;. La dissertation de

.J

.-R. Butini sur le retranchement .le César et les pièces justificatives jointes par Gautier au texte de son histoire ont (~té également sup- prilnées; J'une a paru dans l'(~ditioll de Spon de T 730, les autres sont, pour la plupart, déjà irnprÏInées, notarnnlent dans ce llu'lnle ouvrage, en sorte que c'eiît été grossir inutileuwnt les volumes que de reproduire ces doclllnens dans la présente publication. On trou- vera donc, spécialement au tonH~ l, plae(~s entre ( ) les passag'es dans lesquels Gautier renvoie aux pi(~ec's justificatives. Quelques corrections de dates et de nOlns sont, (l'autre part, illdiqw"es elltl'(~ L

Les arg'uIIlens placès par l'auteur ('Il tN,(' de chaquf' 1 ivre seront avantageusernent rernplaeés par une table analytique et une table des noms qui trouveront place ù la fin de l'ouvrage.

Il n'a pas été possible de reproduire les titres Inarginaux, assez nornbreux el. l,tendus, qui se trouvent dans Je lnanuscrit original; les éditeurs leur ont suhstitul~ des titres courans qui faciliteront les recherches.

On n'a pas jugé enfin devoir conserver l'orthogTaphe et la ponctuation du manuscrit. L'importance de l'ouvrage est plus his- torique que littéraire et son archaïsrne apparent réside bien plus

(19)

DES ÉDITEr:nS.

dans la fortne que dans le fond. Il (~taif donc iuu1ilp d'('11 l'('wh'.' l'accès plus ardu. En revanche, les dOCUllH'IlS r(îl)J'oduits au COtll'S

du récit et dont Gautier ne donne en g'ènh'al qU'lIll l.('xl(' l't'totH·IH'., ont été publÎf~s d'apri~s les originaux; il en (\s1 tlIl certaill nmllhn>

d'inédits.

Les éditeurs tiennent à relnercÎer

l\L

Charl(·s Big'and qui, en leur prêtant, pour qu'elle servît à l'illlpression, la copi(· <1(' l'Ilis- toire de Gautier, que son p{~re,

1\'1.

Ri!j'aud-d(\ Consl ant, a vait. fait faire, leur a épargné les frais d'une nouvelle transcription. Le texte de cette copie a été collationné SUI' le lnanuscrit orig'inal.

Le portrait, dont une reproduction se troUV(î jointe au prl~s{,lIt

volume, appartient à M. Lucien Gautier. Il porte, au dos de la toile, Ja date d'avril

1723.

Gautier avait alors quarante-neuf ans et était secrétaire d'État depuis le nlois de janvier. Ce tableau est, au dire des connaisseurs, l'une des meilleures n~uvres du Iwintre Robert Gardelle. L'artiste

s'y

est montr{~ dig'ne de son lnaître Largillif~re et avec ce don d'exprÎlner la vic qui lui (Stail proprp, il a su nous tranSlneUre le reg'ard droit et ferrrlc, la physionoIllie intellig'cnte et syrrlpathique de l'historien de GenèVfl.

(20)
(21)

L'ŒUVRE HISTORIQUE

DE

JEAN -ANTOINE GAUTIER

1

Jean-Antoine Gautier naquit à Genève le 2(i septernbre 1 ()74 ; il appartenait

à

une falnille originaire du pays de Gex, qui avait acquis la bourgeoisie de Genève en

1508.

Son père, Pierre Gautier, né en

1641,

joua un rôle politique important: nOIllnH~ auditeur CIl

1675,

conseiller d'État en

168

l, secrétaire d'État en

I6S4,

il exerça cette dernière charg'e pendant treize ans (1

(i84-

{(i95 , 1698-

17°0).

Depuis

1697,

il fut quatre fois syndic, trois fois premier syndie, et il fut, à plusieurs reprises, chargé de Illissions diplomatiques.

De son union avec Madeleine Gallatin, il eut plusieurs filles et trois fils dont l'aîné seul, Jean-Antoine, arriva à l'âge d'homme.

Jean-Antoine fit ses études au collège et à l'acadérnie de Genève; en mai

1692,

il soutint publiquement une th(~sc latine

1 Alfred Gautier a écrit une Notice sur la vie et les écrits de Jean-Antoine Gautier, Genève, 1868~ in-8 de 92 p., avec portrait. On trouvera dans les pages qui suiv~nt, sur J.-A. Gautier historien, des détails qui ne pouvaient trouver leur place dans cette Notice, conçue sur un plan plus général.

II

(22)

XVIII L' ŒUVRE HISTORIQUE

sur la lUlnière, qui est dédiée aux nlagistrats de Genève. En juin de la mt~nlC année, il se rendit à B}î}e pour y étudier le droit, et il y soutint, le 10 mars 1693, des thèses philosophiques dédiées aux pasteurs et aux professeurs de l'Église et de l'acadérrlie de sa ville natale. Il revint à Genève dans l'intention de concourir pour la chaire de philosophie qui se trouvait vacante par la Inort de Daniel Puerari. Le concours commença en juin 1693, puis il fut ajourné à cause de « la nlisère du temps 1. »

En juillet 1 693, J .-A. Gautier accolnpagna son père dans une lnission à Chmnbéry ; c'était son début dans les affaires puhliques.

Il avait été él(\vé, comme la plupart des jeunes gens d'alors, dans l'idée que tout son temps appartenait à la République et qu'il ne devait acquérir du savoir que pour la servir dig'nement, fût-ce comIne professeur, comme magistrat, ou plus tard comme historien.

