Commentaire composé
Baudelaire, Les fleurs du mal, « Le voyage » du vers 84 au vers 108
Problématique :
Se pencher sur la fonction persuasive du poème.
Deux axes :
1- Système d’ambivalence : impressionner pour convaincre 2- L’alchimie du verbe
Axe 1 : Système d’ambivalence : impressionner pour convaincre
- Critique acerbe envers le genre humain.
- Critiques dites par des voyageurs revenus de leur déplacement.
- Ils condamnent le mal inné, le péché qui influence mal la vie de l’homme.
- Pour dresser ce verdict, Baudelaire va du particulier au général= Induction.
- Vers 87 : prédisposition au mal : tous les rangs sociaux.
- Ce mal, ce péché est monotone, ennuyeux. (exploitez l’emplacement des deux adjectifs : ennuyeux et immortel)- l’antéposition et la postposition-
- Ensuite, il précise le genre humain : femme et homme.
- La femme : narcissique, bête et vile. (l’énumération)(le participe présent : caractère toujours d’actualité : femme inchangeable)
- L’homme : presque les mêmes qualifiants, et (tyran et esclave) = système d’ambivalence clair.
- Les relations entre la femme et l’homme sont résolument vibrantes puisqu’il s’agit d’un ruisseau et son égout ! (ambivalence)
- Le discours du poète s’élargit=les relations humaines tavelées de cruauté.
- Ambivalence : victime/bourreau = masochisme/sadisme ; (rythme binaire), (histoire : le peuple français a ratifié par plébiscite le coup d’Etat de Napoléon III).- l’enjambement qui traduit l’image de l’esclave qui se complait dans la servitude-.
- Baudelaire n’épargne pas les religions, vers 98 : produit de l’orgueil humain=recherche du plaisir dans la douleur ! (L’adjectif de totalité suivi du participe présent !), ( « sainteté » placé après le point virgule en fin de vers ), (« se vautre » : rappelle la bestialité de l’homme)
- Donc l’Humanité qui croit au progrès (mythe) -surtout technologique- est condamnée. Vers 101 : « ivre de son génie » = ironie patente. Selon le poète, l’homme est semblable à son créateur. L’homme essaie de s’autodiviniser pour oublier la mort.
- Finalement, Baudelaire opte pour la folie=paradis artificiels. Donc avilir davantage l’humanité « ivre de son génie » ! , (le tiret : discours véritable et vrai).
Axe2 : L’alchimie du verbe
- Un tableau qui peut faire rire le lecteur potentiel.
- Pour lui attribuer un sens, Baudelaire use de des pouvoirs sacerdotaux du verbe.
- La surabondance des adjectifs : surtout la strophe relative à la femme et à l’homme. Tous les qualificatifs sont accentués dans le rythme=la violence des jugements !
- Le poète est enclin à la généralisation pour rationnaliser son verdict dans un essai irréversible d’actualisation des jugements. (exploitation de : « toutes », « maintenant »,
« Humanité »,…).
- Le système métaphorique est remarquable dans le texte : dégagez toutes les figures de style contenues dans ce fameux rapport femme/homme, dans l’image du sang dans le vers 94, dans le passage relatif aux religions, dans
l’apostrophe de l’Humanité, dans l’image des êtres humains assimilés aux troupeaux,…
- Système antithétique : femme/homme, bourreau/esclave, tyran/peuple (la foule),… (relevez toutes les antithèses).
- Il ne faut pas oublier de signaler que presque tous les alexandrins sont accentués (montée dans le rythme…).
- Les sonorités sont à étudier : les allitérations et les assonances.