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Le 4 , Conseil supérieur : int

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N O 488

ISSN 0751-5839 26 février 1999 L ’ U N I V E R S I T E S Y N D I C A L I S T E C L A S S I Q U E M O D E R N E T E C H N I Q U E SNES (FSU)S Y N D I C A T N A T I O N A L D E S ENSEIGNEMENTS DE SECOND DEGRE

Déterminés à gagner en mars

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HABIB ÉTAIT UN LYCÉEN…

B.C., secrétaire de S1 Lycée polyvalent Rive Gauche de Toulouse

L es faits, malheureuse- ment, sont connus : dans la nuit du 12 au 13 dé- cembre, Habib, 17 ans, a été tué par la police alors qu’il volait une voiture. Il était élève au lycée profes- sionnel du Mirail qui fait partie de la même cité sco- laire que le lycée polyva- lent Rive Gauche.

Dès le début de la matinée du 14 décembre, les amis d’Habib ont refusé d’aller en cours. A dix heures, en salle de conférences, com- mence une assemblée gé- nérale qui durera plusieurs jours et se transformera en un vaste forum pour la vé- rité et la justice. Des profes- seurs et des représentants des personnels y participent.

La décision la plus impor- tante a été prise dès le lun- di matin : l’organisation d’une marche silencieuse jusqu’à la préfecture, pour demander justice.

Elle a regroupé près de deux mille personnes. […]

Il n’y a eu aucun incident.

Cette initiative a été déci- sive ; elle a montré que le lycée devait et pouvait être un lieu de parole, de prise de décision, un endroit où les identités de chacun pou- vaient être respectées ; où l’exclusion, le racisme pou- vaient être freinés ; où les retombées de la grave crise sociale que traversent cer- tains quartiers à l’abandon pouvaient être écoutées, analysées et transformées en actes positifs. C’est le cadre du service public qui a permis qu’une telle mis- sion soit remplie.

La fonction syndicale a dû s’élargir : la section syndi- cale est devenue un élé- ment décisif d’intervention sociale et humaine en convergence avec d’autres forces, en évitant les dé- rives « sécuritaires », le re- pli des enseignants sur eux-

mêmes, en limitant les an- goisses individuelles.

Les amis d’Habib et les ly- céens qui avaient conduit le mouvement d’octobre ont compris l’essentiel : « ce n’est pas par hasard que les copains d’Habib sont arrivés et qu’ils se sont mis dans la salle de confé- rences : ils savaient que pendant le mouvement ly- céen, les mêmes choses s’étaient passées ; ils ont compris qu’il y avait une solidarité entre les lycéens et ils sont venus parler de leur malheur, de leur déses- poir de se faire tuer… Ils savaient qu’ils allaient être écoutés, que malgré leur appartenance sociale, ils étaient des individus d’une société solidaire et égali- taire : le lycée », déclare un lycéen lors d’un entretien réalisé pour la F.s.u.

Même s’il y a eu des ten- sions, quelques angoisses ponctuelles intolérables, des signes d’un racisme de do- minés réactif par rapport au racisme dominant, le débat collectif a permis de restituer le contexte : un nécessaire traitement de fond de la crise sociale et du chômage. […]

POUR LE PAIEMENT DU TRAVAIL PÉRI-ÉDUCATIF

C.M. - Collège Nouzonville (08)

U ne nouvelle offensive est lancée, cette fois par l’in- termédiaire de la Cour des comptes, contre les profs, cer- tains étant accusés de toucher toute l’année des heures sup- plémentaires indues ! Bizar- rement, et malgré un épais dossier transmis par nos soins, la Cour des comptes oublie de signaler le scandale des mil- liers d’heures non payées pen- dant lesquelles des profs or- ganisent et encadrent voyages et échanges scolaires, et autres activités péri-éducatives.

Certes, le S.n.e.s. a obtenu en 1990 la création d’« indemni- tés péri-éducatives » (actuelle- ment : 138 F/heure), mais seuls quelques enseignants

bien informés les touchent.

Les autres n’ont rien, pour de multiples raisons : dotations insuffisantes, choix des I.a.

de privilégier certaines acti- vités, fierté de certains chefs d’établissement de se pré- senter en haut lieu comme des « managers » qui savent faire travailler gratuitement leurs personnels, mais aussi générosité excessive et timi- dité de collègues qui ne de- mandent rien.

Pour ce qui est des voyages culturels et des échanges scolaires internationaux, ils doivent être désormais organisés non plus dans le cadre des F.s.e., mais dans celui des établissements : il n’y a donc plus aucune rai- son de travailler gratuite- ment, surtout à une époque où, ministre en tête, on fait croire à l’opinion que les enseignants sont souvent payés à ne rien faire.

Tous les collègues concer- nés doivent réclamer leur dû à leur chef d’établisse- ment. Le texte officiel de référence est le suivant : Indemnité pour activités péri-éducatives, D 90-807 du 11.9.90 - R.l.r. 212-4 Bénéficiaires. Personnels enseignants titulaires ou non titulaires y compris person- nels de documentation et d’éducation. Les activités concernant l’accueil et l’en- cadrement des élèves en de- hors des heures de cours doi- vent avoir, un caractère sportif, artistique, culturel, scientifique ou technique ou contribuer à la mise en œuvre des politiques interministé- rielles à caractère social.

Le projet d’établissement doit prévoir ces activités.

CONSULTATION COLLÈGE OUI OU NON ?

M.R. - Certifié S.v.t.

en collège (01)

T rès bientôt, va com- mencer la consulta- tion “collèges” dans tous les établissements de France. Il serait temps, je crois, de se poser des ques- tions sur le bien-fondé et

l’opportunité de participer à cette consultation.

En effet, si celle-ci (comme cela s’est avéré avec la consultation “Lycée”) doit servir à entériner et cau- tionner une réforme toute prête qui ne demande qu’à sortir des cartons, je ne vois pas l’intérêt d’y participer, car ce serait simplement en- trer dans le jeu d’un mi- nistre dont on connaît le peu de considération qu’il a pour le corps enseignant et ses propositions. De plus, tant que le dépouillement de cet- te consultation ne sera pas paritaire (syndicats – mi- nistère), nous n’avons au- cun moyen de contrôle sur les assertions du ministère issues de ce dépouillement.

Aussi, je crois qu’il serait plus conforme à l’esprit de nos luttes, d’appeler au boy- cott de cette consultation

“collège” et de profiter de la

demi-journée banalisée pour faire un état, dans chaque collège de France, des dys- fonctionnements et de la dé- gradation des conditions de travail depuis que M

me

Royal et M. Allègre ont été installés dans des fauteuils ministé- riels qui conviennent si peu à leur(s) compétence(s).

Bureau national du 11 février :

précision

Le plan d’action (grève le lundi 15 mars, manifestation nationale le samedi 20) a été adopté à l’unanimité du B.n.

moins une abstention. Le représentant de l’Ecole éman- cipée a proposé que l’appel à la grève soit avancé au mardi 9 mars et que cette grève soit explicitement pré- sentée comme reconductible jusqu’à satisfaction, sur la base de la plate-forme de l’A.g. de la région parisienne.

SEMAINE D’ÉDUCATION CONTRE LE RACISME

La Semaine nationale d’éducation contre le racisme est organisée cette année, du 15 au 21 mars, par un collectif d’associations et d’or- ganisations syndicales du milieu éducatif dont la F.s.u. et ses syndicats.

Une circulaire doit prochainement être publiée au B.o.e.n. qui devrait faciliter l’implication de nos collègues dans des activités pédagogiques concernant ce thème.

Une affiche est éditée, ainsi que des documents pour la classe ou le C.d.i., sous la forme d’une brochure de 8 pages et d’un dossier de 4 pages « junior » élaborés collectivement en partenariat avec les Clés de l’actualité qui les encarte également dans le numéro de la semaine considérée.