Le 23 septembre, J .-A. Gautier adresse une reqtH~te au Con- seil, dans laquelle « il expose qu'ayant ci-devant COI'Iunencé de dis- puter la chaire vacante de philosophie avec les autres prétendans, et le Conseil ayant trouvé à propos de renvoyer la suite des dis- putes d'une année pour le IHoins, il a fOrIné le dessein, pour se rendre toujours plus digne d'un poste si considérable, d'aller demeurer quelque temps

à

Paris et en Hollande, priant le Conseil de lui en octroyer la permission i . » Il partit pour Paris le 25 sep- tenlbre :1. Pierre Gautier écrivant à Jean-Alphonse Turrettini, qui se trouvait alors dans cette ville, lui reconlmande son fils: « C'est:

un jeune homrne, dit-il, qui paraît d'avoir de bonnes inclinations

1 R. C., vol. 193, p. 2U;, 2:~9 et 2~O (~, 29 et 30 août 1693). - Hegistre de la Compagnie des pasteurs, H juin-8 srp-

temhre 1(j93.

2 R. C .. vol. i93, p. 267-2()8.

3 Journal ms. df\ Pierre Gautier, pro- priété de M.le professeur Lucien Gautier.

(23)

DE JEA~-A~TOI~E ('AI~TIEH.. XIX

et qui s'est proposé de faire des prog'r('s

et. (l'aeqlH~I'ir

des eOllnais- sances qui le distinguent un peu dans la profession

il

Jaqu(\lle il s'est dévoué [c'est-à-dire celle de professt'ur dt' philosopltie], e1 j'ai cru que le séjour de quelques IllOis à Paris y pouvait heau- coup contribuer.»

Apr(~s

le retour

à

Gen('ve de TnrI'f'Uiui

(d(~­

cembre

1 6~)3),

J .-A. Gautier lui écrivit

à

plusieurs reprises pour le tenir au courant de .

«

ce qui se fait de nouveau

ù

Paris dans la République des lettres

1. » Il revint lui-n}('\nH' il Gen(~ve

à la tin d'août 1694, sans avoir été en Hollande.

Le concours pour la chaire de philosophie se rouvrit en avril 1695 et, après de nombreux incidens, Gautier fut nonlIné professeur le

1 1

septembre 1696

li.

Son enseignement contribua grandmnent, avec celui de Chouet, son prédécesseur,

à

suhstituer la

rnl,thod(~

cartésienne

à

la méthode scolastique

3 • »

En

1

698, J .-A. Gautier épousa Olympe Bonnet. Bientôt la carrière politique s'ouvrit devant lui, qu'il 111Cna de front avec eelle de professeur: en avril

170 l,

il acconlpagna, connne secrétaire,

SOIl pt~re

et l'ancien syndic J .-J. Pictet, députés

à

Lyon pour cOlnpli- menter les ducs de Bourgogne et de Berry alors en passage dans cette ville; en 1704, il fut nomnlé membre du Conseil des Deux- Cents; en novembre

1707,

il se rendit

à

Neucluîtel avec son père auprès du conlte de Metternich, aInbassadeur plénipotentiaire du roi de Prusse; en

1710,

il entra au Conseil des Soixante.

A l'Académie,

il

exerça les fonctions de recteur de

1

7

1

7 à

17 2 1.

En

172 l,

Pierre Gautier, son père, qui avait quatre-vingts ans accomplis, exerçait pour la septièrne fois la charge de syndic;

J. M. Eugène de Budé uous a obli- geamment communiqué trois de ces lettres, ainsi que celle de Pierre Gautier~ que nous venons de citer et qui est datée du 7 no- vembre 1693.

2 R. C., vol. 196, p. 337·3:18 (12 sep- tembre 1696). - Registre de la Compagnie des pasteurs, séance du 11 septembre 1696.

3 A. Gautier, Notice, p. 3;').

(24)

xx L' ŒUVRE HISTORIQUE

à la fête des ProIllotions, le père premier syndic et le fils recteur marchèrent à côté l'un de l'autre, de la Maison de ville jusqu'au temple de Saint- Pierre et au retour, « ce qui n'a janlais eu d'exem- ple et n'en aura peut-être aucun 1. »

Pierre Gautier s'étant retiré des affaires en 1

723,

son fils Jean-Antoine fut nomme conseiller d'État à sa place, et secrétaire d'État; il renonça alors à la chaire de philosophie. Il fut confirme dans ses fonctions de secretaire d'État en

1726

et en

1729;

cette année il tint encore la plulue

à

la séance du Conseil du

25

avril!.

Atteint d'une fièvre continue, puis d'un transport au cerveau, il mourut le 2 luai

à

l'âg'e de

54

ans. On peut attribuer à ses travaux excessifs cette fin prématuree.

Il faut, pour apprécier à leur juste valeur les travaux histo- riques de Gautier, savoir de quelles ressources il pouvait disposer.

Il énumère dans la Préface de son Histoire 3 les méllloires ou les écrits divers auxquels il a eu recours: Froment, Bonivard, Roset, Savion,

le Citadin,

les Annales Iuanuscrites, Spon, Leti, les ma- nuscrits de Godefroy, et encore ceux-ci ne lui furent-ils accessibles qu'après que les .A.rchives lui furent ouvertes.

