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Les exploitations bovines selon leur niveau de
chargement : diagnostic et perspectives face à la réforme
de la PAC
F. Colson, V. Chatellier
To cite this version:
F. COLSON, V. CHATELLIER
INRA Laboratoire de recherches et d’études
économiques
BP 527 44026 Nantes Cedex 03Les
exploitations
bovines selon
leur niveau de
chargement :
diagnostic
et
perspectives
face à la
réforme de la PAC
La
réforme
de la PAC
adoptée
le
21
mai
1992
par
le Conseil des Ministres de
l’agriculture
de la CEE
entend
limiter
les volumes de
production
et,
pour
le
secteur
de la viande
bovine,
encourager
à
unemeilleure
occupation
de
l’espace
par
l’octroi d’aides
enfonction d’un
niveau
d’intensification animale
("facteur
de densité
PAC").
Les
primes
bovines
sont
écrêtées
lorsque
le
facteur de densité
est
supérieur
à
deux
et
unemajoration
est
apportée
lorsque
celui-ci
est
strictement
inférieur
à
1,4.
Ainsi,
avecla réforme de la PAC
et
ses mesuresd’accompagnement (chargement
"primes
à
l’herbe"),
le
chargement
devient
pour
la
première
fois
unoutil de
politique agricole. L’analyse
des
caractéristiques
des
exploitations
bovines
françaises
réparties
selon leur
niveau
de
chargement
et
la
simulation des
conséquences
de la réforme de la PAC
sont
nécessaires,
pour
évaluer la concordance
entre
les
objectifs
visés
par
les nouvelles
mesureset
leurs effets
prévisibles.
Résumé
’
L’analyse des exploitations bovines
françaises,
réparties selon leur niveau de chargement face à la réforme de la PAC, repose surl’échantillon 1991 du Réseau d’Information Comptable Agricole (RICA) national regroupant 4 200 exploitations productrices de viande bovine soit un univers extrapolé de 310 600 unités de production. Au travers d’une typologie adaptée, le RICA permet de tenir compte de la diversité des systèmes techniques et de quatre classes de chargement: moins de 1 UGB herbivore par hectare de SFP, de 1 à 1,5, de 1,5 à 2 et de plus de 2. A système technique identique, les exploitations extensives disposent d’une superficie agricole utile et d’une superficie fourragère plus
importantes que les exploitations intensives. En revanche, elles détiennent des cheptels de taille plus limitée, c’est pourquoi, elles dégagent,
en moyenne, un produit brut total et un revenu nettement inférieur. Bien que leur rentabilité soit peu élevée, elles
parviennent
à conserver une situation financière assez semblable à celles des exploitations plus intensives. Ceci s’explique surtout par des prélèvements moins élevés.L’étude montre que 75 500 unités de production, soit une exploitation bovine sur quatre, sont susceptibles de bénéficier de la prime à l’herbe
prévue
dans le cadre du plan d’accompagnement de la réforme. Cette aide concerne trois millions d’hectares soitplus
du tiers des superficiesen prairies du territoire national. Cette mesure est particulièrement bénéfique pour les exploitations des systèmes Naisseur et
Lait-Spécialisés-Herbe, lesquelles sont localisées pour les deux tiers dans les zones agricoles défavorisées et
dégagent
en moyenne de faibles revenus. Plus destrois quarts des exploitations bovines et des vaches allaitantes sont situées en deçà du seuil de facteur de densité de 1,4, conditionnant l’octroi
des
primes
communautaires à l’extensification. La réforme de la PAC contribue à limiter le processus d’intensification en incitant laplupart
de ces exploitations à rester endeçà
de ce seuil. En revanche, elle n’encourage pas véritablement à un processus important d’extensification,puisque seulement 10 à 15 % de l’ensemble des exploitations bovines ont intérêt à s’extensifier pour obtenir un surplus d’aides directes.
Les simulations des effets de la réforme de la PAC ont été réalisées à partir du programme
PÉCARI
du Bureau del’Évaluation
et de laProspective
du Ministère de l’Agriculture. Projetées à horizon 1996, ces simulations sont effectuées à structure et à productivité constantes. Globalement elles laissentprévoir
une augmentation moyenne de l’Excédent Brut d’Exploitation de 7 % sur l’ensemble des exploitationsbovines. Pour un système technique donné, la réforme est en moyenne plus favorable aux
élevages
extensifs, spécialisés en productionbovine, de petite dimension économique et localisés dans les zones défavorisées. Si la réforme de la PAC permet un léger rééquilibrage en étant plus favorable aux exploitations dégageant les revenus initiaux les plus faibles, la hiérarchie des revenus demeure. Pour les
élevages allaitants et notamment ceux pour lesquels le niveau de spécialisation en production bovine est important, les résultats des simulations sont fortement dépendants des évolutions des
prix
de marché consécutives à l’abaissement des prix d’intervention. Le montant moyen des transferts publics directs par exploitation bovine est de 89 kF (dont 42 % d’aides directes végétales), ce qui représente 44 % de l’EBE et 18 % du produit brut. Les aides directes animales par UGB herbivore diminuent avec l’augmentation du chargement, maisL’étude des
exploitations
bovinesfrançaises
a été conduite à
partir
du Réseau d’InformationComptable Agricole
(RICA). Le RICA est unéchantillon,
réalisé en France comme dans les onze autres pays de l’UnionEuropéenne,
decomptabilités d’exploitations
&dquo;profession-nelles&dquo;. Il
comporte
des informationstech-niques
permettant
de calculer unchargement
animal sur la
superficie fourragère
(SFP).Réalisé par l’INSEE et le SCEES (Service
Central des
Etudes
et desEnquêtes
Statistiques)
du Ministère del’Agriculture
etde la
Pêche,
l’échantillon de 1991 est constituéde 7 500
exploitations
représentant
525 000unités de
production,
une foisappliqués
lescoefficients
d’extrapolation.
