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Rapport sur les moyens de combattre la cochylis au printemps et en été · BabordNum

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1

I ·

22

RAPPORT

SUR

LES MOYENS DE CO·MBATTRE . LA COCHYLIS

AU PRINTEMPS ET EN ÉTÉ

PAR

J. LABORDE

SOUS-DIRECTEUR DE LA STATION AGRONOI\IIQUE ET OF:NOLOGIQUE DE BORDEAUX

( Extrait"du Bulletin du Mim"stèt·e del' Agriculture. - 190 l, nn 1)

PA,RIS

IMPRIMERIE NATIONALE

MDCCCCI

(2)
(3)

RAPPORT

SUR

LES MOYENS DE COMBATTRE LA COCHYLIS

AU PRINTEMPS ET EN ÉTÉ '

PAR

J.

LABORDE,

SOljS-llll\ECTEUR DE LA STATION AGRONOi'llIQUE ET OENOLOGIQUE DE BORDEAUX.

Bordeaux, le 7 décembre t 900.

MoNsrnua

LE J\lh~1sTnE,

Dans mon premier rapport sur la lutte contre la Cochylis par les traitements d'hi- ver

(l),

rai montré que les invasions des deux insectes lrès voisins que nous avons à combattre dans la Gironde, la Cochylis proprement dite et.

l'Eudemis botrana,

celui-ci actuellement beaucoup plus d'ungereux. que le premier, peuvent être considérable- ment affaiblies par quelques-uns dr.s procédés de traitement déjà connus. Je vais indi- quer maintenant, en suivant parallèlement les évolutions successives des deux insecte~, au printemps et en été, les efforts tentés de divers côtés et ceux que j'ai faits personnel- lement en vue d'atténuer les pertes causées par la Cochylis et l'Eudemis princi pa- iement

.

.

La lutte, à ces deux époques de l'année, est, comme on sait, ex1rêmemen t difficile et compliquée, car on a affaire à toutes les formes de l'insecte protégées par les divers organes de la p1ante qu'il faut ménager en cherchant à atteindre ses ennemis. Il

y a

lieu, par conséquent, de chercher quels sont les moyens de détruire ces diverses formes (papillon, œuf, larve et chrysalide), aux différentes époques de leur apparition.

Papillons. -

L'éclosion des papillons de première génération, c'est-à-dire provenant des chrysalides d'hiver, se produit toujours au printemps, mais le moment précis peut varier dans de certaines limites avec les conditions atmosphériques où la tempéralul'c extérieure joue un très grand rôle. Dans les conditions les plus favorables, l'éclosion peut avoir lieu dans les premiers jours d'avril, comme cela est arrivé pour des chrysa- lides de Cochylis et d'Eudcmis conservées au laboratoire, à

la

température ordinaire, pendant l'hiver dernier. Dans la nature, les premières éclosions ont eu lieu seulement un mois plus tard, c'est-à-dire au commencement de mai; mais elles ont été bientôt gênées par un abaissement de la température accompagné de pluies, qui a retardé l'éclosion générale de plusieurs semaines. Il

y a eu, par suite, pendant tout le mois de

mai et même pendant le mois de juin, des éclosions successives et prolongées qui ont entrainé une marche analogue pour les invasions suivantes; de sorte que les différentes invasions ont, surtout pour l'Eudemis, chevauché un peu les unes sur les autres, d'où il en est résulté des conditions plus défavorables pour fa défense du vignoble que si la période relative à chaque invasion avait été bien délimitée.

<1l Voir le Bulletin n° 3 de 1900, page 373.·

M. J. Laborde,

(4)

-+1•( l! )-c-+-

C'est là un résullat assez imprévu et qui mérite de sérieuses confirmations, car les érn- luations sur lesqurlles il repose sont toutes forcément très approximatives. Il est cepen- dant un fait indéniable, c'est que le vignoble de la Maqueline, défendu par ce procédé depuis trois années et peu exposé à la

contamination

pouvant

venir

des

vignobles voi-

sins non défendus, ne para1t pas plus indemne que des

vignobles

similaires très favo- rables à l'existence de la Cochylis,· où la défense a été nulle; et même, dans un grand nombre de ces derniers, très éloignés de l'autre, bien entendu, j'ai constaté, au con- traire, que l'insecte y habitait en plus petite quantité. Par conséquent, on peut dire que la capture des papillons de Cochylis par les lanternes-pièges

est

un moyen de dé- fense dont l'efficacité mérite encore d'être bien établie; et,

si elle l'était très réellement,

on aueait un procédé, incomplet il est vrai, mais très économique puisque, d'après M. David, les frais, en dehors du prix du matériel qui est peu important ( une lanterne coûte

1 fr.

3 5), ne dépassent guère o

fr.

o 5 par lampe et par nuit.

En présence du succès obtenu pour la destruction des papillons de Cochylis, on a tout naturellement cherché à appliquer le procédé à l'Eudemis, mais, dans ce cas, les résultats ont été tout différents.

En

1899,

l'attention n'avait pas encore

été

attirée sérieusement

sur

ce dernier insecte, et dans les endroits où il pullulait la plupart des propriétaires croyaient avoir affaire à la Cochylis qu'ils ne connaissaient d'ailleurs pas autrement que de nom.

