ITEM 205 : bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO)
Maladie respiratoire fréquente qui peut être prévenue et traitée.
Généralités
Définitions BPCO
o symptômes respi. chroniques : ≥ 1 parmi toux, expectoration, dyspnée d’exercice, IRB répétées / traînantes o et obstruction permanente et progressive des VA : TVO non complètement réversible
!! donc spirométrique obligatoire : mesures avant et après bronchodilatateurs
VEMS : volume expiratoire maximal à la première seconde
CVF : capacité vitale forcée
Exacerbation aiguë de BPCO (événement aigu)
o aggravation durable (> 1 jour) des symptômes respiratoires au-delà des variations habituelles o et nécessitant une modification du traitement
!! N.-B. : en présence de signes de gravité, on parle de décompensation aiguë de BPCO
Entités en lien avec la BPCO si associées à un TVO
!! BPCO peut exister en absence d’une bronchite chronique et/ou d’un emphysème
!! emphysème SANS TVO = n’est pas une BPCO o bronchite chronique :
définition (CLINIQUE) : toux productive (quasi-)quotidienne ≥ 3 mois /an pdt ≥ 2 années consécutives
concerne : 50% des fumeurs
association : possible avec BPCO MAIS son abs n’exclut pas cette dernière
impose : spirométrie pour dépister une BPCO associée (présence d'un TVO non réversible) o emphysème :
définition (ANAPATH.) : élargissement anormal et permanent des espaces aériens distaux (= au-delà des bronchioles terminales) + destruction des parois alvéolaires, sans fibrose
radiologie :
– emphysème : hypodensités du parenchyme pulmonaire (= raréfaction)
– emphysème bulleux : zones d’hypodensité cerclées d’une paroi fine et de diamètre > 1 cm (bulles)
types (2) :
– emphysème centrolobulaire : destruction centrée sur la bronchiole avec capillaires préservés . conséquence : hypoxémie par inégalités des rapports ventilation - perfusion
. localisation prédominante : apex
. GDS : effet shunt précoce (destruction tardive des capillaires péri-fovéolaires)
. phénotype « blue bloater » : IMC élevé, hypoxémie franche, cyanose, souvent signes ICD – emphysème panlobulaire : destruction de l’ensemble du lobule
. conséquence : hypoxémie tardive . localisation prédominante : bases
. GDS : hypoxémie précoce à l'exercice, hypercapnie + tardive que dans emphysème centrolobulaire . phénotype « pink puffer » : IMC bas, distension thoracique, pas d'ICD
emphysème
poumon normal emphysème centro-lobulaire emphysème bulleux
Épidémiologie (problème majeur de santé publique…)
Prévalence en �� : 5-10% des > 45 ans (soit 2,5-3,5 millions de personnes dont 1 million symptomatique)
Dans le � : en augmentation, cause de mortalité d’ici 2030 = 3ème ou 4ème
Facteurs de risque
Facteurs environnementaux Tabac (> 80%) : principal FdR
Exposition professionnelle (15%) : aérocontaminants [agriculture, BTP, minier, textile, fonderie, sidérurgie]
Pollution
item 180
o domestique (PE ++) : fumée de combustion pour chauffage ou cuisine dans locaux mal ventilés : biomasse o atmosphérique particulaire : déclenchement des exacerbations
Infections respiratoires (potentiellement) : facteurs influençants la croissance pulmonaire in utero ou dans l’enfance
Facteurs génétiques
Déficit en α-1-antitrypsine : seul facteur génétique clairement identifié o conséquence : emphysème pan lobulaire
!! d’autant plus fréquent, précoce, grave qu’il existe un tabagisme actif associé
Diagnostic
!! évoqué sur la présentation clinique (FdR, symptômes, signes physiques)
!! confirmé par les examens complémentaires (spirométrie avec test de réversibilité)
!! évalué (sévérité et pronostic) par clinique et examens complémentaires (EFR, symptômes, comorbidités)
Examen clinique
Interrogatoire (signes fonctionnels)
o dyspnée : à chercher chez tout fumeur
initialement : d'effort
fréquemment : sous-estimé par le patient
évaluation : échelle mMRC (voir tableau ci-dessous) o toux ± expectoration
Examen physique
