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Contributions à l’étude d’une marche aléatoire centrifuge et théorèmes limites pour des processus
aléatoires conditionnés.
Rodolphe Garbit
To cite this version:
Rodolphe Garbit. Contributions à l’étude d’une marche aléatoire centrifuge et théorèmes limites pour
des processus aléatoires conditionnés.. Mathématiques [math]. Université François Rabelais - Tours,
2008. Français. �tel-00366462�
UNIVERSIT´ E FRANC ¸ OIS-RABELAIS DE TOURS
ECOLE DOCTORALE S. S. T. ´
LABORATOIRE DE MATH ´ EMATIQUES ET PHYSIQUE TH ´ EORIQUE
TH` ESE
pr´ esent´ ee et soutenue par
Rodolphe GARBIT
le 20 octobre 2008
pour obtenir le grade de : Docteur de l’Universit´ e Fran¸ cois-Rabelais, Tours Discipline : Math´ ematiques
CONTRIBUTIONS ` A L’´ ETUDE D’UNE MARCHE AL´ EATOIRE CENTRIFUGE
ET
TH´ EOR` EMES LIMITES POUR DES PROCESSUS AL´ EATOIRES CONDITIONN´ ES
TH ` ESE dirig´ ee par :
M. LESIGNE Emmanuel Professeur, universit´ e de Tours M. PEIGN ´ E Marc Professeur, universit´ e de Tours RAPPORTEURS :
M. CARMONA Philippe Professeur, universit´ e de Nantes M. ENRIQUEZ Nathana¨ el Professeur, universit´ e de Paris X
JURY :
M. ABRAHAM Romain Professeur, universit´ e d’Orl´ eans M. CARMONA Philippe Professeur, universit´ e de Nantes
M. COULHON Thierry Professeur, universit´ e de Cergy-Pontoise M. ENRIQUEZ Nathana¨ el Professeur, universit´ e de Paris X
M. LE PAGE ´ Emile Professeur, universit´ e de Bretagne-Sud M. LESIGNE Emmanuel Professeur, universit´ e de Tours
M. PEIGN ´ E Marc Professeur, universit´ e de Tours
R´ esum´ e Dans la premi` ere partie de cette th` ese, nous ´ etudions un mod` ele de marche al´ eatoire centrifuge. Nous d´ emontrons une loi du logarithme it´ er´ e pour sa norme, et nous obtenons la loi asymptotique des fluctuations de sa direction. Nous donnons ensuite un encadrement du taux de d´ ecroissance exponentielle de la probabilit´ e qu’elle se trouve ` a l’instant n dans un compact fix´ e en montrant que la probabilit´ e qu’une marche al´ eatoire centr´ ee classique retourne dans un compact ` a l’instant n sans quitter un cˆ one ne d´ ecroˆıt pas ` a vitesse exponentielle.
Dans la seconde partie, nous ´ etudions le mouvement brownien de dimension quelconque, condi- tionn´ e ` a rester dans un cˆ one de r´ evolution pendant une unit´ e de temps, et nous en d´ eduisons un principe d’invariance pour une marche al´ eatoire conditionn´ ee ` a rester dans un cˆ one.
Mots cl´ es : Marche al´ eatoire centrifuge, mouvement brownien conditionn´ e, th´ eor` emes limite.
Abstract In the first part of this thesis, we study a model of centrifugal random walk. We prove a Law of Iterated Logarithm for its norm, and find the asymptotic law of the fluctuations of its direction. We then give upper and lower bounds for the exponential decay of the probability that the centrifugal random walk visits a fixed compact set at time n; this is achieved by proving that the probability that a centered random walk visits a compact set at time n without having left a cone does not decrease exponentially.
In the second part, we study the multidimensional Brownian motion conditioned to stay in a circular cone for a unit of time, and derive an Invariance Principle for a random walk conditioned to stay in a circular cone.
Key words : Centrifugal random walk, conditioned Brownian motion, limit theorems.
