HAL Id: jpa-00237569
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00237569
Submitted on 1 Jan 1879
HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
obscurs
L. Mouton
To cite this version:
L. Mouton. Mesure de la longueur d’onde des rayons calorifiques obscurs. J. Phys. Theor. Appl.,
1879, 8 (1), pp.393-400. �10.1051/jphystap:018790080039300�. �jpa-00237569�
393
MESURE DE LA LONGUEUR D’ONDE DES RAYONS CALORIFIQUES
OBSCURS;
PAR M. L. MOUTON
(1).
PREMIÈRE PARTIE.
Le
procédé
quej’ai employé
est basé sur les considérations sui- vantes.Imaginons
deux nicolsplacés
à la suite l’un de l’autre etayant
leurs sectionsprincipales parallèles;
entre eux une lamecristalline,
de
quartz
parexemple,
tailléeparallèlement
àl’axe,
a sa sectionprincipale
à45°
de celles desnicols ;
faisons traverser cesystème
par un faisceau lumineux que nous concentrerons ensuite sur la fente d’un
spectroscope :
lespectre présentera
une série de bandes noiresparallèles
à lafente.
C’est la belle et célèbreexpérience
deMM. Fizeau et Foucault
(2).
Considérons lapartie
centrale d’unede ces bandes
noires,
et soit X lalongueur
d’onde àlaquelle
ellecorrespond.
La vibration de cettelongueur d’onde, n’ayant
pu tra-verser le second
nicol,
adû,
par le fait de lalame,
tourner d’unangle droit;
les deuxcomposantes
enlesquelles
la lame l’a décom-posée
ont doncpris,
l’une parrapport
àl’autre
une différence de marche d’un nombreimpair
dedemi-longueurs
d’onde(2/L
+I)03BB 2.
D’autre
part,
e étantl’épaisseur
de lalame,
n et ses deux indices parrapport
à lalongueur d’onde a,
cette difl’érence de marche enair est
e(n’2013n);
on a donc la relationSi les
nicols,
au lieu d’êtreparallèles,
sont àangle
droit ou,comme on
dit,
àl’extinction,
la relation est de la forme(1) voir le Mémoire complet (.Annales cle Chimie et de Ph)’sique, 5e série, t. X ’1 III , p.I45etsuiv.).
(t) Annales de Chinaie et de Physique, 3e série, t. XXVI et XXX.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018790080039300
également qui
unité
quand
on passe d’une bande à sa voisine du côté du rouge.Selon la
disposition
que nousadopterons,
la relation correspon- dante nous fournira le 03BB de chacune desbandes,
si nous savonsdéterminer
l’épaisseur
e de lalame,
ainsi que les indicesn’,
n et lenombre k relatifs à cette bande.
Je vais montrer dans cette
première
Partie commentj’ai
déter-miné e et k.
L’épaisseur
d’une lame collée sur verre nepeut guère
se mesurerau
sphéromètre, qui présente
en outre l’inconvénient de ne paspréciser
l’unité delongueur qui
se trouveemployée,.
Lepremier procédé optique
remonte à Biot(1 ).
On sait que Newton a
enregistré
les couleurs successives que l’onrencontre à mesure
qu’on s’éloigne
du centre noir des anneauxréfléchis normalement et noté les
épaisseurs correspondantes
dela lame
d’air ;
c’est cequ’on appelle
l’échellechromatique
de New-ton. Cela
posé,
la méthode de Biotpeut
s’énoncer ainsi : Entre deuxpolariseurs
àl’extinction,
dansl’appareil
deNorremberg
parexemple,
une lame mince cristalline donne une certaineteinte;
onobtiendra son
épaisseur
enmultipliant
par une constante propre à la substance de la lame la doubleépaisseur correspondant
à lamême teinte dans l’échelle de New ton. Cette constante est pour le
quartz,
parexemple, environ 1 109
.
On voit sans
peine
que ceprocédé
n’estqu’une approximation.
L’expression qui
définit la couleur en unpoint
d’une lame d’aird’épaisseur
d des anneaux réfléchis de Newtonest 03B5sin203C02d 03BB 03B1,
dans
laquelle a désigne
la fraction de lumière delongueur
d’ondesque contient la lumière
incidente,
et la somme devant être étendueà tout le
spectre;
d’autrepart,
lacouleur,
dans le cas de lapolari-
sation
chromatique parallèle
d’une lamecristalline,
est définie par 03B5 sin2e(n’2013n) 03BB
03B1.
