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INSTRUCTION
CRIMINELLE
,sUIVANT LES LOIX ET ORDONNANCES
D U RD r AU M E.
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SEC o N D E PAR T l EQ
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JNS~RUCTION
\
SUIVANT LES LOIX ET ORDONNANCES
1
1
S E ,C 0 N D Eo DU' Ra r.« UM E~
PARTIE
!,
INSTRUCTION
CRI MIN E L L' E
INSTRUCTION fuivan,t L~ORDONN)J.NCE du mois de Juillet 1737, fur le Faux Principal, le Faux -Incident
Jes la ReconnoifJance des Ecritures es Signa-.
tutes privées
~en Ma.tÎere Criminelle.
A
V AN Tque·
cl'entrer dans le détail des Dîfpofitionspar":
ticulieres de cette nouvelle Loi, & des Motifs qui
y
ont donné lieu, nous croyons devoir expoferici
quelques Principes généraux fur la Matière.Le FAUx peut
être
confidéré fous trois Rapports différens ; ou comme CRI ME, c'eft-à-dire , relativementà
la Maniere de le commettre & de le punir; ou quantà
la COMPÉTENCE, ç'eft-à-dire , relativement àla Qualité des Juges qui en peuvent connoître ; ouenfin
~quant à
L'IN, ST Rue T19N , c'eft..à-dire)
Partie Il
A
~
INSTRUCTION
par rapport àla Maniere de procéder, pour parvenir
à
lacon- viction de ce Crime.'10. Le FAU
x,
en tant que CRI ME, fe commetde
diverfes manieres , que nous avons remarquées dans notreT
RAI TÉdes Crimes; fçavoir , OU fur les PerJOnnes , OU fur les Chofls de Commerce, ou par Paroles, ou fur les Ecrits. Mais la plus or- dinaire, & qui 'lui a fait donner finguliérement ce nom, (les autres étant connues fous des qualifications particuliéres, com- me SuppofitiOlZ de PerfilZlles, rente àfaux poids c!JC me/ures"F
alfification de, denrées, Paljure, Calomnie, Jec.)C'eft celle fur lesEcrits dom il s'agit principalement ici.Cette dernière efpéce de Faux fe commet de plufie~rs ma..
nieres ; 1°. Ehfàbriquant ou faifânt fabriquer de faux Ac1es;
comme Teftamens , Contrats, Sentences, Billets, Quittances
& autres Ecritures publiques ou privées; 2°.EIZ altérant des Ac1es véritables, parRadiation, Surcharge, Addition, Rature, Antidate ou autre maniere; 3°. En enlevantou changeant des Chiffres, Lettres) Mots, Lignes, Pages ou Feuillets entiers, d'un Livre, ou Regiftre; 4Q•
En
Jùppo/âllt une Ecriture fauIfe pour une véritable, foit eny
appliquant oufuppofant desS~eau~, foit en faifant paraître dans l'Atte une Perfonne fuppofée, fOlt eny faifant faire de faufes Déclarations, par le Notaire ou.par
les Témoins., Quantàla Maniere depunir ce Crime, ilparaît
q~e
la Pei...ne ordinaire chez les Romains étoit celle du dernierSupplice, lor~que le Faux. étoit commis par un Efclave , & dela Dépor- tauon ou Banmffement perpétuel, avec confifcation de bIePs, lorfqu'il étoit commis par une Perfonne libre. P, L. 1. §.Fùz~
if.
ad Leg. CORNEL. de Fa!fis. Mais, fuivant les LOix du Royaume, ce n'dl: pas feulement par la Qualité des Perfonn~s,mais e~cpre par la Qualité des Attes où le Faux eft commIS, . 1 que doit fe régler la Punition de ce Crime.
1°.
Â.; l'égard des PERS 0 N NES,il paroît d'abord par l'Edirde François 1er. du mois deMars
1.53 1, que la Peine de Mort eft prononcée indijlùzélementcontre tous Ceux qui font convaincus d'a:oirfait&lpaffe
de Faux Contrats, olt porté de Faux Té..molgnages. . . . .
Mais la Déclaration du mois de Mars 168'0 , enregiûrée en laCour le 21 Mai Iuivant , difiingueà cet égard trpis fortes
... ..4
CRI MIN E L L E.
PAR T1 E 1L
~:de
Perfonnes ;1°.
Ceux qui ont commis le Faux' J en exerçallb des Fonél:ionJ publiques, parOffice) CommijJiolZ Je Emploi, tels que les Juges, Greffiers, & Miniftres de Juïtice , Police &Fi...
nance, de toutes les Cours &
J
urifdiétions , même ceux des Officialités, & desJ
uftices de Seigneurs; comme auïli lesQf...
ficiers & Miniftres des Chancelleries, Gardes de Livres & Re- giftres des Chambres des Comptes & Bureaux des finan~e~;
Ceux des Hôtels-de..Ville, les Archiviftes, leurs CIers & COl11:"
mis: elle veut que ceux -ci foient punis de la Peine de Mort.
,20. Ceux qui n'italttpas Officiers ,&C qui n'ayalu aucune Fonc..
tian ou MinifUre public, Commij/ion
c!C
Emploi,de
la qualité de ceux dont on vient de parler, auraient commis quelque Fauffeté : elle Iaifle aux Juges la liberté de les condamnerà
telles Peines qu'ils jugeront à propos, même celle de Mort.;
fuivant l'exigence des Cas, & la Qualité des Crimes. jO. En...
fin,
Ceux qui étant Officiers, auraient commis les Fauffetéshors de laFOlzcliorl. de leurs Offices, Commiffiolz JeEmploi:elle laiffe pareillement aux Juges la liberté de condamner ceux-ciàtelles Peines qu'ils jugeront àpropos" même celle de Mort} ûiivane l'exigence des Cas, &: la Qualité des Crimes. .2°. Par rapport àlaQUA~ITÉdes AcrEs , fuivant la mê..
me Déclaration de 1680 que nous venons de citer, la Peine de Mort eft prononcée indiûinûemene contre tous ceux qui ont faHifié des Lettres de la Grande Je de la Petite Challcelü~
rie, ou qui auraient imité & contrefait) appliqué ou fuppofé les Grand; cJC Petits Sceaux.
Par la Déclaration du 20 Aoùt 1699, enregiflrée en laCour le 2 Septembre fuivant ; la même Peine de Mort
ef
prononcée contre tous ceux qui contrefont les Signatures des ConfiillersJe Secrétaires d'Etat, éiC autres Officiers de Jufiice.