Table des mati` eres
Notations 7
Introduction 9
I Contributions ` a l’´ etude d’une marche al´ eatoire centrifuge 23
1 Pr´ esentation du mod` ele 25
1.1 Mod` ele ´ el´ ementaire et hypoth` eses d’isotropie . . . . 25
1.2 Support de la marche centrifuge . . . . 27
1.3 Estimations de moments . . . . 31
2 Comportement en norme 33 2.1 Loi des grands nombres . . . . 33
2.2 Loi du logarithme it´ er´ e . . . . 34
2.3 Th´ eor` eme limite central fonctionnel . . . . 36
3 Comportement en direction 39 3.1 Convergence de la direction . . . . 39
3.2 Th´ eor` eme limite central pour l’angle en dimension deux . . . . 40
3.2.1 Angle de la marche centrifuge : d´ efinition et convergence . . . . 40
3.2.2 Quelques estimations . . . . 41
3.2.3 D´ emonstration du th´ eor` eme limite central pour l’angle . . . . 44
3.3 Th´ eor` eme limite central pour la direction . . . . 46
3.3.1 Quelques commentaires ` a propos de la dimension deux . . . . 47
3.3.2 De nouvelles estimations . . . . 47
3.3.3 D´ emonstration du th´ eor` eme limite central pour la direction . . . . 48
4 Comportement global 51 4.1 Une conjecture . . . . 51
4.2 Un th´ eor` eme limite central . . . . 52
5 Vers un th´ eor` eme limite local 55 5.1 Transform´ ee de Laplace . . . . 55
5.2 Encadrement du taux de d´ ecroissance de la probabilit´ e de retour dans un compact . 57 5.2.1 Majoration . . . . 58
5.2.2 Minoration . . . . 58
5.3 Cas d’´ egalit´ e des bornes de l’encadrement ; th´ eor` eme limite local . . . . 62
5.3.1 Marche centrifuge plane aux quatre plus proches voisins . . . . 62
5.3.2 Marches centrifuges de loi invariante par rotation . . . . 64
6 Sur le temps de sortie d’un cˆ one pour une marche al´ eatoire 67 6.1 Introduction . . . . 67
6.2 Cˆ one de s´ ecurit´ e . . . . 69
6.3 Probabilit´ e de retour ` a une distance inf´ erieure ` a la racine carr´ ee du temps sans jamais quitter le cˆ one . . . . 71
6.4 Probabilit´ e de retour dans une boule sans jamais quitter le cˆ one . . . . 73
6.5 A propos des constantes du th´ ` eor` eme . . . . 75
6.6 Application au cas d´ ecentr´ e . . . . 75
II Th´ eor` emes limites pour des processus al´ eatoires conditionn´ ees ` a rester dans des cˆ ones 77 7 Mouvement brownien conditionn´ e ` a rester dans un cˆ one 79 7.1 Mouvement brownien conditionn´ e . . . . 81
7.1.1 Propri´ et´ e de Markov . . . . 83
7.1.2 Probabilit´ es de transition . . . . 84
7.1.3 Continuit´ e ` a l’int´ erieur . . . . 86
7.1.4 Prolongement au bord . . . . 87
7.2 Le cas d’un demi-espace . . . . 94
7.2.1 Demi-droite et m´ eandre brownien . . . . 94
7.2.2 Demi-espace et m´ eandre brownien en dimension sup´ erieure . . . . 98
7.2.3 Application ` a des ouverts « lisses » . . . . 99
7.3 Le cas d’un cˆ one de r´ evolution . . . 107
7.3.1 Prolongement en dehors du sommet . . . 107
7.3.2 Prolongement au sommet . . . 108
8 Principe d’invariance pour des marches al´ eatoires conditionn´ ees 117 8.1 Marche al´ eatoire et processus de Donsker conditionn´ e . . . 117
8.1.1 Quelques d´ efinitions et propri´ et´ es ´ el´ ementaires . . . 117
8.1.2 Propri´ et´ e de Markov . . . 119
8.1.3 Convergence ` a l’int´ erieur du cˆ one . . . 120
8.2 Le cas d’un demi-espace . . . 120
8.2.1 La m´ ethode de Bolthausen pour la dimension 1 . . . 121
8.2.2 Extension en dimension sup´ erieure . . . 124