Le RICA assure une bonne
représentation
de l’activité bovine
française puisqu’il
totalise3,3
millions de vaches allaitantes et5,1
mil-lions de vaches laitières(respectivement
3,7
et5,3 millions dans
l’enquête
de structure de 1990). De même, ilpermet
d’analyser
avecpré-cision la
répartition
de lasuperficie agricole
utile de24,9
millions d’hectares(28,1
millions d’hectares pourl’enquête
de structure).Ainsi,
le RICA se révèle bien
adapté
pour réaliser undiagnostic précis
desexploitations
sur leplan
technique,
économique
et financier et pour simuler les effets de la réforme.Pour ce
qui
est des limites de l’échantillonRICA,
lesexploitations
agricoles
de taillemar-ginale
ne sont pasenquêtées
cequi
doitsuréva-luer
quelque
peu les niveaux dechargement.
Parailleurs,
certaines souspopulations
sontinsuffisamment
représentées
(par exemple,
il n’est pas possible d’étudier lesexploitations
spécialisées
enproduction
de taurillons enfonction des niveaux de
chargement
et deszones
géographiques)
et il nepermet
pas,notamment, d’évaluer le
tonnage
de viande bovineproduite.
Nous
présentons
dans cet article desrésul-tats moyens par classe de
chargement
herbivo-re. La fixation de seuils pour déterminer ces
classes induit un certain biais.
Ainsi,
uneétude
complémentaire
reposant sur les coeffi-cients de corrélation apermis
d’écarter ceseffets de seuils et de valider les
principaux
résultatsdéveloppés.
Les simulations des
conséquences
de laréforme de la PAC et du
plan
d’accompagne-ment
national,
ont été réalisées àpartir
du pro-gramme PECARI du Bureau del’Evaluation
etde la
Prospective
du Ministère del’Agriculture
et de la Pêche. Apartir
des donnéesindivi-duelles
(techniques, économiques
etfinan-cières) de
chaque
exploitation
duRICA,
cepro-gramme
simule,
à horizon de1997,
l’évolution de leursprincipaux
soldes intermédiaires degestion
en traduisantcomptablement
lesmesures
envisagées.
Ils’agit
d’uneapproche
statique,
c’est à direqu’il
n’est fait aucunehypothèse d’adaptation
desexploitations.
Leseffets de la réforme sur le revenu de
chaque
exploitation
sontévalués,
en francs courants, enappliquant
lesdispositifs
d’aides et deprix
aux structures
(assolement,
cheptel)
et auxvolumes
(produits, charges)
de 1991. Seulesquelques hypothèses d’optimisation
des décla-rations sontfaites,
sur l’affectation du maïs enSCOP ou en SFP. Les variations de
prix
et lemontant des aides sont ceux
qui
ont été arrêtésdans les documents officiels de la réforme.
1
/
Méthode
A
partir
de l’échantillonRICA,
unetypolo-gie
a été effectuéeprenant
encompte
l’ensemble des
producteurs
de viandebovine,
ycompris
lesproducteurs
de laitqui
contribuent fortement à laproduction
nationale de vianderouge. La
typologie
utilisée,
considère comme&dquo;exploitation bovine&dquo;,
toutes lesexploitations
deplus
decinq
unités de Gros Bovins (UGB).L’échantillon du RICA 1991 est de 4214
exploi-tations bovines
réelles, lesquelles représentent
un univers
extrapolé
de 310 591 unités depro-duction.
Ces
exploitations
ont étéréparties
enquatre types
deproduction (Allaitant, Laitier,
Mixte et Sans Vache) selon la
composition
deleur
cheptel
de vaches laitières et de vaches allaitantes (tableau 1). Pour tenircompte
de ladisparité
des modes de conduite (avec ou sansmaïs
fourrage, engraissement
des bovinsmâles, etc...),
plusieurs
systèmes
techniques
ont été
distingués
au sein dechaque
type
deproduction
(tableau 2).Dans
l’étude,
lesexploitations
bovines ont étéréparties
en fonction duchargement
herbi-vore.Comparativement
au facteur de densitéPAC,
lechargement
herbivore estplus
appro-prié,
car il est cohérent sur leplan technique.
En
effet,
dans ce cas tous les animauxbénéfi-cient d’un coefficient UGB herbivore et
l’importance
de la SFP ne varie pas selon leschoix
stratégiques
de l’éleveur(répartition
dumaïs
fourrage
entre lasuperficie
en céréales etla SFP).
Quatre
classes dechargement
ont étéelles et de
façon
à retenir des seuils assezcou-ramment utilisés dans
l’analyse technique
desexploitations
bovines(figure
1). Bienqu’il
s’agisse
d’uneapproche
réductrice de la notion d’intensification parrapport
aupotentiel
four-rager des terres, les
exploitations
pourles-quelles
lechargement
est inférieur à un UGBherbivore par hectare de SFP sont
appelées
très extensives et celles pourlesquelles
lechargement
herbivore estsupérieur
à deuxsont dites très intensives.
Toutes
exploitations
bovinesconfondues,
lechargement
est inférieur à 1 UGB herbivorepar ha de SFP pour
17,7
% desexploitations,
compris
entre 1 et1,5
pour36,8
% d’entreelles, compris
entre1,5
et 2 pour26,7
% etsupérieur
à 2 pour18,8
%.L’analyse
croiséeentre
systèmes
techniques
et classes dechar-gement herbivore,
qui
sert de référence tout aulong
de cetteétude,
met en évidence unerépar-tition
inégale
desexploitations
entre lesdiffé-rents sous-groupes ainsi constitués.
2
/
Diagnostic
technico-économique
selon le
chargement
herbivore
Le critère du
chargement, exprimé
en UGBtechnique
par hectare deSFP,
est un indica-teur utilisé par les conseillersagricoles.
Ilconditionne la rentabilité des
exploitations
bovines et sert essentiellement à assurerl’adé-quation
entre les besoins alimentaires ducheptel
et lespotentialités
dessuperficies
four-ragères. Déjà
présent
au début des annéesquatre-vingt
dans les débats sur ledéveloppe-ment d’une
agriculture plus
économe etplus
autonome, le critère du
chargement devient,
avec la réforme de la
PAC,
un outil degestion
de la
politique
agricole.
