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Étude de l'absorption saturable

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(1)

HAL Id: jpa-00206778

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00206778

Submitted on 1 Jan 1969

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Étude de l’absorption saturable

F. Gires

To cite this version:

F. Gires. Étude de l’absorption saturable. Journal de Physique, 1969, 30 (2-3), pp.203-213.

�10.1051/jphys:01969003002-3020300�. �jpa-00206778�

(2)

ÉTUDE

DE

L’ABSORPTION

SATURABLE Par F.

GIRES,

C.S.F., B.P. 53, 06-Cagnes-sur-Mer.

(Reçu le 4 ddcembye

1968.)

Résumé. 2014

Lorsqu’on

irradie une transition

optique

avec sa lumière de résonance, on modifie le

rapport

des

populations

entre les deux niveaux, ce

qui perturbe

le spectre

d’absorption

de la substance irradiée.

Lorsque

l’éclairement est assez intense,

l’absorption

à la

fréquence

de

résonance va

jusqu’à disparaître,

tandis que de nouvelles

absorptions

ou

amplifications

se

manifestent. L’auteur

indique

les méthodes

expérimentales permettant

d’étudier ces

phéno-

mènes et passe en revue

quelques-unes

des

applications

de ces effets.

Abstract. 2014 Illumination of an

optical

transition

changes

the

population

ratio between

the two levels,

modifying

the

absorption spectrum

of the substance. If the

light

is sufficient,

absorption disappears

at resonant

wavelength

and some new

absorptions

or

amplifications

appear in several

parts

of the

spectrum. Experimental

methods are described for

studying

these effects and some

applications

are reviewed.

L’absorption

saturable. - Le coefficient

d’absorp-

tion d’une substance est

proportionnel

au nombre de

centres absorbants

presents

dans le niveau inferieur de la transition. Le coefficient d’emission stimul6e relatif a la meme transition est,

lui, proportionnel

au

nombre de centres dans le niveau

sup6rieur.

Le coeffi-

cient de

proportionnalité 6tant, d’après Einstein,

le

meme dans les deux cas, le coefficient

global

est pro-

portionnel

a la difference des densit6s des centres dans les deux niveaux. Si nous sommes

capables

de

r6partir

les centres actifs entre les deux niveaux de la

transition,

nous obtiendrons de

l’absorption,

de

l’amplification (effet maser)

ou, a la

limite,

la saturation de

1’absorp- tion,

un

photon

incident ayant une

6gale probabilite

d’etre absorbe

(-1 photon)

ou de d6clencher 1’emis- sion d’un autre

photon qui

lui est en tout

point

sem-

blable. La transition est dite satur6e et c’est 1’ensemble des moyens

optiques

propres a obtenir et a 6tudier

cette saturation que nous allons passer en revue.

Les

premiers

effets

optiques

non lineaires observes

ont ete des effets

d’absorption

variable

[1, 2].

Le

sujet

n’est donc pas nouveau, mais n’a

pris

de

1’expansion

que ces derni6res ann6es avec

l’apparition

des lasers.

Ind6pendamment

des 6tudes ou la difference de

population

est li6e a

l’apparition

de liaisons

chimiques

nouvelles

(flash-photolyse),

1’etude des

premiers

lasers

a rubis a conduit les chercheurs a s’int6resser a la modification du

spectre d’absorption

de mat6riaux irradi6s par de

puissants

faisceaux coh6rents ou

incoh6rents

[3, 4, 5, 6].

La faible

puissance spécifique

des sources alors

utilisables rendait seules accessibles des transitions à

grande

section d’interaction et a

grande

dur6e de vie.

Par la

suite,

des sources

plus

brillantes

(lasers

d6clen-

ch6s)

ont

permis

d’étudier la saturation

optique

de

F absorption

de divers types de

substances, plus specia-

lement des molecules

organiques

en solution

[7, 8, 9, 10, 11]

et des verres de couleur contenant des traces

de semiconducteurs

[12, 13].

Bien que ces 6tudes aient eu, du moins a

l’origine,

pour but d’obtenir un d6clenchement

passif

de laser

a rubis

[14, 15, 16, 17, 18]

ou a verre au

n6odyme [19, 20],

elles ont

permis d’acqu6rir quelques

connais-

sances sur les transferts

d’energie

entre les differents

niveaux

[21, 22, 23, 24, 25, 26].

Si l’on

dispose

d’un niveau

proche

du niveau infe- rieur et que l’on travaille a une

temperature

telle que

ce niveau soit

vide,

une inversion de

population

est

automatiquement

obtenue des

qu’une population

no-

table est

port6e

dans le niveau

superieur.

On realise

ainsi un laser

pompe

par un laser

[27, 28, 29]

ou par

une source

incoherente,

mais

puissante [30].

Un effet semblable est a

prevoir

a l’int6rieur de la bande meme de resonance

[31],

les centres actifs

passant alternativement de 1’etat inferieur a 1’etat

sup6rieur

a une

frequence

croissant avec l’intensit6 excitatrice.

