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Une approche mutuellement bénéfique de la ZLECA: partager les bénéfices

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Academic year: 2022

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Une approche mutuellement bénéfique de la ZLECA : partager les bénéfices

Partager les bénéfices de la Zone de libre-échange continentale africaine est important non seulement pour des raisons d’équité, mais aussi pour s’assurer que l’accord portant création de la Zone fonctionne pour les pays et qu’il est effectivement mis en œuvre. Il faudrait que la ZLECA ait des effets distributifs à la fois entre les pays et à l’intérieur de ceux-ci et que, pour cela, des mesures d’appui soient mises en place pour garantir des résultats bénéfiques pour tous.

Entre les pays

Étant donnée a diversité de la configuration économique de l’Afrique, les incidences de la ZLECA varieront d’un pays à l’autre du continent. La CEA a établi une typologie fondée sur quatre dimensions clés pour déterminer la mesure dans laquelle chaque pays tirera profit de la ZLECA, ainsi qu’il ressort du tableau 1.

Niveau d’industrialisation

Les pays africains situés dans la moitié supérieure du tableau seront mieux placés pour tirer avantage des possibilités manufacturières offertes par la ZLECA.

L’envergure de leur secteur manufacturier leur donne plus de moyens d’aller à la conquête de nouveaux marchés, ce qui en fera des destinations attrayantes pour les investissements industriels au service des consommateurs africains, en particulier la classe moyenne en pleine croissance.

Les pays moins industrialisés dans la moitié inférieure du tableau peuvent également tirer avantage de la ZLECA.

En facilitant le commerce et l’investissement, la ZLECA offre de nouvelles possibilités et favorise la création de chaînes de valeur régionales. Toutefois, les pays auront sans doute besoin d’une aide supplémentaire pour exploiter ces possibilités, notamment des mesures d’accompagnement dans le cadre du Plan d’action pour l’intensification du commerce intra-africain - l’investissement dans les capacités de production, l’information commerciale et le financement du commerce revêtant à cet égard une importance particulière. Il est également crucial que la ZLECA offre aux industries naissantes des garanties suffisantes telles que des instruments de protection commerciale faciles d’accès et des dispositions en matière de protection des industries naissantes.

Taille du secteur agricole

L’agriculture représente 32 % du PIB de l’Afrique et emploie 65 % de la main-d’œuvre. C’est donc un secteur où des améliorations significatives de la productivité et d’importants gains de développement peuvent être réalisés. Les pays du quart supérieur gauche du tableau 1 seront particulièrement bien placés pour exploiter de nouveaux débouchés dans les secteurs de l’agro- industrie et de l’agro-alimentaire, permettant à l’Afrique de répondre à ses besoins de sécurité alimentaire et de réduire la facture de ses importations de denrées alimentaires.

Des mesures d’accompagnement pour stimuler la productivité agricole seront nécessaires, notamment s’agissant de la facilitation du commerce et des infrastructures liées au commerce. En raison de la nature

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Tableau 1: Typologie des pays africains

Part du travail agricole >50% Part du travail agricole <50%

Valeur ajoutée manufacturière > 10 % du

PIB ou > 1,85 milliard de $ Pays côtiers

Ghana (riche en ressources) Guinée-Bissau

Kenya Madagascar

Mozambique (riche en ressources) Sénégal (riche en ressources) Tanzanie (riche en ressources)

Pays sans littoral Éthiopie

Malawi Ouganda

Pays côtiers

Afrique du Sud (riche en ressources) Algérie (riche en ressources)

Bénin

Cameroun (riche en ressources) Côte d’Ivoire (riche en ressources) Égypte (riche en ressources)

Guinée équatoriale (riche en ressources) Maroc

Maurice

Nigéria (riche en ressources)

Rép. dém. du Congo (riche en ressources)*

Tunisie

Pays sans littoral Lesotho

Swaziland

Zimbabwe (riche en ressources)*

Valeur ajoutée manufacturière < 10 % du

PIB ou < 1,85 milliard de $ Pays côtiers

Angola (riche en ressources) Comores

Djibouti

Érythrée (riche en ressources) Gambie

Guinée (riche en ressources) Libéria

Mauritanie (riche en ressources) Sao Tomé-et-Principe

Sierra Leone (riche en ressources) Somalie *

Pays côtiers

Burkina Faso (riche en ressources) Burundi

Mali (riche en ressources) Niger (riche en ressources)

