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Architecte offre entremise...

Marie Laure Guennoc

To cite this version:

Marie Laure Guennoc. Architecte offre entremise.... Lieux Communs - Les Cahiers du LAUA, LAUA

(Langages, Actions Urbaines, Altérités - Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes), 2002,

Lire et dire l’architecture, pp.159-162. �hal-03174561�

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Cu r s u s r é f l e x if

Un outil pédagogique envisagé comme in i­ tiateur du processus réflexif

Le processus de réflexion et d'action relaté ici trouve de façon certaine l'une de ses sources dans la mise en place, dans le cursus pédagogique de l'École d'architecture de Nantes, en 1995, d'un travail de mémoire, emprunté aux codes de l'université et offrant enfin, en cette quatrième année d'études supérieures où il s'installait, un nouveau support d'expression doté de dimensions jus­ qu'alors peu ou pas explorées :

La dimension écrite to u t d'abord, jamais sol­ licitée au cours des multiples exercices de projet menés les années précédentes, mais faisait pourtant bien défaut à certains étu­ diants qui la considéraient comme outil pré­ cieux de conception et de réflexion. Redonnant par essence toute son importance au verbe, l'exercice du mémoire revêtait en cela un caractère salvateur dans un contexte plutôt versé dans la production d'images.

De même, la dimension urbaine, donnée cette année là au mémoire via son thème général : « l'alternative à la ville », offrait une autre respiration dans un cursus trop souvent mono orienté vers la production d'objets architecturaux détachés de toute configuration urbaine globale.

Signifiantes également furent la dimension du temps, accordé et reconnu pour mener à bien cet exercice, et la dimension du dia­ logue, engagé de manière privilégiée avec un enseignant choisi sur un sujet choisi et permettant la mise en place, par in itia tio n , du processus scientifique et méthodolo­ gique inhérent à toute recherche.

Pour ce mémoire, « l'autre » que j'avais choisi d'observer dans la ville é ta it l'enfant et ce choix posa rapidement une forte interrogation qui devait faire basculer la suite de mon travail et me faire adopter une posture toute nouvelle. En effet, fa i­ sant le constat d'une sacralisation généra­ lisée de cet « enfant », considéré sous le seul angle de son âge et de son é ta t

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prenant, j'observai que s'instaurait alors souvent un seul et même système d'analyse autour de lui, devenu dès lors « objet » de toutes les attentions et centre d'un système excluant to u t jeu relationnel, toute conni­ vence, toute insouciance. En découlaient une surprotection et une stigmatisation de la ville dite dangereuse pour lui.

Démunie face à de telles considérations et craignant de m'enfermer à mon to ur dans un te l système, je fus aiguillée par Elisabeth Pasquier vers la méthode des itinéraires pro­ posée par Jean-Yves Petiteau, précieux recours méthodologique qui me permit d'échapper au discours normalisateur grâce à une mise en regard du temps, des repères et des ruses déployés par un garçon de sept ans, dans un quartier nantais.

La 5e année et le TPFE pour asseoir la réflexion en lien avec le travail de projet

Le choix de cette méthode des itinéraires fu t par la suite une posture récurrente puisqu'el­ le intervint to u t au long de la 5e année, dans le département D21, ainsi que dans le TPFE2 mené en 1997-98 avec Maud Dabin.

Enrichissant alors le va-et-vient permanent entre le te rrito ire , sa réalité quotidienne et les visées projectives de l'exercice d'école, cette méthode, to u t en m ettant en évidence des relations sociales, mémo- rielles, sensorielles, inventées par des habitants, m ettait aussi l'étudiant archi­ tecte en situation d'inventeur au sens ancien où l'inventeur é ta it celui qui décou­ vrait, tro u va it ce qui é ta it caché, perdu. Toute la question é ta it alors de trouver les clefs qui permettraient, dans un projet architectural ou urbain, de servir ces inventions, de les rendre lisibles...

On retiendra des nombreuses contributions du D2 à cette recherche l'importance fon­

damentale du travail du groupe inextrica­ blement liée à la notion de plaisir partagé qui en découlait tandis que chaque « inven­ teur » faisait bénéficier les autres des joies de ses découvertes.

A travers le TPFE se joua, entre autres, une interrogation de l'o u til graphique comme interface entre itinéraires et projet : via la

cartographie pour le tracé des

parcours et via l'étude des signes pour la mise en évidence des éléments signifiants, des inventions.

A chaque étape se dessinait donc une volonté d'explorer la ville plus que le bâti au sens où la première s'invente dans la relation, l'échange et invite constamment à l'approche conjuguée du physique et du phénoménal. Positionnement que ne manquera d'ailleurs pas d'ancrer le DEA « Jardins, Paysages, Territoires », à l'École d'architecture de Paris-La V illette, en 1998-1999.

Le DEA « Jardins, paysages, territoires », nécessaire détour

Choisi dans un premier temps pour « aller voir ailleurs » et pour combler un manque (nulle connaissance préalable de l'histoire des jardins ni du paysage), ce DEA était aussi un prétexte pour éprouver des capacités de travail personnelles, pour fonder encore plus un regard global sur le territoire... Au-delà de ces attentes ce fu t réellement un nouveau déclencheur dans un processus réflexif personnel, et cela à plusieurs titres : par mise à jour d'un état des savoirs person­ nels sur le territoire et le paysage ; par mise à distance de la profession d'architecte en regard de celle des paysagistes, et par réflexion induite sur la conception archi­ te ctu ra le en regard de la conception paysagère ; par prise d'appui sur les

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fon-dements intellectuels posés par Augustin Berque, autour des notions d'écoumène, de médiance ou de trajection, c'est-à-dire autour du fa it qu'une chose ne s'appréhende qu'en ta n t qu'elle est en relation avec autre chose ou autrui, cette relation étant elle-même inscrite dans un mouvement, une dynamique.

