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Antibiothérapie : les questions qu'il faut se poser avant toute prescription

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Academic year: 2021

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HAL Id: hal-02646601

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Submitted on 29 May 2020

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Antibiothérapie : les questions qu’il faut se poser avant toute prescription

Aude Ferran, Alain Bousquet-mélou

To cite this version:

Aude Ferran, Alain Bousquet-mélou. Antibiothérapie : les questions qu’il faut se poser avant toute prescription. Pratique Veterinaire, 2011, 46, pp.86-88. �hal-02646601�

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EN

FORMATION

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j > L’ESSENTIEL THÉRAPEUTIQUE

PratiqueVet (2011) 46 : 86-88 (86)

La prescription d’un antibiotique nécessite une réfl exion afi n d’adapter son choix à l’animal et à l’infection et d’obtenir la guérison.

A. FERRAN, DV, PhD, Maître de Conférences A. BOUSQUET-MÉLOU, DV,

Professeur, Dip. ECVPT

UMR181 Physiopathologie et Toxicologie Expérimentales, INRA, ENVT

23 chemin des Capelles 31076 Toulouse cedex 03

OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES

Identifi er les questions auxquelles il faut répondre afi n de prescrire un antibiotique, adapté à chaque patient et à chaque infection, qui facilite la guérison tout en limitant l’émergence de résistances.

RÉSUMÉ

La prescription d’un antibiotique doit être individualisée. Après s’être demandé si la prescription est réellement utile, il faut évaluer la capacité de l’antibiotique à aider les défenses de l’organisme à éradiquer la bactérie dans le site infectieux. Le choix de la dose et de la durée de traitement doit être ensuite optimisé pour favoriser la guérison et éviter la sélection de résistances tout en garantissant l’observance du propriétaire.

l

’antibiothérapie raisonnée consiste à sélectionner l’antibiotique le plus approprié au pathogène et au site infectieux et à l’administrer selon un schéma posologique adapté à l’individu et à l’infection, afi n de permettre la guérison et d’éviter l’émergence de résistances. Pour cela, il est indispensable de répondre à certaines questions avant tout traitement.

CRÉDITS DE FORMATION CONTINUE

La lecture de cet article ouvre droit à 0,05 CFC. La déclaration de lecture, individuelle et volontaire, est à effectuer auprès du CNVFCC (cf. sommaire).

Un antibiotique est-il nécessaire pour traiter l’infection ?

Quelle est la sensibilité de l’agent pathogène aux antibiotiques ?

Il faut ensuite apprécier la probabilité pour que l’animal puisse éradiquer lui- même l’agent infectieux ou qu’une dé- sinfection locale suffi se.

tique de la sensibilité avant la prescrip- tion.

Le plus souvent, la sensibilité est obte- nue de manière indirecte et parfois peu précise par un antibiogramme qui classe grossièrement la bactérie en sensible, in- termédiaire ou résistante pour chaque an- tibiotique testé (PHOTO 1). Ces indications peuvent orienter le choix de l’antibiotique mais il faut cependant rester prudent dans l’utilisation de ces résultats obtenus in vi- tro car ils ne tiennent pas compte de la facilité ou de la diffi culté d’accès de l’an- tibiotique au site infectieux.

Antibiothérapie :

les questions qu’il faut se poser avant toute prescription

L

ors de l’examen clinique, il faut tout d’abord déterminer si un agent bac- térien est la cause des signes observés.

Certaines infections (rhinites, trachéites ou gastro-entérites) sont plus souvent d’origine virale.

L

e plus souvent, l’observation des signes cliniques et l’identifi cation du site infectieux donnent une idée suffi - samment précise des pathogènes poten- tiellement impliqués et de leur sensibilité aux différents antibiotiques. Par exemple, une cystite chez un animal, par ailleurs sain, peut être traitée en première inten- tion par de la céfalexine. A l’opposé, le traitement d’infections récidivantes (der- matite ou cystites récidivantes) ou pou- vant être causées par des pathogènes de sensibilité très différente (ostéomyélite) demande une détermination systéma- Photo 1 : Antibiogramme

de Pseudomonas aeruginosa par la méthode des disques ou test de diffusion. La sensibilité (sensible, intermédiaire, résistant) in vitro est rapportée en fonction du diamètre d’inhibition (fl èches : antibiotiques pour lesquels une résistance est observée). ©

Laboratoire VEBIOTEL

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(87) PratiqueVet (2011) 46 : 86-88

Figure 1 : Cinétique plasmatique idéale pour un antibiotique

temps-dépendant

Figure 2 : Cinétique plasmatique idéale pour un antibiotique

concentration-dépendant

Quelle est l’accessibilité de l’antibiotique au site infectieux ?

Quel est le schéma posologique optimal ?

L

a localisation anatomique de l’infection doit orienter le choix de l’antibiotique.

La bactérie peut être sensible in vitro à l’antibiotique alors que l’effi cacité bactériologique in vivo est nulle, tout sim- plement car l’antibiotique ne peut pas atteindre le site infectieux.

Les abcès internes, la prostate et le système nerveux cen- tral sont typiquement des localisations diffi ciles d’accès pour les antibiotiques du fait de la présence de barrières biologiques (PHOTO 2).

A l’opposé, il peut aussi y avoir des concentrations tissu- laires très supérieures aux concentrations plasmatiques comme pour beaucoup d’antibiotiques dans les urines.

Dans ce cas-là, une bactérie déclarée intermédiaire ou résistante sur la base d’un antibiogramme peut alors être sensible in vivo.

