• Aucun résultat trouvé

Le Salon du Champ-de-Mars

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Le Salon du Champ-de-Mars"

Copied!
3
0
0

Texte intégral

(1)

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

(2)

Le Temps (Paris. 1861). 06/05/1892.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des

reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public

provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le

cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 :

- La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et

gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du

maintien de la mention de source.

- La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait

l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la

revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de

fourniture de service.

CLIQUER ICI POUR ACCÉDER AUX TARIFS ET À LA LICENCE

2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de

l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes

publiques.

3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation

particulier. Il s'agit :

- des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur

appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés,

sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du

titulaire des droits.

- des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques

ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la

mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou

autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces

bibliothèques de leurs conditions de réutilisation.

4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le

producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code

de la propriété intellectuelle.

5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont

régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre

pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de

son projet avec le droit de ce pays.

6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions

d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière

de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions,

il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet

1978.

7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter

utilisationcommerciale@bnf.fr.

(3)

attaque vivement la politique générale du gouver- 1 nement.Il est impossible,dit-il, de disjoindre la po-litique et l'économie;elles sont inséparables mau-vaise politique, mauvaises finances.

M di Rudini prend de nouveau la parole.

Il

ne veutpas, dit-il, laisser la Chambresous 1 impression des discoursde MM. Marinuzzi, Imbriani et Bovio.

L'éauilibrodu budget n'a pas été obtenu parce que

lesdépensesextraordinaires ontétéincorporéesdans

le budget ordinaire.

Il

repousseéhergtquementl

accu-sation d'incohérenceportée contrele gouvernement.

Iliustifie lademandequ'ilafaite à la Chambrede lui

accorderles pouvoirs nécessaires pour réaliser des

réformes organiqueset des économiesdans les

ser-vices administratifs.

Les adversaires du gouvernement, continue M.

di Rudini, repoussent ce qu'il propose à la

Cham-bre; maisque ne proposent-ils eux-mêmes quelque

chose pour remplacer ce qu'ils blâment si sévère-ment ? Il ne suffitpasde démolir ilfautsavoir aussi

édifier.

M1 Biancheri,président de la Chambre,annonce

cm'il a reçu un grand nombre de demandesd inter-pellation.

Il

en' donne lecture au milieu d'un bruit assourdissant. La suite de la discussion est ren-voyée àaujourd'hui.

"bulletin

DE

l'étranger

{dépêchesHAVASETRENSEIGNEMENTSparticuliers)

La dynamite

en

Belgique

Les anarchistes arrêtés à Liège sont au nombre de sept. Ils ontété mis au secret dans la prisonde

Saint-Léonard. On met en doute l'exactitudedes dé-clarationsdeLacroix,qui acherché à assumer toute

laresponsabilitédes attentats surlui.

On saitmaintenantque les attentatsont été com-mis à l'aidede 21 kilogrammes de fortite volés à

Baneux. Une très petite quantité a été employée

pourles quatre explosions.La police s'est mise en quêtedu receleur, et a arrêtéà Jemeppe un icune homme,Aimé Matheysen,fils d'un industriel, qui

est accusé d'avoircaché le restant des cartouches de fortite.

L'administrationde la sûreté publique de Gand a

prévenu le socialiste hollandais Van der Vier qu'il ait à quitter la ville dans les vingt-quatre heures.

Cetindividu avait prononcédes discours subversifs

dans un meeting organiséparles progressistes. L'échevin Bruneel, faisant fonctions de bourg-mestrede Gand, ainsi que le commissairede police en chef, ont reçu des lettres où il est dit qu onfera

sauter le palais de justice, la Banque nationale et

l'hôtel de ville. Le gouverneur de la provincea

égalementreçuune lettre de menaces.

v'-lJ:-

Allemagne

.;rw.c-

iJ

La Chambre des députés du Landtag prussien a

adopté sans débat, en troisième lecture,le budget

supplémentaire concernant la présidencedu conseil

des ministresde Prusse.

Un incendie, qui s'est étendu avecune

extraordi-naire rapidité, a éclaté, hier après-midi, dans la grande plumasserie Strauss et Cie, de Cannstadt (Wurtemberg).

Un grand nombre d'ouvriers et d'ouvrières n'ont pas pu s'échapper et ont péri dans les flammes.

Le nombre des morts n'estpas connujusqu'ici.

Autriche-Hongrie

On nous télégraphe deBudapest

Un membre de l'extrême gauche a Jinterpellé, au cours de la séance d'hier,le ministrede la guerre sur an fait qui s'estpassé à Debreczin.

Un officier a souffleté à trois reprises, en pleine rue,un honwed, parce quece réserviste avaitomisde le saluer.

Le sous-secrétaire d'Etat au ministère de la guerre, remplaçant le ministre Fejervary,malade, a répondu

que l'officiera été puni de dix jours d'arrêts; mais il a refusé de le nommer, parce que ce serait aggraver

sa peine que de le mettre ainsi moralement au pilori.

Plusieursmembres de l'extrême gauche ont vaine-ment insisté pour connaître ce nom. Entre autres, M.

Horvath s'estlevé et s'estécrié

Moi, je déclare que cetofficier, qui se permetde souffleter un soldat hongrois, est un manant et;un srredin! Je suppose qu'à présentil se nommera!

Le présidenta rappelé M.Horvath à l'ordre eta

dé-claré l'incident clos.

Angleterre

Un incident s'est produit pendant la dernière

séance de la Chambre des communes au cours de

la discussion d'unbill dontM. Haldane, député

libé-ral, demandait la secondelecture, et qui a pourbut deconférer aux conseilsde comtésle droit d'expro-prierpour cause d'utilité publiqueles propriétaires deterresen payant àces propriétaires toute la

va-leur deleurs terrains, mêmecellerésultantdansles

villesde la plus-value provenant dece quela popu-lation urbaines'estdéveloppée.

Cette question du remboursementdes plus-values acquises passivementparles terrains sans que les propriétaires y aient contribué personnellement,a motivé l'intervention violente du député socialiste

M. Cuninghame Graham, au milieu d'un discours que prononçaitM. Asquith en faveur du bill de M. Haldane. Le bouillant députéduLanarkshire accuse

l'orateur de se rendre compliced'une escroquerieen

soutenantcebill, et prétendassimiler les plus-values passivement acquisesparles propriétaires de ter-rains avecles profitsillicites réalisésparles action-nairesd'entreprises financièresvéreuses.Lespeaker, après avoir rappelé à l'ordre l'interrupteur, se voit

obligé de le nommer.

Sil'on m'applique la censure, s'écrie M.

Cu-ninghame Graham, c'£st parce que je parle au nom desdoctrines socialistes etque je proteste contreun

acte de véritable filouterie

Lesecrétaire d'Etat pourl'intérieur,M. Matthews, requiert alors la suspension temporaire de M.

Gra-ham, qui, toujours plus furieux, hurle à pleins

pou-mons Suspendez-moi,celam'estégal,filous, etc.

Ses amis essayent en vain de le calmer Je

m'en.

soucie comme d'une guigne, leur répond-il, et finalement la Chambre scandaliséevote à

l'una-taimité la suspension.

Le speaker intime alors au coupable l'ordre de se retirer.