Un exemplaire de référence de chacun de ces matériels est envoyé aux S3. Des commandes peuvent être prises au S4 de la part d’éta- blissements ou de collègues désireux d’utiliser, dans leur activité péda- gogique, ces supports.

(3)

Dynamique d’action

La montée en puissance des actions de grève et de manifestation dans la région parisienne et ailleurs, le développement des appels et des coor- dinations autour de l’exigence d’une autre politique scolaire, ont permis au S.n.e.s. de jouer son rôle rassembleur. Dialoguant sans exclusive avec tous les collègues qui aspirent à définir une politique scolaire alternative à celle qui est aujourd’hui conduite au mépris des personnels et des élèves, le S.n.e.s. a signé la Déclaration unitaire pour un lycée démocra- tique dont les auteurs du « Manifeste » du même nom ont pris l’initiative.

Cette déclaration appelle à la manifestation du 20 mars et permet pour l’instant de rassembler largement syndicats du second degré et asso- ciations de spécialistes et de classes préparatoires. Nous continuons à rechercher un élargissement.

L’esprit et les valeurs de démocratisation et de qualité que défend le S.n.e.s. s’y trouvent, même si ne s’y retrouvent pas à la lettre toutes nos propositions. L’important est que la publication de ce texte crée une véri- table dynamique d’action porteuse de quatre aspirations :

• le retrait des mesures imposées (baisse de rémunération des H.s., déconcentration, remplacements) ;

• le respect de notre métier et de nos qualifications et les moyens pour qu’il s’exerce mieux et plus efficacement ;

• le retrait de la charte des lycées et l’ouverture de discussions sur de nou- velles bases exigeantes en matière de culture, de justice, d’égalité dans une Education nationale de qualité pour tous ;

• l’exigence d’un collectif budgétaire pour la rentrée.

Loin d’entendre la montée de ces demandes, le ministre s’est livré à une interview dont il a le secret ( Le Monde des 21 et 22 février), alignant les contre-vérités sur les positions que le S.n.e.s. a toujours défendues et igno- rant le rôle majeur qu’il a joué dans la démocratisation du second degré.

On notera seulement une vérité énoncée par le ministre « Si le malaise per- siste, c’est bien parce que je ne cède pas », vérité dont il ne va pas jus- qu’à tirer toutes les conséquences.

Il persiste donc à vouloir faire passer sa réforme pendant les congés sco- laire de la dernière zone, le 4 mars. La délégation du S.n.e.s. fera connaître son opposition à la charte et ses contre-propositions. Nous appe- lons tous les collègues à se réunir en assemblée générale ce jour-là, à faire connaître leurs revendications par fax ou par délégations, à préparer la grève du 15 mars et la manifestation du 20. Nous faisons en sorte que le nombre des appelants à la grève du 15 mars s’élar-

gisse, et d’abord au sein de la F.s.u., à d’autres secteurs que ceux du premier et du second degré.

Enfin, le 21 mars, le rassemblement de la F.s.u. au Palais des Congrès devrait permettre d’interpeller le gouvernement sur sa politique de l’éducation, de la recherche et de l’emploi public, et de faire connaître nos propositions.

Monique VUAILLAT, secrétaire générale

L’US N° 488 3 26 février 1999 L’Université Syndicaliste, hebdomadaire du Syndicat National des

Enseignements de Second degré, SNES, 1, rue de Courty, 75341 Paris Cedex07.

Tél. standard :01 40 63 29 00.

•Directeur de la publication : Gérard Anthéaume.

Tél. 01 42 80 91 04

•Rédacteur en chef : Serge Chatelain.

•Collaborateurs permanents : Claudie Barles, Andrée Béhotéguy, Francis Guillout.

•Secrétariat de rédaction : Gabrièle Hübner.

•Service publicité : Catherine Pinchaux. Tél. : 01 40 63 29 80.

•Photocomposition et photogravure noire et couleur : CAG.

• Imprimerie : FAVA PRINT, Les Mureaux (78).

• C.P. N° 1578 D 73.

•Prix du numéro : 7,80 F • Abonnement : 1) Personnels de l’Education nationale : France : 168 F ; étranger : 263 F. 2) Autres, France : 242 F ; étranger : 335 F.

• Petites annonces (16).

•Photo de couverture : T. Nectoux.

•Publicité : Club vacances modernes (16) ; Didacthèque de Bayonne (16).

• Pour s’informer et donner son avis : – Minitel : 3615 USTEL – E-Mail : Secgene@snes.edu – Internet : http://www.snes.edu

CHARTE DES LYCÉES

Version n° 2, ça s’aggrave 4

COLLÈGE

Consultation et action 8

FONCTION PUBLIQUE

Privée d’emplois ? 9

MANIFESTE

Le texte de

la déclaration unitaire 10

NOTRE MÉTIER 11

CATÉGORIES 14

Pensez à voter sur les rapports d’activité

et financier nationaux

Ce numéro comporte un encart volant « Cabinet Clodes ».

(4)

orientation progressive dès la Seconde, avec des recours, des passerelles, des rattrapages et des mises à niveau et l’aide de C.o.-psy plus nombreux.

Nous demandons des conditions de travail améliorées pour les profes- seurs et les élèves par une réduction sensible des effectifs, la création de dédoublements et de modules plus nombreux. Nous demandons la réduction des maxima de service, en commençant par la généralisation de l’heure de Première chaire donnée en décharge, la conversion des H.s.a.

en emplois et l’intégration des tâches de concertation dans la définition des services.

Nous demandons des locaux plus vastes, mieux équipés, adaptés à l’usage nécessaire des technologies CE QUE NOUS VOULONS

Le S.n.e.s. revendique de nouveaux progrès à réaliser en matière de sco- larisation dans les lycées, en même temps qu’une amélioration générale du niveau et de la qualité des études.

Pour y parvenir, il faut construire un lycée aux voies diversifiées, cohé- rentes, d’égale valeur au plan des poursuites d’études et des débou- chés, structurées par des disciplines dominantes et complémentaires, comprenant partout les dimensions de culture générale nécessaires à la vie moderne et à la citoyenneté.

Nous voulons des options faculta- tives, généreusement et équitable- ment réparties, selon des critères clairs et transparents.

Nous demandons également une

de l’information, bénéficiant de C.d.i.

plus largement ouverts par des per- sonnels qualifiés.

Nous demandons une formation continue de bonne qualité, centrée sur le travail de la classe et l’évolution des contenus.

Nous demandons des programmes mieux faits, plus formateurs, plus progressifs, moins saturés, plus exi- geants au plan des connaissances et des compétences, plus en prise sur le monde d’aujourd’hui.

LA CHARTE

QU’ON NOUS PROPOSE La nouvelle version de la charte a gommé tout objectif d’augmentation des taux de scolarisation au lycée, pourtant déjà bien timidement inscrit dans le premier projet.

Charte des lycées, version

Le S.n.e.s. a reçu le 8 février

du conseiller social du ministre

une nouvelle version de la « charte

des lycées ».

Il ne s’agit pas de la version définitive qui sera soumise au Conseil supérieur du 4 mars dont nous ne

disposerons que pour la commission spécialisée

du 1

er

mars, mais la version que nous commentons ici doit s’en rapprocher.

Le S.n.e.s. n’a pas été consulté sur ce texte.

Il est nettement marqué par la pression

des organisations

qui veulent voir

le retour de tout

le rapport Meirieu et

s’éloigne fortement

de la première

version publiée

par l’U.s. 482

du 24 décembre 98.