D'une part ces travaux, dus

à

l'initiative pl'lvee, n'étaient ni assez complets ni assez précis pour satisfaire aux exigences du gouvernement; d'autre part, les Archives n'étaient pas eonsidérées alors comme devant servir aux recherches des particuliers; trop grands étaient les dangers de divulgation! El1es ne devaient être ouvertes qu'aux magistrats. Mais encon' fallait-il qu'elles fussent dans un '~tat qui en pernlÎt l'acci~s et la consultation; or,

1 Journal ms. de Pierre Gautier.

2 R. C., vol. 228, p. t:18-1:39.

8 Ci-après, p. 4, el suiv.

(25)

DE JEA~-ANTOINE GAliTJEH. XXI

ce n'était pas le cas jusqu'au lllilien du

XVIIe

sih'le. ~\ eel.te t'·po- que, en 1 ()o6, «( l\'lichel de NOl'lnandie,f1~tienne Le Clerc et C.ahrid Butini s'offrent de recueillir ct extraire des livres

du

Conseil ce (lui concerne les affaires (lue la Seigneurie pent avoir cn France, Savoie, Suisse et dans la ville et terres, pour cn dOllner counais- sance au Conseil, aux occasions 1.» Le Conseil êlec('pla leur offre ct ils firent, pour les années d)3G à Ili5g, un indice alphabétique des Inati(~res contenues dans les reg'istrcs ~. Cet indice, di vis(~ en séries d'années, était d'une cOllsultation très illCOllllllode; IH'~(Hl­

moins un premier pas était fait.

Vingt ans plus tard, ce travail fut repris sur Ull plan plus larg'e et plus scientifique par Jean-Robert Chouet.

Chouet était un esprit vaste et reuwrquablellleIlt eultiv(~; il avait fait ses études à Genève puis en France. j\ SaUlllur, où il avait professé, à Genève, où il fut appelé en 1 {H)9 à la chaire de phi- losophie, il fit prévaloir le cartésianisrne. Il entra au Conseil des Deux-Cents en 1677, au Petit Conseil en 1686, iJ fut à plusieurs reprises secrétaire d'État, syndic et prClllier syndic.

L'histoire de Genève l'attirait: « Tous les peuples, dit-il, pour peu raisonnables qu'ils soient, doi vent souhaiter de connaître J'his- toire de leur pays; rnais il y en a peut-être peu qui soient dans une plus gTande oblig'ation de se procurer cette connaissance que celui de Genève ... Il est. .. de l'intérêt de tous les citoyens et bour- geois qui ont un véritable zèle pour leur liberté et un sincère arnour pour leur patrie, de s'instruire parfaitement de leur histoire ct de se mettre par là en état non seulement de soutenir leurs droits contre

! R. C., vo1. 166, p. 13 (16 janvier 166(»).

2 Archives de Genève, Manuscrits historiques, no 52. - Ce volume fut rap-

porté au Conseil et déposé aux Archives le 1er jan vier 1709 par le conseiller Daniel Le Clerc, fils d'Étienne, R, C., vol. 208, p. 696.

(26)

XXII L'ŒUVRE HISTORIQUE

tous ceux qui voudraient les attaquer, mais encore de désabuser les étrangers qui pourraient avoir quelques préjugés contre leur indé- pendance et leur souveraineté. Mais si cette connaissance est néces- saire

à

tout bon citoyen, il faut avouer qu'elle l'est incûmpara- blelnent plus à ceux qui ont part au g'ouvernernent de l'État et à qui le peuple confie la conduite de ses affaires

1 • »

Chouet est l'au- teur de plusieurs travaux historiques relatifs à Genève, la plupart restés manuscrits. A peine nOlnmé conseiller d'État,

il résolut de

s'attacher, ( avec une application particulière,

» à

l'étude de l'his- toire de Genève.

«

J'avais à la vérité, dit-il, lu la plupart des mémoires et rnanuscrits et imprilnés où l'on a de coutume de la puiser, mais avec peu de satisfaction ... J'ai toujours craint de n'y pas trouver la vérité dans toute sa pureté. Je crus donc ... que je devais aller la chercher dans la source, ,fouiller dans nos Archives et consulter les registres publics'.

»

Pour mettre ce plan à exécution, Chouet devait trouver un grand secours dans la charge de secrétaire d'État qu'il revêtit pour la prelnière fois en

1689'

Il conçut d'abord le projet de refaire l'indice de Le Clerc et de NOflnandie :

«

Il me sembla, dit-il, que je ne devais pas les imiter dans leur brièveté ct dans leur ordre alphabétique, et qu'il était

à

propos ... ' de m'étendre un peu plus particulièrement sur les affaires publiques et de disposer les matières selon l'ordre des telnps et comme elles sont rapportées dans les registres mêmes.» Puis il résolut de com- prendre dans ce travail les plus anciens registres, soit ceux du XVe siècle; ruais ces registres étaient écrits

«

en un certain latin extraordinairement barbare, avec des caractères fort différens de

1 Avertissement de Chouet en tête des de Genève, Manuscrits historiques, nO ~8,

Extraits des registres du Conseil, Archives vol. l, p. 1 et n.

2 Ibidem, p. Il-Ill.

(27)

DE JEAN-ANTOINE (iA UTIEH. XXIH

ceux qui sont aujourd'hui cn usa~.re, et Il' uOlnlu'(' d~s volumes ("tait grand 1. » Dans son eInbarras, il cherchait qlwlqu'Ull pOUl' faiJ'e el' travail, lorsque l'un de ses arnis, .laques Flournois, pasteur

il.J

ussy, lui offrit de s'en charger: « Je ne pouvais rencontrer qui que Cl'

soit, dit-il, qui fût. .. plus propre pour une entreprise dt' ('ctte ua- ture. » Flournois fît les extraits des registres de 1 40H à 1 [):~H; il Y adjoig'nit de nombreuses rcnlarques 2.