Aussi, ceux qui ont employé les lanternes-pièges comme moyen de défense se sont-ils complètement trompés en croyant que, parmi les nombreux papillons capturés, la plus grande partie étaient des papillons de Cochylis, et il n'y avait pas davantage de papillons d'Eudemis, comme nous allons le voir.

En effet, dans les essais que j'ai faits au printemps de

1900

pour comparer les deux systèmes de lampes-pièges, lanternes et falots, j'ai constaté que l'action de ces lampes, si bien caractérisée pour la Cochylis, élait nulle pour l'Eudemis dans les mêmes conditions. Comme le nombre des papillons de première génération était faible et les conditions atmosphériques peu favoraules pendant leur éclosion, on pouvait pen-

.

ser que le défaut des prises tenait à ces circonstances. Mais à la seconde génération,

c'est-à-dire au mois de juillet, le nombre des papillons était déjà très considérable et le temps Lrès favorable à leurs évolutions dans l'air, et, malgré cela, les résultats du printemps ont é!é confirmés, car le nombre des papillons capturés par les lanternes ou les falots était tout à fait nul ou insignifiant; le fait a éLé d'ailleurs constaté d'une façon absolument générale. Il s'explique par cet autre fait que le papillon d'Eudemis n'est pas noctambule, mais simplement crépusculaire. Il voltige, en effet, surtout aux environs du coucher

et

du lever du soleil: le soir, de. 5 heures à 8 ou 9 heures, suivant la saison, et le matin aux mêmes heures, mais beaucoup moins que le soir; le reste du temps, ii reste blotti dans le feuillage de la vig-ne d'où il est très difficile de le faire sorLÎI'. Ces mœurs expliquent par conséquent le défout d'action des lampes-pièges

·

et l'abandon de ce procédé de lutte contre l'Eudemis; j'indiquerai cependant tout à l'heure une application des falots faite d'une manière diffùente de la manière habi- tuelle.

Les lampes-pièges étant reconnues inefficaces, on a songé ·à recourir à l'ancien sys-

tème de chasse à l'écran englué. Ici, encore, on éprouve plus de difficulté dans son em-

ploi contre i'Eudemis que contre la Cochylis; le premier ayant un vol beaucoup plus

tortueux el plus rapide, il faut, pour _ le prendre, déplacer l'écran avec plus de rapi-

(5)

--H•( 5 )+--

di té, d'où, malgré les trous que porte l'instrument, un déplaremenl d'air plus rnnsi- dérable qui chasse le papillon devant lui et l'empêche d'être atteint par l'écran, d'au- tant mieux que ce papillon d·Eudemis est plus léger que celui de Cochylis. Pour tourner cette difficullé, on a essayé de placer dans la vigne des écrans fixes a·assez grnndes dimensions et de chasser vers eux les papi Bous, mais les deux systèmes n'arrivent qu'à des résultats négligeables. Au contraire, deux méthodes nouvelles de chasse à l'écran mobile ont donné des résultats intéressants.

La première esl celle à laquelle on s'est arrêté au château Carbonnieux, après de nombreux essais; elle a été appliquée sur une grande échelle de Ja·--maoièrP- suivante:

une personne, munie à cl1aque main d'un écran rnglué formé d'un cercle en bois de 5o· centimètres de diamètre recou\'ert d'une toile légère et emmanché, pasqe dans un rang de vigne, et, pendant qu'elle tient à peu près fixe et horizontal l'écran de la main gauche, par exemple, elle chas~e vers celui-ci avec l'écran de la main droite les papil- lons qui voltigent devant elle, corn me si elle vouiai t les écraser entre les deu~ écrans;

les insectes sont ainsi fixés par l'un on l'autre instrument, mais c'est. généralement l'écran inférieur qui en a le plus. La chasse doit être faite par un groupe aussi nom- breux que possible de personnes placées côle à côte, une dans chaque rang et mar- chant rie front afin de se renvoyer les papillons qui foient

à

droite et à gauche. Avec ce procédé, une seule personne pouvait capturer jusqu'à 500 papillons en moyenne pendant la durée de la chasse du soir qui était de deux heures environ; la chasse du matin élait beaucoup moins fructueuse. Pendant les quinze à vingt jours de chasse, on a détru:t ainsi, dans la propriété indiquée ci-dessus, un nombre considérable de papil- lons, évalué à 500,000 au moins, mais qui, malheureusement, n'était qu'une fraction très petite de la quantité totale des papillons logés dans le vignoble; de sorte que le résullat obtenu a été tout à fait disproportionné avec l'effort énorme qui a été fait dans celte lutte contre les papillons, et que MM. le docteur Martin, Mure et Ballet ont eu beaucoup de mérite à tenter.

L'autre méthode de chasse à l'écran mobile dont j'ai parlé n'a que quel.1ues ma- logies avec cette désignation; elle a été inaugurée à la mème époque ']Ue ia précé- dente· par M. Larron de, propriétaire à Cénac (Gironde). Dans re cas, l'écran était te falot bordelais porté pai· une personne qui passait dans le rang de vigne en agitant le feuillage pouf en faire sortir les papillons I agitation qui était nécessaire, parce que la chasse se faisait à la nuit, de 8 heures à 1 o heures, après, par conséquent, la retraite des papillons dans les fouilles. Dans ces conditions, le faiot faisait-il simple- ment l'office d'un écran contre ~equel les papillons venaient se prendre mécanique- ment, ou bien étaient-ils, en outre, ce qui est fort possible, attirés par la lumière dans leurs déplacements forcés? C'est ce qu'il est difficile de bien établir. Quoi qu'a en soit, d'après les chiffres très importants communiqués par M. Larronde, ce1te mé- thode parait être intéressante, d'autant plus qu'elle est un complément naturel de la méthode précédente de chasse à l'écran, puisque celle-ci ne peut s'exercer que jusqu'à i'arrivée de la nuit et l'autre à partir de ce moment.

