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David Harvey, Géographie de la domination

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Academic year: 2022

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Géographie et cultures 

72 | 2009

Espaces et normes sociales

David Harvey, Géographie de la domination

Julien Aldhuy

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/gc/2271 DOI : 10.4000/gc.2271

ISSN : 2267-6759 Éditeur

L’Harmattan Édition imprimée

Date de publication : 1 novembre 2009 Pagination : 138-140

ISBN : 978-2-296-10357-3 ISSN : 1165-0354 Référence électronique

Julien Aldhuy, « David Harvey, Géographie de la domination », Géographie et cultures [En ligne], 72 | 2009, mis en ligne le 22 mai 2013, consulté le 22 mars 2021. URL : http://journals.openedition.org/gc/

2271 ; DOI : https://doi.org/10.4000/gc.2271

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David Harvey, Géographie de la domination

Julien Aldhuy

RÉFÉRENCE

David Harvey, 2008, Géographie de la domination, Paris, Les prairies ordinaires, (Penser/Croiser), 118 p.

1 David Harvey dont l’objet d’étude est la géographie historique du capitalisme, est un des géographes contemporains les plus importants1. Pour son analyse, il a développé une méthode d’investigation apparentée à un matérialisme historico-géographique, c’est-à-dire un matérialisme qui cherche à comprendre comment et pourquoi le capitalisme construit l’espace. Ses travaux sont restés peu accessibles en langue française2 jusqu’à la deuxième moitié des années 2000 où leur fréquence augmenta, principalement sous l’influence de la revue Actuel Marx3. Avec Géographie de la domination, les éditions des Prairies ordinaires proposent la traduction – par Nicolas Vieillecazes, spécialiste en esthétique et théorie critique et par ailleurs auteur d’une utile mise en perspective de l’oeuvre de David Harvey en préface – de deux textes issus d’un recueil d’article de 2001, Spaces of capital : towards a critical geography4. Le premier, rédigé pour une conférence à la Tate Modern en février 2001, s’intitule « L’art de la rente : mondialisation et marchandisation de la culture ». Le second, qui date de 1985,

« Géopolitique du capitalisme ». Les deux textes cherchent à comprendre les liens qui se tissent entre « la mondialisation capitalistique, les transformations politico- économiques locales et l’évolution des significations culturelles et des valeurs esthétiques » (p. 24). Pour cela, David Harvey a recours au concept de rente de monopole que l’on identifie « lorsque des acteurs sociaux se trouvent en mesure d’augmenter leurs revenus sur une longue période parce qu’ils disposent d’un contrôle exclusif sur un article directement ou indirectement exploitable, et qui doit à certains égards être unique et non reproductible » (p. 25). Celle-ci s’accompagne d’une quête perpétuelle et impérative de singularité, d’unicité, d’originalité et d’authenticité, que

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ce soit dans les espaces urbains et/ou régionaux, ou pour des stratégies liées à des produits identifiés par une inscription spatiale. Deux axes d’investigations se dessinent alors. D’une part, il devient primordial de mettre en évidence les luttes continuelles autour de la définition du monopole ainsi que du pouvoir que l’on peut en tirer. D’autre part, il apparaît nécessaire de montrer comment la culture est inextricablement liée à l’affirmation de ces pouvoirs, « précisément parce que la prétention à l’unicité et à l’authenticité trouve sa meilleure expression dans la prétention de la culture à représenter le domaine du singulier et du non reproductible » (p. 34). Après avoir développé l’exemple du commerce du vin, David Harvey poursuit son analyse par la recherche de distinction à laquelle se livrent les grands espaces urbains, à l’exemple de Barcelone ou de Berlin. Celle-ci apparaît être portée par une coalition de croissance entre acteurs publics et privés sur fond d’un « entrepreneurialisme » urbain qui cherche à différencier son « offre » à travers des éléments sociaux ou discursifs forts plus ou moins explicitement construits. Ainsi dotés d’un « capital symbolique collectif » (p. 43), ces espaces urbains améliorent leurs marques de distinction et « peuvent mieux asseoir leur prétention à l’unicité, source de rente de monopole » (p. 45). Dans

« géopolitique du capitalisme », David Harvey montre comment cette dynamique vise à créer des conditions spatiales favorables à la circulation du capital et non seulement à son accumulation. Elle illustre la manière dont le capitalisme, d’après David Harvey, vise au dépassement de ses contradictions à travers de perpétuels et impératifs arrangements spatiaux (spatial fix). Au final, Géographie de la domination présente l’occasion de se familiariser – en français – aux travaux de David Harvey et crée l’envie de poursuivre cette lecture en version originale.

NOTES

1. Castree, Noël, 2004, "David Harvey", dans Phil Hubbard, Rob Kitchin et Gill Valentine (dir.), Key thinkers on space and place, Londres, Sage publications, p. 181-188; Castree, Noël et Gregory Derek (dir.), 2006, David Harvey: a critical reader, Oxford, Blackwell, 324 p.

2. . Harvey, David, 1976, "L’économie politique de l’urbanisation aux États-Unis", Espaces et Sociétés, n° 7, p. 5-41 ; Harvey, David et Scott Allen, 1988, "La pratique de la géographie humaine : théorie et spécificité empirique dans le passage du fordisme à l’accumulation flexible", Cahiers de géographie du Québec, vol. 32, n° 87, p. 291-301.

3. Harvey, David, 2004, "Réinventer la géographie" (entretiens), Actuel Marx, n° 35, p. 15- 39 ; Harvey, David, 2004, "L’urbanisation du capital", Actuel Marx, n° 35, p. 41-70 ; Harvey, David, 2004,

"Le 'nouvel impérialisme' : l’accumulation par expropriation", Capital Marx, n° 35, p. 71-90 ; Harvey, David, 2006, "Les horizons de la liberté", Capital Marx, n° 40, p. 39-54 ; Amin, Samir, Giovanni Arrighi, François Chesnais, David Harvey, Makoto Itoh et Claudio Katz, 2006, "Qu’est-ce que le néo-libéralisme ?", Actuel Marx, n° 40, p. 12-23.

4. Harvey, David, 2001, Spaces of capital: towards a critical geography, New York, Routledge, 429 p.

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AUTEURS

JULIEN ALDHUY

UMR 5194 PACTE, CNRS, Grenoble

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