Par la Déclaration du -1 Mars 1720, enregifirée le 10
J
uin .fuivant , même Peine el}: aufIi prononcée en général contre tousFalfificateurs de Papiers Royaux.
. Enfin, par la nouvelle Ordonnan.ce des Teftamens de 17H't Il eft dit, Art. 48 , :l) que les Notaires , comme auffi les Té..
~) moins, qui ont figné lesTefla;merzs nOllcltpatijs ou la Stifèrip-
~)tion du TqlamelZt miflique, fans avoir vû le Teftateur , ou
~, fans l'avoir entendu prononcer fes difpoûrions ,& les lui avoir
;~ vû préfenrer lors de ladite Sufcription, feront pourfuivis ex.,
:1) traordinaiJ:em<:,:nt
à
la Requête des Procureurs du Roi, ou de Aij
~
INSTRUCTION
=- ceuxdes Seigneurs Hauts-Jufticiers , & condamnés; fçavoiri
~) lesNotaires, Tabellions, ou autres Perfonnes publiques,
à
li)la Peine de MORT, &. les Témoins
à
telles Peines affiifrives .. ouinfamantes qu'il appartiendra.Indépendamment de cesPeines générales, il Yen a encore de parriculiéres ,qui concernent leFAUX commis enMatiere
Bénifi·
ciale. L'Art. 16 de l'Ordonnance d'Henri 11. du mois de Juillet
'J5')0,appeUé l'Editdes Petites Dates, ponte" que tousayant corn"
Il' mis faufleté au Fait des Bénéfices, fait en baillant Collations,
:1).Impérrations , Procurations , Inûrumens , Réquifitions , tems .•, d'Etude, Lettres de DégrésJ Mandats, Nominations & au...
'>,.tres. AB:es & Inûrumens judiciaires ou extrajudiciaires en ., Cour de Rome, ou des autres Collations, Provilions ou Pré..
•, fentations , foit èsRegiftres de? Notaires Apo.fto1i.ques, OU au..
'Il) tres Regiftres des Banquiers ou autres Perfonnes publiques,
e> de quelque Qualité qu'ils.Ioiest ; s'ils font Clercs, feront dé-
a)clarés déchus d-u Droit poffeffoire prétendu aufdits Bénéfices,
~, par eux faits contentieux, & punis de telles Peines que les
~.Juges verront pour le Cas privilégié, & renvoyés
à
leurs Pré..J) lats& Juges ordinaires, pour procéder contr'euxJ tant par Dé...
'» claration d'Inhab.ilité perpétuelle de tenir & pofféder
Béné- ll~
fiees en Ge Royaume, qu'autres Peines felon la Qualitédu
l) Fait ..• Enquant auxGens Laies,la mêmeOrdonnance ajouté,
?' Art. 17,qu'il fera procédé contr'eux, fdon la rigueur des
]t) Ordonnances .••• ce. Ces Difpofitions fe trouvent- confirmées par l'Art, 8 du Tic, 9 de l'Ordonnance de 1670 " & par l'Art.
;1:2 duTi~.2 de la préfente Ordonnance.
T outesces Lois font ezécutées. dans la Jurifprudence ac- tuelle ; enforte que s'il
y
a quelque variétéfur ce point dans les Arrêts, Ge n'ef que dans les Cas où ces mêmes Loix fern- blenr s'en être rapportéà
la prudence des Juges. Les Peines.les plus ordinaires dans ce demies Cas, font, fuivant.BRuNEAU, celles du Poing coupé, de 1?Amende Honorable, des G:ale- res , du Banniflement &. de
la,
Fleur-de-Lys~y.
Obferv. Crim.Part. l , Tit.. II
,Ma.x.
34" . ...Ces Peines. ne regardent pas fèulemel1t Ceux qui ont faht:i...
qué OUfait fabriquer les Piéces fauffes, mais encore Ceux qui s'en fervent, enconnoiflans la. faulleté. 17..L. 2
,.If.
ad Leg.CORN F. L.de Falf. & L. 8 , au C0d. da même Titre. Y.,aù.fJ1 l'AIt. 12
du
Tir,2 de la préfente ûJ:dOUl1aneell-.-._ _....;. . 4
. CRI MIN E L L E.
PARTI EIL
$ Suivant la Loi Majorem 'f, auCOD. du même Titre, celui qui produit la Piéce faufle , eft tenu de prouverf011 innocence, en juftifiant que cette Piéce provient d'un autre par. qui elle luia été cédée, ouqu'il l'a trouvée dans la Succeflion de [es Pere& Mere, ou parmi les Papiers de fes Auteurs; autrement la
Préfomption eft contre lui. .
Suivant la Loi Penult. au CODE de Probat. celui qui attaque une Piéce de fauffeté , fans la prouver, efi tenu de la'même Peine qu'aurait fubi le Fauflaire , s'il avoit été convaincu. Mais, fui- vant notre ufage, confirmé par la Difpofition de l'Art. 49 du .Tit. 2 de la préfente Ordonnance, il eft puni arbitrairement,
fuivant les circonûances , outre la Condamnation cl'Amende.
Au refle ,il Y a deux chofes remarquables par rapport
à
la Peine de ce Crime; l'une, que la. Prefcription de vingt années, qui eft nécefTaire pour faire cefler cette Peine ,comm~ celle des autres Crimes, ne commenceà
courir que du jour qu'il a étédécouvert) &non de celui où il a été commis, à die detec-ta;Fralldis. fT. BON1F ACE, Tom. 5, Liv. 3, Tir. .2. Ch. 12,
& GUERET fur le PRETRE, Cent.2, Ch. 8. L'autl~, que l'AB:ion civile contre la Piéce faufle , eft toujours reçue nonob- fiant la Prefcriprion du Crime, c'eû-à-dire ,que cette Aéli0l?- Ile feprefcrit , comme les autres AB:ions civiles, que par Pef..
pace de trente années. 17. 'B R 0 DEA U fur
Lou
ET, Lett. C..Sornm, 17. Ce qui ne doit toujours s'entendre, qu'à compter du jour que la Piéce. a été produiteJ fuivant la Maxime
QUet
Junttemporalia ad agelzdum fiuu perpétua ad excipiendum.