La saturation de

l’absorption

introduit un

couplage

entre ondes de meme

frequence

ou de

frequences

differentes.

L’amplification

de type

param6trique qui

en r6sulte ne semble pas avoir ete

6tudi6e,

mais le

couplage

tres fort

qui

s’établit entre les modes d’un laser

(mode

«

locking »)

a fait

l’objet

de

multiples publications depuis

le travail

original

de Demaria

[32].

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01969003002-3020300

(3)

1. Introduction. - Modifier

1’equilibre

des

popula-

tions des deux niveaux d’une transition peut se faire de

multiples facons.

A

1’equilibre thermodynamique,

d6fini par 1’existence d’une

temperature T,

le rapport des

populations

s’6crit :

Les niveaux

sup6rieur

et inferieur de la transition distants de

1’energie

hm 6tant

reperes

par les indices 1 et

0;

il suffit de modifier la

temperature

pour voir

évoluer la

probabilité :

qu’a,

par

seconde,

un

photon

d’etre absorb6.

Hors

d’équilibre,

il existe toute une

palette

de

moyens de modifier

nljno.

Nous ne nous interesserons

qu’h

un seul : la lumi6re. Le

quantum d’énergie

caract6risant la transition 6tudi6e est de

frequence optique

et nous 1’eclairons avec la lumiere de resonance de

frequence

w.

Pour

simplifier,

nous supposons que le niveau inf6- rieur est le niveau de base.

Soient I l’intensit6 lumineuse

(en photons

par seconde et unite de

surface),

, r le temps de vie des

centres absorbants dans le niveau

excite,

a la section

efficace

d’interaction, n

le nombre total de centres

actifs

(n

= n1 +

no).

Nous trouvons

[21] :

Dans la tranche dx de cote x

repérée

dans le sens

de

propagation

de la

lumi6re,

l’intensit6 lumineuse varie de dI :

Avec les conditions aux limites

n1(x,0)

et

1(0, t),

nous pouvons r6soudre entierement le

problème.

Si

les variations de I ne sont pas trop

rapides (par

rapport a

r),

un

6quilibre dynamique s’etablit, qui

s’ecrit :

Ic

6tant une intensité

caractéristique 6gale

a

1 j2cr’r

et :

qui

lie a l’instant t l’intensit6

I(x, t) 6mergeant

de la

tranche de cote x a l’intensit6 a l’entrée

(x

=

0)

de la

cellule. Ce calcul suppose que le

temps

de

propagation

de la lumi6re est court devant T. On peut aussi écrire :

qui

relie la transmission T de la cellule soumise a 1’eclairement I a la transmission de la meme cellule a intensité faible.

Compte

tenu des

hypotheses faites, 1’6quation (4)

permet de calculer

I(x, t)

en tout

point

et a tout

instant,

et d’en d6duire

n(x, t) (6q. (3)).

Nous allons des maintenant confronter avec

l’expé-

rience ces deux relations.

2. Mesure de fluorescence. - Les conditions

exp6-

rimentales se d6duisent des

hypotheses

faites

( fig. 1).

On observe transversalement la fluorescence 6mise

FIG. 1. - La fluorescence 6mise par 6chantillon Pc irradie par le laser LD est 6tudi6e par un

dispositif photo- 6lectrique precede

d’un monochromateur SR.

dans 1’etat 1 de molecules 6clair6es par un laser d6clench6 a rubis. La concentration des molecules fluorescentes dans le solvant est choisie faible pour éviter la

reabsorption

de lumi6re par les molecules non

6clair6es et pour que tous les

points

observes soient dans le meme etat d’excitation. On a alors tres sensiblement :

et la fluorescence observ6e est

proportionnelle

a nl.

Pour les

grandes

valeurs du flux

lumineux,

on retrouve

nl =

n/2 (transition satur6e)

et 1’on obtient la moiti6 de cette valeur pour I =

Ic.

La

figure

2

represente

les variations de l’intensit6

FIG. 2. - Intensite de fluorescence en fonction de l’inten- site laser

(photons

par seconde et cm2 ou watts par

cm2).

Traits

interrompus :

Valeurs

théoriques

pour diverses intensites

caracteristiques

1,.

Traits

pleins :

1,

Phtalocyanine

de chloroaluminium ; 2,

Phtalocyanine

libre, 4,

Cryptocyanine.

(4)

de fluorescence de

quelques

substances

(traits pleins) comparees

aux valeurs d6duites de

(6)

pour certaines valeurs de

Ic.

L’accord est satisfaisant et nous donne par

exemple :

pour la

phtalocyanine

de chloroaluminium dans le

chloronaphtalene;

pour la

phtalocyanine

de vanadium dans le nitro- benzene.

Le tableau I r6unit

quelques

donn6es

expérimentales

de differents auteurs. L’intensit6

caractéristique I,,

est obtenue soit par la m6thode de fluorescence

(F) qui

nous

parait

la

plus precise,

soit par 1’etude de la transmission en fonction de l’intensit6

(A).

