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John Maynard Keynes, 1883-1946

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John Maynard Keynes, 1883-1946

économiste et financier britannique (Cambridge 1883 - Firle, Sussex, 1946).

Introduction

:

Courant de pensée économique dominant pendant le troisième quart du XXe siècle, le keynésianisme s'appuie sur la constatation d'un chômage involontaire permanent -mis en lumière par la crise de 1929 - qui ne se résorbera pas par le jeu des

mécanismes « classiques » de retour à l'équilibre. Le système keynésien est à l'origine de toutes les politiques économiques occidentales, caractérisées par une intervention de l'État compatible avec le maintien du libéralisme. En outre, bon nombre de théories et de politiques orientées vers la croissance sont parties du principe keynésien du multiplicateur de l'investissement.

La vie et l'oeuvre de Keynes

Né à Cambridge en 1883, John Maynard Keynes y étudie sous la direction de A. Marshall et passe ensuite deux ans à l'India Office. Par la suite, il sera président d'une compagnie d'assurances sur la vie et un conseiller, à la fois écouté et contesté, du gouvernement. Dans son premier livre, Indian Currency and Finance (1913), il examine le fonctionnement du Gold Exchange Standard. Pendant la Première Guerre mondiale, Keynes est conseiller auprès du Trésor britannique : il en

démissionne avec éclat en 1919, et attaque, dans Conséquences économiques de la paix, les dispositions économiques du traité de Versailles. Il marquera à plusieurs reprises son désaccord avec la politique de déflation suivie par le gouvernement britannique, en même temps que son insatisfaction croissante devant les théories traditionnelles. Il publie alors A Treatise on Probability (1921), A Tract on Monetary Reform (1923), un pamphlet contre Winston Churchill ( Economic Consequences of Winston Churchill, 1925), puis ses Réflexions sur le franc et quelques autres sujets et, enfin, son grand Treatise on Money (1930), première tentative de synthèse de ses idées hétérodoxes. On trouve dans The General Theory of Employment, Interest and Money (1936) une explication théorique du chômage quasi permanent qui sévissait en Angleterre, ainsi que les bases d'une interprétation du capitalisme et d'un renouvellement de la théorie économique. Keynes représente son pays à la conférence de Bretton Woods (1944), au cours de laquelle est organisé

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le système monétaire international de l'après-guerre, d'après le plan du délégué américain, contraire au sien. Anobli en 1942, il devient lord Keynes, baron de Tilton. Il meurt à Firle, dans le Sussex, en 1946.

© Larousse-Bordas 1998

Le keynésianisme

Attaquant le libéralisme de ses prédécesseurs, Keynes démontre la possibilité d'un chômage involontaire (non provoqué notamment par un refus de travail des

personnes estimant insuffisant le salaire versé) permanent, qui ne se résoudra pas de lui-même, et proclame la nécessité d'une intervention de l'État dans la vie

économique. Par opposition au modèle classique (et néoclassique), Keynes propose une analyse macroéconomique, en termes de flux globaux, où la monnaie joue un rôle primordial. Pour lui, le chômage provient d'une insuffisance de la demande effective, qui engendre un équilibre de sous-emploi. Il n'existe aucun correctif automatique au chômage. C'est pourquoi l'État doit assumer la responsabilité d'obtenir et de maintenir le plein emploi par une politique appropriée. Cette politique, directement opposée aux techniques déflationnistes utilisées jusqu'alors, est essentiellement monétaire, ce qui permet une intervention efficace de l'État sans porter atteinte à l'autonomie de l'entreprise privée. Elle consiste avant tout en une baisse du taux de l'intérêt, destinée à rendre attrayants les investissements privés.

Cependant, on doit envisager aussi l'accroissement des investissements publics, l'augmentation de la propension à consommer par redistribution des revenus au profit des classes aux ressources les moins élevées. Enfin, le protectionnisme douanier apparaît comme un moyen légitime de relever le niveau de l'emploi.

La pensée keynésienne innove tout particulièrement, en ce qui concerne la méthode de l'analyse économique, par son caractère « général » (opposé aux facilités des équilibres partiels), son emploi des quantités globales (opposé au point de vue microéconomique), son insistance sur certaines variables privilégiées

(investissement, taux de l'intérêt).

Enfin, c'est surtout dans le domaine de la politique économique que l'on peut parler de « révolution keynésienne ». La préoccupation du plein emploi s'impose à tous les gouvernements ; elle apparaît dans le préambule de la Constitution française de 1946 et dans la Charte des Nations unies : Keynes a ouvert la voie à la « politique interventionniste rationnelle et quantitative ».

© Larousse-Bordas 1998

L'école keynésienne

Les économistes que l'on groupe sous l'étiquette d'« école keynésienne » peuvent se classer en deux courants, l'un d'inspiration plus libérale ou traditionnelle

(Samuelson, Harrod, Hansen), l'autre plus socialisant (Mrs. Robinson, Lerner, Kalecki). Au reste, les instruments et le cadre de l'analyse keynésienne ont été utilisés soit pour élaborer des théories de la croissance (Hicks, Harrod), soit pour soutenir la thèse de la maturité économique (Hansen, Sweezy), qui, de plus,

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présente une parenté frappante avec l'explication par Keynes du chômage permanent. La pensée économique contemporaine découle de Keynes dans la mesure où elle utilise largement l'analyse des quantités globales, où elle a remis en honneur les raisonnements monétaires, où elle distingue des variables autonomes et des variables dépendantes.

© Larousse-Bordas 1998

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Dernière mise à jour de cette page le Jeudi 06 juin 2002 19:38 Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.

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