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P Cycles thermodynamiques et conversion d’énergie

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Academic year: 2021

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P

our convertir à grande échelle de la chaleur en électricité, il faut mettre en œuvre un cycle thermodynamique. Le rendement ηde la conversion est tou- jours inférieur au rendement de Carnot:

où Tcest la température de la source chaude et Tfla température de la source froide.

D’une manière générale, on distingue en matière de conversion d’énergie le cycle direct, dans lequel le fluide issu de la source chaude actionne directement le dispositif utilisateur (turbo-alternateur par exemple) et, par opposition, le cycle indirectoù le circuit caloporteur est dis- tinct de celui qui effectue la conversion proprement dite de l’énergie. Le cycle indirect combiné peut ajouter à ce schéma une turbine à gaz et, par l’in- termédiaire d’un générateur de vapeur, une turbine à vapeur.

Tout système construit autour d’un réac- teur nucléaire est une machine thermique mettant eu œuvre ces principes de la thermodynamique. Comme les centrales thermiques classiques brûlant des com- bustibles fossiles (charbon, fioul), les cen- trales nucléaires utilisent la chaleur pro- venant d’une “chaudière”, en l’occurrence délivrée par les éléments combustibles où se déroulent les fissions. Cette cha- leur est transformée en énergie électrique

en faisant subir à un fluide (de l’eau dans la plupart des réacteurs actuellement en service) un cyclethermodynamique indi- rect, dit de Rankine(ou de Hirn-Rankine), qui consiste en une vaporisation de l’eau à pression constante au niveau de la source chaude, une détente de la vapeur dans une turbine, une condensation de la vapeur sortant à basse pression de la tur- bine, et une compression de l’eau conden- sée afin de ramener cette eau à la pres- sion initiale. Dans ce schéma, le circuit d’eau qui circule dans le cœur (circuit pri- maire, voir Mémo A : Les éléments d’un système nucléaire) est distinct de celui qui effectue la conversion proprement dite de l’énergie. Avec une température maxi- male de vapeur de quelque 280 °C et une pression de 7MPa, le rendement éner- gétique net (ratio de la puissance élec- trique produite sur la puissance ther- mique dégagée par le cœur du réacteur) est de l’ordre d’un tiers pour un réacteur à eau sous pression de 2egénération.

Celui-ci peut passer à 36-38 % pour un REP de 3egénération comme l’EPR, en augmentant la température, car l’équa- tion de Carnot montre bien l’intérêt de produire de la chaleur à haute tempéra- ture pour obtenir un rendement élevé.

De fait, augmenter la température en sortie de cœur d’une centaine de degrés permet un gain en rendement de plu- sieurs points.

Les propriétés thermodynamiques d’un gaz caloporteur comme l’hélium per- mettent d’aller plus loin, et de viser une température d’au moins 850 °C en sor- tie de cœur. Pour en profiter pleinement, il est théoriquement préférable d’utiliser un cycle direct de conversion d’énergie, le cycle de Joule-Brayton, où le fluide sor- tant du réacteur (ou de tout autre “chau- dière”) est envoyé directement dans la turbine qui entraîne l’alternateur, comme c’est le cas dans les centrales électrogè- nes au gaz naturel et à cycle combinéou encore dans un réacteur d’avion. Avec ce cycle, il est même possible de porter le rendement de production d’électricité de 51,5 % à 56 % en faisant passer T1 de 850 °C à 1 000 °C.

En effet, depuis un demi-siècle, l’utilisa- tion du gaz naturel comme combustible a conduit au développement spectacu- laire des turbines à gaz (TAG) qui peuvent fonctionner à des très hautes tempéra- tures, supérieures au millier de °C. C’est ce type de conversion d’énergie qui cons- titue, pour les réacteurs nucléaires du futur, une alternative séduisante aux tur- bines à vapeur.

Les cycles thermodynamiques des TAG sont très largement utilisés, qu’il s’agisse des systèmes de propulsion ou des gran- des centrales électrogènes à combusti- ble fossile. Ces cycles, nommés cycles de Brayton(figure), consistent simplement à aspirer et comprimer de l’air pour l’in- jecter dans une chambre de combustion (1→2), brûler le mélange air-combusti- ble dans la chambre de combustion (2→3), détendre les gaz brûlés dans une turbine (3→4). À la sortie de la turbine, les gaz brûlés sont relâchés dans l’atmosphère (c’est la source froide), ce cycle est donc qualifié d’ouvert. Si la source chaude est un réacteur nucléaire, il devient très dif- ficile de fonctionner en cycle ouvert avec de l’air (ne serait-ce que parce qu’il faut respecter le principe des trois barrières de confinement entre le combustible nucléaire et l’environnement). Pour fer- merle cycle, il suffit d’ajouter un échan- geur en sortie de turbine, pour refroidir le gaz (viaun échangeur vers la source froide) avant de le ré-injecter dans le com- presseur. La nature du gaz n’est alors plus imposée par la combustion.

Cycles thermodynamiques et conversion d’énergie

C MÉMO

Figure.

Cycle de Brayton utilisé pour une turbine à gaz à cycle ouvert.

η =1- ----Tf

Tc

1

compresseur turbine

puissance mécanique

gaz brûlés entrée

d’air

combustible

chambre de combustion

2 3 4

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