20. Quant
à
laCOMPÉTENCE, l'on avoir d'abord douté, fi leFauxdevoir être regardé comme Cas Royal, ou comme Iim- pleCas ordinaire. Il paraît, que fuivant les anciennes Ordan..nances , & notamment celle de François 1. en I!535 (Ch. 19) Art. 20) la connoiflance en était Ipécialement réfervée aux Ju~
. gesRoyaux, puifqu'i! n'y'eft parlé que des ,Ayocats & Procu- reurs du ROI, relativement
à la
communication des Moyellsde Faux, qui devaient être baillés par les Parties. .
Il paraît aufli , fuivant la remarque deBORNIER, fur l'Art..2'0 du Tit. 1erde l'Ordonnance de 1670) que dansla fuite, on avait diûingué le Cas où le Faux étoit pourfuivi par Accufation prin..
. cipale- de celui où il était pourfuivi incidemment; & que Ge n'é- tait que dans cedernier. Cas feulement> que la Connoiflance pau-
1
h-._
ô
I·.N S T R vve T 1· 0 N
voit el1 appartenir aux Juges Seigneuriaux', parce qu'il
s'y agir...
foit principalement d'une intérêt pécuniaire. .
Mais, ceDoute a étéentiérernent levé par les dernièresOrdan..
nances, fuivant lefquelles la pourfuite du Faux, foit principal, fait incident, peutfe faire pardevant les Seigneurs Hauts-Juûiciers 1 comme pardevant les Juges Royaux: c'eft ce qui réfulte en..
tr'autres de ~a Difpofition des Art. 20, du Tit. 1el", & Art. 8 du Tir, 9 de l'Ordonnance de 1670, comme auffi de celle des Art. 10, II, 12,19,21) 31, 34',60,68 & 69 du Tir, 1er de la préfente Ordonnance, par lefque1s on voit, que la pour..
fuite de ce Crime peut fe faire par les· Procureurs des Hauts- Jufticiers, aufli-bien que par les Procureurs du Roi.
L'on avait douté auffi
,fi
la pourfuite dece Crime devoie fe faire devant' le Juge du Lieu, où le Faux avoit été commis J c'eft-à-dire , où la Piéce fauffe avaitété
.fabriquée ; ou bien de- vant le Juge duLieu
où cette Piéce avait été produite. Mais l'Art. 22 du Tit, 2 de la préfente Ordonnance, paraît avoir 1 décidé entiérement cette 'Queftion en faveur du Juge pardevant lequel la Piéce arguée de Faux eft produite, fur le fondement , fans doute, que c'efparcette Production que fe confomme entié-, rement le Crime.. A
la
vérité, comme la Difpofitionde
cetArticle
neregar-
de que le Faux incident; l'on en peut conclure , que lorfqne le Fame eft pourfuivi par une Accufation principale, l'on doit fui;vre , à
cet égardJ la RégIe générale établie par l'Art. 1er du Tir.1er de l'Ordonnance de 1670, qui veut que la Connoiâance des Crimesappartienne au Juge du Lieu du-Délir, \
~éanmoins, il faut encore excepter de cette
Régle ,
les Casfuivans. ' , . <
1°. Lorfqu'il s'agit de falfificariou du
Sc~au
Royal; la Con..'no.Hranee en doit appartenir au Juge Royal, encore
,qu'il
ne fe...roit pas le Juge du Lieu du Délit.
r.
BORNIER fur l'Art. 20 du Titre1erde l'Ordonnance de 1670.2°.
Lorfqu'il s'agit de Faux en Matiere d'Aydes &C di TaU..l~s ;la Connoifi'ance en doit appartenir aux1Juges d'EledionJ par Appel aux Cours des Aydes, /7. Déclaration de Mars 1732)&:
d'Oélobre 1736.. .
30• Lorfqu'il s'agit de Faux commis aux: Lettres du Sceau;
la pourfiiite doit s'en faire aux Requêtes de l'Hôtel, au Sou..
verain. V. le nouveau Rëglemenr du Confeilde 1738 , Tit.I0,
Part. 2. . .
~--
CRIMfNELLE.
PARTIBIL
7'40.
Lorfqu'il s'agit deFaux
commispar
unHuiJlier
OltSer- gent en executant les Jugemens; l'Accufation en doit être por..tée pardevant
les
Gours & Jugesd'où
les Jugemens font éma- nés. J7. Art. 20) Tit. 1erdel'Ordonnance
de 1670 •5°. Lorfqu'il s'agit
d'un
Faux commis dansdes
AclespafJes
par les Notaires duChâtelet de Paris; ceux-ci ne peuvent être traduits ailleurs qu'au Châtelet, fuivant la
Décl, de
Juillet 1676•3°. Enfin, le FAUX confidéré par rapport
à
L~lNSTRUCTIONJeit diftingué en Faux Principal &
en
Faux Incident,On
l'appelleFAux
PRINCIPAL, quand une Partie Civile ou Publique intente une Accufation directe &principale
contreun
Officier public, ou contre un Particulier, pour avoir fabriqué ou fait fabriquer de Faux Aétes , ou avoir altéré & contrefait de 'Véritables, de quelqu'une des Manieres que nous avons ob..fervées
ci-devant. . .
. On l'appelle FAUX. INCIDENT, lorfque dans un Procès Civil une Partie produit un Atte
Faux,
foit en. tout ou en partie, pours'en .fervir au Procès,& .Y obtenir gain de Caufe. " ..Chacun de ces
Faux
a fon Infiruétion particuliére', par'~Ia..quelle on doit en
affurer
la Preuve; & comme parmi les Preu- ves qui peuvent être employéesdans
ces Ïnflrudions , il fe rencontre le plus fouvent des Ecritures ou Sigllatures privées, lefquelles ne peuvent mériter aucune foi en Juftice , qu'autant qu'elles font reconnues OU dûement vérifiées; il étaità
propos, pourne
rien laifler à' délirer fur cette Mariere , de joindreà
lafuite de ces Inftruûions ,celle qui efl néceflaire pour parvenirà
la Reconnoiftance & Vérification de ces Ecritures & Signatures.Ce font ces différentes Infirudions , qui avaient d'abord fait la Matiere des Titres 8 & 9 de l'Ordonnance de 1670, que nous trouvons diftinguées
dans'
la préfente Ordonnance, fous trois Titres différens, dont le premier concerne le Faux Principal;le fecond) le Faux Incident; & le troifiérne , la ReCOfllZOiffallce des Ecritures &C Signatures privées, en Matiere Criminelle.