On a cherché aussi à atteindre les papillons à l'aide du pulvérisateur contenant un liquide insecticide, mais ce moyen a été reconnu absolument insuffisant, à cause de la vivacité des déplacements de Cf!S papillons.

Maintenant se pose également la question de savoir si la destruction des papillons d'Eudemis, pratiquée par les méthodes ci-dessus, a réellement un résultat positif pour

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--»-( G )•C-+-

la <l~fense du virrnohle. Actuellement, il est impossible de l'affirmer, encore moins dans cc cas que pour la Cochylis, car les essais faits dans ce sens sont de date trop récente et trnp isolés en présence des invasions si considérables que l'on a eu à subir celle année encore. Des expériences précises que je compte pouvoir foire l'année pro- chaine. permettront, sans doute, de résoudre celle question dans les deux cas.

OE1if. -

A l'état d'œuf, l'insecte serajt plus facile à atteindre que sous toutes ses autres formes, s'il n'était défendu par la résistance même de cet œuf aux rigents de destruction qui est consi"dérable et bien supérieure

à

celle des jeunes grappes surtout et des raisins sm· lesquels il est déposé. Aussi les essais te11Lés contre lui ont-ils complète- ment échoué au p1·intemps, et n'ont donné en été que des résultats partiels que je vais indiquer cependant. Dans une expérience faile au laboratoire, des raisins portant des œufs de Cochylis ou d'Eu<lemis ont été mouillés abondamment par des pulvérisations avec les liquides suivanls:

( 1) Acic1e sulfurique à. . . 1 p. 1 o o (2) Acidesulfuriqucà ... 2

( 3) Eau de javelle.

( 4) \ ~avon...

l

~onde ....•...• 1 (f>) \ Savon . . . 2

l

Essence de térébenlhi11e 3

(G) \ Savon.: ... 1 p. 100

l

Arnmorua11ue. . . . 1 o

(?)) S~von... 2

l

Petrole.. . .

u

l

Saron... t

( 8) EssPnce de térébenthine. . 1

Huile cuite. . . • . . . • 3

Les raisins étaient, après le traitement, à l'abri d'une nouvelle ponte des papillons par leur séjour. même au laboratoire, tandis que, dans les mêmes expériences faites au vignoble, les raisins traités sur pied ont dû être protégés par des mousselines qui enveloppaient complètement l'arbuste. Dans aucun eas, l'effet du traitement n'a été complet, même pour les expériences de laboraloÎl'e où ces traitements avaient été exagérés. car, quelque temps après, j'ai constaté la présence d'un nombre plus ou moins grand de vers sur les raisins qui avaient été: au préalable, soigncusemen t vi- sités pour éliminer tous les grains qui pouvaient présenter des traces de piqùre ou d'une altération quelconque. Il eût été difficile d'établir une proportion donnant une idée exacte de l'action du traitement, étant doriné que la quantité d'œufs sur laquelle on opéruit était inconnue. L'œuf de Cochylis ou d'Eudemis est, en effet, très di1Iicile à découvrir, et., pour ma part, je n'en ai pas encore vu, mais- ces derniers essais montrent qu'il est bien réellement déposé sur les grains du raisin.

Par comparai sou avec des témoins, certains des essais ci-dessus, tels que les n°s 4, fi et 8, ont cependant accusé des différences qui all~ient jusqu'à 4o et 5o p. 1 oo, daus le nombre des vers teouvés

à

un moment donné, et ces différences ont été nelle- ment confirmées dans des expériences analog·ues, mais faites en pratique sur des rangs de vigne de lm pieds environ.

On peut se demander, d'après les résultats qui précèdent, pourquoi l'effet d'un traitemeut qu'il est possible de faire porter sur Lous les œufs déposés sur un raisin, est partiel au lieu d'être nul ou total.

11

est probable que cela tient à ce que les œufs

· sont, à l'époque du trailemen t, à une phase différente de leur évolulion, et que plus celte époque est voisine de l'éclosion, plus ils sont vulnérables.

On est donc conduit à penser qu'en multipliant un des trailemenls parliellement actifs on arriverait à atteindre la totalité ou la presque totalité des œufs; et d'ailleurs,

mêl)le avec un traitetnent d'une efficacité absolue, il faudrait l'appliquer plusieurs fois

(7)

-t+( 7

)-<➔-

à cause de l'éclrnlooncmcnt des pontes.

Mnis c'est

justemeu la nécessilé de multiplier

un

lraiteme1Ù à intel'valles rnpprochés qui est le plus grand obstacle à son application;

de sol'te que, un seul badigeonnage

sérieux

de toutes les grappes étant déjà une opé- ra lion longue et <lispcndicuse,

el

par conséfjucnt peu pratique, on peul difficilement songer à en foire deux et davantage.