A

partir dt· la H{~fol'nw,

il ne refit pas le travail de Le Clerc et de Norulawlie, iJ se borna à remettre dans l'ordre chronologique les extraits rt~dig't"s par ces deux conseillers pour les années 1 535 Ù 1 G5U' Chouet se rendit.

bien compte de l'insuffisance de cette seconde partie, ear, dalls son Avel'tissernent, il élIlet le vœu (lue quelqu'un fasse, pour cette période, un travail analogue à celui que Flournois avait fait pOUl' les tenlps antérieurs à la Réf'orrne. Enfin Chouet rt'~digea lui-nu":me, dans un troisième volume, les extraits des registres de 1 (,ôo Ù 1 (}70,

et il fit précéder les trois volulnes d'un AvertisselllCut datl~ du

15

avril

16903.

DésonDais les reg'istres étaient accessibles aux lllagistrats et Chouet semble espérer que les citoyens ou tout au rnoins les historiens pourront en faire leur profit.

Ce n'était là qu'un prernier travail, il fallait encore fouil1pI'

« dans nos Archives »; mais celles-ci n'étaient pas classées.

En 1 ô99, très probablement grâce à J'initiative de Chouet aJon;

syndic, le Conseil chargea trois de ses HlCrnbres « de travaiJJer' à IDettre les ~-\rchives dans un rneilleur ordre qu'ellcs n'étaient aupa-

1 Manusctits historiques, no .\8, vol. l, p. III-IV.

2 La Société d'histoire et d'archéolo- gie de Genève (Manuscrits, nO 26) possède un manuscrit des extraits et des remar-

ques de Flournois, entièrement écrit de sa main. - Flournois mourut en 169:J.

3 Toutefois les trois volumes ne furent présen tés au Conseil que le 20 septembre

·170.\, R. C., vol. 20.\, p. 449.

(28)

XXIV L' ŒUVRE HISTORIQUE

ravant

1. » J .-J.

Pictet, premier syndic, Ami Le Fort, lieutenant, et Chouet travaillèrent durant les années

1699

à

170 1 «

à mettre les titres et droits de la Seigneurie en bon ordre.

»

Ils en firent un inventaire en double et, le

1 1

février

1 702,

le Conseil étant des- cendu dans la Petite Grotte J, adrrlira

« le bel ordre dans lequel

sont à présent tous nos titres et droits

»

et constata

«

qu'il n'y aurait point de difficultés à l'a venir pour trouver les titres dont on aura besoin, toutes les étiquettes, écrites de la main dud. sei- gneur Le Fort, donnant d'abord une idée de ce qui est contenu dans les anciens titres les plus difficiles

à

déchiffrer.

»

La commission des Archives poursuivit son travail de classe- ment durant les années suivantes; en

1

708, Chouet élaborait un

«

règlement pour les gardes des Archives

»

et ceux-ci prêtaient serment le 25 janvier

1

7

0

9

3.

Voilà donc les registres du Conseil classés et faciles à consulter, grâce aux extraits, et les Archi ves luises en bon ordre; l'iluportance de ces travaux est reconnue, la nécessité d'une histoire de Genève démontrée, pour les lnagistrats du moins, car

il

n'est pas encore question de livrer une histoire documentée au public. Le vœu a été émis à plusieurs reprises dans le Cùnseil

«

qu'il se trouvât quel- qu'un qui voulût bien entreprendre un travail de cette nature.

»

La santé et les occupations de Chouet ne lui permettent pas de s'y

l Préface, ci-après, p. li. - Nous n'avons pas trouvé dans le registre du Conseil de l'année t699 la mention cie ce travail entrepris aux Archives, mais il y est fait allusion au cours des séances du Conseil du H février et du 6 mars f 702, R. C., vol. 202, p. i03-i04 et i32.

2 On nommait il Petite Grotte » et

il Grande Grotte » deux salles situées dans la tour de l'Hôtel de ville et qui servent encore à des dép6ts d' archi ves.

SR. C., vol. 202, p. i56; vol. 208, p. :1:J2, 686-690; vol. 209, p. :lH (22 mars i 702, 2H mai, 29 décembre i 708 et 25 jan- vier i 709.) - De l'ancienne et nouvelle po- lice de Genève, par François de Bonni vard, prieur de St-Victor, copiée par J .-A. Gau- tier, Archives de Genève, Manusc'rits his- toriques, no 14-3, Avertissement du copiste, premier paragraphe.

(29)

DE JE.\~-AYrOI2'iE tiAl'TIEH. xx\' consacrer. lVlais s'il n'écrit pas lui-HIèBle cette fPuvre, il trouvera celui qui, en l'écrivant, cOlnhlel'a ses V(PlIX ; il poussera .J .-A. Gau- tier, son parent et conllue lui un adepte de

la

llléthode eart."- sienne, à élever l'édifice aux fondations duquel il a tra vaillt\ el. il le soutiendra de son influence et de son el'(~dit 1.