8.2.3 Application aux bords localement lin´ eaires . . . 128
8.3 Cˆ one quelconque . . . 128
8.3.1 Enonc´ ´ es des principaux r´ esultats obtenus . . . 129
8.3.2 La m´ ethode de Shimura . . . 130
8.3.3 Dans quels cas peut-on utiliser cette approche ? . . . 134
Annexes 139
A Th´ eor` eme limite central pour martingales 139
B Convergence en loi de processus 141
C Minimum des fonctions convexes 143
Bibliographie 145
Remerciements
Je tiens d’abord ` a exprimer toute ma reconnaissance envers mes deux directeurs de th` ese, Em- manuel Lesigne et Marc Peign´ e. Ils ont su patiemment aiguiller mes recherches, me proposer des pistes int´ eressantes, et m’ont toujours soutenu dans les moments de doutes. Je les remercie pour le temps qu’ils ont pass´ e ` a lire et relire mes manuscrits, parfois obscurs, et pour celui pass´ e ` a r´ efl´ echir aux questions que je leur posais. Je me rem´ emore avec une pointe de nostalgie toutes les fois o` u je frappais ` a leur porte avec une « petite question de math´ ematique ´ el´ ementaire » qui, g´ en´ eralement, nous occupait pendant quelques heures. . . Encore merci.
Je voudrais remercier ensuite ´ Emile Le Page de m’avoir g´ en´ ereusement accueilli ` a Vannes pen- dant quelques jours. Les heures que nous avons pass´ ees ` a d´ efricher certains travaux ´ epineux de M. Shimura ont permis au chapitre sur le mouvement brownien conditionn´ e de voir le jour.
Les deux rapporteurs de cette th` ese, Philippe Carmona et Nathana¨ el Enriquez, ont pris de leur pr´ ecieux temps pour lire minutieusement ce manuscrit et en r´ ediger un rapport. Je leur en suis profond´ ement reconnaissant.
Je remercie vivement Romain Abraham, Thierry Coulhon et ´ Emile Le Page d’avoir accept´ e de faire partie de mon jury.
Je tiens aussi ` a remercier les doctorants et anciens doctorants du laboratoire, et tout par- ticuli` erement Xavier Thirion, pour la bonne humeur qui r´ egnait dans nos bureaux. Mes remercie- ments vont aussi ` a Olivier Ley pour son aide sur quelques questions d’analyse. Je remercie ´ egalement Anne-Marie Chesnais et Bernadette Vall´ ee pour leur gentillesse d´ esormais l´ egendaire.
J’ai aussi une pens´ ee toute particuli` ere pour ´ Etienne Sandier sans qui je n’aurais peut-ˆ etre pas fait de math´ ematiques.
Ma famille et mes amis ont compris que j’´ etudie la marche d’un ivrogne qui essaie de fuir le commissariat au plus vite. Malgr´ e cela, ils m’ont toujours soutenu. Je les remercie de leur confiance.
Enfin, je remercie Julie qui rend ma vie plus belle.
Notations
Avertissement : constante variable Dans les in´ egalit´ es, les lettres κ, c ou C d´ esignent des constantes r´ eelles positives dont la valeur est susceptible de changer d’une ligne ` a l’autre.
Ensembles particuliers
– B(x, r) ou B d (x, r) = {y ∈ R d : ky − xk < r}, boule ouverte de centre x et de rayon r.
– B(x, r] ou B d (x, r] = {y ∈ R d : ky − xk ≤ r}, boule ferm´ ee de centre x et de rayon r.
– B ou B d = B d (0, 1), boule unit´ e de R d . – B r ou B d r = B d (0, r).
– S(x, r) ou S d (x, r) = {y ∈ R d : ky − xk = r}, sph` ere de centre x et de rayon r.
– S ou S d = S d (0, 1), sph` ere unit´ e de R d . – S r ou S d r = S d (0, r).
– O O r = {y ∈ R d : kyk ≥ r}, couronne ext´ erieure ferm´ ee.
– O O R r = {y ∈ R d : r ≤ kyk ≤ R}.
