Série Mathématiques
G ABRIEL P ICAVET
Compactifications de Bohr d’anneaux et de modules
Annales scientifiques de l’Université de Clermont-Ferrand 2, tome 98, série Mathéma- tiques, n
o28 (1992), p. 185-253
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INTRODUCTION
Les groupes localement
compacts
et lacompactification
de Bohrd’un
groupe ont fait dans le
passé l’objet d’un grand
nombred’articles.
Par con-tre, la
compactification
de Bohrd’un
anneaun’apparaît qu’épisodiquement.
Celle d’un A-module a
fait,
à notreconnaissance, l’objet d’un
seul travail.Il
s’agit d’un
article de R.B.Warfield,
oùl’on
utilise lacompactification
de
Bohr,
dans le cas de latopologie
discrète. Parrapport
aux groupes, de nombreusescomplications apparaissent,
du fait de laprésence d’un
anneaude scalaires. Ce travail
peut
semblerindigeste, compte
tenu de salongueur.
Il a été nécessaire
d’établir
un bon nombre derésultats,
sans doute faciles àobtenir,
mais absents de la littérature. Il est certain que nousn’avons
faitqu’une première approche,
de nombreuxproblèmes
seposant
encore.Ce travail est divisé en trois
parties.
Dans lapremière,
on traitede
généralités
et de la construction ducompactifié
de Bohrd’un
anneau to-pologique
commutatif et d’un moduletopologique
sur un anneautopologique
commutatif. Une
compactification
de Bohr d’un A-module M est unmorphisme
continu et dense de A-modules M ~
BA(m),
oùBA(M)
est un A-moduletopologique compact,
factorisant toutmorphisme
continu de A-modules M -P,
où P est un A-moduletopologique compact.
La définition estanalogue
dans lacatégorie
des anneaux commutatifs
topologiques.
Si A est un anneau, nousdésignons
la
compactification
par A ~B(A).
La construction de
BA(M)
se fait en considérant unetopologie,
quenous avons
qualifiée
deBohr,
sur le A-module M muni de latopologie
T. Latopologie
TB de Bohr sur M est laplus
fine destopologies,
faisant de M unA-module
topologique précompact
et moins fines que T. Le moduleB A(M)
s’ob-tient alors comme le
complété
de M pour latopologie
TB. Une autre méthodeconsiste à
partir
ducompactifië
deStone- Cech
del’espace topologique
M.Nous n’avons
pas jugé
utiled’exposer
cette méthodeici;
elle estd’ailleurs
moins
avantageuse.
La construction deB(A)
pour un anneau Atopologique
s’ob-tient de manière
analogue. L’anneau B(A) peut
être éventuellement nul. Ce dernierpoint
n’est pasadmissible.
Nous disonsqu’un
anneau A estcompacti-
fiable siB(.A)
est non nul. Entre autrescritères,
un anneau A estcompacti-
fiable si et seulement si il existe un idéal I ouvert deA,
tel queA/I
soitun anneau fini non nul. Dans tout ce
travail, lorsqu’on parle
del’anneau B(A),
celui-ci est censé être non nul. Latopologie
de Bohr sur un anneau a unedescription agréable :
unsystème
fondamental devoisinages
de 0 estfourni par les idéaux I ouverts de
A,
tels queA/I
soit un anneau fini.Il semblerait normal que soit un
B(A)-module topologique.
Nousmontrons dans la troisième
partie
queBA(M)
est effectivement unB(A)-module.
Mais il n’est pas
toujours topologique.
Dèsqu’il
estquestion
decompacité,
la notion de
partie
bornéeapparaît.
Nous obtenons queBA(M)
est unB(A)-
module
topologique, lorsque
certainesparties
sont bornées. Parailleurs,
nous n’avons su calculer
explicitement
latopologie
de Bohr d’un A-module Mque
lorsque
A est borné dans M pour latopologie
de Bohr. Ce cas seproduit lorsque
M est un A-module detype
fini ou estprécompact.