o initialement : absents ou limités à des râles bronchiques (ronchi) o puis (souvent après l’apparition d’un TVO, 2) :
allongement du temps expiratoire avec ± expiration à lèvres pincées
diminution du MV
o tardivement et/ou lors des exacerbations (3) :
mise en jeu des muscles respiratoires accessoires : – inspiratoires : SCM
– expiratoires : expiration abdominale active
signe de Hoover (côtes inférieures se rapprochent à l'inspiration) : distension sévère
cyanose : hypoxie o enfin :
signes d’hypercapnie
signes d'hypertension pulmonaire (type 3)
signes de dysfonction cardiaque droite Examens complémentaires
Épreuves fonctionnelles respiratoires = DIAGNOSTIC POSITIF ET RETENTISSEMENT o spirométrie (et courbe débit volume) = diagnostic POSITIF :
intérêts :
– diagnostic de certitude : TVO = rapport VEMS/CVF < 0,7 (ou < 70%)
!! % = rapport (VEMS mesuré/CVF mesurée) x 100 ≠ % d’une valeur théorique – aide au diagnostic différentiel : asthme
– évalue la sévérité de l’obstruction bronchique : selon VEMS (seul) post-BD – participe au choix thérapeutique
– participe à l’appréciation du pronostic
courbe débit-volume : concave vers le haut en expiration (VEMS ↓ / CV normale) o tests pharmacodynamiques de réversibilité du TVO :
techniques :
– test aux bronchodilatateurs d’action rapide : . molécule : β2-mimétique inhalé d'action rapide
. mesures : 1 spirométrie avant administration puis une 2ème 10 min après - valeur « VEMS pré-BD »
- valeur « VEMS post-BD » – test aux corticoïdes systémiques :
. indication : si doute clinique persistant sur diagnostic d’asthme (PAS de réversibilité complète) . molécule : prednisone
. dose : 0,5 mg/kg/j . durée : 15 jours
TVO persistant ou réversibilité significative dans la BPCO :
– TVO persistant = non complètement réversible : !! on regarde VEMS/CVF . VEMS/CVF < 0.7 après administration de BD
. augmentation (entre pré et post-BD) du VEMS < 12%
. et/ou < 200 ml post-BD
– réversibilité significative mais incomplète : !! on regarde VEMS (seul) . augmentation VEMS > 12% par rapport à valeur initiale
- calcul : [(VEMS post – VEMS pré) / VEMS pré] > 0.12 . ET > 200 ml par rapport à valeur initiale
. et pas de normalisation du Tiffeneau et/ou du VEMS (VEMS post-BD < 80% de la valeur prédite)
N.-B. = jamais de réversibilité complète dans la BPCO = oriente vers un asthme : – normalisation du rapport (VEMS/CVF post-BD > 0,7)
– et normalisation du VEMS (VEMS post-BD > 80% de la valeur prédite)
exemple 1 (dans le texte de l’item sur CEP 2019)
exemple 2 (dans le diaporama de l’item sur CEP 2019) o pléthysmographie (mesure des volumes pulmonaires non mobilisables) :
mesure (2) : VR (volume résiduel) et CPT (capacité pulmonaire totale)
distension pulmonaire : – souvent : associé au TVO
– définition : augmentation du VR avec VR/CPT élevé o transfert du CO (DLCO) :
principe : mesure de la capacité de transfert du CO (reflète la surface d’échanges gazeux disponible)
but : évaluer la destruction pulmonaire
DLCO (ou TLCO) pathologique : si < 70% de la valeur prédite o GDS artériel : à la recherche d’une insuffisance respiratoire
o épreuve d’effort (2) :
maximale :
– inclut : mesure de la consommation d’O2 à l’effort – indications (2) :
. dyspnée sévère contrastant avec des EFR peu perturbées = préciser le mécanisme de la dyspnée . avant réhabilitation respiratoire
- s’assurer de l’absence de CI cardiaques ou respiratoires - déterminer les modalités du réentrainement à l’effort
sous-maximale = TM6 : utilisée dans le suivi de la BPCO o test à la métacholine (d’hyperréactivité) : contre-indiqué si BPCO
Imageries = RETENTISSEMENT
o radiographie thorax FACE + PROFIL :
signes de BPCO : – distension thoracique :
. aplatissement des coupoles (de profil)
. augmentation des espaces clairs rétro-sternal et rétro-cardiaque (de profil)
. thorax en tonneau = augmentation du diamètre thoracique antéro-postérieur (de profil) . horizontalisation des côtes (de face)
– hyperclarté pulmonaire : par diminution de la vascularisation (de face)