Cette

seconde m6thode est

perturbee

par 1’existence de

ph6nom6nes supplémentaires (absorption

de l’état

excite, etc.).

Sur le meme tableau

figurent

le

temps

de vie de 1’6tat excite et la section

d’absorption

mesures.

Nous laissons a un eventuel lecteur le soin d’estimer si la formule ci-dessous lui

parait

ou non v6rifi6e :

2.1. EFFETS TRANSITOIRES. DEFORMATION DE L’IM-

PULSION DE FLUORESCENCE. - Les

equations (1)

et

(2)

permettent de calculer 1’evolution dans le

temps

de la fluorescence

lorsqu’on applique l’impulsion

lumineuse

1(0, t).

Nous nous sommes content6s d’une

approxi-

mation valable pour les

longues impulsions

lumi-

neuses. Pr6cisons ce

point.

Pour que

l’équilibre s’etablisse,

il faut que I ne varie que peu

pendant

le temps r, c’est-à-dire :

Or,

nos

impulsions

sont sensiblement

gaussiennes

avec une

largeur

a mi-hauteur de 25 a 30 X 10-9 s :

Les

temps

de vie 6tant

plus

courts que 10-9 s,

l’approximation

reste

valable,

mais il n’en serait pas de meme si le laser

pr6sentait

une structure fine tres

importante (mode

«

locking » ) .

Meme dans cette

approximation

ou la fluorescence

ne

presente

pas

d’hystérésis, l’impulsion

de fluorescence

TABLEAU I

(5)

est tres deformee par rapport a

l’impulsion

laser

incidente,

des que l’on

s’approche

de la

saturation,

la

largeur

a mi-hauteur 6tant

plus grande

pour la fluorescence que pour le laser.

Cet aspect,

compliqu6

par une mediocre resolution

temporelle,

a fait

adopter

par certains auteurs des dur6es de fluorescence

beaucoup

trop

grandes.

2.2. REPARTITION SPECTRALE DE LA FLUORESCENCE.

- Dans la theorie que nous avons

esquiss6e plus haut,

nous avons

parl6

d’un niveau excite. En

realite,

il

s’agit

d’une bande. Toutes les

frequences

a l’int6rieur de cette bande auront la meme variation en fonction de

I,

tant que le temps

d’homogénéisation («

cross

relaxation

time »)

reste assez court par

rapport

a T.

Nous avons Ih la

possibilite

de

distinguer

si la bande

excit6e est

61argie

de

facon homog6ne (relaxation

à

l’int6rieur de la bande en un temps tres inferieur

a T)

ou

inhomog6ne.

Dans ce second cas, le spectre de fluorescence se modifiera suivant les valeurs de I.

2.3. INTERVENTION D’UN SECOND ETAT EXCITE. - Dans toutes les molecules

organiques

que nous avons cit6es

(tableau I),

le niveau de base est

singulet,

le

niveau excite aussi et il existe un autre niveau sin-

gulet d’6nergie

presque double de celle du

premier singulet.

Nos

equations

se

compliquent

pour tenir compte du niveau 2

(population

n2, section

d’absorption

1 H

2a,,

temps de relaxation rl vers le niveau

1

T2 vers le niveau de

base) :

avec :

N

repr6sentant

la

population

restant dans le niveau de base.

On trouve avec les

hypotheses classiques :

qui

n’est pas different de

(3)

si cy, = 0 ou Tl = 0.

Cette

expression

est tres int6ressante en ce sens

qu’elle

permet

d’interpr6ter

toute sorte de rela- tion

n1(I).

Il faut lui

adjoindre 1’expression

donnant la popu- lation de 1’etat 2 :

les centres absorbants

s’équipartissent

entre le niveau

de base et les deux niveaux excites

quelles

que soient

les dur6es de vie et les

probabilités

de transition.

En définissant deux nouvelles intensités carac-

teristiques :

on trouve :

Dans les cas traites

expérimentalement, IC2

ne

joue

aucun role.

La

figure

5

represente

les variations de nl et n2

pour ICI

=

Ic, ICI

=

10, Ic

et

Ic1

= oo

(deux

ni-

veaux).

On

aperqoit

que, pour avoir une indication

sur le

rapport Ic)/Ic,

il ne faut pas étudier la fluores-

cence ni du

premier singulet,

mais celle n2 du second.

(6)

FIG. 5. -

Populations

du

premier (traits interrompus)

et du second etat excite

(traits pleins)

en fonction de

l’intensit6 laser pour

plusieurs

rapports des intensites

spécifiques (la

valeur

Ic1

= oo

correspond

a un systeme

a deux

niveaux).

Voici a titre

d’exemple

le travail de W. Gibbs

[24]

concernant la

phtalocyanine

de chloroaluminium dis-

soute dans le

chloronaphtalène.

La courbe

exp6rimen-

tale de la

figure

6

represente

la variation de la fluo-

rescence a 4 160

A,

d’un niveau directement

couple

FIG. 6. - Fluorescence a 4 610 A de la

cryptocyanine

en fonction de l’intensit6 laser

(points exp6rimentaux

extraits de la

publication [24]).