(5)

L’US N° 488 5 26 février 1999

Elle introduit une plus grande auto- nomie des établissements dans la gestion de l’important volume des moyens destinés aux T.p.e. (travaux personnels encadrés) et à l’aide indi- vidualisée en Seconde. Le texte dit clairement que l’accrochage des heures de T.p.e. à certaines disci- plines dominantes d’une part, et celui des 2 h d’aide individualisée en Seconde au français et aux mathé- matiques d’autre part, sont des dis- positifs provisoires. A l’avenir, la dis- tribution des heures d’aide varierait en fonction des établissements et des classes « en tenant compte des indi- cateurs sociaux ». De même, les pos- sibilités de « couplage » des heures de T.p.e. « seront élargies », « pour prendre en compte les initiatives des

enseignants et valoriser le travail en équipe ». Il est donc clair que ces heures ne seront jamais garanties, qu’elles devront donner lieu à des projets locaux. Pour l’aide indivi- dualisée, le conseil de vie lycéenne ou le conseil des délégués, seront consultés ! La démagogie n’a plus de limite. Ainsi, l’opération de redistri- bution des horaires d’enseignement se révèle pour ce qu’elle est : faire payer à tous les lycéens l’aide appor- tée à quelques-uns d’entre eux. Qui peut croire d’ailleurs que cette aide suffira à remettre à flot les lycéens en perdition si rien n’est fait pour amé- liorer les situations pédagogiques pendant les cours ?

Le ministère en profite pour affirmer un renforcement du contrôle péda-

©CLÉMENT MARTIN

n o 2, ça s’aggrave

Déclaration des élus du S.n.e.s.

au Conseil supérieur du 18 février 1999

Le Conseil supérieur de l’éducation du 18 février devait examiner le projet d’arrêté de la classe de Seconde. Lors de la commis- sion spécialisée du 10 février, les représentants du S.n.e.s.

avaient fait savoir qu’il était impensable d’examiner par petits bouts et pendant la période des vacances le projet ministériel de réforme des lycées. Le ministre a finalement choisi de repor- ter l’examen de la réforme au 4 mars ; une façon pour lui d’échapper aux manifestations parisiennes.

Les représentants du S.n.e.s. au C.s.e. du 18 février ont fait connaître en préalable la déclaration suivante :

« Dans les lycées et les collèges, depuis plusieurs semaines, les enseignants ont engagé des grèves, souvent reconduites. Le mécontentement s’amplifie : des milliers d’enseignants manifestent leur profond rejet de la politique éducative de ce gouvernement, de celui qui la porte et la met en œuvre. Ils exigent une autre politique éducative.

« La crise de confiance est totale et les contentieux n’ont cessé de s’accumuler au fil des mois. Ils touchent au fond de la poli- tique éducative, perçue comme autoritaire et agressive, mettant en cause l’unicité du service public, les statuts et garanties des personnels, méprisant, à travers sa critique du prétendu empi- lement des savoirs, les jeunes eux-mêmes ; politique qui, comme elle, développe l’emploi précaire et déqualifié, ampute les salaires, renonce finalement à une démocratisation réelle des études.

« En l’état, et pour ce que l’on en connaît, la réforme des lycées est inacceptable, tant au plan des principes affirmés par une charte qui, au fil de ses réécritures, s’éloigne de plus en plus des aspirations des personnels, qu’au plan des réductions horaires qui financent l’aide individualisée, qu’au plan des orientations esquissées pour les programmes.

« La raison commande d’abandonner ces projets, d’entendre les aspirations de ceux qui font l’enseignement au jour le jour au contact des élèves, d’ouvrir des négociations sur tous les conten- tieux, pour réorienter la politique scolaire à partir d’un état des lieux honnête et transparent et à partir des propositions avan- cées par les organisations représentatives.

« Il est grand temps de fixer des ambitions pour tous les jeunes, de combattre les mécanismes de l’échec et de la sélection sociale, d’améliorer les conditions d’enseignement en pro- grammant les recrutements de personnels titulaires nécessaires pour aider les jeunes ; il est urgent d’introduire la démocratie dans le système, pour les jeunes, pour les personnels, pour défi- nir les savoirs qui fondent le bien commun dans une société démocratique.

« Déjà, des convergences entre les différents secteurs du système éducatif existent pour appeler à la grève le 15 mars et à une manifestation nationale le 20 mars ; nous demandons instam- ment au ministre et au gouvernement d’entendre cette montée des mécontentements. »

©GILLES PICHERAN

(6)

gogique de tous les dispositifs d’aide par les chefs d’établissement.

Au chapitre des programmes, la nou- velle version de la charte abandonne la référence, que nous avions obte- nue, aux « observatoires régionaux des programmes » et à toute forme de groupe pluraliste. Le C.n.p. voit son rôle de rédacteur des pro- grammes confirmé. Aucun dispositif de consultation des enseignants n’est mis en place. Les groupes de travail disciplinaires sont confidentiels et non pluralistes. Le document indi- gent du C.n.p. sur les grandes orien- tations des futurs programmes prend force de loi en se voyant annexé à la charte. Certaines orientations sont vagues, parfois dangereuses : c’est notamment le cas de l’enseignement du français qui semble ne réserver l’étude des littératures qu’aux seuls élèves littéraires ; et de l’enseigne- ment des langues qui les réduit à de simples véhicules de communication, ou de la philosophie où l’objectif essentiel semble être d’améliorer les moyennes du baccalauréat.

Pour les sciences, en dehors de l’af- firmation que les programmes actuels sont surchargés, on ne sait quels seront les choix qui guideront le C.n.p.

Pour accompagner l’évolution des programmes, le ministère compte mettre en place « une formation conti- nue qualifiante ». On ne sait ce que recouvre cette formule. Dans son inter- view au Monde du 22 février, Claude Allègre dit vouloir faire appel aux prix Nobel. Sans doute aurons-nous droit à quelques visioconférences où ces hautes personnalités viendront nous apprendre notre métier.

Au chapitre baccalauréat, là où il n’était question que d’aménager les épreuves de rattrapage pour faire place à une interrogation sur les T.p.e., on voit réapparaître le

« contrôle en cours de formation ».

La nouvelle version de la charte com- porte maintenant un long chapitre sur le lycée professionnel, ce qui ne poserait aucun problème si l’absence d’un chapitre équivalent sur la voie technologique ne déséquilibrait for- tement l’architecture d’ensemble.

Cela préfigure-t-il les conclusions de la mission confiée au recteur Fores- tier dont nous savons qu’elle réfléchit à un resserrement du nombre des bacs technologiques et de leurs spé- cialités ? Alors même que l’engage- ment était pris dans le premier pro- jet de ne pas toucher les grilles

horaires des séries technologiques, le nouveau projet affiche l’objectif d’une modification des grilles horaires.

S’agissant du service des enseignants, le nouveau projet constate l’impor- tance du travail de coordination nécessité par la mise en place de l’aide et des T.p.e., mais il ne va pas jusqu’à proposer des temps de concertation décomptés du service d’enseignement pour les professeurs qui en seraient chargés.

La charte devait comporter l’annonce d’un plan de recrutement de profes- seurs de langues vivantes et réaffirmer le droit des collègues à continuer de dispenser 3 heures d’enseignement en Première et Terminale. Rien de tel dans la deuxième mouture de la charte.

Ce qui éclaire d’un jour cru le recours aux « locuteurs natifs ». Même chose pour les disciplines artistiques : faute d’un plan de recrutement d’ensei- gnants, ils ne se développeront pas ou ce seront les intervenants extérieurs qui les remplaceront. De la même façon, le rôle des documentalistes est affirmé ; les horaires d’ouverture des C.d.i. devraient être « adaptés » ( ?) mais sans nouveau recrutement.

Les engagements sur la réduction des effectifs des classes (aucune Termi- nale et aucune Seconde à plus de 35 à la rentrée) ont été revus à la baisse (on ne parle plus des Secondes).