Cette façon de dépasser ainsi to ute approche duale e t de situer sa réflexion dans l'interrogation constante de la rela­ tion a lla it alors décidément devenir l'élé­ ment fondateur d'une pratique profession­ nelle personnelle, laquelle a lla it prendre la forme qui suit, totalem ent inventée en fonction de ce qui précède !

« IC I ET MAINTENANT, JUSTEMENT LÀ » 3

Architecte offre entremise...

Saint-Herblain, ville de 45 000 habitants jo u xta n t Nantes sur son flanc ouest, est un territoire qui, dans sa complexité et sa diversité architecturale, se prête par essence à l'exploration, l'investigation. Morcelée, c'est en effet une ville qui ne se donne pas à lire d'emblée et demande donc à ce qu'on la questionne, qu'on l'arpente en tous sens pour mieux la comprendre et en saisir les subtilités, au-delà de ses traits fondamentaux. Depuis la fin de l'année 1999, elle est donc devenue le terrain d'ex­ ploration de deux projets successifs de médiation culturelle menés dans le domaine de l'architecture et de l'urbanisme... par une architecte. Une forme d'exercice de la profession répondant à plusieurs préoccu­ pations comme in v ite r une population à s'interroger sur son territoire quotidien, à formuler ces interrogations, à échanger son « ça-voir » 4, à redécouvrir ses lieux communs, à apprendre ce que des « spé­

cialistes » ont à en dire... Une forme d'exercice de l'architecture certes différen­ te mais faisant to ut de même appel aux réfé­ rences de l'architecte, aux codes de la conception de projets et à l'invention men­ tionnée plus haut.

Deux projets d'exploration et de médiation : Saint-Herblain à pas contés, nov. 99/m ai 00 et Passe-partout, été 00/déc 02

Invention des lieux où est convoquée l'architecture : le premier projet, Saint-

Herblain à pas contés, s'était installé à La

Bibliothèque, ensemble des bibliothèques publiques de Saint-Herblain fonctionnant en réseau et implantées à quatre endroits différents de la ville. Le second, Passe-par­

tout, a pris ses quartiers officiels à

l'Agence, association chargée du dévelop­ pement culturel de la commune (danse, musique, théâtre... et donc, architecture !), mais en réalité i l parcourt les rues de Saint-Herblain de fond en comble.

Invention du comment : mise en place de dispositifs interrogeant la relation société- territoire, selon le contexte de la proposition. Ce furent des supports écrits dans les bibliothèques (marque-pages pour inter­ peller le lecteur sur la question de la ville, abécédaire pour la restitution du travail), ce sont trois volets plus développés pour

Passe-partout qui s'inscrit dans une durée

plus longue. Un volet ludique, jeu-pliage sorti des cours de récréation et permettant de solliciter les passants dans la rue, de leur poser quelques questions sur la ville ; un volet épistolaire permettant de diffuser les nouvelles de Passe-partout ; un volet de rencontres engageant le dialogue avec des « spécialistes », artistes interrogeant l'espace public, architectes urbanistes, élus... Invention d'un vocabulaire : « déboussole »

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(le jeu ), « lucioles « (les « spécialistes »), « épistole » (le support de diffusion écrit) pour faire advenir les objets ou concepts imaginés e t balayer les étiquettes refuge (ah, les « personnes-ressources » !), pour affirmer un registre poétique...

Perspectives : /'indispensable mise en place d'une veille scientifique

Conçu comme un chemin, un parcours que l'on peut croiser, rejoindre ou quitter à to u t moment, se heurtant constamment à la question du « pour quoi ? », Passe-partout ne vise pourtant aucune production finale de livre, de CD-Rom, d'exposition ni d'œuvre d'art. Jouant sur la rumeur plus que sur l'effet spectaculaire, i l s'agit juste d'une dyna­ mique initié e dans la ville, au long de laquelle émergeront des temps, des axes de réflexion, voire des actes de création. Par la suite, peut-être sera-t-il intéressant d'observer l'évolution de ce processus, pour voir s'il se détache ou non de sa ban­ nière culturelle, jusqu'à présent gage de confiance et de non-dangerosité politique.

De même pourra-t-on interroger le fa it que ladite tutelle culturelle ait, au passage, fo rt bien entendu et cautionné la revendi­ cation du temps long, nécessaire pour mener à bien Passe-partout, dans le même temps qu'elle appuyait ce projet sans resti­ tu tio n finale annoncée.

Deux ou trois questions parmi ta n t d'autres qui pourraient concerner ta nt le projet

Passe-partout en lui même que les questions

méthodologiques qu'il soulève, soulignant bien là l'indispensable va-et-vient à effec­ tuer entre théorie et pratique, les deux allant de pair et « trajectant » de concert.

Marie-Laure Guennoc,

Architecte diplômée de l'Ecole d'architecture de Nantes (1998), DEA «Jardins, paysages, territoires » à l'Ecole d'architecture de Paris-La Villette (1999), chargée de mission à l'agence de développement culturel de Saint-Herblain

( 1 ) D2 : Nomenclature in te rn e à l'Ecole d 'a rch ite ctu re de Nantes désignant un cours de 5ème année.

( 2 ) T.P.F.E. : Travail personnel de fin d'études v a lid a n t le diplôm e d'a rch ite cte DPLG.

( 3 ) Expression em pruntée au c o lle c tif d'a rtiste s la Luna, Nantes.

( 4 ) N otion em pruntée à R. Pourtier, in C. Blanc-Pamard dir.,

Références

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