Nousétablissons,
dans lapremière partie,
les résultats suivants : siBA(M)
est unB(A)-
module
topologique,
alorsBA(M)
est totalementdiscontinu;
ceci est en ac-cord avec la
propriété
bien connue : un anneaucompact
est totalement dis-continu ;
d’autrepart,
si M est un A-modulecompact
et totalementdiscontinu,
M est un
B(A)-module topologique
si et seulement si A est borné dans M.Ces résultats sont obtenus en considérant ce que l’on
peut appeler
des com-pactifications
totalement discontinues. Nous obtenons aussi une solution auproblème
universel suivant : si M est un A-moduletopologique,
il existe unmorphisme
continu dense de A-modules M ~BI(M),
oùB’(M)
est unB(A)-module
topologique compact,
factorisant toutmorphisme
continu M ~P,
où P est unB(A)-module topologique compact.
Dans la deuxième
partie,
nous faisons une étudesystématique
desgroupes de
morphismes
continus entre A-modulestopologiques,
en faisant in- tervenir lestopologies classiques
de la convergencesimple, précompacte
oucompacte.
Nousétablissons,
au passage, un théorème d’Ascoli. Ici encore, desproblèmes apparaissent.
Parexemple,
si M est un A-moduletopologique
et N un groupe Abélien
topologique,
le groupeH(M,N)
desmorphismes
con-tinus n’est pas
toujours
un A-moduletopologique.
Nous donnons une sériede critères à ce
sujet.
Le fait leplus remarquable
est le suivant : si le A-module M est localementcompact, H(M,N~
est un A-moduletopologique,
pourla
topologie
de la convergencecompacte.
Ce dernier fait nouspermet
de fai-re une théorie des caractères sur les modules localement
compacts.
Tous les résultats de la théorie de la dualité dePontryagin
sont encore vrais. SiM est un A-module
topologique
localementcompact, nous désignons
parCh(M)
son groupe des caractères
( continus )
et parCh(M)d l’ensemble Ch(M),
muni de latopologie
discrète. SiCh(M)d
est un A-moduletopologique,
lemorphisme
H ~
BA(M~ s’identifie
aumorphisme canonique
M iCh(Ch(M)d), qui
se trouve’
être
injectif.
En dehors des
topologies classiques évoquées plus haut,
nous enintroduisons une autre, sans doute mieux
adaptée
à la situation. En gros, si M est un A-module deprésentation
finie et N un A-moduletopologique,
on munit
HA(M,N)
de latopologie
de la convergence uniforme. Si maintenant, M est un A-modulequelconque,
enremarquant
que tout module M est limiteinductive de modules de
présentation finie,
un passage à la limiteprojec-
tive fournit sur
HA(M,N)
unetopologie
que nous avonsqualifiée
detopolo- gie
de laprésentation
finie. Si N est tel que tout sous-module detype
fini soit
borné,
alorsHA(M,N)
est un A-moduletopologique.
Le A-moduletopologique
muni de latopologie
de laprésentation
finie estparticulièrement intéressant,
parce quecompact (
ce résultat est encorevrai si nous prenons pour N un module
compact ).
L’utilisation duB(A)-
bidual d’un A-module M nous
permet
de montrer que dans certaines circons- tances, si lemorphisme
A ~B(A)
estinjectif,
lemorphisme
M -+BA(M)
estinjectif,
pour tout moduleprojectif
M. Ceci seproduit
dans le cas d’unetopologie adique.
Dans la troisième
partie,
nous traitons essentiellement de calculs decompactifiés
de Bohr et despropriétés
du foncteurcompactification.
Cefoncteur est exact à droite pour les suites exactes
topologiques (
à mor-phismes
continus et stricts).
Il commute auxproduits
finis et, dans cer- tains cas auxproduits quelconques. Malheureusement,
il ne commute pas auxsommes directes : une somme directe de modules
compacts
n’est un module com-pact
que si la somme a un nombre fini decomposants;
à ce propos, le lecteurpeut
comparer avec le théorème de Riesz : tout espace normé localement com-pact
est de dimension finie.Après
avoir constaté que pour un anneautopologique
lescompactifiés B(A)
etBA(A)
sont lesmêmes,
nous en déduisons par des méthodesclassiques
que, par
exemple, B(A)
A estisomorphe
àB;(M),
A pour un A-module M depré-
sentation finie muni de la
topologie canonique (
id est latopologie
laplus
fine sur
M,
telle que M soit un A-moduletopologique ).
