ÉTUDE DU BESOIN QUALITATIF D’AZOTE CHEZ LA TRUIE
EN GESTATION ET LACTATION. COMPARAISON DE DEUX
PROTÉINES : FARINE DE POISSON ET ARACHIDE
E. SALMON-LEGAGNEUR
Avec la collaboration technique de J. REITAGLIATI et Iltiguette DEBB’ULF Station de Recherches sur
l’Îslevage
des l’orcs,Centre national de Recherches
zootechniques, joity-eît-josas (Seine-et-Oise)
SOMMAIRE
Ou a
comparé
sur3 lots
de truies Lai,ge Ii’hite enreproduction
et sur deuxcycles complets
successifs, l’effet de deuxprotéines,
farine depoisson
et tourteau d’arachide,distribuées
commeprincipale
source d’azote au cours de la gestation ou de la lactation (aliments à i p. 100de matières azotéestotales).
Par rapport au
poisson,
l’arachide distribuée au cours de lagestation
a eu pour effetprincipal
une très
légère
diminution du bénéficecorporel
maternel en fin de gestation, mais n’a porté aucu-nement atteinte au
développement
et au nombre desembryons.
Par contre, son utilisation au coursde la lactation a fait
apparaître
un déficit azoté se soldant chez la Truie par uneplus
forte perte depoids
en fin de lactation et par une certaine diminution de laproduction
laitière au cours du zecycle.
Ceci permet de
souligner
la différence de valeur nutritionnelle qu’estsusceptible
deprésenter
une même
protéine
suivantqu’elle
est utilisée au cours de la gestation ou de la lactation.Dans nos conditions, le régime arachide
pendant
lagestation
suivi dupoisson pendant
la lacta-tion paraît le
plus indiqué.
INTKODUCTI01
I>epuis
que Me COLLUM(igi2)
a montré quel’organisme pouvait
utiliser pourson entretien une
protéine
ne convenant pas pour lacroissance,
comme lagélatine,
les faits ne
manquent
pas pour prouver que la notion de valeur nutritionnelle d’uneprotéine peut
varier suivant les circonstances. C’est ainsiqu’une protéine
donnéen’aura pas la même valeur
biologique
suivantl’espèce qui l’utilise, l’âge
dessujets
et la fonction
envisagée.
Inversement, cecipeut
servir à montrer que les besoinsqualitatifs
d’azote d’un animal sont eux-mêmes très variables.Or, dans ce domaine si les besoins du
jeune
Porc en croissance sont assez bienconnus, on ne
dispose
que de peu d’informations pour le Porcplus âgé
et encoremoins pour la Truie en
reproduction.
Dans un travail antérieur
(S.!t,MOw-I,!Gar!rEUR, rg6i b),
confirmé par ROM-nau!rs
(rg62),
nous avions montré que lagestation s’accompagnait
chez la Truie d’une réduction du besoinquantitatif
d’entretien et l’onpeut
se demander si cetteépargne
sepoursuit
sur leplan qualitatif.
Autrementdit,
la Truie est-ellecapable
de tirer
parti
deprotéines
habituellement considérées commedéséquilibrées,
ou, cequi
revient aumême,
la valeur nutritionnelle de tellesprotéines
est-elle la même chez la Truiegestante
ou enlactation,
que chez l’animal en croissance ou au repos.Dans le but de
préciser
cepoint,
nous avons testé chez des truies enreproduction
deux
protéines
connues pour la différence de leur valeurbiologique
chez le Rat etchez le Porc en croissance : le tourteau d’arachide et la farine de
poisson.
Parmi de nombreuses
études,
eneffet,
onpeut
retenir celles deJ ONES
etal., (
I g6 2
),
Comns( 19 6 2 )
et RÉRA1’( 19 6 3 ) qui
toutes ont montré que l’arachide provo-quait
des vitesses de croissance et des efficacités alimentaires très inférieures à celle dupoisson
chez des porcs de différentsâges, pesant
de 3 à 60kg.
Ces mêmes
protéines
ont été utilisées dans notreexpérience
commeprincipales
sources azotées de
régimes
bienéquilibrés
par ailleurs. Leurs valeursrespectives
ontété étudiées sur des truies au cours de deux
cycles
dereproduction successifs, gesta-
tion et lactation.Les critères retenus comme témoins de l’efficacité de ces aliments étaient les variations de
poids
etd’adiposité
aux différents stadesphysiologiques,
les résultats departurition
et lesproductions
laitières.MATÉRIEL
ETTECHNIQUES
A)
Animaux4
6 truies de race
Large
White issues de notre troupeauexpérimental
etn’ayant
pas encorereproduit
ont été utilisées dans cetteexpérience.