Nous ne fçaurions mieux faire l'Eloge de la fageffe & de la profondeur des VÎles qui ont préfidé
à
larédadion de cette nou..velle Loi, qu'en difant qu'elle eft l'Ouvrage de feu M.le Chan...
celierD AGU'ES S EAU. Nous ne pouvons aufli , en mieux faire fentir toute la néceflité & l'importance, qu'en rappellant ici lesMo~ifs particuliers qui y ont donné lieuJ tels qu'ils fe trou..
vent expofés dans
le
PRÉ AMB UL E.s INSTRUCTION
LOU1S)par la Grace de Dieu, Roi de France &c de Na:'
varre :A tous prife,ls tJC à venir, SALUT. Le jelt Roi, notre tres-honoré Seigneur &C Bifâyeul, crut ne pouvoir rien jàire de plus avantageux pour fis Sujets, que de renjèrmer dans un corps de Loix, toutes les RégIes de la Procédure Civile Je Criminelle;
Je cetOU~/ragea eté regardé comme un de ceux qui ont le plus contribué
a
immortalifer la gloire de fon Regne, Les difficultésqui
fi
prifêluerent dans l'Exécution de fis Ordonnances, ne fir.;..virent qu'à redoubler fol? attention pour fuppléer dce 'lui pouvolt y manquer;IJCPOU! les porterJpar des Declarations poflérieures ; .cl uneplus grande peifeilion. Mais outre que ces Loix particu- Lieresnoaz pas été reulliesjz{qu'àpriféTzt ,pour ne former qu'un Jèul tout avec les Loix genérales, Jedevenir par-la encore plus connues &C plus utiles, nous JÇay01ZS que la dive1ité des Opi....
nions, &C la différente maniere d'expliquer les memes
DifPofi-;
tiens , ont produit uneji grande 'Yariéte dans les UJâges de plu..
fleurs Tribunaux, que des' Procédures' qui paroiffelltaux uns ré..
gulieres JejùjJijantes
,foftt
regardées par d'autres) comme nulles Je difec1ueuJés.Le
reméde qu'oneJl
ohligédy
apporterJ enjài...Jeuzl recommencerce qui a été déclaré nul,
eJl
[ouvetuprefqu'auffi fâcheux que le mal méme ; l'Expérience ayant appris que cette'Foie, onéreufé aux Officiers 'qui enjüpportellt les Frais,Java·
Table quelquefois au Coupahle , Je au Plaideur téméraire, a tou- jours le' grand inconvenient de prolonger les Praces, tJC jou',/ent de 'retarder des exemples neceJJaires. Des CO!7jidératiolls
Ji
im-portalltes lzOUS ont fait croire, qu'au lieu de fe contenter de ré..
parer les d4fauts de Procédure) à mefùre qu'ils
fi
préjelZtent)il était beaucoupplus convenable d'en tarir la Joutee par UILe nOU·velle Loi, qui renfermât enmime-lems, &(le Supplément, tJCi'I»....
terprétatioa des 0rdonnancesprëcedentes. Mais dans la Necej/iti oû. nous[ommes de partager un OuYrage d'une
fi
grande étendue, nous avons cru que la Rsvifion. de l'prdonnance de,1670,jù..r
la procédure Criminelle, devoit occuper d'abord toute notr« atten- tian: Je dans cette Ordonnance 'mwe, nous a'YOlZSjltgé àpro«
pas de faireunchoix, en commençantlm Ouvragefiutile,parles Titres de la Reconnoiffance des Ecritures ou Signatures pri..
vées, ou du Faux principal ou' Incident. Les différerz$ objets de ces deux Titresy ontétételùment mnés, que les Juges mit eu de la peine à enfaire un jufle diJèertzemelZt) &C qz/il leur
efl
[Ou'J,'elzt arrive, ou de flparer ce ~ui',devoit brc réuni" 0'(,1. de COIZ"
folzdr~
_..-_d
C R 1. MIN E,L L E. '
PAR'T1EII. ( 9'
fondre ce Cju'il auroitfallu. dijlùzguer. C'~Jl d01Z~pour remédier
a
cet inconvenienr, par ZlIL ordre plus naturel , que nous avons jugéa
propos J'étahlir d'abord dans ur:premier Titre) les RégIes quijèro1Ztobfirvées dans la Pourfuite du }~UtX Prù1Cipal,. defixer enfitite dans un fécond Titre celles qui auront lieua
l'égard du.Faux 1Ilcident,.tJC d;Y ajouier elljitz UlZ dernier; Titre, fur ce qui concerne feulemell!' la Reco:nnoiffallce des Ecritures Je,Ji..
crzaturesprivees ; enfOrte que l'OIZ.pUijfe reconnoître aifément dans chaque Tùre ,les Formalités qui [oru propres àchacune de ces trois Procédures, Jecelles qui leurflllt communes. Nous y laif firons beaucoup moins
a
jitppléera
l'atte/uian.de ceux quiflnt chargés de l'flJ,Jlruc1ion des.Procês Criminels, iJu'011. ne IJavoitfait
parl'Ordonnance de 1670; JeJi
nousfômme~ -obligés par-Id.d~entrer dans un détail beaucoup plusexac1,fùtce quiregard~
chaque Ac1e de la Procédure, ltOUSefperons que l'illco1z'VenleIlË de- la longueur, prefqu'inflparable de cette exactitude ,jera avanta- gezifèmellt compenfl par le hien que lzOUS[erons
a
laJuJlice, en.mettant devan: lesyeux'des Jztges .. une
Juite
de. Régies tlaires·1JC.précifis, qui dirigeflrement toutes leurs démat.c4es, CIl /eSCOlZ-<
dzâfluzt pal' degrés, <SC comme pas
a
pas .dans tOll~ le couts. de.['lriflruc1:ion.II ne!lOUS rifle'donc plus,apres lLOUSÙre fbit rendre
ll/L compte exact des différellS UfàgeS de nos ParlemensJ&C avoir
(efU les Mémoirés desPrincipaux. rMagiflrats de ces Compagnies) que de faire publier une Loi
Ji
néceJJail'e) pour parvenir. à cette uniformitépaifaitè )qui ..n'efl pas' moins'defirable , IJC. qu'ilefl
encore plus. facile d'établir dans la Forme de la Pr6cedure ,que dans le pllddes fugemens : elley fera d'autant plus utile cl IZOS
Sujets,que les dijficultés qui regardent l'Orare Judiciaire, nai.f féat beaucoup plus jôuvent que les Quefliolls de. JurifPrudcnce, qui partageJzt lesT,ibunaux,
s:
que le jO'ld meme dela
.luJlice ejfe1L danger, loryque les Poies qui y couduifèn»Jfont olfcuresOlt incertaines. .A CES,tAtis KS:, Je autres
a
ce Nous mouvanside'I'A'Jis de notre ConflilJ Je de notre certaine Science, pleine Puiffance &C Autoritl Royale, flOUS ayons, par ces Pnflètues ./ignées de notre main" dit, déclaré&C ordonne , difons, declarons
éC ordonnons ,yoltlons.,1C 'nous plais ce qui
fiit.