Ce résultat est enco-re vrai si M et A sont munis de la
topologie
discrète. Nous terminons par des considérations sur lapureté
desmorphismes
decompactification, généralisant
un résultat de R.B.
Warfield,
dans le cas discret.N.B. Le lecteur prendra garde que lorsque M est un A-module, si I est une partie de A et N
une partie de M, la notation IN désigne L’ensemble des éléments i.x, où i est un élément de I et x un élément de M. Par contre, si I est un idéal de A et N un sous-module de M, la notation I.N désigne le produit classique d’un idéal par un sous-A-module.
1 1 - GENERALITES
Les anneaux sont
supposés commutatifs,
unitaires et nonnuls,
dans cetravail;
de même les
morphismes
d’anneaux sontsupposés unitaires,
ainsi que les modu- les. De manièregénérale,
les notations et conventions sont celles de N. Bour- baki.Nous
désignons
par A(resp. A )
lacatégorie
des anneaux(resp.
lacatégorie
des anneaux
topologiques ).
Si A est un anneau(resp.
un anneautopologique),
nous
désignons
parMA
=A(
resp.MA )
==A lacatégorie
des A-modules(
resp. des A- modulestopologiques
sur l’anneautopologique
A).
Comme on le sait, une
topologie
T sur un module ou un anneau est déterminéepar la donnée d’un
système
fondamental devoisinages
de 0. Si X est unobjet
de A A ou de MA, ou de
M ,
==A un telsystème
seradésigné
parVT(X)
T ou parV(X),
s’iln’y
apas de confusion à craindre.
Nous
adoptons
les notationssuivantes, lorsque
M et N sont desobjets
deMA :
lf(M,N)
est l’ensemble desapplications
continues de M dans NIfA(MtN)
est l’ensemble desmorphismes
continus de A-modules de M dans N.Lorsque
M et N sont desobjets
deM ,
nousdésignons
par :F(M,N)
l’ensemble desapplications
de M dans NHA(M,N)
l’ensemble desmorphismes
de A-modules de M dans N.Lorsque
A est l’anneauZ ,
muni de latopologie discrète,
lacatégprie M~
n’est autre que la
catégorie
des groupes Abélienstopologiques.
L’indice Zsera alors
supprimé
dans les notations ci-dessus.Voici deux lemmes
qui
seront utilisés dans la suite.Lemme 1 :
i)
Soit M unobjet
deM
et soit I un idéal deA,
contenu dans l’annulateursur A de
M,
alors M est unobjet
deM/.
.ii)
Soit A ~ B unmorphisme
de A et soit M unobjet
deMB,
alorsM A
estun
objet
deMA.
Preuve : Le
morphisme
A -~A/I
est continu,surjectif
et ouvert. Il en est de même pourl’application
A x M -~A/I
x M.L’application composée,
définie par les lois externes, A x M -~A/I
x M -~ M est continue. La submersivité de lapremière application
entraîne la continuité de la loi externe duA/I-module
M. Dans les cas
i)
etii)
la continuité de l’addition est claire. Dans leshypothèses
deii),
on remarque quel’application
est con-tinue ;
ainsi M est un A-moduletopologique.
Rappelons
quelorsque
X est un espaceuniforme,
il existe uneapplication
uniformément continue X +
X^,
où X^ estl’espace séparé complété
de X.Si M est un
objet
deM, l’application iy
est unmorphisme
de~A
dit mor-phisme complétion.
Latopologie
de M estimage réciproque
de celle de M-.Il en est de même dans la
catégorie
A.Lemme 2 : ·
i)
Soit f: X x Y + Z uneapplication
continue, oùX, Y,
Z sont des espacestopologiques.
