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efficaces totales diatomiques
Thierry Jecko
To cite this version:
Thierry Jecko. Approximation de Born-Oppenheimer de sections efficaces totales diatomiques.
Asymptotic Analysis, IOS Press, 2000, 24 (1), pp.1-35. �hal-03213401�
Approximation de Born-Oppenheimer de sections efficaces totales diatomiques.
Th. Jecko
1IRMAR, Universit´ e de Rennes I, Campus Beaulieu, F-35042 Rennes cedex.
e-mail : jecko@maths.univ-rennes1.fr R´ esum´ e
Pour des mol´ ecules diatomiques dans la limite de Born-Oppenheimer, on construit une approximation adiabatique de plusieurs sections efficaces totales, y compris des sections in´ elastiques. On montre la pr´ epond´ erance de la diffusion ´ elastique et l’on en donne des termes dominants. L’un d’eux contient un potentiel effectif, ce qui permet de r´ eduire la diffusion ` a celle d’un syst` eme ` a deux corps. De plus, l’approximation am´ eliore une borne a priori sur d’autres sections totales.
Abstract
In the Born-Oppenheimer limit, for diatomic molecules, we approximate several total cross-sections, including inelastic ones, by adiabatic equivalents. We show the preponderance of the elastic total cross-section and we give leading terms for it.
One of them contains a two-body efficient potential so that the scattering behaviour may be well-approximated by those of some two-body system. Furthermore, the adiabatic approximation improves an a priori bound on some other total cross- sections.
1 Introduction.
La complexit´ e des syst` emes quantiques s’accroˆıt fortement lorsque l’on passe de deux corps ` a trois et plus. L’approximation de Born-Oppenheimer (cf. [BO]), qui profite de la diff´ erence de nature des particules, permet de ramener des mol´ ecules diatomiques ` a des probl` emes essentiellement ` a deux corps. En th´ eorie stationnaire de la diffusion, cette approximation a ´ et´ e valid´ ee pour certains op´ erateurs d’onde de canal d’une mol´ ecule diatomique (cf. [KMW]). Dans l’esprit de [KMW], on introduit une approximation de Born-Oppenheimer de plusieurs sections efficaces totales, ` a angle d’incidence fix´ e, pour une mol´ ecule diatomique. Pour approximer des sections efficaces totales in´ elastiques, l’approxi- mation de [KMW], de la r´ esolvante par une r´ esolvante adiabatique, s’av` ere insuffisante.
On utilise celle de [Jec-2], rappel´ ee dans le Th´ eor` eme 2.3, car l’op´ erateur adiabatique P
AD1. previous address : Fachbereich Mathematik MA 7-2, Technische Universit¨ at Berlin, Strasse des 17.
Juni 136, D-10623 Berlin, Germany,
prend en compte plusieurs ´ etats ´ electroniques. En adaptant les arguments de [I1], [I2], [RT], [RW] et [W], certaines sections efficaces totales de la mol´ ecule diatomique sont ap- proxim´ ees par des sections efficaces totales construites ` a partir de l’op´ erateur adiabatique P
AD.
Comme dans l’asymptotique des sections efficaces totales relativement ` a la constante de Planck ~ (cf. [RW] et [I2]), on montre la pr´ epond´ erance de la diffusion ´ elastique et on exibe un terme dominant analogue. De plus, on d´ etermine d’autres termes dominants (cf.
Th´ eor` eme 1.2) pr´ esentant un int´ erˆ et physique et l’approximation pr´ ec´ edente permet une estimation a priori sur d’autres sections efficaces totales (cf. corollaire 1.5).
Contrairement ` a l’habitude, les sections efficaces totales consid´ er´ ees ici ne sont pas construites
`
a partir de l’amplitude de diffusion (cf. [AJS]). Comme dans [RW], on pr´ ef` ere les d´ efinir comme des distributions sur l’´ energie, selon une id´ ee de Enss-Simon (cf. [ES]). Le lien entre les deux d´ efinitions est expos´ e formellement dans [RW] et justifi´ e dans [Jec-1].
Pour plus de d´ etails sur l’approximation de Born-Oppenheimer, on renvoie le lecteur aux r´ ef´ erences indiqu´ ees dans [KMSW] et [Jec-1]. Au sujet des sections efficaces totales, on peut consulter [I1], [I2], [RT], [RW] et [W]. Signalons que, dans [CT], l’amplitude de diffusion est ´ etudi´ ee pour des potentiels coulombiens. Ici, les potentiels seront r´ eguliers avec une forte d´ ecroissance ` a l’infini (cf. Th´ eor` eme 1.2). Pour une approche temporelle de la situation pr´ esente, on peut consulter [Kar].
D´ etaillons bri` evement le cadre de ce travail (voir aussi [Jec-2]). Consid´ erant une mol´ ecule diatomique ` a N ´ electrons, son op´ erateur d’´ energie, auto-adjoint dans L
2(IR
n(N+2)), est
H ˜ = − 1
2m
1∆
x1− 1
2m
2∆
x2+
N+2
X
j=3
(− 1
2 ∆
xj) + X
l<j
V
lj(x
l− x
j), (1.1) (on a fix´ e la masse des ´ electrons ` a 1 ainsi que la constante de Planck et on suppose que les particules se meuvent dans IR
n, pour n ≥ 2). Les masses respectives des deux noyaux, m
1et m
2, sont grandes devant 1 (h donn´ e par (2.5) sera donc petit), les fonctions r´ eelles V
ljrepr´ esentent les interactions bilat´ erales entre particules et ∆
xjd´ esigne le laplacien en la variable x
j. Soit a = (A
1, A
2) une d´ ecomposition de {1, . . . , N + 2} en deux amas telle que j ∈ A
j, pour j ∈ {1, 2}. En effectuant un changement de variables convenable, on est amen´ e, apr` es retrait du mouvement du centre de masse, ` a ´ etudier l’op´ erateur
P (h) = −h
2∆
x+ P
a(h) + I
a(h),
agissant dans L
2(IR
n(N+1)) (voir la partie 2 pour les expressions de P
a(h) et I
a(h)). L’ha- miltonien interne P
a(h) est la somme des op´ erateurs d’´ energie de chaque amas, consid´ er´ es comme isol´ es, et le potentiel inter-amas I
a(h) rassemble les interactions entre particules appartenant ` a deux amas diff´ erents. La variable x ∈ IR
nrepr´ esente la position relative des centres de masse des amas et on note par y ∈ IR
nNles autres variables. On consid` ere la famille des hamiltoniens ´ electroniques P
e(x; h), x ∈ IR
n, h ≤ h
0, pour un certain h
0> 0 petit, d´ efinis par
P
e(x; h) = P
a(h) + I
a(x; h), ∀x ∈ IR
n, ∀h ≤ h
0.