.
,farde. Il.
[~ô
l Nr S TRU C T 1 0
~~~~~~:*g;~:.~~~:*(~~:*t:~~~~:*~~~~
T 1 T R E
, '," p U 'E'
(1li X P R 1 Ne 1 P',-A L. " ,
c E TI
T RF;' eft œ-ompofé de foixante-neuf"Articles, où il eft traité
des Objets:fuivans.' -,fIo,.
De
la Plainte, ACGufation& Déncnciad-ondu
Faux;corn..
ment ellesdoivernr s'intenter) &.quelles Piéces doiventy
être jointes) Art. ]1;, 2 &. 3 . ' .
~~. De l'Ordonnancee portant Permiûiond'Iilformer )
Art.
3,'fI
. )' 6 & 7. . .
~0. Des Délais accordés aux' Dépofitair~s , pour l'apport des Piéces préreadues :,'Faufi'es ,..Art~'5 & 6.. , , ' . ,
'40.
De la Preuve'p~,r Témoins, &des
CasC)ù elle peutavait
lieu, (Art. 7.) Die la Maniere cl'entendre çes Témoins,Art•., 24, 2), 26, 27~' 28 & 29· "
50' De la
Preuve
p~r Experts, & de la Mat:':liere dont on doit, y
procéder, Art. fi3l, 9 , ,22 & 23· . ' ' r<i~.,De
Procès·~'verbca,J de ,1Etat
~es Piécesptl:rétenduesfauffes'j,
.L1rt..
10 &II.' . .~o.
'Des Piéces de
C'IC)mparai~on ,~, ~~s,:P~~tll;;;)nnesqui peuv~nt•les fournir"
(Art.- ,12,) De ~a QualIté quelles'
doiventavoir,
(Art. 13, 1t & 15.'} D~ 1apport de ces Piéces , par ceuxqui eu font dépofiÇ:
::~~res, (A~t.16. )Du
IPr~l_cès,.verhalde Pré...
, {entatiot~) de, ces' j2?~éces, ('Art. 17,'18.,&,~' J9~) Des. Cas,où.
~
.ces Piéces font
re':)ettées, (Art. 20.)Enfil'::\, , duCas où; 'elles
. foneadœifes , Arr::,' .21.~o.
Du.Décret
conr#=e.l'Accufé, Art. 30. . ' .90.
Des Piéces qui
,t:3olVent être repréfe~ltéesà'l'
Accufé, & par luiparaphées,
10r9i, de, fe,s Interrogaroires ~ ConfrontatiQ~s,Art'.,JI, 32
&:
fJ~·· cl' l'A" r«. LI ,',100. Du.Corps,d'Ec::,':l~utee' ,CCtl.lv,,,(:J.rt. ~l , J~, J) &3~.
IlO. Du Récolle)ne~t & Confrontat~<?n des ~xp'ertS' .ârt.
st-
120. Du RécollemeV',t & Confrontation des'lt:"émoins, Art. ,S,
13
~ i5~s
Piéces quiiont.repréfénrées par lés'::è émoins , Art,
10'ART l CLEP REM 1 ER~
Les PlaintesJ Dënonciadons Je Aècujàtioris' deFaux Principdl;
fi
feront en la m~trne.ff
r!J1e qu~ cellesdes a"Zlt~es Crimes,jans:ConjiglZatiolZ d'Amendé,jàns'1izlèripitoll en
Faux,
Sommadon ; ni autresP
roçëdures, aveccezutçôlftr~lequel t
.A~cltjâtiolZfera,
fi
·ormee.'
"", '. ' .
, ' "S·
U1VA N T cet krtîde,'110rdo~naùce
ne Illet aucune'd1f~
tinéHon entre le Faux Principal, &iles'aiut~es Crimes, part~ppot~)
à
laManiere
dont l'Accufariondoit
en être formée; c'efl-à-direi
qu'il fuffir de
rendre à-ce
fujer ,une Plainte parPl'ocès-verbal
ou) Requête,ou
de dénoncerà..
laPartie
pu~lique, corïforméïrentà:
ce
qui
eftj mareuéfous: le Tir, 3
del'Ordon, de
1;67o ';"enforte'
';L - B
ij ,
CRI M f N E .t LE.'
PAR TIE Il fI-l ~0i
Des
Piéces 'qui font repréfentées parl'Accufe,
Art~ il'. & i 2 . ' ,
15'°.
Des Récollemens & Confrontations des,Accufés les uns
aux autres,Art. 43. . '. < -
16°. Des Nouvelles Piéces de Comparaifon , Att. 46} 47, 48J
49,
)0, 5'1,$z·
&53-
17°· Da Paraphe des
Piéces
qui font répréfentés aux Experrs, aux Témoins &à
l'Accufé, (Ait:. 41',) &de
laNullité
en Cas de Défaut de Repréfentarion& de Paraphe, Art.'1'r-
18°. Des
nouveaux Experrs,
.Art. 5'4 & 5' 5't ·19°·'Des Jugemens Préparatoires, tane fUf l'Information1pât de nouveaux
Experts
sque'
furcelle
faitië fl'11~ 'de nouvelles Piéces de Cornparaifon , Art. 5'6.20°. De la Procuration qui fera donnée par
la,
Partie Civile, en Cas qu'elle ne puifle Comparoître aux Procès-verbaux '.Art. )7 & 58. ,
21°. Des Jugemens & Arrêts définitifs fur le Faux ,- &
de Ièut
Exécution, Art. 59;'60, ô~ & 62. " , ' ".22°. De la remife des Piéces qui doit êtrefàite e11conféquencé de ces Jugemens,& des Cas,Où elle doit être furfife,· Art.
63 , ôf, 6),<66 & 67.' " " " ' .
23°· De la Peine contre les Greffiers qui contreviennent aux Dlfpofitions des Articles eoncernans
ra
Surféance &. la Re..mife des Piéces , Art. 68 & 69.