suspicion de cardiopathie associée
suspicion de carcinome bronchique MAIS ne constitue par un outil de dépistage de cancer bronchique
homme de 68 ans, ancien fumeur (60 PA), BPCO avec TVO sévère, grande distension
diaphragme aplati, augmentation des espaces clairs rétro-sternal et rétro-cardiaque, thorax en tonneau
o TDM thoracique : NON systématique = dans les formes sévères (cliniques ou fonctionnelles) lors bilan initial :
type d’emphysème (orientation diagnostique) : – centrolobulaire
– paraseptal ou bulleux – panlobulaire
recherche de bronchectasie : DDB et piégeage aérique en expiration
dépistage CBP (patients 55-74 ans, ≥ 30 PA actif ou sevré depuis < 15 ans, opérables, TDM low-dose)
Biologie = RETENTISSEMENT (+ COMORBIDITES voir ci-dessous) o NFS : polyglobulie réactionnelle à l’hypoxémie
Évaluation sévérité et comorbidités
Sévérité :2 classifications complémentaires dans les recommandations internationales CLASSIFICATION GOLD
sévérité de l’obstruction bronchique (fonctionnelle) jugée sur le VEMS après bronchodilatateurs = 1-2-3-4
sévérité clinique
jugée sur la dyspnée et les exacerbations = A-B-C-D
– rapport VEMS/CVF : en valeur absolue – VEMS : en % de la valeur prédite
N°1 = dyspnée : échelle mMRC
N°2 = fréquence et gravité des exacerbations : o exacerbations fréquentes (≥ 2/an) = pronostique
o phénotype « exacerbateur fréquent » = évaluation de la sévérité o gravité : 1 exacerbation /an nécessitant hospitalisa° = mauvais pronostic
A : faible risque (d’exacerbation), peu de symptômes B : faible risque, symptômes significatifs
C : risque élevé, peu de symptômes D : risque élevé, symptômes significatifs
Comorbidités
o NFS : anémie (comorbidité fréquente) susceptible d’aggraver la dyspnée
o bilan cardiaque : si signes évocateurs d’une affection cardiaque ou de comorbidité CV
ECG
ETT :
– indications : formes hypoxémiques ou très dyspnéiques – recherche :
. signes d’hypertension pulmonaire . signes d’insuffisance ventriculaire gauche
o bilan des comorbidités : affections coexistant fréquemment avec la BPCO sans préjuger d’un lien causal
dénutrition / obésité
dysfonction / déconditionnement musculaire squelettique
anémie
affections CV
anxiété / dépression
ostéoporose
cancer bronchique
Diagnostic étiologique : indication du dosage d’-1 antitrypsine
BPCO précoce < 45 ans
Phénotype emphysème dominant
BPCO non ou peu tabagique
ATCD familiaux d'emphysème Diagnostics différentiels
DDB
Mucoviscidose
Asthme (+++)
o facteurs favorisants : tabac (BPCO) vs allergie (asthme)
o pronostic : handicap et IRes (BPCO), évolution variable et réversible sans atteinte de l'échangeur (asthme) o !! asthme existe chez les fumeurs et de nombreux asthmatiques fument
o !! deux maladies peuvent être associées
o !! TVO peu réversible possible chez asthmatiques sévères, même non-fumeurs
o !! TVO évoquant asthme : réversibilité très importante de l’obstruction bronchique +++ : VEMS > 400 ml
Histoire naturelle – Pronostic – Évolution
Trajectoires de fonction respiratoire
o déclin accéléré (VEMS) : lié à la poursuite de l'exposition aux FdR que seul l’arrêt (++ tabac) peut retarder o ou croissance pulmonaire insuffisante
déclin de la fonction respiratoire chez le sujet normal avec l’âge, en cas de BPCO et selon l’arrêt du tabagisme
Pronostic
o sévérité du TVO : VEMS post-BD ++ (facteur pronostic important) (et non VEMS/CVF) o autres paramètres fortement prédictifs de la mortalité liée à la BPCO :
intensité de la dyspnée
dénutrition
comorbidités
exacerbations
capacité à l'exercice
o comorbidités : participent aux pronostics (cf. infra)
Évolution
o déclin accéléré de la fonction respiratoire : chez un grand nombre de malades
o exacerbations : pouvent mettre en jeu le pronostic vital et majorent le déclin de la fonction respiratoire o handicap respiratoire : réduction des activités quotidiennes et altération de la qualité de vie