D'un autre côté, si un traitement efficace peut

êt.re

appliquP-, pendant Ja matura- tion du raisin, sans inconvénient pom son développement et pour la qualité du vin qui en. résultera, il n'en est pas toujours ainsi qu:rnd i I s'agit du raisin vert et, à plus forte r,tison, de

la

grappe en fleur. Aussi, les traitements (li), ( 5) eL ( 8) qui n'ont eu aucun

effet

nuisible sur le raisin presque mûr, n'ont pas produit de b1·ûlures sur

le

raisin vert, sauf quelque peu le n° 8; mais ils ont apporté un relard

sensible

dans la véraison, surtout ce dernier~ et ils eussent été très dangereux au moment de la floraison. En somme, on peul conclure que cottr. question de la destruction de l'œuf, très séduisante à premirre vue, est exlrêmement difficile à résoudre en pratiqu<'.

Larve. -

La larve sortant de l'œuf est microscopique

comme

l'œuf lui-mêmê, mvis cependant capable de percer aussitôt )es fleurons ou les grains de

la

grappe pour aller chercher à l'inté'rieur, à la fois, une subsjs!ance

et

un abri. Lorsque la blessure qu'elle produit est dc·.cnu<' facilement p~rceplible à l'œil, la chenille l'est égalemet1l, et

il

s'est é,:oulé depuis s;_;u éclosion un temps Jiflicile à <létermincr; de sor1e que celui qui est nécessaire pour l'évolution de l'œuf n

'c~t

pas moins difficile à connatLre

l

xncte- rnent. U doit être <l'ailleurs variable avt>c irs conditions extérieures, car les

éclosions

que j'ai ou tenues au laboratoire m'ont paru beaucoup plus longues qu'en plein champ;

nu contraire, dans ces dernières conditions, l'apparition des lanres de l'Eudemis à la troisième génération a élé sensib1ement plus rapide qu'aux deux autres. Ce dernier fait s'explique probablement par la facilité plus grande qu'offrait à la pénétration de la larve Je grain de raisin mûr

el

surtout les grains plus ou moins altéré..; à la suite des piqùres antéeiourcs. C'est, on effet, sur ces derniers grains que, pn1· une pré- voyance cut·ieuse, la femelle du papillon cherche à pondre de préf(~rewc, ,,fin que la jeune lane trouve, en sortant de l'œuf, une nourriture facile et abonrt111le qui l1à'.rra son développement.

Ou peut admettre qu'il s'écoule de dix à douze jours, en moyenne, entre Je moment de

ln

pon1e el celui où le ver de l'un ou l'aulr·c insecte a produit sur le gmin une blessure v isiole; à partir de ce moment,

la

marche du développement de ces deux vers est à peu près la même à la première généra Lion, mais non à la deuxième, où le ver de l'Eudcmis <loi_t aller deux fois plus vile que celui de la Cochylis pour arriver à donner une troisième génération au mois de septembre. Aussi, tandis que

la

Cochylis met six à sept semaines pour atteindre son développement complet, c'est-à-dire de la fin de juillet au milieu de septembre, il en faut à peine trois à l'Eudemis pour arriver au même état; c'est aiasi que les deux dernières périodes d'existence de ses larves comptées entre l'apparition des piqûres sur les grains et celle de la chrysalidation ont été, en prenant les vers les plus hâtifs, de la fin de juillet au milieu d'août, et de la fin de la première semaine de septembre à

la

fin du mois.

Pour détruire les vers, on peut mettre en jeu deux procédés: l'échenillage et l'em- ploi des insecticides.

L'échenillage, à la première génération, ne péul êlre pratiqué que lorsque les larves

ont ncquis des dimensions suffisantes, trois on qua tee millimètres au moins, pour êtr'e

(8)

-+>-( 8

).e+-

hi en visibles; à ce point, elles sont sorties des fleurons de ln grappe, après en avoir en- tièrement dévoré l'intérieur, et ont commencé à füser leurs fourreaux soyeux autour drs pédoncules de ces fleurons. Habituellement, l'échenillage se fait simplement en cher- chant Je rer, dans ce fourreau et dans les anfractuos:tés de la grappe où il se cache, pour l'écraser, mais cette praliqué, qui convient assez bien pour la Cochylis, demande plus de précaution pour l'Eudemis, dont le ver très agile échappe frJqucmment à celle recherche en abandonnant

la

grappe sans q

:

/on le voie. On le retro_ uve quel- quefo;s pendu à son fil,

_

mais il arrive aussi qu'il se perd dans les feu ille3 ou sur lè

,

sol, et sa poursuite entraîne une perte de temps. On l'évite en se munissant, comme pour la chasse à l'altise, d'un plateau contenant du pétrole dans lequel lc3 fuyards viennent lrpuver la mort.

Si l'éclJenillage est commencé assez tard, une seule ,,isite des grappes sern suffisante pour qu'il soit à peu près complet, mais alors les vers auront produit la plus grande partie de leurs dégâts qui sont bien connus; s'il est commencé de bonne heure, il faudra faire au moins deux visites, à cause des pontes et des éclosions successives.