Soient C unepartie quasi-compacte
de Y et U un ouvert de Z.Alors l’ensemble des éléments x de
X,
tels quef(x,C) c U,
est un ouvert deX.
ii)
Soient M,N,
P desobjets
deMA
et soit f: M x N - P uneapplication
uniformément continue. Soient C une
partie précompacte
de N et 0 un ouvertde P contenant 0. Dans le cas où f vérifie la relation
f(O,N)
=0,
l’ensem-ble des éléments x de M
qui
vérifientf(x,C) c
0 est unvoisinage
de 0.Preuve : La
partie i)
est démontrée dans[9]. Plaçons-nous
dans leshypo-
thèses de
ii).
Soient lesmorphismes complétion iM:
M -M^, iN:
N ~ N" etip:
P -~P^,
alorsiM
xi,j:
M x N -~ M~x N^ est lemorphisme complétion .
Lapartie
K = de N" estcompacte.
Un ouvert 0 de P estégal
à oùU est un ouvert de P-.
L’application
f donne uneapplication
continuef",
par passage aux
séparés complétés,
satisfaisantiP
o f = f-o(iM
x Larelation
f(O,N)
= 0implique
=0,
en vertu duprincipe
deprolon-
gement des identités. Il résulte dei)
que l’ensemble W- des éléments y de.MA tels que
f^(y,K)
c U est un ouvert contenant 0. Soit alors W =on a
f(W,C) c 0;
deplus,
W est unvoisinage
de 0 dans MSi M est un
objet
deM , l’application
continue A x M ~M,
associée à la loi externe deM,
n’est pas engénéral
uniformément continue. Pour avoirun résultat du
type
de celui deii)
du lemmeprécédent,
une autre méthodeest nécessaire.
Soit M un
objet
deMA,
si a est un élément deA,
on définit unmorphisme
de A-modules f : M ~ M par
f (x)
= a.x, pour tout x eM;
demême,
si xa a
est un élément de
M,
on définit unmorphisme
de A-modules f : A ~ M parx
f (a)
x = a.x. Si M est unobjet
deMA,
=A lesmorphismes
f et f sont con-, x a
tinus.
Ra els :
Soit M unobjet
deMA
et soit X unepartie
deA,
soient aus-si Y et Z des
parties
deM,
on définit lestransporteurs
de la manière sui- vante : éi)
Y : X est l’ensemble des éléments m deM,
tels que Xm c Y.ii)
Z : Y estl’ensemble
des éléments a deA,
tels que aY Z.Il est clair que l’on a les relations :
Si l’on suppose que M est un
objet
deM ,
dans le cas où Y(resp. Z)
estune
partie
fermée deM,
alors Y : X(
resp. Z :Y )
est unepartie
ferméede M
(resp.
A).
En
particulier,
l’annulateur sur A de M, à savoir 0 :M,
est unepartie
fermée de A.
Notations : Soit M un
objet
deM ,
l’adhérence de 0 dans M est dési-gnée
parz(M).
On sait queM/z(M)
est un A-moduleséparé.
On ledésigne
par
s(M).
Alorsz(A)
est un idéal deA,
contenu dansz(M) :
t M et par suites(M)
est unobjet
deDans ces
conditions, 1,’applications
Z-bilinéaire continue A x M ~ M seprolonge
en uneapplication
Z-bilinéaire continues(A) x s(M) -~ s(M).
Ondéduit du théorème
1, §6,
Ch. 3de [ 3],
quel’application
A x M ~ M seprolonge
en uneapplication
Z-bilinéaire continue A^ x M^ - M-. On est alors en mesured’obtenir
le lemme suivant :Lemme 3 : Soit M un
objet
deM
et soit C unepartie précompacte
de M(resp. A )
et soit 0 un ouvert deM,
contenant0,
alors :l’ensemble
0 : C est unvoisinage
de 0 dans A( respectivement
unvoisinage
de 0 dans
K’ ).
Preuve :
Identique
à celle du lemme 2.Remarque 4 :
Il résulte du lemme 2 quelorsque
M est unobjet
de>1
ona les résultats
suivants,
dus à l’existence del’application
continue as-sociée à la loi externe :
Si 0 est un ouvert de M et si C est une
partie quasi-compacte
de A(resp.