o risque d’évolution vers l’IResC : pouvant s'accompagner d’hypertension pulmonaire o association fréquente à des comorbidités CV = 1ère cause de mortalité dans la BPCO :
cardiopathies ischémiques
cardiopathies rythmiques
ICG
Traitement
Objectifs Améliorer o dyspnée
o capacité d'exercice o qualité de vie
Réduire
o déclin de la fonction respiratoire o évolution vers handicap et IResC
o nombre d'exacerbations et leur gravité (hospitalisation, réa) o mortalité
Pris en compte dans des score composites comme index BODE :
Body mass index (IMC)
Obstruction (VEMS)
Dyspnea (mMRC)
Exercice (test de marche de 6 minutes)
Traitement médicamenteux [BD puis bithérapie puis trithérapie ; quelle que soit la sévérité de l’obstruction bronchique]
indications des différents traitements médicamenteux – dépendent principalement des symptômes (dyspnée) et des exacerbations la fonction respiratoire n’entre plus directement en ligne de compte
résumé des indications (situations cliniques) des principaux traitements pharmacologiques de la BPCO
1ère ligne
o bronchodilatateur courte durée d'action (BDCA) : à la demande
pour qui : tout le monde
peut être le seul traitement : si malades peu symptomatiques sans exacerbation
molécules :
ß2-agonistes
et/ou anticholinergiques
o bronchodilatateur longue durée d'action (BDLA) : monothérapie si dyspnée quotidienne et/ou exacerbations
dyspnée seule dans la vie quotidienne : BDLA ß2-agoniste
exacerbations (ou dyspnée) : BDLA anticholinergique
2ème ligne = association de 2 médicaments inhalés
o dyspnée ± exacerbations malgré traitement 1ère ligne : BDLA ß2-agoniste + BDLA anticholinergique o exacerbations sans dyspnée importante : BDLA ß2-agoniste + corticostéroïde inhalé (CSI)
efficacité : réduction spt + nb exacerbations + améliore qualité de vie (= indication en quelque sorte) – aux patients qui ont un VEMS post-BD < 70% de la valeur prédite
– et qui restent exacerbateurs fréquents (≥ 2/an) – malgré administration régulière de BDLA – et qui sont sans dyspnée marquée (mMRC < 2)
o N.-B.: CSI ou CTC orale pas en 1ère intention dans BPCO à la différence de l'asthme et jamais en monothérapie
3ème ligne = association de 3 médicaments inhalés = trithérapie (exacerbation malgré bithérapie) o CSI + 2 bronchodilatateurs de longue durée
o BDLA ß-2 agoniste + BDLA anticholinergique + CSI
Traitements inhalés = seule voie recommandée +++
o BDCA : à la demande en cas de dyspnée --->
ß2-agoniste : salbutamol (Ventoline®)
anticholinergique : ipratropium (Atrovent®)
combiné : fénétérol + ipratropium (Bronchodual®) o BDLA --->
ß2-agoniste : 1 à 2 inhalation(s) / j – Formotérol (Asmelor®, Formoair®) – Salmétérol (Sérévent®)
– Indacatérol (Onbrez®, Hirobriz®) – Olodatérol (Striverdi®)
anticholinergique : 1 inhalation / j – Tiotropium (Spiriva®)
– Umeclinium (Incruse®) – Glycopyrronium (Seebn®)
BDLA ß2-agoniste + BDLA anticholinergique : 1 inh / j – Glycopyrronium + Indacatérol (Ultibro®)
– Tiotropium + Olodatérol (Spiolto®) – Umeclidinium + Vilantérol (Anoro®)
BDLA ß-2 agoniste + CSI : 1 à 2 inhalation(s) / j
!! indication : VEMS post-BD < 70% + ≥ 2 exacerbations /an + dyspnée (mMRC <2) malgré BDLA – Budésonide + Formotérol (Symbicort®, Duoresp®)
– Béclométasone + Formotérol (Innovair®, Formodual®) – Fluticasone + Salmétérol (Sérétide®)
– Fluticasone + Vilantérol (Relvar®)
Mucomodificateurs, anti-leucotriènes et antitussifs : AUCUN intérêt
Efficacité : évaluée au cours du suivi
Efficacité sur (4) : – dyspnée
– capacité d’exercice
– réduction du nb d’exacerbations – qualité de vie
Intérêts :
– moins contraignants
– possiblement meilleure observance
Différences ß2 vs anticholinergiques : o même efficacité : fct respi, dyspnée o effet bronchodilatateur : additif o prévention exacerbations :
Ach. LDA >>> ß2-agonistes LDA existence de
combinaisons LDA
Mesures associées
Sevrage total et définitif du tabac quel que soit le stade de la maladie
!! seule mesure qui modifie l’histoire naturelle de la maladie !!