En physique, ce sont pr´ ecis´ ement ces op´ erateurs pour h = 0 (c’est-` a-dire pour une masse nucl´ eaire infinie) qui repr´ esentent la mol´ ecule dans l’approximation de Born-Oppenheimer.
L’´ evolution libre de r´ ef´ erence sera la restriction ` a un sous-espace propre de P
a(h) de t 7→ e
ih−1tPa(h)avec P
a(h) ≡ −h
2∆
x+ P
a(h).
En notant hxi = (1 + |x|
2)
1/2, les interactions bilat´ erales apparaissant dans ces op´ erateurs seront des fonctions V ∈ C
∞(IR
n; IR), v´ erifiant, pour un certain ρ > 0,
∀α ∈ IN
n, ∃C
α> 0; ∀x ∈ IR
n, |∂
xαV (x)| ≤ C
αhxi
−ρ−|α|. (D
ρ) Construisons maintenant l’op´ erateur adiabatique P
AD. Soient E
1< . . . < E
rles r premi` eres valeurs propres du spectre discret de P
a(0), chaque E
j´ etant de multiplicit´ e p
j, pour j ∈ {1, · · · , r}. Pour chaque j , on suppose qu’il y a exactement p
j“courbes”
x 7→ λ
jl(x; 0), pour l ∈ {1, · · · , p
j}, de valeurs propres λ
jl(x; 0) de P
e(x; 0) (r´ ep´ et´ ees au- tant que leur multiplicit´ e), qui tendent vers E
jlorsque |x| → ∞. De plus, on suppose que ces applications x 7→ λ
jl(x; 0), ` a valeurs dans le spectre σ(P
e(x; 0)) de P
e(x; 0), sont globalement d´ efinies sur IR
n. On impose la condition de stabilit´ e suivante.
D´ efinition 1.1. Pour δ > 0 et pour tout j ∈ {1, · · · , r}, on consid` ere la condition (H
j,δ) suivante : il existe des fonctions e
j,±et E
j,±et des nombres r´ eels h
j,δ> 0 tels que, pour tout h ≤ h
j,δ,
x∈IR
inf
nE
j,±(x) − e
j,±(x) ≥ δ.
∀x ∈ IR
n, e
j,−(x) < E
j,−(x) < e
j,+(x) < E
j,+(x),
∀x ∈ IR
n, λ
j1(x; 0), . . . , λ
jpj(x; 0) ∈ ]E
j,−(x); e
j,+(x)[,
∀x ∈ IR
n, σ
P
e(x; h)
∩
[e
j,−(x); E
j,−(x)] ∪ [e
j,+(x); E
j,+(x)]
= ∅.
(H
j,δ)
Sous la condition pr´ ec´ edente, pour le mˆ eme δ et pour h
δ= min
1≤j≤rh
j,δ, en notant par 1I
]Ej,−(x),ej,+(x)[la fonction caract´ eristique de l’intervalle ]E
j,−(x), e
j,+(x)[, on introduit la condition suivante. Il existe un R
0> 0 tel que, pour tout |x| ≥ R
0et tout h ∈ [0, h
δ],
dim Im
1I
]Ej,−(x),ej,+(x)[P
e(x; h)
= p
j. (H
j,δ)
0Si ces conditions (H
j,δ) et (H
j,δ)
0sont satisfaites, pour un certain δ > 0, on dira que E
jv´ erifie l’hypoth` ese de stabilit´ e semi-classique.
Pour h assez petit, il existe aussi une valeur propre λ
jl(x; h) de P
e(x; h) qui tend vers λ
jl(x; 0) lorsque h → 0 (cf. [Jec-2]). De plus, ` a l’aide d’une formule de Cauchy, on peut exprimer le projecteur spectral Π(x; h) de P
e(x; h), associ´ e ` a toutes les valeurs propres λ
jl(x; h). Au moyen d’une int´ egrale directe, on d´ efinit
Π(h) ≡ Z
⊕IRn
Π(x; h) dx.
La partie adiabatique de P (h) est donn´ ee par
P
AD(h) = Π(h)P (h)Π(h).
On s’int´ eresse aux sections efficaces totales issues d’un canal d’entr´ ee
α = (a, E
α(h), φ
α(h)), i.e. P
a(h)φ
α(h) = E
α(h)φ
α(h) et kφ
α(h)k
L2(IRnNy )= 1, (1.2) dont l’´ energie E
α(h) tend vers E
jα(1 ≤ j
α≤ r) quand h → 0. Pour un tel canal d’entr´ ee α et pour des canaux de sortie β, de d´ ecomposition a et d’´ energie discr` ete, l’existence des sections efficaces totales, ` a angle d’incidence fix´ e ω sur la sph` ere S
n−1, σ
α(·, ω; h) et σ
βα(·, ω; h) (cf. partie 2) est connue pour ρ >
n+12(cf. [RW], [W]). De mˆ eme, on montre l’existence des sections efficaces totales adiabatiques correspondantes, construites ` a partir de l’op´ erateur P
AD(h). Le r´ esultat principal de ce travail est le suivant.