Face à ce
changement
de capimportant, qui
intervient
après
une trentaine d’annéesd’encouragement
à l’intensification parrapport
au
sol,
cette étude cherche àrépondre
à quatrequestions :
Comment serépartissent
lesexploitations
bovines sur le territoire ?Existe-t-il des déterminismes structurels dans le caractère
plus
ou moins intensif desexploita-tions bovines ?
Quel
est lepoids
des aides directes dans la formation des revenus ?Quelles
sont les relations entre le niveau dechargement
et lesperformances économiques ?
2.i
/ Le rôle des
exploitations
bovines
dans
l’occupation
du
territoire
En étant liée au
sol,
laproduction
bovine a une vocation naturelle pour occuper leterritoi-re. Les
exploitations productrices
de viandeUn tiers des
exploitations
bovine est localisée dans l’Ouest :
Bretagne - Pays
de Loire et Basse-Normandie.SAU (soit
près
des deux tiers de la SAUfran-çaise),
10,5
millions d’hectares de SFP (soitplus
de 90 % de la SFP) et15,1
millions d’UGB herbivores(figure
2). Lesexploitations
bovinestrès extensives
occupent 19,5
% de cette SAUet ne détiennent que
11,8
% ducheptel.
Al’opposé,
lesexploitations
très intensives sedistinguent
par une SAUplus
faible(17,1 %),
par des
superficies plus importantes
encéréales
(24,8
%) et en maïsfourrage (23,6
%)et par un
cheptel plus
conséquent (21,6
%).Les 169 000
exploitations
bovinesayant
unchargement
inférieur à1,5
UGB herbivorespar ha de SFP
(54,5
% de l’effectif total)détiennent 63 % de la SFP et 72 % des
5,8
mil-lions d’hectares de
prairies
permanentes.
Ellesne détiennent par contre que 38 % des
1,7
mil-lions d’hectares de maïsensilage.
Trois zones
géographiques
deproduction
(l’Ouest,
le Sud -Ouest et le Centre-Est) détiennentplus
de 70 % des 310 600exploita-tions bovines. La zone Ouest
(Bretagne, Pays
de Loire et Basse Normandie) regroupe 106 000exploitations
bovines soit un tiers del’effectif national. Les
types
deproduction
decette zone sont fortement utilisateurs de maïs
fourrage
et ils se caractérisent par lepoids
prédominant
desélevages
laitiers (70 000exploitations)
auregard
desélevages
allai-tants et mixtes. Le Sud-Ouest
(Aquitaine,
MidiPyrénées,
Poitou-Charentes) arrive au secondrang avec 63 300
exploitations
bovines dont38 700 sont de
type
allaitant et 20 000 detype
laitier. Le Centre-Est(Auvergne, Bourgogne,
Limousin)
comporte
50 300exploitations
bovines,
dont laplupart
sont orientées versl’élevage
allaitant (32 300 unités deproduction
et seulement 12 500 ateliers laitiers).
La
répartition
entre les zonesgéographiques
du
cheptel
total d’UGB herbivores est le reflet de ladispersion spatiale
desélevages
de bovins. Lesexploitations
de la zone Ouestregroupent 2,3
millions de vaches laitières (soit44 % du
cheptel
national) et 637 000 vaches allaitantes (soit 19 % ducheptel
national).Parallèlement,
la zone du Centre-Est regroupe40 % des vaches allaitantes et seulement 9 %
des vaches laitières. Cette
répartition
spatiale
inégale
dessystèmes
techniques, qui s’explique
essentiellement par des conditions deproduc-tion différentes
(climatiques, agronomiques,
etc...), est
une des raisons pourlesquelles
lechargement
herbivore desexploitations
bovinesest
plus
élevé dans les zones Nord et Ouest quedans la
plupart
des autresrégions
de France.Près de 40 % des
exploitations
bovines (soit126 900) sont situées dans des zones dites
défavorisées. Parmi
celles-ci,
17 300 sont situées en zone depiémont ,
46 200 en zone demontagne
et 2 500 en zone de hautemontagne.
Les
exploitations
allaitantesjouent
un rôledéterminant dans
l’occupation
de ces zones,puisque
73 % desexploitations
dusystème
Naisseur et 40 % des
exploitations
dusystème
Naisseur-Engraisseur
y sont localisées.À l’exception
desexploitations
Lait-Spécialisé-Herbe
(67%),
laproportion
desexploitations
laitières situées en zonedéfavori-sée est nettement
plus
faible,
puisqu’elle
est de seulement 4 % pour les Lait-Bovin-Maïs et de15 % pour les
Lait-Spécialisé-Maïs.
Cettepro-portion
estégalement
faible pour lesexploita-tions du
type
Mixte (32 %) et Sans Vache (18 %).Plus des deux tiers des
exploitations
très extensives sont localisées dans les zonesdéfa-vorisées alors que la
proportion
est deseule-ment 16 % pour les
exploitations
trèsinten-sives. Bien que les
proportions
soientparfois
différentes,
cette tendance est vérifiée pour les différentssystèmes
techniques.
2.
2
/
Les
caractéristiques
structurelles des
élevages
extensifs
etintensifs
Les
caractéristiques
structurelles et la dimension des outils deproduction
sont des facteurs déterminants de lapérennité
desexploitations
bovines tant intensivesqu’exten-sives. Elles conditionnent pour une
grande
part
la rentabilitééconomique
des différentsa l Le travail
Les
exploitations
bovinesdisposent
enmoyenne de
1,5
Unités de TravailleurAgricole
Familial (UTAF) et laprésence
de travailleurs salariés y est très faible(0,1
UTA). Le facteur travail croîtlégèrement
avec lechargement
enpassant
de1,41
UTAF dans lesexploitations
très extensives à
1,55
UTAF dans les trèsintensives. Cette relation est vérifiée pour la
plupart
dessystèmes techniques.