République centrafricaine (riche en ressources)*

Rwanda

Soudan du Sud (riche en ressources)*

Tchad (riche en ressources)*

Zambie (riche en ressources)

Pays côtiers Cabo Verde

Gabon (riche en ressources) Libye (riche en ressources) Namibie (riche en ressources) RDC (riche en ressources) Seychelles

Soudan (riche en ressources)*

Togo

Pays sans littoral

Botswana (riche en ressources)

* Pays économiquement très faibles classés dans les 10 premiers sur l’Indice des États fragiles de 2017 (Fonds pour la paix, 2017).

Note : Les pays sont classés en fonction de la part du travail agricole et de la valeur ajoutée manufacturière, critères supplétifs pour déterminer leur niveau d’industrialisation. Les pays sont ensuite subdivisés en groupes selon qu’ils sont côtiers, sans littoral et/ou riches en ressources.

Source : Classification fondée sur les Indicateurs du développement dans le monde de la Banque mondiale et la base de données UNCTADStat. Données les plus récentes disponibles.

Adaptée de Sommer et Luke (2017).

Pays côtiers

Pays côtiers

Pays sans littoral Pays sans littoral

périssable de nombreuses denrées agroalimentaires, les délais de dédouanement et la logistique gagneraient à être améliorés. Les investissements dans les capacités productives, la mécanisation agricole, les infrastructures

rurales et l’accroissement de l’accès au crédit seront également cruciaux dans la réalisation de l’objectif de voir l’Afrique nourrir l’Afrique.

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Dotations en ressources

La majorité des pays africains sont classés dans la catégorie des pays riches en ressources. Les droits de douane sur les produits de base étant déjà bas, la ZLECAn’apportera que peu de bénéfices quant à la promotion de ces exportations. Toutefois, en abaissant les droits de douane intra-africains sur le commerce des produits intermédiaires et les produits finis, la ZLECA créera de nouvelles possibilités de valoriser les ressources naturelles. Dans le même temps, elle offrira des moyens de diversifier les exportations dans d’autres secteurs d’exportation industrialisés.

Pays sans littoral et pays côtiers

L’industrialisation des pays sans littoral est particulièrement sensible à la facilité avec laquelle ils peuvent avoir accès à des installations portuaires dans les pays côtiers voisins, parce que la fabrication moderne repose sur l’importation et l’exportation de composants par le biais des chaînes de valeur régionales et mondiales.

La ZLECA offre des avantages particuliers à ces pays : outre la baisse des droits de douane, elle prévoit des dispositions sur la facilitation des échanges, le transit et la coopération douanière. L’Accord sur la facilitation des échanges de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est un autre moyen d’assistance ouvert aux pays africains membres de l’OMC, qui peut favoriser la mise en œuvre et l’opérationnalisation de la ZLECA.

Pays en conflit ou sortant d’un conflit

Le commerce et les politiques commerciales peuvent considérablement atténuer le risque de conflit entre les États. Les accords commerciaux préférentiels et la facilitation du commerce, notamment celle envisagée dans le cadre de la ZLECA, peuvent renforcer les relations commerciales entre pays voisins. Cela peut aider à créer de nouvelles possibilités de diversifier les recettes d’exportation des produits de base et des minéraux extractifs et de générer d’autres revenus et moyens de subsistance. Cependant, les États déjà fragiles ont généralement des capacités productives et commerciales particulièrement limitées. À elle seule, la ZLECA ne suffira donc pas à stimuler le commerce de ces pays. Le transit, la logistique et l’infrastructure liée au commerce sont

également nécessaires, tout comme le sont les mesures de soutien propres à renforcer les capacités productives.