M. Graham se lève et crie detoute la forcede

ses poumons:

Monsieur le président, en me retirant,je dé-sire m'excuserde tout manquede courtoisie envers

vous, mais je tiens àdéclarer encore unefois qu'on m'a suspendu parce quo je défendais la cause du

socialisme1 P

En arrivant au bas des bancs, M. Cuninghame-Graham ajoutesur lemêmeton

Je voudrais bien discuter cette question dans

Hyde park, devant une réunionde centmille hom-mes car, en de pareilles affaires, la Chambre des

communesne sait queprendrele partides escrocs1 L'incidentest clos,l'émotionse calme,M.Asquith

reprend sondiscours et, finalement,lebill de M.

Hal-dane est repoussé en secondelecture par223 voix contre148.

Hier, mercredi,la chambrede commerce de Man-chester a voté, par 164 voix contre156,-l'ordre du joursuivant

Considérant que le mauvais état des affaires qui

dure depuis si longtemps et dont onn'entrevoitpas la fin, est du pour une large part aux fluctuations

fré-quentes et violentes du taux du change avec les Indes, la Chine, et en général avec les pays qui emploient

l'argentcomme base de leur système monétaire, La Chambre estime que le gouvernement devrait

prendre immédiatement des mesurespour arriver à

un accord international, afin d'établir légalementun rapportfixe et permanententre les monnaies d'or et

d'argent.

On mandede Swanseaque la grève dos porteurs des docks s'estterminée par la victoiredes

arma-teurs,qui ont maintenu leur refus d'augmenterles

salaires des ouvriers.Ceux-ci doiventavoir reprisle

travailaujourd'hui,jeudi.

Le Truth croit savoir que le grand-duc Ernest de

Hesse sera prochainement fiancé à la princesse

Marie d'Edimbourg, avec la pleine approbationde

la reine Victoria, du tsar et del'empereur

d'Alle-magne.

Belgique

--••l

Leconseil supérieurdu commerceetde l'industrie s'est réuni hier, à Bruxelles, pour discuter, à la

de-mandedu gouvernement,la conduite à tenir parles

négociateursbelgeschargésdelaconclusiondu traité

de commerceavec l'Espagne.

Il a été donnélecture du rapport général sur la

question, faiteparM.Strauss.Cerapport estime que 1 Espagne n'estpas de force àsoutenu'la guerre de

tarifsqu'elle a entreprise. b Le rapporten arrive auxconclusions suivantes

1° Demanderdes réductions sur le nouveau tarif espagnoln° 2 pouren rapprocher les taxations des

droits minima du tarif 1882;

2° Demander surtout l'inscription dans le nouveau traitédela clause du traitementde la nation la plus

favorisée

3° Que lerégime douanierdes coloniessoit discuté parles négociateurs en même temps que celui de la

mère-patrie.

Russie

La commissiondes céréales présidée parM. Abasa s'estprononcéeà l'unanimité en faveurde la liberté de l'exportationde l'avoineet du maïs des portsde

Riga, de Libau et de

Reval.

Un bal a eu lieu au club de la marine de Sébasto-pol, en l'honneur des officiersduvaisseau français

lePétrel.

Un déjeuner a été servi dans les casernesdo la marine aux matelots.

Les officiers français ont organisé une réceptionà

bord. Les officiers russeset des damesdela colonie

française y assistaient.

Le tribunal du district de Vilna a condamné six

juives et unjuif, prévenus d'avoiropéré des

avorte-ments avec circonstances aggravantes, à des peines variant de sixàvingt ans de travauxforcés.

Egypte

Le correspondant du Neiv-York Merald au Caire

mande

à ce journalqïï?la campagneentreprise par

la Dresseradicale contrele marquisde Reverseaux,

à^occasion de la présencede ce ministre., et du

per-sonnel de la légationà la messe du jource Pâques, a causé un grand étonnement en Egypte, attendu que, comme chacunle sait,l'influence de la France en Afrique est inséparablede la protectiondesInté'

rêts catholiques et que, dans ce cas particulier, il

s'agissait d'un usage immémorial.

Lemême correspondant donne des événements

qui se sont passés enjuillet et août1891une

version

qui peut se résumer ainsi Le sultan, voulant

for-cer l'Angleterre à évacuer l'Egypte, aurait enjoint au défunt khédive Tewfik-Paeha de saisir la pre-mièreoccasion pour demander l'évacuation et de

menacer au besoin de donner sa démission si l'An-gleterre ne tenaitpas ses promesses.Leplan fut

ré-vélé à l'Angleterre, qui envoya à l'improviste une flotte devantAlexandrie seul, un personnage,

fai-santpartie de l'entourage ministériel immédiat du sultan, était à même de connaître l'affaire et de la révéler, et c'est pourquoi, au mois d'août, Djewad-Pachafutappelé à remplacer le grand-vizir subite-ment tombéen disgrâce.L'occupation de l'ile de Si-gri par les Anglais,qui eût lieu au mois de septem-bresuivant, n'aurait été que la conséquencede la mauvaise humeur encore inapaisée de lord Salis-bury.

Une dépêche duCaire porte qu'une violente épi-démiede variole sévit à

Suez.

i

États-Unis

La Chambre des représentants a approuvé l'a-mendement au bill d'appropriation diplomatiqueet consulaire, rejetant le crédit de65,000dollars pour les études du chemin de fer continental américain qui doit mettre en communicationtous les pays

d'A-mérique.

Le Sénat a votépar trente voix contrequinze le

bill prorogeant pourdix ans la loi sur l'immigration chinoise tel qu'il avaitété voté par la Chambredes

représentants. Le sénateur Sherman a protesté contre la nouvelle dispositionde laloi qui exige des

Chinois venantaux Etats-Unis qu'ils se fassent

in-scrire, dans le délai d'un an, sous peine d'empri-sonnement, puis d'expulsion. M. Sherman

consi-dèrece dispositif comme une violation des traités

existant avec la Chine.

Ona trouvé, à Chicago, le cadavre d'une femme mariée, ElisabethWalsh, sur lequel on a constaté toutes les mêmes mutilations horribles que

présen-taientles victimesde Jacques l'Eventreur à

White-chapel. Cette découverte a causé une grande

émo-tion dans la ville.

Canada

Les réclamations d'indemnité des pécheurs de

phoquesde la Colombiebritannique,provoquéespar

le moclusvivendiontété réduites,par les

commissai-res britanniques,à385,000dollars au lieude 650,000.

Unedélégationde damess'estprésentée hier chez le premier ministre du Dominion pour demander

l'extension aux femmes du droit de voterdans les élections législatives.

Le ministre s'est empressé de répondre que les

femmes jouiraient bientôt au Canada de tous les

droits électoiaux, mais que cependant

il

ne pouvait

promettre qu'uneloi à cet effet serait votée pendant la session parlementaire actuelle.

AFFAIRES MILITAIRES

MARINE

Pour donner à l'instruction du personneldes dé-fenses mobiles, au pointde vue du tir des torpilles automobiles à bord des torpilleurs, un

développe-mentplus considérableetpour en assurer, en même

temps, la complète uniformité dans les cinq ports militaires,le ministre de la marine vient de

réorga-niser le servicedes défenses sous-marinesde la

ma-nière suivante

Chaquebateau torpilleur lance-torpilles armé exé-cute au moins trois lancements par mois avec des torpilles automobilesd'exercice.

Cestirs sont faits en marche, et deux d'entre eux à grande vitesse, sur butmobile.

Chaque semestre, deux des tirs prévus ci-dessus ontlieu, autantque possible, au cours d'un voyage des torpilleurs hors du port chef-lieu d'arrondisse-ment, dans une baie convenablementchoisie et

voi-sine d'un port de stationnement.

Les torpilles sont préparées par les moyens dont disposele poste. Des précautions sont prises pour

diminuerles chancesdeperte de ces engins.