M
),
alors l’ensemble 0 : C est un ouvert de M(resp. A )
Proposition 5 :
...-. =ASoit M unobjet
deM,A,
alors :1)
Si G est un sous-groupe deM,
l’ensembleBG
= G : G est un sous-anneaude A. Dans le cas où G est ouvert et
précompact, l’anneau B G
est ouvert etdonc fermé dans A.
2)
Si G est un sous-groupe deM,
l’ensemble G : A est un sous-A-module de M contenu dans G. Dans le cas où G estfermé,
alors G : A estfermé;
ilest donc
quasi-compact (resp: précompact )
si G estquasi-compact (resp.
précompact ).
3)
Si G est un sous-groupe deM,
l’ensemble G : M =IG
est un idéal de Aet
BG.
Si G est ouvert et M estprécompact,
alors l’idéalI G
est ouvert(donc
fermé).
Preuve : Les assertions
algébriques
sont évidentes. Les assertionstopo-
logiques
résultent du lemme 3 et du faitqu’un
sous-groupe est ouvert si et seulement si 0 est unpoint
intérieur de ce groupe.Remarque 6 :
Si l’on seplace
dans leshypothèses
de laproposition précéden-
te,lorsque
G est un sous-groupe ouvert et A est un anneauprécompact,
alorsG : A est un sous-module ouvert de
M,
comme il résulte du lemme 3.Nous allons donner
quelques propriétés
desparties précompactes d’un objet
de M.
De manière
générale,
si G est unobjet
deM,
nousdésignons
parIk G (resp.
X G ) l’ensemble
desparties précompactes (
resp.quasi-compactes )
de G.Il est bien connu que l’ensemble
le-
est stable parréunion,
que toute par-tie d’une
partie précompacte
estprécompacte
et aussi quel’image
par uneapplication
uniformément continue d’unepartie précompacte
estprécompacte.
Une caractérisation bien connue de la
précompacité
d’unepartie
est la sui-vante : soit X une
partie
d’unobjet
G deM,
alors X estprécompacte
si etseulement si
i(X)
EKG",
où i: G -~ G^ est lemorphisme complétion.
Dans leshypothèses précédentes,
il est facile de voir quelorsque
Y elc G-9
alorsi -1 (y)
Ek .
Une traduction du théorème
3, § 4,N* 2,
Ch. 2 de[2 ],
au cas d’unobjet
Gde M donne : G est
précompact
si et seulement si pour tout V EV(G),
ilexiste un nombre fini d’éléments
xl,..,xn
deG,
tels que G = Uxi
+ V. .De
même,
unepartie
X de G estprécompacte
si et seulement si il existe unnombre fini d’éléments de
X,
tels que Xc U xi
+V,
pour tout Vappartenant
àV(G).
Définition 7 : Soit G un
objet
deM,
on dit que G est localementprécom- pact
s’il existe un élément Vprécompact
dansV(G).
L’utilisation de l’exercice
10,
§4,
Ch. 2 de[ ~]
montre que G- est loca- lementcompact, puisque s(G)
est lui même localementprécompact. Récipro- quement, lorsque
G^ est localementcompact,
alors G est localementprécom- pact;
eneffet,
si V eV(G^)
et si V estcompact,
alorsV(G)
eti-l(V)
estprécompact. Puisque
G~est localementcompact,
onpeut choisir
V(G)
constituéde.parties précompactes.
’
Il est bien connu
qu’un
groupetopologique,
localementcompact
et totale-ment
discontinu,
a unsystème
fondamental devoisinages
de 0 constitué de sous-groupes ouvertscompacts.
Il est bien connu aussi
qu’un
élément A de .A~qui
estcompact
est nécessai-rement totalement discontinu.
Nous déduisons de ces remarques
qu’un objet
M eMA qui
est localementpré- compact
et tel que M^ soit totalement discontinu a unsystème
fondamental devoisinages
de 0 constitué de sous-groupes ouverts etprécompacts.
Enparticulier
un anneauprécompact
a unsystème
fondamental devoisinages
de0 constitué de sous-groupes ouverts et
précompacts.
Proposition
8 : Soit M unobjet
deMB
localementcompact
et totalement dis- continu. On supposequ’il
existe unmorphisme
A - B de A et que B est un an-neau
précompact.