o susceptible d’interrompre la progression de l’obstruction bronchique o susceptible de retarder l’apparition de l’insuffisance respiratoire
Vaccinations recommandées o antigrippale (annuelle) o anti-pneumococcique
Contre-indication ?
o ßB : NON (mais préférer ßB cardiosélectif)
o dépresseurs respiratoires (NL sédatifs, opiacés, BZD): NON, prudence (surveiller GDS) car en pratique CI dans IResC
Réhabilitation respiratoire (+++)
o approche globale multidisciplinaire des maladies respiratoires, dont la BPCO :
aide à l'arrêt du tabac
optimisation du traitement pharmacologique
réentraînement à l'exercice
kinésithérapie de drainage bronchique
PEC psychosociale
éducation thérapeutique
PEC nutritionnelle
o indications : à partir du moment où il existe un handicap = dyspnée, malgré le traitement pharmacologique o modalités d’organisation (3) : à domicile / en ambulatoire / centres spécialisés
o efficacité démontrée (++)
sur dyspnée
sur capacité d'exercice
sur qualité de vie
sur consommation de soins
PAS sur déclin VEMS
o efficacité à long terme : repose sur la poursuite des activités physiques initialement mise en place
Oxygénothérapie au long cours et ventilation assistée (pour indications – modalités : voir ) o OLD : réduit la mortalité des patients atteints de BPCO au stade IResC
o VNI assisté au long cours : indiquée si SAS associé ou IResC hypercapnique grave
Chirurgie et endoscopie interventionnelle
Réduction de volume pulmonaire o lieu : en centres très spécialisés
o objectif : diminuer la distension pour améliorer mécanique ventilatoire et donc soulager la dyspnée o modalités : chirurgie ou endoscopie
Prise en charge des bulles « géantes »
o indications : « géantes », compliquées (infections, hémorragique, PNO), compressives o modalité : chirurgie
Transplantation pulmonaire
mesure d’accompagnement de la prise en charge pharmacologique de la BPCO
Surveillance
Clinique : réévaluation 1-3 mois après chaque changement de traitement puis tous les 3-12 mois
EFR annuelle
o spirométrie (VEMS) : utile pour le suivi sous traitement (PAS un critère d’efficacité)
!! si discordance évolution des symptômes – fonction respiratoire :
diagnostic différentiel ?
facteurs extra-respiratoires ? (IC par exemple)
item 204
item 204
EXACERBATION DE BPCO
Définition
Événement aigu caractérisé par…
o une aggravation (> 24h) des symptômes respiratoires o conduisant à une modification thérapeutique :
bronchodilatateurs
et/ou corticothérapie systémique
et/ou antibiothérapie
Exacerbations sévères : celles qui nécessitent une hospitalisation o pronostic vital engagé :
hypoxémie profonde
et/ou acidose respiratoire décompensée (pH ≤ 7,35)
o mesures d'assistance respiratoire : oxygénothérapie, ventilation assistée (souvent nécessaires)
Facteurs déclenchants
Origine infectieuse (+++ majorité)
!! argument principal : purulence des expectorations o virale
o bactérienne :
Haemophilus influenzae ++
Streptococcus pneumoniae ++
Moraxella catarrhalis ++
Pseudomonas aeruginosa
!! rarement impliquée
!! surtout : patients sévères (VEMS < 50% de valeur prédite) ou ayant séjourné en milieu hospitalier o mixte
Origine non identifiée (souvent)
Cause environnementale (pic de pollution) (parfois)
Diagnostic
Signes de gravité immédiate
Signes de détresse respiratoire aiguë
+ Terrain : âge, comorbidité, contexte social
+ Sévérité de la maladie
Examen clinique
BPCO connue : proportion des différents symptômes variable o majoration de la dyspnée
o et/ou majoration de la toux
o et/ou majoration de l’expectoration
Exacerbation inaugurale, parfois sévère d'emblée : stratégie diagnostique d’une détresse respiratoire aiguë Examens complémentaires
Exacerbations légères ou modérés sans signes de gravité : AUCUN (prise en charge en ville)
Exacerbations sévères : OUI (prise en charge en milieu hospitalier) o but :
apprécier la gravité de l’exacerbation (recherche d’une acidose respiratoire)
mettre en évidence un diagnostic différentiel ou une association morbide
