Le Socle Commun en bref
En quoi consiste le socle commun ?
Le socle commun a fait l’objet d’un décret paru le 11 juillet. Il présente un découpage en sept compétences clefs qui sont un décalque des compétences clefs européennes. Il les décline en connaissances, capacités, attitudes et affirme qu’elles constituent rien moins que le « ciment de la nation ». Ce découpage se veut transdisciplinaire et trans-niveaux, et s’il est affirmé que l’enseignement obligatoire ne se réduit pas au socle, il en « constitue le fondement ».
L’évaluation prend avec ce socle une dimension sans précédent : en trois paliers (CE1, CM2, fin de scolarité obligatoire) va être évaluée la « maîtrise du socle » par chaque élève. Un livret de compétences dont on retrouve la logique dans le projet du HCE pour la formation en IUFM, en sera l’outil.
Où en est-on dans l’élaboration de son contenu ?
Le Ministre a nommé fin octobre les sept présidents des groupes de travail (GT) chargés de repérer ces compétences à l’intérieur des programmes, du primaire à la fin de l’enseignement obligatoire. Ces GT doivent aussi préciser pour fin
janvier 2007 le cahier des charges de l’évaluation du socle et la mise en œuvre du livret de compétences.
Le seul élément concret prévu en cas d’échec aux différents paliers est le PPRE, dans une logique d’individualisation forcenée. Sa mise en place dans certains établissements montre déjà les impasses de la « solution »
1.
Mais la philosophie du socle inspire déjà le plan de rénovation des langues qui se met en place petit à petit et les principes du B2i : compétences étriquées, livret dévaluation….
Quel est l’avis du Snes sur la question ?
Ce socle est présenté comme la réponse à l’exigence – ô combien légitime- d’une école publique qui donne les moyens de réussir à tous les jeunes et réduise les sorties sans qualification du système éducatif. Or il y a là un double mensonge : d’une part l’Etat ne s’engage absolument pas à donner à tous les jeunes les moyens de réussir ni de leur garantir l’obtention du socle. D’autre part la conception même du savoir qu’il porte forme un empilement de compétences rabougries et d’évaluations qui vont fonctionner comme autant de barrages supplémentaires et produire, nous en sommes convaincus, davantage d’échec !
1 voir article US mag n°643