Inhabituelles mais efficaces
– (x n ) ∈ (A n ), signifie que, pour tout n, x n ∈ A n . Espace de fonctions
– C t ou C t d , espace des fonctions continues sur l’intervalle [0, t], ` a valeurs dans R d . – C ∞ ou C ∞ d , espace des fonctions continues sur l’intervalle [0, +∞[, ` a valeurs dans R d . – Π t , projection de C ∞ sur C t par restriction : Π t (w) = w |[0,t] .
– X t ou X(t), fonctions coordonn´ ees : X t (w) = w(t).
– θ t , d´ ecalage temporel : θ t (w)(s) = w(t + s).
– θ τ , d´ ecalage temporel par un temps optionnel : θ τ (w)(s) = w(τ (w) + s).
Ecriture polaire ´ Pour tout x ∈ R d \ {0}, on note ~ x = x/kxk la projection du point x sur la sph` ere unit´ e S d−1 .
Abr´ eviation Le TTC d´ esigne indiff´ eremment l’une ou l’autre des deux versions du th´ eor` eme de la transformation continue qui sont pr´ esent´ ees en annexe (th´ eor` emes B.1 et B.2).
Terminologie Dans toute cette th` ese, le terme « positif » est employ´ e pour dire l’appartenance
`
a l’ensemble R + ∗ = {x ∈ R : x > 0}.
Introduction
Cette th` ese est compos´ ee de deux parties largement ind´ ependantes que nous pr´ esentons ici dans leurs grandes lignes.
Partie I. Contributions ` a l’´ etude d’une marche al´ eatoire centrifuge
La marche al´ eatoire centrifuge a ´ et´ e introduite et ´ etudi´ ee par J.-D. Fouks, E. Lesigne et M. Peign´ e dans [13]. C’est une chaˆıne de Markov dans l’espace euclidien R d , d ≥ 1, dont les transitions sont celles d’une marche al´ eatoire sym´ etrique, perturb´ ees par une d´ erive centrifuge. Plus pr´ ecis´ ement, les probabilit´ es de transition sont donn´ ees par la relation
(1) p(x, x + dy) = (1 + a(kyk)h ~ x, y i)µ(dy) =: µ ~ x (dy) (avec ~ x = x/kxk) ,
o` u µ est une loi de probabilit´ e sur R d , sym´ etrique et ` a support born´ e, et a est une fonction posi- tive convenablement choisie. La loi µ repr´ esente la loi de la marche non perturb´ ee. Pour obtenir un comportement centrifuge, on impose aux lois µ(dy) et a(kyk)µ(dy) de satisfaire les conditions d’isotropie suivantes :
1. la matrice de covariance de µ(dy) est ´ egale ` a m 0 I , m 0 > 0 ; 2. la matrice de covariance de a(kyk)µ(dy) est ´ egale ` a mI, m > 0.
L’accroissement moyen partant d’un point x ∈ R d est alors donn´ e par (2)
Z
y µ ~ x (dy) = m~ x , et la variance dans la direction ~ u vaut
(3)
Z
h y − m~ x, ~ u i 2 µ ~ x (dy) =
( m 0 si ~ u ⊥ ~ x ; m 0 − m 2 si ~ u = ~ x .
L’´ equation (2) assure que l’accroissement est centrifuge en moyenne, tandis que l’´ equation (3) montre que la dispersion est plus importante sur l’hyperplan orthogonal ` a la direction de l’accroissement.
L’exemple le plus simple de ces marches al´ eatoires centrifuges est celui de la marche centrifuge aux quatre plus proches voisins sur Z 2 . Elle est obtenue en perturbant la marche simple aux quatre plus proches voisins sur Z 2 , dont la loi µ est donn´ ee par
µ = 1
4 (δ e
1+ δ −e
1+ δ e
2+ δ −e
2) ,
avec e 1 = (1, 0) et e 2 = (0, 1). La fonction de perturbation a est choisie constante, ´ egale ` a un
param` etre compris entre 0 et 1. Pour un point x = (r cos θ, r sin θ) ∈ Z 2 , les transitions aux quatre
plus proches voisins de x sont donn´ ees par :
p(x, x + e 1 ) = 1
4 (1 + a cos θ) ; p(x, x − e 1 ) = 1
4 (1 − a cos θ) ; p(x, x + e 2 ) = 1
4 (1 + a sin θ) ; p(x, x − e 2 ) = 1
4 (1 − a sin θ) . Les param` etres m 0 et m valent respectivement 1/2 et a/2.