AlorsM[A]
a unsystème
fondamental devoisinages
de 0 cons-titué de sous-A-modules ouverts et
compacts.
Preuve : On sait que
V(M) ’= { G~ }~ e A ,
oùGÀ
est un sous-groupe ouvert et compact de M. Il est clair que G : B est contenu dans G : A cG,
si Gdésigne
un des
G~ .
La remarque 6 montre que G : B est un sous-groupe ouvert deM;
ilen est donc de même pour G : A . Ce
dernier,
étant fermé et contenu dans le compactG,
est aussicompact
et un sous-A-module de M( Prop.
5).
Corollaire 9 : Soit A un anneau
compact,
alors unsystème
fondamental de voi-sinages
de 0 est constitué par des idéaux ouverts etcompacts.
Un anneau
précompact
a unsystème
fondamental devoisinages
de 0 constituéd’idéaux ouverts,
doncprécompacts.
Preuve : La
première partie
s’obtient à l’aide laproposition 8,
pour A = B ~ M. La deuxième s’obtient à l’aide des remarques ci-dessus.Remarque 10 :
Soit M EMA ,
où M est compact, totalement discontinu et A estun anneau
précompact.
SoitV(M) = ~ G~ ~ ,
oùG~
est un sous-groupe ouvert com-pact. Désignons
par G un élément deV(M).
Alors l’anneauA/IG
est discret etM/G:A
est unA/I G-module topologique
fini et fidèle.En
effet,
G : A est un sous-A-module ouvert et doncM/G :
A estcompact
etdiscret,
donc fini. Deplus IGM
=(G :
M)M
=A(G :
-.M)M c
Gimplique I G X C
G :
A;
d’autrepart,
si a est un élément deA,
tel que aX C G :A,
alors aAM c G entraine a EI .
Il résulte du lemme 1 queM/G :
A est unA/IG-modu-
le
topologique
et fidèle.Remarque 11 :
Soit M un A-module localementcompact,
totalement discontinusur un anneau
A, n’ayant
pas d’autres sous-anneaux que lui-même(id
estZ,
ou
Z/nZ).
Alors M a unsystème
fondamental devoisinages
de zéro formé de sous-modules ouvertscompacts.
Eneffet,
si G est un sous-groupe ouvert com-pact
deM,
il est clair que G est un G : G-module car G : G est un sous-an- neau de A.Compte
tenu del’hypothèse
on a G : G = A et donc G est un A-mo-dule.
Remarque 12 :
Soit A unobjet
deA,
tel queV(A)
=où lÀ désigne
un idéal
(nécessairemant
ouvert);
autrement dit A est muni d’unetopologie
linéaire. Soit M un A-module muni de la
topologie
définie parV(M) =
Les ensembles
IÀM
sont des modules ouverts. Si deplus
M est compact, tota-lement
discontinu,
soit G un sous-groupe ouvertcompact
deM,
élément d’unsystème
fondamental devoisinages
de zéro de M; alors la relationIGM
c G : Ac G et le fait que
IG
soit ouvertimpliquent
queIG
contient un desI~
et en-suite que
I-M
est contenu dans G : A. Il en résulte que G : A est ouvert etcompact. Ainsi M admet un
système
fondamental devoisinages
de0,
constituéde sous-modules ouverts
compacts.
Donnons maintenant
quelques rappels
sur lescomposantes
connexes d’unobjet
de NIA.
Soit M E A
M .
ondésigne
parIC
C(resp. MC )
C lacomposante
connexe de 0 de l’anneau A
(resp.
de M).
On sait quele
C’(resp. MC )
C est un idéal de A(resp.
un sous-A-module de
M )
fermé. Lesquotients A/Ic
et sont totalementdiscontinus. On a de
plus
la relationIcm c
eneffet,
pour x eM, l’ap-
plication
f : A ; x M est continue et doncIC«x
C =fx(ic)
x C est connexe et con-tient 0. Il résulte du lemme 1 que
MIMe
est unA/1-module topologique.
On donne maintenant
quelques précisions
sur les modules sur un anneauquasi- compact
ouprécompact.