Ces truies étaient élevées d’unefaçon identique
et recevaient une même ration
équilibrée jusqu’à l’accouplement qui
étaitpratiqué
au deuxièmeoestrus
après
la puberté(poids
moyen des animaux : ig5 kg).Les animaux étaient alors
répartis
en 3 lotsexpérimentaux
de 12 truies recevant, soit unrégime
à base d’arachide, soit unrégime
à base de farine depoisson
en suivant les 3 combinaisons suivantes :Lot A-l’ : Arachide
pendant
lagestation, poisson pendant
la lactation.Lot P-l’ : Poisson
pendant
lagestation
et la lactation.Lot P-3 : Poisson
pendant
la gestation, arachidependant
la lactation.En outre, deux lots témoins, de même
poids
initial, de 5 truies non gestantes étaient cons- titués et recevaientpendant
la durée d’unegestation,
soit m5 jours,
lerégime
arachide ou lerégime poisson.
Sauf pour ces deux derniers lots, etaprès
unepériode
de repos de la durée d’un cestrusaprès
le sevrage,l’expérience
étaitrépétée
au cours d’un deuxièmecycle
dereproduction
avecles mêmes animaux et les mêmes
régimes.
Toutefois, deux animaux par lot durent alors être éli- minés pour raisons diverses(défauts
dereproduction).
B) Aliments
Les animaux étaient nourris individuellement et recevaient,
quelle
que soit leur affectation,des
quantités journalières
d’aliment constantes : 3kg pendant
lagetsation
et 4,5 kgpendant
lalactation. Cette dernière ration,
légèrement
inférieurepeut-être
aux rations habituellement dis- tribuées aux animaux de cepoids, correspondait
au maximumd’ingestion
consenti par les truies recevant l’aliment à l’arachide.Dans tous les cas, les rations étaient exactement mesurées et distribuées en deux repas par
jour,
sous forme d’unepâtée épaisse ( 1/3
farine +2/3 eau) préparée
au moment del’emploi.
Ilétait tenu compte des « refus » éventuels
qui
étaient déduits dans le calcul desingérés.
La
composition
des deuxrégimes
utilisés estindiquée
au tableau i.C)
Mesureseffectuées
Pendant toute la durée de
l’expérience, chaque
truie étaitpesée
une fois par semaine à heure fixe. En outre, à laparturition
les truies étaientpesées
immédiatementaprès l’expulsion
dupla-
centa. Les
porcelets
étaient alors dénombrés etpesés.
Pendant la lactationqui
durait 8semaines,
le nombre de
porcelets
dechaque portée
était, dans la mesure dupossible, égalisé après
48 heures à 9porcelets
au cours de lapremière
lactation et à 10 au cours de la seconde. Cette mesure était destinée à éviter l’influence du nombre deporcelets
sur laproduction
laitière des mères.Le
poids
moyen desporcelets
aux différents âges était noté et servait de base pour l’estimation desproductions
laitières(SaLMOrr-LEGAGrrEUx, i 95 8).
En outre, un échantillon hebdomadaire de lait étaitprélevé
surchaque
truie, au cours de la Irelactation seulement, etanalysé
pour sa teneuren azote et en
lipides.
Les variations de
l’adiposité
des truies étaient suivies par mesure aux ultrasons del’épaisseur
du tissu sous-cutané dorso-lombaire. Cette mesure était effectuée au début, au milieu et à la fin
de
chaque période.
RÉSULTATS
A)
Variation depoids
des truiesLe tableau 2 et la
figure
irapportent
l’évolution dupoids
des truies dechaque
lot au cours des différentes
périodes
de chacun des deuxcycles
considérés.Le résultat le
plus remarquable
concerne la différence decomportement
entreles témoins et les
gestantes (premier cycle). Quel
que soit lerégime,
les truies ges-tantes ont effectué des
gains
depoids
trèssupérieurs
à celui destémoins,
cequi
montrebien que l’efficacité d’une même
protéine
estplus grande pendant
lagestation
quependant
lapériode
de repos sexuel.Par
ailleurs,
lacomparaison
des deuxprotéines
entre elles fait ressortir lespoints
suivants : aucune différence en ce
qui
concerne les témoins etlégère
influence enfaveur du
poisson
chez lesgestantes.