La nouvelle version enfin, s’est consi- dérablement appauvrie au plan des droits des lycéens.

CONTRE-PROPOSITIONS En l’état actuel ce projet est inaccep- table et doit être abandonné. Le S.n.e.s. formulera au C.s.e. du 4 mars 10 contre-propositions qui devraient se traduire par des engagements et des décisions :

• Introduire un véritable dispositif de débat et de confrontation sur les programmes associant tous les ensei-

gnants, les chercheurs, les forma- teurs des maîtres, les corps d’ins- pection et mettre en place une for- mation continue digne de ce nom sur le temps de travail.

• Financer réellement 2 heures d’aide individualisée en Seconde sans redé- ploiement des horaires, les attacher solidement au français et aux mathé- matiques, et abonder les dotations des établissement où les élèves en difficulté sont nombreux pour élargir cette offre, sous la forme de postes d’enseignants supplémentaires.

• Concrétiser par des créations d’em- plois les engagements pris pour dimi- nuer les effectifs de toutes les classes, particulièrement en Seconde, en pro- grammant la réduction des effectifs à 30 sur 2 ans.

• Attacher les heures de suivi de T.p.e. aux disciplines dominantes des séries ; ces travaux doivent porter sur des connaissances fondamen- tales, on ne doit pas normaliser les travaux des élèves.

• Etablir clairement que l’aide indi- vidualisée et le suivi des T.p.e. sont des tâches d’enseignement à part entière valant bien pour 1 heure de service et accorder des décharges pour concertation aux professeurs qui les organiseront et les suivront.

• Maintenir les acquis des modules, les options et spécialités largement choisies par les élèves dans toutes les séries et introduire des dédou- blements dans les disciplines qui n’en bénéficient pas, sans abaisser l’ho- raire des élèves.

• Afficher clairement l’ambition de développer la voie technologique comme voie spécifique structurée autour des 5 pôles S.t.i., S.t.l., S.t.t., S.m.s., hôtellerie et arts appliqués.

• S’engager dans une politique ambi- tieuse de recrutement d’enseignants, notamment en langues vivantes et dans les disciplines artistiques, ainsi que de documentalistes, de C.o.-psy, de C.p.e., de M.i.-S.e.

• Préserver une définition nationale des formations, des horaires d’en- seignement et des diplômes.

• Etendre les locaux scolaires et les équiper pour aider à la mise en place de nouvelles formes de travail.

Nul doute que, pour faire valoir ces demandes, il faudra poursuivre l’ac- tion le 4 mars dans les académies (voir modalités page suivante), être très nombreux dans la grève le 15 mars, et dans la rue le 20 mars.

Denis Paget

C OLÈRE CONTRE

C LAUDE A LLÈGRE :

RIEN D IRRATIONNEL

Pour comprendre la fureur croissante des enseignants à l’encontre de leur ministre, deux exemples récents suffi- sent. Ils sont tirés parmi d’autres de son interview au Monde des 21 et 22 février 1999.

Premier exemple, celui de l’aide aux élèves.

Claude Allègre écrit : « Pendant des mois, il y a eu une opposition fonda- mentale sur une question vraiment es- sentielle : le professeur doit-il aider les élèves ? La direction du S.n.e.s. était opposée à ce concept. Ils disaient : le professeur doit enseigner, il n’est pas là pour aider les élèves ».

L’opposition n’est évidemment pas entre l’évidence que profère Claude Al- lègre et la sottise qu’il prête à ses in- terlocuteurs.

Elle est entre son choix de financer une aide renforcée par une réduction des heures et des contenus actuels d’enseignement et celui de financer cette aide en sus de ces heures.

Deuxième exemple, celui des heures supplémentaires.

Claude Allègre écrit : « Le malaise avec les enseignants du secondaire est dû principalement à la baisse du taux de rémunération des heures sup- plémentaires année. J’ai pris cette dé- cision en pensant que c’était un geste de solidarité pour l’emploi des jeunes. On a créé vingt mille postes supplémentaires d’aides-éducateurs avec cela. Mais cela a été totalement incompris ».

Il ne s’agit nullement d’incompréhen- sion. Claude Allègre a refusé de trans- former des heures supplémentaires en emplois pour recruter davantage de jeunes enseignants.

Il a maintenu ces heures supplémen- taires et l’obligation de les effectuer mais il a réduit le niveau de leur ré- munération. Pour le même travail, le salaire est donc réduit.

Sur l’argent économisé, il a financé non des emplois stables d’enseignant mais des emplois précaires payés au S.m.i.c.

Et en sus de leur salaire rogné pour un travail identique, les enseignants doi- vent subir une leçon de morale parti- culièrement malvenue.

Leur colère n’a donc rien d’irrationnel, ils ont de solides raisons de se fâcher.

Chartes de contrebande

Claude Allègre a affirmé

dimanche dernier que toutes les

versions connues de la charte des

lycées étaient des faux. Nous

tenons à sa disposition l’exem-

plaire que nous a remis son

conseiller social Alain Geismar

dûment estampillé de sa carte de

visite. Sauf à penser qu’un retour

de jeunesse a poussé ce conseiller

à faire sécession au sein du cabi-

net même du ministre.

(7)

L’US N° 488 7 26 février 1999

L E S NES CONTRE

TOUTE RÉFORME ?

Claude Allègre ne peut s’empêcher de travestir la réalité, particulièrement quand il s’agit des positions du S.n.e.s. : « Ils étaient déjà contre la création des I.u.t., du lycée professionnel, du collège unique, de la réforme Savary, de la réforme Chevènement, de la réforme Jos- pin… » (Le Monde des 21 et 22.2.99).

Faut-il rappeler les multiples combats du S.n.e.s. contre les filières au collège dans les années 70, le combat bien solitaire mené au début des années 80 pour le développe- ment des lycées, les votes nuancés – et pour plusieurs séries positifs – du S.n.e.s. sur la réforme des lycées initiée par Lionel Jospin ? Une relecture des positions prises par le S.n.e.s. en 1967 et 1968 (U.s. n° 19 bis du 22.4.67 et U.s. n° 1 du 25.9.68) au moment de la création des I.u.t. montre que le S.n.e.s.

n’était nullement défavorable à la création des I.u.t. : « Le congrès affirme la vocation parti- culière des I.u.t. à assurer une promotion cul- turelle dans la voie qui leur est propre aux élèves issus des sections d’enseignement pro- fessionnel dites de techniciens et à donner une formation professionnelle de haut niveau aux élèves provenant des sections d’enseigne- ment général, classique, moderne et tech- nique », écrivaient nos prédécesseurs. Le congrès de 67 s’inquiétait cependant de voir ces instituts à côté de l’université et s’ouvrir aux dépens des sections de S.t.s. puisque c’est là qu’on trouvait les enseignants. Déjà il posait le problème des poursuites d’études des titu- laires de D.u.t.

L E S NES

CONTRE LE L P ?

Claude Allègre ose écrire (Le Monde des 21 et 22.2.99) « Nous lancerons, en mars, une campagne nationale en faveur de l’ensei- gnement professionnel, que je veux revalori- ser. C’est ce lycée qui, lors de sa création, était qualifié par le S.n.e.s. de « Canada Dry ».

Est-il besoin de dire que jamais le S.n.e.s. ne s’est opposé à la création des C.e.t. devenus L.e.p., puis lycées professionnels ? Il est vrai cependant que le S.n.e.s. avait qualifié le baccalauréat professionnel de « bac Canada Dry » au moment de sa création. La formule, polémique, n’était pas heureuse.

Elle reflétait cependant un vrai débat autour des finalités du baccalauréat professionnel.