Il est clair que toutproduit d’anneaux
ou de modulesquasi-compacts (resp. précompacts)
estquasi-compact (resp. précompact ).
Soit M un
objet
deM ,
=A il existe unsystème
degénérateurs
i iE] de M etun élément h de A
surjectif,
défini parh « a. 1))
i i i= t a..m..Lorsque
M est de
type fini,
il est facile de voirqu’en
fait h est unmorphisme
deMâ8
Si X est un ensemble et si
{
fi : X aXi
une familled’applications,
les ensembles Xi étant i des espaces
topologiques,
alors latopologie
initialesur X associée à la famille est
identique
à latopologie image réciproque
parl’application canonique
f : X - fiX.,
leproduit
étant muni de latopologie produit.
Considérons maintenant un élément f de
H (M,N),
A où N E M . On Apeut
munir M de latopologie image réciproque
associée à f : les ouverts de M sont les en-sembles
f _ 1(0)
où 0 est un ouvert de N. Pour cettetopologie,
f devient uneapplication
continue. Il en résulte que si T est latopologie
sur N etla
topologie image réciproque
sur M, alors M E MA =A et f EH (M,N).
A Deplus,
le
morphisme
f est strict : eneffet,
si 0 est un ouvert deN,
on af(f (0))
= 0 i1
f(M).
Soit alors une famille
{
f 1 : :L M -M. }
1 d’éléments deH. (M,M.),
A i oùMi
i eMA·
Puisqu’un produit
de A-modulestopologiques
est un A-moduletopologique,
ilrésulte de ce
qui précède
que M muni de latopologie
initiale asssociée à la famille est un élément deM .
Enparticulier,
toute bornesupérieure
d’unensemble de
topologies
Ti sur un A-module M, faisant de M unobjet
de M ,Aest une
topologie
T telle que M, muni deT,
est .unobjet
deM .
On ditalors que T est
compatible
avec la structure de A-module de M.Si A E
A
soit M un A-module. Il estisomorphe
à pour un ensemble I convenable et un sous-A-module L deA(I).
MunissonsA(I)
de latopologie
in-duite par la
topologie produit
surAI
etA(I)/L
de latopologie quotient.
Lemorphisme
de A-modules f : M ~A(I)/L permet
de munir M de latopologie
ima-ge
réciproque
et donc M est muni au moins d’unetopologie compatible
avec sastructure.
Définition 13 : Soit A E A et soit M un
A-module,
onappelle topologie
cano-nique
surM,
latopologie
bornesupérieure
destopologies
surM, compatibles
avec la structure de A-module de M. On la
désigne
parTC(M).
Les considérations
précédentes
montrent que latopologie TC(M)
est laplus
fine des
topologies
surM, compatibles
avec sa structure. Si u est un élément de et si M est muni de latopologie
TC et M’ e alors u appar- tient à eneffet,
si T’ est lato p olo g ie
deM’,
on voit q ueu 1(T’)
est moins f ine que TC. Si M et MI sont de
type fini,
u est strict pour TC.Dans le cas d’un A-module de
type
finiM,
desystème générateur (m.,...,m ),
on
peut
donner unedescription
de satopologie
TC. Eneffet,
lemorphisme
deA-modules f:
M,
défini parf(a 1 ,.,,a ) p
=a 1 *M 1+**-**+ap mp
est continu,AP
étant muni de latopologie produit
et M de latopologie
donc pour tout W evrcM>,
il existe V eV(A)
tel que c W. Pour tout V eV(A)
posons V’ = alors définit un
système
fondamental de Pvoisinages
de 0 pour unetopologie
sur Mcompatible
avec sa structure de A-module. Il en résulte que la
topologie TC(M)
a unsystème
fondamental de voi-sinages
de 0 donné par Il est alors clair que lemorphisme
f eststrict et que l’on a un
isomorphisme Ap/Ker(f) -
M dansMA.
ASi la
topologie
sur A estlinéaire,
c’est à dire si’V(A)
=IÀ
estun idéal de
A,
on a alorsV’TC(M)
= encore M de typefini,
il est facile de voir que la
topologie
TC sur le A-module M est discrète si et seulement si les ensembles 0 : x, pour x eM,
sont des ouverts.Proposition 14 :
Soit M unobjet
deM ,
detype fini;
alors :1)
Si A estprécompact,
M estprécompact.