Siprès
de 8 % desexploitations
bovines sont enGAEC,
cette
proportion
est de11,7
% pour les trèsintensives et de seulement
3,3
% pour les trèsextensives. Ces écarts entre classes de
charge-ment sont confirmés par
système
technique
à des niveauxdifférents,
puisque
le nombre d’UTAF est en moyenne de1,42
pour lesexploitations
allaitantes (5 % deGAEC),
de1,56
pour les laitières (9 % deGAEC),
de1,63
pour les mixtes (12 % de GAEC) et de1,39
pour les Sans Vache (8 % de GAEC).b / Les
surfaces
La SAU des
exploitations
bovines est enmoyenne de
51,4
ha dont 25 % sont en fairevaloir direct. Un
quart
d’entre elles ont moinsde 30 ha et un
quart
plus
de 60 ha. Lesexploi-tations mixtes et allaitantes ont une SAU
plus
grande
que les laitières.Selon les
systèmes techniques,
troisgrands
types d’assolement sont rencontrés. Ceux où
les
prairies
représentent
plus
de la moitié de la SAU(Naisseur,
Naisseur-Engraisseur,
Lait-Spécialisé-Herbe,
Lait-Bovin-Herbe,
Mixte) ;
ceux où le maïs
fourrage représente plus
duquart
de la SAU(Lait-Spécialisé-Maïs,
Lait-Bovin-Maïs et Taurillon) et ceux où la SFP est
marginale
auregard
de lasuperficie
céréalière(Emboucheur
et divers).Les
exploitations
très extensivesdisposent
d’une SAU moyenne de 57 ha contre 46 ha pour les très intensives. Cette corrélationnégative
entre la SAU et lechargement
seretrouve dans tous les
systèmes
techniques,
àl’exception
desexploitations
dutype
Sans Vache. En1991,
la sole céréalière desexploita-tions bovines est en moyenne de
17,4
ha dont12,6
ha decéréales, 2,2
had’oléagineux,
0,6
ha deprotéagineux
et0,6
ha dejachère
volontai-re. Elle croît
légèrement
avec lechargement,
puisque
lesexploitations
très extensivesdispo-sent de
12,1
ha contre16,6
ha pour les très intensives.La
Superficie
Fourragère Principale
(SFP)des
exploitations
bovines est en moyenne de34 ha (tableau 3). Elle passe de
39,6
hectaresdans les très extensives à
21,8
ha dans les trèsintensives.
Quel
que soit lesystème
technique
et comme cela était le cas pour laSAU,
plus
les
exploitations
sontintensives,
plus
leursuperficie
fourragère
est limitée.La sole en maïs
fourrage,
quant
àelle,
mani-feste une tendanceopposée.
Elle concerne enmoyenne 2 ha pour les
exploitations
très exten-sives et7,1
ha pour les très intensives. Cephé-nomène
s’explique
surtout par le fait que le maïs se rencontre leplus
souvent dans des sys-tèmestechniques
appartenant
aux classessupé-rieures de
chargement (Taurillon,
Lait-Bovin-Maïs). Cela renforce l’idée selon
laquelle
cetteculture est l’un des vecteurs de l’intensification
animale,
sa surface étant corrélée à uneaug-mentation du
cheptel
bovin parexploitation.
c / Le
cheptel
Si la SAU des
exploitations
bovines diminueavec le
chargement,
la dimensionéconomique
(mesurée en
Marge
Brute Standard) augmen-te. Cette tendance inverses’explique
par le faitqu’en moyenne
la taille de l’atelier bovin s’accroît fortement avec le niveaud’intensifica-tion des
productions fourragères.
Les
exploitations
bovines extensives le sont parce qu’elles ont à la fois uneplus grande
SFP et un
cheptel plus
réduit (tableau 4). Lecheptel
qui
est en moyenne de 49 UGB herbi-vores parexploitation,
augmente
pourchaque
système
technique,
avec lechargement.
Pourles
élevages
lesplus
intensifs dessystèmes
Naisseur,
Naisseur-Engraisseur
etLait-Spécialisé-Herbe,
la taille ducheptel est
par-fois limitée par unesuperficie fourragère
réduite.
Les
exploitations
extensives ontplus
de SAU et de SFP mais moins de
Le
cheptel
d’herbiaores estplus important
dans lesexploitations
intensives.Les
exploitations
très extensivesdisposent
de seulement 12 % ducheptel
(soit 10 % des vacheslaitières,
18 % des vaches allaitantes et 6 % des bovins mâles d’un à deux ans). Al’oppo-sé,
lesexploitations
très intensivesregroupent
22 % du
cheptel
(soit 22 % des vacheslaitières,
14 % des vaches allaitantes et 37 % des bovins mâles d’un à deux ans)
(figure
3).Dans tous les
systèmes
techniques,
lesexploitations
bovines extensives ont une SAUet une SFP
plus grandes
que lesexploitations
très intensives. En
revanche,
elles ont, avec undegré
despécialisation
bovinecomparable,
uncheptel
bovinplus
modeste. Cescaractéris-tiques
structurellesposent
leproblème
de larentabilité relative des modes intensifs et
extensifs de
production
et dupoids
de soutiendes revenus.
2.
3
/ Les
élevages
extensifs
sontplus
dépendants
des aides directes
Les subventions
d’exploitation jouent
unrôle
important
dans la formation des revenusagricoles
desproducteurs
de viande bovine (enmoyenne 37 % en 1991). Le montant annuel
moyen des subventions perçues par
exploita-tion bovine s’élève à 26 900 F. Il estcomposé
pour l’essentiel de 33 % d’aides
bovines,
de 19 % d’indemnisations pour accidentsclima-tiques,
de 16 % decompensations
pourhandi-cap
géographique,
de 9 % d’aides à la maîtrisede la
production
laitière et de 8 % deprimes
compensatoires
ovines.Ces subventions
d’exploitation
ont desori-gines
diverses etplusieurs
facteurs (lesystème
technique,
la dimensionéconomique
et la situationgéographique)
interviennent sur lemontant moyen versé par
exploitation.