Courbe

theorique (6q. (9))

avec

Ic1

= 108 Wcm-2.

au second

singulet

excite

(probablement

redescente

radiative sur un satellite vibrationnel du niveau de

base).

Pour les faibles valeurs de

I1,

la

pente

est

deux, puis

elle diminue. Nous avons trace par

comparaison

la courbe

n2(I) (éq. (11))

avec

Ic

= 2 X 105

Wcm-2, Ic!

= 108 Wcm-2. Nous obtenons ainsi un ordre de

grandeur

de :

Si les temps de vie sont

comparables,

le rapport des sections

d’absorption cy/c,

est de

plusieurs centaines,

ce

qui explique

que, comme nous le dirons

plus loin,

il ne nous a pas 6t6

possible

de tracer le spectre

d’absorption

du niveau excite.

La remont6e de la courbe de fluorescence de W. Gibbs

s’explique

si le niveau inferieur de la tran-

sition a 4 160

k

est un satellite vide du niveau de base.

Ce serait un cas type

d’amplification

stimul6e de fluorescence. I1 est meme

possible,

connaissant la

géométrie

de

1’exp6rience,

d’en d6duire la section d’6mission stimul6e sur cette transition. Ce calcul est

trop

hypoth6tique

pour que nous le

poussions jusqu’au

bout.

Nous reviendrons un peu

plus

loin sur cette ques-

tion,

mais il est evident que, des

qu’une

fluorescence

est assez intense pour que soit simultan6ment

present plus

d’un

photon

par mode de rayonnement, cette fluorescence ne

peut plus

se caract6riser par un

temps

de relaxation et

qu’il

est n6cessaire de faire intervenir 1’6mission stimul6e.

3. Mesures

d’absorption.

-

Reprenons

nos

6qua-

tions

(4)

et

(5), qui

d6crivent 1’evolution de la trans-

mission T d’une cellule en fonction de l’intensit6 I incidente. Les conditions

expérimentales

sont diffe-

rentes. Une cellule

optiquement 6paisse (nous

n’avons

pas int6r6t cette fois a utiliser une cellule

mince)

est

6clair6e

( fig. 7)

par un laser d6clench6 a rubis. Nous

mesurons l’intensit6 avant et

apr6s

la cellule.

FIG. 7. - La lumiere du laser a rubis

reperee

par

C1,

att6nu6e par

A1,

irradie la cellule

d’exp6rience

Pc,

puis apres

une nouvelle attenuation

A2

est mesuree.

par

C2.

Le

produit A1A2

est constant.

La

figure

8 donne l’allure de la variation de T pour

plusieurs cyanines (trait plein), compar6e

a la varia-

tion

pr6vue

par la formule

(5) (pointillé).

On peut

(7)

FIG. 8. - Transmission d’une cellule

( To

= 6

%)

en

fonction de l’intensit6 laser pour diverses valeurs de Ic : 1,

Phtalocyanine

de chloroaluminium ; 2,

Phtalocya-

nine libre ; 3,

Phtalocyanine

de vanadium; 4,

Crypto- cyanine.

d6duire des valeurs a faible transmission une valeur de

Ic.

Ces valeurs sont

compar6es

dans le tableau I a celles obtenues par d’autres auteurs.

Le caract6re

frappant

de la

figure

8 est que le schema a deux niveaux

exprime

par la formule

(5)

ne

rend absolument pas

compte

de ce

qui

se passe dans la

region

de saturation. Il existe une

absorption

resi-

duelle

qui

refuse de se saturer. On peut rechercher

quelques explications

dans la

photodissociation,

dans

une dissolution

imparfaite ([8]

contredit par

[24]),

mais il est

plus

raisonnable

d’imaginer

une

absorption

a

partir

du niveau 1

qui

ne se manifesterait que

lorsque

ce niveau serait

peuple.

3.1. INTERVENTION D’UN SECOND ETAT EXCITE. - Nous avons vu

au §

2.3 que pour un 6clairement infi- niment

grand n, =

n2

= 3.

Les trois niveaux sont

6galement peuples

et

l’absorption disparait.

L’interven- tion d’un niveau excite

sup6rieur

ne saurait

expliquer l’absorption

r6siduelle. D’autre

part,

les mesures de fluorescence nous ont montre que les sections

d’absorp-

tion a, etaient d’au moins deux ordres de

grandeur plus petite

que celle du type a. I1 ne semblerait donc pas que l’introduction d’un second etat excite ait 6clairci la

question.

Les considerations de la fin

du §

2.3 nous semblent

pourtant contenir la clef du

probl6me. Lorsque

le

niveau 2 se

peuple suffisamment,

1’6mission stimul6e

(a

4 160

A)

diminue n, au

profit

de

N, augmentant

l’absorption 6(N - nl)

et

61(n1- n2).

Un nouveau

regime

s’6tablit

qu’on

peut d6crire par une valeur diminu6e de rl

(et

l’intervention du niveau inf6rieur de la transition a 4 160

A).