En outre, les commandants des bateaux-torpil-leurs sont fréquemment exercésàl'attaque d'un but mobile en exécutant les exercices dits de «tirs si-mulés».

Les sorties d'exercicesde chaque torpilleur armé ont lieu au moins deux fois parsemaine.Aucours de la navigation, les commandants s'attachent à pratiquerle pilotage des parages qu'ils visitent et à exercer les patrons et les pilotes. La défensemobile

de chaque port exécute parmois au moins deux sorties denuit, soit d'ensemble, soit pargroupes. Enfin, une fois au moins par trimestre, chaque défensemobile procède àunexerdice sur un thème combiné; un bâtiment du port (remorqueur ou

autre) est mis àla dispositiondu commandantpour

permettre aux torpilleursde passer parles diverses opérationsdela guerremaritime

découverte,pour-suite, attaque, etc.

Cesmanoeuvresauront pour résultatde familia-riserles commandantsde torpilleurs avec les

éven-tualitésdu temps de guerre.

On télégraphie de Bordeaux qu'un accident s'est

produitsurle torpilleur 158, qui faisait un essai en route libre. Au cours de cet essai, un des tubes des chaudièress'estfendusur une longueur de douze

cen-timètres,et trois ouvriers ont été atteints par la va-peur. Un d'eux est presque rétabli; le second est en

bonnevoie de guérison; le troisième est plus sérieu-sement brûlé, mais son état ne donne pas

d'inquié-tude.

Après épuisement des vestes en drap existant

en-magasin, les quartiers-maîtres et les musiciens des équipages de la flotte seront dorénavantpourvus d'un veston en drap bleu foncéde même modèle que celui adopté en 1890pour les seconds maîtres. Toutefois,les

boutons dorés seront remplacés par des boutons en cuivre.

Par décision présidentielle, le capitaine de

vais-seau Huguet est nommé chef d'état-majordu 3e

ar-rondissementmaritime

Le capitainede frégate de Chauliac a été nommé au commandementde l'aviso-transportleScorff,àLorient.

(

ARMÉE

Par suite de la difficultéd'assurer le logement des

troupesde l'armée territoriale,le droit de réquisition

sera exercé, du 16au 29 mai, dans les villes d'Evreux,

Rodez et Corte.

LE

SALON DU CHAMP DE

MARS

Le niveau d'art au Champ de Mars et aux Champs-Elysées n'est pas le même il est in-contestablement plus élevé au Champde Mars. La cohue, d'abord, y est moindre; ony voitplus d'unité dans l'effort, moins de banalité dansle concept et, en dépit de l'infériorité numérique,

plusd'œuvres. Est-ce à dire qu'onn'y rencontre

riende médiocre?Non pas; mais la médiocrité absolue y estrare. Tousles genres y sont repré-sentés, en peinture, avec une abondance, une richesse et une vitalité qui ne s'étaientpas

en-core manifestées à ce degré dansles deux expo-sitions précédentes les sculptures, peu nom-breuses, n'y constituent pas sans doute un en-semble comparable à celui des Champs-Elysées, mais on y compte desœuvres distinguées,etl'art décoratif y estremarquablementreprésenté.

LA PEINTURE

Nous n'adopteronspas, pour passer la revue des peintures, le même ordre qu'au Salon des Champs-Elysées.Les salles, ici, sont énormes,

très variées dans leur composition, et la

no-menclature par genre s'y impose.Nous y étu-dierons tour à tour la grande décoration, les toiles symboliques ou religieuses, le nu, le

por-trait,les tableaux d'intérieur,le plein air, la

ma-rine et les paysages, les animaux, la nature

morte, les fleurs; nous termineronspar l'aqua-relle et le pastel, les dessins et la gravure.

'

La grande décoration

Un chef-d'œuvrede M. Puvis de Chavannes,

I

YHiver,destinéà l'Hôtel de Ville.

Dans une enceinte continue de collines, une plaine, dont les plans successifs, étagés avec une admirable justesse, rendent d'autantplus sensible l'étendue. De hautes futaies, décou-ronnées parla bise, percent la neige; des bû-cherons, donton voit au loin la hutte ronde, y

portentla cognée, les démembrent, ou, sapant

les troncs parle pied, fixant au sommetdes

cor-dages, les jettentun à un surle sol. Des bran-ches, on a fait des fagots dont les plus robustes se chargent. Quant aux menues brindilles, en-tassées, on lesbrûle, et un père, à leur flamme,

réchauffe

les petits pieds engourdis de son

en-fant,

tandis qu'un vieillard, derrière lui. encoi-gné sous une arcade en ruines, s'enveloppede son manteau et qu'un des travailleurspartage avec une vieille le pain qu'il vient de tirer de son bissac. Sur le calme grandiose de cette scène,les lueurs rosées du couchantjettent une note attendrieet composent,avoc lesblancheurs atténuées de la neige,les lointains violacésde la forêt, une gamme de tons aussi douce que le paysage, imposantpar ses lignes, est sévère. 1 Effet de soir, aussi,effet de nuitplutôt dans la

toile, également destinée à l'Hôtelde Ville, où M. Adolphe Binet représente, au petitjour,

l'at-taque d'unposte

eni^nii

pendant le siège. A la

pâle clarté des étoiles, cfc-rté augmentée par la neige, et qui noiedans une

bru^e

ardoisée toutes les formes, un officier de

marine

avec mille précautions, mène ses hommes et dissimule sa

marcheen pleins champs. La note est harmo-nieuse, maislécadre est démesurépourlà scène, et l'artiste, quelquetalent quïl y aitmis,

retrou-vera difficilement, cette année, le succès qui

avait accueilli, l'an passé, sa Sortie desgardes

nationaux pendantle siège.

De MM. Simas etDelance, deuxpanneaux de M.Victor Prouvé, un fragment de plafond qui ne manquentnid'intérêtni de valeur. Ici, dans

uncielbleu turquoise, deux formes féminines

montent doucement,et, d'une couped'orqu'elles

tiennentà la main,versentdans d'autrescoupes, avidement tendues

par

des couples enlacés

de jeunes mortels, l'âme joyeuse et claire des

raisins. La, sur le flot mouvant de la grande mer, aux lueurs rougeoyantes d'un falot, un

pê-cheur ramèneavec effort un filet: déjà,

sur

le

plancherde la barque, les anguilles de mer se tortillent, les raies s'aplatissent, visqueuses, les rougets agonisent.Si le second coup de filet

vautlepremier, la pêcheserafructueuse. Hardi,

l'homme

t

Sont-ce des Muses que M. Prouvé met en

scène dans sonquart de plafond ?Peu importe elles sont décoratives, et Rubens ne

désavoue-rait ni leurs formes, ni l'opulence charnue de leurs poitrines.Onles voit, par malheur,de trop

près la brutalité de leur facture s'en affirmeet

la crudité de leurs colorations s'y étale avec une liberté quipourraitbien choquer.

Terminonspar un plafondde M. Weerts,

exé-cuté pourle musée de laMonnaie.Au bas d'un

pont,

celui d'Iéna, si l'on veut, d'unpont que le dôme central du Champ de Mars domine de sa silhouette, le vaisseau de Paris, sur une Seineidéale, s'avance, chargé d'atroces dorures et d'une armée de génies symboliques.Les arts, les sciences, toute la lyre1 Et dans les airs, le

Commerce et l'Industrie réunis font pleuvoir

sur le toutune pluie d'or. Allégorie allégorie

Excès d'allégorie1

Sujets symboliques et religi&ux

«Ence temps-là, Jésusquittasonroyaume

cé-lesteet redescendit surla terre;

«Caril trouvaitles hommes plus quejamais

menteurset déloyaux, fourbes et criminels, et

il voulaitracheterà nouveau leurs péchés.