Nous critiquions à l’époque une finalité exclu- sive d’insertion professionnelle et la quasi- interdiction faite à ces bacheliers de poursuivre des études. La suite a montré que la double finalité finissait par s’imposer. Le ministre actuel est bien obligé d’offrir à ces bacheliers la possibilité de poursuites d’études post-bac- calauréat que demande d’ailleurs aussi le S.n.e.t.a.a.

I l pensait , sans doute, échapper ainsi à la pression exercée par la mobilisation des collègues de la région parisienne qui seront à cette date encore en vacances. Petit calcul qui ne donnera pas les résultats escomptés.

Le S.n.e.s. a même décidé de faire de cette date du 4 mars, et en prépara- tion des grandes échéances que seront la grève nationale du 15 mars et la manifestation nationale du 20 mars, un temps fort de l’expression des personnels.

Le ministère vient d’annoncer que de nouveaux textes ( texte de la charte notamment) seraient examinés en commission des lycées le 1

er

mars.

Tout porte à croire que ces textes n’apporteront pas d’améliorations sensibles aux versions précédentes que le ministre a d’ailleurs curieuse- ment ramenées au rang de simples

« rumeurs » à l’occasion de sa der- nière prestation télévisée. Il se pour- rait même que le ministre ne soit pas resté complètement insensible aux pressions exercées par ceux qui considèrent que Claude Allègre n’al- lait pas assez loin dans sa réforme.

En tout état de cause, le S.n.e.s.

mènera le débat de fond, y compris dans le cadre du Conseil supérieur. Il y rappellera le sens de ses proposi- tions pour l’ensemble du second degré, y compris donc pour les col- lèges, en soulignant que, dans leur cohérence , elles sont contradictoires avec les orientations générales de la politique scolaire que mènent conjointement le ministre et le gou- vernement. Il reformulera son exi- gence d’une autre politique scolaire ce qui implique, notamment, le retrait d’une réforme inacceptable en l’état. Il utilisera aussi le débat sur les textes pour amener à se pro- noncer l’ensemble des participants au C.s.e., administration, organisations syndicales, parents d’élèves et jeunes sur les propositions qu’il formule

concernant des questions aussi essen- tielles que les recrutements néces- saires d’enseignants qualifiés, la réduction des effectifs de classe, le service des enseignants, l’élabora- tion des programmes, les horaires des élèves, la conception de l’aide et des travaux personnels encadrés, la formation continue, la place des voies technologiques et professionnelles, les enseignements artistiques, la carte des options et les locaux.

Le message du S.n.e.s. sera d’autant plus percutant qu’il s’appuiera sur la mobilisation des personnels. Le S.n.e.s. appelle dans toutes les aca-

démies de province à ce que se tien- nent dans les établissements des assemblées générales ou que soient prises des heures d’information syn- dicale, que des fax soient rédigés et adressés au C.s.e. ( Fax : 01 55 55 31 71), que des rassemblements se tien- nent devant les I.a. ou les rectorats. A Paris, il appelle les collègues qui, malgré les vacances, seraient en région parisienne à se rendre au ministère pour témoigner symboli- quement, mais très concrètement, de la « mise sous pression » des travaux du Conseil supérieur de l’éducation Bernard Boisseau

4 MARS

Le C.s.e. « sous pression »

Claude Allègre a cru habile de reporter la séance

du Conseil supérieur de l’éducation qui devait être consacrée à la réforme des lycées, du 18 février au 4 mars.

©CLÉMENT MARTIN

(8)

N ous avons rencontré les membres du comité de pilo- tage et une première réunion du comité de suivi s’est également tenue.

A chaque fois, nous avons fait part de nos inquiétudes et réserves sur la manière dont la consultation pouvait être conduite et dépouillée.

Le comité s’est employé à nous « ras- surer » sur la transparence des opé- rations et sur sa volonté que soit prise en compte la parole des établisse- ments.

Néanmoins, au-delà des bonnes intentions, le codage des réponses (élaboré à partir du dépouillement des 100 premières réponses et adapté ensuite), sera complexe, car il faudra transformer des réponses ouvertes en codages fermés.

Si tout est « sur Internet », les réponses individuelles ne pourront être traitées statistiquement, le poids relatif des établissements sera pris en compte. Des membres du comité se rendraient dans une centaine de collèges pour débattre.

Le questionnaire est long, certaines réponses demandent réflexion et débat, et les chefs d’établissement renâclent à accorder le temps néces- saire à une concertation sérieuse.

Nous rappelons que Ségolène Royal a donné des directives pour qu’une demi-journée (le mercredi ou le samedi) soit banalisée. Nous sommes intervenus pour que le choix du jour soit laissé à l’établissement, au-delà même de cette proposition ministé- rielle. Il est aussi indispensable que les conclusions des débats nous par- viennent afin que nous puissions mieux cerner les demandes des col- lègues et en faire ensuite état.

Des rencontres académiques auront lieu pour faire le point en mars/avril, avant une journée nationale en mai.

Les propos de François Dubet lors de notre rencontre montrent que le fond du débat tourne autour de la conception des contenus : le discours qui nous est tenu oppose savoirs et compétences ; et quand il est question de compétences,

il est plutôt question de savoir-faire :

« savoir pianoter sur un ordinateur et se servir du traitement de texte, être capable de dire et comprendre quelques phrases en anglais… ».

De telles conceptions profileraient une baisse d’exigences. Nous sen- tons aussi nos interlocuteurs tentés par un volume de moyens gérés au niveau de l’établissement. Nous avons dit notre exigence d’un retour à des horaires stables par discipline.

Dans le contexte actuel, où les médias continuent de placer le lycée en pre- mière ligne et de ne parler des col- lèges que sous l’angle de la violence, il convient d’utiliser la consultation comme un outil de débat collectif dont les résultats ne doivent pas être dévoyés. Il faut donc que dans les éta- blissements, l’ensemble de l’équipe éducative fasse entendre sa voix.

Faisons savoir au ministère, à l’opinion publique, que notre syndicat est por- teur de propositions novatrices fon- dées sur la réflexion disciplinaire, la pertinence des contenus et l’évolu- tion des pratiques pédagogiques, la qualification des maîtres et le déve-

loppement de la réflexion collective.

Nos propositions d’équipes de suivi, de mise en place d’enseignements différenciés, notre volonté de construire des cycles individualisés pour les plus en difficulté, notre réflexion sur une nouvelle définition de nos services, tout cela en témoigne.

Nous voulons aussi améliorer les conditions d’enseignement pour tous les élèves et prioritairement pour les plus en difficulté. Nos revendications pour des effectifs moins lourds, des dédoublements, une aide individua- lisée dès la Sixième et tout au long des trois cycles montrent bien que nous voulons pleinement prendre en compte l’évolution du public scolarisé aujourd’hui au collège et assurer à tous une poursuite d’études réussie au-delà du collège.

En aucun cas, cette consultation ne pourra occulter les problèmes aux- quels les établissements sont confron- tés tous les jours et ceci sans perspec- tive d’amélioration pour la prochaine rentrée parce que les derniers choix budgétaires ont tout bloqué.

Françoise Dumont

COLLEGES

Consultation et action

La consultation sur le « collège de l’an 2000 » se met lentement en place, alors que la date limite reste fixée au 31 mars.

©DIANE GRIMONET

Collège de Bagnolet. A.g. enseignants-élèves.

V IE SAUVE POUR

M UMIA A BU J AMAL

Le 24 avril 1999, Mumia Abu Jamal aura 45 ans. Il clame toujours son innocence depuis le couloir de la mort de sa prison de Pennsyl- vanie.

Cette date est aussi le 3eanniversaire de la loi

« Pour une peine de mort effective » qui a eu pour effet l’érosion du principe de l’Habeas Corpus et l’accélération des exécutions aux Etats-Unis.

Le collectif américain pour Mumia veut ras- sembler à cette date, à Philadelphie, des mil- liers de personnes pour exiger une révision du procès.