surveiller l'évolution immédiate item 354.2
influence la prise en charge
item 354.2
o choix dépend : gravité, sévérité de la maladie bronchique, et orientation étiologique o examens systématiques :
radiographie thoracique
GDS artériels
ECG
NFS, ionogramme sanguin, créatininémie
CRP
o selon orientation clinique / signe de gravité :
BNP, troponine et ETT : doute diagnostic différentiel / associé de décompensation cardiaque gauche
(angio)-TDM : doute EP
ECBC :
– échec d'ATB préalable
– ATCD colonisation ou infection à Pseudomonas
– obstruction bronchique sévère connue motivant l’hospitalisation – gravité épisode motivant hospitalisation en USI/ réanimation – immunodépression associée
Diagnostics différentiels
!! majoration des symptômes et notamment de la dyspnée
Pneumonies aiguës communautaires (PAC) o radiographie : syndrome alvéolaire
o traitement : étiologique + renforcement du traitement bronchodilatateur
Œdème pulmonaire par IVG
o étiologie : IVG par IDM ou trouble du rythme
o évocation : radiographie thoracique, ECG et dosage BNP et troponine
Pneumothorax
Embolie pulmonaire : diagnostic difficile, nécessite la réalisation d’une angioTDM thoracique
Prise d'un médicament contre-indiqué ou mal encadré o sédatif
o O2 à haut débit o opiacés
Traumatisme thoracique : fractures de côtes
Fracture vertébrale
Chirurgie thoracique ou abdominale
Traitement
Critères d’hospitalisation
Traitement médicamenteux
BDCA (++)
o voie d’administration : inhalée exclusivement o posologies : élevée ++
o 1ère intention :
ß2-agonistes CDA
ou ß2-agonistes CDA + anticholinergiques CDA
o à domicile : efficacité des aérosols doseurs pressurisés augmentée par utilisation d'une chambre d'inhalation
ATB
o indications :
expectorations purulentes
ou BPCO sous-jacente très sévère : VEMS < 30% de la théorique
ou signes cliniques de gravité o 1ère intention :
amoxicilline ± acide clavulanique
pristinamycine
macrolides
o cas particuliers (échec ATB antérieures) :
FQ actives sur pneumocoque (lévofloxacine)
C3G injectables o autres familles ATB : NON o selon histoire des exacerbations :
possibles germes résistants ciblés : Pseudomonas
avec réévaluation secondaire de l’antibiothérapie : en fonction des résultats microbiologiques (ECBC) o modalités :
durée : 5-7 jours
réévaluation systématique : h48 ou h72
ATB des exacerbations de BPCO prises en charge en ville
Corticothérapie systémique courte durée
o à domicile : en 2ème intention si absence d'amélioration à 48h de traitement o en hospitalisation :
posologie : ≤ 0,5 mg/kg/j (40 mg/j au maximum)
durée : courte (5 jours)
intérêt : accélère l'amélioration du VEMS et raccourcit la durée d’hospitalisation
Mesures associées
Oxygénothérapie (recours ou modification de son débit chez un patient sous OLD) o !! motif d’hospitalisation
o débit d’oxygène : titré pour objectif SpO2 88-92%
o si hypoxémie profonde ou mal tolérée (= signe de gravité majeur) : toujours corrigée par des débits adéquats o si hypercapnie : surveillance GDS pour détecter rares patients chez qui l'O2 aggrave l'acidose respiratoire
Traitement étiologique du facteur déclenchant
Kinésithérapie respiratoire : si encombrement bronchique
Complications du décubitus : prophylaxie MTE si hospitalisation = HPBM en absence d’IR
VNI
o indication : exacerbation de BPCO avec acidose respiratoire (pH < 7,35) o modalités : 1ère intention = ventilation non invasive au masque facial
traitement des exacerbations de BPCO
!! diagnostic et traitement précoce = réduction de mortalité !!
Suivi
Exacerbation : motif de renforcement du suivi clinique (symptômes, handicap) et fonctionnel (spirométrie à distance)
Réhabilitation respiratoire : utile au décours
Consultation médecin traitant : indispensable dans le mois suivant
Objectifs : anticiper pour éviter la prochaine hospitalisation
– VEMS < 50% de la valeur prédite – > 2 exacerbations par an – cardiopathie ischémique – oxygénothérapie à domicile – corticothérapie orale chronique