CI 2 – SLCI : É TUDE DU COMPORTEMENT DES S YSTÈMES
L INÉAIRES C ONTINUS I NVARIANTS
C HAPITRE 3 – M ODÉLISATION DES S YSTÈMES L INÉAIRES C ONTINUS
I NVARIANTS
M ODÉLISATION PAR SCHÉMAS BLOCS
Moteur à courant continu
Schématisation Schéma bloc
On a vu précédemment que les équations différentielles régissant le comportement d’un système peuvent être transformées dans le domaine de Laplace dans le but d’être résolues.
La complexité des systèmes nous poussent à utiliser une représentation schématique : les schémas blocs. Il faudra alors déterminer le lien entre cette représentation et la représentation dans le domaine de Laplace.
Problématique
– Comment modéliser un système complexe multiphysique en utilisant la modélisation en schéma bloc et la modélisation dans le domaine de Laplace ?
– Comment déterminer la fonction de transfert d’un système dans le but de prévoir son comportement ?
Savoir
– Modéliser :
– Mod-C4.1 : Représentation par schéma bloc
– Mod-C4.2 : Fonction de transfert en boucle ouverte et en boucle fermée – Mod-C4.3 : Classe d’un système
– Mod-C4-S1 : Établir le schéma-bloc du système
– Mod-C4-S2 : Déterminer les fonctions de transfert du système en boucle ouverte et en boucle fermée.
– Résoudre :
– Rés-C5-S1 : Schéma bloc ou d’une fonction de transfert les grandeurs caractérisant les performances du modèle
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1 Fonction de transfert des systèmes. . . .2
1.1 Le moteur à courant continu. . . .2
1.2 Dénitions. . . .3
1.3 Représentation par schémas blocs. . . .6
2 Schémas blocs et fonctions de transfert de systèmes élémentaires. . . .6
2.1 Théorèmes de la mécaniques. . . .7
2.2 Lois de frottements visqueux. . . .7
2.3 Lois de comportement des ressorts. . . .8
2.4 Systèmes électriques. . . .8
2.5 Le moteur à courant continu en schéma bloc. . . .8
3 Manipulation des schémas blocs. . . .9
3.1 Blocs en série. . . .9
3.2 Blocs en parallèle. . . .10
3.3 Comparateurs en série. . . .10
3.4 Déplacement des points de prélèvement. . . .10
3.5 Déplacement des sommateurs. . . .10
4 Fonctions de transfert des systèmes bouclés. . . .11
4.1 Systèmes en boucles fermées. . . .11
4.2 Calcul de l'erreur (ou écart). . . .12
4.3 Systèmes en boucles ouvertes. . . .13
4.4 Fonction de transfert boucle fermée des systèmes multi-variables. . . .13
1 Fonction de transfert des systèmes
1.1 Le moteur à courant continu
On adopte, pour le moteur à courant continu, la représentation suivante :
Loi des mailles dans le circuit électrique :
u(t) =e(t) +R·i(t) +Ld i(t)
Couple de frottement en sortie du moteur : cr(t) =fvωm(t)
Équation de la dynamique de l’arbre moteur :
Jdωm(t)
d t =cm(t)−cr(t) Équation électromécanique :
e(t) =KE·ωm(t)
cm(t) =KC ·i(t)
Ainsi, dans le cas du moteur à courant continu, on peut écrire l’équation différentielle liant la tension d’entrée aux bornes du circuit électriqueu(t)et la vitesse angulaireωm(t):
Exemple
Équation différentielle du MCC :
u(t) =
Ke+R fv KC
ωm(t) +R J KC +L fv
KC
dωm(t) d t +L J
KC2
d2ωm(t) d t2
Dans le cas où on néglige l’impact du couple résistant, on a : u(t) =Keωm(t) +R J
KC
dωm(t) d t +L J
KC2
d2ωm(t) d t2
1.2 Dénitions
Soit un système linéaire, continu, invariant et mono-variable d’entréee(t)et de sorties(t). Le système est donc modélisable par une équation différentielle de la forme suivante :
a0s(t) + Xn
i=1
aidis(t)
d ti =b0e(t) + Xm
i=1
bidie(t)
d ti n≥m
Ce système est modélisable par un schéma bloc : e(t) Système s(t)