Pour permettre une participation venue de France, cent places d’avion ont été réservées par le Comité de solidarité en France pour un vol aller-retour Paris-New York, avec transfert à Philadelphie en bus (départ Paris le vendredi 23 avril au matin – retour lundi 26 avril, très tôt le matin).

Pour tout contact : tél. 01 46 36 79 38 - fax 01 48 07 07 17

I MAGES

DU NÉOLIBÉRALISME

Mettre des idées en images, en maintenant en permanence à vif l’intérêt du spectateur, et donc décupler leur force, quel intellectuel n’a caressé ce projet ? Le plus souvent, les tenta- tives de ce type se soldent par de sopori- fiques accumulations de séquences à pré- tention didactique. En réalisant un documentaire sur l’idéologie néolibérale et sur l’impuissance à laquelle elle condamne le citoyen, Jean Druon prenait le risque d’ennuyer sans convaincre.

Or, avec son Quelques choses de notre his- toire (1), il passionne et « conscientise » à la fois. Prenant la forme de la quête person- nelle d’un citoyen qui veut comprendre ce qui est arrivé au monde dans les quinze der- nières années, son film se veut une étude de cas, une sorte d’expérience de laboratoire du libéralisme en action. Et ce à travers l’une de ses manifestations les plus emblématiques : la privatisation du secteur des télécommunica- tions en Europe.

(1) Réalisation et écriture de Jean Druon. Dans sa version de 90 minutes, le film est présenté à Utopia Toulouse et Utopia Avignon, et sera diffusé sur Planète. Il devrait être diffusé en avril sur Arte dans une version de 60 minutes. Pour toute informa- tion, contacter Culture Production, 24, rue de Dun- kerque, 75010 Paris. Tél. : 01 48 74 12 25.

Courrier électronique: culltprod@club-Internet.fr.

(9)

La FSU dans l’action du 15 au 22 mars

Dans un communiqué publié le 17 février, la F.s.u. appelle les personnels à assurer le succès des actions de grève et de manifestation prévues le 15, le 20 mars et le 22 mars pour les T.o.s. ainsi que celui de son forum national sur les savoirs et les jeunes le 21 mars à Paris.

Par leurs luttes sur leurs revendications, ils contribueront à faire de cette période une semaine d’actions de l’ensemble des fonctionnaires pour :

la défense et l’amélioration des services publics, une véritable modernisation répondant à l’ensemble des besoins sociaux ; la levée du gel de l’emploi public ; la défense et l’amélioration des retraites ; une réduction du temps de travail pour tous les fonctionnaires avec la résorption de la précarité, les créations d’emplois nécessaires.

Elle s’adresse à nouveau à l’ensemble des organisations de fonctionnaires pour exprimer leurs exigences communes sur ces revendications et donner les pro- longements nécessaires aux initiatives en cours dans plusieurs secteurs de la fonction publique.

L’US N° 488 9 26 février 1999

L e rapport de la mission confiée à Jacques Roché sur le temps de travail dans les trois fonctions publiques a été rendu public le 10 février. Il fait suite aux négociations Fonction publique de janvier 1998 au cours desquelles le gouvernement avait renvoyé tout examen de la perspective des 35 heures au préalable d’un état des lieux de la réglementation et des pratiques.

RÉDUCTION DU TEMPS DE TRAVAIL

Tout en faisant état de l’extrême diver- sité des situations, il conclut « plutôt à une durée comprise entre 35 et 37 heures hors Education nationale et Justice » pour des durées officielles affichées entre 36 et 38 heures.

Concernant l’Education nationale, le rapport reprend les résultats des études de la D.e.p. publiés en 1995. Il crédite les enseignants du premier degré de 38 heures hebdomadaires et ceux du second de 38 h 11 minutes pour les 36 semaines de l’année sco- laire, tout en relevant des amplitudes importantes autour des ces moyennes.

Hors enseignants, les chiffres avancés résultent de la division du nombre d’heures dites effectives, évalué sur l’année, par le nombre de semaines travaillées. La méthode efface tout repère hebdomadaire réel et toute prise en compte de la spécificité des missions et des contenus de travail.

Elle transforme ainsi les 41 heures par semaine des infirmières conseillères de santé, avec astreinte de 5 nuits, en 32 heures hebdomadaires.

Les recommandations faites esqui- vent la question des créations d’em- plois et les 115 pages du rapport n’y consacrent quasiment pas une seule ligne. Elles ne traitent à aucun moment de la perspective de la réduction du temps ou de la charge de travail des personnels enseignants. Et pour les autres personnels, elles plaident pour une réorganisation du travail autour de

la polyvalence et de la mobilité avec un décompte annuel du temps de travail.

Sur quoi cela va-t-il déboucher ? Pour l’instant, le gouvernement ne parle que d’une consultation des partenaires sociaux pour valider cet état des lieux sans s’engager sur un processus de négociations. Pour les enseignants du second degré comme pour l’ensemble des fonctionnaires, la réduction du temps de travail avec les créations d’emplois correspondantes sont pour- tant des exigences majeures. Il s’y joue le devenir de notre métier, l’amélio- ration du service public et une partie des débouchés pour les jeunes.

RETRAITES ET EMPLOI Le schéma qui l’emportait à l’automne dans la médiatisation de l’approche gouvernementale était celui d’un choc démographique et financier inéluc- table appelant des régressions pour les régimes spéciaux et le recours à l’étage complémentaire des fonds de pen- sion (1). C’est dans ce contexte que se sont engagés les travaux de la mis- sion confiée au commissaire général au Plan, Jean-Michel Charpin, pour établir « le diagnostic le plus partagé possible ». Les neuf séances de la commission de concertation tenues depuis octobre dernier confirment qu’il s’agit d’un objectif pour le moins incertain (2). Les tentatives, au moins

FONCTION PUBLIQUE

Privée d’emplois ?

A peine ouverts, les dossiers de la réduction du temps de travail et de l’avenir des retraites butent sur le gel de l’emploi public. Pourtant, aucune lutte durable

contre le chômage et aucun développement des solidarités ne pourront faire l’impasse sur les créations d’emplois dans la fonction publique.

par médias interposés, d’opposer la situation des fonctionnaires et celle des salariés du privé multiplient les chemins de traverse. Elles occultent le fait que le débat porte sur la capacité ou non de l’économie française à faire face à une nouvelle distribution des âges et à assurer une augmentation de quelques points de P.i.b. en faveur des retraites en quatre ou cinq décen- nies. Les premières projections réali- sées et très médiatisées reposaient sur les hypothèses très alarmistes avec un chômage maintenu à 9 % de la popu- lation active sur près d’un demi-siècle pour déboucher sur l’idée d’explo- sion financière des régimes de répar- tition et de celui des fonctionnaires. Les interventions syndicales tout particu- lièrement celles de la F.s.u., ont conduit à faire tester d’autres hypo- thèses qui relativisent beaucoup l’im- pact du vieillissement démographique.

Avec un scénario de chômage ramené à 3 %, les documents du Plan établis- sent même que « jusqu’en 2015, l’amélioration de l’emploi permettrait de compenser l’augmentation des charges de retraite ». Pourtant, les mêmes documents persistent à conclure que « le paramètre essentiel d’ajustement est l’âge de liquidation des droits ». Et le gouvernement semble vouloir désormais concentrer

tout le débat sur l’allongement de durée de cotisation pour retarder l’âge effectif de départ en retraite.

C’est dire que l’affrontement d’idées, comme sur la réduction du temps de travail, porte sur l’importance accor- dée ou non aux choix les plus favo- rables à l’emploi. Le pari à gagner est bien là. Il ne peut être fait en écartant les trois fonctions publiques. Il com- mande l’horizon des prochaines années et celui de la longue durée. Il est au cœur des actions du S.n.e.s.

pour réorienter la politique scolaire et de la F.s.u. pour faire converger les ini- tiatives de l’ensemble des fonction- naires.