© B. REYNOLDS

Photo 2 : Abcès pulmonaire chez un chat.

Cinétique plasmatique idéale pour un antibiotique temps-dépendant pour lequel il faut optimiser le temps passé au-dessus de la CMI.

Exemple : bêta-lactamines

Cinétique plasmatique idéale pour un antibiotique concentration-dépendant pour lequel il faut optimiser le Cmax (concentration plasmatique maximale) par rapport à la CMI.

Exemple : aminoglycosides

L

a dose de l’antibiotique et son inter- valle d’administration dépendent de sa pharmacocinétique et de sa phar- macodynamie.

Pour les antibiotiques dits temps- dépendants

Il convient de maximiser le temps passé au-dessus de la concentration minimale inhibitrice (CMI) (exemples : bêta-lac- tamines, triméthoprime-sulfamides)

(FIGURE 1).

Si l’antibiotique est rapidement éliminé, plusieurs administrations journalières sont souvent nécessaires.

Une autre stratégie pour ces antibio- tiques est d’utiliser des formulations qui permettent d’allonger le temps d’élimi- nation.

Pour les autres antibiotiques dits concentration–dépendants

La dose capable de donner la concentra- tion la plus élevée possible sans toxicité

doit être choisie (fl uoroquinolones ou aminoglycosides) (FIGURE 2).

La durée de traitement dépend du site de l’infection et de sa nature récidivante.

Les durées de traitements proposées sont souvent d’une semaine pour des infec- tions “simples” et jusqu’à un mois pour des pyodermites ou des pyélonéphrites.

Augmenter la durée de traitement per- met souvent d’augmenter la probabilité de succès clinique.

Cependant, cette augmentation de durée renforce systématiquement la pression de sélection de résistances et diminue également l’observance du traitement.

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PratiqueVet (2011) 46 : 86-88 (88)

L’antibiothérapie est-elle la seule mesure à mettre en place ?

Quelle est la capacité du propriétaire à mettre le traitement en œuvre ?

>>A LIRE...

1. Vandaële E et coll (2010). Le Gram. Guide de Recommandations et Antibiothérapie en Médecine Canine et Féline. Sogeval, France.

248p.

2. Guardabassi L et coll (2008).

Guide to Antimicrobials Use in Animals. Blackwell Publishing Ltd, Oxford. 223p.

3. Giguère S et coll (2006).

Antimicrobial Therapy in Veterinary Medicine, Fourth Edition. Blackwell Publishing Ltd, Oxford. 626p.

POINTS FORTS

Se demander si l’antibiothérapie est nécessaire.

Identifi er si l’antibiotique est actif sur la bactérie pathogène et s’il est capable de l’atteindre dans

l’organisme.

Choisir un schéma posologique et une durée de traitements optimaux pour la guérison tout en limitant l’émergence de résistances.

Essayer de repérer et de traiter la cause sous-jacente à l’infection.

S’assurer que le propriétaire est capable d’administrer le traitement correctement pour toute sa durée.

P

arfois, l’antibiothérapie ne suffi t pas à la résolution complète de l’infection et une chirurgie complémentaire (exérèse ou débri- dement) peut être nécessaire (métrite, orchite, ostéomyélite).

Les infections bactériennes peuvent être aussi la conséquence d’affections endocrines (dia-

bète sucré, hypercorticisme, hyperthyroïdie), d’infections virales (FeLV, FIV), de trauma- tismes (corps étrangers) ou de malformations anatomiques (mégaœsophage, uretère ecto- pique). Dans ces cas, le traitement de la cause sous-jacente est indispensable.

Quelles sont les données sur les effets toxiques de l’antibiotique ?

L

a toxicité est un élément de décision dans le choix d’une antibiothérapie surtout face à un jeune animal (toxicité des tétracy- clines et des fl uoroquinolones) ou un animal débilité, avec des fonctions hépatiques ou ré-

nales altérées, pour lequel il faut veiller à orien- ter son choix vers un antibiotique peu toxique et à ajuster la dose aux capacités d’élimination de l’animal.

Quels peuvent être les effets collatéraux de l’antibiothérapie ?

T

oute administration d’antibiotique peut entraîner une sélection de bac- téries résistantes à la classe d’antibiotique utilisée au niveau des fl ores commensales.

Ces résistances par exemple dans la fl ore cutanée (le plus souvent streptocoques et staphylocoques) peuvent ensuite être trans- mises par contact au propriétaire et entraî- ner des infections chez les personnes fragiles

(PHOTO 3), diffi ciles à traiter surtout si ces bactéries sont résistantes à des antibiotiques

“récents” (fl uoroquinolones, céphalospo- rines de 3e et 4e génération).

M

ême si le choix de l’antibiotique et du schéma posologique par le vétérinaire est optimal, la probabilité de succès clinique sera fortement réduite si le propriétaire ne peut pas pour des raisons techniques (animal récal- citrant, formulation mal adaptée) ou de dispo-

nibilité respecter la prescription. Le respect de la durée de traitement est un élément essentiel à la guérison et insister sur la poursuite du trai- tement après la rémission des signes cliniques est toujours indispensable.

Confl its d’intérêts : néant

© Laboratoire VEBIOTEL

Photo 3 : Antibiogramme de staphylocoque : lors de pyodermite profonde, un isolement

bactériologique et un antibiogramme sont indispensables pour éviter un échec thérapeutique, notamment en cas de résistance.

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