Cette différence tend à s’accuser au cours dudeuxième
cycle
dereproduction (elle
passe de 5 p. 100 à 12 p. 100 dugain total)
et elle est
plus
sensible pour legain
netmaternel,
ou anabolisme degestation,
que pour legain total, qui englobe
lesproductions
foetales.Mais c’est surtout au cours de la lactation que les différences sont les
plus impor-
tantes : la
perte
depoids
est considérablementplus
élevée chez les animaux recevant de l’arachidependant
lalactation,
que chez ceuxqui reçoivent
dupoisson, quel
que soit le
régime
antérieur de ces derniers. La différence est de l’ordre de 100p. 100 etparaît également plus
élevée au cours du deuxièmecycle
que dupremier.
Il en résulte un bilan
final, gain
entrel’accouplement
et le sevrage,plus
élevéchez tous les animaux
ayant
reçu dupoisson pendant
la lactation.B) Efficacités protidiqttes
, 1. d ! , d, ! , , .d’
gain
depoids
!L’emploi
! de coefficients d’efficacitéprotidique
&dquo; !gain de poids
nepeut
êtreprotides
ingèresfait
qu’avec
réserve. Nousn’ignorons
pas, dans le casprésent,
tout cequ’il comporte
comme inexactitude et insuffisance car, d’une
part
il est maintenant connu que les variations depoids
au cours de lareproduction
de la Truie n’affectent pas dans les mêmesproportions
les différents tissus et que ceux-ci n’ont pas unecomposition
constante
(SAL,MON-I!EGAGNEUR, ig6i b) ;
parailleurs,
dans le cas delactation,
le calcul de tient pascompte
de l’azoteexporté
dans le lait.Toutefois,
ils’agit
d’unprocédé
commode pour comparer la valeur nutrition- nelle desrégimes
et, à titreindicatif,
nousrapportons
au tableau 3, les coefficients d’efficacitéprotidique
aux différents stades.Ces valeurs
soulignent
tout d’abord la meilleure utilisation desprotéines
par les truiesgestantes
parrapport
aux truies au repos et montrent, en outre, que les différences entreprotéines
varient suivant lapériode
considérée : mêmes valeursau repos,
légère
différencependant
lagestation
etsupériorité marquée
desprotéines
de
poisson pendant
la lactation(pendant
la lactation les C.E.P. sontnégatifs,
caril
s’agit
deperte
depoids,
et d’autantplus
élevés que laprotéine
est moinsefficace).
C) C ompositio ll s corporelles
Les variations de
l’épaisseur
du tissuadipeux
sous-cutané dorsalrenseignent
assez bien sur l’évolution de
l’adiposité
totale etdonc, indirectement,
sur la compo- sitioncorporelle globale.
Le tableau .Irapporte
les variations observées.D’une manière
générale,
les différences entre lots sont peuimportantes
et peusignificatives.
Onpeut
noter toutefois que legain
de tissuadipeux paraît plus impor-
tant chez les témoins que les
gestantes
et, chez cesdernières, plus
élevé avec lerégime poisson.
Pendant lalactation,
aucontraire,
lerégime
arachideparaît augmenter
la mobilisation deslipides (fig. 3 ).
D)
ParturitionLes
principales caractéristiques
desportées
à la naissance sontrapportées
autableau 5.
Mise à
part l’augmentation générale
dupoids
desproductions
au cours dudeuxième
cycle, qui
semble résulter d’uneplus grande prolificité,
on n’observe aucunedifférence
significative
entre les différents lots.On remarquera en
particulier
que lesporcelets
du lot nourri à l’arachide pen- dant lagestation
sont aussinombreux,
et mêmelégèrement plus lourds,
que ceuxdes lots nourris au
poisson.
E)
LactationComme le montre le tableau
6,
on ne constate aucune différence dans la crois-sance des
porcelets
et dans laproduction
laitièrequantitative
etqualitative
destruies au cours du
premier cycle
dereproduction.