Gautier COIUluença à écrire SOIl lIistoire en mars J 708 ('IlVI-

l'on'. COlnnlc Chouet, « d'abord il ne travailla (PH' SHI' les ('(~l'its el sur les Illémoires qui sont entre les mains de tout Je Illonde, et il conduisit, avec ces secours, son Histoire jusqu'au eOJHJllefl-

cement du

XVc

siëcle du christiallis1ne:l. »

11

n.'·dig·ea ainsi

le

livre

1

et le livre II jusqu'à l'ann(Se 13884

Mais il ne tarda pas, Juiaussi, à s'apercevoir qu'il Il(' pourrait

« rien faire d'exact aussi longtelups que les Archives publiques nc

t J .-IL Chouet et J. -A. Gautier étaient cousins issus de germains: en ef1'et, des deux sœurs Sara et Élisabeth Voisine, Ïune était grand'mère de J.-A. Gautier, l'autre était grand' mère de Suzanne Rigot, qui, en t698, épousa en secondes noces J.-R.

Chouet. - Si l'on rapproche deux passa- ges de la préface de Gautier (ci-après, p. 7 et H)', où il est fait allusion à Chouet, il paraît évident que celui-ci en- couragea Gautier. Le nom de Chouet figure à plusieurs reprises dans les marges des brouillons de l'Histoire. Enfin la requête que Gautier adressa au Conseil pour le maintien de Chouet dans la commission chargée d'examiner son Histoi re (ci -après, p. XXIX) prouve qu'il considérait ce der- nier comme le protecteur de son entre- prise.

li Journal ms. de Pierre Gautier:

« Mon fils, après avoir pendant cinq ans et demi travaillé à l'histoire de cette ville dès les commencemens, l'a présenté au Petit Conseil en septembre de la présente année {H3.» Jean-Antoine Gautier lui-

même, en terlllinant la premiôre partie dc son travail (Iiv. XVI) qu'il ofrrait au Conseil en {71a, relllcreie Dieu de l'assis- tance qu'il lui a « aecordée pendant tout le cours d'un si long et si pénihle travail qui m'a occupé, dit-il, pendant cinq années en- tières. ))

8 Ci-après, p. H. - Il a consulté de plus les extraits de Flournois; il ne cite dans son premier brouillon ni les Annales manuscrites ni les papiers de Godefroy qui se trouvaient aux Archives. Dans ce brouillon, les Annales manuscrites sont

mentionuées pour la première fois en HH8, dans le second hrouillon elles figu- rent avant cette époque.

4 C'est-a-dire le livre 1 qui, dans le premier brouillon, s'étendait jusqu'à l'an- née t:J88, tandis que dans la rédae!ioll définitive il s'arrête en t~H;;. C'est à l'an- née t4-00 que nous trouvons dans ce brouil- lon (vol. l, p. Hi) la première mention positive d'uu acte des Archives vu par Gautier.

(30)

XXVI L' ŒUVRE HISTORIQUE

lui seraient pas ouvertes.

»

C'est ici que le véritable historien se révde; il ne veut pas répéter, sans le contrôler, ce que les autres ont dit avant lui, il ne veut rien avancer qui ne soit appuyé sur quelque fondeInent,

«

ce qui doit être, dit-il, le but de tout histo- rien qui se pique de bonne foi

1 • »

Il s'adressa aux gardes des Archives, du bon vouloir desquels il était assuré par la présence panni eux de Chouet; ceux-ci rap- portèrent au Conseil, le 26 rnars 1709, (( que M. le professeur Gau- tier leur avait dit que travaillant à faire l'histoire de cet État,

il

souhaitait de voir quelques actes qui sont dans la Petite Grotte, et en avoir des copies, que, quand son ouvrag'e serait fait,

il ne pré-

tendait pas le faire ÎluprÎlner sans ordre du Conseil ou le rendre

public; qu'il reinettrait par serInent et l'orig'inal et tous les brouil- lons entre lnains du Conseil, - sans les cOlnmuniquer à per- sonne, - qui en disposerait COlIlme il trouverait à propos, ou en le corrigeant ou

eI~

le supprÏInant et l'enfenuant dans une garde- robe. De ce opiné, en l'absence des parens dud.

Sr

Gautier, a été dit que cette affaire étant asséz irnportante, elle demandait quelque réflexion, qu'ainsi on en délibérerait quelque autre jour.

»

Une seuwine après, le Conseil pennet aux g'ardes des Archives de COITl- muniquer à Gautier les titres dont il a besoin, par copies, et cela aux conditions contenues dans le rapport du 26 luars

! •

Dès qu'il eut accès aux .Archives, Gautier ne semble pas avoir repris en sous-œUVI'e ses livres 1 et II a, luais il COlllposa la fin du livre II et les livres

III à

V. Il terrninait le 7 septelnbre

1 70~)

, le livre V qui va jusqu'à la fin de l'année 1537'

1 Ci-après, p, i l et 73.

2 R. C., vol. 209, p. H4 et 1O:3-i01 (26 mars et 2 avril).

1 Voy. ci-après, p. XXX-XXXI.

4 Dans le premier brouillon, à la fin du livre V, se trouve cette Ilote: « Pait et fini à Genève ce septembre i 709. »

(31)

DE JEA~-ANTOINE GAl :TfEH. XXVIJ

Pour ces prellliers livres, Gautit'I' a delHalld(~ cOIlllHunieation d'actes seuleluellt et non des reg'istres du Conseil, les extraits tl'i's cOlnplets de Flournois le dispensaient

de

recourir aux originaux.