• A

la seconde génération, l'échenillage consiste dans l'enlèvement des grains piqués par les larves qui, dans les premiers temps de leul' développement, se cantonnent. dans ces grains. Sauf de très rares exceptions où la p:qûre se cicatrise, probablement à Ja suite de la mort du parasite, les grains verts sont youés à une destruction complète, par dessiccation dans les années sèches et par pourriture

.dans les années humides;

dans ce dernier cas, ils peuvent entraîner l'altération des g1 ains sains si on ne les enlève pas: il y a donc alors une double nécessité à le faire.

Pour l'Euclernis qui se développe très rapidement, il fout commencer l'opération dès que les piqûres se distinguent nettement, et, comme dans les grnuds vignobles ce travail nrcessite un temps assez long, il arrive un moment où il ne faut plus se contenter d'enlever simplement les grains piqués, car les vers commencent à circuler dans les couloirs formés par les pédoncules des grains; on doit donc ils poursuivre pour les écraser ou les faire tomber dans le récipienL des grains piqués, afin d'éviter

. leJrs dégâts qui portent sur beaucoup de grains à la fois. Les parties du vignoble

traitées les premières devront être visitées de nouveau pour enlern1· les vers résultant des éclosions tardives.

Avec

fo

Cochylis, au contraire,

la

chasse aux vers peut ètre commencée seulement lorsqu'on juge l'éclosion être à peu près complète, soit dix jours environ après ]a dis- pari lion des derniers papillons; on

a

ensnite le temps nécessaire pour faire celle chasse sérieusement avant que les vers aient produit le maximum de le~rs dégâts; on ne doit pas cependant la p1olonger jusqu'au moment des vendanges, parce qu"il arrive sou- vent qu'à celle époque la plus grande partie des vers s'est retirée sous l'écorce.

Grâce à la troisième génération de l'Eudemis, un nouveau triage est nécessaire pen- dant les vendanges, non pas pour ia destruction des vers qui est assurée par leur introduction dans la cuve, mais pour sauvegarder la qualité du vin. On pratique gé- néralement ce triage en donnant à chaque vendangeur deux paniers, dont l'un sert à récolter les grains et les raisins altérés destinés à subir un traitement spécial, et

!'autre, la vendange qui ira à la cuve.

Il faut avoir soin de surveiller et d'empêcher la fuite des ,,ers tombés dans les paniers,

car, étant très agiles, ils font beaucoup de chemin en peu de temps et se sauvent

arec la plus grande facilité. Introduits dans ]a cuve, ils

y meurent pendanl la fermen-

(9)

--..+( 9 )-c+--

tation; toutefois, il n'est pas rare d'en voir en assez grand nombre à la surface du chapeau, et, si la cuve est ouverte et si on n'y prend garde, ils échappent

à

la mort et vont se chrysaliser dans les réduits du cuvier. Aussi n'est-il pns rare, au printemp~, de voir apparaître dans ce local de nombreux papillons qui se répandent ensuite à l'extérieur.

Le lraitement spécial à faire subir aux grains altérés pour amener la destruction des vers récoltés en même temps varie avec la nature et l'état de ces grains, et suivant que l'on veut ou non en tirer le meilleur parti. Dans ce dernier cas, les grains ra- massés à l'état vert ou au moment des vendanges, sont versés dans des fûts défoncés à une extrémité dnns lesquels on fait brûler du soufre pour asphyxier en partie les vers, puis on les enfouit dans le sol ou on les jette dans un brasier. Le meilleur procédé d'uti~isation des grains verts consiste à les presser après les avoir broyés ou foulés pour obtenir un jus qui, conservé à l'abri de l'air dans des barriques, pourra servir dans la fabrication des vins de seconde cuvée ou des piquettes, surtout comme source d'aci- dité, et le marc est donné aux animaux. Quant aux grains plus ou moins mûrs, on peut les soumettre à la fermentation qui lue les vers, et le vin obtenu est utilisé-suivant· sa valeur, mais le plus souvent en l'envoyant à la chaudière de l'alambic.

L'échenillage· à la première génération et l'enlèvement des grains piqués el des vers à la seconde sont des opérations qui exigent beaucoup de main-d'œuvre; elles en- traînent doue des frais considéraLles qui peuvent s'élever chaque fois jusqu'à lm francs par hectare et au-dessus, et qui, par suite, sont lourds

à

st.rpporter pour beaucoup de propriétaires. C'est pour rendre la lutte contre les vers moins onéreuse, que l'un a essayé depuis longtemps des procédés plus rapides Lels que les pulvérisations ou les poudrnges avec des produits insecticides. ·

II faut dire tout de suite que ces procédés sont très peu efficaces, et souvent même inapplicables à la deuxièmè ou à la troisième génération, parce que la plupart des vers sont presque inattaquables dans leurs logements, ou bien parce que le traitement trop rapproché des vendanges serait de nature à modifier la composilion normale du vin.

Mais si le traitement est limité

à

la première génération, ce dernier inconvénient peut disparaître, et comme les vers sont alors moins bien défendus, les puhérisations sont suscepti !.iles de réussite loriiqu'elles sont faites avec un liquide économique, inaclif contre la plante, très aclif contre le ver et pouvant pénétrer facilement les enrnloppes qui le défendent. Voici quelques formules de liquides dont on peul faire usage avec succès :

( 1 ) ~ S~vo~ ...•...