Notons (X n ) n≥0 la chaˆıne de Markov ` a valeurs dans R d , issue de l’origine, associ´ ee aux transitions p d´ efinies par (1). Pour toute fonction mesurable born´ ee f sur R d , on a
E (f(X n+1 ) | F n ) = Z
f (X n + y)(1 + a(kyk)h X ~ n , y i) µ(dy) , o` u F n = σ{X 1 , . . . , X n } est la filtration naturelle associ´ ee ` a la suite (X n ).
Nous noterons ρ n = kX n k le module de la marche centrifuge et X ~ n = X n /ρ n la direction de la marche centrifuge (lorsqu’elle est d´ efinie).
Dans l’article [13], J-D. Fouks, E. Lesigne et M. Peign´ e ´ etudient le comportement asymptotique en norme, puis en direction, de la marche centrifuge et obtiennent les r´ esultats suivants :
Th´ eor` eme 1 (Loi des grands nombres pour la norme). Presque sˆ urement, pour tout > 0,
n→∞ lim
ρ n − nm n
12+
= 0 . Th´ eor` eme 2 (Th´ eor` eme limite central pour la norme). La suite
ρ n − nm
√ n
converge en loi vers une loi normale centr´ ee de variance m 0 − m 2 .
Th´ eor` eme 3 (Convergence de la direction). La suite des directions ( X ~ n ) converge presque sˆ urement vers une direction limite X. ~
Th´ eor` eme 4 (Support de la direction limite). En dimension d ≥ 2, le support de la loi de la direction limite X ~ est la sph` ere S d−1 tout enti` ere.
Th´ eor` eme 5 (Ind´ ependance asymptotique de la norme et de la direction). Le couple ρ n − nm
√ n , ~ X n
converge en loi vers (U, ~ X), o` u la variable U est ind´ ependante de X ~ et suit la loi gaussienne N (0, m 0 − m 2 ).
Les trois premiers th´ eor` emes (1, 2 et 3) sont trait´ es par des m´ ethodes de martingales : la suite consid´ er´ ee est d´ ecompos´ ee en une martingale ` a laquelle on applique des th´ eor` emes classiques de convergence, et un reste dont on d´ emontre qu’il est n´ egligeable. Les deux th´ eor` emes suivants (4 et 5) reposent sur un r´ esultat de pi´ egeage de la marche centrifuge dans des cˆ ones de petite ouverture.
Notre contribution ` a l’´ etude de la marche centrifuge peut ˆ etre class´ ee selon les sujets suivants :
Comportement de la norme En utilisant les mˆ emes m´ ethodes de martingales, nous compl´ etons la panoplie des r´ esultats « classiques » :
Th´ eor` eme 2.2 (Loi du logarithme it´ er´ e pour le module). Presque sˆ urement, lim sup
n→∞
ρ n − nm
p 2n(m 0 − m 2 ) log log n = +1 . Pour tout n ≥ 1, notons Γ n (t) le processus sur C 1 valant
ρ k − km p n(m 0 − m 2 ) aux instants t = k/n et interpol´ e lin´ eairement ailleurs.
Th´ eor` eme 2.6 (Principe d’invariance pour le module). La suite de processus (Γ n ) converge en loi vers le mouvement brownien.
Comportement de la direction En affinant les estimations utilis´ ees pour d´ emontrer le th´ eor` eme 3 de convergence de la direction, nous obtenons une vitesse de convergence :
Th´ eor` eme 3.1. Presque sˆ urement, pour tout > 0,
n→∞ lim n
12− ( X ~ − X ~ n ) = 0 .