Th´ eor` eme 1.2. On suppose que les potentiels v´ erifient la condition (D
ρ) pour un certain ρ >
n+12et que l’hypoth` ese de stabilit´ e semi-classique (cf. D´ efinition 1.1) et l’hypoth` ese de “non-croisement” (cf. D´ efinition 2.1) sont remplies pour chaque E
j(1 ≤ j ≤ r). On suppose aussi que
E
r< E
AD≡ inf
x∈IRn
inf
σ
P
e(x; 0)
\ n
λ
jl(x; 0), ∀j, l o
. (1.3)
Soit J ⊂]E
jα; E
AD[ un intervalle compact, de non-capture pour chaque hamiltonien clas- sique |ξ|
2+ λ
jl(x; 0) (cf. D´ efinition 2.2), et γ =
ρ−11.
Il existe
0> 0 tel que, uniform´ ement pour λ ∈ J et ω ∈ S
n−1, on ait
σ
α(λ, ω; h) = O(h
γ(1−n)), (1.4) σ
α(λ, ω; h) − σ
αα(λ, ω; h) = O(h
γ(1−n)+0), (1.5) σ
α(λ, ω; h) − σ
αAD(λ, ω; h) = O(h
(γ(1−n)+1+0), (1.6) σ
βα(λ, ω; h) − σ
βαAD(λ, ω; h) = O(h
γ(1−n)+1+0), (1.7) o` u β est un canal de sortie, de d´ ecomposition a, dont l’´ energie tend vers une certaine E
jβ(1 ≤ j
β≤ r) quand h → 0. En d´ efinissant n
α(λ) = (λ − E
jα)
1/2et I
a(x; h) par (2.6), en d´ esignant par H
ωl’hyperplan orthogonal ` a ω, on a, pour
I(x) = I
a0(x) ≡ I
a(x; h)|
y=0et I(x) = ˆ I
a(x) ≡ hI
a(x; 0)φ
α(0), φ
α(0)i
L2(IRnNy )
, σ
α(λ, ω; h) = 4C
a(h)
Z
Hω
sin
21 4hn
α(λ)
Z
IR
I (u + sω)ds
du + O(h
γ(1−n)+0) (1.8) et, si E
α(h) converge vers E
1, alors (1.8) est aussi valable pour I(x) = I
eff(x) ≡ λ
1(x; 0) − E
1. Ici, la fonction C
a(h) v´ erifie C
a(h) + C
a(h)
−1= O(1), quand h → 0.
Remarque 1.3. Il est ` a noter que l’asymptotique de Born-Oppenheimer ci-dessus pr´ esente
des similitudes avec l’asymptotique relative ` a la constante de Planck ~ . Les formules (1.4)
et (1.8) pour I = I
a0sont celles obtenues dans [RW] pour les estimations en ~ . La diffusion
´
elastique est pr´ epond´ erante, d’apr` es (1.5), comme cela ´ etait le cas dans [I2] pour l’asymp- totique en ~ . Le fait nouveau r´ eside dans le fait que l’on dispose d’une approximation adiabatique des sections efficaces totales issues du canal α et de mˆ eme d´ ecomposition de sortie, dont une cons´ equence est une estimation a priori, donn´ ee dans le Corollaire 1.5, sur les sections efficaces totales issues de α mais de d´ ecomposition de sortie diff´ erente (voir aussi la Remarque 2.7). Malheureusement, nous ne disposons pas d’estimation pr´ ecise des σ
βαpour β 6= α, mais de mˆ eme d´ ecomposition.
Remarque 1.4. Par terme dominant, on entend ici un terme contenant la contribu- tion principale de l’asymptotique. Physiquement, il est naturel d’avoir un terme dominant d´ ependant des int´ egrales de recouvrement I ˆ
a(x), comparable ` a celui obtenu dans [W] pour les hautes ´ energies. Le terme dominant contenant I
eff, sp´ ecifique ` a la situation pr´ esente, est d’une grande importance physique puisqu’il signifie que la diffusion issue du canal α peut ˆ etre r´ eduite ` a celle d’un syst` eme ` a deux corps, muni de ce potentiel.
Consid´ erons un canal δ, associ´ e ` a une d´ ecomposition diff´ erente de a, et supposons que la section efficace totale σ
δα(·, ω
0; h) existe (cf. (2.1)) sur un voisinage ouvert ˜ J de J , pour un certain ω
0∈ S
n−1. C’est en fait un op´ erateur auto-adjoint, positif et born´ e sur L
2( ˜ J ) (cf. Proposition 2.6). On note par k · k la norme d’op´ erateur sur L
2(J ). Alors que les estimations (1.4) et (1.5) fournissent seulement
kσ
δα(·, ω
0; h)k = O(h
γ(1−n)+0), (1.9) les approximations (1.6) et (1.7) permettent d’obtenir le
Corollaire 1.5. Sous les hypoth` eses du Th´ eor` eme 1.2 et les conditions pr´ ec´ edentes, la section efficace totale σ
δα(·, ω
0; h) se prolonge en un op´ erateur auto-adjoint, positif et born´ e sur L
2( ˜ J ), dont la norme d’op´ erateur sur L
2(J ) v´ erifie
kσ
δα(·, ω
0; h)k = O(h
γ(1−n)+1+0) . (1.10) Enfin, on peut se demander si les r´ esultats pr´ ec´ edents sont optimaux. La pr´ esence du
0dans (1.6) et (1.7) sugg` ere que l’approximation adiabatique est en fait meilleure. Quant
`
a (1.4), on d´ emontre, pour un choix particulier d’interactions mod´ elisant grossi` erement le cas physique de la diffusion ion-ion, que le terme dominant (1.8) pour I
a0est non nul (cf.
partie 5). On utilise pour cela un argument de [Y].
Ce travail est organis´ e de la fa¸con suivante. Les sections efficaces totales sont d´ efinies et exprim´ ees dans la partie 2. Admettant (1.4), (1.6) et (1.7), on y montre le Corollaire 1.5.
Dans les parties 3 et 4, on ´ etablit (1.4), (1.6) et (1.7). Enfin, la partie 5 est consacr´ ee ` a la
pr´ epond´ erance de la diffusion ´ elastique (1.5) et aux termes dominants (1.8).