( N1cotme ...•.•..

l

Savon ...•..•...

(2) Nicotine ....••...•

Sulfate de cuivre ••.

1 p. 100

!;!

!l

3

(3)

Acide oléique... 1 p. 100

Pétrole... . . . • . • . . . • • 2

Sulfure de carbone • . . . • 1

SouJe caustique.. • . . . • . . • 0,2

La nicotine employée est le jus de tabac ordinaire des manufactures, l'addition de savon à la solution facilite sa pénétrntion à travers les fourreaux et lui donne un peu plu:-; d'activité contre ie ver. Celle solution sa\'onneuse additionnée de sulfole de cuivre forme une bouillie active contre l'insecte et contre le mildiou. La troisième formule est la plus active contre les vers qui sont très facilement atteints dans leurs abris; au moindre contact· avec le -liquide, ils s'agitent vivement et augmentent par suite ce contact qui de\ient rapidement mortel pour eux. Pour préparer cette émulsion savon- neuse de pétrole et de sulfure de carbone qui est très stable et peu coûteuse, on mêle

(10)

~)-( 10 )-c-+-

ememble l'acide oléique, le pétrole et le sulfure de carbone, et on verse le mélange dans l'eau alcalinis~e avec la sonde, en agi la nt avec énergie.

La réussite des traitements de ce genre dépend beaucoup du soin avec lequel on los fait; il ne fout pas, par exemple, se contenter de passer rapidement en dirigeant plus ou moins le jet pulvérisateur sur les grappes, mais il faut avoir soin qu'elles soient complètement mouillées, et pour cela il est presque indispensable que deux personnes travaillent ensemble, l'une écartant les feuilles pour mettre les grappes à découvert et l'autre porlant le pulvérisateur; toutefois, avec un appareil à pression d'air et à in- terrupteur de jet, une seule personne pourrait suffire.

Ces pulvérisations exigent une dépense considérable de liquide, et, malgré tout le soin qu'on peut y apporter pratiquement, on n'arrive jamais à un arrosage parfait de la grappe. C'est pour cela qu'on a essayé de faire plonger les grappes les unes après les autres dans des récipients cylindriques remplis du liquide insecticide, mais cc ·mode opératoire exige beaucoup de temps et se troU\'e être quelquefois très incommode.

Les trailements liquides analogues aux précédents qui n'agissent qu'au moment même de leur application exigent d'être plus ou moins répétés comme l'échenillage;

c'est encore là un grand obstacle

à

leur application.

Par conséquent, un procédé vraiment pratique deuait être pré\'entif, c'est-à-dire avoir des effets suffisamment durables pour qu'une seule application puisse combattre les éclosions successives de l'insecte. Dans cet ordre d'idées, on ne connait acluelle- inent que l'emploi des sels arsenicaux et spécialement de l'arsénite de cuivre. Essayé avec succès en Amérique dans beaucoup de cas, il a été préconisé en France contre le Silphe de la betterave et aussi contre la Cochylis, à la première génération, par M. Gros}ean, inspecteur général de l'agriculture, qui l'emploie à l'état sec mélangé à des poudres inertes ou en suspension dans l'eau. A l'état sec, le meilleur véhicule pour l'appliquer à la vigne est le soufre, puisque le traitement pourra agir en même temps contre l'oïdium, et, à l'état humide, il est rationnel de l'incorporer à la bouillie borde- laise. J'ai fait sur l'emploi des sels arsenicaux quelques essais de laboratoire qui m'ont

· donné des résultats présentant qurlque intérèt pour la pratique. Des grappes cueillies au moment de la floraison ont été plongées par leurs pédicelles dans des flacons conte- nant de l'eau et placés sous cloche; ces fleurs étaienl destinées à recevoir ensuite des larves de différen Les dimensions et à subir des traitements dans deux conditions: 1 ° en plaçant les ver., après l'applicalion des produits toxiques; en les plnçaul avant celle application. Le tableau suivant donne la nature des traitements et leurs résultais :

NATURE des PRODUITS TOUQUES.

ACTION SUR LES GRAPPl>S.

ACTION SUR L'ES VEllS.

1re SÉRIE, 2° SÉRIE.

TRAITE!UENTS LIQUIDES.

Arséniàle de soude à 0.1 p.

1 oo. • • . . . . • • • • • • • • • Brûlures intenses.

Savon arsenical à 0.12 p. 1 oo d'acide arsénieux • . . . Idem.

Arséniate de cuivre précipité

à 0.24 p. 1 oo • • • • • • . • • Brùlures faibles.

Bouillie bordelaise au savon arsénical. . . Nulle.

Destt uction complète. Destruction complète.

Idem. Idem.

Idem. Destruction parliellc.

Idem !dent.

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NATURE ACTION ACTION SUR LES VEBS.

des

-

-

PRODUITS TOXIQUES. 5UR LES GRAPPES.

t r .. SÉRIE.

t

2• SKTI11!.

TRAITEMENTS SOLIDES.

A rsfoite de cuivre_ pur ..•• Nulle. Destruction complète. Destruction incomplète.

Soufre à l p. 1 oo d'arsé-

nite de enivre .••..•... Idem. Destrnclion faible. Destruct. presque nulle.

Soufre à 2 100 d'arse-

nile de cuivre .•.•••.•. Idem. Desf.ruction assezbonoe Dcstrucfion faible.