Leséle-vages allaitants et de taurillons
bénéficient,
enmoyenne, de
près
de trois foisplus
detrans-ferts
publics
directs que lesélevages
laitiers. Dans un contexte où les aides au secteur bovinsont attribuées à la tête de
bétail,
les unités degrande
dimension bénéficient des montantsd’aides les
plus
élevés.La part des subventions
d’exploitation
dans le revenu est d’autantplus
forte que lecharge-ment est faible. Elle est de 60 % dans les
exploitations
très extensives et de 24 % dans les très intensives. Cette relation est vérifiéepour la
plupart
dessystèmes
techniques.
Pour lesexploitations
allaitantes à faiblecharge-ment, les aides directes
représentent
avant la réforme de laPAC,
déjà
laquasi-totalité
deleurs revenus
(figure
4).En
valeur,
le montant moyen dessubven-tions varie peu selon le niveau de
chargement
des
exploitations.
Il est de 26 100 F dans lesexploitations
très extensives et de 23 500 F dans lesexploitations
très intensives. Ces der-nières ont une dimensionéconomique plus
importante,
cequi
leurpermet
d’obtenirplus
d’aides directes dès lors
qu’elles
sontcouplées
à l’unité de facteur deproduction.
Enrevanche,
en étant moinsprésentes
dans leszones défavorisées et moins orientées vers les
systèmes
allaitants,
elles nepeuvent
bénéficierde certaines subventions.
Rapporté
à l’UGB herbivore le montant des subventionsd’exploitation
est en moyenne de550 F et il passe de 800 F dans les
exploitations
très extensives à 420 F dans les très intensives.
Rapportées
à l’hectare deSAU,
ces aidestrès extensives et 502 F pour les très inten-sives.
Si,
d’unefaçon générale,
lesexploitations
extensives
perçoivent
des aides directesrappor-tées à l’unité de facteur de
production plus
éle-vées,
ceci est lié à leur localisationplus
massi-ve dans les zones défavorisées et à leur
orienta-tion
plus marquée
pour lessystèmes
tech-niques
dutype
Allaitant.Les transferts
publics
directscompensent
en
partie
les revenus desexploitations
bovines extensives les moins rentables. S’ilspartici-pent
à un resserrement des revenus entre lesexploitations
des différentstypes
deproduc-tion,
la hiérarchie initiale ne s’en trouve pas pour autant bouleversée. Enpermettant
à dessystèmes
techniques
peu rémunérateurs etessentiellement localisés dans des zones
défa-vorisées de
subsister,
ces aides directes ont unimpact
positif
surl’occupation
du territoire.2.
4
/
Le
niveau d’intensification
etles
performances économiques
Pour
s’interroger
sur la relation entre le niveau dechargement
et lesperformances
éco-nomiques
et pour mieuxcomprendre
lesélé-ments
qui
concourent à la formation du revenu(RNE),
plusieurs
indicateurs ont étéanalysés :
le
produit
bruttotal,
ledegré
despécialisation,
l’Excédent Brutd’Exploitation
(EBE) et la situation financière.a l Le
produit
brutLe
produit
brut total desexploitations
bovines est en moyenne de 500 000 F(tableau
5). Ilprovient
pour 55 % du secteurbovin (dont 33 % sont issus du lait et 22 % de la
viande),
pour 25 % desproductions
végé-tales (dont 14 % des céréales) et pour 10 %
d’une activité hors-sol. Outre les variations
importantes
deproduit
brut total entre lessys-tèmes
techniques,
il estimportant
de constater que pour unsystème
technique donné,
lepro-duit brut total croît avec le
chargement.
Ilpasse en moyenne de 330 kF dans les
exploita-tions bovines très extensives à 670 kF dans les
très intensives.
Les écarts de
produit
brut moyen entre lessystèmes
se retrouvent pour chacun desniveaux de
chargement.
Ainsi,
leproduit
brut desexploitations
dusystème
Naisseurest
toujours
inférieur d’au moins 25 % à celui desexploitations
dusystème
Naisseur-Engraisseur.
Il en va de même pour lepro-duit brut des
exploitations
dessystèmes
Lait-Spécialisé-Herbe
et Lait-Bovin-Herbepar
rapport
à ceux dessystèmes
Lait-Spécialisé-Maïs
et Lait-Bovin-Maïs.A
système
technique
donné,
leproduit
brut total croîtavec le niveau de
Le revenu est
moins élevé pour les
exploitations
extensives,
mais lefaible
écart de revenu depart
et d’autre duchargement
1,5
laisse supposer que
d’autres
facteurs
interviennent.Si le
produit
brut croît avec lechargement,
la
spécialisation
dans les différentesproduc-tions
(bovines,
végétales
et hors-sol) estindé-pendante
de celui-ci. Parconséquent,
leséle-vages extensifs ont
donc,
en valeurabsolue,
unproduit
brut bovin inférieur auxexploitations
intensives. Sachant
qu’elles
ne bénéficient pas, nonplus,
de transfertspublics
directsplus
éle-vés,
il est intéressant de mieux connaître leurcapacité
àdégager
un revenu.b / L’Excédent Brut
d’Exploitation
Comme pour le
produit
bruttotal,
l’EBE desexploitations
bovinesaugmente
avec le niveaud’intensification animale. Il passe en moyenne
de 128 kF dans les
exploitations
très extensives à 178 kF dans lesexploitations
très intensives. Cette relation est moins nette dans lesexploi-tations du
type
Sans Vachepuisque
le critère duchargement
est déterminé sur le secteurbovin,
alors que celui-ci nereprésente qu’une
part souvent très faible du chiffre d’affaires de
ces
entreprises.
Le ratio d’efficacité
productive
(EBE / ProduitBrut) des
exploitations
bovines est en moyennede 37 %. Aux extrêmes, il varie entre 30 % pour
les
exploitations
dusystème
Taurillon et 42 % pour celles dusystème
Lait-Spécialisé-Herbe.
Pour un
système
technique
déterminé,
il n’existepas de relation
perceptible
entre l’efficacitépro-ductive et le niveau de
chargement.