~J~.'~~=.:~~,
1
li!! '
l N S TRU C T. I O N , .
qu'il n'eû plus b~foin ni deCon{ign,atiq.l1;~'A.mend~, ~i d'~nf~rip~
tionde Faux,& autres Procédures P{élI~l~alres queXlgeolt lOr..
dormance de 1670 pour ce Fausc
PrincIpal.,
com~e .po~r le Faux Incident où elles ont feule.rnent continué clavon .lieu , fuivant la préfenre Ordonnance. ... . 1 , La Raifon qui a fait abroger toutes ces Formalitéspour
,le Faux Principal, eft fondée fans doute', fur ce que lapourüll~e de ce Crime n'ayant pour objet que d'en acquérir la preuv.e i,&'d:afTurcr la Punition du Coupablee ; l'Expérience a appris que
l'ufage de ces Formalité? ne tel1do,i1t l.eplus fouvent , qu'à faire
·m,~nqu;;,r l'un, & l'autre de cesObjee s également inréreflans
pO,ur
l'Ordre public, pa~ la facilité qu'elies
donnoient aux 4,cQufés de détourner & faire dépérir les preuves, & d'éluder par ce moyen leur punition; inconvénient qui n'eû point également à craindre dans .la pourfuite pu Faux Ineident , où il ne s'~git uniquement que de prouver la fauffeté d'une Piéce quia été produite de la p~rt .d'une Partie qu"onn'accufe point d'en être l'Aureur , &qui n'a pointparconfél::1uent-le mêmerifque
àcou- rir de l'événement de cettepourfui~e•.r.
la Formule de la Requêtede
Plainte, & de l'Ordon- nance qui fera rendue en conféque 3l1ce).
\à
la fuite de l'Art. 8,cl-a~res. . .' ..
., . ' A R T . l CL .... E ) L
, ,
L'Acclifàtion de Faux pourra àre aqmiJê" s'il y écheoit, tl~core
1 P' '. 1 J l' .a: ryr;"... Il
'lite le~ teces~ret~llalLes .JaU.JJes a.:J-a1zt été'Yerifiées,meme avec le~la~gl2ant, a d.~lltresfinsque C~'iles
,Pulle
Pouifitite de Faux, Princlpal ou{ncldellt;~ qu'e7l'C:;:()lzjlquellc'e
ilfait
i~l~ef1}e.lut Jl~Jug~f!Ze.!!:tfur leFOlZd~rne.l!ldifdt·.;j;es. Piéces comme~erltabl~s~f. " " . ' .",~• .\ '. 1 . . . ' • . • - "'"'''';;\\:.'l~\''~:':'' " " ' - . ' "
L ~i.R~fp.?fition, ~e cet' Arti61e '~~;'{hherciite
de celledu
pré-cé~ient, q~l.~Œmlle
la.p~ur.fuite d~. Faux à
celle des autresCtll~;es;
&-,"'élIe'e~
fo?dee~ur
ce~ue'
l'Ordre publicYe,~t
que le C.rime.ne refte pomt. \ 1 ..
Ir. Impull1,.&RI.
ql''1Io.~>'"I{. en queIgue' rems
qu 11 par.... 'vienne-a..:,a.," , ' . connomance ...A'l' . .... :., ,r.t , . 'el. c.e U.1.'~,. ,.~Ul'" a.''111 .i téreêt d'en deman-, d.r• la.Répara..• tion... , , ",foit.' . . .,par. Ie..., . w .' dev(l~:.'.,.A " . . . . .ir . ed".."r:J.On''é'tt:1't '. tel. "" 'qu'e. la.,
Partie publiq~~, f?it,à ca4tepu'p,ré.iI"'ldic~
réel' qu'il
enrerrent, telrq~e l~ ~artle
privée, 011 ne pUlîTe.refufercl'en, admettre l'Ac- cu.atlo,n , ôccela., .qu,a~d.;mê,ll)~Ja, ~?iécequ'on accule d'avoirétéfalûfiée ,auwltété,
yçr,lfiée ~v.~c. ~:,e1.11i~m~1l1e
qui s'gn)p.laip~,~.~1
AR T I C L E I I J.
rsur la Reqube ou Plainte de laPartiePublique ou de la Partie , Cillile, à laquelle elles /éront tenues de joindre les Piéces pré- , tClzdues.fauffès,
fi
elles fon: en leurPoffeffioll ) il jera ordonne. qu'iljera
informé desF
'aus portés par ladite Requête ouP
laitue ,./JC çe , tantpar Titres, que par Témoins, comme allj/iparEx- perts , cllJémblepar .comparaifànd'Ecrùures ou de Signatures;
"le tout, Je/on que le Casle requerra: IJC loifljllC le Juge n'aura pas ordonné en même-lems ces dijférens genres de Preuyes, il pourra:JI être fippldé) s'ily écheoit , par une 0rdonnana ou
lf/l, Jugementpoflérieur.
CoR 1 MIN E L L E.
PARTl E Il. J3&:
qu'il feroit intervenu en conféquence un Jugement fur le fondement de ces Piéces commevéritables.Il faut cependant excepter deux Cas, oùil paraît que cette l\ccufatioll ne pourrait plus être reçue; l'ull,' c'efi celui où la vérification des Piéces prétendues fauffes auroiréré faite vis- à-vis du même Accufé , dans une autre Infirudion fur le Faux Principal. Cette Exceptioneft fondée fur cette Maxime inviola- ble en Matiere Criminelle) non bis in ièlem.
L'aZltre Cas, eit celui où il y auroit eu une Tranfaél:ion faite entre les Parties, fur une pourfuite de.Faux Incident, & que (lette Tranïaètion auroir éfé homologuée en Juitice, après avoir été communiquée au Procureur du Roi) alors
la
Partie civile ne pourroitplus être reçueà
former une Accufation de Faux, Principal; il n'yauroit que la Partie publique qui pourroit for..mercette nouvelle Accufation. C'eû ce qui réfulre- de" la Dif- pofirion de l'Article,52 duTir, 2 de la préfente OrdonnanceJ
qui
efl conforme fur ce pointà
la Loi 2 ) au Cod. ad Leg.,C0 RN EL~ de Falfis.., " " .