Il résulte de ces expe1·1euces que, seule parmi les traiternenls liquides essayés, la bouillie bordelaise au savon arsenical appliquée préventivement pourrait êLre un trai- tement très efficace Rans aucun danger pour la plan te. Elle serait, bien entendu, très :iclive conlre le mildiou si on l'employait au badigeonnage général de la Yigne, cc qui permeltrait d'attejndre beaucoup d'autres insectes nuisibles et notamment l'altise, contre laquelle son action est très énergique également. La préparation de cette bouillie ne présenterait d'ailleurs pas plus de difficultés que celle de la bouillie au savon ordinaire dont le prix ne serait que très peu augmenté par l'addition de la petite quantité d'acide arsénieux qui est nécessaire pour obtenir le savon arsenical.

La manipulation. de ce savon exigerait naturellement des précautions rigoureuses à cause de la présence d'an produit aussi toxique que l'arsénile de soude; combiné au cuivre dans la bouillie au savon, l'arsenic deviendrait beaucoup moins dangereux, mais l'emploi de cette bouillie nécessiterait toujours des précautious plus sévères que celles que comporte la bouillie ordinaire.

L'arsénite de cuivre employé pur est très actif, comme on l'a vu, mais on~ne peul songer à l'appliquer ainsi en pratique, pa-rce que le traitement serait d'un trop grand danger pour les ouvrjers et d'un prix trop élevé. Ce danger serait à peu près nul pour le mélange de soufre et d'arsénite à 2 p. 1 oo, qui appliqué préventivement pré- senle une efficacité très marquée.

A

côté de ces essais d'intoxication des vers, j'ai tenté, au laboratoire et dans la na- ture, leur infestation par les moisissures parasites qui attaquent les chrysalides en hiver. Malgré des circonstances très favorables à cette infestation telles que : vie des vers dans des conditions anormales et défectueuse~, très favorables, au contraire, pour le développement des moisissures, et présence d'une très grande quantité de germes de ces moisissures, je n'ai obtenu aucun I'ésultat positif au cours de l'existence des larves qui ont toutes donné des chrysalides et des papilJons.

Chrysalide. - En été, la transformation en chrysalide des vers de l'un ou de l'autre insecte est une mutation de courte durée, puisque le temps qui s'écoule entre le mo- ment où la larve s'est retirée dans l'abri qu'elle a choisi pour y tisser son cocon et celui où la chrysalidation est complète,- est de six à sept jours pour la Coéhylis et de deux

à

trois seulement pour l'Eudemis. Placés dans des conditions anormales, les vers peuvent ne pas tisser de cocon, et dans ce cas on peut apprécier plus exactement la durée de la chrysalidalion elle-même qui est alors plus courte de un à deux jours que les temps précédenls; peut-êt.re, à cause même de ces conditions anormales, est-elle plus courte que dans la nature.

Ici,

cette durée peut varier un peu avec les conditions extérieures, mais beaucoup moins que Je temps d'incubalion de Ja chrysalide _r1ui pa-

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--+->-( 12 )-e+-

rait être influencée surtout par la température. Au laboratoire, à la température de 18 à 20 degrés, ce temps a été de huit à dix jours pour la Cochylis et de cinq à six jours pour l'Eudemis, avec des différences en moiog de deux l1 lrois jours pour les éclosions dans la nature; de sorte que, en élé, la durée totale de la tramfonnalion de la che- nille en papillon est de deux semaines environ pour la Cochylis et de une seulement pour l'Eudemis, ce qui est encore, pour celui-ci, une circonstance défavorable dans l'aclion contre la chrysalide.

Au printemps et en été, cette action ne peut être qu'un ramassage, car, à cet état, les deux insectes sont beaucoup plus résistants à n'importe quel lrailement insecticide que la plante qui les abrite en outre fort bien. Pour se chrysalider, les vers cherchent toujours, comme on sriit, des abris protecteurs qui sont assez souvent en dehors de la grappe et qu'il faut connaître pour pratiquer le ramassage <les chrysalides à la pre- mière et à la seconde génération. Les endroits de prédilection pour Ia chrysalidation des larves sont en général au nombre de deux: seulement: la grappe elle-même où est né et a vécu le ver et certaines feuilles présentant des condi Lions spéciales.

A la première génération, c'est surtout dans la jeune grappe que l'on trouve lP'- chrysalides, là où ies vers avaient lissé leurs fourreaux protecteurs qui ont été transfor- més en cocons, lesquels sont dissimulés sous des agglomérD lions de débris de fleurs très faciles à distinguer. Lorsr1ue les vers d'Eudemis quittent la grappe pour aller se chrysalicier, ils cherchent les replis des fouilles et s'arrêtent de préférence, ainsi que l'a indiqué M. Bellot des Minières, sur les fi:,uillcs jaunes ou sèches qu'ils rencontrent quelquefois à

Ja

base des sarments.