Table des mati` eres
1 Introduction. 1
2 Sections efficaces totales. 6
3 Preuve du Th´ eor` eme 2.4 13
4 Preuve du Th´ eor` eme 2.5 26
5 Termes dominants de σ
α, pr´ epond´ erance de la diffusion ´ elastique. 33
R´ ef´ erences. 35
REMERCIEMENTS.
L’auteur est tr` es reconnaissant envers X.P. Wang pour son soutien constant et ses nom- breuses suggestions, J.M. Combes et A. Martinez pour leurs remarques et leur int´ erˆ et pour ce travail. L’auteur tient aussi ` a remercier les membres du d´ epartement de math´ ematiques de la TU Berlin pour leur hospitalit´ e et en particulier V. Bach.
L’auteur est soutenu financi` erement par le programme europ´ een TMR de la Commission Europ´ eenne, intitul´ e :“ Network Postdoctoral training programme in partial differential equations and application in quantum mechanics”.
2 Sections efficaces totales.
Dans cette partie, on rappelle bri` evement la d´ efinition, inspir´ ee de Enss-Simon (cf. [ES]), des sections efficaces totales ` a angle d’incidence fix´ e. On s’int´ eresse ` a certaines sections efficaces totales issues d’un canal ` a α deux amas, dont l’existence et l’expression en terme de valeur au bord de la r´ esolvante de P (h) sont connues (cf. [RW], [I2]). De la mˆ eme fa¸con, on d´ efinit des sections efficaces totales adiabatiques, dont on montre l’existence et dont on donne une expression en fonction de la r´ esolvante adiabatique R
AD(h). Apr` es avoir rappel´ e des estimations semiclassiques de r´ esolvantes de [Jec-2] (cf. Th´ eor` eme 2.3), on ´ enonce ensuite les r´ esultats d’approximation (cf. Th´ eor` emes 2.4 et 2.5) qui seront d´ emontr´ es dans les parties 3 et 4. En admettant ces r´ esultats, on prouve ensuite le Corollaire 1.5, concernant les autres sections efficaces totales issues du canal α.
Pour d´ efinir les sections efficaces totales, on utilise le formalisme d’Agmon (cf. [A]) pour
les op´ erateurs de Schr¨ odinger ` a plusieurs corps (voir aussi [W] ou [Jec-1]). Rappelons que
l’on consid` ere N + 2 particules, dont N ´ electrons. Dans IR
n(N+2)et son dual, on note par
(·, ·) et par | · | le produit scalaire et la norme usuels, tandis que la dualit´ e est not´ ee par
ω · r, pour ω ∈ (IR
n(N+2))
∗et r ∈ IR
n(N+2). Avec les notations de l’introduction, on note
par q la restriction de la forme quadratique
˜
q(r) = 2m
1|x
1|
2+ 2m
2|x
2|
2+
N+2
X
j=3
2|x
j|
2`
a X = n
r = (x
1, · · · , x
N+2) ∈ IR
n(N+2); m
1x
1+ m
2x
2+
N+2
X
j=3
x
j= 0 o
.
La g´ eom´ etrie de l’espace X d´ epend donc du param` etre h (cf. (2.5)). Soit A l’ensemble des d´ ecompositions en amas de {1, · · · , N + 2}. Pour chaque d´ ecomposition d ∈ A, on d´ efinit des espaces X
det X
d, suppl´ ementaires orthogonaux dans X par rapport ` a q. On note par π
dr (respectivement π
dr) la projection orthogonale du vecteur r ∈ X sur X
d(respectivement X
d). Au moyen de ces espaces, on munit A de l’ordre partiel c ⊂ d ⇐⇒
X
c⊂ X
d(cf. [Jec-1]). Apr` es retrait du centre de masse, on peut ´ ecrire l’op´ erateur ˜ H donn´ e par (1.1) sous la forme
H = −∆
X+ X
c∈A
V
c(x
c)
o` u −∆
Xest l’op´ erateur de Laplace-Beltrami sur X et les fonctions V
cv´ erifient la condi- tion (D
ρ). Cet op´ erateur H est consid´ er´ e comme op´ erateur auto-adjoint non born´ e dans l’espace L
2sur X, muni de la mesure de Lebesgue. En notant par −∆
d(respectivement
−∆
d) le laplacien en la variable π
dr (respectivement π
dr), on pose H
d= −∆
d+ X
c⊂d
V
c(x
c), H
d= −∆
d+ H
d, I
d(r) = X
c6⊂d
V
c(x
c) si bien que H = H
d+ I
d(r). Soit δ = (d, E
δ, ψ
δ) un canal de d´ ecomposition d i.e.
H
dψ
δ= E
δψ
δ, kψ
δk
L2(Xd)= 1.
On pose N
δ(λ) = (λ − E
δ)
1/2. On note par X
d∗le dual de X
d, que l’on munit de la forme quadratique q
∗d, restriction ` a X
d∗de
q
∗(ξ
1, · · · , ξ
N+2) = 1 2m
1|ξ
1|
2+ 1 2m
2|ξ
2|
2+
N+2
X
j=3
1 2 |ξ
j|
2.
Pour ω
d∈ X
d∗, de norme q
∗d´ egale ` a 1, les fonctions r
d7→ exp(iN
δ(λ)ω
d· r
d) sont des fonctions propres g´ en´ eralis´ ees de −∆
dde valeurs propres N
δ(λ)
2= λ − E
δ. Pour g ∈ C
0∞(]E
δ; +∞[) et r
d∈ X
d, on consid` ere le paquet d’onde
G
ωd(r
d) = |ω
d|
1/22 √
π Z
IR
e
iNδ(λ)ωd·rdg(λ) N
δ(λ)
1/2dλ.