Si cet effet est

responsable

du residu

d’absorption

que l’on constate, il doit etre d’autant

plus

fort que la cellule est

optiquement plus 6paisse (dans n’importe

laquelle

de ses

dimensions).

C’est bien ce

qu’on aperçoit

dans

[10].

Ces considerations ne doivent pas nous faire oublier que, a haut niveau

d’irradiation,

toute une s6rie

d’effets non lin6aires peut

prendre

de

l’importance,

par

exemple l’absorption diphotonique

ou la

photo-

dissociation du solvant. Seule la

presence

simultan6e

de la fluorescence a 4 160

k

et du residu

d’absorption

nous incite a penser que ces deux

ph6nom6nes

ont une

origine

commune.

3.2. INTERVENTION DE NIVEAUX TRIPLETS. - Nous n’avons

jusqu’ici envisage

que des niveaux

d’énergie

a vie

breve, plus petite

que la dur6e du laser.

Or,

dans

toutes les molecules

organiques qui

nous ont

int6ress6,

il existe une s6rie d’6tats

triplets

de vie

longue

dont

l’un au moins a une

6nergie

inf6rieure a celle du

premier singulet.

Envisageons

donc le schema a trois niveaux : N

population

de 1’etat de

base, n1 population

de

1’etat

1,

éclairé par la lumiere

(section

d’interaction

6).

En l’absence

d’éclairement,

la

population n1

retombe

sur le niveau de base

(constante

de

temps r1)

ou sur

le niveau metastable 3

(constante

de temps

’rl3).

La

population

n3 se vide vers le fondamental avec la

constante de temps T3 : :

A

1’equilibre

obtenu au bout d’une dur6e

longue

d’irradiation

importante :

(8)

Un tel

syst6me

ne saurait laisser subsister une

absorption

r6siduelle. A la

limite,

si T3 est

beaucoup plus long

que -713, ce

qui

est le cas

ordinaire,

toutes les molecules se retrouvent sur le niveau metastable

3,

le

spectre d’absorption

du niveau fondamental

dispa-

raissant

completement,

ainsi que la fluorescence 6ma-

nant du niveau 1.

Les

regimes

transitoires se traitent en r6solvant le

syst6me d’6quation (12).

I1 est int6ressant de remar-

quer que pour une

impulsion

de lumi6re

rectangulaire

assez intense la

population

de 1’etat de base N

(toujours plus grande

que

n1)

diminue

rapidement (en

un

temps

de l’ordre de

grandeur

de

T I , mais

ne revient que lentement a

1’equilibre (T3) .

L’absorption

r6sultante a alors

l’aspect

de la fi-

gure 10. Aux

grandes intensités, l’absorption

se sature

FIG. 10. - L’intensit6 laser ayant une forme rectangu- laire, la transmission se sature tres

rapidement,

mais

ne recouvre sa valeur initiale

qu’apres

un

regime

transitoire caractérisé par deux constantes de

temps.

tres

rapidement

et

r6apparait

en deux

temps,

un

premier correspondant a

la

vidange

de nl, 1’autre à la

vidange

de n3. La cassure sur la courbe de

r6cup6ra-

tion nous

indique

le

rapport

des

probabilités

de

transition 1 H 3 et 1 H 0.

Enfin,

il faut

peut-etre

tenir

compte

de l’orientation des grosses molecules

organiques

par le

champ

elec-

trique

de l’onde laser

[35]. L’indice,

donc

1’absorption,

devrait etre different

lorsque

les molecules

alignent

leur axe de

plus grande polarisabilit6

dans la direction

du

champ 6lectrique applique. Personne,

a notre

LE JOURNAL DE PHYSIQUE. - T. 30. Nos 2-3. FÉVRIER-MARS 1969.

connaissance,

n’a

compare pendant

1’eclairement les

absorptions

en

polarisations parallèle

et

perpendi-

culaire a celle du laser.

3.3.

EVOLUTION

DE L’ABSORPTION A LONGUEUR

D’ONDE AUTRE QUE CELLE DU LASER EXCITATEUR. -

Pendant

l’irradiation,

le niveau fondamental se

vide,

les niveaux 1 et 3 se

remplissent.

Toute

absorption s’appuyant

sur le niveau de base

diminue,

alors

qu’apparaissent

deux spectres

d’absorption

nouveaux

partant

des deux niveaux excites. Nous avons

deja

6tudi6

au §

3.1 une telle eventualite.

La

figure

11

represente

la modification

apport6e

au spectre

d’absorption

de la bande rouge de la

FiG. 11. - Saturation de la bande rouge de la

phtalo- cyanine

de vanadium

(dans

le

nitrobenzene).

Trait

plein,

transmission a bas niveau d’eclairement ; cercles, transmission a haut niveau.

phtalocyanine

de vanadium

pendant

l’irradiation. Si le schema de cette substance

comportait

deux

niveaux,

le coefficient

d’absorption

serait divise par deux pour

toute

longueur

d’onde

correspondant

a un niveau non

lie a 1 de

iacon homog6ne.