A la deuxième génération, le nombre des chrysalides d'Eudemis a comidérablcment augmenté, et là, plus que jamnis, frur destruction devient nécessaire pour allénucr la troisième génération de vers. Les chrysalides que l'on trouve alors en dehors de la grappe sont très nombreuses, plus nombreuses même, en général, que celles qui y sont cachées, car à celte époque de la vrgétation les abris ne manquent pas dans l'in- térieùr du cep, où les feuilles sèches, flétries ou plissées sont abondanles, ne serait-ce qu'à cause des liens qui attachent les rameaux: à l'échalas ou au fil de fer. Aussi, c'est dans les replis de ces fouilles, comme on s'en est aperçu tout d'abord au cl1â!eau Carbonnieux, qu'il faut aller les chercher, et, pour obtenir un ramassage aussi parfait que possible, il est nécessaire, après avoir défait les liens, d'enlever loutcs les feuilles sèches ou déformées du cep pour les brûler ensuite avant l'éclosion c.leg papillons. Lrs chrysalides restées dans la grappe seront aussi l'objet d'une recherche alle.ntirn l<m,que l'enlèvement des grains piqués et des vers n'aura pu se faire complètcmen L ïHant le rommencement de la chrysalidation de ces derniers.

Cette transformation, pour les vers d'Eudemis de troisième génération, se fait ordi- nairement, c9mme on sait, dans les abris de la souche qui sont des retraites d'hiver;

cependant, j'ai pu constater au mois d'octobre, dans des endroits 1rès contam;nés, la prétience d'Ùn petit nombre de chrysalides dans les feuilles sèches. Il est probable que ces chrysalides, provenant des premiers vers arrivés à l'état adulte el se trouvant dans cles conditions de température égales à celles de l'été, se prépnraient à donner une quatrième géné.ration de papillons. Elle n'a pu arnir lieu dans la nalure parce que la température s'est abaissée au mois d·octobre, mais au laboratoire, où elle s'est main- tenue aux environs de 20 degrés, l'éclosion a eu lieu quelque Lemps après. Cette chry- salidaLion dans les feui~les doit se produire plus ou moins cha<JUC a □ néc à l'an tom ne,

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.,..

--4--~( 13 )-c t - -

mais elle est si peu imporLante qu'il n'y a pas ]ieu de s'en inquiéter dans les traite- ments d'hiver, car ces chrysalides peuvent être considérées comme vouées à une mort certaine. Les feuilles, en effet, tombent. sur le sol et sont enfouies par les labours avec les chrysalides qu'elles portent et qui, dans ces conditions, doivent périr en très grande proportion comme je l'ai montré dans mon premier rapport. Il faudrait peut- être s'inquiéler davantage des feuilles emportées par le vent dans des endroits non labourés, mais le nombre des chrysalides qui peuvent se sauver ainsi est tout à fait né- gligeable.

CONCLUSIONS.

En résumé, les observations et les expériences qui précèdent montrent que la lutte coutre la Cochylis et

l'Eudemis botrana

exige des efforts soutenus et très considérables pendant Ioule la période végétative de la vigne, où l'on rencontre les quatre formes des deux insectes: papillon, œuf, larve et chrysalide. Contre chacune d'elles on peut exer- cer, comme on l'a vu, des actions plus ou moins efficaces qui doivent être toutes ten- tées dans

le

cas des grandes invasions. Mais, dans les conditions présentes de la lutte, si on ne considère que le côté exclusivement pratique et par conséquent économique, c'e~t la larve qui doit attirer le plus l'attention, parce que c'est une des formes les plus faciles à atteindre, et que c'est elle qui cause directement les dégâts. On doit donc la poursuivre à toutes les époques de son apparition, et la plus favorable

·

est sans con- tredit le printemps, à la première génération, car, à ce moment seulement, grâce au petit nombre de larves et aux conditions particulières de leur existence, on peut son- ger à une destruction assez facile et aussi complète que possible. L'échenillage est jusqu'à présent la méthode la plus sllre à employer

,

attendu que les procédés insec- ticides ont encore besoin d'être étudiés, leur emp]oi paraissant d'ailleurs devoir être tonjours limité à la génération de printemps.

Quel que soit le moyen efficace employé à cette époque, s'il a été appliqué avec soin, la génération suivante doit être forcément très atténuée et elle devient facile à com- battre par l'enlèvement des grains piqués. Si cette opération n'a pu être faite complè- tement en temps utile, e1le doit être complétée par le ramassage des chrysalides dans les grappes et dans les feuilles. Par des vendanges aussi précoces que possible, on atteindra un double but: atténuation des pertes de récolte par la troisième génération de l'Endemis et destruction

.

d'un très grand nombre de larves destinées à se retirer sous l'écorce.

Par cons~quent, en rapprochant les conclusions de mon premier rapport de ces dernières, on voit que, dans l'état actuel de la question de la défense du vignoble contra la Cochylis, les efforts les plus indispensables et les plus efficaces doivent s'exer- cer en hiver contre la chrysalide et au printemps contre la larve. Mais on ne saurait trop le répéter, ces efforts ne pourront avoir des résultats très appréciables que si une entente générale préside à leur mise en œuvre; aussi, il est à souhaiter que les pou- voirs publics interviennent, comme l'a demandé déjà le Conseil général de la Gironde, pour rendre oblig·atoire un certain nombre de traitements, afin d'enrayer le plus tôt possible un mal qui se propage et qui, par suite, menace d'avoir des conséquences en- core plus désastreuses qu'elles ne l'ont été jusqu'ici.

htPnntF.nJE N!TIOXALF.. - Avril 1901.

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