Notons qu’il existe ω
d]∈ X
dtel que, pour tout r
d∈ X
d, ω
d· r
d= (ω
d], r
d). On pose
ω = ω
d]/|ω
d]|. Comme la fonction G
ωdne d´ epend que de la projection orthogonale sur ω de
r
d(pour le produit scalaire usuel de IR
n(N+2)), on a choisi la constante de normalisation de G
ωdde sorte que
G
ωd L2(IRω)= g
L2(IR)Soit C l’ensemble des canaux. Pour tout canal de sortie τ ∈ C, on voudrait appliquer l’op´ erateur T
τ δ, de transition de τ ` a δ (bien d´ efini cf. [SS]), ` a G
ωd(π
dr)ψ
δ(π
dr). Malheu- reusement, cette derni` ere n’appartient pas ` a L
2(X). Elle ne d´ ecroit pas les directions orthogonales ` a ω, c’est pourquoi l’on introduit une r´ egularisation (H
R,ωd)
R>0form´ ee de fonctions de la variable π
dr − (ω, π
dr)ω, qui appartiennent ` a l’espace de Schwartz et qui tendent ponctuellement vers 1 lorsque R → ∞. Si, pour toute fonction g ∈ C
0∞(]E
δ; +∞[), la limite
R→∞
lim kT
τ δH
R,ωdG
ωdψ
δk
2existe, ne d´ epend pas du choix de la r´ egularisation et si ces limites d´ efinissent une forme quadratique q
τ δ, continue sur C
0∞(]E
δ; +∞[), alors, en notant par B
τ δla forme sesqui- lin´ eaire associ´ ee ` a q
τ δ, la section efficace totale σ
τ δ(·, ω
d) existe et est l’application anti- lin´ eaire continue
C
0∞(]E
δ; +∞[) −→ D
0(]E
δ; +∞[)
g 7→ B
τ δ(g, ·) . (2.1)
En notant par h·, ·i
0la dualit´ e entre D
0et C
0∞, on a, pour g ∈ C
0∞(]E
δ; +∞[), hσ
τ δ(·, ω
d)(g), gi
0= q
τ δ(g) = lim
R→∞
kT
τ δH
R,ωdG
ωdψ
δk
2. (2.2) De mˆ eme, on d´ efinit la distribution σ
δ(·, ω
d) en rempla¸cant la limite pr´ ec´ edente par
R→∞
lim X
τ∈C
kT
τ δH
R,ωdG
ωdψ
δk
2. (2.3) De telles distributions n’existent pas forc´ ement pour tout angle d’incidence ou n’existent a priori que sur un ouvert strictement inclu dans ]E
δ; +∞[ (cf. [W]). On s’int´ eresse tout particuli` erement aux sections efficaces issues du canal α = (a, E
α, ψ
α) (cf. (1.2)). Soient
β = (a, E
β, ψ
β), avec E
β→ E
jβ, quand h → 0, (2.4) pour un 1 ≤ j
β≤ r (E
jα6= E
jβest possible si r > 1) un canal “adiabatique” et C
ADl’ensemble de tels canaux. D’apr` es [RW] et [W], sous la condition (D
ρ) avec ρ >
n+12, les sections efficaces totales σ
αet σ
βαexistent en dehors des seuils de H, pour tout angle d’incidence, elles s’identifient ` a la multiplication par des fonctions continues de l’´ energie λ, encore not´ ee σ
αet σ
βα, et ces fonctions s’expriment en fonction de la valeur au bord de la r´ esolvante de H.
Afin de proc´ eder aux estimations semi-classiques, on introduit les variables (x, y) et on exprime tous les objets en fonction de ces variables (voir [Jec-1] pour plus de d´ etails).
Tandis que la variable x ∈ IR
nrep` ere la position relative des centres de masse des amas,
on prend des coordonn´ ees atomiques dans chaque amas. On obtient ainsi N variables
internes que l’on d´ esigne par y ∈ IR
nN. Pour k ∈ {1, 2}, notons par A
0kl’ensemble des
´
electrons de l’amas A
k, par |A
0k| le cardinal de cet ensemble et par M
k= m
k+ |A
0k| la masse totale de l’amas A
k. Le petit param` etre h et les op´ erateurs P
a(h) et I
a(x; h) sont alors donn´ es par
h = 1
2M
1+ 1 2M
2 1/2, (2.5)
P
a(h) =
2
X
k=1
X
j∈A0k
− 1
2 ∆
yj+ V
kj(y
j)
− 1 2m
kX
l,j∈A0k
∇
yl· ∇
yj+ 1 2
X
l,j∈A0k
V
lj(y
l− y
j)
,
I
a(x; h) = X
l∈A01,j∈A02
V
lj(y
l− y
j+ x + f
2− f
1) + X
l∈A01
V
l2(x − f
1+ f
2+ y
l)
+ X
j∈A02
V
1j(x − f
1+ f
2− y
j) + V
12(x − f
1+ f
2), (2.6)
o` u les quantit´ es f
k=
M1k
P
j∈A0k
y
j, pour k ∈ {1, 2}, d´ ependent de h (le “ · ” d´ esigne le produit scalaire des gradients). Pour l < j, on a pos´ e V
jl(z) = V
lj(−z).
Les sections efficaces totales s’exprimant en fonction de r´ esolvantes, on a besoin de contrˆ oler semiclassiquement ces derni` eres. Le Th´ eor` eme 2.3 suivant s’en charge. Pr´ ealablement, introduisons deux notions requises dans ce th´ eor` eme.
D´ efinition 2.1. Pour j ∈ {1, · · · , r}, on dit que E
jv´ erifie la condition de “non- croisement” si les valeurs propres de P
e(x; 0), qui tendent vers E
jlorsque |x| → ∞, v´ erifient, pour un certain l(j) ∈ {1, · · · , p
j},
∀x ∈ IR
n, λ
j1(x; 0) < . . . < λ
jl(j)(x; 0).
D´ efinition 2.2. Etant donn´ ´ es un hamiltonien classique p : IR
2n−→ IR et une ´ energie E ∈ IR, on note par p
−1(E ) la surface d’´ energie E
p
−1(E ) ≡ n
(x, ξ) ∈ IR
2n; p(x, ξ) = E o .