Quel
que soit lesystème
technique,
le ratiodu service de la dette (frais financiers +
rem-boursement du
capital
/ EBE) demeure stableautour de la moyenne de 38 %. Ce
phénomène
s’explique
par uneaugmentation régulière,
envaleur
absolue,
du montant moyen des frais financiers et du remboursement ducapital
àlong
et moyen terme, au fur et à mesure del’élévation de l’intensification animale.
c / Le revenu
Le revenu (Résultat Net
d’Exploitation,
RNE) moyen varie du
simple
au double entreles
exploitations
dusystème
Naisseur (46kF),
celui des
Lait-Spécialisé-Maïs
(95 kF) où celui desélevages
Mixtes > 120 000 L (113 kF). Ausein de
chaque
système
technique,
le revenuest d’autant
plus
élevé que lechargement
estimportant
(tableau 6).Le revenu diminue avec le
degré
despéciali-sation en
production
bovine,
mais ilaugmente
avec la dimensionéconomique.
Toutesexploi-tations bovines
confondues,
le revenu parUTAF double entre les
exploitations
très extensives et les très intensives (de 30 kF à 60 kF).Rapporté
à l’hectare deSAU,
les écarts sont encoreplus
marqués
puisque
cerapport
passe de 800 F à 2 000 F par ha entre les deux
classes extrêmes de
chargement.
Lerapport
revenu par UGB herbivore
poursuit
enrevanche une
augmentation plus
modéréepuisqu’il
passe de 1 300 F dans les très exten-sives à 1 600 F dans les très intensives. Cetteplus
faible rentabilité des facteurs deproduc-tion dans les
exploitations
extensivespeut
s’expliquer
par leurplus
forte concentrationdans les zones
agricoles
à faiblespotentiels
agronomiques
et par uneplus
faibleproducti-vité du travail (UGB herbivore par travailleur).
Les
exploitations
extensivesdégagent,
enmoyenne, un
produit
bruttotal,
un excédentbrut
d’exploitation
et un revenuplus
faibles queles
exploitations
intensives. Ces différences de rentabilités’expliquent
surtout par le faitqu’elles
ont une dimensionéconomique
nette-ment moins
importante
(notamment au niveaudu
cheptel)
etqu’elles
neparviennent
pas àcom-penser leur manque à gagner, lié à des volumes
de
production plus
faibles,
par des écartssignifi-catifs dans les marges par unité
produite.
Les écarts de revenus moyen entre les deux classes situées autour du seuil dechargement
de1,5
UGB herbivores par ha de SFP sont
plus
faibles. Ils laissent supposer que les différences de reve-nu au sein dechaque
classepeuvent
être liées àd’autres facteurs que le
chargement.
L’analyse
de ladispersion
des résultatsmontre
cependant
que 8 % des 54 900exploita-tions bovines très extensives ont un revenu par
UTAF
supérieur
à 100 kF et 27 % en ont unnégatif.
La situation estplus
favorable pour les 58 600exploitations
bovines très intensivespuisque
21 % ont un RNE par UTAFsupérieur
d / La situation
financière
Les
prélèvements privés
del’exploitant
augmentent
avec lechargement.
Parconsé-quent,
les écarts constatés au niveau du RNEentre les classes de
chargement,
deviennentplus
limitéslorsque l’analyse
porte
sur lesolde de l’autofinancement net (AFN = EBE
-frais financiers - remboursements de
capitaux
-
prélèvements privés
dontcharges
sociales). Plus de 55 % desexploitations
très extensiveset 43 % des très intensives ont un
autofinance-ment net
négatif. Parallèlement,
7 % des trèsextensifs et 16 % des très intensifs ont un
autofinancement net
supérieur
à 100 kF(figu-re 5).
Les
exploitations
bovines extensives ont unactif total moins
important puisque
d’unepart,
ellesdisposent
d’uncheptel plus
réduit et, d’autrepart,
ellespoursuivent
des itinérairestechniques
nécessitant moinsd’investisse-ments en matériels et en bâtiments. Mais le
capital
foncierpèse proportionnellement plus
dans leur actif immobilisé.L’analyse
financière montre,qu’en
moyen-ne, au sein d’un mêmesystème technique,
les
exploitations
extensives sont moinsendet-tées en valeur absolue. Le taux d’endettement
général
varie peu selon les niveaux decharge-ment, tout comme le
rapport
des dettes à court terme sur les dettes totales. Lessystèmes
trèsintensifs ont un niveau de
capitalisation élevé,
cequi
pose leproblème important
de latrans-mission du
patrimoine
entregénérations.
Ainsi,
bienqu’elles dégagent
des revenus enmoyenne
inférieurs,
lesexploitations
exten-sives
parviennent
à conserver une situationfinancière assez saine en
ayant
desprélève-ments
privés.
Le nombred’exploitations
bovines à
risque
financier élevé reste inférieurà la moyenne des autres orientations de
pro-duction du fait de l’attitude de
prudence
des éleveurs et notamment de leurcapacité
àdimi-nuer leurs stocks de bovins pour faire face à
leurs échéances financières.
3
/ Évaluation
des
conséquences
de la réforme
de la PAC
surles
exploitations
bovines
Pendant trente ans, les
prix garantis
ontété,
pour leséleveurs,
un facteurd’encourage-ment à l’accroissement de l’intensification des
superficies
fourragères.
La réforme de la PACvise à favoriser les
élevages
extensifs. Il estdonc souhaitable de simuler ses
conséquences
sur le revenu des éleveurs en fonction duniveau de
chargement
et des’interroger
sur lapertinence
des mesures mises en oeuvre pourrépondre
auxobjectifs
en matièred’encourage-ment à
l’occupation
del’espace.
3.i
/ Les seuils de
chargement
etl’encouragement
à
l’extensification
La classe de facteur de densité PAC infé-rieure à
1,4
regroupeprès
des deux tiers desexploitations bovines,
mais cetteproportion
variebeaucoup
selon lessystèmes
techniques
(figure
6). Près de 70 % des10,5
millionsd’hec-tares de SFP sont valorisés par des
exploita-tions
ayant
un facteur de densité inférieur àexploita-Le
chargement
du
cheptel
bovin
D’un
problème
technique
à
unproblème économique
Au cours des trois dernières
décennies,
les mécanismeséconomiques,
lesrapports
deprix
entre les facteurs et leprogrès
technique
allaient dans le sens de l’intensification desproductions
parrapport
au sol. Lechargement, qui
conditionnaitsouvent la rentabilité des
exploitations
bovines, était alors unproblème technique d’adaptation
ducheptel
aupotentiel
fourrager
desexploitations.