, Ainfi·,:la ·"v'érification donril.efiparlé
dans
Iepreïene ArticleJ ,ne doit s'entendre que de celle qui auroit été-faite en: Matierepurement
Civile', & dont il eft fait mention dans l'Art. S &fuivans , du Tir, 12 de l'Ordonnancede J667. F, Art. 2 du J:'itre fuivanr,
, DEUX Difpofitions dans cet Article. , Parlapremiere) l'Ordonnance veut qu'à la Requête ou Plain- te que les Parties Publiques ou Civiles rendront fur le Faux;
elles joignent .lesPiéces prétenduesfauifes , fi elles Iont enleur,
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-~_~&_.... . "''; __"_~.... u._
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I~
1 N S TRU C T l ON
pouvoir: cette .1ollc1ioneft la feule formalité qui diftingue l'Ac;;
cufation du Faux Principal, de celle des autres Crimes. Nous' verrons [ur l'Article ) ci-après, ce qui doit être fait dans le Cas où ces Piéces feroient entre les mains des Dépofiraires, Par laféconde) l'Ordonnance veut que fur cette Requ~te ou' Plainte., le Juge rende une Ordonnance, portant, qu'il fera.
informé des Faits portés par lad. Requête ou Plainte, & ce,.
tant par Titres gue par Témoins ,comme aufli parExperts, en...
femble par Comparaifo!l d'Ecritures ou Signatures; le tout fe- Ion que le Cas le requerra, fauf au
J lIge,
dans le Cas où il au..' roit omis d'ordonner en même - tems tous ces différens gen-e res dePreuves , de pouvoiry
fuppléer par une Ordonnance ou Jugement poûérieur. Il fuit de-la) que le Faux peut être prou-e vé de quatre manieres différentes. Nous verrons fur les Art. 7,8, 12 & 27 ci-après, où
il
fera parlé de chacun deces
diffé.. ·rens genres de Preuves
en
particulier , lesdegrés de foi qu'ils peuvent mériter en cette Matiere , & les conditions néceflai- res pour·les former. Nous obferverons feulement ici, que pat ces mots) le tout filon que le Cas le requerra, l'Ordonnance donneà
entendre que tous ces différens genres de Preuve ne doivent pas toujours être employés dans lInftrudion du Faux;mais feulement lorfque le Cas le requiert ailla. .
En effet, outre qu'il
y
a de certains Faux qui fe çommet~'rene par Paroles, oufur les Peryônnes., ou fur les Denrées, &
qui ne font nullement fufcepribles de la Preuve par compa~
raifon .d'Ecritures ; il eft certain qu'il y en a plufieurs, même parmLceux: qui
fe·
commettent par: Ecrit, où cette Efpéce de preuve ne p~ut jamais être' employée ; telspar,eJ:(emple
J.que ceux qui cOl~fiftent'fimple1Tlellt dans FA'pplica~io,t-OUtJttppofltùJT/. . des Sceaux ~. un Aéte , ou dans de' Iimples Ratures &' Enle..vemens d'Ecriture • •• .
Il Y
en a d'autresqui
ne peuvent fe p:ûuver q~e par'T~tres ou par TémoinsJ comme lorfque la Piéce a~ été Soujlraue, ou' qu'elle! eft entre les mains, de l'Ac..cufe:,. •. Ity
en aaufli qui ne peuvent fe prouver autrement, que par Experts& Comparaifon 'd'Ecritures-, tels que' lesFauxqui -, fe commettent en imitant, corurefaifaru. ou aliëran: une Pié....ce . . .. EnfinJ il Ya même de certains Cas" où le Faux eft tellement vifible,& palpable', qu'il feprouve
pat
la feule Inf..peétion de .la ~léce, fans qu'il [coit, befoin d'en venir àaucu..
•le
des Preuves done.
on vientdepà·rler.RA vBNEA U" dans:!
j
,
..
-.::~. ' ' ' . ~ .~
"
-.'- ~:..- .. ~.• K ' ~~... - I l ' " \ \tri
~\
. " 1: :r:; ii .
, 1: , 1",
'1 / /' ';1';" 'j,IIIl '
. . l ' : i ' '
, CRI MIN E L L E.
PAR TIB I l 1J
ii ) , 1fon
T raité des /njcript. en Faux, Pag. J1'7 , nous en donneJi! ,:
ii:\
1.-Ies exemples fuivans;
1°.
Lorfqu'on produit un Atte prétendu 11( ":Lill!
pafTé en un certain lieuJ & qu'il eft conûaré d'ailleurs, que les Ji'!' :j:i:i1ii 1 Perfannes qui font dites
y
être préfentes, n'éroient pointalors " ' 1 i1,'1 ",dans ce Lieu, & qu'elles en étaient éloignées de plus d'une 1Il",I'!!:I:JIl: \'
: ' j ' ! l,
iournée j
2°.
Lorfque la date de PAéle fe trouve d'un c e r t a i n : i ,UI"II .
.jour auquel il ne fe fait point de ces fortes d'Aéles, comme li l'Iiill'!
l'ii
l'on produit une Sentence ou Arrêt, daté d'un certain jour qui fl.:\/,,:I),,!il'!:,!I;,:,:,:i
fe tro,uvoie Férié; jQ.Lorfquel'Aéte eft dit avoir
été
pafTé un cer- [:1'1\::::':1;11
1 '
tain Jour delaSemaine, avec le'luantiéme du mois,&
qu'il
fe trou-i lii:ll
:;11
!,
,i,:il
ve que ce quantiéme ne quadre point avec ceJour, & qu'au lieu i
il'll:l: 'il
ii "1
1 '1 '
de tomber le Lundi " comme porte l'Aéle,
il
fe trouve un !i~ if; t'i'i' il: ~
I,'aurre Jour;iO, Lorfque l'on rapporte deux Aél€s prétendus paH'és lii;.,,'1
:)1/),'1
1
', ','" !II
le même Jour, & par le même Notaire, quoique les lieux Il;Il '! '1
11 1
où ils font dits avoir été paflés , foienr éloignés l'un de l'au-
!I['.j dl
;il,'J\,\,'J 1tre de plus d'une journée; }o, Lorfqu'on produit contre une
~! l',W:
ii:!:I'IIJ
ilPerfonne un Ade prétendu ligné d'elle,& qu'il eft prouvé d'ail-
i'l il
'1Iil,I:11;,V:1
leurs que ors e a1 cl l clare cle cer A"L.te,n cette enormep t: étoitorr li:11 :1,J':1 " " Ili'?':'liqi"1"11")1'1::!' incapable DU dans l'impuiflànce de ligner, fcoit àcaufe de' fon il,'.!: l,'l'.,/,1,'l":" ll':,:'.•,/!,I"I
! : ' :;!1 ~,;,~'i11 ::: ::,,''ii:,"~
basllge, {oit
à.
caufe de. fa maladie;6°, Enfin, lorfque ces Ac- l'iiii':il
IIIi)i;~
tes font prétendus' avoir été fignés'par d'es' Notaires, Greffiers :..:,1.:,',:i::,'-'.',11",11\,,''l':,'.:,!!\!,.::\\
ou Huiffiers, qui n'avoient point encore ces Qualités dans ce ::.',! li Il
!