Arrivé à l'époque de la n.éfornlC, le travail de Flournois devellant insuffisant, COInrne nous l'avons vu, il sent l'absolue nécessit('~

de

'consulter les registres eux-n1êrues. Le

Il,

noveulbre, «

1\1.

le pre- nlÏer syndic [Pierre Gautier] a repr(~sent(~ [au Couseil] (l'le Je SI' professeur Gautier, en suite des C0111111UnicatioIls que le (:onseil avait bien voulu agréer que les seigneurs g'ardes ct conservateurs des Archives fissent à sondit fils, avait travailU~ à l'histoire

de

cet État et était parvenu jusqu'au ternps

de

]a HJ~forrllation, rHais qu'il ne pouvait continuer sans avoir comrnullicatÏon des re~'istr('s

depuis la Réformation jusqu'au traité de Saint-Julien

[1 603J

où il se proposait de finir son ouvrage, qu'ainsi il priait le Conseil de vou- loir bien faire comilluniquer aud. Sr professeur son fils les reg'istres en question, qui dès à présent était prêt de reIllettre à (lui il plairait au Conseil de COlnmettre pour cet effet l'ouvrage qu'il ,avait déjà fait, pour l'examiner; dont opiné, a été dit qu'on perTnet auxd. seigneurs gardes et conservateurs des Archives de C0111111U- niquer aud. Sr Gautier les registres qu'il denlande depuis la Réformation jusqu'au traité de Saint-Julien, leur Inandant de voir et examiner ce qui a été fait jusqu'ici par ledit Sr professeur 1. »

Ayant obtenu communication des registres, Gautier entre- prend de refaire le travail de Le Clerc et de Normandie

et

celui de Flournois, mettant ainsi à exécution le vœu de Chouet, et il rédige, pour les années

1538

à

1608,

des extraits, très circonstanciés, des registres. Ces extraits remplissent 2042 pages in-12 et sont écrits d'une écriture si fine et si serrée que lorsqu'on les recopie pour Je

1 R. C., vol. 209, p. 383.

(32)

XXVIII L' ŒUVnE HISTOnIQUE

Conseil, ils forment sept volulnes in-folio de 500 à 700 pag'es chacun. Ce travail ne l'arrête pas dans la rédaction de son lIistoire, qu'il reprend le 27 novembre 170

9

1

Le 14 février 1710, il adresse au Conseil une nouvelle requête

« tendant à avoir cOlnmunication des lettres écrites par la Seigneurie ct à la Seig'neurie, COnlITle encore de quelques procès criminels,' qu'il estÏIne lui être nécessaires. » Le Conseil décide de « surseoir lad. comnlunication jusques

à

ce que les seig'neurs gardes des Archives et les seigneurs Mestrezat, syndic, et de NOrInandie, ancien syndic, aient vu 1'0uvrag'e et travail dud. spectable Gautier jusques ici fait, soit séparément soit conjointenlent conuue ils le trouveront à propos, y aient fait leurs notes et remarques, pour en rapporter l'état au Conseil 2. »

La création de cette commission est due, assurérIlent, à des conseillers qui faisaient opposition

à }'

entreprise de Gautier ou qui, du ITloins, la trouvaient dangereuse et craig'naient la divulgation des secrets d'État. Les cOlIllnissaires Ile firent leur rapport que le 3 filai et conclurent « qu'ils étaient obligés de dire que led.

noble Gautier avait pris beauco up de peine et était dig'ne de louange, qu'ils croyaient (1 ue SOIl travail serait utile, qu'au fond, connue le Conseil serait toujours le Inaître de cet ouvrage et de retrancher ce qu'il croirait ne devoir pas voir le jour, ils ne voyaient aucune difficulté de donner aud. noble Gautier tous les secours par lui de- lnandés et de l'exhorter à continuer, surtout puisqu'il leur avait réitéré <lu'il rapporterait en main du Conseil non sculeulCut tout l'ouvrage, rIlais aussi tous les IuérIloires et Ilotes qu'il aura pris, et s'engag'era à cela par serIneut. A été dit que lesd. seigneurs pour-

1 Dans le premier brouillon 011 lit eu tête du livre VI cette note: «Recommencé le 27 novembre i 709. »

2

n,

C., vol. 209, p. 65 ~t 67 (14, et.

15 février 17iO).

(33)

DE JEAN-ANTOI~E GACTIEH. XXIX

l'ont lui donner les

pit~ces

par lui dcnlandèps et recevoir

Cf' St'rnwllt

et l'exhorter de veiller sur les eopistf's qu'il pourrait elnployer, pour qu'ils ne prennent des copies ou extraits des pit'ces qu'ils copieront

1 • »

Le

1 1

juin

1

7

1 2,

Gautier, qui tCrIninait avec h' livre X 1(, récit des événemens de l'année

I5(i4,

présente au prCInier syndic ((une parcelle des frais qu'il a faits jusqu'ici pour J'Hisloire

df'

Genève,

à

laquelle il avait travaillé par la perIllission du Conseil; )) cette parcel1e s'élevait

à

la somIne de 1796 florins

(i

sols. Lp Conseil, nanti par le syndic, décida, -le parti de l'opposition ou du llloins de la prudence l'emportant, -

«

qu'il y a lieu de suspendre et de renvoyer led. spectable Gautier par devant les seigneurs précé- dens conlmis pour l'examen de son ouvrage, entre les Illains des- quels il rapportera tout ce qu'il a fait, pour être par eux

examinl~,

et sur leur rapport céans, être pourvu tant sur la continuation dud. ouvrage que sur le renlboursenlent des frais faits jusqu'ici par led. noble Gautier!.»