Comme n’ n est fonction
de À,
ces deuxintégrales
ne sauraientFoir BIOT, Traité de Physique théorique et expérimeiitale, t. IV, p. 342 et suiv.
- BtLLET, Traité d’Optique physique, t. 1, p. 46.
395 être
comparées ; mais,
si l’on admet que n’ n conserve la valeurconstante
qu’il
a vers lejaune
vif duspectre,
les deuxintégrales
auront tous leurs éléments
égaux
si l’on ae(n’2013n) =2d.
Lescouleurs seront donc les mêmes dans les deux cas, et
réciproque-
rnent, si les couleurs sont
identiques,
c’est quel’égalité précédente
sera sa ti sfai te .
La constante de Biot est donc le
rapport n’- n ,
n’2013n danslequel
ondonnera aux indices tz’el n les valeurs relatives
au jaune
duspectre.
Et en
effet, d’après
les nombres de M. Mascart relatifs auquartz,
n’- n =0,009I5
pour la raie D et o,009I8
pour la raieE, et 1 109=0,009I6.
L’approximation
consiste donc ànégliger
ladispersion
de doubleréfraction de la
substance;
l’erreur sera par suite d’autantplus grande
que cettedispersion
seraplus
forte et que la lame seraplus épaisse.
Le
procédé
quej’ai employé
estrigoureux;
il fournit en outrele nombre k relatif à chacune des bandes du
spectre.
Il repose : i° surl’emploi
d’un réseau connu au lieu d’unprisme
dansl’expé-
rience de Fizeau et Foucault
rappelée plus haut ;
2° surl’usage
d’un
développement
en série liant n’- n à lalongueur
d’onde.J’entends par réseau connu un réseau dont on aura déterminé la distance entre deux traits consécutifs par la condition que la lon- gueur d’onde de la raie D la moins
réfrangible
soitégale
au chiffrede Fraunhofer
qu’a adopté
M.Nlascart, ow,5888 (1) (F désignera toujours
à l’avenir le millième de millimè tre deFraunhofer).
L’u-nité de
longueur
se trouve être ainsi le millimètre deFraunhofer,
ou mieux tout est
rapporté
à lalongueur
d’onde invariable de cetteraie D. Le réseau que
j’ai employé
était de MM. Brunnerfrères ;
les
spectres
y sont très beaux et très nets. Je leplaçais
sur laplate-
forme du
goniomètre
bien connu des mêmes constructeurs, dont le vernier donne les I0’’ et au besoin les 5". En résolvant parrapport à p l’équation
p sin a = n. o,0005888,
danslaquelle
iest l’écart de la raie
Di
pour unspectre
d’ordre n,j’ai
obtenupour p la
valeur ’ 8de
millimètre. Toutphénomène
de bande pro-(1) Annales de 1’-école Normale, 1re st;rie, t. l, p. 258.
spectre longueur
minée en millimètres de Fraunhofer par la mesure de son
angle
d’écart.
J’ai
parlé
en second lieu del’emploi
des formules dedispersion.
Ce n’est
point
ici le lieu derappeler
toutes les discussions théo-riques
oupratiques auxquelles
la valeur relative des diverses for- mulesproposées
a donné lieu. Je diraiseulement,
et cette raisontout
empirique
suffit au casprésent,
que si l’ondéveloppe
la diffé-rence des indices du
quartz
de B à G selon la formulesimplifiée
deCauchy,
fi’ - Il = a+03B2 03BB2
réduite à deux constantes ocet fi
pourlesquelles
la méthode des moindres carrésappliquée
aux nombresde M. Mascart
(1 )
m’a donnéet
qu’on
substitue cedéveloppement
à la fonction vraie inconnuequi
lie dans lequartz
n’ n àh,
on verra, encomparant
les nombres calculés aux nombresobservés, qu’on
ne commet pas dans lespectre
lumineux une erreurde 3h
de la valeur de n’ - n.Cela
posé, plaçons
une lame dequartz d’épaisseur
inconnueentre deux nicols à
l’extinction,
la lame à45°,
le tout en avant deLa fente du
goniomètre
armé de sonréseau ;
faisons traverser lesystème
par un filet solaire et observons lepremier spectre
parexemple.