Il faut attendre le deuxième
cycle
pour voirapparaître
unelégère
diminutionde la
quantité
de laitproduite
dans le lot recevant de l’arachidependant
la lactation.DISCUSSION
Comme dans nos
expériences précédentes (SALMa!-LEGAGNEUR, 19 6 1
a,i963),
la
principale
influence d’une modification durégime
alimentaire degestation,
ou delactation,
réside dans lesvariations, gains
oupertes,
depoids corporel
des mères.Dans les limites de nos
expériences,
tout semble se passer comme si l’accumu- lation ou la mobilisation des tissus de réserve, dont nous avonsdéjà souligné
lagrande plasticité
chez la Truie(Sn!,MOn-I,!GAGV!cux, 1 06 0 ),
se fait dans la limitedes
disponibilités
laissées par les deux fonctionsprioritaires
que sont, chez la femelleen
reproduction,
la croissance desembryons
et laproduction
laitière.Cette
hypothèse permet
decomprendre,
comme l’avaitdéjà souligné
PIKE(I95
4
)
chez la Ratte, que toute amélioration durégime
alimentaire se traduit d’abord par uneaugmentation
des réserves anaboliséespendant
lagestation
et une dimi-nution du catabolisme de lactation.
C’est dans cette mesure, que la
présente expérience
met en relief la variabilité de la notion de valeur nutritionnelle d’uneprotéine
en fonction de l’étatphysiolo- gique
de l’animal. On constate en effet que deuxprotéines
dont la différence des valeursbiologiques
est bien connue chez lejeune
animal encroissance,
maisqui présentent
unégal pouvoir
de stimulation chez l’animalplus âgé (témoins
de i3okg) peuvent également
secomporter
différemment suivantqu’elles
sont offertespendant
la
gestation
ou la lactation.Pendant la
gestation,
le seul effet desprotéines
depoisson
parrapport
à celles de l’arachide est une très trèslégère augmentation
de l’anabolismegravidique
mater-nel,
à la fois azoté etlipidique,
alors que lesproduits
de laconception,
et notam-ment le
poids
desfoetus,
ne sont absolument pas modifiés. Des constatations ana-logues
avaientdéjà
été faites par FOWLER(m!54)
et par GARDetal., (r9j!).
Ce derniernotamment avait montré que chez la Truie l’addition de 3 p. ioo de « fish soluble » à un
régime
necomportant
que desprotéines d’origine végétale
n’améliorait en aucunefaçon
le nombre et lepoids
desembryons.
Chez les autres
espèces,
KLOSTERMAN etal., (r 9 y)
arrivent à une conclusion semblable avec la Brebis, mais il faut surtout citer CHAMi’iGNY etJACQUOT (ig6i) qui
ont trouvé que leprincipal
effet d’une limitationquantitative
etqualitative
del’ingéré
azoté sous forme degluten,
encomparaison
avec de lacaséine,
chez la Rattegravide,
résidait dans laperte
depoids
relative des mères, alors que lesproduits
de la
conception
conservaient undéveloppement parfaitement
normal.Il
apparaît
en définitive que,quelle
que soitl’espèce,
la différence d’efficacité pour le maintien de lagestation,
de deuxprotéines d’origine
et de valeur très diffé- rentes, comme l’arachide et lepoisson,
est peuimportante puisqu’elle
n’estressentie, faiblement, qu’au
niveau de l’anabolisme maternel.Il en va tout autrement au cours de la lactation. Si en
effet,
au cours dupremier cycle
dereproduction,
iln’apparaît
aucune différence dans lesproductions
laitièresdes truies recevant les différents
régimes,
ce résultat n’a pu êtreacquis qu’au prix
d’une mobilisation
beaucoup plus
élevée des tissuscorporels
chez les truies nourries à l’arachide. Ce résultat reflète donc bien une nette différence de valeurbiologique
pour la
production
laitière entre lesprotéines utilisées,
mais celle-ci a été enpartie
masquée
par le rôle detampon
quejouent
les réserves tissulaires. Ceci n’est pasnouveau
(GÙ TTE ig5!)
et met l’accent sur laparticipation,
habituelle ou non, de l’azotecorporel
à lasynthèse
desprotéines
du lait et de l’étatdynamique,
immédiatementdisponible,
des réserves azotées édifiées au cours de lagestation.
Cette mobilisation des
tissus,
pourpallier
l’insuffisancequalitative
durégime
azoté
s’accompagne,
chez laTruie,
d’une certaine fontelipidique, plus
élevée dansle cas d’une
protéine
de mauvaisequalité.