On dit que l’´ energie E est non-captive pour l’hamiltonien classique p si l’on a
∀(x, ξ) ∈ p
−1(E), lim
t→+∞
kΦ
t(x, ξ)k = ∞ et lim
t→−∞
kΦ
t(x, ξ)k = ∞,
Φ
td´ esignant le flot hamiltonien associ´ e ` a p et k · k la norme euclidienne sur IR
2n. Un intervalle J est dit non-captif pour l’hamiltonien classique p si toute ´ energie E ∈ J l’est.
Consid´ erons, sous l’hypoth` ese (1.3), un intervalle compact J, non-captif pour les hamil- toniens classiques |ξ|
2+ λ
jl(x; 0) de sorte que
sup J < E
AD. (2.7)
Th´ eor` eme 2.3. ([Jec-2]) On suppose que les potentiels v´ erifient (D
ρ) pour un r´ eel ρ > 0.
Soit E
1< . . . < E
r∈ σ
disc(P
a(0)) v´ erifiant chacune l’hypoth` ese de stabilit´ e semi-classique (cf. D´ efinition 1.1) et l’hypoth` ese de “non-croisement” (cf. D´ efinition 2.1). On note
∀z ∈ C I \ IR, R(z; h) ≡ P (h) − z
−1, R
AD(z; h) ≡ P
AD(h) − z
−1.
Pour toute ´ energie E 6∈ {0} ∪ {E
j, 1 ≤ j ≤ r}, non-captive pour chaque hamiltonien classique |ξ|
2+ λ
jl(x; 0) (cf. D´ efinition 2.2), 1 ≤ j ≤ r et 1 ≤ l ≤ l(j), pour tout s > 1/2, uniform´ ement pour λ assez proche de E,
khxi
−sR
AD(λ ± i0; h)Πhxi
−sk = O(h
−1). (2.8) Si, de plus, les potentiels sont ` a courte port´ ee (ρ > 1) et si E < E
AD, alors, pour s > 1/2, uniform´ ement pour λ assez proche de E,
khxi
−sR(λ ± i0; h)hxi
−sk = O(h
−1), (2.9)
hxi
−sn
R(λ ± i0; h) − R
AD(λ ± i0; h)Π o
hxi
−s= O(1). (2.10) Soit ˜ J un intervalle ouvert relativement compact, contenant J, non-captif pour les ha- miltoniens classiques |ξ|
2+ λ
jl(x; 0) et v´ erifiant (2.7). Les canaux de d´ ecomposition a, dont l’´ energie ne tend vers aucune des E
j, sont “ferm´ es” sur ˜ J puisqu’elle est sup´ erieure ` a E
AD, pour h petit. Sur cette bande d’´ energie, on va ´ etudier semi-classiquement les autres sections efficaces totales, que l’on exprime d’abord en fonction des variables (x, y).
L’angle d’incidence ω
aest associ´ e ` a un angle ω ∈ S
n−1et N
α(λ) s’´ ecrit n
α(λ; h) = (λ − E
α(h))
1/2. Pour toute fonction g ∈ C
0∞( ˜ J), le paquet d’onde G
ωadevient
g
ω(x) = h
−1/22 √
π Z
IR
e
ih−1nα(λ;h)x·ωg(λ) n
α(λ; h)
1/2dλ.
A la place de la r´ egularisation (H
R,ωa)
R>0, on prend une famille (h
R,ω)
R>0de fonctions de x. Les fonctions propres ψ
αet ψ
βde H
asont remplac´ ees par φ
α(h) et φ
β(h), des fonctions propres de P
a(h) (avec les mˆ emes valeurs propres). On note par Π
β(h) la projection ortho- gonale |φ
β(h)ihφ
β(h)|. Soit χ une fonction nulle pr` es de 0, telle que 1 − χ ∈ C
0∞(IR
n; IR).
On pose
L
a(h) = P (h)χ − χP
a(h). (2.11)
Pour tout ω ∈ S
n−1, on note par e
αl’onde plane
e
α≡ e
ih−1nα(λ;h)x·ωφ
α(y; h). (2.12)
En notant = la partie imaginaire, pour une certaine fonction C
a(h) d´ ependante du choix des variables (x, y) et v´ erifiant C
a(h) + C
a(h)
−1= O(1) quand h → 0, on a, sur ˜ J , d’apr` es [RW] et [W],
σ
α(λ, ω; h) = C
a(h)h
−1n
α(λ; h) = D
R(λ + i0; h)I
ae
α, I
ae
αE
, (2.13)
σ
βα(λ, ω; h) = C
a(h)h
−1n
α(λ; h) = D
R(λ + i0)L
ae
α, χ
2Π
βL
ae
αE
(2.14)
−= D
L
aΠ
βχR(λ + i0)L
ae
α, R(λ + i0)L
ae
αE
! . On construit maintenant des sections efficaces totales adiabatiques associ´ ees ` a l’op´ erateur P
AD(h). Comme P
a(h) → P
a(0) en norme des r´ esolvantes, lorsque h → 0, chaque E
jest limite de p
jvaleurs propres de P
a(h). Notons par Π
0(h) le projecteur spectral de P
a(h), associ´ e ` a toutes ces valeurs propres. On introduit les op´ erateurs d’onde adiabatiques
Ω
AD±(h) = s − lim
t→±∞
e
ih−1tPAD(h)e
−ih−1tPa(h)Π
0(h).
Dans [Jec-2], l’existence et la compl´ etude de ces op´ erateurs d’onde sont d´ emontr´ ees. On peut donc d´ efinir un op´ erateur de diffusion adiabatique S
AD(h) par
S
AD(h) =
Ω
AD+(h)
∗Ω
AD−(h).
Pour β ∈ C
AD(cf. (2.4)), on proc` ede comme pr´ ec´ edement avec les diff´ erences suivantes.
Le rˆ ole d’op´ erateur de transition de α ` a β est jou´ e par Π
βS
AD− δ
βαΠ
α.
La somme intervenant dans la d´ efinition de σ
ADαporte sur C
ADet est multipli´ ee par C
a(h).