Avec la réforme de la PAC et leplan d’accompagnement,
lechargement
devient un des leviers de larépartition
différenciée des créditspublics
auxélevages
et sa définition s’estcomplexifiée.
Ondistingue
désormais troistypes
de calcul : lechargement technique
ou herbivore, le facteur de densité PAC et lechargement primes
à l’herbe. Ces troisindicateurs ont en commun le fait
qu’il s’agit
durapport
entre un nombre d’unités de gros bétail et une unité de surface. Ils sedifférencient par le mode de détermination de leur numérateur
(les
coefficients UGB affectés àchaque
catégorie
animale etles
catégories
animales elles-mêmes ne sont pasidentiques)
et par leur dénominateur(l’ampleur
de la SFP estvariable).
*
Le
chargement
herbivore est uneapproche technique.
La SFPcomprend
toutes lessuperficies
fourragères (y
compris
le maïsfourrage)
et la totalité descatégories
animales sont soumises àl’application
d’un coefficient &dquo;UGB». Plus cohérent sur leplan technique
que les deuxtypes
dechargement
suivants(approche administrative),
lechargement
herbivore a été retenu dans cette étude pour différencier lesexploitations
selon leur niveau d’intensification animale.*
Le facteur de densité PAC a été mis en
place
par lespouvoirs publics
pour l’attribution des aides de la réforme à laproduction
bovine. La SFPcomporte
lessuperficies
enprairies
et unepart
variable dessuperficies
en céréalesintra-consommées et en maïs
fourrage (cette
part
varie selon la décision de l’éleveur concernantl’optimisation
entre lesprimes
bovines et les aides
céréalières).
Unepartie
seulement descatégories
animales est concernée par les coefficients UGB(les
génisses
sontexclues).
La nouvelle PAC
prévoit
l’attribution deprimes
bovines en fonction du facteur de densité et dans la limite des références individuellesacquises.
Lesexploitations
laitièresspécialisées
ne sont pas concernées par les seuils de facteur de densitépuisqu’elles
n’ont pas d’animauxprimables.
Enrevanche,
lesexploitations
laitièresqui disposent
d’un ateliercomplémentaire
d’engraissement
de bovins mâlespeuvent
yprétendre.
Mais,
lacomptabilisation
d’UGB PAC sur les vaches laitièrespèse
surla détermination du facteur de
densité,
sansqu’elles puissent
pour autant bénéficier desprimes
bovines.Les
exploitations
pourlesquelles
le facteur de densité est inférieur à 1,4 UGB PAC / ha de SFP bénéficient, d’unepart
de la totalité desprimes
communautaires sur les vaches allaitantes et sur les bovins mâles et, d’autrepart,
d’uneprime
d’encouragement
auxélevages
extensifs(30
ECUS par vache allaitante et par bovinmâle).
Lesexploitations
pourlesquelles
le facteur de densité est
compris
entre 1,4 et 2 bénéficient seulement desprimes
communautaires. En 1996, cellesqui
disposent
d’un facteur de densitésupérieur
à deux, subiront l’écrêtement desprimes.
*
Le
chargement &dquo;primes
à l’herbe&dquo; est utilisé pour la mise en oeuvre d’une mesure duplan
d’accompagnement
national de la réforme visant à aider lesélevages
extensifs. La SFP est la même que celle retenue pour le calcul du facteur de densité. Les UGB &dquo;ICH&dquo; sont assezproches
des UGBtechniques.
Lesprimes
sont versées sur les surfaces enprairies (permanentes,
temporaires
etartificielles)
en fonction des seuils de 1 et 1,4 UGB &dquo;ICH&dquo; / ha de SFP. Uneprime
par hectare deprairie
estaccordée aux
exploitations
pourlesquelles
lechargement &dquo;primes
à l’herbe&dquo; est inférieur à 1.Lorsqu’il
estcompris
entre 1 et1,4, les
primes
sontoctroyées
à la condition que les surfaces enprairies représentent
au moins les troisquart
de la SAU. Lemontant de l’aide a été fixé à 120 F / ha en 1993, 200 F / ha en 1994 et 300 F / ha en 1995, 1996 et 1997. Cette aide n’est versée
qu’aux exploitations qui
vérifient ces critères etqui
détiennent à la foisplus
de trois UGB &dquo;ICH&dquo; etplus
de trois hectaresd’herbe. De
plus,
cette aide est limitée à 100 hectares parexploitation
et unchargement plancher
de0,6
UGB &dquo;ICH&dquo; / ha deSFP a été mis en
place (c’est-à-dire
quelorsque
lechargement
&dquo;primes
à l’herbe&dquo; est inférieur à 0,6, lasuperficie primée
esttions
ayant
un facteur de densitésupérieur
àdeux. La classe de facteur de densité inférieure
à
1,4, comporte
les troisquarts
des vachesallaitantes,
la moitié des vacheslaitières,
les deux tiers des bovins mâles deplus
de deuxans et 40 % des bovins mâles de 1 à 2 ans. A
l’opposé,
25 % des vaches laitières etseule-ment 8 % des vaches allaitantes et 15 % des bovins mâles de
plus
de deux ans, sont situésdans des
élevages
ayant un facteur de densitésupérieur
à deux.Les seuils de facteur de densité semblent
peu incitatifs
puisque
seulement 20 % desexploitations
bovines sontencouragées
à unemeilleure
occupation
du territoire. Ces seuilsauront,
cependant,
un effetbénéfique,
puisqu’ils
limitent le processus d’intensifica-tion en incitant lagrande majorité
desexploi-tations bovines se trouvant en
deçà
du seuil de1,4
UGB PAC / ha de SFP às’y
maintenir.Pour les
systèmes allaitants,
lorsque
le facteur de densité estsupérieur
àdeux,
legain
deprimes
bovines par hectare de SFPrepris
estpotentiellement
de 2 370 F /ha,
et ce,quelle
que soit
l’ampleur
del’agrandissement
réalisé.Ce montant est maximum
lorsque
le facteur dedensité
après agrandissement
en SFP restesupérieur
à deux.Lorsqu’il
estcompris
entre1,4
et2,
lesexploitations
n’ont intérêt às’extensifier que dans la mesure où la surface
fourragère reprise
est suffisante pour passeren
deçà
du seuil (d’exclusion et nond’écrête-ment) de
1,4.