Cette vitesse de convergence est optimale puisque nous d´ emontrons que la suite
n
12( X ~ − X ~ n )
converge en loi quand n tend vers l’infini. Nous avons d’abord ´ etudi´ e le cas de la dimension 2 o` u cette question devient un probl` eme d’angle, donc essentiellement unidimensionnel. Nous appelons angle d’un vecteur ~ u ∈ S 1 tout nombre r´ eel θ tel que ~ u = e iθ , o` u le cercle S 1 est identifi´ e avec le groupe des nombres complexes de module 1. On d´ efinit par r´ ecurrence la suite (θ n ) des angles de la marche al´ eatoire, trajectoire par trajectoire, en choisissant pour θ n+1 (ω) l’unique angle de X ~ n+1 appartenant ` a l’intervalle [θ n (ω) − π, θ n (ω) + π[. Avec ce choix, les accroissements θ n+1 − θ n sont comparables aux accroissements X ~ n+1 − X ~ n , et l’on en d´ eduit que la suite (θ n ) converge presque sˆ urement vers un angle limite θ. En utilisant des m´ ethodes de martingales, nous obtenons :
Th´ eor` eme 3.7. La suite
n
12(θ − θ n ) converge en loi vers une gaussienne N (0, m m
20).
Lorsque la dimension est plus grande (d ≥ 3), il n’est plus possible de se ramener ` a un probl` eme unidimensionnel. On peut n´ eanmoins traiter directement la suite des directions ( X ~ n ) ` a l’aide de th´ eor` emes limites pour des martingales dont la variance conditionnelle poss` ede un ´ equivalent qui n’est pas d´ eterministe. En utilisant de tels outils, nous avons obtenu le th´ eor` eme suivant :
Th´ eor` eme 3.10. La suite
n
12( X ~ − X ~ n )
converge en loi vers une variable Y dont la fonction caract´ eristique φ est donn´ ee par
(4) φ(t) = E(e −
12h t,Γti ) ,
o` u Γ est la matrice al´ eatoire dont les coefficients γ ij sont donn´ es par γ ij = m m
20(δ ij − X ~ i X ~ j ).
Restait ` a interpr´ eter g´ eom´ etriquement la loi de Y . Et c’est l` a que le r´ esultat obtenu en dimension 2 s’est r´ ev´ el´ e utile. Pour x assez petit, on a e ix ∼ = 1 + ix, donc e i(θ
n−θ) − 1 ∼ = i(θ n − θ), ou encore e iθ
n− e iθ ∼ = i(θ n − θ) e iθ . En termes de vecteurs, cette relation se traduit par
n
12( X ~ n − X) ~ ∼ = n
12(θ n − θ) R( X) ~ ,
o` u R est la rotation d’angle π/2. De l` a ` a penser que l’expression pr´ ec´ edente converge en loi vers la variable ρR( X), o` ~ u ρ est une variable de loi N (0, m m
20) ind´ ependante de X, il n’y a qu’un pas qu’un ~ calcul permet de franchir : la fonction carat´ eristique de ρR( X) est bien donn´ ~ ee par la formule (4) ! Cela se g´ en´ eralise de la fa¸ con suivante. Donnons-nous :
– une famille {(e 1 (~ u), e 2 (~ u), . . . , e d (~ u)) : ~ u ∈ S d−1 } de bases orthonorm´ ees de R d telles que e 1 (~ u) = ~ u ;
– des variables al´ eatoires ρ 2 , ρ 3 , . . . , ρ d de loi normale N (0, m m
20) telles que ρ 2 , ρ 3 , . . . , ρ d et X ~ soient mutuellement ind´ ependantes.
Alors φ est la fonction caract´ eristique du vecteur Y = ρ 2 e 2 ( X) + ~ ρ 3 e 3 ( X) + ~ · · · + ρ d e d ( X). ~ Comportement global Compte tenu des th´ eor` emes 1, 3 et 3.1, l’identit´ e
X n − nm ~ X = (ρ n − nm) X ~ n + nm( X ~ n − X) ~ implique
n→∞ lim
X n − nm ~ X
n
12+ = 0 p. s.,
quel que soit > 0. Nous nous sommes int´ eress´ es au cas o` u est pris ´ egal ` a 0, mais les m´ ethodes de martingales utilis´ ees jusqu’` a pr´ esent se sont r´ ev´ el´ ees inefficaces : la diff´ erence entre la partie matingale et la suite de d´ epart n’est pas n´ egligeable. ´ Etant donn´ es les th´ eor` emes 2, 3 et 3.10, on s’attend n´ eanmoins ` a la convergence en loi suivante :
Conjecture 4.1. La suite
X n − nm ~ X
√ n
!