On pose
V
AD(h) = P
AD(h) − P
a(h) et L
AD(h) = P
AD(h)χ − χP
a(h). (2.15) Dans [Jec-1], on montre, en adaptant les arguments de [RW] et [W], que les sections efficaces totales σ
αADet σ
βαADexistent sur ˜ J, pour tout angle d’incidence ω ∈ S
n−1, comme multiplication par des fonctions continues de l’´ energie λ, que l’on note encore par σ
ADαet σ
βαAD, donn´ ees par
σ
ADα(λ, ω; h) = C
a(h)h
−1n
α(λ; h) = D
R
AD(λ + i0; h)V
ADe
α, V
ADe
αE
, (2.16)
σ
βαAD(λ, ω) = C
a(h)h
−1n
α(λ; h) = D
ΠR
AD(λ + i0)L
ADe
α, χ
2Π
βΠL
ADe
αE
(2.17)
−= D
L
ADΠ
βχR
AD(λ + i0)ΠL
ADe
α, R
AD(λ + i0)ΠL
ADe
αE
!
.
En reprenant les techniques d´ evelopp´ ees dans [RW], on approxime, pour α donn´ e par (1.2),
la section efficace totale σ
αpar la section adiabatique σ
ADαet on d´ etermine une majoration
de ces deux sections. En utilisant des techniques analogues ` a celles de [I2], on approxime
aussi les sections σ
βα, avec β donn´ e par (2.4), par leur ´ equivalent adiabatique. C’est
l’objet des Th´ eor` emes 2.4 et 2.5 suivants. Les preuves de ces th´ eor` emes sont renvoy´ ees
aux parties 3 et 4.
Th´ eor` eme 2.4. On se place sous les hypoth` eses du Th´ eor` eme 1.2. Uniform´ ement par rapport ` a λ ∈ J et ω ∈ S
n−1, on a (1.4) et il existe
0> 0 tel que l’on ait (1.6).
Th´ eor` eme 2.5. Sous les hypoth` eses du Th´ eor` eme 1.2, il existe
0> 0 tel que, uni- form´ ement par rapport ` a λ ∈ J et ω ∈ S
n−1, on ait (1.7).
A partir de ces deux th´ eor` emes, on peut donner une estimation des autres sections efficaces totales issues du canal α, du moins de celles qui existent, et ´ etablir ainsi le Corollaire 1.5.
On s’int´ eresse donc aux sections σ
δα, pour un canal δ associ´ e ` a une d´ ecomposition d 6= a.
Si une telle section existe sur ˜ J, comme application antilin´ eaire continue de C
0∞( ˜ J ) dans D
0( ˜ J), alors les propri´ et´ es de σ
αlui impose d’ˆ etre un op´ erateur born´ e sur L
2( ˜ J) ! D’apr` es [RT], la section efficace totale σ
αest la multiplication par une fonction continue, encore not´ ee σ
α.
Proposition 2.6. Dans les conditions du Th´ eor` eme 2.4, soient τ ∈ C et ω
0∈ S
n−1tels que la section efficace totale σ
τ α(·, ω
0; h) soit d´ efinie sur J. Alors, elle se prolonge en un ˜ op´ erateur auto-adjoint, positif et born´ e sur L
2( ˜ J). De plus, sa norme d’op´ erateur v´ erifie
kσ
τ α(·, ω
0; h)k ≤ kσ
α(·, ω
0; h)k
L∞( ˜J). D´ emonstration : Pour toute fonction g ∈ C
0∞( ˜ J) et tout R > 0,
T
τ αh
R,ω0g
ω0φ
α2
≤ X
τ0∈C
T
τ0αh
R,ω0g
ω0φ
α2
.
En laissant tendre R vers l’infini, on obtient, d’apr` es (2.2), 0 ≤ q
τ α(g) ≤
Z
IR
σ
α(λ, ω
0; h)|g(λ)|
2dλ ≤ sup
J˜
σ
α(·, ω
0; h)
kgk
2L2( ˜J).
Puisque C
0∞( ˜ J) est dense dans L
2( ˜ J ), on en d´ eduit, d’apr` es [K], que la forme quadratique q
τ αs’´ etend en une forme quadratique positive et born´ ee sur L
2( ˜ J ). L’op´ erateur auto- adjoint positif born´ e associ´ e n’est autre que le prolongement de la section efficace totale σ
τ αet v´ erifie
kσ
τ α(·, ω
0; h)k ≤ sup
J˜
σ
α(·, ω
0; h) .
En admettant les Th´ eor` emes 2.4 et 2.5, on montre maintenant le Corollaire 1.5. Les arguments qui suivent, permettent aussi d’obtenir, ` a l’aide de (1.5), l’estimation (1.9).
Pour l’asymptotique relative ` a la constante de Planck, on obtient de mˆ eme (1.9) ` a partir de [RW] et [I2] ( ~ rempla¸cant h).
D´ emonstration (du Corollaire 1.5) : Par d´ efinition de σ
αAD(·, ω
0; h) et des σ
βαAD(·, ω
0; h) et compte tenu du fait que ce sont des fonctions continues sur ˜ J ,
∀λ ∈ J , σ ˜
αAD(λ, ω
0; h) = X
β∈CAD
σ
βαAD(λ, ω
0; h) (2.18)
Pour toute fonction g ∈ C
0∞( ˜ J) et tout R > 0,
T
δαh
R,ω0g
ω0φ
α2
+ X
β∈CAD
T
βαh
R,ω0g
ω0φ
α2
≤ X
τ∈C
T
τ αh
R,ω0g
ω0φ
α2
.
En prenant la limite lorsque R → ∞, on obtient, q
δα(g) + X
β∈CAD
Z
IR
σ
βα(λ, ω
0; h)|g(λ)|
2dλ ≤ Z
IR
σ
α(λ, ω
0; h)|g(λ)|
2dλ.
D’apr` es la proposition 2.6 et en utilisant sur J les approximations (1.6) et (1.7), la relation (2.18), on obtient (1.10).