Si le schema de saturation

comportait

trois

niveaux, l’absorption disparaitrait

partout en dehors de la bande

d’élargissement

homo-

g6ne (sauf

intervention de

l’absorption

des etats

excites).

La

figure

11 nous

parait indiquer

que pour cette substance toute la bande rouge est due a un

elargisse-

ment

homog6ne

et que le schema

correspondant

est

plutot

a deux niveaux.

Certains auteurs

[26, 32, 34]

ont realise

d’ingénieuses experiences

dont le resultat ne

s’explique simplement

que si le spectre

d’absorption pendant

la saturation

presente

un trou a la

longueur

d’onde excitatrice

hole

burning >>).

Si cet effet ne nous

parait

pas avoir

d’importance

dans les

phtalocyanines,

il nous

parait probable

dans certaines

cyanines (cryptocyanine)

ou

le

temps

de vie T1 est tres faible

(

10’1°

s),

ce

qui

14

(9)

n’est pas infiniment

grand

par

rapport

au temps de thermalisation

(10-12,

10-13

s).

D’autre

part, le

temps de vie radiatif etant

plus

court

que la dur6e de coherence du

laser,

le

phenomene

de fluorescence instantan6 et de transparence auto- induite

pr6vu

par Heitler

[31]

peut ne pas etre

n6gli- geable,

le « trou » ayant alors la

largeur spectrale

du

laser

plutot

que l’inverse du

temps

de vie du niveau excite. De tels

ph6nom6nes

sont difficiles a mettre en

evidence,

aussi bien par des mesures de fluorescence que

d’absorption.

Les mesures de transmission a

longueurs

d’onde

differentes de celles du laser ne sont

possibles qu’avec

une source de lumiere

puissante (arc

au xenon fonc- tionnant en

flash) synchronis6e

avec le laser ou, à

longueurs

d’onde

fixes,

avec un laser a gaz. La fluo-

rescence limite la sensibilite de la m6thode. Nous n’avons

jamais

observe de nouvelles bandes

d’absorp-

tion

caractéristiques

des 6tats excites. Leur

population

6tant de l’ordre de

grandeur

du nombre total de

molecules,

nous en avons deduit que les sections effi-

caces

d’absorption

dans les 6tats excites etaient d’au moins un ordre de

grandeur plus petite

que celle du niveau de base

(voir § 2.3).

4. Verres de couleur. - Nous n’avons

parl6 jusqu’ici

que de molecules

organiques.

Il existe une autre

cat6gorie

de mat6riaux

qui présentent

les memes

effets : les verres de couleur contenant du CdS et du CdSe

(RG

8 et RG 10 de

Schott,

VR 69 de

Sovirel,

KS 19 de fabrication

russe) [12, 13].

La

figure

12 donne la modification de transmission d’un 6chantillon de RG 8 éclairé par un laser a rubis.

Quand

l’intensit6 excitatrice

croit,

la courbe

d’absorp-

tion se

d6place

vers le

violet, jusqu’a

une intensité

FIG. 12. -

Spectre

de transmission d’un echantillon de

verre RG 8

pendant

l’irradiation par le laser. La transmission croit avec l’intensit6 pour toute

longueur

d’onde

jusqu’A

une valeur de l’ordre de IL =

3 X lOfi Wcm-2 au-dela de

laquelle

le spectre reste stable.

telle que la transmission a 6 943

A

soit

proche

de

l’unit6. Le

temps

de retour a la normale est de l’ordre de

2,5

X 10l8 s

[21]

et

depend

de la

temperature [26].

5.

Applications

de

1’absorption

saturable. - 5.1. PORTES LOGIQUES. - La

figure

12 montre

qu’a

1’aide d’une lumi6re

(puissante)

de

longueur

d’onde X

il est

possible

d’ouvrir une porte a une lumi6re de

longueur

d’onde differente

ÀI.

Il serait aussi

possible

de fermer une porte a l’aide de

l’absorption

d’un

niveau excite. Nous avons Ih

l’organe

de base d’un

syst6me logique.

Les intensites lumineuses utilis6es dans cette etude sont

beaucoup

trop

grandes

pour

une

application pratique,

mais rien

n’interdit,

en

choisissant des substances de force d’oscillateur

unite,

de baisser

beaucoup

cette limite.

5.2. ISOLATEURS OPTIQUES. - La courbe

T(I)

des

mat6riaux a

absorption

saturable les rend utilisables

comme isolateurs

optiques

entre deux

etages d’ampli-

fication par

exemple [36].

A faible niveau

lumineux,

la cellule reste opaque, interdisant l’auto-oscillation de la chaine

d’amplificateur.

Aux intensites

fortes,

la

cellule est presque transparente.

5.3. INTERRUPTEURS AUTO-DECLENCHES. - Cette utilisation est a la base de tous les travaux sur

1’absorp-

tion saturable

[14, 15, 16, 17, 18, 19, 20].