Admettons que la lame soitd’épaisseur
tellequ’au
moinsdeux bandes noires soient bien nettement accusées dans les
parties
brillantes du
spectre.
Pour chacuned’elles,
comme nous l’avonsvu,
l’exPression e(n’2013n) 03BB
est un nombre entier. Soitko
la valeur de ce nombre pour la bande la moinsdiffractée ;
elle serako
1 pour lasuivante ; 03B40
eta,
1 étant les écartscorrespondant
à cesbandes,
nous avons les deux relations(1) Loc. cit., p. 238.
397 En les divisant membre à
membrue,
il vientrelation dans
laquelle
la valeur A du second membre est touteconnue. Nous en tirons
k0=A A2013I,
qui’
sera d’autant
plus
voisind’un nombre entier que les mesures auront été mieux
faites,
et cenombre entier sera la ’vraie valeur
de ko.
Cette valeur
transportée
dans leséquations (I) et (2),
chacuned’elles donne une valeur de e ; on
prend
lamoyenne.
Voici un
exemple
du calcul.Une de mes
lames,
len° 3 ,
fournit dans lespectre
avec nicolscroisés deux bandes se
pointant
très bien. J’ai trouvéCo
=4°42’30’’, Ô,
-5°47’.
On serappelle
que p=I00003BC I78.
Ces nombres donnent A = i,
2539,
d’où1.-,
=4, 938, d’où je
conclus que
ko
= 5. Ainsi la lame est decinq
ondes pour la lon- gueur d’onde03BB0
= psinào,
c’est-à-direop-,460g;
elle est dequatre
ondes pour lalongueur
d’onde03BB1
= psin 6,,
ou003BC,5658.
Celle-ciest
bien,
eneffet,
à peuprès
lalongueur
moyennequ’on appelle longueur
d’onde du blanc dansl’emploi
de la méthode des couleurs deBiot;
aussi M. Laurent avaitdésigné
cette lame sous le nom delccjne quatre
ondes.Enfin,
si au moyen de chacune des deuxéquations
on maintenant tout est connu
excepté l’épaisseur e,
nous calcu-lons cette
épaisseur,
lapremière
donne e=24603BC,9,
la secondee ==
247i, i,
d’où24703BC
pour la valeur de e. La méthode de Biot lui auraitassigné l’épaisseur trop
faible de224"
environ.Tandis que la méthode de Biot ne réussit
du’avec
des lamesd’épaisseur
inférieure à une certainelimite,
leprocédé qui précède,
contraire, applicable qu’à d’épaisseur supérieure
à une limite
déterminée ; mais,
de même que Biot étendait la mé- t,llode des couleurs à deslames, trop épaisses
pour en donner seules(1),
en les croisant avec une lame connue de même sub-stance, on
peut
étendre leprocédé précédent
à des lamestrop
minces en yadjoignant parallèlement
une lame semblabledéjà
étudiée. De
l’épaisseur
totale obtenue on retranchel’épaisseur
connue de la lame auxiliaire.
Comme on a autant
d’équations
que debandes,
onpeut,
dans lecas de lames assez
épaisses,
formerplusieurs couples oupointerdes
bandes distantes de i, 2,
3, ....
Enfin,
au lieu de croiser lesnicols,
onpeut
les mettreparallèles.
Les nombres
auxquels correspondent
les bandessont alors,
commeon l’a vu, de
Ir a lorlne 2 Ir ’2 -L- 1
On a par là une nouvelle série demesures
qui
avaient pour monsujet
uneimportance spéciale,
en cequ’elles
me donnaient immédiatement l’ordre de la dernière bande noire visible dans ladisposition
même où seront faites les mesurescalorifiques. Ainsi,
dans cettedisposition,
la dernière bande noire visible du côté rouge de la lame n° 3dont j’ai parlé
tout à l’heurecorrespondait
aunombre 2
et à unelongueur
d’onde003BC,6348.
2
Pour
résumer,
on voit doncque j’ai
pu réunir pour chacune des lames dequartz que j’ai employées
les donnéesanalogues
aux sui-vantes.
La lame n° 3 a une
épaisseur
de24703BC,
et, si elle estplacée
entreles nicols
parallèles,
sa dernière bande noire du côté rouge duspectre
lumineuxcorrespond
à une différence dephase égale à 2.