Remarque 2.7. Pour un intervalle ouvert J ˆ ⊂ J et g ∈ C
0∞( ˆ J), soit q ˜
δα(g) donn´ e par (2.2) en rempla¸ cant la limite par une limite sup´ erieure. La preuve pr´ ec´ edente montre qu’il existe
0> 0 tel que
sup n
˜
q
δα(g) ; g ∈ C
0∞( ˆ J ), kgk
2L2( ˆJ)= 1 o
= O(h
γ(1−n)+1+0) .
3 Preuve du Th´ eor` eme 2.4
L’objet de ce paragraphe est de prouver le Th´ eor` eme 2.4. On reprend la d´ emarche suivie dans [RW] et [RT]. Le point nouveau r´ eside dans la pr´ esence du projecteur Π(x), que l’on contrˆ ole grˆ ace ` a la Proposition 3.1 ci-dessous. Par souci de compl´ etude, on d´ etaille les arguments, red´ emontrant ainsi certains r´ esultats de ces r´ ef´ erences. La preuve se d´ ecompose en plusieurs ´ etapes.
A partir des expressions (2.13) et (2.16), ` a l’aide de la Proposition 3.1 et de la Re- marque 3.2 suivantes, on va en fait prouver, en parall` ele, (1.6) et
σ
αAD(λ, ω; h) = O(h
γ(1−n)). (3.1) Proposition 3.1. ([Jec-2]) Sous la condition (D
ρ) (ρ > 0) et sous l’hypoth` ese de stabilit´ e semi-classique (cf. D´ efinition 1.1), pour tout 1 ≤ j ≤ r,
∀α ∈ IN
n, ∃D
α> 0; ∀x ∈ IR
n, ∂
xαΠ(x; h) − Π
0(h)
y≤ D
αhxi
−ρ−|α|,
∀α ∈ IN
n, ∃D
α> 0; ∀x ∈ IR
n,
(∂
xαI
a)(x; h)Π
0(h)
y+
(∂
xαI
a)(x; h)Π(x; h)
y≤ D
αhxi
−ρ−|α|, uniform´ ement pour h ∈ [0, h
δ], h
δassez petit. On a not´ e par k·k
yla norme de L(L
2(IR
nNy)).
Comme Π(x; h) est un projecteur, pour tout (x; h),
Π(x; h)(∇
xΠ)(x; h)Π(x; h) = 0.
Notons de plus que les estimations ci-dessus sont bas´ ees sur la d´ ecroissance exponentielle,
uniforme en h, des fonctions propres de P
a(h) associ´ ees aux valeurs propres qui tendent
vers les E
j, 1 ≤ j ≤ r, lorsque h tend vers 0.
Remarque 3.2. En utilisant le fait que e
inα(λ;h)x·ωhest une valeur propre g´ en´ eralis´ ee de
−h
2∆
xet φ
αune valeur propre de P
a, on obtient (la d´ ependance en h est omise) I
ae
α= (P − λ)e
αet
V
ADe
α= Π[−h
2∆
x, Π]e
α+ ΠI
ae
α+ λ(Π − Π
0)e
α= (P
AD− λ)e
α. D´ etaillons la deuxi` eme ´ egalit´ e (l’autre est claire). Avec ˆ Π = 1 − Π,
P
ADe
α= Π(−h
2∆
x)Πe
α+ Π(P
a+ I
a)e
α= n
α(λ; h)
2Πe
α+ Π[−h
2∆
x, Π]e
α+ ΠE
αe
α+ ΠI
ae
α= λΠe
α+ Π[−h
2∆
x, Π]e
α+ ΠI
ae
α= λe
α− λ Πe ˆ
α+ Π[−h
2∆
x, Π]e
α+ ΠI
ae
αet V
ADe
α= (P
AD− P
a)e
α= P
ADe
α− (−h
2∆
x+ E
α)e
α= P
ADe
α− λe
α. Les trois termes constituant V
ADe
αsont O(hxi
−ρ) (cf. Proposition 3.1) mais
λ(Π − Π
0)e
α= −λ ΠΠ ˆ
0e
α= −λ Πe ˆ
αse distingue des deux autres car, si λ n’est pas une valeur propre de P
AD,
R
AD(λ ± i0)λ(Π − Π
0)e
α= ˆ Πe
α. (3.2) Comme Π ˆ Π = 0, ˆ Π est auto-adjoint, (2.16) devient, grˆ ace ` a (3.2),
σ
ADα(λ, ω; h) = C
a(h)h
−1n
α(λ; h) = D
R
AD(λ + i0; h)ΠV
ADe
α, ΠV
ADe
αE
. (3.3)
Soient δ > 0 et η = (1 + δ)γ. On consid` ere P
3j=1
χ
j= 1 une partition de l’unit´ e sur IR
n, d´ ependante de h avec, pour 1 ≤ j ≤ 3, χ
j∈ C
∞(IR
n; IR), 0 ≤ χ
j≤ 1 et
suppχ
1⊂ {|x| < 2h
−γ} , χ
1= 1 sur {|x| < h
−γ},
suppχ
2⊂ C
γη≡ {h
−γ< |x| < 3h
−η} , χ
2= 1 sur {2h
−γ< |x| < 2h
−η}, suppχ
3⊂ {|x| > 2h
−η}.
On impose de plus qu’uniform´ ement en h,
∀α ∈ IN
n, ∃D
α> 0; ∀j ∈ {1, 2, 3}, |∂
xαχ
j(x)| ≤ D
αhxi
−|α|(3.4) Ceci est possible car les ensembles {x; χ
j(x) = 0} et {x; χ
j(x) = 1} s’´ eloignent l’un de l’autre quand h → 0. On d´ ecompose les deux sections de la fa¸con suivante
σ
α(λ, ω; h) = C
a(h)h
−1n
α(λ; h)
X
1≤j,k≤3
σ
jk(λ, ω; h), (3.5)
σ
αAD(λ, ω; h) = C
a(h)h
−1n
α(λ; h)
X
1≤j,k≤3