» Etil redevint, commejadis, tout enfant.

» Or, tandis qu'un jour il dormait, en son

rustiqueberceau, dans le jardin de Marie, sous la treille que deblanches colonnes supportaient,

samère le laissa seul

» Et quand elle revintsous la treille, elle fut toute surprise de voir que des anges, penchés

sur

le berceau, étendaient sur le petit Enfant

leurs grandesailes

» Et un peintrede talent, M. Dubufe, trouva

le motif à son goût, et il en fit, sur l'heure, un

tableau.

» Une autre fois, pendantla fuite en Egypte, Joseph et Marie s'arrêtèrent, à la chaleur du

jour, sous une roche. Tandis que Joseph et

l'ânonse reposaient, laVierge nourrissait

l'En-fant-Dieu

Et

un peintrede

talent,

M. Montenard, vit la scène et il en fit, à sontour, untableau.

» Et tout le temps que Jésus passasur la terre,

les peintres, acharnés, le poursuivirentet ils en

firentdes quantitésde tableaux un jour, au

bord d'une fontaine,qu'unolivier, de son feuil-lage grêle, ombrageait, l'Homme-Dieu

rencon-trait

la femme adultère et lui remettaitses

pé-chés unautrejour, dans Paris, sur la terrasse

des Tuileries,ausoleil, Jésus, voyantvenirà lui les enfants des écolesprimaires, caressait leurs têtes blondes, etM. Laurent-Gsellen faisait sur

l'heure un tableau; puis M. La Touche, et M.

Blanche, et M. Lhermitte s'y essayaient. Ils le

représentaient rompant le pain, soit avec ses disciples, soit avec des hôtes inconnus, qu'il évangélisait. Enfin, quand recommençait le

drame du Calvaire, M. Deschamps montrait

Jésus épuisé, pleurant, sous le rude fardeau

de la croix, des larmes rouges et lorsque l'heure fatale était venue, lorsque le fils de Dieu, supplicié, les pieds et les mains percés de clous expirait entre deux larrons, deux

pein-tresencore s'efforçaient d'exprimertoute

l'hor-reur

de cette scène. Mais l'un d'eux, M. Dinet, la plaçait sur un coteau caillouteux dontil

peu-plait les pentes d'Arabes en burnous, de vieux

juifsà la barbe tressée, de femmes des

Ouled-Naïl auxjoues peintes; le second,M. Jean

Bé-raud,la reportait sur la butte Montmartre, et,

pendantque Jésus rendaitl'âme,pendantqu'une

Vierge en robe noire eten bonnet blanc tuyauté, sanglotait, soutenue par un saint Jean et un

Joseph d'Arimathie en bourgerons, un ouvrier, en blouse bleue, debout, penché sur la ville,

montraitle poing aux cheminéesde ses usines,

auxmaisons à compartimentsde sesbourgeois, etluijetaitsa malédiction à la face. »

C'est une épidémie que ces sujets: plairont-ils ? Est-il possible aujourd'huide renouveler, en transposantainsi l'Evangile, en le plaçant dans un décor tout moderne, l'anachronisme

ingénu qui nous charme dans les primitifs ita-liensou flamands? Il esthorsde doute que oui

les tableaux du peintre saxon, M. de Uhde,si goûtés à nos expositions, l'ont prouvé. Mais il

y faut une foi profonde, commechez lui, ou, à défaut de cette foi, beaucoup de tact et il ne

nous paraît pas que nosartistesen témoignent

tous également. Il en est un surtout, M. Blan-che, dont la tentative est singulièrement

péril-leuse un Christ en robe japonaise, à grands dessins bleus sur fond blanc, un Christ qui se détache sur un buffet de forme anglaise, entre

deux chandeliers, comme un sujetde pendule,

un Christ assis à une table qu'entourentnon seulement des jeunes filles, des jeunes gens,

mais devieux modèles à figures de concierges, en blouse blanche, coiffés d'unecalotte rouge,

un

Christ auquel une bonne, sur la droite, offre un platde jambond'York; unChrist pareil, j'en

ai peur, sera difficilementaccepté croyants et

incroyantss'en gausseront.

Le Calvaire, de M. Dinet, inspirera des ré-flexions moins cruelles, mais d'une nature

ana-logue on sera plusindulgentpourlaCène,

beau-coup

plus

acceptable, inspirée des primitifs italiens, de M. La Touche; dans

le

Christ en croix, de M. Jean Béraud, ontrouverale tableau combinéavec une sobriété, une vigueuret une convictionauxquelslestableauxsi éminemment parisiens de l'artiste ne nous avaient pas

habi-tués et qui n'étaient, d'ailleurs, pas nécessaires

pource genre de sujets.

C'est la toile de M Lhermitte qui arrêtera le plus les visiteurs. Le Christ est assis à une table, à une table carrée en bois

brut;

la lumière, à la quelleiltournele dos,frappeenplein visagedeux

hommes

qui l'écoutent avec un geste de sur-prise, des hommes du peuple dontla face, sim-ple et pensive, fait songer àcelle des apôtres, les Pierre, les Thomas, les André, tous gens sim-ples et de vulgaire origine. Et l'on ne

s'aper-çoitqu'à lalongue du modernisme dont le décor estempreint on ne détourne les yeuxqu'après coup du motif principal pour les reporter sur

cette femme qui prend des mains d'un enfant,

d'ungarçonnet de douze à quatorze ans, un plat deterreoù reposeun quartierde viande on ne

découvre enfin que fort tard les ustensiles de ménage pendus dans l'embrasurede la fenêtre, la salièreen verre côtelé posée sur la table, les giletsà manches de toile, les gibecières et les pantalons de treillis de ces braves gens.

L'oeu-vre est parfaitement une, harmonieuse, et,

comme l'exécution en est forte, comme la lu-mière y esttransparente,commel'air y circule,

limpide, comme les morceaux y sont peints

d'une main robuste et très sûre, ellecharmera.

Passons au symbole, qui est une manière de

religion,

et dont MM. Ary Renan, Frédéric et Hodler sont les prêtres. L'Epave que' M. Ary Renan nous faitvoir est un crâne foulé par le

pied blanc d'une bellefille,dont le style rappelle l'idéale pureté de lignes, si chère à ceux de

la

Renaissance. Au bord de l'Océan, bleui par un ciel d'été, un ciel bleu, elle parcourt une

plage isolée. Devant elle, la lugubre carcasse

d'une barque, enlisée dans le sable; à ses pieds,

une tête qui fut humaine, et, tandis qu'elle la regarde, il s'éveille en elle tout un monde de rêveries douloureuses.

Le titre seul du triptyque de M. Frédéric le

Peuple vetratinjour

le

soleil se lever, fait

con-naîtretoute la penséede l'auteur. L'âme de tous ceux qui souffrent est son âme il compatit à

l'amertumede leurs peines et il partage leurs

espoirs. Il les voit, courbés sousl'orage, grim-pant, petits enfants, hommes et femmes, une côte abrupte et rocheuse sans pouvoir atteindre

au sommet;

puis,

sous un ciel toujours

ef-frayant,strié de feu, les petits enfants sont

ve-nus

au sommet; à traversles ronces,toutnus, ils s'avancent, et sur leurs tendres corps, que les épines déchirent, le sang coule. Enfin, la

zone

fatale est franchie couronnés de

feuilla-ges, vêtusde blanc, la main dans la main, sous le ciel bleu,ilss'élancent,et un chant de joie

s'é-chappe de leurs lèvres. Le nu

Ilyatrois sortes de nus en peinture le nu poétique, l'étude de nu pure et simple et le nu égrillard. Cestrois catégories ont leurs

repré-sentants au Champde Mars.