Ceci confirme la liaisonqui
existe entreles métabolismes azoté et
énergétique.
Il faut remarquer toutefoisqu’en
valeur rela-tive, rapportée
à laperte
depoids
totale, les truies ontperdu
deux fois moins de tissuadipeux
avec lerégime
à l’arachidequ’avec
lepoisson.
Ceciindique
donc que la relation estcomplexe.
Au cours du deuxième
cycle
dereproduction,
lesphénomènes
sont encore accen-tués et l’on note, à côté de la
perte
depoids plus
élevée des animaux du lotP-A,
unecertaine diminution de la
production
laitière due enpartie
au nombreplus
faible deporcelets
sevrés. Peut-être faut-il voir ici laconséquence
d’effets cumulatifs avecle
temps ?
Plussimplement,
onpeut imaginer
que les animauxplus
lourdsqu’au premier cycle,
mais recevant la mêmeration,
ont eu des déficitsplus importants
dusà une
augmentation
du besoin d’entretien.Quelles
que soient lescirconstances,
on constate donc que chez la Truie enlactation des
protéines
de valeurs diversespeuvent
avoir des effets différents. Ceci confirme les observations de !VEPNER et HENNIG( 10 6 0 ),
ou celles faites par !ruEI,IERet Cox
(r 937 )
sur la Ratte avec desrégimes
à base de levure etrejoint également
lesopinions
émises par différents auteursquant
à la valeurbiologique
desprotéines
aucours de la lactation
(Mn y r·axD, 10 6 2 ,
BREIREM,1957).
On ne
peut
manquer desouligner
ici les différencesqui apparaissent
en fonc-tion de l’état
physiologique.
C’est ainsi que, dans notreexpérience,
le choix desprotéines, qui
n’a eu aucune influencelorsqu’il s’agissait
d’animaux en fin de crois-sance ou à
l’entretien,
amarqué
très faiblement les résultats de lagestation
et d’unefaçon beaucoup plus
nette ceux de la lactation. Cetteconstatation, qui
reflète lavariabilité des valeurs
biologiques, permet
d’établir une certaine hiérarchie des besoinsqualitatifs
suivant les fonctions considérées. Pour la truie enreproduction,
les besoins iraient croissants de l’entretien à la
production
laitière.Si ces conclusions se trouvaient
confirmées,
certainesconséquences pourraient
en découler pour l’alimentation des animaux. C’est ainsi
qu’on pourrait envisager,
au cours de la
gestation
de laTruie, l’emploi
deprotéines végétales seules,
moinscoûteuses,
mais tout aussi efficaces que lesprotéines d’origine
animale. Par contre,au cours de la
lactation, davantage
d’attention devrait êtreapporté
au choix et àl’équilibre
desprotéines
de la ration.Reçu
pour!ublicatiozz
en décembre i9F3.SUMMARY
QUALITATIVE NITROGEN REQUIREMENTS IN PREGNANT AND LACTATING SOVS.
A COMPARISON BETWEEN TWO PROTEINS : GROUND NUT AND FISII MEAL
This
experiment
was carried out to compare the influence ofa high quality protein
(fishmeal)
to a low
quality protein (extracted
ground nut meal)during
pregnancy and lactation in the Sow.4
6
Large
White sows were alloted in 3experimental
and 2 control groupsreceiving during
2
reproductive cycles
one of the ii p. 100protein
diets as follows : Group A-P : Gestation : peanut meal, lactation : fish meal.Group
P-P : Gestation : fish meal, lactation : fish meal.Group
P-A : Gestation : fish meal, lactation : peanut meal.Control P : Fish meal
during
I14days.
Control A : Peanut
during
114days.
Controls exhibited the same live
weight gain.
In theexperimental
groups it appears that fish mealduring gestation slightly
increases totalgain
of the sows atparturition,
but did notimprove
either
weight
or number ofpiglets
born.On the other hand, when peanut meal was
given during
lactation asharp
loss of liveweight
for the two
cycles
and a decrease of milkproduction
in the 2°cycle
occurred.From these results, it was concluded that the two
proteins
havenearly
the same nutritivevalue for maintenance and pregnancy, but were different for lactation.
In our conditions, peanut
during
pregnancy followedby
fish mealduring
lactation, wasthought
the most
advantageous
diet.RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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