2)
Si A estcompact,
M estquasi-compact.
Si deplus
M estséparé,
M est com-pact
et totalement discontinu. Satopologie
est alorségale
à lacanonique.
Dans le cas où A est
compact ,
on a doncMc
cz(M).
Preuve : L’existence d’un
morphisme
continu f :AP ~
M donne1)
et une par- tie de2). Lorsque
A estcompact,
il est totalement discontinu. Il en est de même pourAP.
Le lemme2, § 7,
N~’3,
Ch. 3 de[ 3 ]
et le fait queKer(f)
soitfermé, lorsque
M estséparé,
donccompact, impliquent
queAP/Ker(f)
est to-talement discontinu et
compact.
Lemorphisme
continuAP/Ker(f) ~
M est alorsun
isomorphisme
deM -
Si M n’est passéparé,
alorsM/z(M)
estséparé
etdonc totalement
discontinu;
il en résulte quel’image
deMc
danss(M)
estégale
à 0.Remarque :
Si A est un anneaucompact
et si M est un A-module deprésenta-
tion
finie, la
prop. 14 montre queAP/Ker(f)
est un A-module compact totale-ment discontinu. Il en est de même pour
M,
si M est muni de latopologie
TC.Proposition
15 : Dans les deux situations suivantes :1)
A est un anneau et f: A ~ B unmorphisme
d’anneaux oùA,
latopologie
T de B étant
précompacte.
2)
M est un A-module est un élément deH A (X,N),
où Nest un élément de
M ,
A latopologie
T de Nétant précompacte.
la
topologie image réciproque f (T) qui
fait de A unobjet
de A dans le cas1)
et de M unobjet
deMA
dans le cas2)
estprécompacte.
Preuve : Dans les deux cas
Im(f)
muni de latopologie
induite estprécompact.
Un
voisinage
de 0 dans latopologie f-1(T)
est de la formef (V)
où V estun
voisinage
de 0. Il existe alors une relationIm(f) c f(x1)
+ V U...Uf(x )
+ V. Alors A(resp. M )
est contenu dansx
+f-~’(V)
U ....Ux + f-1 (V).
Soit X un
objet
de A ouM
muni d’unetopologie
Tprécompacte.
Nous dési-gnons par
cT :
X ~X^(T)
lemorphisme complétion
pour la structure uniforme définie par T. Par définitionX^(T)
estcompact
et latopologie
T estégale
à la
topologie image réciproque
parcT.
Soit encore X un
objet
de A ouMA
munid’une topologie
T. Nousdésignons
par p‘
l’ensemble
destopologies
P surX,
faisant de X unobjet
de~
ou Met
précompactes
et moins fines que T. Latopologie grossière
sur X( l’en-
semble des ouverts est constitué par{0, X} )
est un élément deP, puisque
le
complété
de X pour cettetopologie
estnul,
donccompact.
Définition 16 : Soit X un
objet
de A ouMA
muni d’unetopologie
T. La bor-ne
supérieure
destopologies
P é P définit sur X unetopologie compatible
avec la structure de
X,
ditetopologie
de Bohr etdésignée
parTB(X)
ou TB.La
topologie
TB fait de X unobjet
de A(resp. M ), précompact;
eneffet,
il résulte de la
proposition 18, § 3,
N°9,
de[ 2~
queX^(TB)
n’est autreque
l’adhérence
del’image
dumorphisme
X -~ fiX^(P);
dans ces conditions PEPX^(TB)
estcompact,
la prop. 15 fournit alors le résultat.Rappel : : Soient M et MI deux A-modules
topologiques
et soit f : M -~ MI unmorphisme
deA-modules,
continu. Si T est latopologie
deM,
T’ celle de MI et S celle de A, il existe unmorphisme
continuunique
deA-(S)-modules
f^:
M"(T) ~ M’"(T’),
tel que lediagramme
ci-dessous soit commutatif :Ce résultat se trouve, par
exemple,
dans[
3, t §6,
Ch.3].
Le