Rien de plus poétique, en fait de nu, que le morceau intituléparM.Dinet Suzanneaubain.

Dans une piscine en pierres brutes, protégée

par un mur en pierres sèches, la jeune femme descend, toute timide; quoique deux vieillards édentés,d'unœil lascif la poursuivent, elle se croit seule, et pourtant on lit sur ses traits une pudeur craintive;elle a peine à se débarrasser

du voile blanc qui cache en partie son corps chaste. Le soleil, doucement,

la

caresse,comme

s'il craignait, lui aussi, de la frapperd'unrayon trop brutal illa frôle avec respect,illa veloute, et le jeu de cette lumière doréesur son bras, sur

ses cheveux blonds, sur sa joueest d'un charme

dont les plus délicats seront ravis.

La note de M. Harrison est tout autre.La joie

de vivre estle seul sentiment qui s'exprime dans ce groupeheureuxdenudités folâtrant, au déclin du jour, surune plagela vague vientfranger

d'écume leurs contours. C'est là l'œuvre

maî-tresse que nous attendions depuis des annéesde cet' artiste,une œuvre aussi gracieuse qu'étudiée, unepeintureaussi solide qu'ellle est claire.Il y

a joint,dans un autrecadre, deux petits garçons

qui s'ébattent, au sortirde l'eau, sur la grève, et dont le mérite est égal, si le charme en est moindre.

De M. Point, dans un paysage algérien piqué

de lauriersroses, unescènedebain dontlanote, quoique fort juste,passera pourcriarde, et une

Visionnocturne séduisante. De M. Armand Ber-ton, un corps de jeune femme, aupastel, plus

attrayantencore de M. Gallén, un triptyque,

dontle sujet, emprunté aux légendes Scandina-ves, s'explique assez mal pour nous autres, et

qui

représente une jeune nymphe poursuivie,

dans

les eaux froides d'un lac, parun vieillard

entreprenantà longue barbe.

Onclassera dans les pures études de nu un excellent morceau deM. Sargent, les étudesde

jeunes filles de M. Picard, uneDormeuse, de M.

Aublet, vue de .dos et délicatement peinte, une

mauresqueaccroupie surun divan, de M.

Bré-tégnier, la Leçon deflûte, de M. Trotter, une vi-goureuse ébauchede M. Carolus-Duran, et une

jeunefemme à sa toilette,de Mlle Lee-Robbins. Labelle filleauxcheveux roux, étendue

par

M.

Albert Fourié dans un pré, entredesarbresverts, et sous laquelleilfaitjouerle soleil, oscilleentre les confinsde l'étudeet de lapeintureégrillarde.

Le Printemps, de M. Callot, n'oscille pas; ses deux corps nus déjeunes femmes sont des nus

pleinement savoureux, des nus dont lachair est superbe, frémissante; une lumière vaporeuse

les enveloppe, mais la pose est plus que de

rai-son tourmentée,elle inquiète, et le ragoût, tout

artistiquequ'il est, sentle picrate. Le portrait '•

Les portraits sont nombreux, et il en est

beaucoup d'excellents, à commencer

par

la char-mante symphonie de gris et de roses, exposée

par M. Whistler sous le titre de

Portrait

de

ladyMeir. La sémillante jeunefemmeen robe

jaune et la fillette en gris perle et blanc de M.

Boldini ont toujours lesmêmes poses inédites, le même charmetroublantet pervers, très

per-vers la Carmencitade M. Sargent est campée

avec une crânerie qui n'a rien pour déplaire les portraits de M. Carolus Duran, très variés,

inteprétant tous les types, depuis M. Challe-mel-Lacour, sénateur, et M. Henner,

maître-peintre, jusqu'à celui, éminemment suggestif, d'une dame en robe de velours lie de vin et manteau de peluche violacée, trouveront leur habituel contingent d'amateurs on

ai-mera les robustes morceaux, si librement

peints, de M. Zorn;on sera partagé, devantles envois de M. Besnard, entre la franchise et la soliditédecertaines toiles et la brutalité inatten-duede certaines

autres;

on jugera MM. Cour-tois et Dagnan-Bouveret délicats, M.

Gan-dara

heureux dans l'emploi des demi-teintes,

M. Rixens un peu édulcoré M. Rondel

vraiment supérieur dans son

Portrait

de M.

Gordon-Bennett

et

de Mme

R.

l'un ferme et précis, sans sécheresse,l'autremélancoliqueet

charmant.M. Gervex a toujours les dons de facilité et de charme qu'on lui sait; il y

ajoute, en un petit portrait de jeune femme

brune, une note nouvelle et plus forte. M.

Aman-Jean est toujours épris de notes sour-des et de recherches d'âme. On nous

per-mettrade signaler seulement le joli

Portrait

de

M. Jacques Saint-Cère,parM. Blanche, et celui

de

MmeJacques Saint-Cère, par M. Fritz

Biir-ger les envois enfin de MM. Point, Sinet,

Pietschmann,Josef Block, Desboutins, Vos, Rœderstein, Béraud, Briggs-Potter, Tournès, Iiaumont, Jarraud, Rippl Ronai, Emile Breton, Ribarz, GustaveColin, Renouf-Whelpley, Sain, GeorgesClaude, Aublet,Weerts, Girardot,

Eu-gène Vidal, et de Mme Chadwick. Une mention spéciale au portrait de jeune femme dans un

intérieurun peu sombre, exposé par M. Jean-niot, et à une étude de jeune femme en robe

verte, sobre et ferme d'un artiste anglais, M. Guthrie.

Les intérieurs

Dans les intérieurs,M. Stevens est unmaître,

et il y a beautemps qu'il s'est affirmé comme

tel. Ceux qui ont suivi le mouvement des arts

sous l'empire ont dû garder le souvenir d'une

jeunefemme assise dans sa baignoire et rêvant.

Ce fut un succès d'enthousiasme que les succès

qui suivirent justifièrent. Par une coquetterie qui n'estpas à la portée de toutle monde, M.

Stevens a tenu à montrer, en exposant à nou-veau cettebelle pièce, accompagnéede quelques autres, également anciennes, et en leur oppo-sant ses derniers travaux, le Reposdumodèle, le Portrait de Mme Waldeck-Rousseau,en robe rose

sur

fond rose, etc., qu'il n'a rien perdude sa maîtrise et qu'il étalela couleur, aujourd'hui commejadis,en virtuose.

Lemêmeintérêts'attache aux envois de son fils. M. Léopold Stevensade qui tenir. Peintre

robuste, héritier des qualités paternelles, il y

joint

unepersonnalité, personnalité qui se dé-gage, dans une série d'études bretonnes, avec une incontestable vigueur. Aremarquer,entre autres,une femme qui coudet deux femmes qui raccommodent un drap. A remarquer aussi deux très intéressantesmarines.

M. Raffaëlli ne nous avait pas donnéjusqu'ici

d'intérieur aussi satisfaisant comme lumière,

aussi réconfortant commepeintureque cet

ate-lier de sculptureoù il assied un artiste à longue

barbegrisonnante, et d'une expression àla fois

énergique

et rêveuse. M. Osterlind, en nous donnant sa Lecturede la Bible, n'a pas eu pour butuniquement de réussirun effet d'éclairage quand il a groupé, à la rougeâtre lueur d'une

lanterne,

ces deux femmes, dont l'une lit, sans penser, dontl'autreécoute et médite, il a songé,

j'en suissûr,à faire œuvre de philosophecomme de peintre, et la gravité attendrie de ce mor-ceau retiendralonguement le visiteur.