La continuation de }' ouvrag'e depuis

15(,5

est donc renlÏse en question. Dans la commission qui doit prendre une décision

à

cet égard, il s'est produit des changemens : le syndic de

Norlnandj(~

est mort et Jean-Robert Chouet est récusé comme parent de Gautier

3

Ils sont remplacés par les anciens syndics Buisson et Lullin. Aussitôt, Gal1tier adresse une requête au Conseil

«

aux fins que M. l'ancien premier syndic Chouet soit renlis dans la commission

4. »

On peut voir dans ce fait une preuve de

l'jIlt(~rêt

que ce magistrat portait à l'œuvre de Gautier. Chouet rentra dans la commission qui ne tarda pas

à

faire son rapport et le Conseil,

1 R. C., vol. 209, p. i29.

• IL C., vol. 2H, p. 27i et 272.

8 Voy., ci-dessus, p. xxv, n. 1,

" R. C., vol. 2H, p. 273 et 277 (-13 et 15Juin 1712.)

(34)

xxx

L' ŒUVRE HISTORIQUE

après que Chouet se fut retiré, délibéra sur le premier point:

«

s'il convient que led. spectable Gautier continue son ouvrage ... a été dit que lesd. seig'neurs commis n'ayant pas eu le temps d'examiner tous les extraits des registres et les volumes de l'Histoire dud.

spectable Gautier, on ne pouvait pas, quant

à

présent, approuver ni désapprouver son ouvrage, que néanmoins il pourra le conti- nuer sous cette réserve expresse que le tout sera rapporté et exa- miné, et qu'à l'avenir, il ne fera mettre au net nuls extraits des reg'istres ni volumes de lad. Histoire qu'ils n'aient été préalablement exalninés et approuvés par lad. commission.

» En second lieu, il

est décidé de rembourser

à

Gautier

1

796 florins 6 sols pour ses

«

frais faits jusques ici pour faire copier les divers ouvrages qu'il a faits sur les registres du Conseille

»

Le 3 juillet 17122, Gautier, rassuré sur les intentions du Conseil, commençait avec le livre XI le récit de l'année

1

565, et un an après, jour pour jour,

il

finissait le livre XVI

à

l'année

J

608, ayant quelque peu dépassé l'époque qu'il s'était fixée lui- même a, et il terminait par ces mots:

«

Fait et fini le 3

e

juillet 1713,

à

7 heures du matin ... Laus Oeo. Amen

4. »

A une époque que nous ne pouvons déterminer, une copie des six prerniers livres avait été faite, en trois volumes; des marges y avaient été ménagées dans lesquelles furent intercalés,

à

leur place, des corrections et des extraits de pièces d'archives parve- nues

à

la connaissance de l'auteur après la composition de ces livres. Ces corrections et additions) très nombreuses dans les deux

1 R. C., vol. 2H, p. 28t-283 (tB et 20 juin t 7i2). - Archives (le Genève, Livre des mandats de la Chambre des comptes, vol. 29, t 701,-1 722, fo t39 vo.

t Dans le premier brouillon, en tête du livre XI, on lit cette note: «Commencé le :l juillet 1712. )1

li Le 16 novembre t 709, Pierre Gau- tier dit au Conseil que son fils «se pro- pose de terminer son ouvrage au traité de Saint·Julien » ; J.-A. Gautier, dans sa Pré- face (voy. ci-après, p. f4), dit que c'est J'époque qui lui a été fixée par le Conseil.

4 Note tirée du premier brouillon.

(35)

DE JEA~-A~TOI~E GAl'TIEH.. XXXI

prerniers livres, durant la rédaction desquels

l'autelll'

n'avait pas eu, au moinsjusqu'à la fin du XIVe

si(~cle,

libre aceès aux ArThin-s, deviennent de plus en plus rares dans les suivans. Dans 1(' livre

Il

se trouvent, rapportées en marge, deux COITt:'c,fÎons l1H'ntionnaut des faits qui se sont passés en février

et

en ;lotit

171 Ji.

De

ce

second brouillon des livres 1 à VI et du brouil1on des li

\TCS

V

Il

à XVI! il fut fait, en partie par Gautier lui-luênlC, une copie qu'il appelle

«

l'original

3 »).

Comme les deux corrections ei-dessus

nWIl-

tionnées se trouvent intercalées dans le texte

nH~me

de

« l'()J·j~·i­

nal )), on peut en conclure que celui-ci a

ét(~

ècrit

post.~rjeur(,IJwnt

à

août

171 1.

Il servit de base

à

une autre copie, fait.e pour 1(- Conseil,

«

l'exernplaire officiel

»

qui coulJH'cnd aussi les extraits de registres.

Enfin, le 5 septembre

1713, .L-A ..

Gautier,

«

ayant obtenu l'entrée, a présenté au Conseil quinze volumes in-folio,

reli(~s

en veau, dans sept desquels sont des extraits des registres

d(~s

l'aIl 1538 jusqu'en l'an 1608 et dans les huit autres l'histoire de cette ville dès son origine jusqu'en lad.

an~ée

1608, en seize livres, dans lesquels quinze voIurnes il a laissé des feuillets blancs

à

la fin de chacun pour y faire les indices auxquels il se propose de tra- vailler au plus tôt, et a supplié le Conseil de prendre en bonne part cet ouvrage qu'il n'a entrepris que par sa perrnission et pour Inar- quel' au Public et au Conseil son zèle et son attacheInent, qu'il espère qu'il sera trouvé utile et instructif pour ceux qui sont

appel(~s

au gouvernernent de l'État, et a fini par prier

tr(~S

humblement le Conseil qu'on fît lecture de la dédicace qu'il lui en a faite et de la

l Voy. ci-après, p. 346 et aa9.