François Labroille

(1) Cf U.s.n° 479 du 21 novembre 1998 et le dossier de Pour n° 53 de février 1999 (2) Les comptes rendus des séances figu- rent sur le site Internet de la F.s.u.

(http://www/fsu.fr)

Le prix du refus de l’emploi

Les documents préparatoires à l’ultime séance de la commission du Plan convo- quée le 25 février avant l’examen du rapport final un mois plus tard explicitent au dernier moment l’une des pistes de la réflexion gouvernementale. Ils présen- tent comme réforme possible, étalée entre 2000 et 2019, l’allongement à 42,5 ans de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein dans le public et dans le privé ainsi que l’introduction d’un nouveau mécanisme d’abattement dans le calcul des pensions de la fonction publique en cas de durée de cotisation infé- rieure à la durée requise. Une rapide simulation pour la génération née en 1959 montre soit l’obligation d’un départ au moins à 65 ans pour maintenir la pension à 75 % du dernier traitement soit l’acceptation d’une réduction de la pension de 75 % à 50 % du dernier traitement avec un départ à 60 ans pour une carrière de 37,5 ans. Cette hypothèse provocatrice montre les régressions auxquelles condamnerait le refus de mettre en œuvre une autre politique de l’emploi.

DERNIÈRE MINUTE

(10)

Réunis à l’initiative du Collectif

du Manifeste pour un lycée démocratique, nous avons constaté ensemble, avec satisfaction,

la récente montée des luttes contre Claude Allègre et la politique qu’il incarne.

Nous nous sommes également trouvés largement d’accord avec l’appel

que constitue le Manifeste à une contre-

offensive argumentée unitaire pour

promouvoir

une autre politique scolaire, pour

la justice et la culture.

Dans ces conditions, nous avons décidé de coordonner nos forces et avons adopté la déclaration unitaire suivante.

M algré le discours ministé- riel et gouvernemental, le choix n’est pas entre « la réforme » et « les conservateurs », mais entre deux politiques scolaires : l’une de régression culturelle et d’in- égalité, l’autre de progrès pour la justice et la culture. Nous luttons contre la première et pour la seconde.

CE CONTRE QUOI NOUS LUTTONS

Le despotisme haineux et calom- niateur de Claude Allègre est insup- portable. Il y faut un coup d’arrêt.

Mais, derrière lui, tout le gouverne- ment impose la violence d’une poli- tique sans négociations ni débat démocratique dignes de ce nom. A cette violence aussi, il faut un coup d’arrêt.

Ce double despotisme se veut éclairé : il impose « la réforme » en prétendant agir au nom de la moder- nité (« nouveaux savoirs », « nou- velles technologies ») et de la justice (traiter les inégalités et en particulier l’échec scolaire ou le refus de la scolarité). Vingt mois durant, l’opi- nion a été troublée, la presse a approuvé et plus d’un professeur a craint que résister à Claude Allègre soit défendre des routines ou des privilèges.

Mais les choses sont en train de changer : les D.h.g. des collèges et des lycées pour la rentrée 1999 arrivent peu à peu et au mieux elles déshabillent Pierre pour habiller Paul, mais le plus souvent elles déshabillent les deux ; les salaires des professeurs baissent ; la pré- carité des professeurs, éducateurs et agents s’accroît ; la Charte des lycées, même amendée un peu, multiplie les menaces sur diverses disciplines, sur les conditions d’en- seignement et sur la définition des services et des statuts des profes- seurs. Sous le discours de la réforme apparaît crûment la réalité : redé- ploiement du système éducatif, lycée

« à coût constant », lycée bon mar- ché, désengagement de l’Etat dans

la politique scolaire. Et ce n’est pas un hasard si, au même moment, la Charte des écoles programme ouvertement la délégation de tâches d’enseignement à des « intervenants extérieurs » aux frais des collectivi- tés locales, au gré de leur richesse, de leur pauvreté voire de leurs pro- jets politiques.

Une fois sorti des mirages idéolo- giques, on voit apparaître la cohé- rence d’une politique. « L’élève au centre du système éducatif » est la formule directrice qui permet de dénigrer non seulement les profes- seurs mais aussi les savoirs (« trop lourds », « trop abstraits », « inu- tiles »). Le lycée bon marché est un lycée allégé qui vient prendre la suite du collège allégé déjà en place et de l’école primaire allégée qui se prépare. Comme si réformer était toujours alléger : la voie suivie est celle d’une régression culturelle.

Cette orientation vient de loin : du prétendu « modèle anglo-saxon » (au collège et au lycée on s’éduque, après le bac on s’instruit) et d’une longue lignée de « réformateurs » français, de droite ou de gauche, qui ont tous en commun de poser que le peuple n’est pas apte à la culture élevée. Sous le dénigrement du savoir, il y a le mépris des masses et le choix anglo-saxon et libéral de réserver la plus haute cul- ture à des pôles d’excellence publics ou privés. La vérité de l’école (école primaire, collège, lycée) allégée est donc l’école de l’inégalité, l’école à deux vitesses.

C’est pourquoi, au désengagement de l’Etat, correspond le choix fon- damental de laisser jouer les inéga- lités sociales et géographiques ; là se trouve la raison inavouée du

« dégraissage du mammouth », c’est-à-dire de la « déconcentra- tion » du système éducatif : derrière la prétendue « amélioration » des mutations des professeurs se profile (et se prépare activement, mais en secret) soit le radicalisme libéral (un lycée = une entreprise) soit ce qui n’est que son complément, le capo-

ralisme (le bassin d’emploi dicte à un super-proviseur la politique sco- laire locale, du moins celle qui régit l’école pour la grande masse can- tonnée à la culture de second rang).

Or, le corps enseignant résiste, par sa compétence, à l’école allégée. Il résiste aussi par ses exigences de liberté d’esprit aux logiques libérale ou caporalisée. Il faut donc le faire plier en jouant l’opinion contre lui. Il faut en même temps diviser les syn- dicats et organisations qui résistent et les écraser ; ainsi pourra passer en force l’école allégée pour la grande masse.

Nous sommes ces syndicats et orga- nisations qu’on veut diviser et écra- ser, nous qui représentons plus de 80 % des professeurs de collège, lycée et classes préparatoires aux grandes écoles (C.p.g.e.).

Nous résistons à cette agression sans précédent contre nous-mêmes, contre le corps enseignant et contre l’école. Nous dénonçons l’impos- ture d’une réforme qui ne sert ni la culture ni l’égalité. Et sans mécon- naître nos différences, voire nos divergences, nous luttons ensemble pour une politique qui soit vraiment au service de la culture et de la jus- tice.

CE POUR QUOI NOUS LUTTONS

Une politique scolaire vraiment sou- cieuse de culture et de justice doit affronter deux défis.

1. Comment faire que les différences de culture (générale, technique, pro- fessionnelle) soient facteurs non de discrimination sociale et de que- relles déplacées entre hiérarchies culturelles concurrentes mais de richesses pour une culture vraiment commune ?

2. Comment, dans la crise de crois- sance du système scolaire depuis quinze ans, éviter le creusement entre ce qui fonctionne bien et ce qui fonctionne mal ou ne fonctionne plus ?

Et comment éviter dans cette situa- tion compliquée les querelles dépla-

Déclaration unitaire nationale pour

adoptée le 15 février

(11)

L’US N° 488 11 26 février 1999

APPEL DU « COLLECTIF POUR LE MANIFESTE »*

1. Nous nous réjouissons de la décla- ration nationale unitaire du 15 février 1999. Nous sommes heureux d’y avoir fortement contribué. Nous appelons à faire du 20 mars un immense succès unitaire pour une école démocratique.