11j
\':il!:::!!
tems-là, ou qui fe trouvaient décédés. .il! 'III':"1
'1
,ilJI!li
Auffi, comme cen'dt le plus Couvent que dans le cours d e .1:llil(.;','lj
~
.':::1Iii':'l,III'l'Inftruaion, que le Juge peut s'affurer de la néceffité ou de
1I,I;'III'!
Ili}::1r inunnr
iliréde ces d'fILirrerens genres e reuves,d
P VOl'1"a pourquoI en~".J. pi'
Il!!,·'I.,..1.::II.I(li"!
II,I.·...'I!,.même-te ms que l'Ordonnance prefcrit au Juge cl'ordonner ces
i;il
r ;1 :, 'II! '. :'1i'I~,ii~l:,
ditférerrs genres de Preuves,felOlt 'lue le Cas le requerra, elle
liIY>,1 il Fi;!!
lui
permer , au Cas qu'il ait omis de Je faire par l'Ordonnan-i", ...
·.::1lin.
'I.":I'!;ce qu'il tendra fur la Requête de Plainte des Parties Publi- ! ,'1:,i
l':I!,1 :J:!
q.uesou Civiles, de pouvoir'y,fiuvvléer tor une autre Ürdonnance Il,::I:r!: Lil! i':i:::1
Tr c III il !,:"I!,l'lil'.:',',!',li,1
ou ./ugement pqjlérieur. r li i~:!i!ri. ~ !l'il'!
r.
la Formule de J'Ordonnance du Juge,à
la fuite de i '1:l1i!1:111111I';I'I(il\11l'Art
8 Cl'après
t .;'','~
',II,,' ,_.' • - • 1,1. . 'ï' ':'11',11 ',',:'1
A
li" I!ifi'(,"::)1 .~". R T l C L E I V I " 1...
,j,'I~
1.1:'::,:,1',.: ::":';. r ilililllil!,l',!j
ledit Jugement Olt Ordonnance COlltiendra en outre, fjzt'itfira
'I:,i:ill
il,i'II!!:I.'I:I,1dre.flè Prads-verbal de l'etat des Piéc(s pretendues fallJ!es,
l i f - : ! : j l l
:!!III;.:ii\quelles àcaeffet (ero!!t remi]es ail GreJfe ,
fi
elles jOllt)oimes '. i l,11 11
1.
~i.!
Il:1:\:111àlaRequêteOlt
Plaillte
)}lIlOflapportées audit Greffe, ainji qu'il:'.; :.
:.:.1\1,1::..11 \11':".,'i.•!..••\.':/. . • ';l'!ill l'II'
Jera du ci- apres. . ;1:Ji
li
.111
.i ):,1
, . ' . 1 , l,:", '1'
'i, 1\.:I.'::i
!ii'i.'!
i " , 1Fi':!;I:li:.'
;;. '.'.1
1
1.'::,1,\':'1\:.,.1:
1 ,. ".".:.\ , .!'i:i;l':q;l:d,i"", :1
! 'l'l'III li::.:
i ,.'illl(III\I'il
.; i!!;1 ,::'\ :[',',:'
: Ilt;f:\:\\':!!",:i'l
i;1 • 1.''~Ii ,li "'1
1 : ,\::illl,';tli''\;
16
1 N S TRU C T ION
StJl V A NT cet Article, outre la Mention des différens getl::
res dePreuves dontil eft parié fur l'Article précédent, l'Ordon.., nance du Juge qui fera rendue furla Requête ou Plainte des Par- ties Publiques ou Civiles, doit porter encore, qu'il fera dreflé Pro..,
cès-verbal de l'Etatdes Piécesprétenduesfaufles ,&qu'à cet effet ces Piéces feront remifes au Greffe, fi elles font jointes
à
laR e q u ê t e . ' .
Par-là, l'Ordonnance fuppofe néceflairemenr , que laRemife de ces Piéces doit être faite au Greffe, avant qu'il fait procédé au Procès-verbal. En quoi elle paraît avoir dérogé
à
l'Art. z du Tir. 9 de l'Ordonnance de 1670, Iuivant lequel ces Piéces devaient être remifes d'abord au Juge, pour en être dreffé Procès-verbal. !l Les Piéces prétendues avoirété
falfifiées ,porte~,cetArt. feront remifes au Juge, pour dreffer Procès-verbal de,
3) leur état, les repréfenter
à
la Partie Civile pour les parapher en:J) fa préfence,
fi
la Partie veut, ou peutle~ parapher, Iinon en fera" fait Mention;.& après~avoir été paraphées par le Juge, elle~
" feront remifes au Greffe.... ce
L'on fent aflez la Raifon qui a pu donner lieu à la nouvelle Précaution marquée par le préfent Article; elle eft fondée fur . ce que cette Piéce, devant fervir cleCorps de Délit, elle dè~
vient dès l'infiant même de l'Accufation, !-ln Gage de laJuûice ; qui doit
être
confervé leplus
foigneufement qu'il efpoffi,
blet l '
. A R T 1 C L E '
V,
En Ca~ que lefdites.Piéces ne fiient pa~ en .la foffeJllon de la p:rt~e .p'uhliqll~ ou. de la
!
artie Civile, &C qu'elleS n'aye[Zt pu le~)ollzdre a leur Rf!quete ou Plainter ~lferaordo/lit/par.ler:zeme .lugèmellt.ou Ordonnance , qui-permeura d'informer1- 'jZlelles feront remifés au Greffe par ceux qui les auront entre leurs m.,ains~ Je qu'a,ce faire , ilsfirolu contraints ,jfa'Yoir,:
les J).epo!itau:es Puhlzcs ,par Corps, ou s'ilsflllt Ecalo/iajli...
ques, par Saifie. de leur Temporel; Jeceuxquine font pas Dé...
p,C!fi;talres PUb~lCS;'part~utes. Voie~. ~l2es JC.raifôr~!zabl:s ;ftzJ a "".ord~nnt!, sLIy eche~l~, q~tlls y·ferOllt contraitus paç, les me'!2~s votes que les Dëpofùaires
?
llblzès.~0
? s
venons de voir fur. les deux Articlesprécédens,
ceqm doit être ordonné par le Jugè ,~~tfque la
Piéce
prétenduefau[~