converge en loi vers la variable
Z = ρ 1 X ~ + ρ 2 e 2 ( X) + ~ . . . + ρ d e d ( X) ~ ,
o` u ρ 1 suit une loi N (0, m 0 − m 2 ), ρ 2 , . . . , ρ d suivent la loi N (0, m 0 ), et les variables ρ 1 , ρ 2 , . . . , ρ d et X ~ sont mutuellement ind´ ependantes.
Notez que les variances des coordonn´ ees ρ 1 , ρ 2 , . . . , ρ d correspondent bien ` a celles qu’on attend au vu de l’identit´ e (3).
La variable Z apparaˆıt dans un autre th´ eor` eme limite central. Il y a en fait une martingale qui s’obtient tr` es naturellement ` a partir de la suite (X n ) : d’apr` es l’´ equation (2), on a
E (X n+1 − X n | F n ) = m ~ X n ,
ce qui signifie que la suite (X n+1 − X n − m ~ X n ) est une suite d’accroissements de martingale. En
appliquant un th´ eor` eme limite central directement ` a la martingale qui poss` ede ces accroissements,
on obtient :
Th´ eor` eme 4.2. La suite
X n − m P n−1 k=1 X ~ k
√ n
!
converge en loi vers la variable
Z = ρ 1 X ~ + ρ 2 e 2 ( X) + ~ . . . + ρ d e d ( X) ~ .
Ce th´ eor` eme est l’un des plus faciles ` a obtenir parce qu’il s’agit d’une vraie martingale et qu’il n’y a donc pas de reste ` a estimer. Malheureusement, il ne permet ni de confirmer ni d’infirmer la conjecture.
Premier pas vers un th´ eor` eme limite local La question d’un th´ eor` eme limite local pour la marche centrifuge est pos´ ee dans [13]. Il s’agit de d´ eterminer un ´ equivalent, lorsque n tend vers l’infini, de la probabilit´ e pour que la marche centrifuge se trouve ` a l’instant n dans une partie born´ ee K de l’espace. Les auteurs de l’article soulignent qu’ils savent d´ ej` a que
P(X n ∈ K) ≤ Cρ n ,
o` u ρ ∈]0, 1[ et C sont deux constantes. On doit donc s’attendre ` a un ´ equivalent dont le terme principal est exponentiel. Un premier pas vers le th´ eor` eme limite local consiste alors ` a pr´ eciser le taux de d´ ecroissance exponentielle, c’est-` a-dire la limite (lorsqu’elle existe) de la suite de terme g´ en´ eral
P (X n ∈ K) 1/n .
Pour tout ~ u ∈ S d−1 , notons L ~ u la transform´ ee de Laplace de la loi µ ~ u , d´ efinie pour tout x ∈ R d par
L ~ u (x) = Z
e h x,y i µ ~ u (dy) .
Il est d´ emontr´ e dans l’article [13] que, pour tout λ > 0, le maximum en ~ u ∈ S d−1 de la quantit´ e L ~ u (−λ~ u) majore la transform´ ee de Laplace E (e tρ
n) du module de la marche centrifuge ´ evalu´ ee en t = −λ. Un argument classique permet d’en d´ eduire que
lim sup
n→∞ P (X n ∈ K) 1/n ≤ inf
λ>0 max
~ u∈ S
d−1L ~ u (−λ~ u) .
Les auteurs d´ emontrent par ailleurs que ce majorant est < 1. Il ne restait donc plus qu’` a trouver un bon minorant de la limite inf´ erieure de P(X n ∈ K) 1/n .
L’id´ ee g´ en´ erale de notre approche est la suivante : si la marche centifuge (X n ) reste dans un cˆ one de direction ~ u et de petite ouverture, alors les lois µ X ~
n