2. Plus que jamais, il faut une signature de masse de notre manifeste.

Parce que la présentation méthodique et argumentée d’une autre politique scolaire, pour la justice et la culture, est un puissant ferment d’unité entre cycles d’enseignement, entre syndicats, asso- ciations et coordinations, entre régions du territoire.

Parce qu’ainsi, dans la période électo- rale qui s’ouvre, le mouvement pour une école démocratique sera mieux entendu et compris, sans récupération possible.

Signez, faites signer le manifeste.

3. Nous souhaitons avoir dans chaque collège et lycée de France un(e) cor- respondant(e) du manifeste. Le rôle du (de la) correspondant(e) est simple : a) Se procurer le Dossier du Manifeste daté du 20 janvier. Ce dossier est dis- ponible sur Internet depuis le 20 janvier.

Et il est arrivé par courrier postal dans chaque établissement entre le 30 janvier et le 4 février, aux bons soins des pro- fesseurs élu(s) au conseil d’administra- tion. Réclamer si nécessaire cet exem- plaire à l’administration. On peut aussi se procurer le dossier auprès des res- ponsables locaux des syndicats et asso- ciations signataires de la déclaration nationale unitaire.

b) Nous faire parvenir, de préférence immédiatement, par courrier postal ou électronique, ses coordonnées com- plètes (nom, prénom, adresse, télé- phone, fax, e-mail) avec soit le nombre et le pourcentage des signatures dont il (elle) dispose déjà, soit le nombre et le pourcentage de signatures qu’il (elle) estime pouvoir regrouper.

Il est souhaitable de nous faire parvenir la liste définitive avant le 15 mars.

Malgré les vacances scolaires de la zone C, notre courrier postal et électro- nique reste régulièrement relevé. Merci d’avance aux aimables volontaires.

N.b. Rappel du sommaire du Dossier du manifeste : lettre de présentation (bref his- torique, objectifs, mode d’emploi, membres du collectif) ; texte complet du manifeste ; modèle pour les formulaires de signature ; lettre ouverte à Claude Allègre.

Collectif pour le Manifeste – Lycée Henri IV, casier 78, 23, rue Clovis - 75005 Paris

Adresse électronique lycee.democratique@wanadoo.fr

Site Internet

http://perso.wanadoo.fr/olivier.coquard/Accueil.html

* Le « Collectif pour le Manifeste » regroupe les enseignants des lycées Henri IV et Fénelon de Paris qui sont à l’origine du Manifeste pour un Lycée démocratique.

cées entre conservateurs mécon- naissant ce qui ne fonctionne plus et novateurs méconnaissant ce qui fonctionne bien ?

Refusant ces hiérarchies et que- relles, nous proposons une autre politique scolaire faite de fermeté, de confiance et de générosité.

Fermeté

1. L’école n’est pas d’abord un lieu de vie, de socialisation ou d’incul- cation de valeurs. Elle est d’abord un lieu d’enseignement, d’apprentis- sage de la liberté de penser au contact de la culture avec l’aide des professeurs. Alors, et alors seule- ment, elle joue, à la manière qui lui est propre et en même temps que d’autres institutions, son rôle de socialisation, d’éducation en géné- ral et d’éducation morale en parti- culier.

2. Dans des conditions nouvelles et difficiles, un enseignement de qua- lité exige, en priorité absolue, l’élé- vation de la qualification discipli- naire et pédagogique des professeurs et la primauté, au sein de cette qualification, de la maîtrise de la discipline enseignée. Cette qualification doit être validée par des concours nationaux.

3. Il n’y a d’enseignement de qualité, sérieux et exigeant, que selon le

« modèle secondaire » : fermeté de chaque discipline enseignée, pro- gressivité pluriannuelle dans cette discipline, cohérence pluridiscipli- naire (les filières) et, sur ces bases, possibilités d’ouvertures interdisci- plinaires maîtrisées et progressives, le tout avec un taux d’encadrement qui permet une diversification des exercices et le soutien aux élèves en difficulté.

Confiance

1. Pragmatisme dans l’ajustement des programmes. Ils ont changé, changent et changeront. Il faut non définir les « programmes du siècle » mais bien réguler leurs ajustements périodiques.

2. Pluralisme pédagogique. Au cli-

vage entre doctrines pédagogiques plus ou moins marquées d’idéolo- gies, nous voulons substituer le riche échange des expériences et des pra- tiques : ces pratiques, expériences et échanges ne peuvent réussir qu’à la double condition d’être effectués par des professeurs hautement qua- lifiés et d’avoir l’enseignement pour objet.

Cette ligne de fermeté et de confiance permet de conserver, vivi- fier, améliorer ce qui dans l’école, marche bien ou assez bien. Seule aussi, elle permet d’affronter avec générosité les deux défis de l’heure.

Générosité

1. Pour respecter le droit au savoir pour tous, il faut prendre à bras-le- corps l’échec scolaire et le refus de la scolarité en tenant ensemble trois orientations : redonner sens, par le tissu économique, social et cultu- rel extra-scolaire, au désir d’ap- prendre ; ne pas céder sur la fonc- tion essentielle de l’école : enseigner ; mobiliser toutes les énergies enseignantes par le plura- lisme pédagogique.

2. Parier non seulement sur la cul- ture pour tous – la culture est un patrimoine auquel tous ont droit – mais aussi sur la culture de tous : la culture est un bien à faire fructifier, à rendre plus universel par l’enri- chissement réciproque, lent, patient et tenace des formes de culture (générale, technique, profession- nelle) aujourd’hui encore scindées.

Il s’agit de construire des humanités nouvelles, grand dessein qui donne son sens ultime à la politique sco- laire que nous proposons.

DANS CET ESPRIT, NOUS DEMANDONS AU GOUVERNEMENT QUATRE MESURES D’URGENCE

1. Restaurer l’honneur du corps enseignant. Dénoncer solennelle- ment les calomnies et mensonges sur l’absentéisme, la paresse, le

« conservatisme », les « salaires de

un lycée démocratique

1999

pilote d’avion » et bien d’autres choses. Le gouvernement ne doit ni dénigrer les professeurs, ni « ména- ger les conservatismes », mais pro- téger et valoriser le métier de pro- fesseur.

2. Rétablir immédiatement le taux des H.s.a. Prendre immédiatement la décision de rétablir le mouvement national et faire en sorte que le mou- vement 1999 soit au plus près des règles du mouvement national.

Renoncer à tout projet d’annualisa- tion et de dénaturation du service des professeurs.

Réaffirmer les garanties statutaires des professeurs définies en 1950 et depuis.

3. Abandonner les chartes Allègre et toute la politique scolaire actuelle dans sa cohérence d’ensemble : diminution des D.h.g., déconcen- tration, déqualification…

Ouvrir des négociations sur toutes les revendications des personnels : restituer les postes supprimés, créer les postes nécessaires, accroître le nombre des postes aux concours…

Réorienter complètement la poli- tique scolaire selon les principes et axes définis ci-dessus en commen- çant par un « état des lieux » enfin sérieux et transparent.

4. Engager immédiatement à cette fin une vaste et véritable concerta- tion de forme à préciser, en lieu et place des simulacres de débats et de consultations menés jusqu’ici.

Vingt mois ont été perdus. Le temps presse.

Nous décidons d’organiser une grande manifestation nationale unitaire le samedi 20 mars 1999.

Liste des premiers signataires : Collectif pour le Manifeste, S.n.e.s., S.n.e.p., A.p.h.e.c., A.p.p.l.s., C.n.g.a., S.n.a.l.c., U.p.s., U.p.s.t.i., , U.p.l.s., U.p.a.

De nombreuses autres

associations de spécialistes

s’apprêtent à signer

la déclaration.

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