Une telle

cellule, plac6e

dans la cavite d’un laser

ordinaire,

voit

sa transmission augmenter au fur et a mesure que l’intensit6 croit dans la cavit6. Les

impulsions

d6clen-

ch6es par ce

procédé technologiquement

tres

simple

ont pour

propriete importante

d’etre monochroma-

tiques.

L’exc6s de

gain

par

rapport

aux

pertes

totales

reste

toujours

tres faible et le mode le

plus avantage

par la

géométrie

sort seul. Le

phenomene

est d’autant

plus marqu6

que :

1)

I1 y a une selection de mode dans la cavite

(obtenue

a 1’aide de

dioptres optiques);

2)

La

longueur occup6e

par la substance a

absorp-

tion saturable est

plus grande.

L’exp6rience

nous a montre que la substance suscep- tible d’etre utilis6e sans deterioration le

plus longtemps possible

6tait la

phtalocyanine

de vanadium dans le nitrobenzene en cellule de 1 a 2 cm

d’6paisseur.

Un

laser a rubis

equipe

d’une telle cellule a travaille presque deux ans sans

d6montage,

la seule condition 6tant un

d6gazage

correct du solvant.

Le montage

qui

nous

parait

le

meilleur,

et que nous

avons

experimente

sans defaillance des ann6es

durant,

est celui

qui

utilise du verre Schott RG 10 a forte densite

optique

mince

(0,3 mm).

La transmission

optique

a saturation

d6passe 0,9, compte

non tenu des pertes par reflexion. L’inconv6nient du verre Schott

est son seuil des

d6gAts

tres bas

(70 MWcm-2).

On

tourne la difficulte en utilisant un reflecteur afocal form6 d’une lentille

divergente

et d’un miroir concave, le verre 6tant

place

contre le miroir. Aucune d6t6rio- ration

n’apparait apr6s plusieurs

ann6es

d’usage.

(10)

5.4. AMPLIFICATION

PARAMÉTRIQUE.

- La

d6pen-

dance non lineaire entre transmission et intensité introduit un

couplage

entre ondes de

frequence,

de

polarisation

ou de direction differentes a

partir

du

moment ou la difference de

frequence

n’est pas beau- coup

plus grande

que le

temps caractéristique

du

phénomène.

Aucune etude n’a ete faite sur ce

sujet

à

notre connaissance si on

excepte

un travail recent de M. Mack

[37],

ou aucune

precaution

n’a ete

prise

pour

juger

de l’influence de la

polarisation

et du temps

caractéristique

de la substance.

5. 5. COUPLAGE ENTRE MODES

(MODE

«

LOCKING ») .

-

Ce

paragraphe

est un corollaire du

precedent.

Les

modes

longitudinaux

d’une meme cavite fournissent des

signaux

de

frequences proches,

confondus dans

1’espace

et de meme

polarisation.

Leur

couplage

est

intense,

et pourvu que le

temps caractéristique

de la

substance ne soit pas trop

long (cryptocyanine),

les

modes ont tendance a se

synchroniser

de

f°aqon

a

superposer leur interference dans

1’espace

et le

temps

[32].

Les conditions a

remplir

sont :

1)

Aucune selection de mode dans la cavite

(toutes

faces taill6es a l’incidence de

Brewster) ; 2)

Substance saturable a temps

bref;

3)

Substance

plac6e pres

d’un miroir

(superposition spatiale

des n0153uds de

champ electrique) ;

4)

Cellule courte par rapport A l’inverse de la bande passante resultante.

5.6. SOURCE DE LUMIERE INTENSE. -

tclair6es

par

un faisceau

laser,

les substances fluorescentes 6mettent le

spectre

de fluorescence

caractéristique

de 1’etat

excite. Cette fluorescence est tres intense. En

effet,

soit N le nombre de molecules excit6es par

cm3,

le

nombre de

photons

6mis sera a peu

pr6s :

T 6tant la dur6e

d’illumination,

z le

temps

de vie

et 7)

le rendement

quantique.

Le nombre de modes sur

lesquels

le

rayonnement

se

r6partira

est d’autre

part :

plus

de 1 000

photons

par mode. C’est une

temp6ra-

ture de brillance de l’ordre du million de

degr6s.

Aussi de telles substances sont-elles tres utiles comme

sources

secondaires, synchrones

du

laser,

dans de nom-

breuses mesures

d’optique

non lin6aire.

Si,

d’autre

part,

la cellule est

optiquement 6paisse,

l’émission stimul6e entrainera

1’apparition

de nou-

veaux

photons

dans les directions

géométriquement privil6gi6es.

L’6valuation ci-dessus cesse d’avoir un sens et l’on est ramene a un calcul de «

superfluo-

rescence ». Le seuil n6cessaire est celui

qui correspond

a un

photon

par mode.

Remarquons

que nous avons Ih un

procédé

tres

general

et tres

puissant

d’étude d’un

dispositif quelconque susceptible d’amplifier

la lu-

mière. Des

qu’une

mesure

photom6trique

nous

indique

que dans un domaine

spectral quelconque

la brillance d’un 6chantillon atteint celle

qui correspond

a un

photon

par

mode,

nous avons la certitude que cet

6chantillon peut se comporter en

amplificateur

et

qu’il

suffit de choisir la

géométrie

convenable.