2 Les livres VII à XVI forment les volumes II et III du premier brouillon.

3 Dans l'Exemplaire officiel (vol. l, p. 125, 304, 305~ 40(l, etc.), il se trouve

plusieurs références à des numéros de pages de « l'original )l ; ces numéros coïn- cident avec ceux des pages du manuscrit de la Bibliothèque publique.

(36)

XXXII L' ŒUV HE HISTORIQUE

préface qui sont à la tête de l'ouvrage; lesquelles ayant été lues, M. le Premier Syndic [Pierre Gautier] a joint ses prières à celles de M. son fils, afin que son ouvrage soit accepté favorablement par le Conseil. Après quoi, lesd. nobles Gautier et leurs parens ayant donné liberté ...

»

et après une courte discussion, (( l'avis enfin a été que M. le syndic Lullin prononcera aud. spectable Gautier que le Conseil accepte et prend en bonne part son ouvrage qui sera mis dans nos Archives, qu'on lui sait bon gré de son travail et de ses offres de l'achever [c'est-à-dire de faire les indices], qu'on est persuadé, sur l'idée g'énérale que les seigneurs comrnis ont pu en donner, qu'il sera bon, utile et instructif, qu'ainsi on l'en remercie et l'assure que le Conseil lui en témoignera dans la suite sa recon- naissance, et qu'on lui ajoute que, suivant les précédentes délibéra- tions, il doit rapporter, et même par serment, toutes ses minutes, tous extraits, luérrloircs ct papiers qu'il peut avoir rière lui, concernant cet ou \Tag'e et le Public, pour

(~tre

mis en même temps dans nosd. archives, et au surplus qu'il donnera la note des frais qu'il a déjà déboursés à ce sujet

1. »

Le

2

décembre suivant, Gautier rapporte au Conseil l'exem- plaire officiel de son Histoire, Illuni d'indices

à

la fin de chaque volume et d'un indice général pour tout l'ouvrage;

il rapporte

encore,

«

comme il s'y était engagé, tous les brouillards et minutes ...

et tous les mémoires qui lui restaient

à

ce sujet.

»

Dans la

mt~IUe

séance, le Conseil commence

à

discuter la récolnpense qu'il con- vient d'accorder à Gautier et décide de lui delnander tout d'abord une note

«

des frais et du déboursé qu'il a faits

2. »

La note pré- sentée par Gautier s'élevant à

4000

florins,

il

est décidé, le 6 dé- cerrlbre, de la lui payer en dèduisant ce qu'il avait déjà reçu

1 R. C., vol. 2t2, p. 4:Ui·lj.3ô. ~ Ibidem, p. 577-579.

(37)

DE JEA~-A~TOINE (iAt "TIEH. XXXIII

COIlIllW aCOlllpte. Quant il la rt"C()mpell~e, « l'avis a t'·t(- de lui pro- noucer que quoi(IU'il n'ait pas été eharg't~ pal' ) •. Cons('il dt' fair.' l'Histoire ni les extraits dont il s'agit, (~t

(lU'il

s'y soit ell~·Hg·t'· pOUl' sa satisfaction et son instruction pa,tieulii'}'(', sans HtH'lIlH' nu'

dt'

rècornpense, et que d'ailleurs les seig'neurs COllllllis p01l1' ('xaulirwl' cet ouvrage n'aient pas encore eu le telnps de le faire d'uue mallih'e à pouvoir en rapporter leur sentinH'ut, que ('.(·})(~~lHlanl l'('spt"ranc(' que le Conseil a de son ut,ilité, jOl/z/e ail des.~ein

de lui dOTlTZf>I'

('TI

cette occasion des Tnarques de son ()sti"le et de sa

sati.~lactioTl

conform(j,nent

à

la délibération du 5 septembre dernier,

l'Ollt portt'·

à lui faire dès à présent une reconnaissance

de

4000 florins, out['(~

le remboursement de tous les frais faits à ce sujet, suivant la note qu'il en a donnée, .... ce qui ne lui sera prononeé que vendredi matin, auquel jour led. spectable Gautier rerneUra sadite Histoif(~,

ses extraits et toutes ses minutes, tous les mérnoires et pièces qui peuvent être entre ses mains à cette occasion .... 1»

Le passage souligné sernble avoir étè ajoutè sur le registre au cours de la discussion; le fait a son irnportance; sans ces lig'nes, en effet, l'expression de la reconnaissanec du Conseil pou- vait paraître un peu sèche. Telle fut probablement l'impression

de

quelques conseillers, car, le vendredi 8 décembre, ( M. le syndic Lullin, ayant prié les parens de spectablé

J

.-A. Gautier de donner liberté, a dit qu'il avait appris avec surprise qu'au préjudice de l'engagement où le Conseil s'(~tait ruis de garder le secret sur cette affaire, led. spectable Gautier avait su la résolu- tion de mercredi dernier et qu'on lui avait Iuème rapporté qu'il y avait sur le registre des circonstances qui lui faisaient déshonneur.»

Le Conseil décida de prononcer de suite à Gautier la r/~solution telle

1 R. C., vol. 2t2, p. 586-587 (6 dé(~f'mbre t 7t3).

ID

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