Au sein des pays

La ZLECA devrait conduire à des niveaux élevés de bien-être globalement et à long terme. Les effets de l’ajustement structurel vont cependant être ressentis pendant la période de transition, étant donné que les économies connaissent des changements structurels et un déplacement de facteurs de production d’un secteur à l’autre dus à la nécessité de s’adapter aux nouveaux débouchés commerciaux et de faire face aux menaces.

Il existe trois raisons pour lesquelles la ZLECA n’entrainera probablement que des coûts d’ajustement relativement faibles :

• Le commerce intra-africain ne représente que 14 % du total des importations du continent et 18 % de celui de ses exportations.

• La plupart des échanges intra-africains se font entre pays voisins ou pays rapprochés, et une grande partie se passe dans le cadre des accords de libre- échange existants des communautés économiques régionales (CER).

• La ZLECA contiendra des dispositions sur les listes d’exclusions et les mesures de sauvegarde, permettant aux membres d’exclure de la libéralisation les secteurs les plus sensibles.

Une assistance temporaire à l’ajustement sera toutefois nécessaire pour les groupes particulièrement vulnérables ou sensibles aux effets indésirables de la libéralisation dans le cadre de la ZLECA.

Les petits exploitants agricoles

Les petits exploitants agricoles représentent environ 53

% des producteurs agricoles de l’Afrique. La ZLECA offre des perspectives très prometteuses pour les exportations agricoles dans plusieurs secteurs, y compris les produits laitiers, la viande, le sucre, le blé et les céréales. Selon l’OIT et la CNUCED, les salaires des travailleurs agricoles non qualifiés devraient aussi augmenter, mais très légèrement.

Tableau 1: Typologie des pays africains

Part du travail agricole >50% Part du travail agricole <50%

Valeur ajoutée manufacturière > 10 % du

PIB ou > 1,85 milliard de $ Pays côtiers

Ghana (riche en ressources) Guinée-Bissau

Kenya Madagascar

Mozambique (riche en ressources) Sénégal (riche en ressources) Tanzanie (riche en ressources)

Pays sans littoral Éthiopie

Malawi Ouganda

Pays côtiers

Afrique du Sud (riche en ressources) Algérie (riche en ressources)

Bénin

Cameroun (riche en ressources) Côte d’Ivoire (riche en ressources) Égypte (riche en ressources)

Guinée équatoriale (riche en ressources) Maroc

Maurice

Nigéria (riche en ressources)

Rép. dém. du Congo (riche en ressources)*

Tunisie

Pays sans littoral Lesotho

Swaziland

Zimbabwe (riche en ressources)*

Valeur ajoutée manufacturière < 10 % du

PIB ou < 1,85 milliard de $ Pays côtiers

Angola (riche en ressources) Comores

Djibouti

Érythrée (riche en ressources) Gambie

Guinée (riche en ressources) Libéria

Mauritanie (riche en ressources) Sao Tomé-et-Principe

Sierra Leone (riche en ressources) Somalie *

Pays côtiers

Burkina Faso (riche en ressources) Burundi

Mali (riche en ressources) Niger (riche en ressources)

République centrafricaine (riche en ressources)*

Rwanda

Soudan du Sud (riche en ressources)*

Tchad (riche en ressources)*

Zambie (riche en ressources)

Pays côtiers Cabo Verde

Gabon (riche en ressources) Libye (riche en ressources) Namibie (riche en ressources) RDC (riche en ressources) Seychelles

Soudan (riche en ressources)*

Togo

Pays sans littoral

Botswana (riche en ressources)

* Pays économiquement très faibles classés dans les 10 premiers sur l’Indice des États fragiles de 2017 (Fonds pour la paix, 2017).

Note : Les pays sont classés en fonction de la part du travail agricole et de la valeur ajoutée manufacturière, critères supplétifs pour déterminer leur niveau d’industrialisation. Les pays sont ensuite subdivisés en groupes selon qu’ils sont côtiers, sans littoral et/ou riches en ressources.

Source : Classification fondée sur les Indicateurs du développement dans le monde de la Banque mondiale et la base de données UNCTADStat. Données les plus récentes disponibles.

Adaptée de Sommer et Luke (2017).