Dans la même note, un peu grave, les

inté-rieurs familiaux de Mme Elisabeth Nourse, de

MM. Marius Michel et Salmson offriront quel-que intérêt; ceux de MM. Vos, Israëls et

Mel-chers plairont sans aucune restriction. M. Vos a deux intérieurs, l'un breton, et 4'autre hollan-dais. Dans le premier, le logis parle seul, et il

parle d'une façon touchante, avec son âtre

en-fermé

où dorment quelques braises, et le dos-sier en arcades sculptéesde sesbancsde bois;le second est la prière en famille, Y angélus dans unesalle basse habitée parde braves pêcheurs. L'enfant a cessé dejouer, la grand'mèrea laissé retomberdans son écuelle d'étain la pomme de

terre qu'elle pelait; elle élève son âme, humble-ment,vers le créateur, etl'impression que laisse ce tableau esttrèsforte. Il est peint, d'ailleurs, fortement, sans lourdeur, dans une gamme très

harmonieuse de tons

sombres.

M. Israëls a éclairci sa palette,'cetteannée

les pauvres gens qu'il nous montrene nagent

plus dans une brumeépaisse,et c'est à la clarté

d'unvrai jourque cette pauvre femme dont il

nous entretient surveille, en causant à sa table, sonmarmotquijouedevant elle. Nous arrivons enfin, avec un artiste américain, M. Melchers, à

des notes absolument fraîches, d'une gaieté qui flattel'œil et le ravit, sansparler de la lumière, qui est d'une qualité peu commune, etdessujets,

dontla simplicité n'est ni vulgaire pourtant, ni banale. Ici, dans une grande toile, une jeune

Hollandaise, corsage mauve et jupe réséda, les

deuxmains croiséessur un livre, mélange à sa

prière un peude rêve. Ailleurs, unefillette

réflé-chit plus loin, morceau encore plus délicat,

deuxfiancés,côte à côte, debout dans l'église,

attendent le pasteur qui les bénira et livrent leursjouesfraîchesau soleilqui les duvète et lesnimbe. <i

Redescendonsdu Nord au Midi des[Septen trionaux, plus recueillis et plus graves, passons

auxraces latines, qui aiment l'esprit, dontle

so-leil colore les lèvres et gagne au [sourireles âmes. Nous n'y rencontrerons que

par

hasardla notegrave parfois, le tableau de genre s'agran-dit; l'anecdote se hausse à l'épopée rustique et la scène qui eût été, ende plus petites dimen-sions, familière, tourne au tableau d'histoire. C'est untableau d'histoire, en effet,quela. Soupe, une page d'épopée rustique,une pagepresque

grandiose, tellement elle estsimple. M. David Nillet, unjeunepeintre, y a groupéautourdela tableen bois fruste une maisonnéede paysans avec plaisir, mais sans hâte, ils tendent leurs

assiettes à la mère qui puise dans la soupière et

leurverse avec satisfaction leur bonne part à chacun. Ily a plus que de la simplicité dans ce .morceau,ily a du style.

Ce n'est pas un Méridional queM. Kuehl il

est Bavarois, simplement;mais le Bavarois est

le Méridional de l'Allemagne d'où l'espritet la gaieté de sa touche. C'est toujours en Hollande qu'il nous mène, dans de vastes pièces qu'une

demi-pénombre envahit et qui ne s'éclairent

vraiment qu'à la fenêtre, sousle jourfrisantde laquellese profilentlesvisages et s'allume le co-loris vivace des fleurs. Sile jour est insuffisant

par la fenêtre, ou si le soleil donne, la porte s'ouvrira,et ce sera une réussite de plus, une flambée d'étincelles plus joyeuse queM. Kuehl

fera courir sur l'émail bleu foncé des faïences oules saillies irisées des verres.

M. Lobre, qui est un délicat, dont lafacture n'a pas les rugosités de M. Kuehl, obtient, par des moyensdifférents, deseffetsanalogues, mais plus minutieusement caressés, plus moelleux. Qu'onregardesa Bibliothèquebleue et blanche,

avec cetteporte ouverte, danslefond,sur lesors et les rouges d'unsalon; ce sera un régalet une délectationpourles yeux.

Des blancs aussi, mais plus chauds, dans les deux intérieurs agrémentés de jeunesfemmes en robes blanches, d'un artisteespagnol,M.

Ca-sas; Desblancs encore, et des bleus, des verts délicieux et chantants dans les cabarets, les les cours intérieures, les portiques de M.

Rusi-nol, un secondfilsdes Espagnes.Desblancs

tou-jours,et non moins habiles, non moinsjustes,

avec des notes d'un vert tendre, chezun troi-sième Espagnol,M. Barrau.

Nous rentrons,avec M. Perrandeau, dans le calme.Ses bravesfemmes assoupies dans leur

fauteuil ou à table, près d'une tasse où l'on a si-roté le fin moka, sont d'une jolie qualité;nous

constatons plusde vigueurencore dansles toiles de MlleLouise Breslau, qui s'entend de mieux en mieux aux effets de lumière un peu

brus-ques. Nous rentrons, avec la Maternité'de M. EugèneCarrière, Maternité commandéepar

l'E-tat pour le musée du Luxembourg, dans de pré-cieuxeffets de demi-teinte, où les formes

s'es-tompentsansyrienperdreenmodelé,sans yrien perdreen lumière. M.Armand Berton, M. Tour-nés font flotter, dans les mêmes atmosphères nébuleuses, des figures d'enfants et de jeunes

femmes qui ont du charme, mais qui sont loin

d'atteindreau même style.

'''

"'•'

Le plein air

Dansle plein air, comme dans les intérieurs,

ungrandchoix: effets de nuitet de jour, d'aube et de crépuscule. A noter, dans la première sé-rie, unexcellent motifde M. Adolphe Binet. Sur

les bords d'uncanal, dans l'ombre grandissante,

mais une ombre que les clartésde la lune font fluide et dont la note générale est bleu pâle, un

charretier,au bord d'uncanal, guideaveclenteur

deux chevaux blancs. Et

le

mouvementrégulier

des bonnes bêtes, halantau bout d'une corde un

bateau,

rend plussensible encore la sérénitédouce

de cebeau soir.

Effet dejour, dans les deux tableaux de M.

RogerJourdain,et degrandjour. Des eaux cal-mes, un rivage ensoleillé dans le lointain, et, dans une barque d'acajou, deux jeunes

femmes. Au mouvement léger de la barquette,

.es tailles souples ondulent avec un doux

non-chaloir. Jolis décors et bonnes toiles. Effet de soir, derechef, chez M. Jean Béraud, dont la petite toile, A Zermatt, estla meilleure peut-être qu'il ait jamaisfignolée. Fignolée,ici, n'a qu'un

sens nettement élogieux, car les ombres du soir, en dépitde l'oragequi menace, n'ont rien

de lourd, les personnages y sont plantés discrè-tement, et l'enveloppey est excellente.

Onen dira tout autant du plus petit des ta-bleaux envoyés par M. Friant,des enfants en

promenade, aulong d'une rivière, sur la berge, avec un pont de pierre

sur

la droite, et d'un mendiantqui entre-bâille une porte avec

humi-lité pour apitoyer son prochain. On discutera sûrement tous les autres, entachésd'un

soup-çon de sécheresse, avec des lumières factices

surles eaux et des personnagesau premierplan,

en trompe-l'œil.