En se plaçant dans les conditions de Heaviside, l’équation différentielle de transforme dans le domaine de Laplace :
a0S(p) +
n
X
i=1
aipiS(p) =b0E(p) +
m
X
i=1
bipiE(p)
En factorisant l’expression, on obtient donc : S(p)
Xn
i=0
aipi=E(p) Xm
i=0
bipi
Dénition
Fonctions de transfert – Transmittance
On définit la fonction de transfert d’un système la fonctionH(p)telle que :
H(p) = S(p) E(p)=
m
P
i=0
bipi Pn i=0
aipi
=N(p) D(p)
Exemple
Équation du MCC dans le domaine de Laplace :
U(p) =
Ke+R fv KC
Ωm(p) +R J KC +L fv
KC
pΩm(p) +L J
KC2p2Ωm(p)
⇐⇒U(p) =Ωm(p)
Ke+R fv KC
+R J
KC +L fv KC
p+L J
KC2p2
Fonction de Transfert du MCC :
H(p) =Ωm(p)
U(p) = 1
Ke+R fv KC
+
R J KC +L fv
KC
p+L J
KC2p2
= 1
KeKC +R fv KC
+
R J+L fv KC
p+L J
KC2p2
Sous sa forme normalisée, la fonction de transfert devient :
H(p) =Ωm(p) U(p) =
KC KCKe+R fv 1+
R J+L fv KCKe+R fv
p+ L J
KC2Ke+R KCfvp2
Note : le dénominateur a été factorisé parKe+R fv
KC =KCKe+R fv KC . Dans le cas où on néglige l’impact du couple résistant, on a :
H(p) =Ωm(p) U(p) =
1 Ke 1+ R J
KCKep+ L J KC2Kep2
Dénition
Schéma-bloc
Soit un système d’entréeE(p), de sortieS(p), caractérisé par une fonction de transfertH(p). Ce système est alors représenté par le schéma bloc suivant :
E(p) H(p) S(p)
La relation entrée – sortie du système se met alors sous la forme : S(p) =E(p)·H(p)
Remarque
Les deux représentations suivantes sont équivalentes :
E(p) H(p) S(p) 1
H(p)
S(p) E(p)
Exemple
Schéma bloc du moteur à courant continu :
U(p) H(p) Ωm(p)
On a bien : Ωm(p) =U(p)·H(p)
Propriétés
H(p)est une fonction rationnelle enp. En factorisant le numérateur et le dénominateur,H(p)peut s’écrire sous cette forme :
H(p) =N(p)
D(p)=K p−z1
p−z2
... p−zm pα p−p1
p−p2
... p−pn – Leszisont leszérosde la fonction de transfert (réels ou complexes).
– Lespi sont lespôlesde la fonction de transfert (réels ou complexes).
– Le degré deD(p)est appelé ordrendu système (n≥mpour les systèmes physiques).
– L’équationD(p) =0 est appelée équation caractéristique.
– Le facteur constantK est appelé gain du système.
– S’il existe une (ou des) racines nulles d’ordreαdeD(p), un termepαapparaît au dénominateur.α est la classe (ou type) de la fonction de transfert. Il correspond au nombre d’intégrations pures du
Propriétés
système.
1.3 Représentation par schémas blocs
La représentation par schéma bloc d’un système est déduite de la représentation par la transformée de Laplace.
Le schéma fonctionnel, ou schéma bloc, est ainsi une représentation graphique du système d’équations différentielles, ou des relations entre les variables que décrit le système d’équations différentielles.
Méthode
Pour établir un schéma fonctionnel la démarche est la suivante :
1. Appliquer la transformée de Laplace à chaque équation du système différentiel : on obtient alors un système d’équations linéaires dans le domaine de Laplace, que va traduire le schéma.
2. Rechercher les fonctions de transfert élémentaires et les variables qu’elles relient.
3. Constituer, tracer les schémas en assemblant les blocs des fonctions de transfert élémentaires.
4. Rassembler les schémas, simplifier à l’aide des règles définies un peu plus tard.
La représentation par le schéma fonctionnel et la fonction de transfert permettent ainsi de déterminer les caractéristiques principales du système sans résoudre d’équations différentielles.
2 Schémas blocs et fonctions de transfert de systèmes élémentaires
Pour les équations "simples" de la physique, on peut aisément mettre les théorèmes fondamentaux sous forme de schémas blocs et de fonctions de transfert.