L’intérêtéconomique
de l’exten-sification est d’autantplus grand
que le fac-teur de densité del’exploitation
estproche
du seuil de1,4.
Pour les
primes
àl’herbe,
lequart
desexploitations
bovinesfrançaises
(soit 75 500exploitations)
peuvent
en bénéficier. Cetteprime
concerneplus
de 40 % desexploitations
des
systèmes
Naisseur etLait-Spécialisé-Herbe. Ces
exploitations,
massivementconcen-trées dans les zones
défavorisées,
sont peu concernées par les aides sur le maïsfourrage
etdégagent
des revenus inférieurs à la moyen-ne. Le montant desprimes
à l’herbequi
varieselon
l’importance
de lasuperficie
enprairies
est en moyenne de 11 700 F par exploitation y
ayant
droit. Il passe de 20 000 F en moyennepour les Mixtes > 120 000
L,
à 16 000 F pourles
Naisseur-Engraisseurs,
à 12 000 F pour lesNaisseurs et les Lait-Bovin-Maïs et à 9 800 F pour les
Lait-Spécialisé-Herbe.
D’après
les simulations sur leRICA,
laprime
à l’herbe concerne trois millionsd’hec-tares. Si cette mesure incite certains éleveurs allaitants à
s’extensifier,
elle n’est réellementintéressante que pour les
exploitations
setrou-vant très
proches
des seuils. C’est le cas pourune
grande partie
des 10 000exploitations
Naisseurs,
des 8 400Lait-Spécialisé-Herbe
etdes 3 200
Naisseur-Engraisseurs
ayant
unchargement
inférieur à1,4
UGB «IndemnitésCompensatrices
deHandicaps»
par ha de SFPmais pour
lesquelles
lerapport
prairies
/ SAUest inférieur à 75 %. Par contre, cela n’est pas le cas pour les 90 000
exploitations
laitièresvalorisant le maïs
fourrage.
3.
2
/
L’évolution
différenciée
du
revenu et
des aides
directes
après
la réforme
Avec la
réforme,
l’EBE desexploitations
bovines passe, en moyenne et en francscou-rants, de 186 kF en 1991 à 199 kF en 1997
(tableau
7),
soit uneprogression
de12,8
kF(plus
7 %). Cet effetpositif
tient surtout àl’octroi d’aides sur les
superficies
en maïsfour-rage et en
prairies.
Le soldevégétal
estpositif
de
2,5
kF car la baisse desproduits
végétaux
se trouveplus
quecompensée
par les aidesdirectes sur la SCOP et par la réduction des
charges végétales.
La baisse desproduits
ani-maux est
supérieure
àl’augmentation
desprimes
bovines.Pourtant,
le solde animal estpositif
de10,3
kFpuisque
les aides au maïsfourrage,
lesprimes
à l’herbe et la réductiondes
charges
animalespermettent
de contreba-lancer cehandicap.
a / En
fonction
dusystème
technique
L’impact
de la réforme estinégal
entre lessystèmes techniques :
l’EBE progresse pour lesexploitations
laitières,
allaitantes et mixtes etdiminue pour les
exploitations
dutype
Sans Vache. La modification del’organisation
com-mune de marchés des céréales (octroi d’aides sur les céréales intraconsommées et le maïsfourrage) joue
un rôle déterminant pour lesexploitations
des types Laitier et Sans Vachequi
sont moins sensibles que lesexploitations
allaitantes à la révision de
l’organisation
com-mune du marché de la viande bovine.Les
exploitations
allaitantesconnaissent,
enLa
réforme
de la PAC a un
effet bénéfique
plus important
dans les
élevages
extensifs.
identique
auxexploitations
laitières. Elles subissent une réductionplus importante
deleurs
produits d’exploitation,
sont moins concernées par les aides sur le maïsfourrage
et par la réduction duprix
desaliments,
maiselles bénéficient de
plus
deprimes
bovines etde
primes
à l’herbe. L’évolutionplus
favorable de l’EBE desexploitations
mixtess’explique
par le solde élevé de leur activité animale et par la bonnecompensation
de la baisse desproduits
végétaux.
Lesexploitations
bovines dutype
Sans Vache sontpénalisées
car ellesont des
caractéristiques proches
desexploita-tions céréalières. Elles
subissent,
en moyenne, une baisse trèsimportante
de leursproduits
d’exploitation,
obtiennent des rendements céréalierssupérieurs
au rendement moyen deréférence et sont assez fortement
pénalisées
par les contraintes de
gel
des terres.Dans
chaque
système
technique,
les consé-quences de la réforme de la PAC sont variablesselon notamment le
degré
despécialisation
enproduction
bovine,
la dimensionéconomique,
lechargement
animal,
le rendementcéréalier,
laposition
àl’égard
dugel
des terres et la loca-lisationgéographique.
b / En
fonction
du niveau dechargement
Toussystèmes
techniques confondus,
la réforme de la PAC entraîne une évolutionmoyenne favorable de l’EBE dans les
quatre
classes de
chargement (figure
7). Cette aug-mentation estcependant plus importante
dansles
exploitations
bovines très extensives(plus
12 %) que dans les très intensives
(plus
2 %).Dans les
exploitations
extensives,
la baisse desproduits
animaux estlargement
compen-sée par les aides animalesregroupant
lesprimes bovines,
laprime
àl’herbe,
les aidessur les
superficies
en maïsfourrage
et par la réduction duprix
des aliments concentrésachetés. Par