Trompe-l'œil aussi, le gamin hissé par M. Muenier sur un chevalde labour, un bai brun, buvant à même l'eau du gué, une eau

métalli-que et pâteuse. Le portrait du peintre par lui-même et son mendiant sur une berge plairont

certainement davantage.

A qui donnerons-nous maintenantla parole ?

A M. Aublet, dontles petits baigneurssontjolis et d'une fine lumière. A M. Eliot, possesseur

d'unsystème où le jaune et le bleu dominent, avec le rose et l'orangé comme soutien. A M. Eliot, dontle grand paysage est plein de soleil, bien fuyant, avec des plans bien marquéset des

terrainssolides, mais où les visages du

grand-père, de la fillette de huit ou neuf ans, de la

grand'mère

ont identiquement le même ton,

chose

difficilementadmissible. Aux Algériens

aux

collines cuites et recuites de M. Dinet, aux effets de soir et de jour harmonieux que MM.

Girardot,

Chudant, Girardet, nous rapportent

des

pays du soleil.

Moinsde lumière, mais unebelle lumière en-core et du relief, dans lajeune mèreavecun

en-fant sur ses genoux,deMme DoraHitz une lu-mière atténuée, unagréable ton de vieillepierre

dans

le portail et l'intérieur d'église de M.

Du-lac une lumière éclatante, par contre, dans les nefs de Reimset de Saint-Denis, où M. Helleu faitflambertoute la gamme des roses et des bleussur le marbre blanc des tombeaux, surla

pierreverdie des piliers; un ragoûttoutspécial, enfin, dans l'esquisse où le même peintre fait

naviguerunejeunefemme vêtue de blanc

sur

une mer aux flots blancs teintés, à leur crête, d'azur.

Paysage, marine, fleurs, animaux, nature morte Nous ne nous appesantirons pas sur les paysages il en est de légers, avec des arbres

fins, des verdures languissantes et frêles, des

cielsd'unbleuprintanier,d'un bleu pâle, comme

ce coin de village noté par M. Victor Binet; il en est de grands, aux vigueurs éteintes, aux

tièdes harmonies, comme dans les deux

pan-neauxdestinéspar M. Cazin à la décorationde la Sorbonne il en est de tout petits, qui n'en

sont

pas moins bons, comme ce pré balafré

d'arbresblancs et oùM. Goethals s'est souvenu, avec un rarebonheur, de Corot;ilen estde déco-ratifs et desobres, comme ceux de MM. Alfred Smith et Costeau, de vibrants comme les bouts de Provence où M. Montenard fait

tenir tantde soleil, de neigeux comme ceux de MM. Emile Claus et Thaulow, d'alpestres, commeles morceaux de montagnes suisses où

MM.

Baud-Bovyet Burnandmettent leur âme,

de

frais commeces coins de jardin oùM. Julien

Havet sème la fleur et répand le parfum des pommiers, d'austèrescommeceux de M. Davis, qui paraphrasent la Bible, de mélancoliques, commeles levers de lune de M. Jeanniot, de

très fins, comme ceuxde MM. Pranishnikof et Rohmann, d'exquisement délicats comme les Conder, lesGabriel,lesTenCate;de plantureux, commeles Cabritet l'eau dormante, entre deux rangées deverdure,de M.Harrison.

Ailleurs, on jette dans le paysage des bes-tiaux M. Lunois,' dans ce genre, est un robuste

évocateurdes formes rousses et des charpentes

arrondiesde lavache;M. Guignardles ramène

poétiquement, vers le soir, enveloppéesdé

bru-meset de mystère.

D'autresy sèment des fleurs,y fontmûrirdes fruits demandez-enla recette àMme Madeleine Lemaire, à M. Kreyder, à M. Muenier, dontles passe-roses sont superbes; à M. Schuller, dont les tournesols, lourds en graines, infléchissent

etcourbentlahautetaille,dans un morceau d'une adresse et d'un goûtdont on le louera sans

ré-serve.

D'autres en ont assez de la .campagne etse confinent dans Paris tels MM.BillotteetPujol, celui-ci avecsa Vue de l'Institut,grasse de

tou-che,

et dontl'architectureest si ferme; celui-là, dans ses coins de banlieue et dans son Quai d'Orsay, que l'Hôtel de Ville se destine.

Dirai-jeles marines? Les symphoniesengris, si opulentes et si belles, de M. James Whistler?`t

lesvaguesd'un, jaune sale, frangées de blanc,

ju'a

empruntées

à

la mer du Nord M.

Vers-traete ?lesdélicatessesd'un Kroyeret cellesd'un Thegerstrœm? les lourdeurs puissantes d'un

Mesdag? les lumineuses Méditerranées d'un Dauphin?les magnifiquesbrutalitésd'un

Baert-soon ?

Il suffira certainement de les citer, ainsi que les naturesmortes de MM.Zacharian et Griveau D'ailleurs,

L'aquarelle et le pastel, la gravure et le dessin nous réclament.Oh! que le pastelestdoncfaible au Champde Mars Mettez à part les quelques morceaux, déjà nommés dans le nu, de MM. Armand Berton, Armand.Point, combien peu de choses à noter1 Les fillettes de Mlle Breslau.

pleinesde grâce, celles dë MM.Bourdelle et

Vi-dal, celle de M. Raffaëlli qui est en chemise el qui est vraiment si drôlette. Les portraits dE femmesde MM. Errazuriz, Béthune et Ginnis;

la femmeen jaune de M. Frazier, les natures

mortes, trèsartistes, de Mme Art, le Café-Con-cert etlaManieur

e,

de M. Engelhart.

Peude choses à l'aquarelle. A partMme Ruth Mercier, qui s'attaqueaux narcisses et aux ro-sesavec une habileté supérieure,à partles aqua-relles estampées, d'unenote d'artsi spéciale, de

M. Roche, àpart les deux officiers de M. Myr-bach, les illustrations en couleurs de M. Schwa-be, l'amusantpastichedesminiaturesanciennes exécutéparM. Coffinières, rienà voir.

Le dessin se relève avec les beaux crayons, les petits portraits, modelés sans ombres, de

jeunesfemmes,les lettres ornées du maître

an-glais M. Burne-Jones; avecles caractéristiques

portraits de M. Briggs-Potter, les dessins en demi-teintede M. Gandara. les petits portraits

de M. Baud-Bovy.

A la gravure, les fantaisies brodées sur

Ve-niseparM. Whistler sont le morceau de

résis-tance des gourmets. MM. Valloton et Michel Cazin, M. AndréProust,MM. Zilcken, Besnard,' Decisy viennent ensuite, sans parler des mor-ceaux déjà vus, et vantés, que l'exposition des

peintres-graveursa contenus.

Avant de descendre aux sculptures,uncoup d'œil, jevous prie, à

••'<>

••

L'art décoratif

Un maître s'y révèle et s'y révèle avecéclat M. Carriès. Connu depuis longtemps comme

sculpteur, il s'était, depuis plusieurs années,

éclipsé, sans qu'on en sût les raisons. Il nous

les donne aujourd'hui, à sa gloire: il expose

non seulement une douzaine de bustes fondus à cire perdue et de cires originales, dont une, entre autres,le représente,en tablierde travail,

modelant du pouce unestatuette,mais une

cen-taine de grès comparables auxplus parfaitsdu Japon.