2.1 Théorèmes de la mécaniques
Théorème de la résultante dynamique
(position)
Exemple : Mouvement d’un solide en translation
F(t) =Md2x(t)
d t2 F(p) =M p2X(p) 1 M p2
F(p) X(p)
Théorème de la résultante dynamique
(vitesse)
F(t) =Md v(t)
d t F(p) =M p V(p) 1 M p
F(p) V(p)
Théorème du moment dynamique
(position)
Mouvement d’un
solide en rotation C(t) =Jd2θ(t)
d t2 C(p) =J p2Θ(p) 1 J p2
C(p) Θ(p)
Théorème du moment dynamique
(vitesse)
C(t) =Jdω(t)
d t C(p) =J pΩ(p) 1
J p
C(p) Ω(p)
Remarque
On note :
– C(t): le couple exprimé enN m – J : l’inertie exprimée enk g.m2
– θ: position angulaire enr a d – ω: vitesse angulaire enr a d/s
2.2 Lois de frottements visqueux
Frottements visqueux pour des solides en
translation
f(t) =fd x(t)
d t F(p) =f p X(p) 1
f p
F(p) X(p)
Frottements visqueux pour des solides en
rotation
Frottements dans les paliers d’un moteur à courant continu
C(t) =fdθ(t)
d t C(p) =f pΘ(p) 1
f p
C(p) Θ(p)
2.3 Lois de comportement des ressorts
Ressorts en compression de
raideurk
f(t) =k x(t) F(p) =k X(p) 1 k
F(p) X(p)
Ressorts en traction
de raideurk C(t) =kθ(t) C(p) =kΘ(p) 1
k
C(p) Θ(p)
2.4 Systèmes électriques
Résistor u(t) =R i(t) U(p) =R I(p) I(p) R U(p)
Condensateur u(t) = 1
C Z
i(t)d t U(p) = 1
C pI(p) 1
C p
I(p) U(p)
Inductance u(t) =Ld i(t)
d t U(p) =L p I(p) I(p) L p U(p)
2.5 Le moteur à courant continu en schéma bloc
Exemple
Exprimer les équations du moteur à courant continu sous forme de schéma bloc.
cr(t) =fvωm(t) Cr(p) =fvΩm(p)
1 fv
Cr(p) Ωm(p)
e(t) =KE·ωm(t) E(p) =KE·Ωm(p)
1 KE
E(p) Ωm(p)
cm(t) =KC·i(t) Cm(p) =KC·I(p)
1 KC
I(p) Cm(p)
uR(t) =R·i(t) UR(p) =R·I(p)
R
I(p) Ur(p)
Exemple
uL(t) =Ld i(t) d t UL(p) =L p I(p)
I(p) L p UL(p)
uL(t) +uR(t) =Ld i(t)
d t +R·i(t) UL(p) +UR(p) =L p I(p) +R I(p)
L p
R
+ +
I(p) L p I(p) +R I(p)
u(t)−e(t) =uL(t) +uR(t)
U(p)−E(p) =UL(p) +UR(p) U(p)−E(p) =L p I(p) +R I(p)
+− U(p)
E(p)
1 R+L p
I(p)
Jdωm(t)
d t =cm(t)−cr(t) J pΩm(p) =Cm(p)−Cr(p)
+− Cm(p)
Cr(p)
1 J p
Ωm(p)
Schéma bloc du MCC complet :
3 Manipulation des schémas blocs
3.1 Blocs en série
H1(p) H2(p) H3(p)
E(p) S(p)
≡
H(p) E(p) S(p)
H(p) =H1(p)·H2(p)·H3(p)
3.2 Blocs en parallèle
H1(p)
H2(p) ++
E(p) S(p)
≡ E(p) H1(p) +H2(p) S(p)
S(p) =H1(p)·E(p) +H2(p)·E(p) H(p) =H1(p) +H2(p)
3.3 Comparateurs en série
+− ++
E(p) E(p)−Y(p) E(p)−Y(p) +Z(p)
Y(p) Z(p) ≡
++
+−
E(p) E(p) +Z(p) E(p)−Y(p) +Z(p) Z(p) Y(p)
3.4 Déplacement des points de prélèvement
3.5 Déplacement des sommateurs
4 Fonctions de transfert des systèmes bouclés
Il peut être parfois intéressant de modifier un diagramme fonctionnel en vue de simplifier les calculs de fonctions de transfert. Pour cela quelques règles sont à respecter.
Les manipulations suivantes n’ont pas forcément de sens physique, mais sont symboliques.