Nous

d6crirons,

a titre

d’exemple,

une mesure

d’amplification

Raman utilisant cette

technique (fig. 13).

FIG. 13. - Utilisation d’une cellule Pc irradi6e par le laser LD comme source secondaire pour 6tudier

1’ampli-

fication Raman du benzene situe dans la cuve K,

grace

au

spectrometre

a reseau SR et au

photomulti- plicateur C2.

Une cellule

P,

contenant la substance fluorescente

est 6clair6e a travers une cellule K de benzene par le faisceau d’un laser LD. La lumiere de fluorescence 6mise par

P, apr6s

passage dans K est mesur6e par le

photomultiplicateur C2 precede

d’un

spectrometre

a

reseau.

On trace

ainsi, longueur

d’onde par

longueur d’onde,

le

spectre

de fluorescence avec ou sans cuve K. La

comparaison

des deux resultats nous donne

l’amplifi-

cation Raman de la cuve de benzene. Avec la

geome-

trie du montage, la lumiere de fluorescence reque par

C2

est au moins 20 fois

plus

intense que 1’emission Raman du benzene.

La

figure

14 nous donne le

spectre

de la substance

contenue dans

Pc (cryptocyanine

dans le nitrobenzene

dispers6e

dans du

chloronaphtalene),

pour deux inten-

sit6s doubles l’une de 1’autre du laser. Notons que l’ordonn6e est

logarithmique;

l’intensit6 de fluores-

(11)

FiG. 14. -

Spectre

emis vers l’arrière par la cellule Pc de la

figure

13 pour deux intensit6s du laser.

FIG. 15. - Mise en evidence de

F amplification

Raman du benzene,

compar6e

a l’émission

spontanee

6tudi6e

sur le meme

montage.

Les

longueurs

d’onde

indiquees

sont celles du

spectrometre qui

semble d6cal6 de 8 A.

(12)

cence est loin d’etre

proportionnelle

a l’intensit6

laser,

elle est tres sensible a de

petites

variations de

longueur

d’onde ou d’intensit6

excitatrice,

ce

qui

rend la mesure

de

gain

que nous proposons delicate.

La

figure

15

represente

la variation

spectrale

de la

lumi6re de mesure

apres

passage dans la cellule de benzene. Nous avons

joint

le

profil

Raman

spontan6

obtenu sur le meme

appareillage.

La courbe de

gain (I,

= 20

MWcm-2) apparait

curieusement

dissym6- trique

et

16g6rement

d6centr6e

(

1

A).

Dans cette

s6rie de mesures, l’intensit6 de fluorescence est assez

grande

pour

qu’on puisse negliger

la lumi6re Raman

(on

s’est

toujours

tenu au-dessous du seuil

Raman).

Le

gain

Raman deduit de cette mesure est en bon accord avec les valeurs

publi6es.

5.7. LASER SECONDAIRE. - A

partir

du moment ou

un niveau excite est

peuple,

il suffit de

disposer

d’un

niveau inferieur vide

(ou presque)

pour que

1’ampli-

fication

(stimul6e) 1’emporte

sur

1’absorption.

C’est ce

que nous avions constate au

paragraphe precedent.

Des lors que nous

disposons

d’un

gain optique,

un

jeu

de miroirs nous suffit pour obtenir un oscillateur. Nous

avons obtenu ce resultat simultan6ment avec diverses

6quipes [27, 28, 29, 30].

Cette

technique permet

de

disposer

d’un milieu

amplificateur optiquement

presque

parfait,

ce

qui

a des

cons6quences

favorables

sur la brillance obtenue meme au

prix

d’un rendement

plus

faible. Le choix des

miroirs,

la relativement

grande largeur

de bande dans

laquelle

l’oscillation est

possible

constituent des elements int6ressants. A la

limite,

il est

possible [30]

de pomper la substance par

un flash bref

plutot

que par un faisceau

coherent,

et

de

r6gler

la

longueur

d’onde de sortie a 1’aide de miroirs selectifs ou de r6seaux.

6. Conclusion. - L’6tude

presente

nous donne un

bon

exemple

d’un

petit

coin de

physique

reveille

soudain par un

progres technologique,

le laser d6clen- ch6. Il a suffi de

disposer

un

jour

d’une source lumi-

neuse

plus

intense que celle utilis6e

jusqu’ici

pour que toute une cascade d’effets

g6n6ralement prevus,

mais

toujours pr6visibles,

se manifeste. L’etude de

1’absorption

saturable nous a fourni un instrument

puissant grace auquel

il est

possible

de faire

disparaitre

ou

r6apparaitre

la

lumi6re,

d’en cr6er de nouvelles.

La

grande

dame « Lumiere » dont nous ne savions

encore recemment

qu’observer

le comportement

commence a se

plier

a nos fantaisies.

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