2·J’ai donc à attendre de cette
lame,
si toutefois lespectre
calori-fique
est suffisammentétendu,
les bandessuccessives -? - et i -
·2 2 2
Bien que cela sorte du
sujet
de cetravail,
il neparaîtra peut-
être pas sans intérêt quej’indique
sommairement ici deuxappli-
cations
qui
me semblentpouvoir
être faites de la méthodequi
vientd’être
exposée.
(1) Traité de Physique théorique et expérimentale, 1. IV, p. ;, l et suiv.
399 La
première
serait lacomparaison
du pas de la vis d’unsphéro-
mètre au millimètre de Fraunhofer ou, si l’on aime
mieux,
à la lon-gueur d’onde de la raie
D1.
Une lame dequartz parallèle,
non colléesur verre et mesurée à un
sphéromètre
Cauchoix dulaboratoire,
m’a donné
Imm,002.
Laplaçant
dans lesystème polariseur, j’y
aipoin té
sanstrop
de soinsept
bandes dans le cas des nicolscroisés,
deux pour vérification dans le cas des nicols
parallèles.
Le nombreko,
serapportant
dans lepremier
cas à la bande laplus diffractée,
a été trouvé
I4, I,
d’oùI4.
En calculant lesépaisseurs
fournies par les neuf bandespointées, j’ai
trouvé985p.,24, 98403BC,68, 985p.,4, 98403BC, 63, g84w,
01,98403BC, 63, 98403BC, 95, 98403BC,
99, dont leplus grand
écart est i 03BC, 86 et dont la valeur moyenne
98403BC, 86
nes’éloigne
que de op., 85 de la valeurqui
en diffère leplus.
Il résulterait que le millimètre du
sphéromètre employé
vaut àtrès peu
près -
millimètres de Fraunhofer oulongueurs
d’ondulation de la raieD1.
Tout ce
qui précède
nes’applique qu’à
des lames d’une sub-stance dont on connaît les indices par
rapport
à un nombre suffi-sant de
longueurs
d’onde. La secondeapplication
queje
proposea trait à des lames d’une substance dont on ne connaîtrait aucun indice. Dans le travail que
j’ai rappelé
audébut,
MM. Fizeau etFoucault
(1)
ont fait remarquer que, si l’on connaissait le nombre kse
rapportant
à l’une desbandes,
on en déduirait le nombre propre à chacune des autres, et par suite les diverses valeurs queprend
avec la
longueur
d’onde leproduit e (n’2013n),
c’est-à-dire la di.s-persion
de dozcbleréfiaction
de la lame. Mais leprocédé qu’ils indiquent
pour la détermination de ce nombre k n’est pas, engé- néral, praticable. Or,
si l’on admet apriori
ledéveloppement
ensérie sous la forme a
+b 03BB2
+ ··· den’ - n,
ce que toutes les déter-minations d’indices effectuées montrent comme
n’étant jamais
loinde la
vérité,
il suffira deprendre
dans notresystème d’équations
(1) Loc, cit., p. I46.
équation plus qu’on
constantes, et,nant les
produits
ecc,eb,
on obtiendra le nombre k.Je l’ai fait avec une lame de gypse. En
prenant
seulement deuxconstantes et les trois
équations
fournies par les troispremières bandes, j’ai obtenu, pour k,
10,°9, d’où 10. En calculant alors les valeurs successives duproduit e (n - n’) correspondant
aux03BB, - p
sin03B4
desbandes, j’ai
puformer
le Tableau suivant :qui
montre que la différence n n’ des deux indicesprincipaux
du gypse passe par un minimum dans les environs de la
longueur
d’onde 003BC,
4g
10, c’est-à-dire entre E et F.M.
von Lang (1),
dans des mesures d’indices faites par la mé- thode desprismes,
a constaté ce minimum vers E.LAMPE
ÉLECTRIQUE
AINCANDESCENCE;
PAR M. ÉMILE REYNIER.
Le
système
delampe électrique
à incandescenceque j’ai imaginé
repose sur le
principe
suivan t.Si une mince
baguette
de carbone C( f g. i), pressée
latérale-ment par un contact
élastique
1 etpoussée
suivant son axe sur un contact fixeB,
est traversée entre ces deux contacts par un courantassez
énergique,
elle devient incandescente dans cetteportion ij, qui
s’amincit enpointe,
l’usure étantrapide
àl’extrémité j plus qu’en
toute autreplace.
Labaguette
trend donc à seraccourcir;
(1) Voir Journal de Physique, t. VII, p. 277.