Voyez d'abord ces beaux bustes, où le moin-dretrait du visage, le moindre détail du

vête-ment est renduavec une si libreassuranceet un sens décoratif aussi juste, ces Velasquez, ce& Franz Hais,cetype siheureusementépanoui de Hollandaise, ce beau portrait de M Auguste Vacquerie,cestêtes debébéssiexpressives dans dans leurvéridique manque d'accent.

Arrêtez-vous ensuite devantla double vitrine des grès

vous admirerez la richesse et la beauté des émaux, vases pareils à des fruits étranges dont lapulpe se seraitvitrifiée, masques souriantsou

grognons,ricanantsou terribles, élégantes sta-tuettesde jeunesfemmes,bustes de fillettes aus-tères, au visage d'un charme ineffable, coupés

parle béguin, encadréspar la cornette des reli-gieuses.Puisles fantaisiesles plus folles, hom-mes-crapauds, batraciens et sauriens, hommes-singes. Représentez-vousensuite l'ensembledont tous ces morceaux, au nombre de 500, feront partie, la porte monumentale tout en grès, à

l'ar-cade surbaissée, aux frêles colonnettes accou-plées, dont la ligne rigideserarompue et brisée, de placeen place, par ces grotesques, ces figu-res inspirées des gargouilles gothiques,ces mas-ques dont la multiplicité yjetteraune chaleur

de vie continue.

A nommer, maintenant, le vase d'étain,

orné, à l'orifice supérieur, de deux figures d'homme et de femme en costume rustique,et qui est l'œuvre du statuaire Baffier, les plats d'étain du statuaireDesbois, le broc d'étain

dé-coré, surfondde feuillesde vigne, d'une danse bachique, en un relief à peine accentué, par le

statuaire Charpentier, les jolis bas-reliefs du même, la commode en marqueterie, ornée de

mourants hortensias,œuvre de l'artiste Gallé, les vases de JosephChéret, peuplés de figuri-nes en relief,les faïencesrevêtues parLachenaJ de décors si ingénieux et si chauds.

Tout cecinous mène directement à is

LA

SCULPTURE A

UnDalou robustey triomphe. Sousle cintre géométrique d'une arcade entièrement fermée,

unjeunehomme enlève dans sesbrasunejeune fille et du pied enjambe une figure symbolique defleuve, dontl'urnelaisse échapper l'eau d'une fontaine.

Deux figures de femmes agenouillées, l'une couverte des plis d'une longue mante et dontles

mains, jointes avec ferveur, symbolisent la

Prière, l'autredontles mains sont torduesdans

ungeste d'angoisse et symbolisent laDouleur, sont deux pièces magistrales, destinées à une tombe, et d'un grand et beau caractère. Elles sont dues au statuaireLenoir.

Puis un groupe exubérant de vie, groupe modelé par un sculpteur belge trois jeunes

filles se tiennent par la main, et, toutes nues, entraînées dans un mouvementde ronde, elles gambadent. C'est le Bonheur, à ce que le

li-vret nous assure; le titre est discutable, mais qu'importe, si le groupea de l'allure?

Nous avons loué, l'an dernier, des morceaux modelés parle statuaire Barthélemy pour une

tombe ces morceaux ont une suite, cette

an-née, une suite au moins égale en valeur. Dans une niche rectangulaire, béante, qui semble l'entrée d'une sépultureégyptienne, deux figu-res vues de dos, l'une de femme et l'autre d'homme, s'enfoncent, réciproquement soute-nues

par

les bras. Elles vontpénétrerle grand

mystère;le symbole est auguste, l'idéesimple

saluons.

Un Caïn, deM. Vallgrén,colossal, Caïn après le crime, accroupi, rongé par le remords, nous

attend. Il est d'une belle vaillance de métier ce n'estpas là une œuvre banale.

Saluons M. Meunier, lui aussi; M. Meunier

qui, dans ses figurines de bronze, YEnfant

pro-1 digue,

le

Faucheur, les Haleurs, construitavec

tantde sûreté, modèle dans un mouvement si

heureux, combine avec tant d'art ses petits

groupes; M. Meunier, enfin, dont le fragment

A la gloirede l'industrie est beau comme un an-tique etrappellejene sais quel morceau de la

colonne Trajane.

M. Injalberta du souffle son buste en plâtre, de Puget, mériteraitune redite en marbre,com.

mandéepar l'Etat et ses petits bronzes l'Eve et la Tête coupée, ne sont pas d'un statuaire quel-conque. La Femmecouchée, de M.de Saint-Mar-ceaux, intéresse par la composition et le mou-.

vement, maisle modeléen est bien sommaire.

A regarder,du même auteur,un

très

joli buste

de M. Tirard; notons encorele farouche Rodin de bronze, exécutéparMlle Claudel, sonélève

unestatueen plâtre teinté de

Pelletan;

les bus-tes parlants de M. Francis Magnard et du

chansonnierJules Jouy, œuvres du maître

Da-lou, et nous aurons tout dit sur la sculpture au Champ de Mars.

ÉLECTIONS

MUNICIPALES

`

Charente-Inférieure. Deux chefs-lieux de can-ton ont été gagnés parles républicains.Aucunn'est perdu. En outre, une vingtaine de gains au- moina sont déjà assurés.

Corrèze. Lepartirépublicaina gagné dimanche

plusieurs communes qui, depuis longtemps, sem-blaient acquisesàla réaction.Lamajorité du conseil

municipal sera désormais républicaine dans les

chefs-lieux de canton de Vigeois et d'Argentat. A Brive, vingt-six républicains ont été élus au

premier tour. Les républicainsde cette ville

gagne-rontcertainement dimanchele second des deuxsiè-ges occupésparla réaction au précédentconseil.

A Tulle enfin, malgré l'élection de trois boulan-gistes au premier tour, les républicains unis comp-tentfaire élire vingt-quatredes leurs au scrutin do

ballottage.

Ille-et-Vilaine. On connaît les résultatsdes élec-tions municipales dans les340communesdu

dépar-tement. Les républicains gagnent 22communes.Ils en perdent 2.

La commissiond'organisationdu lor mai vient de

déciderd'envoyerà Fourmies250affichesdontvoie! le texte

Electeurs de Fourmies,

Lecomité général del'organisationdu 1er mai,

com-prenant les délégués de toutes les organisations

so-cialisteset groupes corporatifs de Paris, vous engage

à voter pour le socialiste révolutionnaireCuline,

can-didat de protestation contreles massacres de l'ander<

nier. Vive la RéDubliQuesociale 1

Références

Documents relatifs

[r]

” The conference on ‘Testing Open economy Models ’ was co-organized by the Bank of Greece, the Julian Hodge Institute of Applied Macroeconomics at Cardiff Business School and

Recently, relevant liaisons, occurring between natural killer (NK) cells and dendritic cells (DCs), have been extensively investigated, and we will review NK cell activation by

Both the University and the Children’s Hospital (Kinderspital) of Zürich recognised the importance of this emerging specialty as well as the unique qualities of Walter Hitzig

The following observation will allow us to show that the field of constants of cer- tain function fields of pyhagoras number two only allow finite nonreal extensions in which −1

The purpose of the present study was to evaluate the prevalence of oral bacteria primarily associated with perio- dontitis in subgingival plaque and on the tongue dorsum of

On the other hand, [ 111 In-DOTA]-minigastrin 9 showed the highest gastrin receptor affinity in human tissues, as well as the highest stability of the DOTA-coupled minigastrins in

Loïe Fuller in “Quack, Medical Doctor” 1891 skirt dance d’une femme sous hypnose.