Pays côtiers

Pays côtiers

Pays sans littoral Pays sans littoral

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Il va falloir cependant prendre des mesures d’appui pour permettre aux petits exploitants de tirer parti des gains résultant des possibilités d’exportation, qui sont souvent captés par les intermédiaires. La simplification des règles d’origine et les mesures de facilitation du commerce les aideront à se conformer aux normes sanitaires et phytosanitaires d’exportation. Les petits exploitants agricoles pourraient aussi avoir besoin de financement et de recyclage leur permettant d’orienter leur production vers l’exportation et d’abandonner les denrées agricoles qui pourraient être plus efficacement produites ailleurs.

Le commerce transfrontalier informel

Le commerce transfrontalier informel contribue de manière significative aux économies nationales et à la création d’emplois en Afrique, de même qu’il constitue une source particulièrement importante de revenus pour les femmes, celles-ci représentant environ 70 % de ce type de commerce. Les commerçants transfrontaliers informels se heurtent cependant à de nombreux obstacles, notamment la corruption, le harcèlement, la limitation des options de crédit et le manque d’accès, d’une part, à l’information commerciale pour la détermination des prix et, d’autre part, à l’information sur les politiques et les règlements.

La ZLECA offre l’occasion d’aider ce groupe vulnérable et de lui permettre d’opérer plus facilement dans le secteur informel, en partie parce qu’elle réduirait les droits de douane, rendant ainsi plus facile pour ces commerçants d’emprunter les circuits formels. Toutefois, les mesures d’accompagnement doivent être renforcées si l’on veut qu’elles bénéficient à ce groupe et qu’elles ne soient pas désavantageuses pour les commerçants établis du secteur formel. Il pourrait s’agir de mesures de facilitation du commerce et des informations commerciales qui permettent aux négociants d’opérer dans le cadre de filières formelles; de dispositions relatives à la libre circulation des petits commerçants; de l’évaluation des progrès accomplis dans la réduction des obstacles rencontrés par les femmes qui pratiquent le commerce transfrontière informel  ; et de la mise en place d’un régime commercial simplifié à l’échelle continentale en s’inspirant des succès du régime simplifié du COMESA.

Les femmes

Selon le PNUD, les femmes africaines n’atteignent que 87 % du développement humain des hommes. Dans l’agriculture, la participation des femmes est souvent concentrée dans des cultures de subsistance de faible valeur plutôt que dans les cultures marchandes destinées à l’exportation, ce qui réduit leurs chances de tirer parti des possibilités offertes par la ZLECA concernant la création de valeur ajoutée et les exportations. Il faudrait donc rendre plus productive la participation des femmes à l’agriculture et connecter les agricultrices aux marchés d’exportation des produits alimentaires.

On servirait mieux les intérêts des femmes en associant celles-ci expressément à la conception de la ZLECA, notamment dans le cadre de consultations nationales et par l’augmentation du nombre des femmes parmi les négociateurs. Pour évaluer l’incidence de la ZLECA sur les femmes, il faudra disposer d’un cadre de suivi et d’évaluation doté de données ventilées par sexe. En outre, les mesures traitant du commerce transfrontalier informel devront tenir compte de la situation spécifique des commerçantes transfrontalières, qui sont confrontées à des difficultés particulièrement ardues.

Les jeunes

Soixante pour cent de la population africaine est âgée de 24 ans ou moins. La transformation structurelle est nécessaire si l’on veut créer de nouveaux emplois pour les jeunes et absorber ces nouveaux venus sur le marché du travail. Soutenir les jeunes de l’Afrique exige une stratégie de développement qui va au-delà de la politique commerciale. La ZLECA pourra toutefois contribuer au type de transformation structurelle nécessaire à la promotion d’une industrie à forte intensité de main- d’œuvre et propre à « tirer » la jeunesse africaine vers des activités productives.

Pour tous renseignements additionnels, veuillez contacter:

Centre Africain pour les Politiques Commerciales Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique Avenue Menelik II, BP. 3001, Addis Abeba, Éthiopie Courriel: luke@un.org l www.uneca.org/atpc

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