4.1 Systèmes en boucles fermées
Soit la structure ci-dessous constituée en trois blocs :
Résultat
Fonction de Transfert en Boucle Fermée
La fonctionH(p) =S(p)
E(p)est appelée fonction de transfert en boucle fermée du système. On la noteFTBF. De manière générale, la FTBF s’exprime ainsi :
H(p) = Chaîne directe
1+Chaîne directe×Chaîne de retour
Attention :le signe+du dénominateur provient du fait que la chaîne de retour arrive avec le signe - sur le comparateur.
Démonstration
Montrons que dans le schéma bloc précédent, la fonction de transfert en boucle fermée peut s’écrire : H(p) = K·G(p)
1+K·G(p)·F(p) Recherchons la relation entreS(p)etE(p).
En analysant la chaîne directe :
S(p) =C(p)·G(p) ="(p)·K ·G(p) En analysant la chaîne de retour :
R(p) =S(p)·F(p)
Équation donnée par le comparateur :
"(p) =E(p)−R(p)
On peut donc en déduire que :
"(p) =E(p)−S(p)·F(p)
Démonstration
D’où :
S(p) =
E(p)−S(p)·F(p)
·K·G(p) On a donc :
S(p) = K·G(p)
1+K·G(p)·F(p)E(p) Au final :
H(p) =S(p)
E(p)= K·G(p) 1+K·G(p)·F(p)
On a donc :
+− E(p)
K G(p)
"(p) S(p)
F(p)
R(p) ≡ E(p) H(p) S(p)
Exemple
Calcul de la FTBF du MCC :
4.2 Calcul de l'erreur (ou écart)
On reprend le système suivant :
+− E(p)
K G(p)
"(p) S(p)
F(p) R(p)
Résultat
Expression de l’erreur d’un système
Dans le but d’exprimer l’erreur du système, il est intéressant d’exprimer la fonction de transfert relative à l’erreur"(p). On montre que :
"(p) = 1
1+K·G(p)·F(p)E(p) = 1
1+Chaîne directe×Chaîne de retourE(p)
4.3 Systèmes en boucles ouvertes
Pour l’étude du comportement du système et pour déterminer certaines des ses performances on utilise la fonction de transfert en boucle ouverte du système (FTBO). On déduit le comportement en boucle fermée (cas réel) à partir du système en boucle ouverte (la FTBO est plus simple à manipuler).
La boucle ouverte a donc la forme suivante :
+− E(p)
K G(p) F(p)
"(p) S(p) R(p)
Résultat
Fonction de Transfert en Boucle Ouverte
La FTBO s’écrit donc ainsi :
F T B O(p) =K·G(p)·F(p) Attentionà ne pas confondre la FTBO et la chaîne directe !
4.4 Fonction de transfert boucle fermée des systèmes multi-variables
Dans un système réel, plusieurs entrées peuvent venir modifier la sortie. Ces entrées comprennent non seulement l’entrée principale (grandeur par rapport à laquelle on détermine la sortie) mais aussi des entrées supplémentaires très souvent parasites (bruit, effort résistant...).
+− E1(p)
A(p) ++ B(p) S(p)
C(p) R(p)
E2(p)
Méthode
Principe de superposition
Soit un système avec deux entréesE1(p)etE2(p). Pour calculerS(p)on procède de la manière suivante : 1. On considère queE1(p)6=0 et queE2(p) =0.
Méthode
2. On calcule alorsH1(p) = S(p) E1(p).
3. On considère queE1(p) =0 et queE2(p)6=0.
4. On calcule alorsH2(p) = S(p) E2(p).
5. On conclue alors par superposition queS(p) =E1(p)·H1(p) +E2(p)·H2(p).
Cette méthode peut être étendue à un système ànentrées. On considèrera alors à chaque étape quen−1 entrées sont nulles.
Exemple
1. On considère queE1(p)6=0et queE2(p) =0.
2. On calcule alorsH1(p) = S(p)
E1(p). E1(p)+−
A(p) B(p) S(p)
C(p) R(p)
3. On considère queE1(p) =0et queE2(p)6=0.
4. On calcule alorsH2(p) = S(p)
E2(p). E2(p) +−
B(p) S(p)
C(p) A(p)
5. On conclue alors par superposition queS(p) =E1(p)·H1(p) +E2(p)·H2(p).
S(p) =S1(p) +S2(p) = A(p)·B(p)
1+A(p)·B(p)·C(p)·E1(p)− B(p)
1+A(p)·B(p)·C(p)E2(p)